Elle roule et s'enroule frôle les bords du bassin
Fleur- papillon ou libellule
Pas de danse esquissé
AA
Huile sur carton 50X60 AA
Elle roule et s'enroule frôle les bords du bassin
Fleur- papillon ou libellule
Pas de danse esquissé
AA
Huile sur carton 50X60 AA
Le jour se lève. L’aube est grise et emplie d’un léger brouillard glaçant. La végétation est couverte de gouttelettes d’argent. Un froid nouveau s’installe. Quelques rayons de soleil trouent cette couche fiévreuse et se fraient un chemin vers la terre.
Depuis quelques jours, l’automne est revenu et surprend de nouveau les hommes. La végétation s’installe dans un monde immobile, figé, endormi par un frimas envahissant. Petit à petit, la vie végétale aux mille couleurs se meurt lentement et disparaît ne laissant que de pauvres trépas décharnés, tombant mollement sur un sol inconfortable.
Jeanne a le cœur gros de voir ainsi se transformer les beautés de l’été en immenses champs de ruines. Son âme s’alourdit de tristesse. Là où patiemment la terre a enfanté des merveilles, des chefs-d’œuvre, des bouquets de vie, il ne reste que des corps meurtris, blessés. Les fleurs sont lasses de se battre et abandonnent le combat contre cette nature qui n’en veut plus.
Chaque retour de l’automne sonne le temps du souvenir et le temps du doute pour Jeanne. Sa vie a pris un tournant inattendu dans le tumulte de cette saison, bouleversant ainsi son existence et son entourage. L’automne lui ramène en mémoire ses mélancoliques mélodies passées, ses doux chagrins de l’absence, ses vieilles disgrâces d’un monde révolu
La joie simple de Jeanne s’efface chaque année avec les images attachées au triste spectacle maussade de cette nature mourante. Elle n’aime guère cette période de repli qui commence. Rester confinée de longues semaines ne l’enchante pas. Rien ne la réjouit dans les jours à venir.
La nature n’est ni complaisante, ni indulgente. Elle est plutôt inflexible et rien ne lui résiste, ni ne la freine. Elle domine. Jeanne le sait. Elle a pu ressentir à plusieurs reprises le pouvoir terrible qui l’entoure. Il est inutile de se battre contre cette puissance. Elle en est le maître du monde.
Depuis longtemps, Jeanne connaît la faculté de cette dame nature à régenter, à distribuer ou à ôter sans compter, froidement et impassiblement la vie. Elle se souvient des grands poètes qui ont chanté les charmes, les envoûtements de cette nature, d’autres qui ont pleuré les débordements, les dévastations, les morts.
Dame nature est intraitable et reprend toujours le pouvoir sur les hommes et sur la terre. Elle ne partage qu’un instant ses droits, ses besoins. Sa maîtrise est infinie. Les chocs, les cassures, les coups ravageurs, dévastateurs persistent dans la mémoire de Jeanne.
L’automne aux couleurs de sang flamboyant, éclatant s’installe de nouveau et donne le ton pour les semaines à venir. Malgré la beauté éphémère, passagère de certains tableaux, la nature tisse une nouvelle toile asphyxiante et se souvient aisément des égarements, des sottises de notre société. Elle aimera nous les rappeler.
Doucement l’automne endormi s’éveille. Jeanne s’installe dans cette douloureuse saison encore engourdie, annonceuse de jours difficiles.
Un son troublerait le silence.
Rien ne vibre ni de s'entend.
Restent figés le clair instant
Et l'obscurité de l'absence.
Désirant demeurer passive,
Privée d'intérêts et d'émois,
Je choisis encore une fois,
La flottaison à la dérive.
J'existe libre, impondérable,
Dans une agréable quiétude,
Indifférente aux certitudes,
Mais aux songeries favorable.
Conditionné à me distraire
Mon cerveau exerce son rôle,
M'offre des idées parfois drôles
Et des défis pouvant me plaire.
Lors quand, je flotte à la dérive,
Je peux me charger d'énergie
Accueillir de la fantaisie
Et redevenir créative.
