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Jeanne JGobert

Jeanne est fatiguée. Une longue vie derrière elle, heureuse, satisfaite, emplie d’une adorable famille, de belles rencontres, d’intérêt et de générosité, d’amour et de partage.  Son petit appartement, toujours très coquet, situé au 2éme étage donne sur un square, des bancs, des pigeons. L’horizon se limite à l’espace laissé par la fenêtre mais ne contrarie pas Jeanne.

Une chambre spacieuse au lit de palissandre rend le lieu toujours chaleureux. Des photos, des souvenirs posés sur la commode résument les meilleurs moments de son existence. Le salon lui aussi est accueillant, chaud comme le cœur de Jeanne. Des tissus  garnissent abondamment le canapé, les fauteuils. Les meubles respirent toujours l’encaustique d’antan. Une petite cuisine moderne, réalisée par son mari trop tôt disparu est facile et une minuscule salle de bain où il fait bon vivre.

Jeanne a des difficultés pour marcher, son assurance passée est loin, ses forces aussi et elle ne quitte plus cet endroit qui détient tant de secrets, tant de bonheur.

Les enfants s’inquiètent pour elle et viennent très régulièrement la voir, toujours pressés. Ces jeunes près de la retraite n’ont pas beaucoup de temps. Sa fille ne la laisse plus sans assistance et a fait appel à un organisme d’aide qui lui a envoyé une jeune dame qui cherche du travail.  Martine est volontaire, énergique et très humaine. Jeanne accepte volontiers cette aide passagère, payante pour rassurer sa fille.

Martine arrive le matin, fait le café, le petit ménage, les courses et la cuisine. L’entente est correcte et Jeanne a la possibilité de parler un peu, de passer en revue ses souvenirs. Elle se décharge parfois de sa solitude et à son tour, compatie aux ennuis de Martine.

Un matin, celle-ci ne vient pas et renonce à ce travail pour un autre job mieux payé. Tout est à refaire se dit Jeanne. L’agence envoie une demoiselle plus jeune que Martine. Elle se présente. D’un abord direct, elle bombarde Jeanne de questions indiscrètes, des pourquoi, des comment et la tutoie. Jeanne se choque de ce tutoiement discourtois. Une fille désinvolte, un peu sans manière, brut de brut et qui finit par exaspérer Jeanne.

Jeanne, malgré son âge est toujours très raffinée, séduisante, spirituelle et elle se sent attaquée dans sa dignité par les paroles de cette assistante qui la saoule par un verbiage intempestif, parfois mal venu et incongru.

Cette demoiselle s’installe et se répand comme une calamité qui repousse Jeanne dans sa chambre. Tout est bougé, déplacé, commenté. Sa bibliothèque est malmenée. Les commentaires de cette personne ne font pas rire Jeanne qui se fâche. La jeune fille, nullement affolée par les paroles de Jeanne profite pour répondre et sortir un flot de paroles blessantes laissant Jeanne sans voix.

Un long silence s’installe entre elle et le vent de la discorde est entré dans cet appartement. Les portes claquent, le couple s’étripe et Jeanne s’épuise.  Afin de ne pas contrarier sa fille, Jeanne ne dit rien de ce qu’elle vit. Après les paroles, les brimades font terriblement mal à Jeanne qui, souvent, pleure en silence. Reléguée dans sa chambre, Jeanne regarde par la fenêtre tristement et son esprit vagabonde et se vide ainsi.

Une après-midi d’automne, Martine est de passage dans son ancien quartier et vient rendre visite à Jeanne. Elle est dans sa chambre, fatiguée nerveusement et laisse échapper quelques larmes. Martine comprend vite la situation et téléphone à la fille de Jeanne qui arrive rapidement.

La jeune assistante, le verbe haut et le tutoiement déplacé assaillent l’assemblée de mots de couleur et s’en va.

Le calme tant aimé est revenu dans ce petit appartement cossu. Jeanne respire enfin cette liberté retrouvée. La fille de Jeanne est de nouveau désespérée et doit trouver une autre personne pour aider sa maman.

Martine promet de revenir. Son nouveau travail est loin de lui convenir, et d’être passionnant. Un manque de contact humain, dans cette société, la rend morose et décide de reprendre son ancien travail au grand bonheur de Jeanne.  

 

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Poésie,

 

La poésie ne serait-elle pas

cette fleur toute simple et bleue

qui nous aiderait à franchir,

 à traverser le tunnel

et que l'on suivrait imperturbablement ?

Ne serait-elle pas le cœur du monde,

cette voix silencieuse ?

Ces petits riens immenses ?

NINA

 

NINA

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Résistance silencieuse,

 

je recherche souvent,

 dans les yeux des gens,

le sursaut de l'enfance,

un brin d'adolescence encore,

une résistance,

simplement pour comprendre

et que naisse l'indulgence.

je devine  souvent,

dans le regard des gens,

cette infime faille bleue,

ce petit feu couvert,

cette douceur protégée, tue,

tout ce qui pourrait s'écrire,

se peindre,

résister en plein jour,

sous les yeux d'autres gens.

Ce grand soleil

levé en chacun de nous.

NINA

 

 

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La chanson d’Hannah

À ma femme et à toutes les femmes qui se battent pour leur liberté

I.

Hannah chante dans le vent
sa mélopée insaisissable
La coiffure déployée
En avenirs incertains

 

Pourquoi t’es-tu évanouie
Hannah puis tu disparus
En abyme verdoyant
Tes longs cheveux blonds
Galopant aux bruits
Sourds des sabots
De ta monture sordide

 

Merci Hannah de ce plaisir
Hagard, fluet, incertain
Je suis resté immobile
A te voir disparaître dans le vent
Ta chevelure noircie par la suie
Des haut-fourneaux
Que tu traversais
Dans la cité ardente
De nos désirs inassouvis

 

LL juillet 2014

 

II.

