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Julian Barnes, Le Perroquet de Flaubert

Julian Barnes, Le Perroquet de Flaubert
Julian Barnes, Le Perroquet de Flaubert

Julian Barnes, Le Perroquet de Flaubert, (Flaubert's Parrot), roman traduit de l'anglais par Jean Guiloineau, Nouveau Cabinet Cosmopolite, Stock, 1986 et en Livre de Poche

Table: 1. Le Perroquet de Flaubert - 2. Chronologie - 3. Celui qui le trouve le garde - 4. Le bestiaire de Flaubert - 5. Clac ! - 6. Les yeux d'Emma Bovary - 7. La traversée de la Manche - 8. Guide Flaubert de l'amateur de trains - 9. Les oeuvres secrètes de Flaubert - 10. Le requisitoire - 11. La version de Louise Colet - 12. Le Dictionnaire des idées reçues de Braithwaite - 13. Une histoire vraie - 14. Epreuve écrite - 15. Et le perroquet...

Julian Barnes est né à Leicester en 1946. Auteur de plusieurs romans (dont deux policiers sous le pseudonyme de Dan Kavanagh), il est critique de télévision à l'Observer. Le Perroquet de Flaubert, qui a remporté un immense succès en Angleterre et aux États-Unis, a reçu en 1985 le Geoffrey Faber Memorial Prize, un des plus prestigieux prix littéraires britanniques.

Quatrième de couverture :

"Médecin anglais spécialiste de Flaubert, Geoffrey Braithwaite vient visiter, à l'Hôtel-Dieu de Rouen, le musée Flaubert. Dans un coin, sur une étagère, il découvre le perroquet qui a servi de modèle à Loulou, le perroquet d'Un cœur simple.

Un peu plus tard à Croisset - où se trouvait la propriété de la famille Flaubert - il voit un second perroquet empaillé. Et la gardienne lui affirme avec autant d'assurance que le gardien de l'Hôtel-Dieu, que le sien est le vrai. Quelle est donc la vérité - celle des perroquets ou celle de l'écrivain ? La seule chose importante est-ce le texte, comme le soutenait Flaubert ? Ou l'homme et la vie peuvent-ils expliquer l’œuvre ? Et Geoffrey Braithwaite (ou Julian Barnes, ou Gustave Flaubert) se met à écrire une, puis deux, puis trois biographies de Gustave...

Le Perroquet de Flaubert est un roman éblouissant - mais est-ce vraiment un roman ? - où il est question d'ours et de chemins de fer, de l'Angleterre et de la France, du sentiment du passé, du sexe, de George Sand, de Louise Colet, et aussi de Juliet Herbert, l'amour secret de Flaubert. Et de perroquets...

L'humour de Julian Barnes, tout au long de ce voyage où il nous entraîne à travers l'univers de Flaubert ne se dément jamais. Mais l'humour n'est peut-être qu'une forme suprême d'élégance pour dissimuler des déchirements profonds. Car, où est-elle donc la vérité d'un écrivain ?

Son œuvre n'est-elle pas en soi une invitation à la continuité quand l'auteur est devenu un mythe, l'objet lui-même "d'idées reçues" ?

Citations :

"D'une façon fondamentale, bien sûr, Félicité est totalement à l'opposé de Flaubert : elle est à peu près incapable de parler. Mais on peut rétorquer que c'est là que Loulou intervient. Le perroquet, la bête qui parle, une des rares créatures qui reproduisent des sons humains. Ce n'est pas pour rien que Félicité confond le perroquet avec le Saint-Esprit, celui qui apporte le don des langues.

Félicité + Loulou = Flaubert ? Pas exactement ; mais on peut dire que le perroquet, qui représente une vocalisation habile sans un cerveau très puissant, est le verbe à l'état pur. Un universitaire français dirait que c'est un symbole du Logos. Étant anglais, j'en reviens vite au matériel : à cette créature svelte et guillerette que j'ai vue à l'Hôtel-Dieu. J'ai imaginé Loulou posé sur un coin de la table de travail de Flaubert et le regardant comme le reflet moqueur d'un miroir de fête foraine. Pas étonnant que les trois semaines de sa présence parodique aient causé quelque irritation. L'écrivain est-il beaucoup plus qu'un perroquet un peu compliqué ?" (p.21-22)

"La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles." (Gustave Flaubert, Madame Bovary,  cité p. 23)

"Un critique a-t-il tort de lire Loulou comme un symbole du mot ? Un lecteur a-t-il tort - ou pire est-il sentimental - de considérer ce perroquet de l'Hôtel-Dieu comme un emblème de la voix de l'écrivain ? C'est ce que j'ai fait. Cela m'a peut-être rendu aussi naïf que Félicité." (p.23)

"Il s'appelait Loulou ; son corps était vert, le bout de ses ailes rose, son front bleu, et sa gorge rose." (Un coeur simple)

"Je me suis avancé prudemment entre les étagères et j'ai levé les yeux. Là, sur une ligne, il y avait les perroquets d'Amazonie. des cinquante à l'origine, il n'en restait que trois. L'insecticide qui les recouvrait ternissait le brillant de leurs couleurs. Ils me fixaient comme trois vieillards moqueurs, couverts de pellicules et indignes.Je dois l'avouer, ils avaient l'air un peu maniaques. Je les ai regardés pendant une minute, puis je me suis esquivé. C'était peut-être l'un d'eux."

Résumé d'Un coeur simple de Gustave Flaubert :

Trois contes est le titre d'un recueil de trois nouvelles de Gustave Flaubert : "Un cœur simple", "Hérodias" et "Légende de saint Julien L'hospitallier", parues sous forme d'épisodes dans deux journaux différents au cours du mois d'avril 1877 et publiées dans leur intégralité le 24 avril 1877 par l'éditeur Georges Charpentier. Cette œuvre que Flaubert mit près de 30 ans à écrire dans sa totalité constitue sa dernière production romanesque achevée, puisqu'il devait mourir trois ans après sa publication.

Félicité qui a cinquante ans, est au service de Mme Aubain, veuve endettée et mère de deux enfants, qui a dû emménager dans une maison héritée de ses ancêtres à Pont-l'Évêque. Servante modèle, Félicité est entrée au service de Mme Aubain à l'âge de 18 ans suite à une déception amoureuse - l'homme qu'elle aimait s'est marié avec une vieille femme pour échapper à la conscription -

Félicité s'occupe des enfants de Mme Aubain, Paul et Virginie, âgés de sept et quatre ans puis Paul va quitter la maison pour suivre des études au collège de Caen.

Félicité souffre d'abord de ce départ puis se trouve consolée par une nouvelle distraction : le catéchisme quotidien de Virginie. Mais la fille de Mme Aubain part bientôt poursuivre son éducation chez les Ursulines à Honfleur. 

Félicité va alors reporter son amour sur son neveu Victor qui s'engage pour un voyage au long cours dont il ne reviendra pas. Quelque temps après, Virginie meurt d'une fluxion de poitrine. Félicité, seule, voue alors une immense tendresse à Loulou, un perroquet dont on lui a fait cadeau. Suite à une angine, la servante devient sourde; ainsi isolée du monde, elle ne perçoit plus que la voix de son perroquet quand un matin d'hiver elle découvre Loulou mort. Sa douleur est tellement grande que suivant le conseil de Mme Aubain, Félicité décide de le faire empailler. Après la mort de Mme Aubain, la pauvre servante reste dans la maison invendue qui se dégrade peu à peu. Ayant contracté une pneumonie, Félicité ne vit plus que dans l'unique souci des reposoirs de la fête-Dieu. Elle décide même d'offrir Loulou empaillé pour orner le reposoir situé dans la cour de la maison de Mme Aubain. Pendant que la procession parcourt la ville, Félicité agonise et dans une ultime vision, le Saint-Esprit lui apparaît sous l'aspect d'un gigantesque perroquet. (source :auteurs normands)

Mon avis sur le livre de Julian Barnes :

"Savez-vous qui j'ai devant moi, sur ma table, depuis trois semaines ? Un perroquet empaillé... sa vue commence même à m'embêter." (Gustave Flaubert, Lettre à une amie)

Avec ce Perroquet de Flaubert, Julian Barnes apporte une contribution originale au débat sur les rapports entre un écrivain, son œuvre et sa biographie où s'affrontèrent, en leur temps, Proust et Sainte-Beuve, le premier affirmant, contre le second, que la vie de l'auteur n'apportait rien à la compréhension de son œuvre.

Barnes témoigne dans cet ouvrage qu'une "biographie" mêlant des personnages de papier et des éléments de fiction, des fragments de la vie et de l’œuvre plus ou moins revisitées de l'auteur, des anecdotes plus ou moins véridiques, des lettres, des témoignages de ses contemporains, des jugements de la postérité... et une histoire de perroquets,  peut se lire comme un roman.

Le livre se fait l'écho de nombreuses théories postmodernes déclinées sur un mode humoristique : la polémique autour de "la mort de l'auteur" de Roland Barthes, le traitement de la subjectivité, la polyphonie énonciative et le jeu avec la métafiction.