25 décembre 2017
Comme les rois mages émerveillés,
Qui n'ont pas un seul instant hésité
Et aussitôt furent prêts à tout quitter,
A partir s'engager vers les pays lointains,
Prêts à tout vivre, à tout braver :
La fatigue, la soif et la faim
Dans une longue épopée
Au succès incertain,
Une traversée du désert
Par delà monts et mers
En un si long chemin
Pour atteindre leur but étoilé,
Sans jamais redouter la défaite
Ni douté du succès de leur quête,
Ni de la grandeur de leur destinée,
En allant déposer leur sagesse éclairée,
Quintessence inspirée des Temps anciens
Avec moult trésors et grands biens
Au pied de l'Enfant d'or illuminé,
L'Espoir du monde, l'Amour incarné,
Moi aussi, je continuerai d'avancer,
Bravant le désert et sa longue traversée,
Laissant doutes et désespoir sur le bas côté,
Prête à tout souffrir, à tout dépasser
Pour vaincre les épreuves, les surmonter
Et accomplir ma quête, ma destinée,
Mon Etoile comme seul bouclier.
Et la tendresse de mon Aimé.
Car au fond de moi, je le sais, c'est certain,
Je n'aurais pas marché ce si longchemin
Et tant sacrifié pour tout perdre soudain en vain.
L'oeuvre de ma vie est offerte et prédestinée.
Elle a déjà tant réjoui et épanoui
De si longues joyeuses années
Et ses fruits jamais ne seront détruits.
Elle est là pour Le servir et servir l'humain.
Que Sa Haute protection me soit accordée.
À ses enfants, Jacques, Danièle et Michèle
Durant mes années de jeunesse,
M'emplissait de vive allégresse
Le succès de ma grande soeur.
Il me causait des coups de coeur.
À la distribution des prix,
Mes parents et moi, non surpris
De ses nombreuses récompenses,
Devenions orgueilleux, je pense.
Chaque année lui étaient offerts
Neuf ou dix volumes divers.
Or sa joie demeurait discrète,
Sa modestie toujours parfaite.
Un mot ce matin m'interpelle.
Lors je pense à ma soeur Marcelle.
Elle accueillait avec sagesse
Le succès source d'allégresse.
Ne cessa pas d'être la même,
Effacée, modeste à l'extrême.
À la toute fin de sa vie,
Me ravit sa coquetterie.
25 septembre 2017
Suis attentive aux souvenances,
Parfois imprégnées de tendresse.
Soudain me vient le mot: brillance.
Il me surprend, me bouleverse.
Au temps de mon adolescence
Le théâtre me fascinait
M'éblouissait l'éloquence,
Elle me semblait spontanée.
J'acquis le goût du beau parler
Et pus souvent le satisfaire,
Entendant de brillants confrères
Et d'illustres conférenciers.
Ne suis plus exposée, hélas!
À la véritable brillance
Qui créait de la transcendance,
Des instants de suave grâce.
24 septembre 2017
Caresse sur la vague
posée là , en souvenir
de Toi
AA
Songerie
Des élus de la providence
Se sentent heureux dans la vie.
Or subrepticement varient
Les causes dont dépend leur chance.
Des acteurs qui furent célèbres,
Certains restés inoubliables,
Jouissant de biens enviables
Durent traverser des ténèbres.
Quand on nous conte leur histoire,
Ce qu'on nous apprend nous émeut;
Finirent parfois miséreux
Des êtres un temps couverts de gloire.
Ô mystère de l'existence!
Les humains les plus maltraités,
Ceux vivant des atrocités,
Manifestent leur espérance.
23 septembre 2017
L.Magotte
Il y a tant de chemins à parcourir
Il y a tant
de sortes de chemins
les chemins tout tracés
les routes droites et nues
où l'âme perd pied
s'essouffle
les chemins de traverse
bordés de platanes
où l'on s'attarde
qui se plient à nos envies
et puis
les chemins de crête
toujours à la marge
au bord d'autre chose
que l'on foule à pas comptés
avec une gravité légère
et puis encore
tous ces chemins
qui ne mènent nulle part
et parfois plus loin
qu'on ne croyait
Martine Rouhart
Je marche dans la plaine.
Depuis longtemps je marche
contre un vent chargé d'aventures .
Peu lui importe.Il est l'élément, il se suffit.
