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Rencontre (suite)

 

Pierre est installé confortablement

dans le bureau de la clinique,

 où il exerce sa profession de médecin.

Il travaille avec acharnement sur un

dossier complexe, rédige un protocole

qu'il montrera demain à ses confrères.

Il espère rentrer chez lui pas trop tard,

rejoindre sa "presqu'île" où la lettre

écrite à Isabelle palpite, respire,

aussi blanche que peut l'être une

voile en plein soleil ;

 l'écriture y est

fine, turquoise et aérée.

Il s'impatiente déjà de lui écrire,

dans cette vaste pièce claire,

 dont la fenêtre restera grande ouverte,

de lui offrir des particules de lui,

à chaque mot posé.

Pierre aurait-il créée un nouvel

alphabet charnel et bleu, parfois

même un peu rouge ?

L'horloge de son bureau affiche 20H,

il s'étire, termine sa tasse de café noir,

fume une dernière cigarette,

ferme quelques instants ses yeux,

puis soupire avec aisance ......

Il se lève,

enfile à la hâte son lourd blouson de cuir,

 ferme son bureau, quitte la clinique puis

rentre à pieds chez lui,

sous une pluie grasse et sombre.

Sa tête est remplie d'elle,

de sa clarté solaire.

Il va écrire une bonne partie de la nuit.

NINA

 

 

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Rencontre (suite)

Isabelle quitte le chemin bleu,

s'en éloigne majestueuse,

ses cheveux longs et roux,

 parent joliment ses immenses yeux verts.

Au loin, les rumeurs de la ville

se font entendre, résonnent ;

elle tremble.

Début novembre,

en cette heure matinale,

 le vent se glace un peu,

 lui fait fermer les yeux.

Ses paupières tombent,

alourdies par cette plénitude,

de l'absence-présence !

Pierre s'imprime en elle,

l'ensoleille, fait d'elle se qu'elle

doit être fondamentalement.

La lettre au fond de sa poche

se fait murmurante,

 en harmonie totale

 avec le chant ébène

des arbres alentours ;

ils se dévêtissent

un peu plus chaque jour,

attendent l'étole blanche.

Isabelle avec lenteur se rapproche

 de ce monumental bâtiment

 tout en verre et en transparence,

où susurent des livres

 dans les têtes d'hommes, de femmes,

 puis dans celles bien plus larges

 et plus claires encore d'inombrables enfants.

Elle s'arrête un instant

sur le bord du trottoir,

aspire profondément le

souvenir de Pierre,

puis résolument

pousse la porte de la bibliothèque,

où elle travaille chaque jour ;

 elle rejoindra ce soir le café

du Bld Richard Lenoir ;

sait-on jamais ?

 NINA

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Un merveilleux tableau

Protégée, d’un chaud soleil d’été

A l’ombre d’un grand chêne du sentier

Là, assise sur un banc, une jeune maman

Avec dans son landau, un tout petit enfant

 

Soudain, le bébé se fait pleurant

Sous le regard attendri de sa maman,

Il ne sait pas dire j’ai faim

Mais ses pleures en sont bien le refrain

 

La mère le porte à ses genoux

Son regard est si tendre et si doux

Elle relève pudiquement son boléro

Et donne à l’enfant, son sein en cadeau

 

Qui se met à téter goulûment

Sous les yeux ravis de sa maman

Ses petites mains, toutes potelées

Collées au sein, pour ne pas le lâcher

 

Comme il est beau, et attendrissant

De voir ce bébé et sa maman

Cela donne un peu de douceur

Dans ce sentier aux promeneurs

 

Je détourne les yeux de ce magnifique tableau

Que persiste à regarder, un bien curieux moineau

J’aurais aimé être comme l’oiseau regardant

Sans que mon regard se fasse un peu gênant

 

Le repas fini, l’enfant souriant est repu

Le sein bien sage on ne voit plus,

Mais ce fut un moment de beauté à saisir

Ou le sein de la femme n’est pas nommé désir

 

Bien plus tard, quand ce bébé sera grand

Qu’il se fera à la femme caressant

Que sa mémoire lui rappelle ces instants

 

Pour à son oreille lui murmurer

Que chaque femme est une maman en devenir

Pour le plus beau des cadeaux à nous offrir

Et que cela vaut, tout notre respect

 

Loïc-le-26-7-2014 !!

