Tous ces amis m’ont dit :
« Écris-moi de longs messages. »
Et je leur ai écrit
Des messages de fille sage.
J’entends chacun me dire :
« Je savoure tes mots,
J’aime beaucoup te lire. »
Je les ai pris au mot.
J’ai reçu en retour
De très jolis courriers
Demandant, sans détour,
Des mots à envoyer.
C’était bon, c’était beau
Tous ces mots échangés.
Tellement bon, tellement beau
Qu’ils m’ont été volés
Par un monstre en sourdine
Qui les a engloutis,
Me trouvant trop coquine,
Dans le néant de l’oubli.
Que c’est triste aujourd’hui,
Ma boîte aux lettres est vide.
Bien trop triste, oh que oui,
Mes yeux se perdent dans le vide.
Ce silence, pareil à une saison,
Me met bien l’âme en peine.
Ce silence, semblable à un poison,
Se dissout dans mes veines.
Il trotte dans ma tête
Mille et une questions.
Il a troublé la fête
Des mots à l’unisson.
J’en reste vide de sens
Car je ne comprends pas.
Même mon sixième sens
Ne me répondra pas.
Mais j’espère de tout cœur,
J’y crois même fermement,
Que « Silence », source de peur,
Se brisera dans le néant
En libérant les mots
Qu’il a emprisonnés,
En permettant aux mots
D’être encore échangés.
Mon ami, le facteur,
Reviendra à nouveau.
Mon ami, le serveur,
Recevra de nouveau.
28/12/2010
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