 

La neige bleue Est venue
Affûter mes dentelles
Aux paradis perdus
Et ma honte fut telle
Que nul souffle ne t’est parvenu

 

Les éclats scintillants céruléens
Rayons de tes yeux
Ont azuré la neige
Pour la rendre plus digne

 

Crois Toi en tes vertus
Et endigue tes fards,
Feintes ou simulacres

Tu n’es qu’une chimère

 

LL 6 aout 2014 

 

III

 

Hannah la charade
De l’enfance virtuelle
Sève de l’absolu
Des guerriers belliqueux

 

Ton châle plane au vent
De contrées évanouies
Dans l’écuelle jalouse
Des idoles et des dieux

Ta babouche a laissé
Des empreintes éternelles
Dans les sables d’Orient
Que les muses peuplèrent
En ces soleils ardents

Peut-être laisseras-tu
Dans ce beau coin de Terre
Un cheveu porter loin
Ton désir d’éclosion

LL 6 aout 2014

 

IV

Hannah toi douce et tendre
Nous avons entendu
Ta mélopée assourdissante
ET nous réagissons
A pas lents À petit feu

Hannah toi douce et tendre
Nous avons perçu
Ton gémissement fragile
Venu de l’Orient lointain
Où les bombes répondent aux bombes
Où les chars crachent le feu

Vois Hannah à Paris
Ils ont mis des pianos
Dans toutes les gares
Les mairies, les usines, les prisons

Peuple donc le désert sordide
De pianos mécaniques
Pour faire la course
Contre la honte
Pour l’harmonie
De tout un peuple

Pour lui recrée
La mélodie du bonheur
À travers les régions dévastées
Recrée en leur cœur
Un superbe piano intérieur
C’est déjà ça


LL 25 aout 2014

V

Deviens plurielle Hannah
Offre-nous ta mansuétude
Nous célèbrerons ton ocre bleu
Et ta lumineuse certitude
Éclairera nos chancres lumineux

Les éclats de tes yeux
Seront mes certitudes
Leur réverbération dans nos béatitudes
Et nos joies sublimées
Des beaux reflets fougueux
Portera l’Occident
A tes pieds plantureux

Et jaillira la neige
Que tu ne connais pas
Le Monde deviendra blanc bleu beige
Et gardera aussi l’empreinte de tes pas

Hannah tu seras grande le jour venu où se réuniront les cœurs à l’unisson Ils auront toutes les vertus et quand viendra le temps des réconciliations tu ôteras le voile qui cache ton beau visage

Tu seras blonde alors
Et tes cheveux dorés
Flatteront le décor
On rira de tes frondes
Nous chanterons en chœur
Une ode au bonheur

LL 19 octobre 2014 

VI

 

Lépreuse aux pieds d’argile
Tu poursuis ton chemin
Secouant la clochette
que tu portes à la main

Des squames chimériques
Éloignent les libertins
Menacés dans leur chair
Par le spectre divin

Ta pudeur est extrême
Mais sous ta couverture
Palpite en tes seins
Des désirs de luxure

Sous la chaleur des dunes
Tu rêves de Cythère
Et puis d’un doigt expert
Tu rejoins Aphrodite
Hurlant dans la lagune
Tes espoirs en sanglots

LL 20 octobre 2014

 

VII

 

Tu as vu les houris

Dans leurs doux lits de roses

Leur chapelet perlé

Lascivité et pose

Le brahmane en frémit

Pensent les Raffinés

 

Corps sublime fait de myrrhe et d’encens

Hannah Shéhérazade aux chapelets perlés

Tu n’as jamais été en panne de tes sens

Fourchette de verdeur de mon corps fatigué

 

Et pour mieux te connaître

Pour toi j’ai traversé

Cela en quelques brasses

La démocratie à la nage

Et t’apporte en mes bras

Avec un seul bagage

Le fado portugais

 

Sur ta presqu’île arabe aux confins du désert

Dans ta prison là-bas confinée au sérail

La Peste de Camus, la Nausée de Sartre

Et l’oiseau de passage qu’on doit à Richepin

Maldoror chante hurler les os dans le purin

L’éphèbe a fait son œuvre et ton désir est clos

 

Hannah ! Sois le serpent en embuscade

La mort ne passera pas

 

Pour toi je serai le Vendredi

Des limbes du Pacifique

 

LL 1 novembre 2014

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L'hiver est là

 

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- Salut chacun, c’est moi Hiver!

Fini les fleurs, fini le vert.

J’aime le froid, je suis sévère.


- Mais le soleil est là qui veille

Et quand il veut le ciel est bleu.

J’aime le vent, j’aime la pluie,

J’aime la neige.

Je n’ai pas peur de toi, Hiver

Alors Salut!



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Jardin d'hiver



                                                          Que s’est-il passé cette nuit?

Ce matin, tous les arbres ont des branches de verre

Et le soleil y joue comme sur du cristal.

Les haies sont devenues buissons de plantes rares.

Lors les passants surpris par ce jardin d’hiver,

S’immobilisent et s’émerveillent.

 

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administrateur théâtres

1731983.jpg?width=620Le Premier ministre, au nom du gouvernement fédéral, a exprimé ses plus sincères condoléances à Leurs Majestés le Roi Philippe et la reine Mathilde ainsi qu’à l’ensemble de la Famille royale suite au décès de la reine Fabiola. Dans un communiqué, le Premier ministre a tenu «  à rendre hommage à la reine Fabiola pour son engagement en faveur du pays sur les plans social et culturel  », notamment à travers le Concours reine Elisabeth. « La Belgique perd ce soir une grande reine qui a fait rayonner l’image de notre pays à travers le monde entier. Nous garderons le souvenir d’une grande dame qui s’inscrira dans l’Histoire de notre pays », déclare Charles Michel.

