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L’ART DE LINDA COPPENS : LA COULEUR ET LE TRAIT DANS LE DIALOGUE DES SENS

 

Pour inaugurer la rentrée, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), a le plaisir de vous présenter (du 04-09 au 29-09-13), les œuvres de Madame LINDA COPPENS, une peintre Belge qui ne manquera pas de vous fasciner, tant son univers interpénètre celui du visiteur.

Cette exposition intitulée LOST AND FOUND, est axée sur une peinture de l’intime. Une peinture qui se noie dans une brume de sensations, déclinées en dégradés chromatiques, à la charnière entre un abstrait dicté par la teneur émotionnelle et un figuratif qui n’en est pas un à proprement parler, mais un avatar de l’abstraction, en ce sens que l’artiste s’engage dans une voie où la forme, prise au sens générique du terme et la silhouette, produit d’une sensation évanescente, ne font plus qu’un.

LOST AND FOUND n° 1 (acrylique sur toile – 100 x 80 x 4 cm)

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Cet univers insolite, fait de couleurs tendres, telles que le bleu, le rose ou le brun-clair, vivent au cœur d’une alchimie savante, de laquelle se détache pour s’inscrire sur la rétine de l’œil explorateur, des traces évocatrices, lesquelles engagent l’imaginaire à l’aperception, jusqu’à concevoir des ersatz d’humanité dans ce mariage quasi mystique entre forme anarchique et silhouette humaine, scandés ça et là sur l’espace de la toile.

LOST AND FOUND n° 9 (acrylique sur toile – 100 x 80 x 4 cm)

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Peinture de l’intime et de l’extase sensorielle, l’œuvre de LINDA COPPENS se veut vivante et joyeuse. « Ensoleillée » serait le terme exact car les couleurs qu’elle utilise ont la chaleur du soleil. Sa lumière embrasse le monde onirique qui voyage autour de sa tête et illumine la toile de fête.

Adepte de l’acrylique, ses œuvres sont parsemées par tout un réseau de traits extrêmement fins qui se profilent comme des repères, invitant le visiteur à dilater le regard sur la totalité de la toile. Ce dernier peut envelopper l’œuvre non seulement à partir de son centre mais aussi en se décentrant par rapport à son axe pour mieux appréhender certains détails qui la constituent.

Il y a, néanmoins, des œuvres où la volonté de marier les couleurs pour le plaisir de les conjuguer est manifeste dans l’interpénétration calme et harmonieuse de plages chromatiques enveloppées de brume et de mystère. (LOST AND FOUND n°12 - acrylique sur toile – 1OO x 80 x 4 cm).

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BENEATH THE SURFACE n° 3 (huile et cire froide sur bois – 40 x 30 x 3 cm)

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constitue une série de quatre petites pièces globalement bi-chromatiques que l’artiste a réalisées dans un mélange d’huile et de cire froide pour leur assurer la brillance et la transparence nécessaires. Cette série est centrée sur l’interpénétration de deux couleurs opposées dont le résultat est une symbiose onirique qui fascine le regard.

LINDA COPPENS, qui a fréquenté l’Académie de Liedekerke dans le Brabant flamand, a passé six ans à étudier la peinture et cinq ans à étudier le dessin. Son art est un hymne à la complexité de la vie. Et cette vie débute sur la toile par ce que l’artiste qualifie de « rien du tout », c'est-à-dire une couche de couleur étalée, comme embryonnaire, laquelle en appelle une autre et une autre encore, comme une tranche de vécu humain en appelle une autre, pour arriver à formuler des phrases picturales, étalées l’une sur l’autre pour former une entité créatrice. Elle considère la création comme une bataille face à cet océan pulsionnel qu’est le geste créateur et s’efforce à trouver l’équilibre dans le chaos.

Elle considère sa peinture comme résolument abstraite car elle ne conçoit pas le figuratif comme suffisamment parlant.

Ses principales influences picturales sont tournées, notamment, vers RICHARD DIEBENKORN et MARK ROTTKO (deux figures principales de l’expressionnisme abstrait américain des années ’50 et ’60), tout en trouvant une voie personnelle pour s’en distancier singulièrement.

En effet, si sa peinture peut, à certains égards, rappeler celle de DIEBENKORN par le traitement de la figure humaine, celle de LINDA COPPENS n’accuse aucune volonté de représenter l’Homme. Une fois encore, tout se joue dans l’imaginaire du visiteur et dans son habileté à découvrir des formes et des silhouettes rassurantes et familières.

Quant à MARK ROTTKO, sa manière de diviser l’espace du tableau en deux zones de couleurs opposées, peut effectivement évoquer la série BENEATH THE SURFACE n° 3 (dont nous avons parlé plus haut) avec, néanmoins, cette différence notoire que dans ces œuvres (comme dans toutes celles de l’artiste), le trait domine, parsemé dans l’espace. Ce qui s’écarte considérablement de la peinture de ROTTKO, laquelle ne fait pas aussi ostensiblement l’apologie du trait.

L’art de LINDA COPPENS est une perpétuelle interrogation sur le monde sensible dans un partage humain avec le visiteur : à ce dernier de le prolonger en lui apportant un peu de son jardin secret.

François L. Speranza.

 

 

Arts 
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Lettres

 

N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

N.D.L.R:

Linda Coppens est l'artiste peintre que j'ai désigné en ce début de rentrée 2014 pour faire l'objet d'un reportage par Actu-tv.

Linda Coppens, lover of sensory ecstasy

 

A lire également:  

Quelques critiques de François Speranza, Historien d'art - Quatrième édition revue et augmentée

Voir en plein écran

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Doux ami

- Il n’y a que les morts qui ne répondent pas!

Venant de toi, une assertion bien rassurante.

Je t’écrivais souvent. Tu ne semblais pas las

Et m’adressais toujours des lettres exaltantes.

Nos messages demeurent vrais et réconfortants.

Je t’envoyais mes vers, innocents bavardages,

Toi, d'amusants aveux que je trouvais touchants,

De délicieux récits, au cours de tes voyages.

Relation nourrissante et tendresse durable.

Si les vives surprises, n'ont certes pas pris fin,

L'âge nous a rendus, par instants vulnérables,

Et parfois paresseux, lors nous échangeons moins.

Les morts ne sont pas seuls à ne répondre pas!

Ils deviennent nombreux, c'est une certitude,

Dépourvus de tendresse et qui portent leur pas

Vers les lieux de l'oubli ou de la solitude.

4/08/2009

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Douceur

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Fragiles pétales
Ouvrent le bal
Au son du cristal

Tout en dentelles
Dansent la tarentelle
Sous les ombrelles

Sages comme les mages
Raconte le sage
Se dessine une aquarelle

Se tourne la page des saisons
Le temps d'une chanson

©Dominique Prime Juillet 2013

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L'amitié qui nous est offerte

 

 

Quand il n'inspirait plus l'amour,

Une amitié douce et sincère,

Parut insipide à Voltaire.

