J'AI PERCE LA BULLE DE MES ILLUSIONS
1993
Sans amertume ni fausse concession
J'ai percé la bulle de mes illusions
Je nourrissais ma vie dans les magazines et je fuyais l'école
En cachette, je m'inventais un avenir et je rêvais de gloriole
Les vedettes consacrées, dans leur parure de star, m'impressionnaient
A leur timbre de voix, à leurs films, à leurs musiques, je m'identifiais
Aujourd'hui, j'ai beau tourner à la moulinette mes souvenirs de gosse
Lorsque j'évoque des vedettes consacrées en chair et en os
Je vois des étrangers comme moi égarés par hasard dans le décor
Le miracle n'est plus de mise, les années me font virer de bord
Sans amertume, ni fausse concession,
J'ai percé la bulle de mes illusions
Assoiffé d'azur et de grands espaces, j'avais le coeur en partance
Je voulais partir aux quatre vents sur les routes, au grand bonheur la chance
Fuir le quotidien, rouler ma bosse et me projeter dans l'inconnu
Je croyais trouver hors de mes quatre murs enfin ma planche de salut
Aujourd'hui, le stop est devenu monnaie courante chez moi, et le train
Me fait la belle d'une cité à l'autre, pour une croûte de pain
J'ai beau être libre comme l'air et me diluer dans les kilomètres
J'aborde sans feu ni flamme toujours le monde par la même fenêtre
Sans amertume, ni fausse concession,
J'ai percé la bulle de mes illusions
Je vivais sans le savoir dans le mythe de Roméo et de Juliette
J'étais romantique et l'amour à l'eau de rose me tournait la tête
Je m'inventais en solitaire des mariages pour apaiser mes nuits
J'y emportais Isabelle ou Brigitte et j'idéalisais le lit
Aujourd'hui, j'ai beau dormir sans peine auprès d'une jolie princesse
Jouir à volonté de son corps magique et de ses mille caresses
La solitude m'envahit encore dans les bras de ma Dulcinée
Et je prends, au lit comme ailleurs, mon mal en patience, sans me retourner
Sans amertume, ni fausse concession,
J'ai percé la bulle de mes illusions
Et je n'attendrai pas la moindre rémission
Je repars serein vers d'autres horizons
Commentaires