4535707_7_d874_de-gauche-a-droite-l-ancienne-reine-fabiola_a1e1ef2a24d9ed48d1de84f7b617ac7d.jpg?width=534 De gauche à droite : l'ancienne reine Fabiola, la reine Mathilde, le roi Philippe et ses parents l'ancien roi Albert II et l'ancienne reine Paola, le 21 juillet 2013, jour de la passation de pouvoir. | AFP/MICHEL GRONEMBERGER

Redécouvrons donc celle qui fut longtemps « première dame » de Belgique.

Une femme surprise

En septembre 1960, Baudouin surprend par l’annonce de ses fiançailles –  qu’il comptait pourtant faire dès juillet, les événements au Congo l’en ayant empêché. Car le secret de son idylle avec Fabiola a été bien gardé. Le couple ne révélera d’ailleurs jamais les circonstances de sa première rencontre. Qui a donc fait l’objet de toutes les conjectures. La plus probable évoquant le grand rôle joué par le cardinal Suenens.

Secret oblige, à l’automne 1960, les Belges ne savent rien de doña Fabiola de Mora y Aragón, lorsque Baudouin la présente à la presse au château de Ciergnon. Mais le lendemain, les journaux ne tarissent pas d’éloges pour cette jolie jeune femme ; parlant plusieurs langues (espagnol, français, anglais, allemand) ; ayant décroché un diplôme d’infirmière à la Croix-Rouge et pratiquant dans un hôpital militaire de Madrid ; sachant gratter la guitare et taquiner le piano ; aimant peindre et écrire des contes pour ses neveux et nièces. Et surtout issue d’une excellente famille aristocratique espagnole : son père, don Gonzalo Mora Fernandez, est Comte de Mora et Marquis de Casa Riera ; ses parents et ses six frères et sœurs occupent un hôtel de cinq étages… et une vingtaine de domestiques dans la capitale, et reçoivent le tout Madrid (diplomates, écrivains…).

Le mariage a lieu le 15 décembre. Et à relire la presse de l’époque, Fabiola a conquis les cœurs. Chacun souligne un « mariage d’amour ». Finie de l’image du « Roi triste »…

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Une femme blessée

Rapidement pourtant, une première épreuve l’attend. Et les magazines populaires que Fabiola fuit en font leurs titres. S’emparant de ce qui fera le drame de sa vie, elle qui adore les enfants et aurait aimé être enseignante. Dès 1961, ils posent la question : Fabiola pourra-t-elle avoir des enfants ? La réponse sera cruelle : non. Après des fausses couches en 1961, 1962, 1963 et 1966, et une opération en 1968, il lui faut l’accepter…

Le 10 juin 1961, elle réservait pourtant la primeur de sa première grossesse à Jean XXIII, à l’occasion d’une audience à Rome. Le pape s’empressant de rendre l’information publique… créant une mini-polémique en Belgique, où ces heureux événements sont traditionnellement annoncés par le grand maréchal de la Cour, puis le gouvernement.

Baudouin n’évoquera qu’une fois ce drame personnel, dans l’un de ses discours : « Nous n’avons pas d’enfant et longtemps nous nous sommes interrogés sur le sens de cette souffrance. Mais, peu à peu, nous avons compris qu’en n’ayant pas d’enfants à nous, notre cœur était plus libre pour aimer tous les enfants, absolument tous. »

Une femme sociale

En public cependant, Fabiola garde le sourire. Poursuit son engagement social. Conserve un contact direct, jovial avec les gens, dans ce mélange de langues qui lui est propre. On la dit réellement à l’écoute de la souffrance des autres – elle n’hésite pas à embrasser des lépreux en Afrique. Un intime assure : « Quand on parlait avec elle, on sentait qu’on existait, on n’était pas un numéro. Ce n’était pas des conversations protocolaires. Elle avait le contact facile. »

20080604 - BRUSSELS, BELGIUM: This file picture dated 29 June 1970, shows Queen Fabiola of Belgium during a diner with Mrs Mobutu, during a visit to Congo, in Kinshasa. Fabiola de Mora y Aragon celebrates her 80th birthday on 11 June 2008. BELGA PHOTO ARCHIVES

Son implication sociale se marque dans des domaines qui lui sont chers, comme la santé mentale : elle crée rapidement la Fondation Fabiola pour la santé mentale et ses Œuvres offrent des bourses à des chercheurs et médecins dans le domaine de la prévention de l’aliénation mentale. La lutte contre la prostitution ou l’émancipation des femmes dans les pays en voie de développement sont d’autres de ses combats.

En 1992, à la demande de Baudouin, elle préside à Genève le « Sommet sur le progrès économique des femmes rurales », rassemblant 64 épouses de chef d’Etat ou de gouvernement. Et depuis 1994, la quasi-totalité de ses déplacements à l’étranger (à l’exception de ses voyages privés en Espagne) touche au statut de la femme ou à la femme rurale.

Sans parler de son secrétariat social qui traite, durant le règne de Baudouin, plusieurs milliers de lettres par an.

Une femme discrète

Après le décès de Baudouin, le 31 juillet 1993, Fabiola, deuxième reine à avoir survécu à son mari, se retire peu à peu de la scène publique. Elle reprend la présidence d’honneur de la Fondation roi Baudouin. Et, en amoureuse de tous les arts, reste une présidente d’honneur active du Concours musical reine Elisabeth (elle qui a un instrument de musique dans chacune des pièces du Stuyvenberg). Mais étant reine « tout court » – Paola a repris le titre de reine des Belges –, elle ne veut pas faire de l’ombre au couple régnant.

Discrète, elle l’a d’ailleurs été toute sa vie. Pas son genre de s’exposer dans les endroits branchés ni de s’afficher au bras de people. Certes, comme le dit cet intime, « elle était reine d’une époque révolue », lorsque la médiatisation n’était pas ce qu’elle est. Il n’empêche : « Elle n’était nullement portée vers le spectaculaire, le sensationnel. » Et a évité, jusqu’au bout, les feux des projecteurs.