Il admit cela sans détours.

Prix de consolation, peut-être.

Or, la complicité des coeurs

Entretient constante l'ardeur

Et permet un plaisant bien-être.

Hélas! le corps perd ses attraits

Mais si l'esprit demeure alerte,

Il peut compenser cette perte,

Garder le pouvoir d'attirer.

L'amitié qui nous est offerte,

Au temps de l'amour, ou plus tard,

Par une grâce du hasard,

Me semble une fontaine ouverte.

9/09/2013

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D' un dessin de Léonard de Vinci...

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Il y a plus ou moins 500 ans, Léonard de Vinci fit ce dessin de "La vierge au chat" qui ne donna jamais un tableau connu à ce jour...

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Me vint l'idée de m'inspirer du dessin pour en faire un tableau tant me paraissait harmonieuse la mise en page... (état de l'esquisse)

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état premier du tableau...

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Etat plus élaboré de "La vierge au chat" en cours de finition...

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Passion Assassine

Passion assassine

 

Il meurt qu’elle soit inaccessible,

Il meurt d’envie de l’étouffer,

De l’écraser, de l’envelopper,

Mais encore, il meurt chaque jour !

Il meurt de l’envie de l’avoir,

De la voir et de la toucher,

Et de boire ses mots, ses pensées

De sa bouche qu’il veut abreuvoir.

Il meurt de caresser des doigts

Ses cheveux, nuit du grand désert.

Il meurt d’envie d’emprisonner

Ses rêves fous, la regarder,

Les yeux dans les yeux de son âme,

Et épier l’ardeur de sa flamme.

Il meurt de l’envie de cueillir

Un à un ses bourgeons tout frais,

Un à un les pétales sacrés

De cette orchidée indomptée,

Et d’assouvir sa soif d’aimer

Son nectar qui coule de source

Et de freiner son feu, sa course.

Il meurt, il a raison de l’aimer.

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administrateur théâtres

                     

12272941281?profile=originalEt si… au loin on voyait surgir un château ?

Reconnaissez-vous cette drève ?

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Stambruges, drève de la "Mer de sable" ou du Grippet – (aquarelle par Paul Mayeur)

Nous y sommes :

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Beloeil (aquarelle par Paul Mayeur)

Vous l’aurez deviné : nos pas nous ont menés au CHÂTEAU DE BELOEIL pour les 25e rencontres musicales, année 2013. Les portes s’ouvrent dès midi. L’école du cirque de Bruxelles vole presque la vedette à la musique  en attirant les enfants curieux à la Petite école de Cirque et de Musique  sur la scène du Vivier aux Poissons Rouges. Il y a aussi  pour les jeunes festivaliers,  la production phare du festival de Wallonie : « Petit poucet, la belle, la Bête et Cie » (Marie Hallynck et compagnie.. ), un voyage musical autour de Ma Mère l’Oye de Ravel présenté au festival Musiq 3, à Flagey, en juin dernier. Atmosphère : les badauds photographient six funambules traversant le grand canal, entraînés par des flûtes qui roucoulent dans une barque paresseuse.  

 Cette année le festival est placé sous le signe de l’amour, thème développé par le festival de Wallonie. Il a été honorée par la présence princière de Son altesse royale, la Princesse Astrid et le Prince Lorenz. La couleur du bouquet offert à la princesse est dans les tons du festival: entièrement paré de rose.12272943052?profile=original

Caché dans la verdure, voici notre Quatuor préféré (mais il y en a d’autres), Alfama et Camille Thomas (violoncelle). Nous avons encore été ravis d’écouter  la même œuvre que nous avines entendue au festival des Minimes cet été à Bruxelles, l’une des plus belles œuvres de musique de chambre, le quintette en Ut majeur de Schubert.

12272942690?profile=original Le romantisme est communicatif dans ce cadre bucolique. Une corde se casse mais la pétulante violoniste Elsa de Lacerda  n’est pas en reste, souriante, elle répare en un éclair et reprend le mouvement, sans lever un sourcil. Pourtant le cadre a de quoi distraire… la présence de la princesse royale, des cris joyeux d’enfants, quelques passages d’avion, une sirène,  des échos lointains de contes de fées, quelques trémolos puissants de chanteuse enivrée de musique. Rien ne les trouble et ils nous offrent la sérénité profonde de la musique.

Cette année la programmation est étincelante, quoique plus aérée. Il n’y a que 10 groupes d’artistes contre 14 l’année dernière et ils ne se produisent qu’au maximum deux fois sur la journée, ce qui fruste quand même les plus mélomanes qui auraient aimé jouer les hirondelles et se gaver de vagabondage musical.

 Mais une vigoureuse lumière de 15 août inonde ce rendez-vous champêtre et musical exceptionnel, baigné de l’ivresse de l’amour. Couples enlacés, familles adeptes du déjeuner sur l’herbe, enfants modèles… tout a un air désuet et actuel à la fois. Intemporel ?

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 A 16h 30 on a (tous) un rendez-vous de taille. Avec l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, basé à Mons. On découvre dans la bonne humeur un jeune talent  belge du Conservatoire Royal de Mons (ARTS2), c’est la jeune accordéoniste Laetitia Herreman qui inaugure le concert. « L'amour, c'est quand l'envie vous prend qu'on ait envie de vous. » (Henri de Toulouse-Lautrec).  Elle est prête à tout donner d’elle-même. En double, car la musique double (sa) la vie. 12272943490?profile=original

Fraîcheur, bonne humeur teintée parfois de nostalgie et de la virtuosité à revendre. La deuxième partie du concert consacre encore de jeunes talents belges à qui le projet de la province du Hainaut  (« les  premières scènes d’été ») permet de se produire devant un très large  public. C’est ensuite au tour de très belles voix juvéniles mais très matures  de démontrer leur talent face à un  public, à l’écoute sur les chaises de concert et  celui, plus bavard, qui a étendu son plaid jusqu’au bord du bassin. Ambiance d’été: les senteurs de gazon coupé se mutent en odeurs de blés fraîchement rentrés.

