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L'art du roman selon Milan Kundera

12272756878?profile=originalLe romancier Milan Kundera a regroupé dans "L'art du roman" (1986) sept textes qui développent la "vision implicite de l'histoire du roman" contenue dans sa propre oeuvre romanesque. A travers les auteurs qui l'ont le plus marqué, de Cervantès à Kafka, il dégage l'esprit de la tradition dans laquelle il s'inscrit. "Esprit de complexité", parce que le romancier explore les possibilités de l'existence dans un monde divers, ambigu, où tout n'est que doute, relativité et interrogation. "Esprit de continuité", parce que "chaque oeuvre contient toute expérience antérieure du roman".

Esprit menacé dans notre monde actuel, où le "prêt-à-penser" conditionne l'essentiel de la production livresque. C'est pourquoi l'art du roman actuel doit se penser à contre-courant de notre modernité.

 

Une histoire du roman européen.


L'essai de Kundera se fonde sur la notion de "roman européen", ce qui implique une continuité historique du genre à l'échelle "européenne" (étendue aux Amériques).

Cette histoire du roman européen porte en elle l'esprit des aventures européennes depuis l'avènement des Temps modernes. Cervantès, avec "Don Quichotte", inaugure cette "sagesse de l' incertitude". Une fois envolées les valeurs de la Chevalerie européenne, s'ouvrent les grands espaces fictionnels de l' errance et du doute qu'explore le roman picaresque avec les oeuvres de Rabelais ou "Jacques le fataliste" de Diderot. Au XIXe siècle, l'espace romanesque se borne à la reproduction du réel et le héros balzacien inscrit son aventure dans l'Histoire. Avec Flaubert, le champ se réduit à la quotidienneté: seul subsiste "l'infini de l'âme", du rêve individuel, ou des profondeurs psychologiques proustiennes. Ce dernier espace se trouve anéanti avec le héros de Kafka, dépossédé de sa vie privée, englué dans la matérialité inextricable et dérisoire de sa situation.

Du point de vue de Kundera, l'histoire du roman européen se déploie dans l'histoire de l'Europe, qu'elle interroge. De la crise des valeurs des Temps modernes (Cervantes) à la négation de l'espace privé qui caractérise le totalitarisme (Kafka), le roman a exploré, via ses personnages, les possibilités de la conscience européenne.

Aujourd'hui, cette conscience pourrait bien se trouver engluée dans les "paradoxes terminaux" qu'ont mis en lumière les romanciers d'Europe centrale de la première moitié du XXe siècle (Kafka, Broch, Musil, Gombrowicz): crise du sens de l'histoire, de la conscience morale, de la notion d'individu social. Ces "paradoxes terminaux" constituent l'arrière-plan de l'univers romanesque de Kundera. Constituent-ils l'horizon indépassable du roman?

 

L'avenir du roman?


En fait, d'autres voies romanesques que celle de l'exploration sociale ont depuis longtemps été ouvertes: voie "ludique", par le jeu avec le lecteur, façon Sterne ou Diderot; voie "onirique", dans la transfiguration épique du réel comme chez Kafka; voie "gnoséologique", tentative d'un roman comme "suprême synthèse intellectuelle" avec Broch et Musil; voie historienne, roman de la mémoire collective, chez Aragon et Fuentes.

"La femme du roman est liberté quasi illimitée. Le roman durant son histoire n'en a pas profité. Il a manqué cette liberté. Il a laissé beaucoup de possibilités formelles inexploitées."

L'histoire du roman les exploitera peut-être.

En fait, les deux dangers que rencontre aujourd'hui le roman sont liés à deux formes de la modernité: le totalitarisme et le "kitsch". Totalitarisme politique, bien sûr, qui détruit effectivement les romans "subversifs" (Kafka a été censuré dans tous les pays totalitaires). Mais aussi intellectuel: celui d'une critique qui réduit les oeuvres d'art à leur interprétation et qui décrète que le roman est mort.

L'autre danger se nomme le "kitsch", cette attitude du public définie comme "le besoin de se regarder dans le miroir du mensonge embellissant et de s'y reconnaître avec une satisfaction émue". Les écrivains avides de renom (les "graphomanes" entretiennent l'attitude "kitsch" en présentant aux lecteurs un monde dépourvu de complexité, qui flatte un imaginaire "romantique" relayé par les médias.

 

L'esprit du roman.


"L'esprit du roman est l'esprit de complexité. Chaque roman dit au lecteur: "Les choses sont plus compliquées que tu ne le penses." Cette définition a de multiples implications.

D'abord, le monde du roman est fondamentalement ambigu, multiple, paradoxal. Le romancier ne cherche pas à imiter la "réalité", mais à explorer "l'existence", définie comme "le champ des possibilités humaines, tout ce que l'homme peut devenir, tout ce dont il est capable". Il n'est donc pas sociologue, ni historien.

Ni philosophe: car le philosophe propose une pensée cohérente, là où le romancier fait seulement parler des personnages, dont les discours, les attitudes le dépassent. Dépassé par la complexité des choses humaines, il ne peut que "porter l'écho du rire de Dieu" devant les vains efforts de l'homme pour les comprendre, pour se comprendre.

Cette "sagesse du roman" possède de ce fait une portée plus globale que les productions intellectuelles héritées de la "division du travail" (philosophiques, sociologiques, historiques): "Le roman connaît l' inconscient avant Freud, la lutte des classes avant Marx", et il est en même temps "un des derniers postes où l'homme peut encore garder des rapports avec la vie dans son ensemble." C'est cette autonomie souveraine par rapport au réel et aux systèmes de pensée qui lui donne souvent, comme chez Kafka, sa force prophétique.

Toutes ces considérations amènent Kundera à formuler un "art du roman", qui est une théorisation de sa pratique propre, mais dont plusieurs aspects peuvent éclairer le roman moderne en général.

Ainsi, la composition romanesque est présentée comme une orchestration de "mots-thèmes", dont l'oeuvre s'évertue à donner la "définition fuyante" (par exemple, chez Kundera lui-même: "Destin, Frontière, Jeunesse, Légèreté, Lyrisme, Trahir"). Les personnages y sont conçus non pas comme des êtres réalistes, mais comme des "egos expérimentaux", des consciences possibles qui parlent et agissent. L'intrigue est "vaudevillesque", en ce sens qu'elle échappe à la vraisemblance pour mieux servir le projet exploratoire de l'oeuvre. Cet art se double d'une éthique. L'auteur doit s'effacer derrière son oeuvre et ne laisser à la postérité que ses oeuvres achevées: ni brouillons, ni esquisses, ni rien qui serve à l'établissement d'éditions critiques. Tel se présente l'idéal du romancier pour Kundera. Car "les grands romans sont toujours un peu plus intelligents que leurs auteurs. Les romanciers qui sont plus intelligents que leurs oeuvres devrient changer de métier".