La preuve : elle n’a jamais accordé d’interview. Tout juste a-t-elle enregistré un exceptionnel message radiotélévisé, à l’occasion de ses 60 ans. Un message d’amour, cette « source inépuisable de vie que nous portons en nous et que nous pouvons donner et recevoir, que nous soyons pauvres ou riches, jeunes ou âgés, bien portants ou handicapés ».

Même pour ses 80 ans, elle refuse les demandes d’entretien ou d’émission spéciale : « Elle trouvait cela excessif, confie un proche ; elle n’aimait pas les feux de la rampe, fuyait la publicité. Pourtant, elle adorait sortir, bavarder, téléphoner. Mais pas sous les projecteurs. »

Une femme amoureuse

Il est une autre raison de la discrétion de cette femme, naturellement extravertie et volubile : depuis 1993, Fabiola vit dans la mémoire de Baudouin. Pas au passé, au présent. « Baudouin, pour elle, c’était une présence, ce n’était pas le passé, poursuit ce proche. Elle en parlait beaucoup, convaincue de le revoir. Elle parlait de lui comme s’il était en voyage, comme s’il allait revenir. Au Stuyvenberg, elle vivait entourée de souvenirs. »

>>> A lire : le Roi Baudouin, roi de mon coeur

« Elle vivait en communion avec Baudouin », confirme un autre intime. Un troisième ajoute : « Elle disait souvent qu’elle n’attendait qu’une chose : rejoindre Baudouin. Que ce serait un jour de bonheur pour elle. Elle disait être en contact avec lui. Parfois elle lançait : «Baudouin a parlé par votre bouche». »

Car, « plus qu’elle l’aimait, elle avait une vénération pour Baudouin ». D’ailleurs, les rares fois où elle est sortie de sa réserve ces dernières années, c’est au nom de Baudouin. La première, peu après sa mort, le 14 août 1993, pour un message de « reconnaissance émue » aux Belges qui lui ont témoigné leur sympathie. La deuxième, par une lettre au peuple belge à l’occasion de ses 75 ans et des dix ans de la mort de son « Bien-Aimé ». Une lettre pour révéler la « vraie nature » de son époux : son « amour inépuisable », son « écoute généreuse et attentionnée », « son esprit lucide et son silence aimant », son « ouverture d’esprit et de cœur », sa « compréhension et sa sagesse ». Eloge d’un homme dont elle avoue : « Le voir comme l’entendre, en bonne et en mauvaise santé, dans ses peines et ses joies profondes tout au long de nos 33 années communes, m’a fait grandir. » Car pour elle, Baudouin reste « un don unique, aujourd’hui, demain et pour l’éternité ».

Une femme pieuse

C’est l’autre trait majeur de la personnalité de Fabiola, au-delà de son adoration pour Baudouin : sa foi. On le sait et tous ceux qui la connaissaient le confirment : Fabiola était très pieuse. Depuis toujours. Habituée à une messe quotidienne. À la mort de son père, en 1957, elle aurait même songé à entrer au couvent. Depuis les années 80, c’est le Renouveau charismatique, basé sur les valeurs d’espérance et d’amour, qui la séduisait. Preuve : sa tenue blanche lors des funérailles de Baudouin et la « messe de gloire et d’espérance ». Plusieurs en attestent : « Elle avait des idées très arrêtées sur ce qui est religieux et moral. »

Une femme volontaire

Car si Fabiola est une femme discrète, c’est aussi une femme de tête, à la volonté de fer, aux convictions profondes : « Quand elle vous fixait de ses yeux noirs, on sentait cette volonté dans le regard… » Mais sa fonction de reine l’empêche de laisser libre cours à ses opinions personnelles. Lorsqu’elle s’y risque, en petit comité, Baudouin la reprend d’un « darling, darling… ». Ou, raconte un ministre d’Etat, « lui disait «Non, ça, on ne peut pas le dire». Et elle reconnaissait : «En effet, dans notre rôle, on ne peut pas exprimer nos convictions personnelles». Elle l’acceptait. »

Dans ses Mémoires, l’ex-Premier ministre Wilfried Martens dément d’ailleurs la rumeur : selon lui, Fabiola n’a pas incité son mari à refuser, en 1990, de signer la loi dépénalisant l’avortement. Pour lui, pas de doute : c’est une décision de Baudouin.

Une femme dévouée

Car malgré sa forte personnalité, Fabiola acceptait ce rôle, quasi contre-nature, en retrait de Baudouin. En soutien, aussi. Pour Wilfried Martens, Baudouin et Fabiola formaient d’ailleurs « un mariage parfait ». Car « elle l’a soutenu d’une manière formidable. Sans elle, il n’aurait pu être Roi et chef de l’Etat pendant 41 ans, avec toutes les difficultés qu’a connues notre pays. Il m’avait d’ailleurs confié à la fin : «Je suis à bout». Ce n’aurait pas été possible sans elle… »

source: http://www.lesoir.be/726531/article/actualite/belgique/2014-12-05/deces-fabiola-une-reine-passionnee

"Suite à la proposition de Sa Majesté le Roi, le Conseil des ministres a également décidé d’un deuil national à partir de ce samedi 6 décembre jusqu’au vendredi 12 inclus." 

 De nombreux membres du Réseau d'Arts et Lettres tiennent à présenter à la famille Royale leurs plus vives condoléances

Ni allocution radio-TV du Premier ministre, ni édition spéciale du Moniteur, ni jour de congé pour les fonctionnaires et les écoles, ni ministres vêtus de noir et privés de réjouissances publiques durant un mois de deuil. Comment, d'Elisabeth en 1965 à Fabiola en 2014, l'ultime hommage rendu à la veuve d'un roi est passé de la majesté à la sobriété. http://www.levif.be/actualite/belgique/d-elisabeth-a-fabiola-le-deuil-de-la-belgique-de-papa/article-normal-357229.html?utm_

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12273057864?profile=original"Notre coeur" est un roman de Guy de Maupassant (1850-1893), publié à Paris en feuilleton dans la Revue des Deux Mondes de mai à juin 1890, et en volume chez Ollendorff la même année.