Mais moi silhouette transitoire
sous la pérennité du ciel, comment puis-je défier le vent et lancer
ma complainte dans le choeur des astres?
Je marche dans la plaine.
Depuis longtemps je marche
cernée d'insectes tourbillonnants,
de clameurs sourdes.
J'entends l'appel de la montagne bleue.
Je prie le vent de tomber en paresse.
Qu'il me livre passage vers la montagne bleue.
La montagne bleue qui dit viens !
Viens apprivoiser ma roche,
et laisse-lui ton sang !
Que mes veines boivent à ton humanité
Ce que je te donne en farouche dureté.
Barbara Y. Flamand
Promenade d'automne
Ajouté par David VIRASSAMY
Au fil des maux et des mots
Dans les profondeurs sinueuses et moussues de la forêt
Mes pas m'emmènent au gré de mes souhaits
Aucun son, aucun mouvement
Ne perturbe la quiétude du moment
Le temps semble s'être figé
Et je m'arrête pour mieux m'en imprégner
Si mon esprit vagabonde, faisant fi de toute vicissitude
Mon corps en oublie ses tourments avec gratitude
Là, assise à même un caillou lustré,
Sous un dôme de branchages torturés
Je tâte le pouls de Dame notre terre
Tout en humant ses effluves nourricières
Sa douce respiration à peine perceptible
Rassérène mes corps et âme trop sensibles
Son envoûtement si délicieux fait chavirer mon cœur
Qui hésite un bref instant entre éveil et torpeur
Le vent se lève et tourbillonne dans les cimes décharnées
Entraînant son chant vers des cieux malmenés
Que ce zèle ardent, d'austère il devienne plaisant
Pour que mon roc je n'abandonne à la pénombre naissante
Laissant les ombres grotesques et difformes
A leurs danses effrénées et folles.
Sur le chemin surgissent mille images magiques
Celles d'un ballet des plus fantasmagoriques
Allégorie ou chimère, elle aura sans autre manière
Attisé mon âme d'épistolière.
Roczo Viviane
17-02-2016
Ecoute...
Toi l'égarée sur une terre en devenir
Tu cherches ta place dans l'univers de la mouvance
Perdue, tellement fragile, tu cours vers l'avenir
Arrête, saisis l'instant, hors lui tout n'est qu'errance...
Puise alors de la terre les émouvants parfums
Ecoute brûlante chanter l'oiseau dans le matin
Dans quelques heures les instants doux seront défunts
Vis les vaillantes, et cesse de songer à demain...
Dégage la tête, le cœur pourra croire au bonheur !
"Le chemin bucolique"
Comme les rois mages émerveillés,
Qui n'ont pas un seul instant hésité
Et aussitôt furent prêts à tout quitter,
A partir s'engager vers les pays lointains,
Prêts à tout vivre, à tout braver :
La fatigue, la soif et la faim
Dans une longue épopée
Au succès incertain,
Une traversée du désert
Par delà monts et mers
En un si long chemin
Pour atteindre leur but étoilé,
Sans jamais redouter la défaite
Ni douté du succès de leur quête,
Ni de la grandeur de leur destinée,
En allant déposer leur sagesse éclairée,
Quintessence inspirée des Temps anciens
Avec moult trésors et grands biens
Au pied de l'Enfant d'or illuminé,
L'Espoir du monde, l'Amour incarné,
Moi aussi, je continuerai d'avancer,
Bravant le désert et sa longue traversée,
Laissant doutes et désespoir sur le bas côté,
Prête à tout souffrir, à tout dépasser
Pour vaincre les épreuves, les surmonter
Et accomplir ma quête, ma destinée,
Mon Etoile comme seul bouclier.
Et la tendresse de mon Aimé.
Car au fond de moi, je le sais, c'est certain,
Je n'aurais pas marché ce si longchemin
Et tant sacrifié pour tout perdre soudain en vain.
L'oeuvre de ma vie est offerte et prédestinée.
Elle a déjà tant réjoui et épanoui
De si longues joyeuses années
Et ses fruits jamais ne seront détruits.
Elle est là pour Le servir et servir l'humain.
Que Sa Haute protection me soit accordée.