Auteur de deux excellents romans policiers, Barnes connaît bien la loi du genre : ce sont les détails les plus insignifiants qui sont les plus importants. Mais s'il emprunte au roman policier quelques ficelles (on soupçonne un moment le narrateur d'avoir assassiné sa femme),  Le Perroquet de Flaubert n'en est pas vraiment un, tout au plus un pastiche, comme il est un pastiche de biographie.

Le narrateur, Geoffrey Braithwaite, un médecin anglais retraité et veuf, passionné par Flaubert comme Julian Barnes, dont on apprend dans le très énigmatique chapitre 13 : "Une histoire vraie", qu'il partage la destinée d'un personnage de Flaubert,  est obsédé par un problème qui sert de fil conducteur au "roman" : quel perroquet empaillé - le modèle de Loulou - Flaubert avait-il sur sa table de travail lorsqu'il écrivait Un cœur simple : celui de l'Hôtel-Dieu de Rouen ou celui de Croisset, ou aucun des deux ?

Mais ni Braithwaite, ni le lecteur ne sauront le fin mot de l'histoire, pas plus qu'ils ne sauront ce qui s'est vraiment passé entre l'auteur d'Un cœur simple et Juliet Herbert, l'institutrice anglaise de Caroline, la nièce de Flaubert, qui traduisit en anglais Madame Bovary, un "chef d’œuvre" selon l'auteur.

Flaubert, "qui avait dédaigneusement interdit à la postérité de s'intéresser à sa personne", aurait sans doute trouvé la quête du modèle du perroquet d'Un cœur simple digne de Bouvard et Pécuchet.

Dans la nouvelle, le perroquet revêt dans l'imagination de la servante au cœur simple la figure du Saint-Esprit, alors que Braithwaite y voit l'écrivain au service du "Verbe". Car "L'écrivain est-il beaucoup plus qu'un perroquet un peu compliqué ?"

"Ses lèvres souriaient. Les mouvements de son cœur ralentirent un à un, plus vagues chaque fois, plus doux, comme une fontaine s'épuise, comme un écho disparaît ; et quand elle exhala son dernier souffle, elle crut voir, dans les cieux entrouverts, un perroquet gigantesque, planant au-dessus de sa tête."

"Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits" (Matthieu 11, 25-27)... Et si, au-delà de la catégorie commode du "grotesque flaubertien", c'était Félicité qui avait raison ? A moins qu'ils n'aient raison tous les deux... A des niveaux différents.

Le livre comporte les chefs d'accusation d'un réquisitoire contre Flaubert et une défense de l'accusé : "Il haïssait l'humanité", "Il haïssait la démocratie", "Il ne croyait pas au progrès", "Il ne s'intéressait pas suffisamment à la politique", "Il était contre la Commune", "Il n'était pas patriote", "Il a tué des animaux dans le désert", "Il ne s'est pas engagé dans la vie","Il a essayé de vivre dans une tour d'ivoire", "Il était pessimiste", "Il n'a enseigné aucune vertu positive", "C'était un sadique", "Il y a dans ses livres des quantités d'animaux massacrés", "Il était brutal envers les femmes", "Il croyait en la Beauté", "Il était obsédé par le style", "Il ne croyait pas que l'art eût un but social"... Tout cela, explique Braithwaite, est à la fois vrai et faux.

On y trouve également un "dictionnaire des idées reçues" sur le modèle de celui de Flaubert, dont j'extrais l'article "Flaubert" : "L'ermite de Croisset. Le premier romancier moderne. Le père du réalisme. Le boucher du romantisme. Le pont qui relie Balzac à Joyce. Le précurseur de Proust. L'ours dans sa tanière. Le bourgeois bourgeoisophobe. En Égypte, "le père de la moustache". Saint Polycarpe ; Cruchard, Quarafon. Le vicaire-général ; le major ; le vieux seigneur ; l'idiot des salons. Tous ces titres furent acquis pas un homme indifférent aux titres qui ennoblissent : "Les honneurs déshonorent ; le titre dégrade ; la fonction abrutit."

Il comporte aussi d'amusantes parodies d'épreuves écrites à l'attention des étudiants en littérature, dont j'extrais l'article "Logique (et Médecine)" : "Achille-Cléophas Flaubert, joutant avec son plus jeune fils, lui demanda de lui expliquer à quoi servait la littérature. Gustave, retournant la question à son père chirurgien, lui demanda de lui expliquer à quoi servait la rate : "Vous n'en savez rien et moi non plus, sauf qu'elle est indispensable à notre organisation corporelle comme la poésie à notre organisation mentale." Le Dr. Flaubert reconnut sa défaite."

... Et se termine par un chapitre intitulé "Et le perroquet..." où le "mystère des deux perroquets" reçoit une explication, grâce au président de l'association des amis de Flaubert, mais où l'on assiste à une multiplication vertigineuse - une cinquantaine -  des modèles possibles de Loulou. A une énigme dissipée succède donc un mystère impénétrable, d'autant que Flaubert, comme tout créateur digne de ce nom a sans doute pris des libertés avec le "réel".

A l'instar de celui de Flaubert écolier s'enfuyant au moment d'entrer avec des camarades dans une maison close à Rouen après s'être ruiné en fleurs et en soins capillaires ("le meilleur moment de ma vie" se souvenait-il), le plaisir du lecteur (guidé par l'auteur) n'est pas tant de percer le mystère que de l'imaginer. Comme le dit le narrateur : "Le bonheur n'existe que dans l'imagination."

... Du mystère, il y en a à chaque page... mais aussi de l'ironie,  de l'humour, de la mystification, du cocasse et du grotesque, à l'image de la personnalité "hénaurme" de l'ermite de Croisset ("idée reçue") dont le narrateur nous trace un portrait bien plus parlant - et probablement bien plus fidèle - que la plus fidèle des biographies : Flaubert et les animaux : l'ours, le chameau, le mouton, le singe, l'âne, l'autruche, le perroquet, les chiens, Flaubert et les femmes, Flaubert et les voyages, Flaubert farceur, Flaubert et l'argent, Flaubert et les critiques, Flaubert et les professeurs de littérature, notamment une certaine Enid Starkie, trop "belle" pour être vraie - mais on ne sait jamais avec Barnes - imperturbable spécialiste de littérature française à Oxford, qui reproche à Flaubert de s'être contredit à propos de la couleur des yeux d'Emma Bovary, mais illustre sa biographie de l'auteur avec un portrait de Louis Bouilhet -, Flaubert et la bêtise, Flaubert et les chemins de fer - qu'il détestait "à cause de la façon dont il flattait les gens avec l'illusion du progrès", mais dont le narrateur montre le rôle important qu'il joua dans la relation de Flaubert avec Louise Colet -, Flaubert et Alfred Le Poitevin, Flaubert et Maxime du Camp, Flaubert et George Sand, Flaubert et les livres auxquels il a songé, mais qu'il n'a pas écrits, Flaubert et les vies qu'il aurait voulu vivre et qu'il n'a pas vécues, mais qu'il a mis dans ses livres... Flaubert et son perroquet, le "vrai Flaubert" étant décidément aussi multiple et aussi insaisissable que le vrai modèle de Loulou.

La littérature sert à exprimer, mais aussi à cacher ou à embellir des vérités banales et à nous en "distraire" : on vit, on souffre, on meurt... On n'a jamais ce que l'on désire et l'on ne désire jamais ce que l'on a... On n'est jamais aimé comme on voudrait...  "les unions complètes sont rares"... Le Perroquet de Flaubert est hanté par le thème du suicide : suicide d'Emma Bovary, suicide de la femme du narrateur, suicide supposé de Flaubert, mais que réfute le narrateur. Barnes, compatriote de Shakespeare a pris au sérieux le dilemme de Hamlet, comme il a pris au sérieux le dilemme des deux perroquets - : "Être ou ne pas être, telle est la question." Ne plus être, telle est la réponse. Mais ce ne fut pas celle de Flaubert : "La vie ! La vie ! bander, tout est là !"... Une belle phrase pour le répertoire pittoresque de Loulou !

 

 

 

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administrateur partenariats

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Un partenariat poésie-peinture et des traductions, dans une exposition, mais pourquoi ?

Une exposition de peintures, un salon littéraire sont des événements courants.

Les artistes aiment montrer leur travail, les poètes aiment être lus.

Sur Arts et Lettres, nous partageons nos passions.

Joëlle Diehl, à l'origine des partenariats peinture-poésie,

en ouvrant à la traduction des poèmes dans d'autres langues, 

a donné une dimension internationale à notre aventure.

L'exposition de mes abstractions lyriques organisée en avril

dans un lieu magique à "All Saints’ Episcopal Church" à Waterloo 

est une occasion magnifique de faire vivre tous ces échanges en les exposant au grand jour ; 

quitter le virtuel, une belle aventure réunissant les textes qui ont été inspirés pas les peintures.

C'est une façon de remercier les poètes pour l'honneur qu'ils font au peintre.

A cette occasion, j'ai créé un petit livret reprenant tous les poèmes écrits sur les peintures

et leurs traductions.

