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je t'aime

parfois j'ai des soucis

qui me donnent le tournis

qui me gâchent ma vie

mais je n'en 'ai cure

car je t'aime

Chaque fois je me dis

mon rêve est maudit

ma vie est taudis

mais je t'en conjure

je t'aime

cent fois je revis

de tes mains je naquis

de ton cœur je souris

ton rêve me rassure

je t'aime

oui je t'aime

et mon armure

devant toi a faibli

devant toi a failli

Quelque part ce poème a été écrit pendant un laps de temps par une certaine personne.

Sarah abdellaoui.

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A vous,

Penser, songer à son Amour,

le vivre, à palpitations feutrées,

à la fois douces et violentes,

amères,

chaleur d’un angora,

plutôt que le don charnel de soi,

qui s’étiolera un jour,

souffrira de finitude ;

stérile solitude alors !

Penser un tel Amour,

ensemenceur  de lettres,

de poèmes fous,

pour les gens invisibles,

mais point pour vous !

Un envol ;

un stylo qui respire,

 une effluve d’encre se sauve,

 coule sur un chemin étroit et blanc,

un parfum rare et bleu,

précieux ;

un baiser pâle,

tâtonnant,

enfin déraisonnable,

direct,

puis écarlate !

l’écho de ma pensée,

s’élançant jusqu’à vous,

pour vous,

puisse t-il chambouler votre

cœur, le désordonner un peu,

puis beaucoup,

 au point qu’il devienne mien,

tout entier, sans réfléchir ?

S’unir en silence.

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Les vierges martyres

12272837255?profile=original"Les vierges martyres" est un essai d'Henri Alphonse Esquiros (1814-1876), publié à Paris chez Le Gallois en 1841. Il inaugure une trilogie continuée par les Vierges folles et les Vierges sages, publiées chez Delavigne en 1842.

 

L'auteur de l'Évangile du peuple s'inscrit ici dans une philosophie humanitaire où les perspectives assignées à la femme occupent une place essentielle. Alors que, dans l'Assomption de la femme, l'abbé Constant affirme en 1841 que lorsque «l'épouse et l'époux se donneront véritablement l'un à l'autre [...] le mariage humanitaire sera consommé», Esquiros procède à une analyse serrée de la condition féminine, qui lui attirera les foudres des bien-pensants et de l'Église. Ayant emprunté l'expression de «vierge folle» à la parabole biblique, Esquiros l'impose pour désigner les prostituées, et en 1842 la Vierge folle, chanson de Charles Gille, la consacrera.

 

Ces ouvrages «forment une série de trois études qui embrassent les trois états de la femme dans la société moderne: le prolétariat, la prostitution et le mariage» (Préface à la troisième édition des Vierges martyres, 1846). La condition féminine se définit comme esclavage vis-à-vis de l'homme.

 

Les Vierges martyres. En 5 chapitres, Esquiros parcourt l'éventail des professions tant honnêtes que douteuses (le théâtre, le modèle pour peintre...) avant de proposer l'affranchissement par le travail correctement rémunéré et la mise en place d'institutions économiques. Dans les classes oisives, la femme se voit condamnée au dérèglement des moeurs par cette oisiveté même, alors que la misère détermine le comportement des classes laborieuses. Exploitée, la prolétaire ne peut vivre seule de son travail et se retrouve contrainte à l'union libre.

 

Les Vierges folles (3 chap.) peignent cette «autre classe de femmes qui ont franchi la limite entre la débauche secrète et la prostitution tolérée». Celle-ci, odieux esclavage, témoigne de la «promiscuité originelle» et non d'une nature perverse. Elle sera donc éradiquée par le progrès de la civilisation.

 

Quant aux Vierges sages (5 chap.), si elles prouvent l'évolution du rapport entre l'homme et la femme depuis les origines, si elles doivent à la société d'être les plus belles et les plus recherchées des créatures, elles devront exercer un «rôle sacerdotal» dans la «grande régénération qui se prépare par la mort du présent».