 

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Voyage

On peut faire un long voyage sans partir loin.

Assis au pied d'un arbre, le dos appuyé contre son tronc.

Fermer les yeux pour voir plus loin que les montagnes qui bouchent l'horizon.

Voir l'océan toucher le ciel.

Horizon sans limite.

Respirer l'air marin.

Voir les bateaux qui quittent le port.

A bord d'un navire, voir la terre qui s'éloigne lentement.

On peut faire un long voyage sans partir loin.

Assis au pied d'un arbre avec des racines aussi profondes que les siennes

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Attente

 

Haïkus


Je guette obligée

quelqu'un va sonner chez moi

je vois mais n'entends.

...

Sur la soie bleu-clair,

énorme lune qui brille

le froid me ranime.

...

Fleurs ternes meurtries

érables majestueux

aux feuilles de cuivre.

...

L'astre a disparu

assombrissement soudain

je me sens frileuse.

...

Je quitte le noir

le plombier n'est pas venu

mon attente cesse.

...

27 octobre 2014

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J'avais manqué son train.

J’avais manqué son train.

Il était là prostré dans son voyage sans fin
Le buste légèrement basculé,
Le regard lointain en d’autres contrées
Ho, Dieu ! Comme elles étaient froides ses mains.

J’avais manqué son train : il semblait loin, ailleurs
Avalant les traverses sur le ballast
Sur un chemin qui le laissait sans voix,
Sans rame pour percer son silence.

Il est des rendez-vous que nul ne sait planifier :
Nous les honorons ou trop tôt ou trop tard ;
M’attendait-il ? La question demeure
Et me brise en un coup sec et glacial.

Alors, en moi, un grand vide vint me harceler :
Je savais, tu resterais muet ;
J’eus besoin de te dire : « souviens-toi »
J’aurais voulu pénétrer tes pensées.

Qu’a-t-il trouvé au-delà des fenêtres closes…
Lactescence filant flocons serrés,
Allégresse au théâtre menteur ?
Ho ! Dieu, Comme elles étaient froides ses mains.

Pierre WATTEBLED- le 23 octobre 2014.

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Début novembre (Pierre)

Pierre est assis dans un bar,

où le brouhaha est ininterrompu,

et la lumière électrique trop forte ;

elle pique ses yeux,

 les poignarde ce matin.

Il voudrait la nuit ;

son long corps noir, monumental,

juste pour y dériver un peu ....

A Isabelle il songe,

à son attente d'elle,

violente mais néanmoins

 ressuscitante !

Entre deux rendez-vous,

deux interventions,

 il s'isole dans la musique, dans l'écriture ;

pour se mêler à elle,

jusqu'à devenir complètement lui !

Ses collègues, ses copains,

sa famille disent de lui,

"il est brillant", mais soupçonnent-ils

son insuffisance, son incomplétude ?

A présent, Pierre se sait tout entier,

même avec "cette absente" ;

la lettre qu'il lui a écrite,

 sommeille à l'instar d'un soleil pourpre,

sur son bureau déserté depuis elle ;

presqu'ile inabordable,

 pour tous les autres,

excepté Isabelle,

  de son quotidien d'homme moderne,

trop pressé : Ici, point d'heure !

Il pense à elle,

 fume cigarettes sur cigarettes,

remonte le col de son pull bleu,

 puis quitte le bar,

pour rejoindre la clinique parisienne,

où il exerce le métier de chirurgien.

Il écrira ce soir.