Sixième et dernier roman de Maupassant (que suivront deux projets inachevés: l' âme étrangère et l'Angélus), Notre coeur appartient, comme le précédent, Fort comme la mort, au genre du récit de moeurs et d'analyse: les salons où des artistes côtoient des mondaines servent de cadre à l'étude de "la profonde souffrance d'aimer plus qu'on est aimé" (Paul Bourget). L'extension du titre, par le possessif, à tous lecteurs, hommes et femmes, montre la volonté de donner, par l'analyse des rapports singuliers entre une Célimène et un dilettante raffiné, l'histoire d'une passion moderne, et l'archétype d'une dépendance amoureuse.

Première partie. André Mariolle, "célibataire et sans profession, assez riche pour vivre à sa guise", est introduit dans le salon, fréquenté par des artistes, de Michèle de Burne, "femme indépendante, intelligente, supérieure et séduisante", qu'on dit "guérie pour toujours de l'amour des hommes", et "délicieuse, pourvu qu'on ne s'attache pas à elle" (chap. 1). Par son "insatiable coquetterie", elle pousse Mariolle à l'aveu de sa passion, mais elle ne l'accepte que pour ami (2). "L'insécurité de cet amour et la certitude de la souffrance" rendent Mariolle esclave d'une passion qu'il manifeste par une correspondance quotidienne. "Elle devinait que personne n'avait été possédé par elle de cette façon" (3).

Deuxième partie. Au cours d'une promenade au Mont-Saint-Michel, elle s'avoue son amour: "Oui, je l'aime, mais je manque d'élan: c'est la faute de ma nature" (chap. 1). Les amants se retrouvent dans un pavillon d'Auteuil, "petite maison devenue une serre de fleurs rares" (2). Mariolle assiste à une lutte salonnière entre sa maîtresse et la baronne de Frémines, "l'archiduchesse des détraquées", pour conquérir le comte de Bernhaus (3). Victime de "la grande servitude de l'amour complet et torturant" pour une femme "éprise d'elle-même avant tout et insatiablement coquette", Mariolle "venait de reconnaître, de deviner qu'il ne pourrait jamais saisir et posséder la si grande surface de cette femme qui appartient à tout le monde" (4). Les rendez-vous d'Auteuil s'espacent: Mariolle se désespère de l'insensibilité et du snobisme de sa maîtresse; il redoute l'apparition d'un autre (5). Un jour Michèle de Burne, lasse de "simuler de l'entraînement" pour ranimer une ardeur factice, quitte le pavillon d'Auteuil sans s'être donnée à son amant qui sent "une espèce de haine de mâle déçu" et fait le bilan: "Il n'était au fond qu'un raté" (6). En sortant du salon où il a vu sa maîtresse parmi des mondaines dont l'artifice contraste avec la simplicité naturelle prônée par le sculpteur Prédolé, Mariolle écrit une lettre de rupture (7).

Troisième partie. Il s'enfuit à Fontainebleau pour tenter de guérir de sa passion. Mais il est jaloux de Bernhaus, à l'idée qu'il sera le prochain amant de Michèle. Il prend à son service la petite bonne de la guinguette où il dîne (chap. 1). Au milieu de la jalousie toujours dévorante, Mariolle voit avec plaisir la petite bonne devenir une femme qui l'aime, et dont il fait sa maîtresse (2). "Sa petite maîtresse lui plaisait; mais une autre lui manquait." Répondant à un appel de Mariolle, Michèle de Burne vient le chercher. Il retourne à son esclavage, emmenant la petite bonne avec lui (3).

A mesure que Maupassant fréquente les salons, il en fait une peinture de plus en plus caustique. Celui de Michèle de Burne, situé rive droite, dans le quartier Malesherbes, est fréquenté par des "cabotines de l'amour" et par des gens aux "penchants futiles", aux "amusements de pantins". Parmi eux, des artistes qui doivent leur renommée à ces cercles mondains: le musicien Massival [Massenet?], le philosophe Maltry, "célèbre par ses paradoxes, son érudition compliquée", le sculpteur Prédolé [en partie Rodin], et le romancier Gaston de Lamarthe, en qui l'on peut reconnaître un mélange de Bourget - pour la féminité du personnage - et de Maupassant lui-même: "Avec ces deux sens très simples, une vision nette des formes et une intuition instinctive des dessous, il donnait à ses livres, où n'apparaissait aucune des intentions ordinaires des écrivains psychologiques, mais qui avaient l'air de morceaux d'existence humaine arrachés à la réalité, la couleur, le ton, l'aspect, le mouvement de la vie même."

A ce milieu artificiel, refermé sur lui-même, s'opposent deux espaces "naturels", où les personnages retrouvent une vérité du sentiment. D'abord la "verdure normande" et le "désert jaune" de sable d'où surgit la silhouette fantastique du Mont-Saint-Michel: là, les deux futurs amants connaissent une "envolée poétique" et Mariolle fait éprouver à Michelle de Burne la "surexcitation ensorcelante de toute la pensée et de tout le corps" qu'elle attendait d'un homme. Mais "l'émotion fugace et douce rencontrée sur la côte normande" cesse dès que Michèle de Burne se retrouve dans son salon parisien.

La forêt de Fontainebleau représente un autre refuge, déjà très chargé de signes littéraires (voir l'Éducation sentimentale). Mariolle y trouve le "parfum simple" de la verveine, loin d'Auteuil et de la "serre aux fleurs rares"; il y rencontre une "Vénus rustique" plus fraîche que les cocottes mondaines. Avec elle, renaît l'illusion que "l'antique, charmant et puissant attrait naturel qui poussait jadis les sexes l'un vers l'autre" n'a pas complètement disparu. Mais la fin du roman - qui s'étend sur un an, d'un printemps à l'autre, couvrant à peu près la même durée que sa rédaction, de mai 1889 à mars 1890, plusieurs fois interrompue - laisse Mariolle en suspens entre deux femmes, entre nature et artifice, son illusion dernière consistant à croire qu'on peut transplanter un amour "naturel" en plein Paris.