  

Apparentés aux «physiologies» du temps, ces textes étonnent encore aujourd'hui par la vigueur de leurs descriptions sans complaisance. Ils proposent dans ce siècle préoccupé de la question féminine, une analyse socio-économique précise et circonstanciée de l'aliénation des femmes: «Dans notre société la femme a beaucoup plus de mal à vivre que l'homme, bien qu'elle ait des besoins moindres et des habitudes généralement plus sobres» (les Vierges martyres). Tableau d'une «guerre sociale», l'oeuvre d'Esquiros se veut message d'espoir et annonce messianique. Sa théologie romantico-humanitaire s'oppose au fatalisme d'un Parent-Duchâtelet, qui, à la même époque, voit dans la prostitution une tare immuable, et propose de lutter d'abord contre l'ignorance et la misère, ces plaies du monde moderne. Ainsi les «vierges folles» seront-elles ramenées au mariage et à la société. Critère décisif du progrès («C'est par le sort de la femme que la société complétera un jour son oeuvre», les Vierges sages), la question féminine permet de relier l'harmonie, la communion, l'unité, l'utopie, la regénération. Elle noue ainsi les thèmes romantiques les plus dynamiques.

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administrateur théâtres

12272835689?profile=originalVous avez jusqu’au 20 octobre pour COURIR  voir « LES SENTIMENTS PROVISOIRES »  de Gérald Aubert à la Comédie Claude Volter. Jeu de cache-cache sentimental et spirituel entre trois comédiens de  carrière éblouissante : la sémillante Stéphanie Moriau,  Jean-Claude Frison, – qui ne se souvient pas de son éblouissant Mazarin au théâtre Royal du Parc l’an dernier ? – et l’incontournable bon vivant,  Michel de Warzee, le pilier de la  Comédie Claude Volter en personne. C’est ardent, bien mené, incisif, désopilant en diable, admirablement bien  joué et serti dans un décor bucolique sur scène à en faire pâlir bois,  lacs et jardins de la Woluwe.  Le propos semble éculé : une rupture, …une de plus. Mais ô combien intelligemment  actualisée dans son hystérique cuvée 2012. Hystérique et lâche ? Oui et totalement égocentrique comme c’est si souvent le cas. Cynique, même dans sa jolie critique du siècle qui voit un mariage sur deux s’évanouir sans l’ombre d’un regard en arrière et rivalise de créativité pour recomposer des familles en l’air.

Ici, heureusement pas d’enfant en jeu. Quoique…

La rupture qui vient du fond de l’horizon  arrive à Marc, un homme charmant (Jean-Claude Frison), séducteur impénitent, écrivain bien installé dans son  décor champêtre. Félix, son  meilleur ami d’adolescence, qui déteste les petits week-ends à la campagne, les feux de bois, les parasols, les promenades en shorts, est l’affreux coupable.  Le courageux Félix attend que ce soit Hélène qui  annonce la rupture. Michel de Warzee excelle dans son rôle d’amant bougon. 12272836662?profile=originalMais ce qui est particulièrement intéressant c’est que les 10 ans d’amour sont contés à travers une série de duos qui se jouent à trois. L’originalité est que  celui ou celle qui se raconte est absent des dialogues qui se jouent deux par deux,  les trois personnages ne quittant jamais la scène.  A la Tchékov ? Tour de force théâtral qui invite dans la psychologie profonde de chaque personnage et fait constater, de auditu, qu’il y a en permanence un double langage et  un fossé immense  entre ce que les personnages pensent, rêvent et ressentent … et les actes et paroles qu’ils posent  « in real life » comme on dit à l’heure actuelle.  Il faudra  d’ailleurs toute une bouteille de champagne à Hélène pour oser se lancer dans la scène sublime  d’enfant gâtée où elle se sépare. Dès cet instant le personnage de Marc effondré devient bouleversant de vérité et d’autodérision. Marivaudage moderne, l’aguicheuse  Hélène a joué  avec les sentiments  pour s’élancer dans une liberté toute  illusoire. On ne saura pas si l’issue est la solitude moderne ou un bonheur simple et compliqué à la fois, à la Jules et Jim. En définitive seul le rire est salvateur et le verbe aimer est très fragile, sauf en amitié.

12272836678?profile=original

 http://www.comedievolter.be/    

 

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Bébé mamours, chaton velours.

 

A quatre pattes,  un œil de velours, il marche trottinant son errance,

Puis  louvoie de couloirs  en séjours, traîne  joyeux de son assurance,

A  quatre  pattes, petit nez  en l’air, il  frôle  tiroirs et  bacs  à joujoux,

Heureux gazouille à la chambre à air, d’un canard plongeant parmi les doudous.

 

Bébé mamours.