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administrateur théâtres

Cinéma: Le dernier Woody Allen

12272755286?profile=original« This is unbelievable… » Dans ce film, Toute la féerie d’un « Américain à Paris » envahit d’un coup notre esprit, sans la musique de Guershwin bien sûr, mais rien qu’avec les images et les souvenirs littéraires. Un tour de magie du réalisateur. Et oui, comme le protagoniste Gil, qui a 30 ans -  non 42 comme l’acteur, non 75 comme le réalisateur - on se laisse prendre à la rêverie et à la séduction de la ville comme un hareng dans un filet. Foin des responsabilités d’un couple à bâtir dans les turbulences de la vie moderne et les exigences autoritaires d’une future épouse! A la première apparition de la voiture mythique  de Gatsby le Magnifique sur le coup de minuit, on a compris qu’on allait faire un extraordinaire voyage dans le temps et dans la culture de toute l’avant-garde  artistique des années 20. Et on se laisse glisser dans cette comédie avec bonheur à la rencontre des plus grands : Zelda, Scott Fitzgerald, Hemingway, Dali, Picasso rassemblés chez Gertrude Stein. « Rose is a rose is a rose is a rose. » Quand survient le retour de la Belle Epoque, c’est aussi un plaisir exquis  de revoir les fiacres, les crinolines,  la gaité parisienne, Degas, Toulouse Lautrec…. Woody Allen en fait certes un peu  trop quand on recule jusqu’au siècle des lumières… mais heureusement cette séquence est fort courte. Point besoin d’insister, on aurait pus s’en passer.Cela tue un peu la magie pour des européens. Mais il faut bien revenir sur terre. Et rien ne vaut une promenade sous la pluie, à minuit, sur le pont Alexandre  entre amoureux. Les dialogues sont merveilleux, surtout si vous percevez le velouté de la langue anglo-saxonne, les intonations particulières, l’humour des mots. La sonorité même du titre du film!  Un délice de tonalités  tantôt amoureuses, tantôt sarcastiques. Elle: « You’re in love with a fantasy » Lui: « I’m in love with you ! ». L’intonation particulière de « pedantic » restera dans les mémoires pour qualifier Paul, cet américain « pseudo-intellectual » qui a su éblouir sa future femme! Le couple des parents de la future épousée est croqué de façon exemplaire.

Mais ce film est en premier lieu bien sûr, une ode extraordinaire à la Ville-Lumière. Les images sont extraordinaires, depuis les effets presque sépia jusqu’aux prise de vues dramatiques, on ne peut qu’être ravis.  Poser les yeux sur ces lieux et une chose qui éblouit et qui apaise,  qui fait rêver et nourrit l’émotion.

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L’âge d’or. A toutes les générations, il y a cette nostalgie bien compréhensible du passé. La peur du présent iconoclaste en est la cause…  Et quoi de plus merveilleux que de flotter dans ce qui surnage du passé, le plus beau : la fleur de sel quand on ne cesse de rêver d’une autre vie que la sienne? Cette fleur devient à son tour, germe de création pour le jeune auteur désemparé. De quoi s’enivrer.

L’angoisse de la page blanche du jeune auteur ?  Qu’il reste à Paris et Paris fera le reste… ou la jeune libraire de 20 ans!

Années 20 disiez-vous?

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Toutes les interprétations des acteurs sont ciselées, justes, vivantes, même pour les fantômes d’artistes. On ressort de ce film, ré-initié et  nimbé  de plaisir artistique.

 

 


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administrateur théâtres

UNE FAÇON ORIGINALE DE SENSIBILISER ET CHARMER UN PUBLIC NOUVEAU

À LA MAGIE DE L'OPÉRA.

 12272753092?profile=originallace au chef-d’œuvre de Gounod, ROMEO ET JULIETTE, inspiré par l’œuvre de William Shakespeare. Le spectacle, conjugué à la féerie lumineuse, à la magie du plein air et à la beauté de notre patrimoine, en fera un événement culturel estival à ne pas manquer.

 

Cela se passe au château de La Hulpe, perle du patrimoine architectural de la Province du Brabant Wallon. Il se dresse avec tenue et fierté dans son écrin de verdure. Facile d’accès et synonyme de prestige. Ce vaste domaine situé à la périphérie bruxelloise constitue un décor de toute beauté pour la présentation d'un opéra, mettant à son service sa dimension esthétique et son passé musical.

 

Note d’intention:

Roméo et Juliette nous interpellent par-delà la tombe et nous sommes tenus de choisir notre camp: celui de l'amour ou bien celui de tous les Capulet et Montaigu de la terre?

Si l'opéra de Gounod adoucit quelque peu la dureté de la tragédie de Shakespeare, il en concentre l'action sur les personnages principaux, et sa musique, par l'éclat de ses harmonies comme par la pureté délicate de ses mélodies, amplifie notre sensation du drame. Elle l'annonce, puis le masque sous le chatoiement du bal, les rythmes enjoués de la danse, puis le découvre subitement comme le poignard qui surgit de son fourreau, porteur de mort. Elle frappe alors au coeur de l'histoire, nous serre la gorge et ne nous lâche plus. Et sans cesse nous serons secoués, ballotés par elle entre l'espoir et l'émotion, entre l'amour et la violence, entre la vie et la mort. Cette dualité se retrouve dans la scénographie. A droite, un espace plein, entouré de quelques marches et de colonnades élégantes, comme une aile de palais italien surmontée d'une terrasse, ou du mythique balcon de Juliette. Cet espace abrite, accueille l'orchestre, la musique, la fête, la vie. A gauche, le même espace, mais vide, cerné de colonnes tronquées, comme la vie trop courte de nos deux jeunes héros. Au centre de cet espace, un catafalque de granit noir. Il n'est pas nécessaire d'expliquer la suite ni le sens… Devant et sur la gauche: la grille d'un enclos étroit de cimetière où frère Laurent, confident et acteur malgré lui de la tragédie, viendra se recueillir. Derrière, au fond: la façade d'un monument imposant. C'est la demeure de la famille de Juliette, ces Capulet dont les racines et les traditions remontent à plusieurs siècles. Cette façade nous le dit, nous l'affirme, par son histoire, par son style et par sa masse. Car la haine peut avoir le visage et le poids de la plus parfaite respectabilité.

Le décor est planté, le drame va se jouer. Mais dans quels costumes? Nous voulions délibérément ne nous référer à aucune situation moderne, car les exemples sont trop nombreux, et cette histoire se suffit à elle même… L'illustrer aurait été la réduire à une anecdote temporelle et locale. Le temps sera donc légendaire, entre Vérone et Londres, entre le conte populaire et Shakespeare.

Voilà, nos amants vont bientôt rentrer en scène, et s'ils meurent à la fin de la nuit, ils sont comme le phénix, ils renaîtront chaque soir à nouveau, pour les siècles des siècles.

 

Note personnelle : 

 Nous sommes revenus enchanté de ce spectacle , il va de soi ! Mais aussi un peu déçus que le public, pressé par l’anticipation d’une longue marche nocturne vers les parkings, ait écourté ses applaudissements.  Nous aurions aimé plus de respect pour une palette d'artistes hors du commun. L’orchestres a plié bagage, vite fait, instrument sous le bras,  sans tambour ni trompettes et  tout le monde s’est évaporé comme si il y avait le feu au lac !