Une façon d'immortaliser la belle aventure qui nous unit sur le site.

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Les partenariats poésie-peinture

Arts et Lettres de Joëlle Diehl et Sandra Dulier

et les traductions de

Dominique-Hélène Lemaire et Joëlle Diehl.

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« Prairial »

 

Sanctus, Benedictus

 

Sous la voûte bleutée scintille le printemps.

La rosace azurée de papillons flottants

Sur les rayons turquins, soudain se fait bouquet

Mille reflets carmins explosent en un banquet.

 

Ô cet orgue divin en arpèges vermeils,

Prairial au matin chante ses merveilles.

 

Sanctus, Benedictus

Gloria in exelsis.

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Joëlle Diehl

04/03/2017

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Sanctus, Beneditus

 

Under the deep blue vault sparkles the spirit.

The azured rosace of floating flames

Gliding on turquoise rays, suddenly flashes the bouquet

And thousands of carmine glints explode into the celestial banquet.

O this divine organ in arpeggiated arpeggios,

Prairial in the morning will sing its wonders!

 

Sanctus, Benedictus

Gloria in exelsis.

 

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Traduction de Dominique-Hélène Lemaire

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Sanctus Benedictus

 

Unter dem tiefblauen Gewölbe funkelt der Frühling.

Die azurblaue Fensterrose mit den schwebenden Flammen

Auf türkis Widerscheine, plötzlich wird zum Blumenstrauss.

Tausende karminrote Strahlen entfalten sich zum Bankett.

Ô dieser göttliche Orgel in leuchtendroten Arpeggio,

Mai im Morgentau singt seine Wunder.

 

Sanctus Benedictus

Gloria in exelsis.

 

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Traduction Joëlle Diehl

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 "Ventôse"

Survivrons-nous

Survivrons-nous à ce monde

plongé dans l'indifférence,

supporterons nous la démence

qui chaque jour nous inonde?

Dans l'ouragan des violences,

l'âme violée se révolte,

se cache dans la désinvolte

pour garder ses espérances.

Survivrons-nous à l'horreur

qui chaque jour nous agresse,

fragilise notre bonheur,

nous plonge dans la détresse?

La vie n'est plus que pauvreté

et nous fait craindre demain.

Confrontés à l'insipidité,

d'hier alors nous avons faim.

Survivrons-nous au malheur

qui nous plongera soudain

dans ces moments crève-coeur

qui nous semblent inhumains?

Le ciel troué est sale de cupidités,

les nimbus, lourds et noirs, le font pleurer.

L'ère nouvelle nous fait trembler,

et nous appelons alors à l'humilité.

Survivrons-nous à cette terre meurtrie

que par l'inconscience nous fîmes naître?

Nous jurons bien fort l'amour à la patrie,

mais devant Dieu, nul ne veut comparaître!

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04/04/2015

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God at the balcony.

Shall we Survive?

Shall we survive this world

Plunged into indifference,

Shall we bear with the dementia

Which floods us every day?

In the hurricane of violence,

The violated souls revolt,

They hide in the  day-to-day

To stick to their hopes.

Shall we survive the horror

Which every day gnaws us,

Weakens our happiness,

Soaks us into distress?

Life is no more than poverty

And makes us fear for tomorrow.

Confronted with the lost taste

Of yester years,

We are left hungering.

Shall we survive the misfortune,

Which suddenly immerses us

In those heartbreaking times

We deem so utterly inhuman?

The hidden sky is made dirty

With greed and lust.

The nimbus, heavy and black,

Makes it cry. The new era

Makes us tremble,

And we then call for humility.

Shall we survive this bruised Earth

Created by our selfish unconsciousness ?

We strongly swear our love to our country,

But before God, who will dare to appear ?

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Traduction

de Dominique- Hélène Lemaire

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"Noir dessein"

Issue

Le monde s'indigne,

la voix transhumance

crie l'acier violence

de foudres lamines.

De nos déchirures,

les lunes ineffables

d'espoirs sablent

les sombres épures.

Car en présence

de tout chaos

naît l'écho

Résistance.

Sandra Dulier

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Way out

 

The world is indignant,

The transhumance voice

Shouts steel violence

From laminated casks.

 

Inside our torn hearts,

Ineffable moons

Of sandy hopes

Draw dark sketches.

 

As

From all chaos,

Echoes the voice

Of Resistance.

 

Sandra Dulier

 

Traduction de

Dominique-Hélène Lemaire

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"Révolution"

Tolérance,

que j'aimerais te chanter

au nom de la liberté...

Mais

Les frontières tombent

les hommes ensanglantés

se meurent sous les bombes!

Tant d' horreurs venant nous hanter.

Tolérance

Que j'aimerais te louer

au nom de l'égalité...

Mais

les uns se crèvent de faim

les autres s'en lavent les mains.

L'homme a de bien grands mots

pour taire tous ces maux.

Tolérance

J'aimerais tant te vivre

au nom de la fraternité...

Mais

Cupidité efface l'amitié

Intégrité se donne qu'à moitié.

Seul dans ses espoirs perdus

l'homme alors s'est pendu.

Tolérance,

J'aimerais tant te lire

au nom de tes vérités...

Mais

les mots ne peuvent adoucir

ce que l'Homme doit endurcir.

Il me faudrait en rire?

Tant d'injustices et cruautés....

Tolérance,

J'aimerais tant te prier

au nom du Dieu puissant

Mais

Dans ce monde rugissant

on se bat pour s'approprier

une place dans l'éternel...

Cependant n'est-Il pas universel?

Tolérance,

Que j'aimerais te chanter

au nom de l'humanité...

Mais

Je garde l'espérance

que se meure l'in-tolérance

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09/09/2014

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Tolerance,

How   I would like to hum

Your melody in the name of freedom ...

But

Borders fall apart

Bleeding  people by thousands

Are dying under bombs!

Horrors galore come to haunt us.

 

Tolerance,

How   I would like to sing

Your unrivaled harmonies

In the name of equality ...

But

While some perish from hunger

Others are washing their hands

And Man just waves fat words

To silence all those evils.

 

Tolerance,

How I wish I could

Whistle your lovely tunes

In the name of the fraternity ...

But

Greed plays down friendship

And integrity plays its dirty tricks.

Abandoned  in his lost hopes,

Man has  hung up on  Humanity.

 

Tolerance,

How I would love to read

Your gentle spells

In the name of Truth…

But

Words cannot soften

What man has hardened.

Should I laugh

At so many an injustice

And cruelty?

 

Tolerance,

How I would love to praise you

In the name of our Almighty …

But

In this roaring world

We keep fighting to get ourselves

A slice of  Eternity ...

But nothing but you, Tolerance,

Is worth being eternal!

  

Tolerance,

How  I would like to  chant

Your blessed name,

In the name of Humanity ...

But

I can only  cling to  the sacred hope

That through in-tolerance,

Never stops dissolving in our crooked minds.

 

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09/09/2014

 

Traduction de

Dominique-Hélène Lemaire

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"Germinal"

Couleurs  

 

Je sème le violet, l'orange et le rose

sous ces tonnelles où posent

les arbustes enfleuris

de leurs poésies.

 

Je sème des notes mélodiques

dans ce paysage magnétique

où volent les chants d'oiseaux

sur la mare aux crapauds.  

 

Je colore le ciel

de nuages soleil

et ris, surprise,

en gourmandise.

 

Nager en pastels,

colorer des arcs-en-ciel,

insuffler la joie

pour lui, pour moi.

 

Sandra Dulier

 

…………………………………………………… 

Colours

 

I do sow purple, orange and pink

Under these arbours

Where sweet shrubs clad

With poems are dozing.

 

I do sow melodic notes

In this magnetic landscape

Where birdsongs soar

Over the pond laughing with toads.

 

I do colour the skies

With greedy sunny clouds,

That are such a surprise!

 

Let us swim in pastels,

Coloring rainbows,

Implanting joy

For him, for me.

 

Sandra Dulier

 

Traduction de

Dominique-Hélène Lemaire

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"Luminescence"

Vibrations

En notes bleues

le soleil épand

les traits racés

à l'encre vie.

Clair bouquet

en safran or

capte le jour,

cueille l'infini.

Gestes courbes

semencent le regard

d’un précieux équilibre

et l'alchimie se pose

sur le bord imaginaire,

aplomb audacieux

d'une nature dansante

en feu de joie.

Sandra Dulier

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Vibrations

Within blue notes

The sun spreads

Racy features

Through the ink of life.

A saffron gold bright bouquet

Captures the day,

And picks up the infinity.

Curved gestures

Seeding your gaze

Into a treasured balance,

Form a secret alchemy

That in a fiery burst of joy,

Audaciously steps

On the imaginary edge

Of the dancing Nature.

Sandra Dulier

Traduction by

 Dominique-Hélène Lemaire 

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Mes plus vifs remerciements vont

à Madame La Révérende Sunny Hallanan,

pour son chaleureux accueil

au sein de son église.