Avec Michèle de Burne, Maupassant réussit le portrait de la femme moderne, "trop moderne", dit-elle. Une créatrice décadente contemporaine d' à rebours. Plusieurs modèles réels ont sans doute posé pour le personnage, d'Hermine Lecomte de Noüy à Gisèle d'Estoc, de Marie Kann à la comtesse Potocka. Mais c'est le type nouveau de l'éternel féminin transformé en cette fin de siècle qui intéresse en elle: factice, perverse, détraquée, hystérique, névrosée (tous ces qualificatifs se trouvent dans le roman), "fille des doutes modernes, captive indélivrable des ironies rongeuses", "un être raffiné, de sensibilité indécise, d'âme inquiète, agitée, irrésolue, qui semblait avoir passé déjà par tous les narcotiques dont on apaise et dont on affole les nerfs, par le chloroforme qui assomme, par l'éther et par la morphine qui fouaillent le rêve, éteignent les sens et endorment les émotions".

Son père la croit "insexuelle" (néologisme inventé par Goncourt, utilisé par Huysmans dans à rebours); au brouillon, Maupassant lui avait donné des penchants homosexuels; le texte définitif nous la montre impuissante à aimer: elle n'aime qu'elle (voir la description de sa glace à trois panneaux qui lui permet "de s'enfermer dans son image") ou l'esclave vaincu au jeu cruel de la séduction, emprisonné, dépossédé, transformé en marionnette, en mariol.

Croisant amour et art dans l'opposition du factice moderne et de la simplicité ancienne, Maupassant touche simultanément à l'illusion trompeuse que la femme sait produire, et à l'illusion créatrice qui seule existe en fait d'art. Quand Mariolle cherche l'explication de "notre coeur" dans la littérature contemporaine, il adresse à Gaston de Lamarthe des reproches qui concernent aussi Maupassant, compris dans ces romanciers qui amplifient un mal en l'analysant: "Aujourd'hui, vous vous obstinez à supprimer toutes les apparences poétiques et séduisantes, pour ne montrer que les réalités désillusionnantes. Or, mon cher, plus d'amour dans les livres, plus d'amour dans la vie."

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Songerie à propos de l'envie

 

 

Certains défauts semblent des tares.

L'envie rend souvent malheureux,

Parfois aussi peu scrupuleux.

Ceux affectés ne sont pas rares.

Jalousés sont ceux qui possèdent

Des biens réels ou un talent.

Ils ont un pouvoir évident,

Mais les privilèges se perdent.

Il me fut fort désagréable

D'entendre un tout récent ami

Dénigrer comme pas permis

Une personne remarquable.

D'un autre, on vante le mérite,

N'est-ce pas amoindrir le sien?

Il ne se sent plus sûr de rien,

Pour discréditer, il s'irrite.

Tenir que le silence est d'or

Éviterait aux envieux,

Tentés d'être calomnieux,

De se causer un grave tort.

6 décembre 2014

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Nuit de décembre

Haïkus

Profondeur du noir

toutes grâces englouties

miroirs sans images.

...

Veillée hors du temps

silence où l'âme s'apaise

répit des couleurs.

...

Immobilité

l'esprit ne cogite rien

erre dans l'oubli.

...

Bulle protégée

j'immerge dans la douceur

rivière suave.

5 décembre 2014

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administrateur théâtres

Mahler Chamber Orchestra Beethoven Journey 3

Leif Ove Andsnes piano - Mahler Chamber Orchestra , Koor van de Vlaamse Opera
Igor Stravinsky, Concerto pour orchestre à cordes en ré majeur
Ludwig van Beethoven Fantaisie pour piano, choeur et orchestre, op. 80, Concerto pour piano et orchestre n° 5, op. 73, "L'Empereur"

Jeudi 04.12.2014 20:00 Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

prev_pfile256203_activity14407.jpgQuel bonheur d’aller écouter le Mahler Chamber Orchestra à "Bozar", comme on dit, même si on en préfère la dénomination longue. Il nous a offert un programme capiteux, avec Leif Ove Andsnes comme échanson au piano. Une soirée sous le signe du champagne musical car ce concert restera à jamais gravé dans la mémoire! 

Une œuvre de Stravinsky pour débuter : son Concerto pour orchestre à cordes en ré majeur, composé en 1946. Les cordes sont au grand complet, les  violonistes jouent debout, déployant joyeusement une vaillance amusée. L’écriture en spiccato et pizzicato souligne les parties lyriques qui oscillent entre des accents plaintifs et le  charme jazzy. On se laisse prendre à de lointains  rythmes de valse repris plusieurs  fois. Il y a de la couleur, de l’énergie vitale et de drôles d’éclats de voix syncopés. A noter, le superbe commentaire bougon de la contrebasse  en fin de partie. Et pas de chef d’orchestre ! 