 

Et pourtant, les artistes étaient pétris d’émotion, les voix magnifiques,  les paroles des mélodies, harmonieuses, souples et lestées avec bonheur dans l’écrin de la musique, les costumes  étincelants et la mise en scène fabuleuse. Point d’artifices, juste le perron du château et une grande terrasse surplombant le kiosque à arcades où officiait le magnifique orchestre. Les chœurs mixtes résonnaient dans tout le parc: le bonheur encore.

 Nous avons particulièrement aimé bien sûr cette dévotion  totale à l’amour  qui imprégnait la scène du mariage secret, la voix d’outre-tombe du frère Laurent, le long voile blanc qui unit les amoureux de part et d’autre du balcon,  le duel mortel …jusqu’à la phrase assassine, témoignage percutant de la folie des hommes, et  proférée devant un public horrifié et confondu. Cette phrase  infâmante  jure  par ses grands dieux de ne  jamais faire la paix.  Dont acte. Une image d’une humanité violente, orgueilleuse  et présomptueuse.

On a particulièrement aimé chez Gounod le rôle du Duc, qui veut s’élever au-dessus de cette spirale de violence et qui impose de sa voix formidable le respect des lois  afin de faire cesser les hostilités sanglantes. Très touchante aussi, cette scène où les amoureux se confient à la grâce de Dieu alors qu’ils vont mourir. Impressionnant l’ensemble des acteurs massés autour de la tombe des amoureux,  tous enfermés dans de longues  capes de bure noire, et à la fin, obligés à la fin de lever leur sinistre masque blanc. De la toute belle ouvrage.

 

 

 

 

 

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INFOS & BILLETTERIE   070 / 222 007 ou www.070.be

PRIX  : 25 – 30 – 35 VIP (parking, welcome pack VIP et programme) : 60

 

Château du Cercle de Wallonie à Namur, les 25 et 26 août à 21 h

Château de et à La Hulpe du 31 août au 5 septembre à 21 h

Château d’Ooidonk les 8, 9 et 10 septembre à 21 h                                         

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DIS-MOI



DIS- MOI


1°    Qu'est-ce une poésie ?

C'est :
Une chorégraphie
De l'âme
Une profonde douleur
Au cœur

2°  Une poésie ?

C'est :
Laisser le verbe
En pointillé
Mais, c'est aussi :
Parler à tort et à cris !
Sans ligne directrice
Cent lignes de confusion
Parler sur tous les tons
Chercher la clé des mots
        FA  SOL  UT
Deux mots
A l'endroit
Deux mots
Allant vers.
Les mots se paient
au centuple

3°  Une poésie ?

C'est insinuer, s'insinuer
Avec des mots passe-passe
Des phrases qui, s'entrelacent
Et,  des expressions inusitées
Propositions. Subordonnées.
Subodorées !

4°  Une poésie ?

C'est :
Embarquer  sur le DELIRE
CINGLER  au large
Passer les    « garde-fous »
Couper les brise-larmes !

5°  Une  poésie ?

C'est :
L'IMMERSION D'UNE RAISON



a.  Colon  








 

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Un regain d'énergie

 

 

Quand je fais une pause, mon corps est au repos;

Mais, généralement, ma pensée, aussitôt,

Se met à bavarder, constate, me questionne.

Ma mémoire s’activant, plus d’une fois m’étonne.

 

Je me saisis, alors, d’une page accueillante.

Ma pensée ralentit et se fait hésitante;

Les mots à employer doivent être filtrés.

Je veux la vérité et non plus l’à peu près.

 

Soudain, en cet instant, mes sens aussi s’activent.

Un bruit ou la lumière, qui est devenue vive.

M’égayent à nouveau les fabuleux dessins

Plaqués sur le tapis, certains murs, les coussins.

 

La poésie planant, le souffle de la vie

Me ramène à l’espoir, me redonne l’envie

De sortir de l’ennui, de la passivité.

Sans m’en apercevoir, je me mets à chanter.

 

2 septembre 2011

 

 

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De la Correspondance de Voltaire

12272753274?profile=originalQuelques lettres de Voltaire furent publiées de son vivant et sans son assentiment. Ces éditeurs peu scrupuleux flairaient une bonne affaire commerciale, mais pressentaient aussi que ces textes à usage privé resteraient des documents fascinants sur l'homme et sur son temps. Voltaire n'est pas un auteur épistolaire fignolant ses missives pour la postérité. C'est un épistolier dont les qualités sont telles que sa correspondance écrite au jour le jour, et souvent sans apprêt, est une de ses oeuvres les plus attachantes.

 

L'histoire de sa publication est marquée par quelques grands maîtres d'oeuvre. Le corpus s'est accru prodigieusement, et sans doute s'accroîtra-t-il encore au gré des découvertes des érudits. La dernière édition, celle de Théodore Besterman pour les Oeuvres complètes de Voltaire, publiée à Genève, puis à Oxford, comprend quatre fois plus de textes que la première édition posthume, celle de Kehl, dirigée par Beaumarchais (1783-1789) et deux fois plus que celle de Moland (1877-1883). Progrès quantitatif, mais aussi qualitatif. Les premiers éditeurs furent soumis à un certain nombre de pressions, comme le démontre par exemple l'examen de la correspondance avec Frédéric II, roi de Prusse. De nos jours, des approches scientifiques sont possibles. Nos exigences en la matière sont plus contraignantes, d'où le travail immense qui a été accompli: recherche et étude des manuscrits, dépouillement de publications anciennes, relevé de variantes, propositions de datation, annotation. Et il reste beaucoup à faire.

 

L'édition Besterman comprend 21 221 lettres, dont plus de 15 000 de Voltaire. Depuis 1977, date de son dernier volume, d'autres textes ont été exhumés. Elle s'ouvre sur un billet signé des deux fils Arouet, Armand et "Zozo" (François Marie) du 21 décembre 1704. Les premières lettres de Voltaire datent de 1711. Ce jeune homme sait déjà conter avec humour lorsqu'il rapporte les événements du collège à un ami. Voltaire dicte son dernier billet quatre jours avant sa mort le 26 mai 1778. Il a appris la réhabilitation de Lally-Tollendal et il trouve la force de dire au fils de celui-ci qu'il "mourra content". Ces milliers de lettres adressées à 1 837 destinataires (rois, prélats, banquiers, acteurs, amis, hommes de lettres et imprimeurs) pendant plus de soixante-cinq ans résistent à toute tentative de classification. Certains correspondants sont épisodiques; avec d'autres, le dialogue s'étend sur des années.