 

A quatre pattes grimace des pleurs, en se heurtant contre tous les fauteuils,

Puis pousse de faibles cris miauleurs, sautille comme les p’tits écureuils,

A  quatre  pattes s’affale d’un bloc, babille  en  roulant sur  les planches,

Pour déguster les saveurs plic et ploc d’un bol de lait à l’écume blanche.

 

Chaton velours.

 

A  quatre pattes barbote dans l’eau, mange son pied d’un petit air coquin,

Puis baille en se frottant le museau tout contre la poupée d’Arlequin,

A  quatre  pattes, sa  langue  rose lèche  la  crème  du  sucre  fondant,

Des  friandises sur Bois  de rose d’une desserte avec  choix  abondant.

 

Bébé tambour.

 

A  quatre pattes,  un  œil  de  velours,  minette folâtre   avec  son  bébé,

Puis se ramasse ainsi qu’un gros balourd pour ensuite se laisser retomber,

A  quatre  pattes  comme  son  bambin,  elle  respire  la  joie  de  vivre,

Complice des jeux de son chérubin, mère chatte guide son savoir-vivre.

 

Chaton amour.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

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administrateur théâtres

L’affluence est grande ce soir de 9 octobre 2012 à l’église Notre-Dame de la Chapelle qui élève ses ogives gracieuses pardessus les toits du quartier de la rue Haute à Bruxelles. Dès le début du concert, ce lieu saint sera plongé dans le noir, à l’exception de la lumière tamisée du chœur où se sont massés les musiciens et leurs instruments d’époque. Goutte à goutte le chœur de solistes, la fine fleur des « Arts florissants » sous la direction de William Christie s’est infiltrée autour des musiciens assis.

Les relations avec la cour de Mademoiselle de Guise - petite fille d'Henri de Guise qui mourut assassiné -  ont-elles tenu Marc-Antoine Charpentier à l'écart des grands postes si convoités de la musique à Versailles? « Les arts florissans» est à l’origine le nom d’un opéra que le compositeur écrivit pour Marie de Lorraine, Duchesse de Guise, cousine de Louis XIV, et qui célèbre la figure symbolique de la Paix opposée à la Discorde, entourée de l’allégorie de la musique, de la peinture, de la poésie et de l’architecture. Une idylle musicale qui s’élève contre le quasi-monopole de Jean-Baptiste Lully à la cour du roi-Soleil.12272835466?profile=original

Revanche? Ce vocable des Arts florissants a été choisi par William Christie  pour dénommer ce fleuron des ensembles français de musique baroque. Les œuvres présentées sont deux oratorios poignants de Marc-Antoine Charpentier : « Cécile, Vierge et martyre, H413 » et « L’enfant prodigue H399 ». Ces deux œuvres d’une musicalité sidérante seront séparées par une méditation très émouvante des âmes au purgatoire dans le « motet des trépassés H311» dont la supplique monte vers les cieux comme d'inextinguibles faisceaux d’encens musical.

Les voix lumineuses de l'oratorio de Cécile ont empli l’espace ecclésial avec finesse et pureté tandis que la texture polyphonique est d’une limpidité étonnante. Le texte latin très perceptible est croqué dans une ampleur élastique et vivante par les différents solistes. On peut relever la qualité extraordinairement fervente des voix de barytons et de sopranes juvéniles. Et une douceur extatique, presque murmurante se meut sous les voûtes lorsque Cécile au bord de la mort, en proie à la vindicte du tyran Almachus lui offre son cou pour le sacrifice : « Quid moraris, quid cunctaris, crudelis impie tyranne ? Qu’attendez-vous, Pourquoi hésitez-vous, tyran cruel et impie ? ». Une voix plaintive et humble, inoubliable. La houle puissante du chœur chevauche le franc-parler des tragédies d'Euripide, dans son empathie profonde pour la détresse et dans son exultation fracassante pour la victoire de Cécile. Une cohésion et une dynamique parfaite d’où se dégagent avec souplesse et harmonie les solistes qui se glissent tour à tour dans leurs rôles avec une justesse d’émotion troublante.