   On découvre ainsi  les  Chants d'Amour par Julie Mossay, soprano, Marc Laho, ténor et Sébastien Parotte, baryton dans des œuvres de Lehar, Offenbach, Lopez, Strauss, Simons et Messager. Des voix fluides, pétillantes  et câlines.   Rossignol de mes amours… repris en chœur par un  public 2013 : étonnant!12272943669?profile=original

 

Ce qui plait  tant dans cette manifestation annuelle bienheureuse et décontractée, c’est la proximité avec les artistes, que l’on découvrira sous un berceau de feuillages, à la croisée de sentiers fraîchement taillés qui conduisent à une pièce d’eau. Et là, vous découvrez la musique moelleuse et caressante du pianiste Abdel Rhaman El Bacha qui interprète Schubert - encore - décidément, et Chopin. Il émane de son jeu une tendre douceur de vivre, une sorte de parfum musical entêtant. Le rythme, ce sont les battements de cœur que l’on peur imaginer à l’unisson dans cet endroit magique où coule, silencieuse et enchanteresse, la sève des arbres et de l’amour. Abdel Rhaman El Bacha se passe d’effets spectaculaires. Tout est dans la légèreté et l’impression d’improvisation. Un couple de canards survole la croisée des énergies à la recherche des derniers rayons du jour. La vitalité musicale est intense chez le pianiste et  celui qui l’écoute est bercé dans le velours. Nous n’avons malheureusement pas pu écouter l’autre pianiste, François Dumont dans ce lieu superbe qu’est le Bassin des dames. Ni non plus écouter en live Steve Houben 4tet ou  Robby Lakatos et ses compagnons … dont on garde le souvenir sur le CD d’accompagnement du programme.

 

Mais le plaisir intense nous attend  assurément  au concert de 20 heures  où sont conviés tous les spectateurs et où l’Orchestre national de Lille va jouer pour fêter les 25 ans d’existence des musicales de Beloeil. Jean-Claude Casadesus tient brillamment les rênes de  cet orchestre imposant pour interpréter, face au château des Princes de Ligne, un programme prestigieux. D’abord  une ouverture de Weber, ensuite  Tchaikowski -  le Concerto pour violon -  avec notre toute jeune soliste d’origine coréenne (Esther Yoo, 17 ans), 4e lauréate du concours Reine Elisabeth 2012. Elle livre de façon ingénue une musique qui caracole avec humour et générosité. Son jeu est impérial, maîtrisé, ondulé, frémissant, sans cesse renouvelé. La musique pétille entre ciel et terre, libre. Devient geyser ou Stromboli, au comble de la joie ou de l’amour.  eP4U57qkvj7W5E_9hsKdITl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJ?width=455

Pour conclure : Le Sacre du printemps  de Stravinski. Un sacre comme jamais on n’a pu l’entendre. Modulé, expressif, passionnant, au découpage millimétré. Hululements, trilles, murmures, voiles, danses orgiaques ou lascives, feu d’artifice sur le néant, grand silence blanc, force tellurique, marche pharaonique et ricanements, tout le mystère de l’œuvre est dévoilé en éclosions successives et jamais on n’a vu des percussions se lâcher ainsi  au cœur de la nuit. Une femme était aux maillets.   Les mains se joignent pour applaudir, mais rien en comparaison de la puissance de l’œuvre qui nous a été offerte par l’artiste hors pairs qu’est Jean-Claude Casadesus. On commence à être engourdis par la fraîcheur nocturne de septembre, et on reste, une bière bienfaisante à la main,  car voici le feu d’artifice qui dessine des cœurs et des bouquets étoilés dans le ciel wallon. Une très belle tradition.

 

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La respiration de l'artiste

La respiration de l’artiste

(nano essai) – Antonia Iliescu

Pour l’artiste il y a plusieurs degrés de présence sur l’espace virtuel. Quand l’artiste se retire, il laisse parler son œuvre. C’est la manière la plus convaincante de communiquer avec le monde (présent ou futur) et c’est lorsque l’huile monte à la surface qu’il est le mieux entendu. Et c’est ainsi qu’il accomplit son rôle.

Pour l’artiste l’inspiration est de l’inspiration, tendis que son œuvre est de l’expiration. Il crée, donc il respire ; il respire, donc il existe. Et quand il se retire c’est pour se nourrir, car – n’oublions pas – ce n’est pas la partie visible qui soutient l’iceberg.

8. 08. 2013

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L'instant vécu

 

 

À Liliane et Gohy

 

Dans mon quartier désert, j'ai marché à pas lents,

Longeant les jardinets. Les coloris abondent.

De ravissantes fleurs variée s'y confondent.

Je me suis arrêtée, en émoi, bien souvent.

La seule à contempler leur délicatesse,

La grâce en émanant, je me suis étonnée,

Chacune m'a paru vraiment abandonnée

Privée de la tendresse active, qui caresse.

Pénétrée du mystère des lois de la nature,

Engendrant la beauté et le raffinement,

J'ai goûté, à nouveau, dans le recueillement

L'harmonie, qui toujours, dépend de la mesure.

Lors, en rentrant chez moi, sous la pluie commençante,

Je compris qu'il fallait que j'exprime, en des vers

Ce que l'instant vécu, de douceurs, m'a offert.

J'en demeure attendrie, l'âme reconnaissante.

7 septembre 2013.

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Renoir et le bonheur de l'instant...

 Cher Robert Paul,

Merci pour cet intermède bien agréable !

Sisley, Monet, Van Gogh et Renoir (mais il y a tous les autres...) ces impressionnistes regardant au-delà des choses et des êtres, pour en peindre "l'essentiel" : le bonheur de l'instant et la vie triomphante; cela résume bien la beauté de leurs œuvres immortelles ! Bien à vous, Roseline

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administrateur partenariats

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Le lac de Warfaaz ...magique lumière de l'été finissant.

 

Nostalgiques, nous sommes revenues au bord du lac.

Le soleil brûlant de septembre, ayant perdu son altitude majestueuse,

dardant de ses rayons brutaux la nature fatiguée,

nous a cette fois offert des couleurs chatoyantes,

des contrastes violents ....

 

La lumière, extraordinaire ,

explose ici dans un joyeux bouquet de nature,

les eaux tranquilles miroitent de mille feux,

comme dans un ultime adieu aux beaux jours,

un hommage à la beauté célébrée....

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Jacqueline nanson, la dame à l'ombrelle chinoise ....

Tout le bonheur de la peinture en plein air ....

 

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Sarah Kittel, une jeune et sympathique verviétoise, nouvellement inscrire sur le site,

a rejoint notre groupe pour cette aventure!

Et me croyez vous ?? elle est conquise !

 

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Et moi, qui voudrais que cela ne s'arrête jamais ...
Et qui ai refait une deuxième aquarelle !

 

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Outre les promeneurs curieux et admiratifs,

nous avons reçu des visiteuses inattendues !!

 

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Notre petit groupe s'agrandit au fil de nos sorties...

Nous vivons une expérience enrichissante,

nous découvrons à chaque sortie de nouvelles possibilités,

nous acquérons de l'assurance, de la confiance en soi,

nous osons davantage,

en nous imposant de nouveaux défis....