 

On remarquera que la correspondance s'accroît au fil des ans: un volume pour les années de jeunesse jusqu'en 1729, un volume pour deux ans à partir de 1730, puis un volume ou un volume et demi par an à partir de 1738. Cette activité épistolaire ne se ralentit pas avec l'âge. En 1777, Voltaire écrit 655 lettres, il a 83 ans. Et pourtant, que de lacunes! Un billet de Mme du Châtelet et quelques lignes de Voltaire subsistent seulement de sa correspondance avec la "divine Émilie", sans doute détruite par M. du Châtelet. Le comte d'Argental a conservé plus de 1 200 lettres de Voltaire, mais ce dernier seulement 41 lettres de son ami. Des 200 lettres que Voltaire écrivit de Prusse à sa nièce, Mme Denis, il ne nous est parvenu que quelques-unes. La quarantaine de textes qu'avait révélés l'édition de Kehl sont dus à une supercherie: on a démontré qu'ils avaient été récrits en 1754, et qu'ils constituaient une sorte de roman par lettres où Voltaire réglait ses comptes avec Frédéric II. Plus simplement, il suffit de lire la correspondance de Voltaire sur quelques mois pour mettre en évidence de nombreuses pertes. Il fait allusion à des textes qu'il a écrits et qui n'ont pas été retrouvés; il répond à des lettres que nous ne connaissons pas. Ce corpus énorme n'est donc encore qu'une partie de la correspondance de Voltaire.

 

Par-delà la diversité exceptionnelle des textes s'impose la qualité d'une présence. Chaque lettre s'inscrit dans un réseau de circonstances précises (destinataire, question traitée, date). Mais du plus court billet griffonné à la hâte à la missive la plus élaborée, mêlant parfois vers et prose, du texte à usage strictement privé à celui qui sera divulgué, Voltaire s'implique, à la fois spontané et calculateur. L'écriture vibre de toute son ardeur de vivre, de son besoin de communication, de ses curiosités. Par son ampleur, par la longévité de son auteur, par le rôle que celui-ci tient dans la république des Lettres, cette Correspondance est une voie d'accès privilégiée à la connaissance du XVIIIe siècle.

 

On pénètre dans les coulisses des théâtres (rivalités d'acteurs et d'auteurs, réactions du public), dans les salons à la mode, dans les cercles littéraires. On suit Voltaire à la cour de France, lorsqu'il est devenu "baladin des rois", assez mal vu du maître de céans, surtout à celle de Prusse où le chambellan adulé fait place à un trublion persécuté par son "Salomon du Nord". On le voit s'agiter dans l'ombre, offrir ses services en matière de diplomatie secrète. On suit pas à pas la chronique du temps où s'inscrivent les faits marquants de la politique intérieure et extérieure des États européens, mais aussi des modes de vie et de penser, des faits divers, mille et un détails du quotidien. Voici mis au jour les circuits des idées, le jeu des institutions; voici prises sur le vif la vie parisienne dont cet exilé de la capitale se languit, la vie à l'étranger (Angleterre, Prusse, Suisse), la vie provinciale en Alsace ou à Ferney. Rien de synthétique, mais une suite d'instantanés et de multiples variations.

 

Chaque époque est dominée par les préoccupations du moment, qu'il s'agisse d'une édition, d'une tragédie, de démarches personnelles, d'événements comme l'établissement aux Délices, puis à Ferney, de préoccupations scientifiques, historiques ou philosophiques suivant les travaux en cours. Dans cette existence tumultueuse, les affaires s'enchaînent sans répit: luttes contre Maupertuis, La Beaumelle ou Lefranc de Pompignan, campagnes d'opinion en faveur des Calas, des Sirven, de Gaillard d'Étallonde rescapé du drame d' Abbeville (voir le Cri du sang innocent). Le même thème est traité suivant des optiques différentes; le ton varie, s'adapte à chacun, prend en compte ses intérêts, reflète la place que chaque correspondant occupe dans la pensée de Voltaire. Au fil des mois, voici des lettres de direction adressées aux "frères" engagés dans la lutte contre l'Infâme, des discussions sans fin sur tel détail de mise en scène avec d'Argental chargé du "tripot", des réflexions à l'usage de Mme du Deffand, aveugle et désabusée, des demandes d'information auprès d'un historien comme le président Hénault, des commandes urgentes, Mme Denis ayant besoin de mille et une bagatelles, des remontrances aux imprimeurs, des billets aux banquiers, des tours d'horizon politiques et philosophiques avec le disciple admiré, haï et secrètement chéri, Frédéric II, des conseils à La Harpe ou Marmontel, des remarques sur la Providence dépêchées aux pasteurs suisses. Aucune de ces lettres n'est sans objet. Voltaire s'est astreint à ne jamais écrire pour écrire, ce serait "mâcher à vide". De là une correspondance d'homme d'action, ce qui n'implique nullement que la sensibilité en soit absente. Mais elle s'exprime de manière détournée, se masque d'humour, cultive surtout les joies de l'amitié, se complaît dans des jeux ou des coquetteries ou se déchaîne en violences verbales contre les bêtes noires de l'auteur. L'essentiel reste la tâche à accomplir, le message à diffuser. Ces lettres mettent en contact avec une personnalité hors de pair, révélée dans ses multiples facettes, qui réagit de manière vigoureuse et qui sait plaire. Elles procurent aussi tous les plaisirs d'une oeuvre qui jaillit de la vie. Une pratique de l'écriture où l'art est devenu pour Voltaire une seconde nature fait que l'on se trouve devant une réalité littéraire très différente du simple document. Chaque texte mérite d'être décrypté: Voltaire vaut d'être connu dans ses vérités successives, apprécié pour son usage souverain de la langue, et peut-être est-ce à travers la "lentille déformante" de la lettre qu'on peut le mieux le saisir. Il reste sans doute l'un des maîtres du dialogue des absents.

 

 

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administrateur théâtres

Imagine Paradise  Klara festival

OFFICIAL OPENING CONCERT

 Jeudi 1er septembre 2011 (festival > 16 septembre)

 

IN SEARCH of HEAVEN12272753888?profile=original

FRANCOIS-XAVIER ROTH (chef d’orchestre)
LES SIECLES (orchestre)
LA MAITRISE DE CAEN (chœur de 22 garçons)

Bozar, Salle Henry Le Bœuf

On a déjà pu voir François-Xavier Roth à la tête de l'Orchestre philharmonique de Liège Wallonie-Bruxelles mais aussi avec le London Symphony Orchestra et l'Ensemble Inter Contemporain. Pour la saison 2011-2012, il officiera comme Chefdirigent du SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg.

Le répertoire de ce jeune chef s'étend de la musique du 17e siècle aux créations contemporaines, du répertoire symphonique ou lyrique à la musique d'ensemble. Il a ainsi créé en 2003 Les Siècles, un orchestre  de jeunes musiciens qui joue tant sur instruments anciens que modernes et cela au sein d'un même concert et qui surtout refuse de se laisser enfermer dans un genre : ni "baroque", ni "classique", ni "romantique", ni "contemporain", mais un peu tout cela à la fois.