Image et texte de Rébecca Terniak
"Esquisse sous la pluie"
de Arlette A
Grand ciel opalin
Nimbé de nuages blancs
S’invitant à danser enlacés
Comme dans un bal de gitans
Goûte après goûte
Tombe la pluie
Léger bruit sur les toits du monde
Grains d’eau sur les fenêtres
Tombe l’eau argentée
Sur les pavés luisants
Et l’herbe frémissant
Feuille à feuille
bercée par une averse
Moineau contre moineau se blotti
Dans un nid
Cœur à cœur
Toi et moi
Nous cheminons
Ivres de joie
12/07/2017
Chemins où l'on marche d'un point à un autre, chemins qui mènent d'ici à là ou même nulle part, routes encore et donc chemins utiles de l'habitude, fausses routes longeant l'abîme, noirceur des jours recouvrant le ventre des aubes.
Chemins plutôt comme l'abîme même, chemins aux bordures fuyantes, qui ne gravissent rien dans ce vide de l'être, père du visible et des fables que chantent les horizons de chair aux mirages de verre.
Chemins où s'exilent tous les exodes, où les mers aux voix de sable et de houle engendrent des nuages de songe et de feu puis la terre de sang née de la pluie, de la pluie bleue et froide qui ruisselle sur des plaies d'argent.
Il doit y avoir un monde comme offrande de chaque chemin aux abîmes qu'ils sont.
"Lumière de la nuit"
Les yeux pleins de rire
je prends des chemins de traverse
à demi-effacés
sans savoir où ils mènent
mes pensées prennent le large
comme des ballons qu'on lâche
je vais d'étonnement en étonnement
et donne des ailes à toutes choses
et puis je me couche
dans le silence des arbres
essoufflée de mes petites joies
Martine Rouhart
"L'envol vers le petit déjeuner"
Un chemin...
J'en ai vu des rivages
Découvert des visages!
J'ai puisé dans des yeux
Quelques moments heureux...
Mélancolie est douce
Quand nature se fait rousse
C'est la fin de l'été
Tu m'as tellement manqué!
L'automne est flamboyant
La saison des amants...
Loin des hésitations
Faire jaillir la passion!
Et si pointe l'hiver
Loin des chemins pervers
Dans douceur d'un souvenir
Sourire et s'endormir...
Jacqueline Gilbert
"Soleil couchant"
Souffles de la terre
Avant de n’être plus soi comme par le passé
Mais tout autre attribut de ce temps sacrilège ;
Ou espérer que cela serait un suprême privilège
De retenir des vieux jours presque effacés,
Avant de ne plus se reconnaître
Et marcher près de l’ombre de son souvenir,
Ce mélange de chemins qui nous font atterrir
Semblent nous attirer comme une force prête à renaître.
Avant d’aller lentement vers cette étape du voyage
A arpenter des labyrinthes de couloirs,
Penser que de courir c’est toujours de pouvoir
Et garder l’énergie ultime à tourner la page,
Ce n’est rien de vrai, peut-être, mais rien n’est mortel après tout.
Seuls le sont nos pitoyables visages qu’il faut regarder,
Ceux qui ne feront plus jamais rêver,
Ceux que l’on croise un soir à la porte du bout !
Ô mystère tant profond qui enveloppe l' Infini
Qui nous a donné ces moyens de l’esprit !
Chaque jour sur cette terre tourmentée
Est sa question sans cesse posée.
Et si, avant que ne se décuple la force de renaître
Ce courageux espoir en une quelconque lumière,
Une graine nouvelle s’annonçait jalousement à faire naître
Une joie disséminée flottant aux souffles de la Terre.
"Les routes de l'infini"
La Cappadoce vue du ciel (Turquie)
"Samaya"
Les Coeurs s'envolent... ♥♥♥
Sur ce blanc parchemin
Déjà les mots que rien ne retient
Volent à leur destin...
Les laisser choir
Alors qu'ils sont tellement porteurs d'espoir
serait illusoire...
Sous le poids qu'ils traînent
Ceux-ci s'enchaînent
et se déchaînent sans peine...
Mon Coeur qui peine à les soutenir
Ne peut plus les retenir
D'un ultime élan, les laisse partir...
Des couplets, sans forme
Au hasard, prennent forme
Pour finalement s'ajuster...
