le ciel se rapproche,
bas, blanc, imprécis ;
les arbres défleuris,
à moitié dévêtus,
sombrent dans le sommeil,
cotonneux, paisible.
Le vent léger embaume
le bois brûlé et la rose d'hiver.
Immobilité de l'air,
de la terre presque entière.
Isabelle marche seule,
sur un chemin bleu,
tout à l'écoute d'elle ;
les mots qu'elle a écrits à Pierre,
sa certitude de ce baiser nu
inanimé à la hâte sur le sien ,
sa féminité exacerbée,
alors qu'elle est si seule,
mais néanmoins pleine de lui,
contribuent à sa sublimité .
La nature est dénuée d'indifférence,
elle reçoit en son berceau profond,
les peines, les larmes et les joies,
d'hommes et de femmes
tout le temps.
Intemporelle mère !
Isabelle se laisse glisser,
contre le tronc superbe
d'un arbre majestueux,
dont l'écorce n'est point rugueuse,
mais chaudement douce et tendre,
réceptive d'elle ;
elle touche dans la large poche
de sa robe bleu-ciel,
la lettre écrite à Pierre,
non envoyée ;
l'adresse étant trop grande,
trop large, infinie ; ici et là,
il est partout !
C'est une fleur un peu lourde,
qu'elle porte au fond d'elle même,
qui grandit prodigieusement,
un soleil d'hiver végétal et secret,
qui fait d'elle,
une femme toute entière !
NINA
Commentaires
Merci Antoinette. Belle journée à vous. NINA
Bonjour NINA, c'est superbe, bravo!