Le pendant masculin de l'oratorio de Cécile, celui de L'enfant prodigue, est aussi une musique de coeur. Elle  communique autant de joie de plénitude et d'émotion chez le spectateur. Il peut en effet méditer longuement sur la force salvatrice du pardon qui devient lumière musicale. L’esthétique musicale parfaite, les nobles postures et l'humanité de solistes ont profondément touché le public. Le  langage foisonnant et la richesse des phrasés ont totalement séduit ainsi qu'une apparente spontanéité.  A l'issue du concert, plusieurs bis vibrants ont couronné cette soirée dans cette église qui jouit d'une très bonne acoustique et qui est sans doute très rarement aussi remplie.

http://www.arts-florissants.com/site/accueil.php4

http://www.artsflomedia.com/

Rachel Redmond sainte Cécile (soprano) - Elodie Fonnard l'Ange (soprano) - Violaine Lucas Historicus (mezzo-soprano) - Virginie Thomas dessus - Reinoud Van Mechelen le Fils prodigue (haute-contre) - Pierre Bessière Pater (basse) - Marcio Soares Holanda haute-contre - Thibaut Lenaerts taille - Benjamin Alunni taille - Geoffroy Buffière basse -  Les Arts Florissants

http://www.bozar.be/activity.php?id=12102&selectiondate=2012-10-09

 

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DOUTE...

Yeux grands ouverts, oh oui j'écoute!

Et ne reconnais pas les mots...

Ce n'est pas que je les redoute

En moi ils ne font plus écho!

 

là, dans ma bulle bien à l'abri

Je m'étais fait un univers!

Mais je n'avais donc rien compris...

Puisque le monde tourne à l'envers!

 

Il va falloir que je l'endosse

Ce choc on ne peut plus pervers...

C'est vrai qu'on n'est pas à la noce

Quand rêves se perdent dans la mer...

 

Alors poursuivre est du grand art!

Sur un fil de philosophie

On essaye un autre regard...

Pour encore mordre dans la vie?...

J.G.

 

 

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Histoire de la folie à l'âge classique

12272839463?profile=originalIl s'agit d'un essai de Michel Foucault (1926-1984), publié à Paris chez Gallimard en 1961.

 

Philosophe et historien, Michel Foucault s'est attaché, de l'Histoire de la folie à sa non moins monumentale Histoire de la sexualité (1976-1984), à trouver dans l'«ordre» du discours le lieu du pouvoir. Il entreprend de montrer ici que les figures du savoir et celles du discours sur la folie obéissent à une même loi profonde, en l'occurrence une structure qui met l'accent sur les théories, les pratiques et la sensibilité d'une époque donnée.

 

Première partie. La Renaissance, selon Michel Foucault, voit dans le fou une figure culturelle de la plus haute importance, qu'elle substitue à la mort dans la fonction de mise en question de l'ordre et du sens. Le passage de la Renaissance à l'âge classique se caractérise par le «grand renfermement»: est fondé en 1657 l'Hôpital général - expression du pouvoir royal -, dont les divers bâtiments abriteront indifféremment pauvres, fous et sans-abri. Ainsi des populations entières, jugées hors normes, passeront sous le contrôle administratif de l'État pressé par des facteurs économiques et sociaux. Le «grand renfermement» apporte protection et nourriture aux mendiants, aux chômeurs et aux fous, à condition qu'ils acceptent la contrainte physique et morale de l'internement.

 

Deuxième partie. Après la Révolution française, le scandale éclate: on comprend qu'on a enfermé indifféremment, dans les mêmes lieux, les fous et les criminels. Ce système est alors remplacé par une forme d'internement plus scientifique et humain, où l'on sépare certaines catégories de criminels des fous. La stratégie de guérison consistera à tenir le malade pour responsable de sa maladie; une fois accompli ce processus d'intériorisation, le patient se trouvera guéri - non sans avoir été, au préalable, observé et puni par ses gardiens.

 

Troisième partie. C'est désormais par l'intermédiaire de la personne du médecin que la folie est reconnue comme une aliénation d'un type spécifique, dont l'étude appartient au domaine médical. Freud marquera l'étape suivante dans l'histoire de la raison et de la folie en isolant, en tant qu'objet scientifique, la relation qui s'instaure entre le patient et le médecin, en faisant d'elle la composante essentielle du traitement de la maladie mentale. Foucault clôt son analyse sur des références à une forme fondamentale d'altérité qui se situe hors de portée de la raison et de la science: la «fulguration» de poètes comme Artaud, Hölderlin et Nerval qui ont échappé à ce «gigantesque emprisonnement moral» et entrevu une expérience fondamentale de la déraison qui les situe au-delà de la norme sociale. Altérité qui amorce une contestation radicale de la culture occidentale.

