Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Visite non désirée. JGobert

Hier soir, de retour d'une soirée entre amis, la maison où je vis est en dessus dessous. La porte ouverte, tiroirs renversés, un véritable capharnaüm dans toutes les pièces. Je suis déstabilisée, comme ivre de voir ce gâchis. Je cherche mon Gsm . J'essaie de faire des appels. En vain, les touches ne répondent pas et je sens le sol se dérober sous mes pieds.  Mon ami à quatre pattes est là, joyeux de me voir comme à chacun de mes retours. Ouf, il n'a rien, il saute content et est ravi de mon retour. 
J'avance un peu, pas à pas, je reprends mon esprit et mon souffle.  De nouveau je mesure l'éparpillement de mes affaires personnelles. J'arrive à appeler mes enfants. je suis anéantie. Le tiroir où se trouvent les souvenirs de ma famille est ouvert. Tout a disparu, passé, bonheur, tout ce qui était enfermé là, envolé.
Je continue à avancer dans cette maison violée. Cette maison qui m'appartient où je dois me sentir en sécurité, où j'ai fait ma vie, où j'ai mis mon énergie, mon temps.  Voilà que cet endroit est violé par des inconnus sans scrupules, sali, maltraité comme n'importe quel endroit. C'en est trop pour moi.  Je me mets en colère, je vocifère contre le monde entier. Je suis blessée, salie moi aussi par cette intrusion.
Dans la chambre, la porte fenêtre est cassée, en morceaux et mes vêtements sont étalés sur le sol. Mes armoires sont vides et mes bijoux envolés eux aussi. Des bijoux importants dans le vie d'une femme, une bague de fiançailles, deux alliances... Je suis en colère et cette fois, je les attends. Qu'ils reviennent ces lâches.
Mes enfants sont arrivés, horrifiés eux aussi de la vision de leur maison d'enfance. Rien ne justifie cette intrusion dans ce lieu qui était le leur depuis toujours.
Le bureau, la salle de bain, l'étage, tout a été visité, méthodiquement.
Les objets reprennent leur place dans nos esprits et ceux qui ont disparu apparaissent maintenant laissant un vide et une histoire. Le beau vase bleu de Chine, la statue de grand maman, les vases en cristal, les carafes, les objets disparus dorénavant viennent d'une autre vie.
La police est là, fait son travail. La chambre sans porte est glaciale.  J'ai froid et envie de pleurer sur ce monde qui ne respecte rien. Ma colère est passée et nerveusement comme si un danger m'attendait encore quelque part, je me mets à trembler comme une feuille morte.
Je passe dans une autre dimension.  Le calme revient. D'un coup de magie, tout le stress disparait et je reprends possession de mon chez moi. Cette maison n'est pas responsable. Rien ni personne ne m'empêcheront de vivre ici, je suis chez moi. 
 
 
Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Commentaires

  • Une visite indésirable est maintenant vécue de plus en plus souvent. Un peu choquant à qui la vit. Une salissure inavouée, un viol détourné et après, le besoin de passer à autre chose avec le souvenir de cette intrusion malsaine, dangereuse parfois. Et les souvenirs précieux que l'on gardait pour mieux de pas perdre ceux à qui ils appartenaient. Enfuis...la vie qui donne et reprend.

    Bisous chère Rolande

    Josette

  • Brrr. .... Des situations de  ce genre ont été le pain de beaucoup de quotidiens : différentes sans doute mais tout aussi traumatisantes.

    Seuls ceux qui ont vécu ces traumatismes peuvent comprendre, compatir, les autres affichent souvent un mur intransigeant de non compréhension. Ils vous ignorent, vous font la leçon, répondent durement "Il faut savoir surmonter ses difficultés" sans même lever le petit doigt pour vous aider. Même moralement.

    Le pire, c'est d'y ajouter une note de culpabilisation genre :"C'est de votre faute". Il ne fallait pas faire ceci ou cela ...ou l'ultra manque d'empathie :"C'est bien fait ce qui leur arrive, cela leur apprendra ....à ....."

    Le fond du fond de l'innommable cruauté de l'homme s'y révèle. Il vous atteint, vous blesse, vous viole : vous n'en sortez jamais guéri.