 

NINA

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Début novembre (Isabelle),

le ciel se rapproche,

bas, blanc, imprécis ;

les arbres défleuris,

à moitié dévêtus,

sombrent dans le sommeil,

cotonneux, paisible.

Le vent léger embaume

le bois brûlé et la rose d'hiver.

Immobilité de l'air,

 de la terre presque entière.

Isabelle marche seule,

sur un chemin bleu,

tout à l'écoute d'elle ;

les mots qu'elle a écrits à Pierre,

 sa certitude de ce baiser nu

inanimé à la hâte sur le sien ,

sa féminité exacerbée,

 alors qu'elle est si  seule,

 mais néanmoins pleine de lui,

contribuent à sa sublimité .

La nature est dénuée d'indifférence,

 elle reçoit en son berceau profond,

les peines, les larmes et les joies,

 d'hommes et de femmes

 tout le temps.

Intemporelle mère !

Isabelle se laisse glisser,

contre le tronc superbe

d'un arbre majestueux,

 dont l'écorce n'est point rugueuse,

mais chaudement douce et tendre,

réceptive d'elle ;

elle touche dans la large poche

de sa robe bleu-ciel,

la lettre écrite à Pierre,

 non envoyée ;

l'adresse étant trop grande,

trop large, infinie ; ici et là,

il est partout !

C'est une fleur un peu lourde,

qu'elle porte au fond d'elle même,

qui grandit prodigieusement,

un soleil d'hiver végétal et secret,

qui fait d'elle,

 une femme toute entière !

NINA

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Linda Coppens, lover of sensory ecstasy

Je rappelle qu'en date du 11 septembre 2013, Linda Coppens a fait l'objet d'un billet critique de François Speranza intitulé:

"L’ART DE LINDA COPPENS : "LA COULEUR ET LE TRAIT DANS LE DIALOGUE DES SENS"

Robert Paul

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L'expression poétique

 

Haïkus

Amour du langage

muses s'installant partout

éclosion d'élus.

Doués abondants

éparpillent des écrits

émois en offrande.

Prince des poètes

ô ce titre glorieux

certes mérité.

Tout comme l'abeille

anonyme dans sa ruche

j'écris des quatrains.

27 octobre 2014

 

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Hommage à un poète traducteur émérite

 

En attente d’émois

pantoum

suzanne walther-siksou

 

Ecoutant ma pensée, j’essaie de me distraire,

En ce jour de printemps venteux et tristounet.

Mon âme cependant n’en est pas chagrinée.

J’apprécie pleinement le choix de ne rien faire.

En ce jour de printemps venteux et tristounet,

Je n’ai aucune envie plaisante à satisfaire,

J’apprécie pleinement le choix de ne rien faire,

Je me tiens immobile et sans lever le nez.

Je n’ai aucune envie plaisante à satisfaire.

Le ciel est devenu espace abandonné,

Je me tiens immobile et sans lever le nez.

Ma pensée entretient mon âme solitaire.

Le ciel est devenu espace abandonné.

L’absence du soleil sera certes éphémère.

Ma pensée entretient mon âme solitaire,

Ranime des instants qui la laissent étonnée.

 14 mai 2009

 

În aşteptarea de emoţii

 (pantum)

 

Dându-i inimii-ascultare, încerc nu mai ce-i plăcut

Îtr-o zi de primăvară când e trist şi vântul bate;

Sufletul meu nu e totuş i dintre cele întristate;

Îmi surâde perspectiva timpului voit pierdut.

 

Într-o zi de primăvară, când e trist şi vântul bate

Nu am nici un chef de glumă ce s-ar vrea satisfăcut.

Îmi surâde perspectiva timpului voit pierdut.

În totală indolenţă zăbovesc pe săturate.

 

Nu am nici un chef de glumă ce s-ar vrea satisfăcut.

Ceru-şi etalează liber vasta lui pustietate.