 

Le travail historique amorcé par Foucault dans Histoire de la folie inaugure une thématique de la discontinuité des discours qui modifie la relation de l'historien au passé. Par le choix des thèmes étudiés, Foucault a illustré la nécessité d'une restructuration des priorités en Histoire. La folie, le langage, la médecine, la punition, autant de thèmes marginaux aux yeux des historiens, que Foucault en revanche place au centre de l'enquête historique. Renversement qui impose aux historiens de substituer à une éventuelle «histoire de la folie», l'analyse des discours successifs sur la folie. Illustrant son propos de récits et de faits, Foucault montrera que tout discours sur la folie est, qu'il y ait enfermement ou non, un discours d'exclusion.

 

Cette Histoire de la folie commence ainsi par la description de la mise à l'écart et de l'enfermement des lépreux à l'intérieur d'un vaste réseau de léproseries disséminées aux portes des villes européennes pendant tout le Moyen Age, descriptions imagées qui s'ouvrent toujours par une analyse du regard des autres sur l'exclu: «Les lépreux avaient reçu le châtiment de Dieu, mais en même temps ils constituaient un rappel physique et matériel de la puissance divine et du devoir de charité chrétienne.» Foucault introduit dès ces premières pages les deux thèmes parallèles de l'exclusion géographique et de l'intégration culturelle qui vont structurer l'ensemble du livre. Ainsi la «Nef des fous» enfermait à son bord des malheureux à la recherche de leur raison, «prisonniers au milieu de la plus libre, de la plus ouverte des routes». Le thème du désordre se formule à l'époque de la Renaissance en terme d'excès et d'irrégularité, et non en termes de troubles physiques ou cliniques du fonctionnement.

 

En élaborant ce nouveau contenu culturel - raison et folie à l'âge classique, santé mentale et aliénation à notre époque - et en montrant sa transformation radicale au fil du temps, Foucault se donne l'outil intellectuel nécessaire pour appréhender l'«altérité pure» dont l'analyse est au centre de son projet. Alors qu'au Moyen Age et à la Renaissance se déroule un débat dramatique entre la société, voire l'individu, et la démence, de nos jours ce débat est remplacé par la sérénité d'un savoir qui occulte le vécu de la folie. Désormais l'homme social doit coïncider avec le «sujet de droit», identité rendue possible par la philosophie politique des Lumières; «fou» n'est pas l'individu atteint de maladie par rapport à l'homme «sain», «fou» n'est autre que l'individu «situé au point de rencontre entre le décret social de l'internement et la connaissance juridique qui discerne la capacité des sujets de droit». Tel sera le fondement juridico-social de notre psycho-pathologie.

 

Cependant, pourquoi, depuis la fin du XVIIIe siècle, n'est-il donc plus possible de se maintenir dans la différence de la déraison? C'est en répondant à cette question que l'ouvrage de Foucault intéresse la littérature et en modifie la perception: «La vie de la déraison ne se manifeste plus que dans des oeuvres comme celles de Hölderlin, de Nerval, de Nietzsche ou d'Artaud - indéfiniment irréductibles aux aliénations qui guérissent.» Les oeuvres de ces auteurs impliquent un bouleversement radical: «Désormais et par la médiation de la folie, c'est le monde qui devient coupable (pour la première fois dans le monde occidental) à l'égard de l'oeuvre; le voilà requis par elle, contraint de s'ordonner à son langage, astreint par elle à une tâche de reconnaissance, de réparation.» En s'attachant à ce que l'oeuvre littéraire comporte de «meurtrier et de contraignant», Foucault parvient ainsi à montrer comment la déraison appartient à ce qu'il y a «de plus décisif, pour le monde moderne, en toute oeuvre», et ouvre, par là même, une voie de compréhension nouvelle à la modernité littéraire. C'est pourquoi l'influence de cet ouvrage majeur s'étendit aussi bien aux sphères de la critique littéraire qu'aux domaines de l'Histoire et de la philosophie. Maître d'un style limpide, volontiers lyrique et toujours élégant, sans jamais user d'aphorismes péremptoires, Foucault s'associe à ces quelques rares penseurs qui ont entrevu le travail souterrain de la déraison.

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Automnes des squares et des sociétés.

 

Les bancs ont disparus au profit des autos,

Et  autres  voitures  empestant  le  progrès.

La  pollution  règne  côtoyant  les  regrets,

Envolés  avec  eux  en  faveur  des  motos.