 

Une belle aventure !

A bientôt !

 

Adyne, Jacqueline, Sarah, Liliane

 

 

Un partenariat

Arts  12272797098?profile=originalLettres

 

 

 

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En zone du néant, en ce jour tristounet

 

Revenue doucement, de la non existence,

Je refais étonnée surface dans la vie,

Sans avoir souvenir d'aucune griserie.

Ne sais ce qu’il advint de moi, dans mon errance.

...

Je refais, étonnée, surface dans la vie.

Pas d’images venant colorer le silence.

Ne sais ce qu'il advint de moi, dans mon errance.

Le soleil est absent de ma rue endormie.

...

Pas d'images venant colorer le silence,

Nul oiseau attardé à courtiser sa mie.

Le soleil est absent de ma rue endormie.

Attentive, j'espère accueillir la brillance.

...

Nul oiseau attardé à courtiser sa mie,

Sans doute qu'a pris fin le temps de leurs vacances.

Attentive, j'espère accueillir la brillance.

Revenue, en santé, où s'écoule ma vie.

...

16 septembre 2005

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Renoir: le bonheur de l'instant et la vie triomphante

« Il y a eu, par un après-midi de printemps, sur la pelouse d'un champ de course, ce doux ciel clair, cet attelage arrêté, cette jeune femme heureuse. Il y a eu ces garçons et ces filles autour de la table desservie dans une lumière radieuse, et la Marne à travers les saules, et l'aile blanche entrevue d'une barque, et tous ces jeunes corps transpirant et qui s'attirent : combinaisons fugitives d'air, de lumière, de créatures vivantes, indéfiniment défaites et recomposées depuis trois quarts de siècle, et des millions d'autres se reforment indéfiniment, mais que la plupart des artistes d'aujourd'hui ne cherchent plus à capter. »

 

Parmi tous les peintres impressionnistes auxquels Mauriac rendait ainsi hommage lors d'une exposition en 1955, Renoir a su exprimer le mieux, parce que ce fut son unique sujet, ce bonheur de l'instant. Son nom seul évoque l'idée d'un paradis. Aucun tourment, ici ; simplement, sous un constant soleil, la joie d'exister. Il connut cependant lui aussi le découragement, traversa de nombreuses crises morales, et vécut ses vingt dernières années sous la souffrance physique, provoquée par les rhumatismes et la paralysie. Il trouvait alors son réconfort dans le travail, et peignit la vie triomphante chaque jour, jusqu'au dernier.

 

Les débuts

Auguste Renoir est né à Limoges, sixième et avant-dernier enfant de Léonard Renoir, tailleur, et de Marguerite Merlet, couturière ; son grand-père paternel, François Renoir, était sabotier : milieu d'artisans modestes, possédant cette intelligence de la main qui va bien au-delà du métier, et incite au goût des belles choses. En 1844, la famille s'était installée à Paris, non loin du Louvre d'abord, puis dans le quartier du Marais. Après l'école, à treize ans, Renoir qui aimait le dessin fut mis en apprentissage chez un peintre sur porcelaine. Quatre années plus tard, l'impression mécanique remplaçant peu à peu le travail manuel, il dut gagner sa vie en décorant des éventails, puis des stores. Ayant amassé quelque argent, il put bientôt se consacrer à la peinture, devenue sa passion, et allait copier au Louvre, où ses parents l'avaient souvent mené. Il avait été attiré tout de suite par Rubens, et par les peintres français du XVIIIe siècle. « A Watteau et Boucher j'ajoutai Fragonard, surtout les portraits de femmes. Ces bourgeoises de Fragonard !... Distinguées sans cesser d'être bonnes filles. » En mars 1862, il se présentait et était admis à l'école des Beaux-Arts, et s'inscrivait en octobre de la même année à l'académie Gleyre, où il rencontra Claude Monet, Alfred Sisley, Frédéric Bazille. Ce dernier admirait beaucoup Courbet, et aussi Édouard Manet qui l'avait reçu dans son atelier. « Tu comprends, lui dit Bazille, Manet est aussi important pour nous que Cimabue et Giotto pour les Italiens du Quattrocento. Parce que c'est la Renaissance qui est en train de venir. Et il faut que nous en soyons. » A l'exemple de ces peintres, il était nécessaire de s'affranchir des sujets d'autrefois : « Les grandes compositions classiques, c'est fini. Le spectacle de la vie quotidienne est plus passionnant. »

Renoir, désormais, est pris dans le mouvement. Au début de l'année suivante, en 1863, il accompagne Sisley, Monet et Bazille à Chailly-en-Bière, en bordure de la forêt de Fontainebleau ; il y rencontre Narcisse Diaz, qui lui recommande d'éclaircir sa palette. Il quitte en 1864 l'école des Beaux-Arts, fait recevoir par le jury du Salon une Esmeralda dansant  (détruite ensuite) et exécute ses premières commandes, le Portrait de Mlle Lacau  (Cleveland Museum of Art), qui révèle son sens de la grâce féminine, et celui de William Sisley  (musée du Jeu de paume, Paris), le père de son ami peintre, tableau qui sera accepté au Salon de 1865. Ses parents étant retirés à Ville-d'Avray, il est accueilli par Sisley d'abord, puis, après le mariage de celui-ci, par Bazille. Tous ont pris maintenant l'habitude de se rendre à la campagne dès les premiers beaux jours, à Chailly de nouveau, puis à Marlotte, où les rejoint Pissarro et où Renoir fait la connaissance de Gustave Courbet ; à Bougival, Chatou, Argenteuil - sur les bords de la Seine. Renoir a peint ses amis à Marlotte, en 1866, dans le Cabaret de la mère Anthony  (Nationalmuseum, Stockholm), sa première composition importante. En 1867, il peint une Diane chasseresse  (National Gallery of Art, Washington), prétexte à un nu dans la nature vigoureusement traité à la manière de Courbet, et Lise à l'ombrelle  (Folkwang Museum, Essen), grande figure dans une lumière de plein air tamisée par les feuilles des arbres, qui fait suite aux Déjeuner sur l'herbe  de Manet et de Monet. Aux aspirations nouvelles (réalisme et goût de la nature de Courbet, sujets empruntés à la vie moderne de Manet, éclaircissement de la palette conseillé par Diaz) s'ajoute en effet l'intérêt de plus en plus vif pour toutes les variations de la lumière. Travaillant ensemble durant l'été 1869 à « La Grenouillère », dans l'île de Croissy près de Bougival, Claude Monet et Renoir tentent de rendre dans leur peinture le miroitement du fleuve, tous les reflets du soleil multipliés par le frémissement de l'eau. Monet transpose en touche de couleur chaque éclat lumineux, divisant hardiment et franchement les tons pour préserver leur vigueur : « capter la lumière, et la jeter sur la toile », tel est son projet. Renoir, plus sensible à la présence humaine et à celle des objets, attentif à l'ensemble, demeure plus nuancé. Chacun suit sa propre voie : « Ce que je ferai aura au moins le mérite de ne ressembler à personne, parce que ce sera simplement l'impression de ce que j'aurai ressenti, moi tout seul », écrivait Monet quelques mois auparavant, alors qu'il travaillait au Havre. Renoir, très attiré encore par Courbet, comme en témoignent La Nymphe à la source  (1869 ; National Gallery, Londres) et La Baigneuse au griffon  (1870 ; musée d'Art moderne, Sao Paulo, Brésil), analyse longuement aussi Delacroix, s'en inspire et lui rend hommage dans L'Odalisque, ou Femme d'Alger  (National Gallery of Art, Washington) exposée au Salon en mai 1870. En juillet, c'est la guerre. Bazille y trouvera la mort. Renoir, appelé à Tarbes puis à Libourne, est démobilisé en mars 1871. En janvier 1872, le marchand Paul Durand-Ruel, qu'il a rencontré par l'intermédiaire de Monet et de Pissarro, lui achète quelques tableaux ; il travaille en été à Argenteuil, avec Claude Monet et Gustave Caillebotte, et entreprend en octobre les Cavaliers au bois de Boulogne  (Kunsthalle, Hambourg), vaste composition terminée au printemps 1873. Soutenu matériellement par Durand-Ruel et par Théodore Duret, il peut alors s'installer dans un appartement de la rue Saint-Georges, à Montmartre. Il a trente-deux ans. Son tableau de La Loge  (Courtauld Institute, Londres) - admirable image de la fête du soir au théâtre, la femme vêtue d'une robe somptueuse, l'homme en habit - confirme à la fois son admiration pour les maîtres du passé et sa propre virtuosité. Il le présente lors de la première exposition des « impressionnistes » chez Nadar : ce noir qui fait jouer tout l'ensemble de la toile, et dont il dira un jour qu'il est « la reine des couleurs », est alors une note remarquable d'indépendance.