Sur une feuille blanche
Les mots se perdent et se rejoignent
Pour atteindre ton Coeur...
Marianne Leitao
"Go to the sky"
Michel Marechal
Ce florilège est tellement merveilleux .
Merci Monsieur Paul de ces jolies conjugaisons et Liliane pour son optimisme et son non-renoncement.
J'ai pris plaisir à unir toutes les pensées. Voilà :
"Tous ces chemins qui ne mènent nulle part
Et parfois plus loin qu'on ne croyait ;
Arrête, saisis l'instant, hors de lui tout n'est qu'errance,
Dégage la tête, le coeur pourra croire au bonheur ;
Je n'aurais pas marché ce si long chemin
Et tant sacrifié pour tout perdre soudain en vain ;
Toi et moi nous cheminons ivres de joie ;
Il doit y avoir un monde
Comme offrande de chaque chemin ;
Je vais d'étonnement en étonnement
Et donne des ailes à toutes choses ;
Azur, avenir ou éveil
L'homme asservi se réveille.
Et si une graine nouvelle s'annonçait
A faire naître la joie du souffle de la Terre "
Dans l'ordre : Martine, Jacqueline, Rebecca, Nada, Patrick, Martine, Joëlle, Gilbert.
"Tunnel"
Danielle Bellefroid
Dans la houle de nos regards
Quand les nuages se font roses et violets
Et la lune se fait blanche cristalline
Nous cheminons les mains enlacées
À l’ombre des platanes dénudés
Ta bouche à mes lèvres
Assouvit mes rêves filigranes
Et dans la houle de nos regards
Scintille une joie frivole
16/01/12
Nada
Un partenariat
LE SIGNE ENTRE PLEINS ET VIDES : L’ŒUVRE DE CHRISTIAN GILL
Du 07-09 au 24-09-17, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) débute la saison nouvelle avec une exposition consacrée au peintre français, Monsieur CHRISTIAN GILL, intitulée : INTEMPORALITES.
INTEMPORALITES…jamais exposition n’a bénéficié d’un meilleur titre! Ce qui frappe, en premier lieu, c’est certainement la dimension « dantesque » envahissant l’œuvre de cet excellent artiste. Une dimension qui rappelle l’Enfer de Dante, au premier chant de la Divine Comédie. Une lumière, à première vue, ténébreuse, faite de crépuscules et de gaz sulfureux, enrobe la toile. Le décor est un mélange savant constitué de roches et de ruines, animées par un jeu d’arcades squelettiques, assurant un passage entre les éléments divers. En fait, ce décor est un « concerto » (dans l’étymologie première du terme : une lutte) entre architecture et nature transcendées. L’équilibre de l’ensemble est assuré par le statisme des figures humaines en silhouettes, campées de dos, figurant à l’avant-plan. GRAND ROUGE (80 x 8O cm-acrylique sur toile)
Leur présence s’avère précieuse, car à aucun moment elles ne sont là juste pour « meubler » le décorum. Mais bien pour assurer, par le biais de leur statisme, l’équilibre inhérent à l’ensemble. Nous avons évoqué, plus haut, la dimension « dantesque » soulignée par l’atmosphère chromatique que nous avons définie « ténébreuse ». Néanmoins, nous nous sommes empressés de souligner que ce spectacle ténébreux n’apparaissait qu’à « première vue ».
Au fur et à mesure que le regard s’immerge dans la toile, il se laisse envahir par une mutation psychologique opérée par un changement dans l’interprétation du chromatisme.
L’œuvre de CHRISTIAN GILL se signale par une luminosité faite de couleurs douces, lesquelles, par l’irruption d’une lumière diaphane, généralement placée en haut vers la droite du tableau, sous les traits d’un soleil fantomatique, fait que cette atmosphère « ténébreuse » dont nous parlions plus haut, se transforme en une explosion qui dynamise la composition en changeant le regard dans son interprétation. L’atmosphère cesse d’être « sombre » pour aborder la part mystérieuse de la démarche créative faite de mutations psychologiques, aboutissant vers la complexité à la fois narrative et interprétative. Les personnages sont vêtus d’un drapé, long et sans plis, les recouvrant de la tête aux pieds. GRAND BLEU (80 x 80 cm-acrylique sur toile)
Ils adoptent une position statique dans une attitude excluant toute volonté de « mouvement ». Ils sont « formes » se fondant dans d’autres formes.
