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journal de bord, jeudi 30 décembre 2010

 "Oh, facteur, ce n'est pas facile de travailler quand il y a de la neige ou du verglas !", me dit-on, régulièr'ment, sur ma tournée, depuis quelques jours ...

 

"Oh, facteur, travailler quand il pleut !", me dit-on régulièr'ment, à d'autres moments.

 

"C'est chouette pour vous, facteur, maint'nant, y a du soleil !", me dit-on aussi, régulièr'ment, en été ou ... à d'autres moments.

 

Rien n'est évident et ... tout est simple, parfois.

 

Faisons l'tri.

 

Bien sûr, quand il neige, dans les conditions que je connais (dans mon boulot), il faut être vigilant (et le mot est faible).

 

Mais ... quand on le vit, au quotidien, comme c'est le cas, ces jours-ci, les difficultés n'ont pas non plus les proportions qu'on imagine.

 

Suffit parfois d'observer la situation, de l'accepter et de s'organiser en conséquence.

 

Quand il neige, quand le verglas s'impose sur les trottoirs, eh bien je m'efforce de repérer les endroits (sur ces mêmes trottoirs) qui sont dégagés, de flanquer une des rues de mon caddy dessus, de poser au moins une de mes chaussures dessus (aussi), et d'avancer, à pas lents (mais sûr'ment) de ce côté-là, de faire un pas, un autre pas, et le travail s'écoule, coule, quand même.

 

Quand il pleut, eh bien, je profite parfois d'un moment où je me trouve à l'intérieur d'un immeuble, où 22 (ou 32) boîtes aux lettres se trouvent, je prends le temps qu'il faut pour y distribuer (au chaud) mon courrier, de papoter (quand ça se presente) avec des gens de l'endroit quand ils passent ... et la pluie a le temps de se calmer (ou de cesser).

 

Quand il y a du soleil, ne vous y méprenez pas : ce n'est pas forcément plus évident. Dieu sait si les fortes chaleurs et moi, ça fait ... deux ! Et ... même quand le ciel est bleu et clément, les chagrins, les états d'cafard, les hivers mentaux, les essoufflements font partie du programme. Bien entendu, quand on l'accepte (aussi), quand on s'organise (aussi) en conséquence, quand on sait (aussi) que le bonheur surgit à l'horizon, ces journées ont (comme n'importe quelle journée) leur valeur, leur importance, et on est fier de les avoir accomplies.

 

"Oh, facteur, ce n'est pas facile de travailler quand il y a de la neige ou du verglas !"

 

Ces commentaires ne manquent pourtant pas de bienveillance, d'intérêt.

 

Et puis ...

 

Tout un chacun aperçoit, remarque, identifie celui qu'il rencontre ... à partir de ses propres lunettes.

 

De l'extérieur, on peut s'imaginer, projeter les pires difficultés chez quelqu'un d'autre, quand on ... se met à sa place.

 

De l'extérieur, on peut s'imaginer, projeter les pires difficultés chez quelqu'un d'autre, quand on ... ne vit pas la situation.

 

Je tombe aussi dans le panneau, sur ma tournée, quand j'observe certaines personnes, dans leur contexte, dans un aspect de leur vie quotidienne.

 

Ma pensée s'attarde, ce matin, sur Léonore.

 

Elle est grande, elle est gracieuse. On peut imaginer une colombe sur ses épaules. Elle pourrait atterrir sur une photo de David Hamilton. Avec ses longs cheveux blonds, ses tresses, son sourire d'une beauté extrême.

 

Quand je la vois passer, rue de Vergnies, avec ses six enfants (qu'elle élève seule et qui la suivent proprement et gentiment), je me demande toujours comment elle s'en tire. Moi qui n'ai jamais, de ma vie, tenu un ménage.

 

Je lui ai posé la question.

 

Elle m'a répondu : "Ca vient tout seul"

 

Elle a ajouté : "Les enfants, c'est que du bonheur !"

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