 

Le temps de l'impressionnisme

Renoir fait venir dans son atelier des modèles, Nini et Margot, Angèle, Estelle ou Jeanne, petites fleuristes, modistes et couturières de Montmartre. Les voici en train de lire, de coudre, d'ajuster un chapeau ; caressant un chat dans leurs bras, arrangeant un bouquet ; surprises encore par le peintre dans la rue ou au théâtre, avec une joie dans le regard et un intérêt passionnés : « Je ne savais pas marcher que j'aimais déjà les femmes », dira-t-il. C'est le début d'une suite éclatante de chefs-d'oeuvre. Anna, qui est aussi un modèle de Manet, a posé pour le Nu au soleil  (musée d'Orsay, Paris) et pour le Torse nu  (musée Pouchkine, Moscou). Dans ces deux tableaux se conjuguent l'ampleur de la forme et la richesse du coloris ; comme autrefois dans les nus de Watteau, un sein apparaît ici sous le bras levé : « Un sein, écrit Renoir, c'est rond, c'est chaud. Si Dieu n'avait créé la gorge de la femme, je ne sais si j'aurais été peintre. » Ces jeunes filles, il les invite à venir poser dans le jardin d'un vieux logis de la rue Cortot, loué par lui pour peindre la grande composition du Moulin de la Galette  (musée d'Orsay, Paris), où il va les voir danser. Renoir réussit à rendre sensible toute la séduction de ce bal par un après-midi de printemps, les taches de soleil se posant à travers les arbres sur les chevelures et les visages, les longues robes claires des danseuses, les vêtements plus sombres des danseurs. L'harmonie des verts et des bleus, ponctués de jaunes et de roses, est obtenue par touches superposées et fondues qui contribuent à restituer une scène pleine de vie et de mouvement. « C'est une page d'histoire, un monument précieux de la vie parisienne, d'une exactitude rigoureuse », écrira Georges Rivière lorsque le tableau sera présenté à la troisième exposition des impressionnistes, en avril 1877. Mais ces peintres rencontrent encore l'hostilité générale de la presse et du public. Pour subsister, Renoir accepte des commandes de décorations et de portraits (de femmes et d'enfants, surtout), que lui font l'éditeur Charpentier, les banquiers Paul Bérard ou Charles Ephrussi, le docteur Émile Blanche. Les figures se détachent sur un fond sobre, la tache rose ou bleu turquoise d'un ruban jouant avec la soie blonde des cheveux, ou sont surprises dans la diaprure de couleurs d'un paysage. Dans ses tableaux de plein air : Déjeuner au bord de la rivière  (Art Institute, Chicago), Sur la terrasse , Près du lac , Les Canotiers à Chatou  (National Gallery of Art, Washington), Renoir continue à utiliser la technique impressionniste qui fait étinceler toutes les lumières. Après un court séjour en Algérie, il termine au printemps de 1881 un tableau de grand format entrepris l'été précédent à Chatou, Le Déjeuner des canotiers  (Phillips Collection, Washington). Modèles et amis sont réunis sous la tente, autour d'une table somptueusement servie, dans la lumière de la belle saison. Sous la liberté apparente, qu'accentuent les attitudes familières des personnages, la composition est très étudiée ; le peintre conjugue ici la richesse de la technique impressionniste et la finesse de ses nuances avec la précision du dessin.

A la fin de l'année, il part pour l'Italie, s'arrête à Venise, dont il peint quelques vues, à Florence, Rome, Naples, Pompéi. L'esprit déjà inquiet d'une exactitude plus grande dans l'interprétation de la forme, il est très impressionné par Raphaël, « admirable de simplicité et de grandeur », et par les fresques de Pompéi, « riches avec si peu ». A son retour, il s'arrête à L'Estaque chez Cézanne, préoccupé lui aussi de donner plus de solidité à sa peinture. Après un second séjour en Algérie où il a, dit-il, « découvert le blanc » (« Tout est blanc, les burnous, les murs, les minarets, la route. Là-dessus, le vert des orangers et les gris des figuiers. »), il regagne enfin Paris au début de mai 1882. Il y retrouve une jeune femme, Aline Charigot, aperçue déjà dans Le Déjeuner des canotiers , qu'il épousera et dont il aura trois enfants, Pierre, Jean et Claude.