 

Merci aux poètes d’Arts et Lettres,

Joëlle Diehl et Sandra Dulier,

 pour leurs merveilleuses inspirations,

à Dominique-Hélène Lemaire qui m’a fait l’honneur

de traduire les poèmes de mes amies poètes,

  ainsi qu’à Robert Paul,

fondateur du réseau Arts et Lettres,

sans qui ce partenariat poésie-peinture n’aurait pas vu le jour.

12273214256?profile=original  

« Optimiste inconditionnelle,

Ma  peinture est le reflet de ma joie de vivre,

 je peins sans arrière-pensée, dans le plaisir du moment ;

jamais  je ne peins quand je souffre, 

je ne laisse pas détruire ce plaisir sans cesse renouvelé

par des émotions qui elles, finissent toujours par s’envoler…»

Liliane Magotte    

Un partenariat poésie-peinture

&

Traductions

Arts 12272797098?profile=originalLettres

12273222898?profile=original

Une partie de l'exposition.

12273223259?profile=original

Deux des installations

12273223664?profile=original

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Mégalomanes amoraux

 

Songerie 

 

Dans l'harmonie de la nature,

 Ressentant tendresse et respect,

L'âme humaine demeure en paix.

L'exaltant mystère perdure.

 

 

L'équilibre peut sembler stable,

Douce, l'énergie créatrice.

De nuisibles forces agissent.

Leurs effets sont intolérables.

 

 

Sur terre, les êtres avertis

Gardent courage et espérance.

Entre eux, ils se font confiance.

Ne pensent pas aux pervertis.

 

 

Purent oeuvrer en malfaiteurs,

Des proches certes insoupçonnables,

 Invétérés mégalomanes,

 Ne craignant pas le déshonneur.

 

 

Dans un espace misérable,

Privé de courants parfumés,

Qu'ils se retrouvent transformés

De grands seigneurs en corvéables.

 

13 mars 2017

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Ecrire le printemps

Je voudrais écrire le printemps
avant qu'il éclose,
les fleurs éparpillées
comme des friandises
les fragments bleus
dans les branchages neufs
les averses du cerisier
sur l'herbe nue
le soleil bas dans le ciel
la lumière qui s'attarde
Je voudrais écrire un printemps
qui soit plus qu'un printemps qui passe
Je voudrais ne penser aujourd'hui
qu'à ce que je veux penser

Martine Rouhart

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Des caractères littéraires


Songerie

Molière aimait faire rire,
Il écrivit des comédies.
Des travers illustra les pires,
Imaginant des parodies.

La Fontaine aussi se moqua,
Usant d'une exquise malice.
Les histoires qu'il raconta
Contiennent de rares délices.

La Bruyère sut animer
Des personnages excentriques
Donnant envie des les mimer.
L'amusait ce genre critique.

Les temps ayant évolué,
Souvent cachés de nombreux vices,
Pouvant un jour être hués,
Sont couverts de façon propice.

Des escrocs beaux parleurs, affables,
Se révélèrent fruits pourris.
Ne furent pas héros de fables
Et restèrent des favoris.

 

Envoyé par suprême grâce
Un doux prophète est apparu.
Des justes, il a suivi la trace.
Les agnostiques en lui ont cru.

Quel auteur sera soucieux,
Pris d'une ardeur spirituelle,
D'en faire un portait radieux.
Il répand une foi nouvelle.

Montréal, onze mars 2017

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Après la brillance

Pantoum

Rideaux tirés sur la nuit claire.
Je reste entourée de silence,
En un état d'indifférence.
Ma pensée ne s'anime guère.


Je reste entourée de silence,
Fade éclairage sans mystère.
Ma pensée ne s'anime guère.
Près de moi se love l'absence.


Fade éclairage sans mystère.
Chaque instant m'offre des séquences.
Près de moi se love l'absence.
Tout me semble d'un blanc austère.


Chaque instant m'offre des séquences
Dont la durée est éphémère.
Tout me semble d'un blanc austère.
Manqua d'émotion cette errance.

9 mars 2017

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La nuit ne s'endort jamais

La nuit ne s’endort jamais,elle écoute nos penséesberce nos rêvesnous ouvre les yeuxElle parle tout basdehors dans le noiraux choses invisiblesqui lui répondent,allume le ciel,éveille l'eau dormante,soulève des fantômes,fait bouger les ombresLa nuit avance pas-à-pas,ensommeillée,au petit matince n’est pas le jour qui vientc’est elle qui s’en va(Martine Rouhart)
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"Art et scolastique" est un essai du philosophe français Jacques Maritain (1882-1973), publié en 1920. Lié avec de nombreux peintres modernes, en particulier Rouault et Chagall, Maritain essaya très tôt d'édifier une philosophie de l' art sur les principes du thomisme. Exposées ici dans un style savant et ardu, très "scolastique", ces théories restent néanmoins étroitement liées aux débats particuliers de l'époque; elles veulent avant tout dénoncer mais aussi comprendre cette recherche de la "gratuité", du "désintéressement", qui était la grande revendication de nombreux milieux artistiques des années vingt. Avec "Art et scolastique", l'auteur ne donne pas, au sens propre du mot, une esthétique, mais plutôt une "poétique". Son point de départ n'est pas le sentiment du Beau, mais la notion de l' Agir, qui à la fois procède de l' intelligence et se distingue du pur connaître, et aussi la réalité de l' art, qui se distingue du pur Agir comme une vertu dont la fin est de bien faire son oeuvre. Ici, l'art est surtout envisagé comme une activité spécifique, possédant ses lois propres, dans ses conflits possibles avec les règles de la moralité, dans ses analogies aussi avec l'ordre spirituel. Mais Maritain défend résolument l' art de toute soumission intrinsèque à la morale et aux fins spirituelles: "L' art, dit-il, apparaît comme quelque chose d'étranger en lui-même à la ligne du bien humain, presque comme quelque chose d'inhumain, et dont les exigences cependant sont absolues". Il n'en reste pas moins que la marque humaine, celle des mains mais aussi celle de l' âme, est imprégnée sur l'oeuvre d' art. "L'oeuvre chrétienne veut l' artiste saint, en tant qu'homme".

Dans "Frontières de la poésie" (1935),

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Maritain devait poursuivre sa recherche à la fois dans un sens plus métaphysique (comparaison entre l'idée créatrice chez l'homme et chez Dieu) et avec plus d'attention pour les problèmes esthétiques concrets. Il fait d'abord une distinction importante entre Poésie et Art. Apparentée à la métaphysique et à la mystique, la poésie est comme une saisie imparfaite, au coeur même des apparences, de la marque divine empreinte sur toutes choses. L' art, au contraire, est essentiellement création et n'obéit qu'aux lois de sa création même. C'est ainsi qu'il a été conduit à revendiquer une liberté totale; il ne veut être attentif qu'à ses règles propres; il ne tient plus compte de l'homme. Mais il se refuse ainsi à la poésie, il devient stérile et inhumain. S'il est sans doute absurde de vouloir subordonner l' esthétique à l' éthique, il reste cependant que l'homme artiste relève pareillement de l'une et de l'autre. Son oeuvre n'a rien à voir avec la morale mais lui-même est sujet de la morale. D'une certaine manière l'artiste vaudra ce que vaut l'homme: si la "pointe active de l'âme", l' instinct supérieur, n'est pas ému par les réalités les plus hautes, la mesure même de la raison reste mesquine. Elle est exclue des profondeurs d'en haut et d'en bas et elle préfère bientôt les méconnaître. L'ouvrage contient également une série remarquable de notes brèves, sous le titre de "Dialogues" (en particulier sur Dostoïevski et Gide), trois études sur Rouault, Severini et Chagall et "La créf des cants", essai sur la musique moderne à propos de Stravinsky, Satie et Lourié. Maritain est encore revenu sur le problème du rapport entre le spirituel et le poétique dans sa "Réponse à Jean Cocteau" (voir "Lettre à Jacque Maritain").

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Kiki de Montparnasse

une aquarelle

d'ADYNE GOHY

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a été inspirée par

A SUIVRE

Un poème de

RAYMOND MARTIN

 
Peindre avec le verbe, le verbe se fait cher
Par la pâte, pas choux, par la plume du fier major,
Pureté du brin d’herbe, Angelot joufflu enivré d’air
Défiant l’espace blanc d’un papier ligné d’or.
 
Du nuage d’antan à celui d’ici-bas,
Enlevé par ta fougue, assuré par ta rime
Poète, tes papiers jamais ne déploieras,
Une plume un pinceau, ce n'est pas un abîme
 
La richesse de l’encre de poulpe ou de chine
Montre le chemin du sublime destin,
Du blanc, du jaune, du rouge, pureté câline
Et le vert, tudieu, nous invite au festin.
 
Que la farce est amère, sans un coup d’armagnac,
Tel le sous-préfet, je m’abandonne aux champs,
Chantonnant sous un chêne tel un Rastignac,
La mèche en l’air, fier comme d’Artagnan.
 
Ô, Andorinha légère du grand sud venteux,
Envole toi là bas vers le pays de Poséidon,
A la recherche du continent malheureux
Frappé par le destin démon.
 