L’Orchestre Les Siècles dirigé par le Chef François-Xavier Roth  a ouvert hier soir le festival Klara aux Beaux-Arts de Bruxelles avec un programme de choix :

 

FRANZ LISZT Eine Symphonie zu Dantes Divina Commedia, s. 109
ANTONÍN DVORAK Symphony no. 9 in e, op. 95 “From The New World”

 

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Note d’intention: Un jeune orchestre jouant sur instruments historiques, un chef débordant d’énergie, deux symphonies emblématiques du XIXe siècle, l’une méconnue, l’autre adorée du grand public, autant d’éléments inscrits chacun dans le thème du Paradis, non pas perdu mais enfin trouvé. Franz Liszt représente à lui seul une des personnalités les plus riches et les plus généreuses du XIXe siècle, poursuivant dans son soutien à la Nouvelle Musique un idéal éthique et spirituel autant qu’artistique; ses liens avec l’œuvre poétique de Dante s’inscrivent dans cette recherche. Écrite pour grand orchestre avec chœur, la Dante Symphonie comprend trois mouvements: Inferno, Purgatorio et Magnificat, trois des étapes menant au septième ciel. Autant Liszt aborde le thème de l’utopie par de savants détours, autant Antonín Dvořák le saisit à bras le corps ! « Un appel pur, une sorte de sonnerie de rassemblement, qui par son rythme syncopé instaure un esprit de danse et d’optimisme » (Michel Chion), voilà le Nouveau Monde qui s’ouvre à l’auditeur. Il s’agit de l’Amérique, bien sûr, mais abordée de façon symbolique, intérieure, universelle. Avec une nuance d’humilité, comme l’atteste la tonalité de mi mineur.

 

12272759688?profile=original  FRANZ LISZT Eine Symphonie zu Dantes Divina Commedia, s. 109

 
    Dans cette symphonie, Franz Liszt se transforme en Hitckock avant la lettre. L’enfer, c’est la peur. Et  la terreur est au rendez-vous. F-X Roth, sorte de deus ex machina , conduit son orchestre toutes griffes dehors. Cuivres déchaînés, batterie et cymbales se relaient dans leurs avertissements  fatidiques. Surprise, le premier mouvement s’éteint sur quelques coups de maillet feutrés. Ensuite , au deuxième mouvement, les instruments à vent, les cordes et deux harpes discourent avec un saxo empli d’émotion ; il y a la douceur des flûtes traversières, les arpèges coulés de la harpe, l’atmosphère intime d’un violoncelle en solo qui déborde de nostalgie.

Le paradis débutera comme le tableau d’un champ de fleurs, mais c’est tout juste si les chants mêlés des instruments n’incitent pas à un certain engourdissement ...jusqu’à l’entrée des voix de la Maîtrise de Caen. Ces jeunes garçons  sont apparus au deuxième balcon à la droite de la scène. La préparation à la rencontre divine est ample et ordonnée. Il y a des silences bourrés de sens. L’absurde n’a pas de lieu. La piété infinie des violons soutient les notes graves des cuivres distillant l’émotion. Il faut même regarder attentivement les mains de F-X Roth pour percevoir certains souffles. L’Esprit ? Le cristal des harpes s'envole soudain dans un duo et les enfants s’enlacent à ces deux instruments célestes. « Magnificat anima mea Dominum, et exultavit spiritus meus in Deo salutari meo. » On n’a jamais rien entendu de pareil. La pureté fuse. Tout finira par un long arrêt sur image de l’orchestre, figé dans l’émotion.

 

ANTONÍN DVORAK Symphony no. 9 in e, op. 95 “From The New World”

 

Ce qui nous a frappés particulièrement  dans la  9e symphonie de Dvořák, c’est le relief que F-X Roth donne à cette œuvre chatoyante. La justesse des sons aussi. Le début démarre tout en douceur et en nuances mystérieuses vite interrompues par des cors forte. Dès le départ, il y a ce thème siffloté joyeusement, presque les mains dans les poches - le chef est sans baguettes - qui reviendra comme un refrain tout au long de l’œuvre.  Il y a ces envolées bourrées d’espoir. La flûte solo, une rose rouge déployée sur son épaule est fascinante de confiance et de légèreté. Confiance qui gagne vite les cordes.

 Puis il y a le largo : un rythme de légende séculaire,  auréolé d’un éventail de flûtes qui tranche avec le premier mouvement si exubérant. Montée en puissance, et les cordes ensommeillées se mettent à respirer harmonieusement. Tout cela est palpable. On dirait qu’on entend cette musique pour la première fois. Les cuivres acquiescent. Sommes-nous entrés dans une nature inviolée, illimitée, comme celle des paysages américains? Ou bien est-ce l’American Dream qui prend lui-même la parole ? Peinture idyllique d’une utopie heureuse… On entend les pas de loup des contrebasses et la  séduction de leurs sonorités. Et toujours ce relief musical prodigieux: un kaléïdoscope musical,fascinant. Il y a aussi le vent tremblant dans les  violoncelles, comme une nostalgie du pays natal. On croit entendre des chœurs d’hommes. Mais l’orchestre tout entier bondit de bonheur. Une astuce du chef d’orchestre : ces silences pieux, allongés à l’extrême pour découvrir une note cachée derrière une autre. La dernière note pour la violoncelliste, émotion ciselée. Le troisième mouvement est énergique et brillant. Hautbois, flûtes, violoncelles s’accordent pour accueillir le thème majestueux du Nouveau Monde.  Cette formation de jeunes musiciens adultes transpire elle aussi l’émotion commune devant l’aventure de la vie. Atmosphère trépidante, exubérance, gloussements humoristiques des bois. Le batteur s’amuse. Spectaculaires, dans le quatrième mouvement, voici des vagues mugissantes en ascension vertigineuse : Est-ce le Bonheur ? La victoire ? La Liberté ? Le courage ? Tout à la fois ? L’attaque finale des cors anglais  entraîne le rêve musical vers des  paroxysmes,  et le feu d’artifice final n’en finit pas d’éclater.   

Le site du Klara Festival
Le site des Siècles
Le site de François-Xavier Roth
Le site de la Maîtrise de Caen

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Soie verte

Le souvenir obsédant de cette vision nocturne, les yeux soudés à ce qui reste visible, au delà du troupeau d'éléphants roses qui piétinent mon crane. l'écharpe de soie sur le sol est verte de toutes les couleurs, de toutes les façons. Verte..! et la paire de hauts talons.. rose..!

Rose comme un troupeau d'éléphants qui écrabouille mes  dernières neurones.

 Plus rien n'existe, seuls les points roses et verts qui crépitent devant mes pupilles.

Effet de contrastes simultanés, couleurs complémentaires aux abois, ravage de la harde des sangliers.

 Aucun doute, la vie éclate.