În totală indolenţă zăbovesc pe săturate.

Solitar î mi este gândul ca şi sufletul tăcut.

 

Ceru-şi etalează liber vasta lui pustietate.

Peste soare într-o clipă norii grei vor fi trecut.

Solitar îmi este gândul ca şi sufletul tă cut,

Însă sper că amândouă îmi vor fi reanimate !

 

 te de Ion Rosioru

2014

 

 

 

 

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Prévert Jacques

Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l'obscurité tout entière pour me rappeler tout cela...
En te serrant dans mes bras.

Jacques Prévert
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Visite non désirée. JGobert

Hier soir, de retour d'une soirée entre amis, la maison où je vis est en dessus dessous. La porte ouverte, tiroirs renversés, un véritable capharnaüm dans toutes les pièces. Je suis déstabilisée, comme ivre de voir ce gâchis. Je cherche mon Gsm . J'essaie de faire des appels. En vain, les touches ne répondent pas et je sens le sol se dérober sous mes pieds.  Mon ami à quatre pattes est là, joyeux de me voir comme à chacun de mes retours. Ouf, il n'a rien, il saute content et est ravi de mon retour. 
J'avance un peu, pas à pas, je reprends mon esprit et mon souffle.  De nouveau je mesure l'éparpillement de mes affaires personnelles. J'arrive à appeler mes enfants. je suis anéantie. Le tiroir où se trouvent les souvenirs de ma famille est ouvert. Tout a disparu, passé, bonheur, tout ce qui était enfermé là, envolé.
Je continue à avancer dans cette maison violée. Cette maison qui m'appartient où je dois me sentir en sécurité, où j'ai fait ma vie, où j'ai mis mon énergie, mon temps.  Voilà que cet endroit est violé par des inconnus sans scrupules, sali, maltraité comme n'importe quel endroit. C'en est trop pour moi.  Je me mets en colère, je vocifère contre le monde entier. Je suis blessée, salie moi aussi par cette intrusion.
Dans la chambre, la porte fenêtre est cassée, en morceaux et mes vêtements sont étalés sur le sol. Mes armoires sont vides et mes bijoux envolés eux aussi. Des bijoux importants dans le vie d'une femme, une bague de fiançailles, deux alliances... Je suis en colère et cette fois, je les attends. Qu'ils reviennent ces lâches.
Mes enfants sont arrivés, horrifiés eux aussi de la vision de leur maison d'enfance. Rien ne justifie cette intrusion dans ce lieu qui était le leur depuis toujours.
Le bureau, la salle de bain, l'étage, tout a été visité, méthodiquement.
Les objets reprennent leur place dans nos esprits et ceux qui ont disparu apparaissent maintenant laissant un vide et une histoire. Le beau vase bleu de Chine, la statue de grand maman, les vases en cristal, les carafes, les objets disparus dorénavant viennent d'une autre vie.
La police est là, fait son travail. La chambre sans porte est glaciale.  J'ai froid et envie de pleurer sur ce monde qui ne respecte rien. Ma colère est passée et nerveusement comme si un danger m'attendait encore quelque part, je me mets à trembler comme une feuille morte.
Je passe dans une autre dimension.  Le calme revient. D'un coup de magie, tout le stress disparait et je reprends possession de mon chez moi. Cette maison n'est pas responsable. Rien ni personne ne m'empêcheront de vivre ici, je suis chez moi. 
 
 
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Déjà tu n'es plus là

Regards et sourires complices.

Ta voix, comme une douce mélodie, flotte encore dans mes oreilles.

Déjà tu n'es plus là.

Moment furtif mais intense, hors du temps.

Bouffée d'air frais.

Nos chemins se croisent et se décroisent.

Déjà tu n'es plus là.

La joie qui me comble encore laissera la place au manque.

A l'attente, comme un hiver sans fin, que se croisent à nouveau nos chemins.

Pour respirer enfin.

Déjà tu n'es plus là.