Pic-plus, pic de la Mirandole, Pic-asso, Pic-abia....
Tiens de drôles de piolets de pics à glace,
Metamec, mec, dans ce joyeux charabia,
Foujita s’écria : “ Vivent les kikis de Montparnasse”
 
Raymond Martin
 

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FIN D'HIVER...

Dans le pot bleu et blanc

Les tulipes s'entrecroisent

C'est un air de printemps

Qui dans l'instant nous toise...

Au dehors pleut la grêle

Elle crépite au carreau

Il est encore bien frêle

Notre espoir de temps chaud!

Cet entre deux saisons

Aiguise en nous la faim

De nouveaux horizons

Ou d'une aube sans fin...

J.G.

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Lettre à ma mère

Lettre à ma mère

Ton ventre se fait lourd il est rempli de moi,

bercée au rythme sourd de ton doux coeur qui bat.

Je suis comme une bulle blottie entre tes reins,

je tangue et puis ondule dans l'eau au goût salin.

Minuscule sangsue nourrie de ton amour,

flottant comme une plume dans un ciel de velours.

Et nous ne faisons qu'une je veux rester encore,

mon océan, ma dune, ma vie et puis ma mort.

Des mois et des semaines, que tu m'attends déjà,

comme germe une graine je sortirais de toi.

Ton cri devient mon cri, ma voix devient ta joie,

quel bonheur infini d'être au creux de tes bras.

Et nos yeux se découvrent et ton sein s'offre à moi,

je suis bout de futur que tu aimes déjà.

Le temps fût long peut être avant que je ne sache,

que c'est la même chair qui à moi te rattache.

Nos yeux se sont quittés Maman, mais tu es toujours là .

Danielle

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ADMINISTRATEUR GENERAL

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La prochaine fête de remise des recueils aura lieu le samedi 27mai 2017 en la galerie de 18h 30 à 22h 30. Renouvellement de la fête-concert et édition d’un recueil d’art dans le prolongement du 10ème anniversaire de l’Espace Art Gallery en 2015. L’Espace Art Gallery édite 1 nouveau recueil d’art concernant 12 artistes qui ont exposé dans la Galerie. Ces recueils seront offerts gracieusement à ces 12 personnes.

Infos sur http ://www.espaceartgallery.eu/editions/ Une troisième séance publique sera dédiée afin d’offrir le cinquième volume de cette collection aux artistes ayant bénéficié d’un article d’exposition sur Arts et Lettres en 2016. Un concert précédera cette séance de remise des recueils et sera suivie du verre de l’amitié.  

 

Le premier « Tiré à part » édité par « Les Éditions d’Art EAG » a été publié pour le billet d’art de l’artiste Jacqueline Kirsch. Publication réalisée à la demande de l’artiste à partir de son billet repris dans la collection « États d’âmes d’artistes » aux « Éditions d’Art EAG ».

Des « Tirés à part » seront imprimé recto-verso couleurs pour les prochains artistes. Tirages  pour 100 exemplaires et plus au prix de 5 € pièces et pour moins de 100 exemplaires au prix de 7 € pièces. Voir le lien comme exemple : http : //www.espaceartgallery.eu/editions/

 

La galerie a créé une nouvelle page « Événements », qui fait suite à la nouvelle page « Collections », sur son site. Ainsi toutes les activités autres que les expositions dans la galerie seront présentées. Tel que les vernissages événements avec reportage photos sur les participants présents et les ambiances, concerts, présentations de livres, soirées annuelles de remises des recueils d’art aux artistes présents dans les recueils d’art, présence à d’autres événements extérieurs, partenariats avec d’autres galeries ou associations culturelles, etc…

 

D’autres projets sont dans les cartons et seront annoncé prochainement dans cette même rubrique. Soyez attentif à la lecture de mes prochaines programmations…

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Claude LUEZIOR - Une dernière brassée de lettres - éditions Tituli

 

            Il s’agit là d’une œuvre très originale. Quelle idée d’écrire des lettres aujourd’hui dans un monde qui ne fonctionne plus qu’à coups de S.M.S. ? Mais des lettres à qui ? A Maison de retraite, à Ordinateur, à Deuil, à Absence, à l’Homme... en tout une bonne trentaine. Ce sont des lettres ouvertes, des sortes d’interpellations, pour dénoncer ceci ou cela : Ainsi dans Lettre à Maison de retraite : « Jeanne, tu te l’es appropriée, elle qui tombait cent fois à domicile... Tu l’as mise en chaise alors qu’elle pouvait encore marcher. D’allure secourable, le verdict fut prison à perpétuité. Il fallait surtout relever le score de dépendance, question subsides et comptes de fin d’année.» Dans Lettre à Politicien, il analyse comme au scalpel, ce qui attend au tournant l’homme politique ; après la gloire viennent les déboires : « Ceux qui t’acclamaient se sont mués en hyènes et la presse des rues en bourreau... Sur les temples de ta puissance, on a martelé tes cartouches, écorché ton nom et ceux-là même qui se sont nourris de ton népotisme ne sont plus que masses assoiffées de ta sève.»

            Mais le poète sait aussi glorifier, exalter la grandeur de ce que l’homme a fait de bien au cours de son histoire. Il le fait avec Lettre à Architecte. Comment se fait-il que l’homme bâtisseur ne le soit pas seulement par besoin d’utilité ? « Par quel sortilège t’es-tu affranchi, dès les premières peintures rupestres d’une simple utilité existentielle ? » On ne peut pas détacher les constructions de la prière : « ... le nombre d’or, les flèches et les arcs-boutants ont peuplé ta tête jusqu’à l’envoûtement. Tu t’es pris au jeu de cette musique minérale, tu es devenu le pasteur des pilastres en leur moutonnement d’ogives. » Dans Lettre à Patience, c’est de tous arts qu’il s’agit ; le génie n’est rien sans le travail : « D’ici, j’entends Flaubert chercher le mot juste dans son gueuloir, Hugo tailler ses vers, Brahms rabâcher ses sonates, Beethoven user son piano : tant d’artistes dans une perfection qui leur échappe.»

            On pourrait analyser chacune de ces Lettres. Chaque brin de la brassée nous apporte un moment de plaisir à le lire.  Mais il me faut pour terminer, vous faire part de l’intense émotion contenue dans Lettre à ma Cousine. Ils ont huit ans de différence. Ils s’évadent dans le grenier, une vraie caverne d’Ali Baba. C’est elle qui a initié le poète à la beauté, à la culture, cette chose essentielle, à laquelle concourt une bonne possession de la langue. La culture tous azimuts. Elle lui a fait découvrir Barbara, Ferré, Moustaki, Ferrat mais aussi Aragon, Sartre, Camus, Alain Resnais... La vie les a coupés de leurs rêves. « Les arcatures de l’existence nous ont séparés. Nous étions insoumis. Toi et moi sommes restés rebelles. Tu n’es pas devenue danseuse. J’ai dansé avec les mots...» Et plus loin, cette injustice qu’est parfois la vie : «  La maladie a broyé ton corps. Et ton âme si aérienne a été cariée par les traitements, qui pourtant, te furent indispensables... »

            Ce livre, dans son entier, est un vrai moment de bonheur.

                                                                                                 Louis Delorme

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Aveux à mes amis devenus

 Aussi légers que les nuages,

Qui emplissent l'espace bleu,

Et dont le passage m'émeut,

     Chez moi se posent des messages.

 

À des plaisirs, on me convie.

Se sont groupés des créateurs,

Talentueux, emplis d'ardeur,

Ils m'offrent d'être leur amie.

 

Cette initiative m'étonne.

Je vis sereine en solitaire,

 Me complaisant à ne rien faire,

Ai l'air d'une vieille personne.

 

Quand je me prélasse en éveil,

Par habitude, je m'exprime.

Le fais en des phrases qui riment,

Grisée par l'ardeur du soleil.

 

J'envoie mes écrits au hasard

Mais refuse de correspondre.

 À cette envie ne peut répondre.

Ô autrefois!... Il est si tard!

 

  9 mars 2017

 

 

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administrateur théâtres

LEGS MATERNELS au théâtre le Public

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L’image de la pièce reflète bien le chaos du monde

D’après D’après les nains aux pieds d’argile que nous sommes, c’est le texte qui manque le plus : nul verbe et si peu de lumière. La mise à plat du monde a réussi à battre le verbe à plat de couture et à éteindre les lumières. Si la pièce est une écriture plurielle, pourquoi ne pas avoir envoyé le pluriel féminin en scène, avec toute sa tendresse solaire ? Ce duo disparate nous dérange par son incongruité, ses balbutiements, ses tâtonnements, ses rugissements de boyscouts perdus dans le noir qui jouent au brigandage. Sa lenteur est franchement exaspérante. Touché-coulé ! Voilà !Hourrah ! C’est pourtant ce qu’elles voulaient démontrer ! Dans ce bric-à-brac d’idées, elles veulent laisser le mouvement ralentir, s’arrêter même, chose utopique, et redonner une nouvelle impulsion. Mais, sommes-nous cet hypothétique Dieu qui tient le ciel et les étoiles au-dessus des fourmis rouges ?