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2011-2012                          PLANNING DES EXPOSITIONS AUX MUSÉES ROYAUX DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE

 

DATE                                       EXPOSITION                                                                                      SALLE                                  

25.03.11 >                               Sélection d´oeuvres XXème siècle collection MRBAB                  Patio

 

01.07.11 > 09.10-11               Victor Horta. Hôtel Aubecq                                                           Boël et Bernheim

en collaboration avec la Région de Bruxelles-Capitale  

 

                                                                                                           

22.11.11 > 04.03.12               Ferdinand Schirren                                                                          Boël et Bernheim

 

29.03.12 > 01.07.12               Le Surréalisme à Paris                                                                 -3/-4

 

En coopération avec la Fondation Beyeler, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique consacrent une grande exposition à l´ art du surréalisme. Bien au-delà d´un simple style artistique moderne, le surréalisme a probablement été le mouvement artistique et littéraire le plus influent du XXe siècle. Il s´est développé à Paris dans l´entre-deux-guerres avant de rayonner dans le monde entier, exerçant des effets qui se font encore resentir aujourd´hui. De nombreuses personnalités majeures de l´art moderne en ont fait partie, en ont été proches ou s´en sont inspirées. C´est le cas , notamment, des artistes suivants : Hans Arp, Hans Bellmer, Viktor Brauner, Salvador Dalí, Giorgio de Chirico, Paul Delvaux, Marcel Duchamp, Max Ernst, Alberto Giacometti , René Magritte, André Masson, Roberto Matta, Joan Miró, Meret Oppenheim, Wolfgang Paalen, Francis Picabia, Pablo Picasso, Man Ray et Yves Tanguy. Ce sont eux dont seront présenté les créations, des toiles surtout, mais aussi des sculptures, des dessins, des objets et des photographies.

 

17.04.12 > 08.07.12               Jef Geys                                                                                             Boël et Bernheim

 

12.10.12 > 27.01.13               Jordaens et l´Antiquité                                                               -3/-4

 

Du célèbre trio de peintres baroques flamands « Rubens - Van Dyck - Jordaens », Jacob Jordaens (Anvers 1593-1678) est celui qui fut le moins étudié. La thématique – l´Antiquité – démontrera que l’image d’un peintre, d’une simplicité bourgeoise s’adressant à un public peu au fait de l’humanisme, ne correspond pas à la réalité. Plus de 80 peintures et dessins, tapisseries et sculptures, provenant de musées célèbres et de collections privées peu connues, de l’Espagne (Museo Nacional del Prado, Madrid) au Danemark (Statens Museum for Kunst, Copenhague), de la Grande-Bretagne (Glasgow  Museum and Art Gallery) à l’Autriche (Albertina, Vienne) seront complétés par les chefs-d’œuvre de Jordaens conservés à Bruxelles et Kassel. En marge de l’exposition, un congrès scientifique international sera organisé en décembre 2012. L´exposition Jordaens et l´Antiquité sera ensuite présentée en Allemagne, du 1 mars au 16 juin 2013, sur le célèbre site de la Documenta à Kassel, au Fridericianum-Museumslandschaft Hessen.

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L'arbre ...

 

Il était une fois un arbre ,au beau milieu d'un verger ,il était sorti de terre,petite pousse verte et fragile se confondant avec les herbes alentours.

Curieux de tout,il regarda bien vite le monde qui l'entourait,les fleurs qui s'ouvraient le matin et se refermaient le soir,les oiseaux qui sifflaient en sautant de branche en branche, le paysan qui venait tôt le matin cueillir les fruits des arbres,les graminées qui ondulaient sous la caresse du vent ...

 

Ah!, Il le trouvait beau le monde autour de lui, il avait envie lui aussi de participer à cette beauté, de trouver sa place dans cette harmonie .

 

Une année s'écoula , il était devenu un petit rameau portant quelques tiges, il se rendit compte qu'il n'était pas un brin d'herbe comme il l'avait d'abord cru ,mais un arbre et il se mit à observer attentivement ses aînés.

Il les trouvait si grands, si beaux recouverts de leurs feuilles et des leurs fleurs, il fut émerveillé de voir toutes ces fleurs se transformer en fruits, il fut attendri des soins attentifs que leur apportait le paysan mais ...

 

Mais se regardant, il s'aperçut que son écorce ne ressemblait à aucune autre, que ses branches n'avaient pas la même forme ...

Alors il eut peur , peur de n'être pas assez grand, peur de n'être assez beau, peur que les autres, les pommiers, poiriers, pruniers n'acceptent pas sa différence et il décida de ne produire ni feuilles, ni fleurs ,ni fruits ...

 

C'est ainsi que les années passèrent, à chaque printemps son tronc s'épaississait, s'allongeait, de nouvelles branches poussaient mais ni feuille, ni fleur ...

Pour ne pas se trouver nu face aux autres ,il s'était peu à peu laisser recouvrir par un lierre grimpant, par des liserons et par des bouquets de gui, ne sachant à quoi il pourrait ressembler , il se couvrait d'une beauté qui n'était pas la sienne.

Le paysan, plus d'une fois, projeta de le couper pour en faire du bois de chauffage, mais trop occupé ailleurs, il remettait cette tâche à plus tard .

Un matin , il vint pourtant armé d'une hache et commença à couper le lierre qui enserrait l'arbre .

Du lierre,il y en avait tant que cela lui prit toute la journée et qu'une fois de plus, il dut remettre l'abattage à plus tard .

Cette nuit là, un petit ver parasite piqua le liseron qui mourut aussitôt et le lendemain, les oiseaux du ciel apercevant le gui, vinrent le picorer.

Il ne restait plus de l'arbre au milieu du verger qu'un tronc et des branches .

S'apercevant de sa nudité et ne sachant de quel artifice la couvrir, il décida enfin de laisser pousser tout au long de ses branches des  belles petites feuilles d'un vert tendre, de laisser éclore au bout de chaque rameau de mignonnes petites fleurs blanches contrastant joliment avec le brun de sa ramure et le vert du feuillage .

Le paysan revint avec sa hache et découvrant à la place du tronc un magnifique cerisier, il ne trouva plus aucune raison de le couper ...Il le laissa heureux du miracle .

Depuis ce jour , l'arbre vit au milieu du verger, il n'est pas comme les autres, ni plus beau, ni plus grand mais tout aussi utile .

Il a compris que ni la texture de l'écorce, ni le tracé des branches, ni la forme des feuilles, ni la couleur des fleurs n'ont d'importance, seuls importent les fruits qu'il porte et que nul autre que lui ne peut porter ..

Aussi tous les ans à la belle saison, les enfants du paysan viennent avec une échelle et s'éparpillant dans sa ramure se gavent de fruits et il se réjouit de leurs rires .

 

Source : "L'arbre qui voulait rester nu"

Auteur  Antoine LANG:

Ce conte fait partie d'une série de 8 contes s'intitulant "De fleurs et d'arbres" qui ont été écrits par Antoine Lang  en 1986 ,

Vous trouverez la série de laquelle est extrait ce conte sur son site à l'adresse : https://fleurs-et-arbres.000webhostapp.com/

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administrateur théâtres

"Musicales de Beloeil"

 

12272756671?profile=original« Créée il y a 23 ans à l'initiative des Princes de Ligne, la grande

fête musicale organisée chaque année dans le parc du Château

de Beloeil poursuit son aventure sous la dénomination

"Musicales de Beloeil".

Ce changement de nom reflète bien entendu un changement

d'organisateur, le 5ème en 23 ans. l'ASBL Belgium to the

Tops est désormais en charge de ce "festival d'un jour" en

partenariat avec le Château de Beloeil et ses propriétaires, les

Princes de Ligne et aussi avec l'ASBL ASMAE et la Commune

de Beloeil, présents depuis la première édition et partenaires

essentiels dans la réussite de cet événement.