 

La  société  change  ainsi  que  la   mode,

L’irrespect de  jadis est la règle aujourd’hui.

Les jeunes font la loi grâce aux effets induits,

 Par  la  télédiffusion d’agressions commodes.

 

Les amoureux ravis se bécotent au grand jour,

Sans  gêne ni  pudeur se fichent d’être  honnit,

Comme moineaux volages voulant bâtir un nid,

De  paille  éphémère, sans   projet  de  séjour.

 

Honteuses les feuilles rougissent  et tombent,

Sur  le  sol  asphalté  chauve  de  ses  pavés,

Partis  pour  un ailleurs  qu’il fallait  rénover,

Quartier romantique où nichent des colombes.

 

Les   graffitis   gâchent  les  vieux  décors  éteints.

Pour taguer l’art des rues, les bombeurs de la nuit,

Se  glissent en tapinois quand sonnent  les minuits,

Aérosols  en  main,  ils  oeuvrent  jusqu’au  matin.

 

Moderne  la  vie  passe  ses  automnes,

Au rythme des saisons d’un calendrier fou,

Qui lorgne ses dates et joue au risque-tout,

En franchissant les mois  gais ou monotones.

 

Fatigué  le  square  éteint  ses  lumières,

Quand se lève le jour des siècles dépassés,

De  l’inacceptable  qu’il ne  pouvait passer,

Les mœurs et coutumes ont franchis les frontières.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

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En route pour un nouveau carnet de voyage.


Avec cette vidéo, une petite carte postale sur le chemin d’un nouvel itinéraire en aquarelles et croquis rapides...


Si vous ne le savez déjà, je vous laisse deviner où je vous emmène cette fois ?


Ce qui m’impressionne le plus en arrivant, c’est le gigantisme des choses : des immeubles qui se perdent dans le plafond nuageux, des autoroutes aux immenses
lignes droites parcourues par quelques grosses voitures et un grand nombre de camions extraordinaires, rutilants, colorés, énormes, roulant à grande vitesse…


Si vous voulez m’accompagner dans ces nouvelles aventures, si vous pensez savoir où je suis arrivé et suivre au jour le jour mon voyage et mes croquis (en
tout cas chaque fois que je pourrai vous en faire part), c’est le moment de guetter la mise en ligne de mes nouveaux billets ici !

Alors en attendant, je vous dis « à très bientôt » ?

Camions d'amérique

Ils m’impressionnent tellement que c’est le premier des croquis que je fais en arrivant !

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bonsoir à tous et en particulier à toutes les mamans

MAMAN

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis ma mère?

Toutes les mères sont les mêmes, mais celle-ci, c'est la mienne

Des gens, hier, m'ont dit

'Ta maman a vieilli

Et puis elle paraît triste ainsi, toujours en gris'

Mais qu'ont-ils dans les yeux?

Moi j'vois pas ça du tout!

Ma maman elle est gaie!

                 elle est jeune!

                 elle est belle!

'Elle a 67 ans, ses cheveux sont tout blancs'

Moi je les vois bien noirs!

Quand je pense à maman, 

Je la vois sous le soleil,

Riante, les bras ouverts,

Elle porte sa robe bleu ciel qui lui sied à ravir,

Je vois son frais foulard à ramages bleus et or

Vrai, c'est toujours l'été lorsque je pense à elle

'Elle a beaucoup souffert

Et a toujours fait face,

Mais elle est fatiguée'

Mais maman c'est un roc

Elle est donc éternelle!

Sa bonté a toujours mis en fuite le malin

Ma maman est sereine

'Elle doit se reposer,

Ne peux-tu donc l'aider?'

J'aimerais la soulager..

                                   Maman, pour moi tu as trente ans

                                   Et moi je suis toujours ton tout petit enfant

                                   C'est ma façon à moi d'aimer tes cheveux blancs

                                   M'aimerais-tu autant si j'étais autrement?

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MON NOUVEAU SITE

Bonjour,
 
Je viens de créer et de mettre en ligne mon nouveau site concernant exclusivement mes PORTRAITS SUR COMMANDE, dont voici les liens :
 
 
Je vous invite à le visiter, le parcourir et même à y inscrire un commentaire dans le livre d'or pour y laisser vos impressions, vos suggestions ou bien vos critiques concernant le site lui-même ou mon travail.
 