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Surprise et souhait

 

Un étrange destin de l'un de mes écrits,

Un pantoum en roumain porte ma signature.

Or que raconte-t-il, en usant d'autres mots?

Son titre bien scruté ne me dit rien du tout.

Un Roumain internaute, peut-être me lira,

Me fera la faveur de m'envoyer ce texte

Et s'il en a le goût me le récitera.

Je suis persuadée que sa langue est très belle.

25 octobre 2014

NB: n'ai pas pu imprimer le pantoum en roumain

Ré: Spatii Culturale nr 35,iulie /august 2014

Suzanne walther-siksou

În asteptarea de emotii

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Guerrière

On ne naît pas guerrière on le devient.

Peu à peu on prend conscience de sa force, de sa valeur.

On apprend que les larmes ne sont pas une faiblesse.

Guerrière armée de patience et de douceur.

Toujours prête à partir au combat, par amour.

Elle sort des sentier battus, fait fi des interdits.

Même si on ne la suit pas, elle ne craint pas de se battre seule.

Elle sait ce qu'elle fait, elle sait pourquoi et pour qui.

Guerrière fière, elle reste debout malgré les attaques et la fatigue.

Imperturbable, elle continue sa marche sur le chemin caillouteux.

Elle espère trouver un peu de repos.

Le repos de la guerrière.

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administrateur théâtres

Ce Portrait de Dorian Gray est une véritable icône théâtrale. Cela commence par des personnages de roman, recréés pour le théâtre par Fabrice Gardin et Patrice Mincke; des décors  taillés comme des  bijoux qui se succèdent avec grande fluidité sur  un  plateau dont on aperçoit les cintres et les coulisses; des costumes d’époque dignes de grands couturiers ( Charly Kleinermann et Thibaut De Coster pour le décor ) et des joutes verbales de dandys  qui créent peu à peu par leur acidité sulfurique un climat de conte fantastique.

C’est ardent et contestataire, pertinent et impertinent, et surtout  très  bien joué. Révérence irrévérencieuse à la société , chaque scène est très enlevée, presque fugitive. La passion est dans la dualité, et dans  le duel peut-être aussi. Dans le combat désespéré contre la décrépitude physique et morale.  Des bas-fonds de Londres qui font penser aux lieux fétides  hantés par un certain  Dr. Jekyll and Mr. Hyde, aux nobles  cheminées de marbres victoriennes décorées de bouquets somptueux, le discours d’Oscar Wilde passionne par son cynisme, sa décontraction et son intense vérité.

Aimer une œuvre d'art, c'est courant. Mais l'aimer à la folie et nourrir une véritable passion amoureuse pour celle-ci confine au délire et  entraîne une souffrance  incommensurable. La voix off du début nous prévient : «  Il arrive qu’une personne soit, à sa façon, une véritable œuvre d’art. Avec son beau  visage et sa belle âme, Dorian Gray suscitait l’émerveillement. C’était un ravissement de l’observer. Il ressemblait à ces silhouettes gracieuses aperçues dans une fête ou sur une scène, dont les joies nous paraissent très lointaines, mais dont les souffrances excitent notre sens de la beauté. »  Cette vision romantique de la beauté ne laissera aucun repos à l’âme, jusqu’à ce qu’elle … en meure!