La magie des lieux et le concept de promenade musicale

restent les fondamentaux de la recette d'une

telle manifestation. »

 

 ...Malgré notre été maussade, nous avons vécu une journée vibrante à Beloeil cette année. L’édition des « Musicales de Beloeil » en 2011 a en effet ravi un  public nombreux (entre 5000 et 6.000 l’après-midi et entre 7.000 et 8.000 le soir) curieux de découvrir cette nouvelle formule d’un festival musical d’un jour…sous le soleil !

 

Cette première des « Musicales de Beloeil » organisée ce samedi 27 août par l’asbl Belgium to the Tops peut être qualifiée de véritable réussite. Les artistes étaient très heureux de jouer dans les magnifiques jardins à la française de  cet immense parc dont les arbres étaient  illuminés de mille et un faisceaux colorés et le sol jonché de petites flammes au sol sur tous les parcours. Se dégageait une vraie féerie, une illusion de grand siècle.  

Les concerts, tous de haut niveau ont comblé des spectateurs émerveillés qui ont pu se partager des programmes très éclectiques. Au fil des scène aux dénominations plus que romantiques (le bassin vert, le cloître, le vivier aux poissons rouges, le champ de roses, le bassin des dames, le bassin des glaces, le parc des cerfs…)  nous avons pu découvrir des artistes aussi divers que  Miloš Popovic jouant Schumann et Beethoven, Guillaume Coppola jouant 6 consolations et 3 Sonnets de Pétrarque de Liszt, Le Quatuor Alfama raconté aux enfants, La Bande des Hautbois, et même de la musique des troubadours arméniens du moyen-âge au  18ième siècle… où le « duduk », patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO,  joue le rôle principal !  Mais ce n’est qu’une petite partie du programme, car il est illusoire de vouloir  tout entendre même si on commence à 15 h et que l’on termine à minuit!

 

 

Pour couronner les festivités il y a eu ces  deux grands concerts sur la grande scène N°5, l'un en fin d'après-midi à 18h30 et l'autre en fin de soirée à 22h30, avec un grand orchestre symphonique : cette année, le Brussels Philharmonic et son chef Michel Tabachnik, accompagnés par le chœur du Brussels Choral Society et notre grand baryton belge José Van Dam accompagné de jeunes talents vocaux formidables, en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. De quoi faire de cet événement une référence culturelle européenne.

 Au programme nocturne :

 - Tchaïkovsky, Ouverture solennelle 1812 en mi bémol majeur, op. 49

 -  Beethoven, Symphonie n° 9 en ré mineur, op. 125 (3ième & 4ième mouvement).

 Et le ciel d’absorber ces musiques triomphales. Et le public innombrable d’exulter et de caresser le mot « Freude » et pourquoi pas aussi le mot «  Friede »  avec délectation et gratitude.  

 

 

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Quant  à  la clôture de cette clôture musicale  éblouissante, jaillissant dans le ciel presqu’étoilé  un  feu d’artifice inégalé,  du ja-mais vu, laissa le  public … sous le choc avant de refranchir les grilles du château, la tête vibrante  de musique et  de félicité.

 

photo: with the kind permission of Linda Baute aLBOT & aLBOT

 

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Sur les chemins de Compostelle ...

 

24 juillet 2011

 

Je bouclerai la boucle (provisoirement) demain.

 

Mais ... je ne retournerai pas en Belgique. Non. Une surprise m'attend, en Corrèze. Sylvain, un pote de facebook, m'a donné des nouvelles.

 

J'ai pas dormi la nuit passée. Je me suis dit : non, c'est trop, entre Châlons et Tulle, en train, je ne m'en tirerai pas à moins de trois cents euros. D'accord, j'avais exagéré. Avec 84 (euros), c'est suffisant.

 

J'ai lu, chez mes hôtes, à Châlons, un bouquin sur le fils présumé de Napoléon. Qui a servi de modèle dans "L'Aiglon", la pièce d'Edmond Rostand.

 

"Je préfère les chansons entraînantes aux chansons de tendres", m'a dit quelqu'un.

J'ai pas compris.

Quelqu'un a ensuite intercédé pour cette personne : "Une chanson d'amour est intimiste ... ce qui veut dire que, quand la personne la reçoit, elle n'est pas forcément dans l'état d'esprit pour la ressentir ... alors qu'une chanson entraînante s'écoute n'importe quand"

Intéressant !

 

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C'est très beau, Châlons

 

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Y a même une statue qui se penche de l'autre côté

 

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monsieur, s'il vous plaît !

 

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demain, grand départ pour la Corrèze

 

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et le chat de mes hôtes, juste à la fenêtre de la chambre où je dors

 

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un festival sur la place de la ville ... un groupe venu tout droit du Tchad

 

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là, je reconnais bien l'ambiance des festivals

 

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qui aura donc le dernier mot ?

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administrateur théâtres

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Ils auront le pompon (du bonnet bien sûr),  ces six acteurs éblouissants qui nous ont fait rire aux éclats hier soir au festival « Bruxellons » au château du Karreveld. C’était une comédie de boulevard,  ou plutôt une comédie de sable et de plage. Avec beaucoup de sable dans les yeux, car Dieu que ce spectacle est corrosif et décapant ! Feydeau lui-même applaudirait s’il était encore de ce monde. 

 Tout y passe, depuis les aléas de la cohabitation entre soi-disant « amis », la dictature consentie ou non du chef de groupe, le problème de la cagnotte, le port du pull savamment jeté sur les épaules,  l’éducation des enfants, le travail au noir, la cuisine modèle,  les jalousies conjugales, les thérapies,  la mort des chiens et leur ensevelissement…

En effet, trois couples d'amis ont loué ensemble une villa pour les vacances au bord  de la Grande Bleue. En trois coups de caméra, l'ambiance se gâte rapidement. Question de logement, qui aura la plus belle chambre, la plus belle vue ? Le public est du côté  mer avec ses rochers: « la tortue »,  «  le béret du berger », « la limace »… Personne n’y voit goutte, seul l’organisateur, outrancièrement méticuleux, esclave de son bracelet-montre et des guides touristiques, repère lesdits rochers. Mais il est imperméable aux ressentiments grandissants de ses « amis ». Du côté chambres, les  couples se lancent dans des tirades où la critique mutuelle va bon train, inconscients que tout un public les regarde.  Les motifs de conflit sont innombrables. La mesquinerie est reine. Au dîner final et fatal, sonnera l'heure des règlements de comptes... Du jamais-vu ! Et ils iront jusqu’au bout !

Sommes-nous ces rochers immuables aux noms peu évocateurs  ou des passagers clandestins ? Tout pousse à croire qu’on a réellement passé les huit jours ensemble avec ces couples diaboliques tant l’ambiance de mésentente est palpable malgré les innombrables non-dits, et  tant le rendu des estivants  et de leurs réactions est juste. Une petite semaine de vacances virtuelles à la fin de l’été, il y a vraiment de quoi lever son verre… aux artistes. Les dialogues sont  percutants, la mise en scène est vive, le jeu des acteurs et les mimiques ne sont jamais exagérés, mais  juste en forme de mille feuille  d’observations délectables de la vie quotidienne en vacances.  Voici une comédie de sable, rythmée et ébouriffante. Il n'y a plus qu'à sabler le champagne avec les artistes!