Elles ne marchent pas sur des œufs, elles les écrasent. Il est vrai que nous serons 9 milliards en 2060, là, elles ont bien raison de vouloir freiner la reproduction humaine ! Elles sont bien généreuses, mais pathétiques. L’histoire des cueilleurs-chasseurs versus les agriculteurs, qui forme l’ossature de la pièce, est bien maldroite et éculée. Nous n’avons pas huit ans… Qu’apportent-elles de nouveau : les doléances d’un siècle mort dans l’œuf, un catalogue de lieux-communs, une collection de poncifs ? Où sont les histoires promises ?

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Pire, pour une veille de huit mars, elles ne font que suivre la consigne ! Après la grotte qu’elles ont investie de leurs peintures rupestres, les revoilà réfugiées dans une cuisine, où elles épluchent en toute convivialité leurs œufs à peler. Appelés à régner ? Non, cela ne fait pas rire. Juste un arrière-goût de lac salé ! On aurait aimé des bouffées de rêves, des mots poétiques, des chants, la matrice d’un monde nouveau. Ce texte si peu abouti et la gestuelle infantilisante écrasent nos espoirs de renouveau. des propos de mémères révolutionnaires, jeunes et vielles, mais pas un mot vrai de Louise Michel ou de Hannah Arendt, ni de Victor Hugo, – pourquoi pas, que diable ! –dont les noms sont à peine effleurés dans leur testament. Une fin sur le modèle de « Je te donne… », la partie la plus émouvante de la pièce, mais creuse quand même.

On les aurait voulues plus inventives, car à nouveau, elles ne font que suivre la consigne masculine, en disant vouloir donner le pendant des duos masculins légendaires tels que Sancho Panza et autres Sganarelle. La mise en scène, piètre oeuvre de patronage, ne sauve pas la mise, tant elle est décevante. Il n’y a que l’enthousiasme débordant des comédiennes. Est-ce assez ?

Dans leur discours sans perles ni diamants, elles semblent avoir oublié que ce sont nos enfants qui seront nos éclaireurs et nous montrent le chemin quand nous butons dans le noir et que c’est eux qui nous lèguent jour après jour, le merveilleux espoir du changement !

 Et pourtant, combien généreuse est l'intention des  comédiennes: 

Patricia Ide : Vous nous lirez après le spectacle...

Nous voulons tenter de porter à la scène une pensée en marche, libre. A nous quatre inventer une réflexion qui se construit au fil du spectacle. Sans asséner, sans cynisme, sans enjoliver, juste de la pensée enthousiaste qui se régénère d’elle même en passant du plus quotidien au plus universel, en passant partout où l’on aura pu passer en quelques mois de préparation. 

Quatre femmes qui se stimulent pour raconter deux chercheuses en voyage qui déroulent un pensée légère et profonde.

Et espérer que le public nous emboîte le pas !

Magali Pinglaut : C’est l’histoire de la nécessité qui a surgi un jour entre deux femmes Patricia et moi, de questionner sur le plateau notre apport au monde d’aujourd’hui.

En tant que mères...

En tant que citoyennes..

Quel est ce foutu monde qu’on lègue à nos enfants ?

Que vont-ils pouvoir en faire ?

C’est l’histoire aussi d’un refus de sombrer dans le «  tout est foutu »

On fait avec peu. On tente. On cherche et on raconte ça. On raconte qu’on cherche. Avec notre outil: le théâtre !

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LEGS MATERNELS

Auteure : Veronika Mabardi

Mise en scène : Layla Nabulsi

Avec Patricia Ide, Magali Pinglaut et Louis-Philippe Duquesne, régisseur

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=463 ;

 

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Vautour

Vautour

 

Et si tu ne pouvais me retrouver

Après que tu aies remué le ciel

Continuerais-tu de me rechercher

Au-delà des rocades de ton fiel                                                                                         

 

Recueillerais-tu des brassées d’amour                                                                                               

En glanant sous tes pieds  des cœurs brisés

Pour me les présenter tel un vautour

Insatiable de chairs vampirisées

                                                                                                  

Tu t’aveuglerais à voir l’astre d’or

Pour respirer et discerner ta proie

En t’élançant à l’instar du condor

Qui sa pâture capturée,  festoie

 

Ou tu martèlerais trente huit portes

Dans l’espoir que derrière je serais

En attendant que le vent colporte                                                                              

Les réponses que tu t’inventerais

 

Puis tu assombrirais les étoiles

Afin de ta flamme les rallumer                                                       

Et dans l’opacité de ce voile

De mon retour tu pourrais présumer

 

Peut être sonderais tu le pourquoi

Après avoir consulté le comment 

Et resterais-tu assurément coi                                                 

Du résultat de ton questionnement

 

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administrateur théâtres

« Chacun s’attend à une fête. Assis dans la salle, les sourcils dressés, le spectateur veut qu’on l’étonne. Mais comment faire pour que tout soit fraîcheur et nouveauté et plaisir aussi, tout en ayant du sens ? »  Le Méphisto de Thierry Debroux explore le Faust de Goethe tout en mettant en scène  l’humanité courageuse  d’un metteur en scène passionné, mais douché par le peu d’appétence que rencontre désormais son art.

Nous sommes dans les coulisses, sous les cintres regorgeant de costumes. A droite, il y a une maquette du théâtre Parc. Vide ! Adroitement,  le chef des lieux s’adresse au régisseur nommé Wagner, qui fait naître au fur et à mesure des esquisses de décors de la future pièce.   Avec la complicité de sa fidèle assistante Cornélia,  le  seigneur du plateau va faire passer des auditions pour mettre en scène le géant de la littérature  allemande.

Et on entre de plein pied dans le merveilleux savoir-faire de la mise en scène, scénographie et costumes  signés  Maggy Jacot et Axel De Booseré, passés maîtres es merveilleux.  C’est pire que du Lewis Carroll.  Le texte de Thierry Debroux  jongle  tellement avec les réalités qu’il arrive un moment où on ne peut que …lâcher prise et se laisser porter par la multiplicité de points de vue du créateur. On est prisonnier du sortilège théâtral.

Derrière les facéties du mythe apparaît en majuscules  le génie du Mal, omniprésent et vu sous toutes ses facettes. Le voilà, terriblement ensorceleur et manipulateur, comme ce Méphisto enchanteur, joué avec séduction par le fascinant Fabian Finkels dont les performances scéniques et la voix, et les inflexions  sont franchement irrésistibles.  Voici le  Mal terrifiant,  la « yucky thing under my bed » des enfants,  avec cet hydre bleu nuit mélange d’orgueil de jalousie et de puissance macabre, qui rampe pour dévorer le cerveau du metteur en scène…  Et cet autre monstre informe de la nuit: une entité mouvante sertie de deux yeux en escarboucles.   Ou encore,  le Mal ricané par cet amas de sorcières exorbitées et arachnéennes, cousines de celles de Macbeth,   et le Mal susurré  satanique des jolies dames aux gants blancs ( telles les créatures imaginées par Roald Dahl? ). On est au cœur du fantastique.  Il y a tant de références artistiques dans ce spectacle, qu'il est difficile de s’en remettre !

Thierry Debroux a façonné un véritable vitrail du Mal, miroitant de maléfices, de tentations  et  de desseins  infernaux. Ajoutons à cela, qu’entre le vieux  Faust et le jeune et troublant Méphisto, il y a des changements de peaux inénarrables. Le duo  magistral de Guy Pion et de Fabian Finkels porte le souffre et le sublime, la sagesse et l’orgueil démesuré. On applaudit à tout rompre.

    

Mais surtout, tout au cours du spectacle on peut s’interroger sur la progression du Mal dans notre monde troublé. Ici le diable s’adresse directement à Dieu: « Vraiment j’ai longtemps cherché ce qu’il y avait de bon sur terre mais je dois te dire, Seigneur, que tout y va parfaitement mal comme toujours. Les hommes me font pitié avec leurs vies lamentables. Au point que je n’ai même plus envie de tourmenter ces pauvres gens. »  Satan a d’ailleurs abandonné ses attributs moyenâgeux pour paraître moins effrayant! Le Mal est suffisamment enraciné dans l’homme! Mais la recherche de Thierry Debroux n’a pas de limites : nous voici tout d’un coup, au pied de « l’arbre de Goethe » dont on vous taira bien sûr l’histoire et,  quel coup de maître, serait-on là soudain, au  pied de « l’arbre de Vie » ?  Quelle revanche sur le Mal absolu!  On jubile.

Entre temps, le  pauvre metteur en scène, perdu entre ses rêves infernaux et la réalité résiste  bien vaillamment contre toutes les attaques… Qui êtes-vous à la fin? se rebelle-t-il !  Réponse sibylline et poétique « Une partie de la partie qui au commencement était le tout… Une partie des ténèbres qui donnèrent naissance à la lumière. » On se délecte! La perte de la Lumière n’est-elle pas la pire des choses ?