N'hésitez pas à faire suivre ce lien à tous vos contacts, certains pouvant être intéressés pour la réalisation d'un portrait.
Je vous en remercie à l'avance.
Bonne visite et bonne journée.
Cordialement.
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ALLIANCE

ALLIANCE  

IL n'était plus question de temps

plus question d'espace

il n'était plus question de rien.

Le temps que j'écrivais

les ailes me poussaient

et je devenais immense.

 

Une joie indicible m'emplissait

Je  me nourrissais des mots

comme d'autres se repaissent

d'un met savoureux et rare.

 

S'entrouvrait alors devant moi un univers infini

un univers rond, plein et chaud comme le lait d'une mère.

L'ivresse me gagnait peu à peu

tout devenait possible.

Mon âme saoule de bonheur

sentait la vie battre en son cœur.

Je n'étais plus ce pauvre hère

marchant au hasard,  j'appartenais en ces heures

à un tout autre monde

des ailes invisibles m'avait transportée

dans le ciel des géants.

 

Nid âme (2001)

 

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administrateur théâtres

  J comme... Justice, J comme Jaar (Alfredo):

    Dès le 9 octobre 2012            La nouvelle expo à L’ING : ALFREDO JAAR, photographe chilien:

                               Titre : « Let There Be Light » « Que JUSTICE soit faite ! » 


  dans le cadre du
Projet d’art contemporain international Newtopia - The State of Human Rights, Malines.

Un  travail artistique sur la problématique des droits de l’homme

L’Espace culturel ING a le plaisir de présenter une exposition entièrement dédiée aux   œuvres d’Alfredo Jaar, artiste   chilien de renommée internationale établi à New York. Ce projet satellite   fait partie intégrante de Newtopia. L’état des droits de l’homme, une exposition collective d’envergure internationale qui se tiendra prochainement  à Malines(ING en est le  principal sponsor).


  Viscéralement concerné par la question des droits de l’homme, Jaar a réalisé tout   au long de ses trente ans de carrière des œuvres textuelles, photographiques   et filmiques ainsi que des installations s’articulant autour des conflits armés, politiques et sociaux qui ébranlent la planète. Sans relâche, il y explore les relations Nord-Sud et y dissèque avec un œil critique la façon dont ces événements sont relayés, présentés et commentés dans la presse internationale. Le travail de Jaar s’intéresse aux actualités internationales et  en particulier aux violations des droits de l’homme, aux exclusions sociales et aux inégalités économiques. Il attire l’attention du public sur une multitude de sujets comme le génocide rwandais, les exactions de la junte militaire chilienne sous l’œil complice des Américains, les mines d’or au Brésil, la pollution au Nigeria, les questions liées à la frontière entre le   Mexique et les États-Unis et les conséquences du néolibéralisme.

La violence dans les medias: une consommation passive dénoncée

En déconstruisant les images de violence et d’atrocités jetées en pâture par les   médias, Alfredo Jaar dénonce à mots couverts la politique de l’image et remet en question la consommation passive de cette imagerie. À l’heure où ces images sont devenues d’une banalité affligeante et interchangeables, les œuvres de Jaar soulèvent notamment la question de savoir si cette sursaturation d’images médiatiques de guerre et de violence n’engendre pas l’indifférence et, dans ce cas, comment y remédier. Autrement dit, elles posent la question complexe de l’empathie et de l’affect, de l’engagement et de la responsabilité individuelle, ainsi que de la réhabilitation de ces valeurs.    12272837294?profile=original                                                                  

Focus sur le continent africain

L’exposition  fait un gros plan sur le continent africain à travers des œuvres qui documentent les drames dont des pays comme l’Angola, le Soudan et l’Afrique du Sud ont été et sont toujours le théâtre. Mais le visiteur y découvre aussi et surtout une série d’installations photographiques faisant partie du Rwanda Project (1994-2000), un projet à long terme exemplaire dans lequel Jaar a tenté de mettre en évidence l’absurdité et les conséquences d’une   extermination (le troisième plus grand génocide du XXe siècle) qui a coûté la vie à plus d’un million de Tutsis en 1994.