 

«Le béret de la tortue», écrit en 2000 par Gérald Sibleyras et Jean Dell.

 

http://bruxellons.net/beret.html

 

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J'AI PERCE LA BULLE DE MES ILLUSIONS

 

1993

 

Sans amertume ni fausse concession
J'ai percé la bulle de mes illusions

Je nourrissais ma vie dans les magazines et je fuyais l'école
En cachette, je m'inventais un avenir et je rêvais de gloriole
Les vedettes consacrées, dans leur parure de star, m'impressionnaient
A leur timbre de voix, à leurs films, à leurs musiques, je m'identifiais

Aujourd'hui, j'ai beau tourner à la moulinette mes souvenirs de gosse
Lorsque j'évoque des vedettes consacrées en chair et en os
Je vois des étrangers comme moi égarés par hasard dans le décor
Le miracle n'est plus de mise, les années me font virer de bord

Sans amertume, ni fausse concession,
J'ai percé la bulle de mes illusions

Assoiffé d'azur et de grands espaces, j'avais le coeur en partance
Je voulais partir aux quatre vents sur les routes, au grand bonheur la chance
Fuir le quotidien, rouler ma bosse et me projeter dans l'inconnu
Je croyais trouver hors de mes quatre murs enfin ma planche de salut

Aujourd'hui, le stop est devenu monnaie courante chez moi, et le train
Me fait la belle d'une cité à l'autre, pour une croûte de pain
J'ai beau être libre comme l'air et me diluer dans les kilomètres
J'aborde sans feu ni flamme toujours le monde par la même fenêtre

Sans amertume, ni fausse concession,
J'ai percé la bulle de mes illusions

Je vivais sans le savoir dans le mythe de Roméo et de Juliette
J'étais romantique et l'amour à l'eau de rose me tournait la tête
Je m'inventais en solitaire des mariages pour apaiser mes nuits
J'y emportais Isabelle ou Brigitte et j'idéalisais le lit

Aujourd'hui, j'ai beau dormir sans peine auprès d'une jolie princesse
Jouir à volonté de son corps magique et de ses mille caresses
La solitude m'envahit encore dans les bras de ma Dulcinée
Et je prends, au lit comme ailleurs, mon mal en patience, sans me retourner

Sans amertume, ni fausse concession,
J'ai percé la bulle de mes illusions

Et je n'attendrai pas la moindre rémission
Je repars serein vers d'autres horizons

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administrateur théâtres

La nuit des choeurs au château Bois-Seigneur Isaac

Il y a un peu plus de 10 ans nous assistions, émerveillés, à la création de La Nuit des chœurs dans l’abbaye de Villers-la-Ville… ravis d’aller écouter le nectar sonore d’ I Muvrini et des chanteuses irlandaises de rêve. L’année 2011 a encore vu une foule nombreuse faire escale nocturne au château Bois-Seigneur Isaac à Ittre pour écouter des formations vocales de renommée internationale: depuis le Chœur de l’ex –Armée Rouge, en passant par l’Irlande avec leurs 16 choristes habillés de mystère noir et porteurs de lumière pour nous chanter la tradition, et une formation lyrique contemporaine tout à fait étonnante en provenance d’Israël : The Voca People. Planétaires dites-vous?

 

Disons  en passant, que la promenade musicale est aussi gourmande, puisque les lieux sont perlés d’échoppes  pour la restauration et que deux sites sont réservés au souper VIP et au souper ViIP prestige…. selon vos moyens.

 

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Mais revenons aux Voca People, cette découverte étonnante. Tout vêtus de blanc, en combinaison blanche et  moulante d’extraterrestres, maquillage noir, blanc  et rouge, ils débordent de créativité car au chant choral  a capella de chansons planétaires, ils allient une gestuelle, des mimes et une chorégraphie surprenante. Les harmonies qu’ils produisent semblent être d’ailleurs : la Voca Planet où règneraient seules les harmonies de la voix ? Leur délire vocal décoiffe, on se sent soulevé comme dans un fleuve pulsant des courants d’invention dans tous les sens. Et  on est emporté.   Ces surdoués de la voix : filles, garçons ? Chi lo sa ! Cela a la vigueur du Phantom of the Opera, démultipliée! Alors qu’ils sont en visite sur notre planète,  ils cherchent à réalimenter en énergie  leur vaisseau spatial  virtuel avec tout ce qu’il y a de plus explosif comme thèmes musicaux entraînants. On se laisse faire, on participe, on adore. Même les plus compassés.  On largue les amarres et l’on vogue avec eux. Trois autres ensembles, Les Poppys,  Canal’do and last but not least : The Magic Platters, issus de la formation mythique des Platters créée à Chicago dans les années cinquante par Buck Ram sont là aussi pour nous enchanter et faire de cette nocturne au château une réussite  multiple et savoureuse. Le final explosera sa joie dans un feu d’artifice impressionnant, sans une goutte de pluie !

http://www.nuitdeschoeurs.be/

 les 26 & 27 août 2011

photo: with the kind permission of Linda Baute aLBOT & aLBOT

 

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Les poèmes de Jules Laforgue

 

J’ai relu, avec émotion,

Les mots révélant la tristesse,

D’un jeune homme sans passion,

Subissant parfois la détresse.

 

La douleur qu’entraîna la mort

D’une mère jeune et aimante

Sans doute transforma son sort,

Ainsi que sa foi triomphante.

 

À cette cruelle souffrance,

L'invincible fatalité

Ajouta le regret intense

D’un échec non mérité.

 

Il écrivit toute sa vie.

Il aimait l’harmonie des mots

Qui transcendaient sa nostalgie

Tout en allégeant son fardeau.

 

Ayant rencontré l’âme soeur,

Il ébaucha un tendre rêve,

Accueillant enfin le bonheur.

Hélas! Ce ne fut qu’une trêve.

 

Sa destinée fut dramatique.

Il s’éteignit à vingt - sept ans,

Léguant ses plaintes romantiques.

Il avait certes du talent.

 

3/5/2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les jours de nostalgie

 

Les jours de nostalgie, repensez-vous à moi,

mon ami de jadis, qui, à la nuit tombée,

me donniez rendez-vous sur un rayon de lune ?

 

Assis à mes côtés, vous déposiez des croix,

sur mes notes de droit,

or moi, embarrassée, je rougissais d’émoi.

 

Est-ce si loin ce temps? ou peut-il se confondre

avec cette minute et celles qui viendront?

Je n’avais que vingt ans, je suis restée la même,

 

Je pense que vous êtes, aussi, resté vous-même,

vivant dans le présent, toujours intensément,

aimant ceux qui vous aiment très exclusivement .

 

Les jours de nostalgie , repensez-vous à moi?

-Non jamais? C’est tant pis! Je ne vous aime plus.

Excepté au pays des rêves, quelques fois.

28/12/1989

 

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