Les musiciens reviennent, en costume-cravate, les dames en élégance. Mais voici venir le chef d’orchestre norvégien, Leif Ove Andsnes qui s’installe au clavier. Il dirige la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre de Ludwig van Beethoven en do mineur, opus 80, avec les chœurs de l’Opéra des Flandres. Dès les premières notes de la cadence initiale, le public sait que ce concert sera admirable, son niveau d’attention est au comble.  Les premiers arpèges puissants alternent avec un jeu intimiste et des sautillements de jeu de marelle. Les crescendos d’accords sont rutilants, l’orchestre silencieux est aux aguets, les trilles et les double notes farceuses jouent au coucou  d’une forêt musicale généreuse. Puis chaque pupitre s’ébranle, la musique se sculpte sous nos yeux et pour le plus grand plaisir de l’oreille. Chaque rencontre d’instrument est une rencontre artistique nouvelle. La flûte et le hautbois  s’invitent, accompagnés par le piano, puis les tutti exultent dans la joie complice de  l’orchestration. Leif Ove Andsnes traite son piano comme une harpe. Le thème joyeux qui préfigure l’ode à la joie de la  9e symphonie, est répété en échos bondissants. Le soliste gazouille des trémolos et sa longue mélodie rêveuse  est scandée avec tendresse par les cuivres. L’orchestre tout entier est bientôt dans un rythme de chasse à courre qui finit pianissimo. C’est alors que le chœur se lève et livre une interprétation sublime du poème de Christopher Kuffner « Fried und Freude gleiten freundlich der Wellen Wechselspiel… » Voici un miroir où se réverbère la foi et la confiance en l’humanité, la  célébration de l’amitié  à travers les arts, tout y est dans ce merveilleux dialogue entre le soliste, l’orchestre et le chœur. Le refrain explosif construit en interminable crescendo  donne une impression de vertige et ce sont des tonnerres d’applaudissements qui terminent la première partie de ce concert. 

thmb_13193_img1.jpgEn deuxième partie c’est sans doute la meilleure interprétation du Concerto de l’empereur N°5 qu’il nous ait été donné d’entendre. La direction est d’une extrême délicatesse, les parties solistes au piano sont de vraies éclosions florales. Elégance, moelleux, jeu solaire. Le pianiste qui dirige rayonne d’un intense charisme, il symbolise à lui seul à la fois l’humilité extrême et la grandeur de l’homme. Fluidité, contrôle, équilibre parfait. Son toucher de clavier tient  à la fois de l’ange et de l’humain, dans sa fermeté et sa noblesse. La virtuosité se répand dans sa cadence comme des vagues de lumière aussitôt transmises par les mains devenues muettes aux violons dans le deuxième mouvement. L’orchestre est à l’écoute presque religieuse du soliste et le soutient par un tapis de notes caressantes. Les pizzicati des contrebasses donnent de l’ampleur et de la profondeur tandis que la mélodie appartient désormais aux vents. Les sonorités de velours du piano, les cascades de trilles versent dans le sublime. Souffle-t-il les notes sur le clavier au lieu de les toucher? C'est une âme qui s'est engouffrée dans le merveilleux et y entraîne tout l'orchestre. La jubilation solaire du dernier rondo est une véritable apothéose et le public se lance dans des ovations enthousiastes. Leif Ove Andsnes revient pour un bis, une Bagatelle, bien sûr!

Photos: Mahler Chamber Orchestra & Leif Ove Andsnes © Holger Talinski/Leif Ove Andsnes © Özgür Albayrak

http://www.bozar.be/activity.php?id=14407&selectiondate=2014-12-04

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Le séjour dans l'existence

 

Soliloque

La quête des plaisirs du corps et de l'esprit

Pour fêter l'existence!

Chacun bien ou mal pris lui reconnaît un prix

Et la désire intense.

Des êtres bons vivants ont, tout au cours des ans,

Conservé des émois.

Certainement ardents, heureux ou attristants,

Transcendés quelques fois.

À la fin du séjour, pas besoin de bagages

De mémoire non plus.

Ceux qui sont expulsés, jeunes ou dans leur vieil âge,

Au départ sont confus.

Inévitablement, les témoins se questionnent:

Rêvent-ils eux aussi?

Ils ont, déjà, été différentes personnes.

Rien ne reste précis.

5 décembre 2014

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Volière enchantée

 

Au-dessus de mes arbrisseaux,

Dans une bulle, des oiseaux,

Aux parures éblouissantes,

Me causent une joie exaltante.

Perchés sur des branches fleuries,

Entourés d’un bleu qui varie,

Ils sont arrêtés dans l’espace,

Silencieux, se faisant face.

Quand les jours seront monotones,

Bientôt, à la fin de l’automne,

Ces oiseaux venus d’un ailleurs

En dissiperont la langueur.

Contrairement à la Nature,

L’art crée de la beauté qui dure.

Ce vitrail, vibrant d’énergie

Ne perdra jamais sa magie.

8 novembre 2011

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Nos voix.

L'écriture n'est-elle pas le grain,

la peau de notre voix ?

Je vous murmure oui.

C'est donc cette nudité

à la fois claire et obscure

qui nous illimite,

nous protège, nous abrite.

Sensualité est l'écriture.

A l'inverse, lorsque je parle,

ma voix n'est-elle pas toute vêtue,

plus ou moins échancrée quelquefois ?

Je vous affirme que oui.

Lorsqu'elle sort ainsi vêtue, s'évapore, se perd,

redoute t-elle l'avalanche des autres ?

Oh non, simplement elle s'urbanise,

avance, pour prendre et occuper sa place.

Pourtant l'une comme l'autre,

me sont indispensables.

NINA

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Poésie, Philosophie,

La poésie est l'enfance de la philosophie,

sa première langue tout en transparence, bleue,

son ruissellement et sa musique.

Privés d'enfance, pouvons-nous véritablement

grandir et être ?

Il me semble que non.

La philosophie sans le souffle de la poésie ne serait pas.

La poésie nous insufflant en permanence,

en même temps que la clarté,

la réflexion, le questionnement.

La philosophie est une architecture blanche,

la poésie en est sa porte bleue.

 

NINA

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A ma Mère,

 

Je songe à elle lorsque j'écris,

que j'inanime ma respiration bleue

sur mon grand cahier blanc ;

respiration devenue chant.

Je pense à elle lorsque ma peau je touche,

son grain au mien mêlé ;

enveloppe si précieuse,

l'écrin de tous mes mots.

N'entends-tu pas lorsque tu me frôles,

 me caresse, ce long chant bleu,

chemin de moi à toi montant  ?

Ne vois-tu pas ce dévoilement décent ?

Je songe à elle, à son blond sourire ;

celui si clair de ma fille

 étant son prolongement,

sa douce continuité.

Son inexistence me précipiterait

 dans le plus stérile silence qui soit ;

le néant et le froid.

Je reçois son ensoleillement

tout le temps.

NINA

 

 

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LA FOI ?...

Ni mêmes racines, ni même parcoursDes horizons si différents!Pourtant un jour faisant détourL'amour surgit inconsciemment...De découvertes en découvertesSe retrouver dans un regardLaisser la porte grande ouverteEtre comblé par le hasard!Ni mêmes racines, ni même parcoursNos différences sont nos richesses!Même si ce n'est pas pour toujoursGoûter la vie comme une caresse...De moments doux en moments fousLaisser couler angoisses et doutes...Prendre son destin par le cou!Avancer quoiqu'il nous en coûte...Ni mêmes racines, ni même parcoursPourtant ensemble, trouver d'la joieC'est le miracle de l'amourQui n'existe que si on y croit;J.G.
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administrateur théâtres

Luisa Miller de Verdi

Avec Patrizia Ciofi, Gregory Kunde et Nicola Alaimo
Du 26 novembre au 7 décembre

l_m_12.jpg?width=420L’histoire est poignante et romantique à souhait: deux amoureux candides s’aiment passionnément dans le Tyrol du XVIIe siècle…. Ou sur le bord de la côte Amalfitaine, autour la deuxième guerre mondiale ?  Luisa refuse le parti que lui propose son père, un certain Wurm. Quand le comte Walter apprend  l’idylle que son fils Rodolfo entretient avec la jeune paysanne, alors qu’il le destinait à sa cousine, la duchesse Frederica, il fait enfermer Luisa et son père. Pour le libérer, la jeune fille accepte un odieux chantage qui lui fait écrire une lettre où elle renie son amour pour Rodolfo, avoue qu’elle ne le courtisait que par ambition et accepte l’horrible Wurm comme mari. Lorsque Rodolfo prend connaissance de la lettre, il est effondré. Le jour  de ses noces forcées avec la duchesse, il retrouve Luisa et la force à partager avec lui une coupe de poison...pour s’apercevoir ensuite que la  jeune fille est pure et innocente.

Au lever du rideau, un paysage lumineux aussi radieux que le cœur de la jeune Luisa s’offre au spectateur. Lorsque le plan incliné se replie, on se trouve enfermé dans les murailles d’un sombre château aux allures de cachot. Lorsque le paysage revient, des arbres gracieux vont et viennent jusqu’à ce que deux d’entre eux se retrouvent tristement abattus dans le dernier tableau.  La scénographie aérée et lumineuse, fait une très belle place aux âmes chantantes du chœur, au chant des solistes et à l’expression des corps. Le chœur est une sympathique foule de villageois et villageoises idéalisés, quatre jeunes enfants en tête, symbolisant la lumière et la vie, qui  inonde régulièrement  le plateau de bonheur musical. On les voit sans cesse se retirer avec effroi, hors champ pour échappe à l’arbitraire et à la méchante humeur des puissants. Marcel Seminara leur a donné des couleurs diaphanes, légères et aériennes.

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C’est  au chef d’orchestre Massimo Zanetti, que nous devons le souffle orchestral sublime de la soirée. Sa  direction musicale est extrêmement raffinée et sensible. Des rubatos gorgés d’émotion, d’une délicatesse inouïe, fusent de toutes parts,  que  soit de la part des instrumentistes ou de celle des chanteurs. De notre place, au premier balcon on pouvait suivre aisément sa gestuelle qui faisant de lui un véritable danseur sur le fil de l’âme de la musique. Il  jongle avec les rythmes, ménageant de profonds silences, faisant la part belle aux ensembles a capella et recueillant avec piété leur dernière note avant de la passer à un orchestre totalement complice.

l_m_04.jpg?width=420Cet opéra est construit sur plusieurs axes. Une histoire d’amours contrariées qui se termine de façon tragique, une analyse sans concessions  des sentiments paternels et filiaux, et un axe de critique politique et sociale en filigrane qui appelle à  la rébellion contre le despotisme et les oppresseurs. La reine du spectacle est évidemment Patrizia Ciofi, une soprano lyrique léger très convaincante. Un petit bout de femme bien frêle à côté de son imposant père incarné par l’attachant baryton Nicola Alaimo. Celui-ci est bouleversant dans les pressentiments tragiques qui l’assaillent. Patrizia Ciofi réussit à dégager une image d’innocence et de pureté de madone merveilleuse. De façon déchirante, elle sacrifie son amour pour sauver la vie de son père et se retrouve le conduisant comme une Antigone moderne au bras d’un  Œdipe aveuglé de larmes. Ils fuiront, l’aube venue, mais ensemble!  Mais ses derniers pas seront ceux qui la conduisent elle et son amoureux moribond vers le bonheur éternel de l’au-delà, sous le regard éploré du père. La voix n’est jamais forcée.  Une voix qui paraît presque avoir une vie propre, tantôt une onde de bonheur radieux, tantôt des vagues de chagrins indicibles. Elle lâche des constellations de vocalises et des cascades d’émotions à vif avec une fluidité extraordinaire. Parallèlement,  le jeu théâtral de la chanteuse est d’une richesse étonnante et d’une grande crédibilité dans la scène bouleversante où elle s’est laissée mourir de faim !

Les rôles masculins qui l’encadrent n’ont rien à lui envier. Rodolfo interprété par le très subtil Grégory Kunde, un remarquable ténor américain d’une très belle carrure, est une révélation de la soirée. Son sens aigu du drame et des climax de l’œuvre rend son interprétation passionnante, tantôt solaire, tantôt ténébreuse. Les très belles basses du Comte Walter (Luciano Montanaro) et  du perfide Wurm (Balint Melis) soulignent à merveilles la noirceur des machinations, de la haine et de la soif de pouvoir, cette peste universelle.

 

Retransmission sur Culturebox jeudi, 4 décembre 2014

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/luisa-miller

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