 Oscar Wilde a enfermé cette vision  dans  un trio subversif de relation amour/haine  qui torture les trois personnages principaux. Personne ne sortira  indemne de l’arène. Il s’agit d’une douloureuse et lente  descente aux enfers  pour ces trois mages d’un genre particulier.  Basil Hallward (Frédéric Clou) l’artiste bourré de bons sentiments et fort de son  rêve esthétique  n’y échappe pas. C’est lui qui a composé le portrait du fascinant jeune-homme dont il est amoureux en vrai et sur la toile. Il  exulte  lors du processus créateur et  souffre à la fois de sa naïve passion qu’il ne peut dissocier e son oeuvre.  Lord Henry (Benoît Verhaert) le  sinistre prédateur manipule Dorian Gray avec le plus grand  mépris et lui inflige des influences maléfiques afin de mesurer son pouvoir. Il est certes conscient de sa puissance destructive mais incapable de s’en départir.  Les deux  Pygmalions inversés sont campés. Dorian Gray (comme chacun de nous)  porte en lui le ciel et l’enfer. C’est un être dévoré par ses combats intimes et son incapacité grandissante  à proscrire le mal dans sa vie. Oscar Wilde semble  d’ailleurs être un mélange des trois personnages à la fois. Une condition humaine difficile dont  Picasso aurait pu faire une  très belle œuvre cubiste. Le metteur en scène,  Patrice Mincke, fait miroiter les facettes multiples de l’écrivain  avec une jubilation exaltante.  Et sans la moindre crainte, de son côté ! « Tout portrait peint avec sincérité est le portrait de l’artiste et non du modèle. Le modèle n’est que l’accident, l’occasion. Ce n’est pas lui qui est révélé par le peintre, c’est plutôt le peintre qui se révèle lui-même sur la toile. Si je ne veux pas exposer ce portrait, c’est que je crains d’y avoir dévoilé les secrets de mon âme. »

 Fabrice Gardin, avec grande sensibilité et pragmatisme à la fois,  traduit de façon très  subtile la jubilation que lui inspire  cette œuvre d’Oscar Wilde qui examine les relations entre l’art, la vie et la morale.  Le public à son tour est saisi par  l’intensité du questionnement. C’est du tout beau théâtre qui se joue jusqu’à la dernière ride du visage mobile et changeant du formidable acteur principal: Damien De Dobbeleer,  une gueule d'ange transformée en démon!   

Et les femmes dans la pièce ? Des oeuvres d’art, elles aussi… , comédiennes en diable,  pleines de peps de vivacité  et de  répartie qui sont loin de laisser insensible! Léone François Janssens (l’émouvante jeune comédienne Sibyl Vane, amoureuse éplorée de Dorian), Bernadette Mouzon et Myriem Akheddiou d’une féminité sans faille dans leur rôles de mère, de duchesse ou de Lady.

Théâtre Royal des Galeries's photo. 

photos de Nicolas Janssens

http://www.trg.be/saison-2014-2015/int.-patrice-mincke__5843

Le Portrait de Dorian Gray

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La vie qui bat au ralenti

 

Haïkus

Divin ne rien faire

âme corps esprit libérés

je sens que j'existe.

...

Page sans brillance

l'automne retient son souffle

j'attends le soleil.

...

Lumière discrète

nulle trace de dessins

aucune mouvance.

...

Stagnation qui dure

silence ininterrompu

douceur de l'instant.

...

Agréable errance

âme en paix je fais la planche

oublie qui je suis.

24 octobre 2014

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administrateur théâtres

12273054857?profile=original12273054683?profile=originalPat-2-288x300.png?width=28812273055260?profile=original                                                            Le « Magic Land » ou « l’Esprit frappeur » ? Ce théâtre insolite perdu dans un quartier de très mauvaise réputation a de nouveau frappé. « Nuit torride à l’hospice » est une reprise d’un spectacle de , certes, mais quand le public plébiscite un spectacle, c’est qu’il y a de bonnes raisons! Imaginez donc une  compagnie d’artistes passionnés, très soudée sous la direction de Patrick Chaboud, en costumes du 18e (splendides et signés, Frédéric Neuville) et en perruques argentées, le verbe facile, singeant autant la haute société que la môme poisson, et vous avez le début du tableau.