Au cœur de ce projet se pose la question éthique de la représentation de la violence, de la souffrance et de la douleur, et notamment du rôle controversé de la photographie dans ce domaine. Comment peut-on documenter dans les limites de la décence des exécutions de masse à travers des images ? Comment peut-on documenter la souffrance sans verser dans le voyeurisme et la spectacularisation ? Comment  peut-on encore engendrer l’empathie dans un monde saturé d’images de violence ? Quelle est la responsabilité du photographe dans ce contexte? Voici quelques-unes des questions qui viennent à l’esprit à la vue des œuvres magistrales de Jaar qui brillent par leur subtilité et par le respect dont leur auteur témoigne à l’égard de ses sujets.

Personnage attachant, Alfredo Jaar cite E.M.Cioran en anglais:  

“I am simultaneously happy and unhappy, exalted and depressed, overcome by pleasure and  despair of contradictory harmonies” et se déclare "pessimiste dans l'âme par rigueur intellectuelle" et "optimiste par  la volonté de changer le monde"  ...et les médias? Ses oeuvres montrent l'imperceptible humanité qui transparaît derrière la  vision cruelle de la  réalité.

Et Comme Jean-Luc Godard, Alfredo Jaar professe que " tout art est politique, le reste... décoration."

L'exposition peut sembler minimaliste. Certes, mais ô combien chargée de sens. C'est une qualité. Les installations sont percutantes. Un livret du visiteur, magnifiquement relié, est offert à chaque visiteur, afin de l'éclairer sur la genèse de l'oeuvre. Il lui permettra en outre  de garder une trace, une lumière,  qui,  invitée chez soi, sera  comme veilleuse  de justice et d'humanité.

  

http://www.alfredojaar.net/index1.html  

                                                                             

 

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Un petit éclairage sur Georges Rouault (cf. vidéo Albert Roussel illustré par Rouault que vous êtes nombreux a avoir appréciée, ce qui m'a beaucoup touché). N'étant point expert c'est surtout l'occasion d'ajouter quelques illustrations.

Rouault (1871-1958) fut d'abord verrier-restaurateur de vitraux anciens, d'où certainement sa propension à bien cerner ses personnages, leur donnant toute leur forte expressivité. Très religieux,

12272834499?profile=originalSainte Véronique (Notre-Dame-de-Toute-Grâce, Passy, Haute Savoie)

12272835260?profile=originalFlagellation (Passy)

il eut néanmoins pour sujet de prédilection des créatures marginalisées, prostituées notamment sur lesquelles il porte un regard plein de compassion, sans jugement.

12272835497?profile=originalEt il n'a pas ouvert la bouche (Passy)

En cela il assure la liaison entre le fauvisme, les maîtres de la couleur pure (Matisse, Vlaminck, Derain...) et l'expressionnisme allemand, chargé de symbolisme (Kirchner, Nolde, Berckmann...), fortement teinté de pessimisme.

   Si l'on dit de Kees van Dongen (Cornelis Théodorus Marie van Dongen, 1877-1968, dit), qu'il fut un fauve aux griffes rognées (Emil Nolde avait prévenu : "Les oeuvres inoffensives ont rarement une grande valeur", 1907), un mondain (son comportement pendant la seconde guerre mondiale fut également douteux), il reste néanmoins un grand orchestrateur de couleurs, jouant de lumière comme un projectionniste.

12272835888?profile=originalKees van Dongen : Femme au chapeau vert (1907)

C'est certainement pour cela qu'il fut si prisé des célébrités de son temps.

12272836276?profile=originalKees van Dongen : Lucie et son danseur (1911, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg)

   Inutile de présenter Henri Matisse (1869-1954), sans controverse le maître absolu de la couleur sauvage, le précurseur au parcours exemplaire. Et sa palette reste sa meilleure carte de visite.

12272836880?profile=originalHenri Matisse : Nu (noir et or), 1908 (musée de L'Ermitage, Saint-Pétersbourg)

Pour terminer :

12272837074?profile=originalBouquet (Georges Rouault)

A vous tous,

Amitiés.

Michel Lansardière

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Une mer d'encre,

Écrire,

Rien de bien extraordinaire,

un soleil bleu ou vert,

une flambée de lumière,

dans nos yeux, nos corps

et puis nos cœurs ;

une fenêtre sur le monde

grande ouverte,

bleu-mer,

partout où l’on respire ;

écrire, s’étendre,

prendre le large,

bien au delà  des feuilles, des cahiers ;

ces quais immaculés, déchirants,

où tout commence,

et rien jamais ne se termine ;

un bras de mer, pour toucher l’infini,

l’embouchure de soi,

l’authentique naissance.

Ma vie.

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