Si mouvement il y a, il est issu de la violence tranquille du chromatisme, lequel est galvanisé par ce faisceau de soleil émergeant d’une zone préalablement aménagée par l’artiste, lui permettant d’irradier les couleurs, originellement tendres et qui par cette action dynamisante, perturbe l’ambiance psychologique. Les couleurs se divisent généralement en trois teintes : le bleu (la couleur préférée de l’artiste par laquelle il a débuté cette série consacrée au signe), le rose et le noir (en dégradés). L’ « intemporalité » n’existe que dans le silence que distillent ces couleurs crépusculaires. L’œuvre de cet artiste est lisse, en ce sens que très peu de matière est présente, étant donné qu’elle est automatiquement nivelée au couteau. Les couleurs acquièrent, ici, la valeur de l’écriture automatique, en ce sens que c’est par le chromatisme que l’œuvre se crée. En réalité, la couleur conduit à l’émotion. Le figuratif, n’est en fait, que suggéré. Notons que l’artiste s’exprime toujours dans ce même chromatisme.
La genèse de l’œuvre part de tableaux de petites dimensions LE PETIT BLEU (30 x 30 cm)
dans lesquels nous trouvons les germes appelés à se développer dans les toiles de dimensions importantes. Précisons que les tableaux de petit format ne sont en rien des « esquisses » puisqu’ils imposent la narration de départ.
Même en modèle réduit, tout est présent : chromatisme, décor, irruption du soleil, personnages en silhouettes, à l’avant-plan.
Les tableaux (qu’ils soient de petites ou de grandes dimensions) ne sont régis que par une seule thématique, celle du SIGNE. Et cette thématique s’explique par la détresse exprimée par l’artiste face au sort réservé aux chrétiens d’Orient. Les personnages en silhouettes, à l’avant-plan, totalement démunis, attendent un signe. Ces mêmes personnages sont tributaires du passé surréaliste du peintre. Leur présence, ainsi que l’atmosphère se dégageant des tableaux, procède à la fois d’un surréalisme tempéré ainsi que d’une conception métaphysique de l’espace.
A côté des signes, nous trouvons une œuvre impressionnante intitulée TRIPTYQUE DE LA MONTAGNE (2x 100 x 73 cm et 1 x 100 x 81 cm).
Cette œuvre relate le souvenir de voyages en Asie. Si la technique demeure la même, la dialectique, elle, diffère du tout au tout.
Nous avons ici une évocation des estampes japonaises conçues en triptyque. L’artiste a voulu associer l’expression de deux cultures (occidentale en ce qui concerne le triptyque dans son appareil comme dans sa symbolique et orientale pour ce qui est de l’esthétique de l’estampe). L’émergence d’une forme d’écriture inconsciente se dessine dans la façon de lire cette œuvre. L’artiste a débuté son triptyque par le panneau de gauche. A l’origine, il ne s’agissait que d’une œuvre indépendante. Ensuite il a décidé de donner une suite à cette pièce en composant deux panneaux supplémentaires. De fait, même si cette œuvre peut se lire de gauche à droite, comme l’alphabet latin, rien n’empêche le visiteur de promener son regard à partir de n’importe quelle direction. La conception du triptyque occidental consiste à créer un épisode différent par panneau jusqu’au terme de l’histoire. Dans cette œuvre, l’histoire s’étale sur les trois volets avec pour seul thème la montagne. Dans son traitement, les crêtes ainsi que les contours sont conçus à la façon des nuages « tchi », une manière typiquement asiatique (chinoise d’origine) de concevoir les volumes afin de les rendre évanescents (nous retrouvons ce procédé tant pour la conception des nuages que pour la réalisation des cimes terminant les arbres. Même la célébrissime GRANDE VAGUE DE KANAGAWA de Hokusai (1830-31) est conçue de la même façon dans la conception de la crête de la vague montante ainsi que de l’écume.
Tandis qu’une couleur très sombre, tirant sur le bleu foncé, accentue l’intérieur de la vague, comme pour accentuer sa matérialité…immatérielle).