 

Crise et plénitude finale : la volupté de peindre

Les toiles de cette époque laissent apparaître le partage entre cette volonté de rigueur et la spontanéité native. La Baigneuse blonde  de 1882 (coll. G. Agnelli, Turin), variante d'un tableau peint à Naples, Les Enfants Bérard à Wargemont  (National Galerie, Berlin), et La Natte  de 1884 (coll. part., Baden) dénotent une certaine sécheresse par rapport aux paysages du Midi, de Guernesey ou de Normandie datant de la même époque. Renoir évoquera lui-même cette crise : « Vers 1883, il s'est fait comme une cassure dans mon oeuvre. J'étais allé jusqu'au bout de l'impressionnisme et j'arrivais à cette constatation que je ne savais ni peindre ni dessiner. En un mot, j'étais dans une impasse. » La mort de Manet, en avril 1883, l'a aussi vivement atteint, comme tous ses amis peintres. Il ressent une sorte de nostalgie du métier des maîtres anciens, avivée encore par la lecture du Livre d'art  de Cennino Cennini. Il se remet au dessin, utilisant le crayon dur et la plume, préparant d'une manière très serrée chaque tableau, limitant sa palette à quelques couleurs : ocre rouge, ocre jaune, terre verte, noir. Mais le dessin trop régulier des contours détache arbitrairement l'objet ou la figure de l'espace ambiant, et Pissarro peut écrire en 1887 : « Je comprends bien l'effort tenté ; c'est très bien de ne vouloir rester en place, mais il a voulu ne s'occuper que de la ligne, les figures se détachent les unes des autres sans tenir compte des accords, aussi c'est incompréhensible. Renoir n'ayant pas la faculté du dessin, et n'ayant plus les jolis tons instinctivement sentis d'autrefois, se trouve incohérent. » Les Grandes Baigneuses  (Philadelphia Museum of Art), présentées cette année-là, montrent l'importance de la recherche poursuivie, sa réussite dans la pureté formelle et l'harmonie des tons, son échec dans le défaut d'intégration des figures à leur milieu, qui explique la froideur des oeuvres de cette époque. Renoir comprend bientôt que, s'il ne peut laisser la forme se dissoudre dans la couleur, il ne peut non plus l'emprisonner dans un contour : il lui faut réaliser une fusion de ces éléments. De là cette technique de petites touches, lisses, effilées comme des laines, utilisée déjà pour unir les couleurs entre elles, mais plus souple encore, « nacrée », à quoi se substitue peu à peu la transparence des tons par superpositions très légères : « Un jour, je m'aperçois que Rubens avec un simple frottis avait obtenu davantage que moi avec toutes mes épaisseurs... » Renoir réalise ainsi cette unité entre le dessin et la couleur qu'il poursuivra jusqu'à la fin : « Je me bats avec mes figures jusqu'à ce qu'elles ne fassent plus qu'un avec le paysage qui leur sert de fond, et je veux qu'on sente qu'elles ne sont pas plates, ni mes arbres non plus. » Ce souci de liaison et d'unité est une des constantes de l'école française.

Entre-temps, l'intérêt du public est venu. Toujours soutenu par Durand-Ruel, qui avait organisé une grande exposition de Renoir en 1892, le peintre peut travailler librement. Malgré les rhumatismes qui, à partir de 1898, commencent à ruiner son corps et le condamneront à la paralysie, il poursuit jour après jour son effort créateur, à Paris, à Essoyes - le pays de sa femme, en Bourgogne -, dans le Midi surtout, où il se retire à Cagnes, et où il mourra. Paysages, fruits, fleurs : il en transmet la vie dans la lumière. « Il fait chanter la couleur au moyen de procédés renouvelés de Fragonard et de Delacroix : préparation des masses dans le ton, et des passages dans le gris », écrit Maurice Denis. « Si son métier est plus souple que celui de Cézanne, c'est qu'il traduit quelque chose de plus que les volumes : la fluidité de la forme vivante. Il se délectait à l'idée de peindre d'opulentes épaules ; on va pouvoir, disait-il, nager dans les modelés ! » Ses Baigneuses  dans le soleil amplifient ce type de beauté féminine qu'il a créé, « ces torses longs aux hanches élargies » dont parle Albert André, et exaltent dans l'exubérance et la joie « l'idéalisme de sensualité qui était au fond de toutes ses recherches ». « Ce que j'aime, disait Renoir, c'est la peau, une peau de jeune fille, rosée et laissant deviner une heureuse circulation. Ce que j'aime surtout, c'est la sérénité. »

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administrateur théâtres

KLARAFESTIVAL à FLAGEY  et autres lieux– DU 1/9 AU 13/9

 « Go Crystal Tears » (une allusion non dissimulée à l’exquise composition mélancolique de John Dowland, compositeur du 17e siècle) désigne le dernier volet du KlaraFestival 2013 pour couronner son triptyque consacré à la condition humaine. Après l’Utopie (2011) et la Spiritualité (2012), c’est la Mélancolie (2013) qui constitue cette année le fil conducteur de l’ensemble des spectacles internationaux et multidisciplinaires proposés : concerts,  théâtre musical,  danse ou  cinéma. Comme le dit Saint-Ex dans Citadelle, à propos de la mélancolie : « Que regretterais-je ? J’ai le souvenir d’un bras valide et d’une jambe valide.  Mais toute la vie est naissance.  Et l’on s’adopte tel que l’on est.  As-tu jamais regretté ton âge mûr, tes quinze ans ou ta première enfance ? Ce sont là regrets de mauvais poète. Il n’est point-là, regret, mais douceur de la mélancolie, laquelle n’est point souffrance, mais parfum dans le vase d’une liqueur évaporée. »  La mélancolie peut donc être considérée comme une sorte de supplément d’âme.

L’un des axes principaux du festival est la résidence du prestigieux Mahler Chamber Orchestra sous la direction de Teodor Currentzis, consacrée à la musique de Dmitri Chostakovitch et Benjamin Britten. Ces deux compositeurs étaient non seulement collègues, mais nourrissaient une sincère admiration l’un pour l’autre. La visite du compositeur russe à Londres en 1960 pour assister à la première britannique de son Premier Concerto pour violoncelle donnée par Rostropovitch allait marquer le début d’une belle amitié entre les deux hommes.

12272938467?profile=original Hier soir au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles s’ouvrait le premier concert de la trilogie Chostakovitch –Britten interprétée par le  Mahler Chamber Orchestra. Tout d’abord avec la Sérénade pour ténor, cor et cordes,  de Benjamin Britten, une composition qui met en musique 7 poèmes sélectionnés par le compositeur dans quatre siècles  d’histoire de la littérature anglaise. Autant de variations sur le thème de la nature, du soir qui descend, de la fragilité du bonheur humain et de la loi du temps.  L’hymne à Artémis, déesse de la Lune, de Ben Jonson redonne quelque espoir  et le dernier poème de John Keats, chante le sommeil comme réconfort.

Teodor Currentzis dit rechercher la beauté de la pierre brute. Il semble en tous cas la transformer en or ou en essences divines. Sa connivence avec l’étonnant ténor Ian 12272938661?profile=originalBostridge  en témoigne. Tous deux fabriquent ici dans une alchimie commune un voyage dans les émotions graves. C’est lugubre à souhait: « if meat or drink thou never gave’st nane, every night and alle, the fire will burn thee to the bare bane…»  un texte édifiant du 15e siècle promettant l’enfer à ceux qui manquent de compassion. L’humeur est sombre. « Answer, echoe , answer, dying, dying ,dying…. »  d'Alfred Tennyson, connu pour ses  messages subtils sur les horreurs de la guerre, résonne longuement dans la bouche du ténor comme un dernier filet de vie…  La vue du  chef d’orchestre est hélas cachée par l’immense  couvercle du piano  et on ne  peut  saisir leur véritable et étroite connivence, qu’à la fin de l’envoi. Jose Vicente Castello Vicedo, le corniste  nous a  livré une introduction poignante avec un mystérieux cor aux harmoniques naturelles. Une mise en condition saisissante  de la  grande désolation  diffusée par  cette œuvre écrite par  Britten en pleine deuxième guerre mondiale. ( En hommage d’ailleurs au jeu de Dennis Brain, corniste soliste de l’orchestre de la RAF). A peine perceptible, l’épilogue vibre en  un long  solo  douloureux   joué par l’instrumentiste  dans le lointain… et les musiciens écoutent, les yeux fermés.

La suite du concert fait place à l’exubérance. Il arrivait à  Chostakovitch de composer des oeuvres d’une grande fraîcheur, très peu conformes au caractère monumental et torturé de tant de ses compositions. Ainsi, Teodor Currentzis nous a présenté le Deuxième Concerto pour piano, écrit en 1967 pour les dix-neuf ans de son fils Maxime. « L’œuvre, gaie et enjouée dans ses mouvements extérieurs, n’aurait pas laissé de grandes traces dans l’histoire de la musique n’était l’exquis et touchant Andante central. » Après une mêlée faite d’attaques crépitantes, de roucoulements ouatés, de sonorités sèches et rugueuses, voici les violons grisés de mélancolie et la voix abyssale des violoncelles. Alexander Melnikov, le 12272938867?profile=originalpianiste  fait naître la mélodie en une lente éclosion. Pianiste et chef d’orchestre font danser leurs mains de concert. Les sonorités romantiques sont belles comme le sommeil d’un enfant. Des arpèges fondus et enchaînés évoquent des oiseaux fuyant le froid… Puis c’est le retour de la vivacité ludique, le plaisir de la répétition du thème, façon variations de boléro. Les altos se prennent au jeu, cela évolue en salves puissantes et foisonnantes. Les deux artistes  passionnés s’embrassent chaleureusement, un sourire aux lèvres, c’est gagné !  Entendez les  hurlements de bonheur dans une salle surchauffée !

Pour finir, la Symphonie n° 9 en mi bémol majeur opus 70. Elle fait partie de la trilogie des symphonies de guerre. Une œuvre étonnamment légère et ironique, qui fut même frappée d’interdiction par la censure soviétique entre 1948 et 1955. On a rangé le piano et  on verra enfin le chef d’orchestre. C’est bien ce que l’on pensait: voici un danseur échappé du ballet du 20e siècle. Il est fascinant dans la conduite de sa musique d’une expressivité fulgurante. La gestuelle saute de l’humour à l’irritation feinte, à l’impatience, aux trépignements, à l’apaisement. Il bat le sol des deux pieds et termine comme un joueur de golf. Voilà le premier mouvement envolé. Le deuxième mouvement est un délice pour les bois et les cuivres. Quelle souplesse de jeu, le chef d’orchestre égrène les notes  du bout de ses doigts effilés. Des poignets aux épaules, il répand dans l’orchestre de profonds souffles mugissants. Les violons se joignent mollement aux crescendos. Le chef d’orchestre extrait des renouveaux d' enthousiasme à l'orchestre qui simule l’engourdissement. Cuivres et basson ses répondent majestueusement dans le mouvement suivant, le spleen est à nouveau très  présent tandis que l’histoire se modifie déjà, retrouvant gaieté, esprit farceur, liberté ? Le corps de Teodor Currentzis joue mille instruments à la fois et prend des airs d’hidalgo. Le don Quichotte de la musique décoiffe tous les moulins à vent en quelques coups de rapière. Voici les chuchotements d’une attaque nocturne sans lune et la finale pétrie par l’esprit de victoire n’a duré que quelques mesures! Consécration: les musiciens s’embrassent tous ! Nostalgie étincelante de beauté.

 

Retrouvez tout le programme du Klara festival  sur www.flagey.be

T : +32 (0)2 641 10 20  ou http://www.klarafestival.be/fr

 

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UN AUTEUR DE THEATRE GAETAN FAUCER (par Philippe Leuckx)

4 septembre 2013, 20:46

Trente-sept ans au compteur, auteur abondant de pièces de théâtre dont cinq ont été publiées, dont cinq autres ont connu l'honneur de représentations, et dont toutes les autres restent inédites, Gaëtan Faucer semble aimer se souvenir de deux patrons de la scène : Sartre pour l'ironie noire et Guitry pour les bons mots, les répliques assassines.

Le voilà publié une troisième fois, après "Off" au Chloé des Lys, après "Sous le pont" dans un recueil collectif chez Novelas, et de nouveau chez le même éditeur, "Divines soirées", un recueil de trois pièces.

Minimaliste théâtre par son nombre peu élevé de personnages et par les actions retenues, théâtre des trios, classique par les rencontres hasardeuses ou souhaitées, assez noir par ses surprises, le théâtre de Faucer désosse les pauvres vérités.

Si "Off" rappelait "Huis-clos" par ses ambiances, on retrouve dans "Divines soirées" l'influence sartrienne dans la première pièce "Spectacle mortel" où des morts cyniques devisent à l'envi. Dans "L'appartement", des homosexuels se trompent et l'ultime séquence du recueil met en scène de gais amoureux.

Tristounet théâtre? Sans doute.

On y parle plus de mort, de machination, de leurre, que de vie. On y parle beaucoup pour se détester ou se délester, peut-être. Le poids des mots semble plus prégnant que celui des sentiments. Er si des êtres peuvent s'embrasser à pleine bouche, ils peuvent l'instant suivant être prêts au crime.

L'amateur de beaux mots, d'aphorismes, de scènes tendues trouvera ici matière. Puisque les personnages, avec leurs faiblesses, leurs tics, sont assez interchangeables : les hommes sont-ils plus veules ou négligeables que les femmes?

C'est un théâtre sans enfant, comme chez Sartre. C'est un théâtre presque sans devenir, sauf si l'on peut croire à la bluette de la troisième pièce ("Un dîner aux chandelles").

Il y a de l'amertume et de l'ironie. A revendre. Et une quête insensée de sens ; pourquoi vit-on ?

Théâtre décidément huis-closien jusqu'à l'usure?

Gaëtan FAUCER, Divines soirées, Novelas, 2013, 84 p., 12€.

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Destinée

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Te voilà entravée,

Par un fil enchaînée.

Attachée à mes rêves,

Pose longue ou brève

Qu’elle soit facile

Ou très difficile,

Je te veux résignée

Pour être dessinée !

 

Un peu contrainte

Toutefois n’ai crainte,

Ce n’est qu’imaginaire,

Et pas très ordinaire

Mais il y a folie

Inscrit dans nos vies.

Tu seras donc rêvée

Pour être dessinée !

 

J’ai ainsi vu ton corps

Maintenu, sans effort

Avec pour dessein

De faire ce dessin.

Il ne sera pas nôtre

Si j’imagine une autre.

Tu es donc destinée

Pour être dessinée !

 

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administrateur théâtres

 

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« La Loi, Mr. Strickland, n’est pas un terrain de jeu métaphysique. Mais l’arène d’un combat. »   Henry Brown ne croyait pas si bien dire !

 L’intrigue n’est un prétexte bien que l’affaire soit grave: au départ, l’homme blanc riche et influent, Charles Strickland  est accusé de viol sur une femme noire et pauvre. Accusation mensongère ? Une histoire qui n’est pas sans rappeler l’affaire du Sofitel de 2011, mais aucun rapport car  la pièce a été écrite presque 2 ans auparavant.  L’accusé (le très touchant Jean-Michel Vock) s’adresse à dessein à  un bureau d’avocats à mixité raciale pour se défendre.

 Jack Lawson (Alain Leempoel) et son associé Henry Brown (Emile Abossolo M’Bo) qui semblent roués dans leur métier discutent longuement l’opportunité d’accepter cette affaire délicate. Ils se méfient avec raison : il sera malaisé de dissocier le crime sexuel du crime raciste dans une Amérique traumatisée par son histoire esclavagiste. On risque une émeute raciale au procès.  Comment affronter un jury populaire multi-ethnique et multi-socioculturel bourré d’affects et ne pas être victime de  nouveaux préjugés? Suzan, la jeune  avocate-stagiaire  voit clair dans l’époque : « Les Blancs penseront que l’innocenter serait faire preuve de racisme. Et pour les Noirs, un tel jugement serait une trahison.»

La pièce commence par une déstabilisation systématique du client potentiel afin de dégager la meilleure attaque pour obtenir avec certitude la victoire juridique. Voici déjà une première volée de propos sulfureux offrant matière à réflexion quant aux méthodes utilisées par les avocats : « Aucune des parties ne veut la vérité. Chacune veut imposer son point de vue. Est-ce que la société « mérite » que la vérité soit prouvée ? Certainement. Est-ce qu’on y parvient ? Jamais. Pourquoi ? Parce que même les parties en litige ne connaissent pas la vérité. » Tout tiendra à quelques paillettes...

12272939656?profile=originalLa parole est un instrument de manipulation, pas de vérité. La pièce va-t-elle  aussi débattre sur le droit de chacun à la défense ? Certainement, mais c’est plus compliqué que cela. Très pernicieusement,  la fable urbaine satirique tourne à la tragi-comédie noire.   ...Si on ose le mot !  Voilà Jack Lawson  en butte à la vindicte de son assistante (un rôle taillé sur mesures pour Babetida Sadjo), qui  va profiter de la situation  pour inverser les rôles. Elle est bardée de diplômes, noire, jolie, intelligente et menteuse. Sous des dehors dociles au début, elle développe la secrète intention de  phagocyter ses deux patrons, de leur faire mordre la poussière et leur infliger une vengeance  à la fois personnelle et atavique. A l’un par pure haine raciale inversée – il est blanc – et à l’autre par haine sexuelle profonde - il est noir et traite les femmes comme elle affirme que les hommes noirs traitent leurs femmes.

Nous voici soudain, dans  un  tout autre tableau secoué par une onde sismique de haine, qui comme dans un thriller psychologique décompose toutes les certitudes du « politically correct ».  Le bureau d’avocats, en voulant jouer la carte de la  discrimination positive a fait entrer un loup dans le cabinet. Et pourtant l’avocat noir avait vu juste, il ne voulait pas engager la trop brillante stagiaire noire.  La stratégie mise en place par les associés pour gagner la cause de l’accusé se délite mystérieusement. De  désillusions en désillusions, la victoire apparaît de plus en plus insaisissable. Une seule chose est sûre: la  justice est bien  différente, selon qu'on soit noir ou blanc, quelle que soit l’époque. «C'était injuste jadis déjà, et cela reste injuste aujourd'hui» plaide Jack Lawson ironiquement…. 

12272939459?profile=originalSi au début c’est l’accusé plein de superbe qui est sommé  pour la cause de livrer tous  ses sales petits secrets, c’est finalement  Jack qui fait les frais d’une dissection méthodique. Jack ou la superbe société enfermée pour un soir, dans un huis-clos noir et blanc.  Une pièce sulfureuse, mouvementée malgré certaines répliques truffées de rhétorique,  très habilement mise en scène par le jeune Patrice Mincke, qui prépare aussi  la pièce « Orphelins » pour le théâtre de Poche pour cette saison. Il a œuvré un peu à la manière d’une dissection, levant les différents organes de la pièce avec beaucoup de maîtrise alors que l’intrigue peut sembler un peu confuse au premier abord : where is the plot ?  Ou si vous préférez, il a travaillé à la manière d’un ingénieur civil qui bâtirait patiemment une cathédrale diabolique dont on n’aperçoit le profil qu’à la fin. Le théâtre est une représentation.  C’est tout le propos de  David Mamet, le dramaturge qui de son écriture hachée, insolente, pousse les protagonistes dans leurs derniers retranchements. Il fallait une scénographie de salle d’op, un bureau d’avocats newyorkais stylisé,  lisse et froid comme cadre pour l’âpreté des échanges du quatuor de comédiens tous très brillants. A la première, bouleversée par l’énergie qu’elle a mise dans son rôle, Babetida Sadjo a du mal à retenir ses larmes lors du salut final.

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de DAVID MAMET. Adaptation : Pierre Laville Mise en scène: Patrice Mincke. Avec: Alain Leempoel, Babetida Sadjo, Emile Abossolo M'Bo, Jean-Michel Vovk.

DU 03/09/13 AU 19/10/13

 Au Théâtre Le Public

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=339&type=2

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