Mais, comment choisir parmi toutes les candidates aux auditions, celle  – car il veut une femme – qui jouera Méphisto dans  son  Faust de Goethe? D’audition  en audition,  on pénètre dans des extraits de scènes de l’œuvre,  avec, à l’envers du décor,  les angoisses profondes, les culpabilités  secrètes, l'amour bafoué,  et  le désir de gloire  qui  tenaille l’homme. Il est lucide et sait qu’à la fin, la chute est indiscutable.  Quand le Diable lui a serré la main d’une poigne fulgurante, il est  néanmoins capable de prendre ses distances et arrive à le chasser à plusieurs reprises et, in fine, qui sait, totalement.  En faisant appel à sa rationalité! On admire!

 Un tissu de routes possibles se présente : poésie, lyrisme, tragédie, bouffonnerie, comédie musicale... Les changements de registre font rire et démontrent les tâtonnements dans lequel l’homme est pris, au cours de sa recherche du sens de la vie. L'accompagnement musical et sonore de Pascal Charpentier est étourdissant. Les changements de décors, d'une fluidité soufflante,  sont dans le droit fil des autres féeries théâtrales imaginées depuis quelques années par le maître d’œuvre, Thierry Debroux qui chaque fois, ne manque pas de prendre le spectateur complètement au dépourvu. Cette fresque théâtrale dépoussiérée est donc d’une remarquable modernité.

Les comédiennes brûlent littéralement les planches  comme de véritables sorcières : Béatrice Frauge (Cornelia) et Anouchka Vingtier (Bianka)  en tête de trio avec  Mireille Bailly (Laure)  et  Birsen Gülsu (Thea) ; Chloé Winkel (Juliette), Colline Libon(Charlotte) et Elisabeth Karlik (Hélène) dans un  bal sans cesse renouvelé d’ivresse sabbatique, d'inventivité démoniaque et de voluptueuses tentations.

 

THEATRE ROYAL DU PARC

Rue de la Loi 3 – 1000 Bruxelles

Infos Réservations : 02 / 505 30 340

 

Crédit photos Zvonock

www.theatreduparc.be

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Etincelle JGobert

Bonjour, c’est moi. Je t’observe depuis longtemps du haut de ma fenêtre, tapie dans l’ombre pour que tu ne me voies pas. Je t’entends aller et venir, courir, galoper après ce temps qui t’est cher sans te satisfaire.

Ma vie est plus sereine, tranquille. Chercher un peu de nourriture, dormir, fouiner sans cesse dans les coins et recoins. Visiter avec délice des endroits emplis de mystère, de secrets, de souvenirs. Me couvrir de poussière et emmener avec moi ce doux sentiment du passé.

Depuis peu, je te sens moins réactif comme quelqu’un qui a perdu son âme, ou est-ce ton cœur qui ne bat plus la chamade manque d’amour. Un besoin irraisonné d’aimer comme les grands romantiques de tes lectures, de tes chansons.  Le temps semble interminable dans la solitude du cœur.

Je me permets de te parler d’un monde blessé, infirme où chacun a néanmoins une place même infime. Un monde souvent injuste devant lequel s’agenouiller devient difficile et incompréhensif. Où même aimer est devenu compliqué tant il faut de contrainte pour entrer dans la norme. Un monde qui nous isole de plus en plus pour mieux nous décourager. Un monde d’indifférence qui se répand de jour en jour et rend la vie malaisée, difficile.

Malgré cette torpeur, une étincelle a éclairé ma vie. Une rencontre lointaine et toujours présente, un discours simple, touchant et sincère. Un amour si profond, ancré dans le cœur qui n’attend qu’un geste pour se répandre et déverser des flots de tendresse. Un moment de lucidité pour le découvrir, l’apprécier.

Je crains malheureusement que ma petite voix ne soit pas assez puissante pour éveiller cet essor et ne te laisse consolé, réconforté.

L’amour aussi a besoin d’efforts pour exister, de raison pour vivre.

 

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QUAND SURREALISME ET HUMANISME EXPRIMENT L’ŒUVRE D’ALVARO MEJIAS

Du 23-02 au 26-03-17, l’ESPACE ART GALLERY (Rue lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a le plaisir de vous présenter une exposition consacrée au peintre surréaliste vénézuélien, Monsieur ALVARO MEJIAS intitulée LA INMORTALIDAD DEL CANGREJO (L’IMMORTALITE DU CRABE).

Dans l’évangile de l’Histoire de l’Art, le surréalisme prend naissance au début du 20ème siècle. En 1917, Guillaume Apollinaire, voulant accéder à la perception de l’invisible, invente dans une lettre adressée à l’écrivain et critique littéraire belge Paul Dermée, le mot « surréalisme » pour effacer définitivement l’expression « surnaturalisme », à connotation trop philosophique. Cela valait pour la littérature mais la peinture et plus tard le cinéma n’allaient pas être en reste. Poursuite de la lutte ou renaissance d’un concept ? Force est de constater que le surréalisme n’est pas, comme le prédisaient d’aucuns, mort et enterré. Que du contraire, il s’adapte, s’enserre et se faufile dans les arcanes les plus glissantes de notre société pour augmenter les possibilités d’un art que l’on constatera être encore plus ancien que ce qu’une certaine critique a essayé, jusqu’à il ya peu, de nous faire croire.

S’il est indéniable de considérer ALVARO MEJIAS comme un peintre surréaliste, il faut admettre aussi qu’il participe à redonner au surréalisme ses lettres de noblesse en le replaçant dans une continuité historique, tant pour ce qui concerne l’Histoire de l’Art que pour l’Histoire de la pensée humaine. Par son œuvre, les deux disciplines se trouvent parfaitement imbriquées et repositionnées au sein de la quête séculaire de l’humain.

Bien des critiques ont considéré la peinture mésoaméricaine contemporaine comme une forme de baroquisme sympathique alors que celle-ci se présentait déjà comme du surréalisme au sens étymologique du terme.

Avec ALVARO MEJIAS, nous retournons aux sources du surréalisme originel : celui du mythe que les cultures mésoaméricaines ont exploré dans une iconographie à l’intérieur de laquelle lignes et couleurs explorent une essence onirique. Le surréalisme présenté comme « cultivé » reprit sans le savoir, après la Première Guerre Mondiale, une démarche onirique analogue (peuplée de rêves et cauchemars), dont la spécificité fut d’être ancrée au sein d’une bourgeoisie à prédominance catholique, ankylosée dans une frustration consommée, ayant perdu tout rapport avec la sacralité de la situation inconsciente du moment, jugée « sans intérêt » (réfléchissant ainsi la suprématie d’une philosophie matérialiste et mortifère) qu’il fallait reléguer aux oubliettes du refoulé, lesquelles nous ramènent à notre vulnérabilité face à l’indicible de l’instant pulsionnel, vécu jusqu’à ses dernières limites.

Le surréalisme que nous offre l’artiste plonge ses racines dans le mythe, à la fois culturel et personnel. Mais, à y regarder de près, le mythe, n’est-il pas lui-même l’expression première du « surréalisme », par la tragédie qu’il exprime de façon poétique?

Par « tragédie », nous entendons l’œuvre prise comme source de méditation et d’enseignement, c'est-à-dire, au sens grec du terme. 

En quoi, d’un point de vue technique, le surréalisme de l’artiste se définit-il ? Il se définit, en premier, par la puissance de ses couleurs qui lui assurent sa lumière. Par « puissance », nous voulons mettre en exergue la façon dont les couleurs (tendres dans l’ensemble mais efficaces dans la lumière qu’elles créent) projettent le sujet vers le regard du visiteur. A partir d’une note dominante (jaune, bleu, vert…) utilisée comme fond chromatique, toute la palette sert, en quelque sorte, de propulseur au sujet destiné à être capté par l’œil.

D’un point de vue mythologique, ce qu’il y a sur la toile, témoigne de la présence envahissante des dieux et des déesses, prenant l’expression de formes que seule la part mythique de nous-mêmes, c'est-à-dire, la part liée à notre essence, peut interpréter et prolonger.

Le grand sens de la technique de l’artiste se développe tant dans les grandes toiles que dans les petites. La caractéristique de ces petits formats est définie par une sorte de déploiement de la forme, un peu comme le dépliage de celle-ci. Ils se définissent par plusieurs zones à l’intérieur desquelles elle s’exprime dans une myriade de détails : OTRO MUNDO (UN AUTRE MONDE) (40 x 40 cm-huile sur toile),

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la particularité de l’écriture de l’artiste se définit dans le fait qu’elle aborde la forme de telle façon que, de par son traitement, elle effleure à plusieurs reprises une abstraction pour ainsi dire, « contrôlée ». Nous l’observons à la vue de ces vibrations presque « musicales » s’échappant de cette série de courbes et d’entrelacs, chromatiquement concentrés à l’intérieur d’une dominante rouge, de laquelle apparaissent des notes vertes (au centre) et mauves (vers le bas).