    Songer à tous ces souvenirs, éparpillés l'on ne sait où, continuent à hanter les mémoires. 

    Un seul livre m'a éclairée sur ce que dit avec sagesse Gilbert. "La Poussière du Monde" de Jacques Lacarrière. Devenu mon livre de chevet, il vous regarde du haut de son étagère.

    Tant il est vrai que Poussière nous sommes et Poussière nous retournerons.

    Mais le cours de la vie est prégnant, avec ses exigences. L'essentiel, Chère Josette, c'est qu'il n'y a pas eu violence physique car, hélas, beaucoup parmi la population y sont confrontés également. Surtout les plus faibles : vieillards et enfants le plus souvent.

    Même en étant vigilants il n'est pas tellement certain de ne pas être confrontés à la malveillance humaine.

    Car non, tout le monde il est pas beau il est pas gentil. C'est une utopie ....

    Je t'embrasse avec toute ma plus fervente empathie. Et mon amitié. Bisous. Rolande.

    Courage, courage .... Comme le disait ma grand-mère : "Regarde ce qui est pire" ...Et le pire fait partie de notre quotidien .... Voir ce qu'en dit Gilbert.

  • Bonjour Martine,

    A force d'en parler, de nombreuses personnes sont déjà passées par là.  Je suis étonné de tous ces vols, de toutes ces maisons visitées et bien consciente du stress qu'ils provoquent.

    Amicalement 

    Josette

  • Bien dit! J'ai revécu ce qui m'est arrivé ily a plus de 10 ans...
  • Bonjour Gilbert.

    Hier, cette visite était inconcevable, irréelle presque. Et ce matin, les choses ont repris la place qu'elles avaient. Des souvenirs disparus, des potiches d'un autre temps et un bon rangement a remis mes affaires et mes idées en place. Les sentiments sont tellement changeant parfois. Et pas besoin ou plus besoin de souvenirs pour penser au passé. Me voilà plus légère de ces liens tout compte fait inutiles.

    Merci Gilbert de votre patience. Je crois que vous avez beaucoup de sagesse.

    Amitiés

    josette

  • Bonjour Josette,
    C'est rageant, on peut le comprendre. Bon, ce ne sont que des objets et comme ils nous rattachent à des souvenirs ça n'en est que plus douloureux. En tout cas les émotions de ce genre ne vous ont pas enlevé votre talent de conteuse. Ne soyez pas triste ni en colère, nul objet n'a vraiment d'importance ici-bas sinon de nous causer des tourments. Nous vivons un monde de plus en plus dangereux et il faudra devenir de plus en plus vigilant. Remettez-vous !
    Amitiés
    gilbert

  • Merci Yvette. Pénétrer dans l'intimité et dans la sécurité d'un foyer est déstabilisant. Se servir dans les tiroirs, jeter par terre, casser, salir.Tous ces gestes sont violant pour celui qui subit. Mauvais souvenirs pour longtemps.

    Amitiés

    Josette  

  • Je compatis...

    Tu as écrit plusieurs fois le mot 'viol' et c'est ce que plusieurs personnes dans ton cas m'ont dit. Il est vrai que la maison est le témoin et le protecteur de notre vie privée. Le fait d'être visitée sans notre consentement nous fait ressentir cette injustice jusqu'au plus profond de soi.

    Tu as perdu les objets mais tu n'as pas perdu les souvenirs auxquels ils sont rattachés. J'espère qu'un jour, la police les retrouvera pour faire la justice à laquelle tu as droit.

    Bon courage. Amicalement, Yvette

  • La maison a été visitée durant mon absence. On ressent comme un viol de voir toutes ses affaires étendues sur le sol. Tiroirs jetés par terre, toute sa vie et ses souvenirs foulés aux pieds.

    Ensuite on s'aperçoit des disparitions et là, c'est pas pensable de venir ainsi voler nos souvenirs dans le lieu qui doit nous protéger de l'extérieur. Eh Bien, c'est fait...et bien triste.

    Amitiés à vous deux Marie-Jo et Adyne

    Bonne soirée

    Josette 

  • si tu ne réponds pas on ne va pas dormir de la nuit !!!! ni Adyne ni moi, Marijo

This reply was deleted.

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles