que 2011 soit pour chacun de vous une lumineuse année !
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2000-onze ose!
Deashelle souhaite à toutes et à tous une année riche en spectacles pour tous les fans du théâtre et de la musique et en bonheurs artistiques délirants pour ceux qui osent !
Pour l’histoire : « Don Robert, admiré de tous pour son illustre courage, avait, en ce nouvel an, pour fol projet de conquérir le monde des vœux, où il comptait bien y trouver santé, bonheur et prospérité.
Chevauchant son fidèle destrier, Don Robert se rend au port. Un marin lui parle alors d'un célèbre astrophysicien exilé de l'autre côté de l'océan et qui aurait une solution pour rejoindre le monde des vœux.
Que de courage pour Don Robert qui, pendant ce long voyage, doit affronter tempêtes, monstres marins et manque de vivres. La pensée des Belles Lettres lui donne du courage.
Don Robert, au bout de longs mois de traversée, échoue enfin sur une terre nouvelle. Il y est accueilli par une tribu qui le mène à la case de l'astrophysicien, en pleine jungle.
Don Robert expose son projet à Thevenivarius qui lui répond : "Bien pauvre de moi si je devais vous laisser désarmé dans une si folle entreprise... Qu'en cette nouvelle année, ma science puisse vous aider..."
Il faudra sept longs jours à Thevenivarius pour élaborer les plans de la machine qui mènera Don Robert au monde enchanté des vœux.
C'est enfin le grand jour ! Le vaillant Don Robert prend place à bord de l'intrépide montgolfière et commence alors un long envol vers l’espace de la création.
Et, au bout de cette longue aventure riche en rebondissements, Don Robert alunit sur un monde étrange où tous les groupes D’Art et Lettres confondus l’accueillent dans un feu d’artifices nourri de riche passé, de pensées joyeuses, de formes et de transparences merveilleuses, un monde d’espoir et de création , Rosylyn, Carl, Pascale, Fabienne, Olivier et les autres… tous sont là pour lui souhaiter une merveilleuse année 2011 » Qui ose! (dixit.....fabulous F)
Le Tout Bruxelles, façon United Colours Benetton, ne peut s’empêcher d’accomplir un pèlerinage annuel au théâtre des Galeries pour sa Revue légendaire. Toute la famille est de la partie, même de très jeunes qui ne comprendront rien à certaines envolées humoristiques ou égrillardes. Y aller est une institution… Le spectacle tient d’ailleurs l’affiche pendant deux mois, c’est dire ! Nous avons toujours reculé, par ce que, les blagues à six sous, le zinzin, le mélange vie parisienne et vie politique belge…. Bof !
Et si c’était le dernier Noël de la Belgique ? Si cette année, le traîneau des Sublimes Rennes avait fissuré le bloc germano-latin tout le long de sa frontière, en remontant vers le Grand Nord, laissant derrière lui, l’irréparable fracture?
On s’est donc laissé convaincre et on s’est posé joyeusement sur un océan de glamour, de bon goût, de textes dits avec vivacité, de clin d’œil acéré tous azimuts. Bref du chansonnier débridé d’antan, mêlé à de savantes chorégraphies, des jeux de lumières très étudiés et envoûtants, des voix étonnantes, des imitations délirantes. La salle, conquise d’avance, il est vrai laisse fuser ses rires sans retenue, se pâme de plaisir, les visages ont déposé toute sinistrose. On regarde même son voisin avec connivence entendue! Un modèle de fraternité ! Rien que pour ce sentiment, cela vaut la peine! On devrait séquestrer ces spectateurs bienveillants et les sommer de former un gouvernement… la formule, originale, nous sortirait peut-être – de l’enlisement où nous sommes…
La phrase d’ouverture est bien : « Viens, le rêve t’emmène… ! » Chantée, dansée, envolée par des professionnels du spectacle, tous plus éblouissants les uns que les autres.
On retrouve vite notre roi, tout habillé, au lit avec « sa lasagne chérie », au garde –à-vous, prêt à recevoir un nouveau négociateur. Ses insomnies lui soufflent de nouveaux noms : sécateur, extincteur, … congélateur, le bonheur est dans le pré - servateur. La rime est riche et le temps est long ! La salle trépigne!
Au cœur de ces amplifications humoristiques on retrouve évidemment les sombres histoires de prêtrise pédophile, jetées en pleine lumière. « Vie biblique, vie lubrique », une parodie du Vie privée, Vie publique de Mireille Dumas, dépèce le cardinal Danneels par le menu et Hadja Lahbib lacère Monseigneur Léonard et son illustre Patron Romain. Les allusions à propos de Sarkosy et ses amours « romaines » avec ou sans papiers jettent les spectateurs dans l’hilarité. C’est inévitablement le tour de Bart de Wever de se faire retourner par un présentateur de la RTBF, Pierre Pigeolet. Le moins bon numéro est celui qui met en scène Elio, Laurette et Michel Daerden, largement imbibé, dans un show télévisé - trop bête pour être vrai? L’émission de « Nom de Dieu ! » est tombée bien bas! Il faut que le présentateur appelle son invité « Papa ! »
Mais à part cela, on reçoit en plein cœur la voix profonde d’une charmante Cendrine Ketels dans des chansons, trop courtes, qui sont un vrai délice. La musique et la chorégraphie brillantes de « The Phantom of the Opera » séduisent immanquablement, malgré l’amertume des attrape-voix fantômes qui sapent la démocratie. Richard Ruben, qui passe vite pour maître de cérémonies est irrésistible. Sa «Gisèle» de Marcinelle est savoureuse, les accents se suivent et ne se ressemblent pas! Gonzague ou loosers de la périphérie, experts de Bruxelles Ville Propreté, tout déclenche le rire et la bonne humeur. Un spectacle de qualité, peaufiné et enlevé!
Le silence, l'absence, le froid, le noir, le dur
ont permis le son, la présence, le chaud, le clair, le mou.
Ces contrastes fondamentaux sont la structure animée de toute vie,
cette danse rythmée de la vie est inscrite partout.
et nous la dansons plus ou moins bien.
Si nous étions à l'écoute de la vie,
nous n'aurions pas à chercher l'équilibre, il nous est donné par nature.
Les efforts que nous faisons, les souffrances que nous nous imposons
témoignent précisément de notre incapacité à nous aligner sur les lois de l'univers.
A chacun de sortir jour après jour de sa toute puissance infantile
pour être partie prenante et intelligente de tout ce qui l'entoure
et passer de ce monde de pure nécessité
à un monde conciliant la nécessité, l'intelligence et la liberté.
Que la nouvelle année soit riche de tous vos projets
et que tous vos voeux y deviennent patiemment réalité !
Daniel Moline
Juste dire merci à celles et ceux qui me lisent ici et là.
Me lisent et me le disent.. Merci de vos commentaires merci de votre présence autour de mon univers... Merci..!
Tous mes voeux de bien être pour ce soir... demain.. en attendant la suite de nos vies..
Planche sortie de ce livre dont je fais l'éloge dans un post paru hier
Les estampes Japonaises de Lubor HAJEK paru chez Pierre Belfond en 1976
Un drapé magnifique de fluidité rien que pour nous..
Cette pièce, la première composée en français par l'écrivain irlandais Samuel Beckett, a été créée et publiée en 1953. Jouée, depuis, sur les principales scènes du monde, dénigrée avec passion et applaudie avec plus de passion encore, elle a apporté la gloire à son auteur. Dans un coin de campagne, un coin qui serait vide si ne s'y dressait un arbre, par un soir lent, deux clochards attendent un certain Godot. Il ne l'ont jamais vu, ils ne savent même pas pourquoi ils l'attendent. Ce qu'ils en espèrent est confus. La seule chose qui les tient, vague comme le paysage, n'alimentant aucun rêve, n'accrochant aucune pensée précise est ce fait brut: il a promis de venir. Cette perspective leur sert d'alibi, de prétexte pour rester là, ensemble,
jusqu'à la nuit tombée, elle leur donne une raison de ne pas se pendre, sinon un moyen de tuer le temps. Il est rebelle, le temps rétif et retors, il passe comme ça lui chante, il a le goût de la contradiction, il aime bien traîner et s'attarder quand on voudrait qu'il se dépêche, on croirait qu'il se plaît en la compagnie de ces pauvres hères si pitoyablement dépourvus d'imagination et de ressources. La journée en finira-t-elle jamais de finir? Quand, quand donc entendra-t-on sonner l'heure où Godot doit paraître? Estragon et Vladimir en parlent, c'est même leur principal sujet de conversation, sans cesse ils se le demandent, se le redemandent.
On a l'impression qu'ils interrogent l'écho, le sourd désert qui les entoure. Dérisoires, leurs voix s'y perdent. L'écho s'est ensablé, le ciel est vide. Il ne se passe rien. Ils sont là, ensemble. Au fait, pourquoi sont-ils ensemble? Ils ne savent plus. L'habitude... Ils ont pourtant du mal à se supporter. Souvent chacun est parti, de son côté, vaquer à son néant. Mais l'habitude enchaîne, il a fallu qu'ils se retrouvent, qu'ils recommencent à s'entretenir de leurs petites misères, du vide de leur vie, de leurs souvenirs qui sont si vagues, si flous, d'événements qui pourraient se produire et, décidément, ne se produisent pas, de l'hypothétique venue de Godot. Ils ressassent: leur dialogue est plus monotone que le plus monotone des monologues. L'auteur le fait admirablement sentir sans jamais, pour sa part, tomber dans ce travers. Il se répète, mais il y met tant de virtuosité que non seulement il n'ennuie pas mais qu'il y gagne beaucoup en comique. Si toute action est absente de cette curieuse pièce, il y a cependant une diversion. Du désert surgit un couple encore plus singulier que celui formé par Estragon et Vladimir. Un maître et son esclave. Le premier traite le second d'une façon absolument odieuse, comme on n'oserait pas traiter un chien puisque, non content de lui jeter pour toute pâture les os de poulet qu'il dévore, il le fouette avec une cruauté démentielle. Et cependant, comme Estragon se résigne à Vladimir, l'esclave subit le maître. Et la souffrance qu'il inflige n'apporte aucune joie au tyran. Avec ce petit tableau, l'auteur semble dénoncer, en un raccourci saisissant, l' exploitation de l'homme par l'homme, aussi bien dans les sociétés que dans les couples où, trop fréquemment, l'un impose son joug à l'autre sans que nul en tire profit.
Ces passants restent là un bon moment, à étonner Estragon et Vladimir, et enfin, grotesque et furieux atelage, s'en vont avec fracas. Le silence tombe. "Ca a fait passer le temps", dit Vladimir. "Il serait passé sans ça", répond Estragon. "Oui. Mais moins vite", dit Vladimir. Peu après, un messager leur annonce que Godot ne viendra pas ce soir, mais demain. Le
lendemain arrive. Tout recommence. Même dialogue désabusé, insignifiant, pitoyable (mais -et justement pour ces raisons- irrésistiblement drôle).
Reparaissent les passants de la veille. Ils ont vieilli. Le tyran, maintenant, est aveugle. L'esclave, muet. L'attelage vacille, s'écroule, ne se redresse qu'à grand-peine. Quant à Godot, il se fait, à nouveau excuser: il viendra, certes, mais demain. Il était inévitable qu'un tel théâtre, si résolument nouveau, provoquât des réactions violentes.
Anecdote, psychologie, sociologie, politique, lyrisme, religion, morale et satire, tout ce à quoi cet art, depuis Eschyle, s'était appliqué, se trouvait relégué, superbement, au magasin des accessoires. Avec l'audace du génie, Beckett mettait en spectacle une révolte, une souffrance, un désespoir si absolus que c'était une gageure de les faire descendre sur
les planches, lieu où le manque de mouvement, de brillant, de vivacité, de fantaisie et d'éclat (toutes qualités qui pouvaient sembler à priori, incompatibles avec un thème aussi philosophique) voue fatalement à l'échec. Mais il avait assez de tours dans son sac pour se le permettre.
La pénible absurdité de la vie est un trop gros morceau? Qu'à cela ne tienne. Elle se reflète dans une foule de détails très simples, très humbles, très quotidiens dont il est facile (quand on est Beckett) de tirer des gags extrêmement savoureux. Elle perce dans les banales formules de la conversation courante. Point n'est besoin de grands mots, les plus plats suffisent. Employés avec une feinte naïveté, ils retrouvent leur fraîcheur. Ils portent. Ils amusent. Innocemment, ils créent le climat burlesque, insolite, douloureux et tendre grâce auquel cette pièce demeure classique.
I
Assouplir la rigueur du vers par trop classique.
Abandonner la rime.
Découdre sa ficelle au soupir des césures.
2
J'aimais la chansonnett(e) qui me berçait jadis
Aux heures ensablé(es) de mes paupières closes
Quand un ange en sourdin(e) m'ensorcelait le coeur.
Martine Sansnom
Eh bien, je ne suis pas (trop) mécontent de cette année 2010, qui se terminera plus ou moins demain, à cette heure-ci.
Quatre heures (du matin, on l'aura compris).
Bien des choses (positives), en ce qui me concerne, se sont passées : je joue du piano, je me suis mis au dessin, j'ai rencontré beaucoup de gens, j'ai avancé sur les chemins de Compostelle, des réponses me sont venues en amour, je me suis réconcilié avec pas mal d'entre eux, je me suis acheté une tente, j'ai tondu une pelouse pour la première fois de ma vie, j'ai monté deux ou trois chaises pour la première fois de ma vie ...
Peut-être qu'en 2011 : j'apprendrai le youkoulélé (je me suis déjà renseigné sur les prix, je suis passé, la s'maine dernière, dans deux magasins de guitare, les moins chers se chiffrent à ... 150/175 euros, bon ça reste abordable dans mon budget).
Peut-être qu'en 2011 : j'apprendrai à faire le clown (en février, si ça tombe dans ma s'maine de 4/5ème, je f'rai p'têt une semaine de stage).
Peut-être qu'en 2011 : Geneviève, Karine et Pierre feront leur ré-apparition (tant qu'il y a de la vie, y a de l'espoir).
Restons sur notre lancée.
"Tu pourrais en faire une chanson !", me dira ... untel ou une telle.
A ret'nir. L'inspiration, à quoi, ça tient ?
Tiens ! Ca tire, à nouveau, du côté de mon oreille droite.
"Tu pourrais en faire une chanson !"
Oui, oui, je note.
"Le problème, chez moi, c'est que je n'ai aucune inspiration !", m'ont déjà dit certains.
"Comment tu fais pour écrire autant ?", ai-je, pas mal de fois, entendu.
Mon amie Irène Deneuville, chanteuse, elle aussi, m'a dit, à plusieurs reprises : "tous les jours, je me demande de quoi je pourrais parler". Je m'associe, je me rallie à cette pensée.
Quand je regarde autour de moi ...
Je me rends compte que ...
Tout, en soi, est inspiration. Il n'est pas nécessaire de chercher de midi à quatorze heures (que du contraire : "chercher de midi à quatorze heures", ça bloque beaucoup de choses).
Il suffit, peut-être ...
Il (me) suffit, peut-être ...
De regarder la chambre où je me trouve ...
De pointer un oeil sur les posters sur les murs, le PC sur lequel je tape, la lampe allumée sur le tabouret, les trois portes ouvertes (l'une donne accès à la cuisine, l'autre à la salle de bains, la troisième au porte-panteau ... en dessous duquel trois paires de chaussures sont alignées).
Et, en partant de l'idée qu'une chanson se tient avec un refrain et trois couplets ... et que "le PC sur lequel je tape", "la lampe allumée sur le tabouret" et les autres objets cités (plus d'autres, encore) valent tous, individuell'ment, un couplet ...
En sachant que ...
Rien qu'en m'attardant sur "la lampe allumée sur le tabouret", je peux évoquer les quatre pieds en oblique formant le tabouret, le bois qui est la matière de "ce même tabouret", la couleur blanche de la lampe posée dessus, la lampe qui est penchée et qui me fait penser à un bossu (par association d'idées, je pourrais évoquer Lagardère) ...
Et, en sachant qu'un couplet se tient avec huit phrases de douze pieds (qu'on essaie de faire rimer) ...
Eh bien, j'ai peut-être, j'ai sûr'ment, déjà, trop de matière, pour écrire une chanson. Je suis déjà obligé de faire un tri.
Je peux renouveler les exemples ...
D'ici une demi-heure, je f'rai couler mon bain ... autour de moi, y aura l'armoire à ma droite, le lavabo derrière moi, les traces de dentifrice sur le lavabo, le savon sur la baignoire, les rêves qui pass'ront dans ma tête quand je prendrai mon bain, le séchoir contre un des murs ...
Que de matières pour trois couplets !
Dans un peu plus d'une heure, je prendrai le tram, afin de me rendre au boulot ... et dans le tram, y aura p'têt un type avec un bonnet, un autre gars que je croise tous les jours dans le même tram et qui monte un arrêt avant moi, la couleur jaune qui pré-domine dans ce même tram, les secousses (sismiques ?) quand ce tram fait un arrêt forcé (devant une voiture qui stationne sur le rail ou juste devant un feu rouge) ...
Que de matières pour trois couplets !
Applaudissements nourris dans une salle fort intime du Théâtre des Martyrs hier soir pour « la grande Vacance », texte et interprétation de Philippe Vauchel. Il était parmi nous dans l’escalier avant que les portes ne s’ouvrent : un monsieur tout-le-monde en pardessus gris sable, un prototype humain qui semble être le même que tout un chacun, mais non, qui arbore un sourire de gamin si différent … et fait non de la tête dans chacune de ses phrases. Un artiste vrai et touchant, qui touche à la mort, tabou de notre siècle. Elle est parmi nous et on la nie à qui mieux mieux, la grande faucheuse que Brassens chantait inlassablement afin que nul ne l’oublie. Il nous manque aussi, celui-là, hé non, son trou ne s’est jamais refermé dans les cœurs sincères. La mort et lui, Elle est lui, Elle tue, il tue… Nous tuons… Nous la taisons. Philippe Vauchel lui donne une voix divine, et c’est la sienne. Il s’empare avec poésie et humilité de cette phrase immortelle d’Oscar Wilde ou d’Asimov : « The only thing certain in life is death ». Philippe Vauchel réhabilite le manque de l’autre, la peine infinie, la chanson d’amour extrême d’Elvis Presley, celle qui dit tout : Aime-moi, mon aimé (e), aime-moi, ma douceur, ne me laisse jamais aller, tu as rempli et complété ma vie, et je t’aime tant.
Love me tender,
Love me sweet,
Never let me go.
You have made my life complete,
And I love you so.
Il pourfend les jeux absurdes d’immortels. Il réhabilite les traces, les vestiges, le cycle de l’humus erectus. Les larmes aux yeux, il exhume les recommandises. Un homme à part. A part entière. Il enterre la course à la conshommation qui remplit les paniers mais pas les vies. Cette consommation qui inhume, qui inhumanise plus sûrement encore, et finirait même par casser le cycle. Ce spectacle touche par son intelligence, il nous relie, il nous solidarise inévitablement par petites touches qui font mouche. La mort fait partie de la vie. Tel un arpenteur de la démesure humaine Philippe Vauchel étalonne la vie à la mesure de la mort. Ceux qui en reviennent n’auront qu’une hâte, c’est de faire table rase de tout ce qui parasite, occulte et ment, et de caresser enfin et inlassablement les sens – Ciel.
Encore la voix d’Oscar dans ce subconscient si alerte de Philippe Vauchel “To live is the rarest thing in the world . Most people exist, that is all.”
Bobby Farell et Agathe von Trapp sont morts ce matin. Et en-desssous, dans la fosse commune du temps, il y en a des milliards qui nourrissent l’humus et la Vie. Mais si le message passe…. C’est quand même gagné !
«Je vous remercie de venir si nombreux» - La Mort.
Du 15 décembre 2010 au 8 janvier 2011 au théâtre des Martyrs
"" Pour l'occasion un coupe de champagne sera offerte à tous nos spectateurs avant la représentation ""
A l'issue du spectacle, un menu de fête est proposé par notre cafétaria pour 25€ ( boissons non comprises)
Apéritif et Mise en bouche /
Bisque de Homard et ses croûtons aillés/
Assiette Nordique/
( son pavé de saumon, son duo de tomates cerises et ses crevettes grises, son blinis aux perles de la mer, sa pomme de terre slovaque)
Café et ses mignardises/
Réservation obligatoire : 02/ 223 32 08 - loc@theatredesmartyrs.be
http://www.theatredesmartyrs.be/contact.html
Quatre des sept Notre-Dame des plus beaux métiers
Bois de Max Elskamp
Notre-Dame des Horlogers
Notre-Dame des Menuisiers
Notre-Dame des Jardiniers
Notre-Dame des Meuniers
Notre-Dame des Imagiers
Selon l'amour des métiers et l'imagerie populaire des petites gens de son temps
Collection Robert Paul
C’est le plus rapide de tous
Qui a atteint le but.
Il les a battus tous,
Une mémorable lutte.
Tous les autres effondrés,
Ils sont morts au combat,
Se sont décomposés
Sans le moindre tracas.
Il s’est ancré dans l’âtre
Qui était préparé
À devenir bel âtre,
À être tout en beauté.
Associés d’un seul coup,
Ils se sont transformés,
Voulant devenir un tout
Qu’on devait peaufiner.
De l’antre tiède et noir
Où il est enfermé,
Nourrissant les espoirs
De ceux qui l’ont créé,
Un petit être est né,
Miracle de la vie,
Fusion inopinée
D’une si grande envie.
On a chacun en soi
Un morceau de son père.
On a chacun en soi
Un petit bout de sa mère.
Mon père ancré en moi
M’a donné son physique,
Sa vie, ses mots, sa loi.
Je trouve ça fantastique.
Et c’est à mon grand frère
Que ma mère a donné
Ce qui lui était cher.
Ils se sont partagés.
19/12/2010
Tous ces amis m’ont dit :
« Écris-moi de longs messages. »
Et je leur ai écrit
Des messages de fille sage.
J’entends chacun me dire :
« Je savoure tes mots,
J’aime beaucoup te lire. »
Je les ai pris au mot.
J’ai reçu en retour
De très jolis courriers
Demandant, sans détour,
Des mots à envoyer.
C’était bon, c’était beau
Tous ces mots échangés.
Tellement bon, tellement beau
Qu’ils m’ont été volés
Par un monstre en sourdine
Qui les a engloutis,
Me trouvant trop coquine,
Dans le néant de l’oubli.
Que c’est triste aujourd’hui,
Ma boîte aux lettres est vide.
Bien trop triste, oh que oui,
Mes yeux se perdent dans le vide.
Ce silence, pareil à une saison,
Me met bien l’âme en peine.
Ce silence, semblable à un poison,
Se dissout dans mes veines.
Il trotte dans ma tête
Mille et une questions.
Il a troublé la fête
Des mots à l’unisson.
J’en reste vide de sens
Car je ne comprends pas.
Même mon sixième sens
Ne me répondra pas.
Mais j’espère de tout cœur,
J’y crois même fermement,
Que « Silence », source de peur,
Se brisera dans le néant
En libérant les mots
Qu’il a emprisonnés,
En permettant aux mots
D’être encore échangés.
Mon ami, le facteur,
Reviendra à nouveau.
Mon ami, le serveur,
Recevra de nouveau.
28/12/2010
En ce vingt-neuf décembre,
Je pense fort à mon père
Qui avait en décembre
Sa fête d’anniversaire.
Il était tellement fier
De voir sa chère fille
Courir vite par derrière,
Évitant son autre fille
Qui, en princesse, régnait,
Se moquant de sa grande sœur
Qui, elle, se salissait
En aidant de bon cœur.
Je saisissais le sac,
Celui en toile de jute.
Il y jetait en vrac
Des morceaux de bois brut.
Un beau jour de printemps,
Il emmena ma petite sœur
À l’école d’antan
Pour qu’elle apprenne par cœur
Les si jolies comptines
Que je chantais en dansant
Avec toutes mes copines
Autour du poêle fumant.
Ma belle institutrice,
En grande admiration,
Se montra protectrice
De ma sœur, doux poison,
Qui entrait dans mon monde
En prenant toute la place.
La princesse dans la ronde
Me volait ma seule place.
Cette brave Madame Sauvage,
M’oubliant pour ma sœur,
A fait naître la rage
Au sein de mon petit cœur.
J’ai regardé mon père
Qui sortait de la classe
Ne sachant pas que faire,
N’attendant pas que ça me passe.
Je pleurais à chaudes larmes
Sans le faire perdre pied,
Me laissant pour seules armes :
Mes cris, mes poings, mes pieds.
Il a claqué la porte.
Je me suis roulée par terre.
Je voulais qu’il m’emporte.
Je suis restée à terre.
Pour traverser la cour,
Il s’est mis à courir.
Il n’a pas fait demi-tour.
J’ai cru que j’allais mourir.
Il a sauté le mur
Oubliant la barrière,
Regrettant, j’en suis sûre,
De ne pas faire marche-arrière.
Je n’oublierais jamais
Cette scène mémorable,
Mon père m’abandonnant
Ma petite sœur sur le râble.
Elle qui passait son temps
À me tirer les cheveux,
Du haut de ses trois ans,
Faisant pleurer mes yeux.
À cinq ans, j’ai compris,
En piquant cette colère,
Que des pleurs et des cris
Faisaient fuir mon père
Et que pour éviter
D’être abandonnée,
Il ne fallait plus crier
Ni se rouler par terre.
J’ai fait un amalgame :
Colère et abandon,
Deux notes dans la même gamme,
Mauvaise association.
J’ai cru que pour être aimée,
Il fallait être gentille,
Sourire, aimer, aider
En brave petite fille.
Toute ma vie, j’ai été
Soumise et bien docile
Et j’ai trop accepté,
Des larmes perlant aux cils.
J’aurais mieux fait de hurler,
De faire exploser mon moi
Au lieu de retourner
La colère contre moi.
Sensation refoulée,
Source de mauvais augure,
Un plan pour s’abîmer
En gardant bonne figure.
29/12/2010
Dès son plus jeune âge,
On l’a mise à l’écart.
Les filles de son âge
Riaient d’elle mise à part.
Elle a de suite compris :
L’être humain est cruel !
La vie lui a appris
Que l’amour était le sel.
De tout cœur, elle aimait,
Accordait sa confiance.
Son petit cœur bien blessé
Goûtait à la méfiance.
Elle partageait l’amour,
En donnait à profusion.
Elle reçut en retour
Des coups, des désillusions.
Ils ont tout essayé,
Pour lui ôter ce sourire
Qui semblait les narguer.
Ils devaient l’anéantir.
Il fallait l’empêcher
De rire et de donner,
D’être amour et bonté,
D’autant s’émerveiller.
Sa force lui a permis
De chaque fois se relever.
Son cœur mis à l’abri
Continuera d’aimer.
Réfugiée dans sa bulle,
Elle a tout conservé.
Ils étaient bien trop nuls,
Elle a tout préservé :
Son sourire chaleureux,
Son beau cœur de bonté,
Son âme d’enfant heureux,
Ses dons les plus innés.
Mais elle est allée vivre
Dans le trou du cul du monde.
Là, elle doit y survivre
Sans plus rien à la ronde.
C’est un endroit paumé
Où on n’attend rien d’elle.
C’est un chemin oublié
Où on ne va pas vers elle.
Entourée de nature,
Elle sourit à la vie.
Elle respire l’air pur,
Sa source de survie.
28/12/2010
J’ai du mal à marcher.
J’ai fait une mauvaise chute.
Et pourtant, j’ai rêvé
Que je faisais des culbutes
Dans une prairie verte
Parsemée d’herbes folles.
Ce n’est qu’une rêverie.
Je n’ai vraiment pas de bol !
Cette entorse au genou
Refuse de se guérir.
Ceci dit, entre-nous,
Elle ne m’empêche pas de dire
Que je rêve de falaises
Aux multiples sentiers
Où les touristes, à l’aise,
Adorent s’y promener.
J’imagine les oiseaux
Nombreux en cette saison
Et les splendides bateaux
Qui voguent à l’horizon.
J’entends même les cris
Des mouettes rieuses
Parsemant le ciel gris
De touches lumineuses.
Qu’il est bon de humer
Les embruns de la mer.
Mes cheveux décoiffés,
C’est le vent, le bon air.
Mes joues d’un rouge vif
Bénéficient de l’instant.
Bienfait pris sur le vif
De l’iode stimulant.
Triste réalité,
Je viens d’ouvrir les yeux.
Chez moi, je dois rester
Jusqu’à temps que j’aille mieux.
Il me vient cependant
Une idée lumineuse.
Si toi, tu es partant,
J’en serais vraiment heureuse.
Si tu as une charrette,
Tu peux m’y emmener.
Assise dans une brouette,
J’ai envie d’y aller.
Conduis-moi à la mer
Pour nourrir les oiseaux.
Je rêve du bord de mer,
De mes deux pieds dans l’eau.
Je veux trouver des tourelles
Comme à l’âge de cinq ans,
Franchir la grande passerelle
Et courir dans le vent.
29/12/2010
Tous ces mots assemblés
Forment un doux message,
Missive à envoyer,
Signe de bon présage.
Une goutte de rosée
Perlant sur l’alchémille,
De l’eau pure convoitée
Pour oser la magie.
Ne pas envisager
De changer le plomb en or,
Simplement parfumer
Ces mots valant de l’or.
Pour moi qui les attends,
Avide de les lire,
Ils sont illuminant
Et chargés de sourires.
Petite goutte céleste,
Tu nais chaque matin.
Trop peu de temps, tu restes
Fragile au creux des mains.
Tu te languis des mots
Qui naissent de nos cœurs.
Ils sortent de nos stylos
Et ont grande valeur.
Tu aides à diluer
L’encre issue de nos yeux.
Belle prose à partager,
Moments si savoureux.
21/12/2010
Laisser le cœur parler
Mais qu'il batte moins fort
Regarder vers demain
Droit dans les yeux du temps
Trembler
Sans trop y croire
Ne plus se retourner
Laisser le cœur parler
Mais qu'il batte moins fort
Qu'il trouve la mesure
Tel un oiseau blessé
En déployant ses ailes
Qu'il trouve la mesure
Pour mieux sentir le vent
Vivre
Avoir mal parfois
Et puis se faire le bien
Le mieux
Le pire aussi sans doute
Tel un oiseau blessé
Se caresser les plumes
Guérir de trop aimer
Pour aimer juste
Enfin
Laisser le cœur parler
Mais qu'il batte moins fort
Qu'il trouve la mesure
D'aimer demain encore
©
Nadine-Lia LEJEUNE
Je me suis glissé entre les pages de ce livre écrit par Lubor Hajek.: "Les estampes Japonaises". Avec un titre comme çà, on s'attend à un festival d'érotisme avec grosses queues et pilosité représentés.
pour illustrer ce texte, un pastel signé Gegout qui date de 1976 année de la parution de ce livre
pastel sur papier canson 65x50 Gegout©1976 adagp
Rien de tout ça ici, juste une précision écrite à la planche 62 ou figure une gravure d'Utamaro "Les amants" et ce qui suit.
"Les normes de l'édition ne nous permettent pas de reproduire les estampes érotiques, bien qu'elles soient beaucoup moins obscènes que les photographies et les films pornographiques d'aujourd'hui."Fin de citation
Très beau livre édité par Pierre Belfond en 1976 qui affiche la couleur: Parler de l'art de l'estampe sans pénétrer la zone chaude de l'art érotique..
"Je voulais avoir le monde au bout de mon pinceau" en dit long sur la dimension du propos...
" En te rencontrant
J'ai cru un instant voir la nuit
sur ton visage
mais tu t'es cachée dans les nuages
O lune de la nuit"
texte écrit par Murasaki Shikibu, femme écrivain du 10ème siècle
"Oh, facteur, ce n'est pas facile de travailler quand il y a de la neige ou du verglas !", me dit-on, régulièr'ment, sur ma tournée, depuis quelques jours ...
"Oh, facteur, travailler quand il pleut !", me dit-on régulièr'ment, à d'autres moments.
"C'est chouette pour vous, facteur, maint'nant, y a du soleil !", me dit-on aussi, régulièr'ment, en été ou ... à d'autres moments.
Rien n'est évident et ... tout est simple, parfois.
Faisons l'tri.
Bien sûr, quand il neige, dans les conditions que je connais (dans mon boulot), il faut être vigilant (et le mot est faible).
Mais ... quand on le vit, au quotidien, comme c'est le cas, ces jours-ci, les difficultés n'ont pas non plus les proportions qu'on imagine.
Suffit parfois d'observer la situation, de l'accepter et de s'organiser en conséquence.
Quand il neige, quand le verglas s'impose sur les trottoirs, eh bien je m'efforce de repérer les endroits (sur ces mêmes trottoirs) qui sont dégagés, de flanquer une des rues de mon caddy dessus, de poser au moins une de mes chaussures dessus (aussi), et d'avancer, à pas lents (mais sûr'ment) de ce côté-là, de faire un pas, un autre pas, et le travail s'écoule, coule, quand même.
Quand il pleut, eh bien, je profite parfois d'un moment où je me trouve à l'intérieur d'un immeuble, où 22 (ou 32) boîtes aux lettres se trouvent, je prends le temps qu'il faut pour y distribuer (au chaud) mon courrier, de papoter (quand ça se presente) avec des gens de l'endroit quand ils passent ... et la pluie a le temps de se calmer (ou de cesser).
Quand il y a du soleil, ne vous y méprenez pas : ce n'est pas forcément plus évident. Dieu sait si les fortes chaleurs et moi, ça fait ... deux ! Et ... même quand le ciel est bleu et clément, les chagrins, les états d'cafard, les hivers mentaux, les essoufflements font partie du programme. Bien entendu, quand on l'accepte (aussi), quand on s'organise (aussi) en conséquence, quand on sait (aussi) que le bonheur surgit à l'horizon, ces journées ont (comme n'importe quelle journée) leur valeur, leur importance, et on est fier de les avoir accomplies.
"Oh, facteur, ce n'est pas facile de travailler quand il y a de la neige ou du verglas !"
Ces commentaires ne manquent pourtant pas de bienveillance, d'intérêt.
Et puis ...
Tout un chacun aperçoit, remarque, identifie celui qu'il rencontre ... à partir de ses propres lunettes.
De l'extérieur, on peut s'imaginer, projeter les pires difficultés chez quelqu'un d'autre, quand on ... se met à sa place.
De l'extérieur, on peut s'imaginer, projeter les pires difficultés chez quelqu'un d'autre, quand on ... ne vit pas la situation.
Je tombe aussi dans le panneau, sur ma tournée, quand j'observe certaines personnes, dans leur contexte, dans un aspect de leur vie quotidienne.
Ma pensée s'attarde, ce matin, sur Léonore.
Elle est grande, elle est gracieuse. On peut imaginer une colombe sur ses épaules. Elle pourrait atterrir sur une photo de David Hamilton. Avec ses longs cheveux blonds, ses tresses, son sourire d'une beauté extrême.
Quand je la vois passer, rue de Vergnies, avec ses six enfants (qu'elle élève seule et qui la suivent proprement et gentiment), je me demande toujours comment elle s'en tire. Moi qui n'ai jamais, de ma vie, tenu un ménage.
Je lui ai posé la question.
Elle m'a répondu : "Ca vient tout seul"
Elle a ajouté : "Les enfants, c'est que du bonheur !"
Les femmes qui aiment sont dangereuses
Aux Editions Flammarion
Par Laure Adler, Elisa Lecosse
De la Vénus de Willendorf, image d'un idéal féminin tout-puissant, à la Mariée de Niki de Saint-Phalle, offrant le regard de la femme artiste sur sa propre destinée, la quête de l'éternel féminin jalonne l'histoire de l'art depuis les temps les plus anciens.
Cet ouvrage consacré au thème de l'amante fatale propose un choix de peintures, dessins et photographies du Moyen Age à l'époque contemporaine.
Figures mythiques et tutélaires, les héroïnes amoureuses, d'Eve à Rita Hayworth et de Bethsabée à Camille Claudel, se révèlent brutales ou tendres, ambitieuses parfois, mais toujours ensorceleuses : dangereuses pour les autres et pour elles-mêmes.
Parcourant cette galerie des amantes fatales, Laure Adler et Elisa Lécosse proposent un décryptage passionnant d'une histoire trop longtemps laissée aux seuls mains et regards des hommes. Explorant les archétypes, les codes de l'histoire de l'art et leur détournement au fil des époques, elles analysent le lent basculement des femmes vers l'autonomie amoureuse et la reconnaissance du corps et du désir.