Ces couleurs, vives à l’origine, mais réduites à leur expression la plus tendre, mettent en  relief la forme dans toute la plénitude de son essence. Peu importe qu’elle soit connue ou non, l’essentiel c’est qu’elle réponde aux exigences de l’espace, conçu comme aire de jeu sur laquelle elle s’étale. Car, au-delà de cet onirisme, il y a une discipline de la forme et de la couleur : tout est agencé pour qu’aucun élément ne sorte de la zone qui lui a été assignée et dans laquelle il évolue. Cela est vrai au point que la peinture recouvrant l’espace ne déborde jamais du cadre.

Cela prouve la fascination de l’artiste pour la peinture aztèque où les œuvres sont spatialement conçues de la même façon.

Cela dit, y a-t-il un ordre manifestement préétabli dans les compositions de l’artiste ? Il n’y en a pas, en ce sens qu’il ne sait jamais de quelle façon se terminera la toile qu’il conçoit.

Concernant les grands formats, l’écriture picturale reste la même, en ce sens que, comme pour les petites compositions, tout se développe à partir d’une couleur dominante. RECORDANDO MI INFANCIA (ME SOUVENANT DE MON ENFANCE) (100 x 81 cm-huile sur toile),

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la couleur dominante est le vert en dégradés à partir de laquelle se bâtit l’image. Le titre est évocateur car le « me souvenant » implique la démarche cérébrale de se souvenir laquelle se conjugue avec l’action du visiteur de regarder. Il s’agit là de deux actes à portée réflexive, mettant en scène l’artiste et le visiteur dans l’accomplissement d’un même acte : la création et le prolongement de celle-ci par le biais de l’imaginaire du regardant. Nous avons ici une adéquation presque physique entre l’artiste et le visiteur, reliés par le dénominateur commun qu’est l’enfant (c'est-à-dire l’artiste), campé à la gauche de la toile, dont le rendu est imprécis. S’il est imprécis, ce n’est que volontairement. Car, le souvenir, procédant de la mémoire, demande à l’instar de la vision une sorte de « mise à feu » pour arriver à préciser les contours du passé. L’enfant est encore flou. Seul le regard du visiteur peut lui donner une consistance charnelle. A droite de la toile

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se trouve la mère de l’artiste dont les traits du visage sont précisés de façon réaliste, offrant à la conception physique de l’enfant, le contrepoint d’un rêve « éveillé ». Au centre de la composition, faisant partie du corps de l’oiseau en passe de prendre son envol, nous avons une image riche d’enseignement, à savoir la spirale.

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Celle-ci est un symbole à portée universelle représentant le temps. Néanmoins, dans la culture aztèque, elle bénéficiait d’une iconographie hiéroglyphique se rapportant à l’Histoire et à son évolution sous l’aspect du calendrier. Le temps, dans la culture aztèque, ne se concevait pas de façon linéaire comme en Occident mais bien de façon circulaire : chaque cercle (cycle) se terminait par sa fermeture. De ce même cercle (terminé) en naissait un autre, lequel, bien sûr, s’achevait de la même façon.

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Néanmoins, que ce soit sur base d’un cercle ou d’une droite (imaginaire), l’iconographie du temps supposait une évolution, c'est-à-dire, qu’elle portait vers le haut.

Il y a dans cette œuvre une opposition vitale entre réalité « onirique » et réalité « physique » : l’enfant « onirique » opposé à sa mère « physique ». L’évanescence du  flou opposé à la matérialité organique existant par elle-même. Observez la position des mains de la mère : elle pose sa main droite, au-dessus de la spirale, caressant le dos de l’oiseau sur le point de s’envoler. Sa main gauche tient quelque chose de sphérique semblable à un fruit. Cela forme un mouvement insolite dans le jeu des mains animant pour ainsi dire l’existence de l’oiseau.

Dans le bas du tableau, nous remarquons ce qui pourrait évoquer un jeu par la présence de ce qui ressemble à des fléchettes, placé à côté de ce qui serait une balle.

L’œuvre est structurée comme suit :

1)    Les teintes rouge et rose dominent l’avant-plan, mettant en relief ce qui pourrait être la balle et les fléchettes, symbolisant l’aire du jeu

2)    le vert est la couleur du souvenir avec l’enfant et la mère en guise de référents cognitifs

3)    le bleu évoque le ciel vers lequel l’oiseau prend son envol

L’écriture surréaliste de l’artiste s’affirme tant dans les sujets que dans les titres. Jetons encore un regard sur les œuvres de petit format : ORIGEN DESCONOCIDO (ORIGINE INCONNUE) (40 x 40 cm-huile sur toile),

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est une toile qui offre un florilège de possibilités interprétatives du point de vue pictural. Il représente un ensemble iconographique composé de formes hétéroclites. Certaines sont connues telles que les poissons et les algues, d’autres participent plus d’une forme personnelle d’abstraction lyrique. Le tout étant relié par un chromatisme de fond à dominante verte. Mais voilà que sur la gauche du motif central, apparaît vers le haut à droite du motif, une paire d’yeux fixant le visiteur. L’ensemble de la composition traduit une atmosphère résolument aquatique. Cela peut sembler incroyable, néanmoins, lorsque l’on demande à l’artiste la raison pour laquelle il a intitulé ce tableau ORIGINE INCONNUE, il avoue le plus calmement possible, qu’il n’en sait rien et que cela lui est venu comme ça ! Ce titre, associé au sujet, n’est pas sans évoquer l’origine du vivant. Traduit sur le plan pictural, cette œuvre reprend les possibilités et les objectifs de l’artiste : passer un jour du figuratif à l’abstrait de façon progressive. Sommes-nous donc en train d’assister à une mutation lente de l’écriture picturale de l’artiste ? Possible. Mais cette écriture devra tenir compte du symbolisme latent qui l’articule. A titre d’exemple, le motif principal du tableau cité est basé sur le module ovale, évoquant l’œuf.

Mais ce module ovale est aussi celui de la cellule microscopique et du spermatozoïde à l’origine de la vie. Car il s’agit d’une réminiscence de la vie et par conséquent, de ses origines. Nous comprenons à présent que l’art d’ALVARO MEJIAS est, en réalité, un surréalisme symboliste. Et le génie (le mot n’est pas trop fort !) de l’artiste réside dans le fait qu’à aucun moment vous ne pouvez dresser une dichotomie ressentie entre ces deux styles. L’un soutient l’autre dans la construction d’un même édifice.

Et peut-être même que l’un ne peut se passer de l’autre car les croyances, les mythes, le cosmos…participent d’un même sacré, indistinctement surréaliste et symboliste. A sa façon, le symbolisme les a traduits, en Occident, par des images reprenant le personnage de la Femme en tant que Muse procédant de la déesse antique. Le surréalisme, lui, les a explorés en leur donnant une connotation ouvertement psychanalytique et libertaire.  

L’artiste a vécu la trop rare fortune d’avoir eu son père comme professeur de peinture. Celui-ci est lui-même un peintre symboliste. De ce dernier, il a hérité sa technique, à savoir le frotti au chiffon : comme il ne débute jamais une peinture au pinceau, l’artiste utilise le chiffon qu’il imbibe d’huile de lin et qu’il frotte sur la surface de la toile, jusqu’à ce que l’embryon d’une forme, lentement, n’apparaisse. A ce stade, il reprend la toile par une seconde couche d’huile et la termine au pinceau en la peaufinant, lui donnant ainsi une réalité.

Chaque toile est pour lui une œuvre unique. En aucun cas il ne peut la reproduire telle quelle. L’importance qu’il accorde à la couleur ne diminue en rien celle qu’il donne à la forme. Bien qu’il habite la France depuis des années, l’artiste n’en demeure pas moins vénézuélien, amateur des « murales » de Rivera ancrés dans le Réalisme Socialiste des années ’30. Mais il est aussi et surtout païen, récipiendaire d’une culture millénaire tout empreinte de mysticisme et de sacralité. Le titre même de son exposition, L’IMMORTALITE DU CRABE, nous ramène au dépassement de la mort ainsi qu’à la créature aquatique procédant de la vie, dont l’origine est inconnue et sacrée. Car le crabe fascine ne fût-ce que par son aspect tentaculaire : aire de tous les sortilèges. Dans le Tarot divinatoire, il symbolise, par sa carapace protectrice, l’image de la maternité en tant que gestation en cours dont le biotope est l’eau, c'est-à-dire, évoluant dans la fertilisation du vivant. Le crabe, pris dans l’imaginaire universel ne peut être qu’une forme particulière de l’expression vivante de la mythologie personnelle.   

Par la portée universelle de son œuvre, ALVARO MEJIAS prouve au Monde qu’avant d’être un style, le surréalisme, plongeant ses racines dans les arcanes de l’Etre, est avant tout un humanisme.

François L. Speranza.

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A voir:

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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François Speranza et Alvaro Mejias: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles

(8 février 2016 photo Jerry Delfosse)

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                                                                     Signature de Alvaro Mejias

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Exposition  Alvaro Mejias, à l'Espace Art Gallery en février 2016 - Photo Espace Art Gallery

Allongeaille de Robert Paul: Quelques oeuvres de l'artiste:


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