Ajoutez des décors pittoresques sur quatre plans qui surgissent au gré du récit (Yves Goedseels), et des voix qui se joignent par le chant avec la dévotion d’une prière, voici déjà une  autre perspective. La musique est de Hughes Maréchal. Mais il y a plus de profondeur encore dans l’entreprise. Dès l’entrée dans le théâtre  chacun des spectateurs  est happé par les personnages qui vous rendent immédiatement indispensables au déroulement de leur pièce. On vous apprend les manières de marquis, on s’éclaire dans les caves voûtées du château éclairées aux chandelles tandis que dehors, résonnent les clameurs des émeutiers!

 Jouant une pièce dans la pièce qui n’en finit pas de commencer, vous êtes dans les deux cas  partie prenante et consentante de leur spectacle ! Une méthode  du type « Baladins du miroir », où le comédien est une sorte d’aimant qui ne lâche plus son spectateur de sa sphère d’influence. Ils sont deux à vous avoir saisi dans leurs filets comme lors d’une pêche miraculeuse : ce sont à la fois le personnage joué et le comédien vivant qui fascinent sous leur maquillage soigné  et leur accoutrement fantastique,  fruit d’un bel imaginaire ! De simple spectateur on passe à travers le miroir et l’on se doit de devenir acteur ! Dans la réalité surtout, espèrent-ils de tout leur cœur, ayant pris pied sur la plateforme de la solidarité humaine. Et le chapiteau… ce serait la Vie!  

12273055280?profile=originalC’est le but, me direz-vous car le propos est généreux et a l’intention de faire bouger quelque chose  au fond de  chacun de nous. Si par aventure vous vous êtes dit, « bah! Voici encore un spectacle de saltimbanques et je reste à l’écart. » Je ne fais que regarder, dites-vous ? Dites-vous  que la magie théâtrale rend cette posture totalement   intenable et le pari des comédiens est donc largement gagné! On ne peut d'ailleurs qu’être gagné par une  sympathie profonde avec  leur message. Ils ont mis en scène, un marquis et sa marquise, leur fils, leurs domestiques zêlés (Sara Amari en inénarrable soubrette), la belle-mère, Louis XVI  en personne en train de s’enfuir, un hospice, sa mère supérieure est ses nones, la rue du Temple,  un tribunal révolutionnaire, des amants qui ont le nom de Saint-Just,  Charles Guillaume Ferdinand, duc de Brunswick (call me Frritzz) et Robespierre... et la dérision en personne.  Feintes, gaudriole, jeux de mots délirants, calembours n’en finissent pas de s’égrener…dans un rythme étourdissant de liberté et la pièce n’est toujours pas commencée, disent-ils! Mais l’actualité présente n’a été à aucun moment épargnée.  Comme si les comédiens devaient chauffer la salle jusqu’à l’incandescence avant de passer leur message qui a de délicieux relents de « Mélopolis »! Les chants chorals sont applaudis avec vénération car porteurs d’une étrange harmonie, ils  ont touché au plus profond.

  Christelle Delbrouck et Stéphane Stubbe en tête, on a envie de nominer chaque artiste et de lui offrir une perruque d’or!  Cela pourrait servir pour leur prochain spectacle qu’on leur souhaite salle comble comme celui-ci. Car ils ont déchaîné en nous, le rire, la connivence et le bonheur de notre humanitude.  Voici une émouvante critique sociale, soutenue par un remarquable travail de comédiens et de leur metteur en texte et en scène, Patrick Chaboud

Avec : Sara Amari, Muriel Bersy, Loïc Comans, Christelle Delbrouck, Claire-Marie Lievens, Thomas Linckx, David Notebaert, Stéphane Stubbé et Xa

http://www.magicland-theatre.com/wordpress/nuit-torride-a-lhospice/

Du 10 au 26 octobre 2014 à 20h30, le dimanche à 15h30 : « Nuit Torride à L’Hospice »

COMPLET !

NB. Du 7 au 8 et du 13 au 15 novembre à 20h30 et les dimanches 9 et 16 novembre à 15h30, on vous attend pour "Le Magic Land règle ses Contes" ! 02/245.50.64

 

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