Ce même trait culturel chinois influençant l’esthétique asiatique allie, tout les en dichotomisant, les pleins et les vides. Dans le triptyque, relégués à l’arrière-plan, les vides sont concrétisés par la pâleur des montagnes enneigées qui se perdent au loin. Tandis que les pleins rugissent dans le chromatisme incandescent que l’artiste apporte pour exprimer la matérialité du relief montagneux. Une note rose évanescente unit le panneau central à celui de droite, accentuant ainsi la dialectique du plein et du vide. Toujours sur ce panneau central, une construction au chromatisme sombre témoigne d’une présence jadis humaine. Ce jeu de pleins et de vides, d’expression chinoise est le reflet plastique de la dialectique entre le yin et le yang.
Autodidacte de formation, l’artiste a, depuis son enfance, baigné dans le milieu artistique du Montmartre, nostalgique des montparnos. Il a d’ailleurs pratiqué le dessin de façon intensive et s’est notamment formé en fréquentant des ateliers d’artistes qui lui ont prodigué de multiples conseils tout en le nourrissant de leur art. Sa sœur est également peintre. Ayant également pratiqué le surréalisme (comme nous l’avons évoqué), il éprouve une véritable vénération pour Dali.
Néanmoins, concernant ses influences (bien que celles-ci ne se retrouvent absolument pas dans son écriture picturale en ce qui concerne cette exposition), il cite aussitôt Picasso et Utrillo. Inconditionnel de l’acrylique, il utilise cette technique car elle lui permet de revenir très vite sur un geste mal engagé. Un détail tout aussi intéressant, mettant en exergue un trait révélateur de sa psychologie, réside dans le graphisme de sa signature. Celle-ci est minuscule. Auparavant, elle était trop imposante. Certains artistes le lui ont fait remarquer.
Et c’est à ce moment là qu’il a décidé de la réduire au maximum, à un point tel qu’elle a fini par devenir pratiquement invisible. Amusez-vous, d’ailleurs à la débusquer, si jamais vous y arrivez! Mais cet élément prouve que l’artiste, en minimalisant au maximum sa signature, s’efface devant son œuvre pour atteindre l’essentiel : l’expression de sa conscience. Ce qui, au-delà de tout vocabulaire stylistique, rend mystique sa démarche picturale.
Cette expression inquiète et sereine de la conscience, est semblable à ces longues silhouettes, lisses et drapées, qui cherchent à l’avant-plan de la vie, l’écho du signe sur la toile à peine tracé.
Lettres
N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.
Robert Paul, éditeur responsable
A voir:
Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza
Frannçois Speranza et Gill interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles
(Septembre 2017) photo Jerry Delfosse)
Des vocalises qui tombent du ciel !
« Callas, il était une voix » a été créé le 19 septembre 2017 à Louvain-la-Neuve, au théâtre le Blocry, en première de saison. Dépouillée, enjouée, virevoltante et dramatique, la mise en scène créative et fantomatique très habile est signée Patrick Brüll. On attendait l’entrée de la diva par le miroir, elle a choisi la fenêtre ! L’apparition du spectre de Maria Callas gêne aussi peu que les fantômes dont Georges Brassens était amoureux, tant la comédienne est belle et son jeu d’actrice fascinant!
C'était tremblant, c'était troublant,
C'était vêtu d'un drap tout blanc,
Ça présentait tous les symptômes,
Tous les dehors de la vision,
Les faux airs de l'apparition,
En un mot, c'était un fantôme !
Maria Callas disparaît à 53 ans le 16 septembre 1977, il y a tout juste quarante an. Figure de proue dans l’histoire de l'interprétation musicale, elle l’a bouleversée et est devenue une légende!
Quelle alliance artistique ! Dramaturge, romancier, scénariste, Jean-François Viot s’en empare et propose une écriture théâtrale construite comme une tragédie grecque à laquelle il ne manquerait que les chœurs ! « L’impuissance d’un personnage qui plie devant la force implacable du destin. Le premier acte où on apprend qui il est. Le second, où tout se passe bien encore mais où arrive le petit grain de sable qui va détraquer la machine. Le troisième, où il pense qu’il va s’en sortir. Et puis la suite, quand tout s’effondre. » …C’est tout Maria Callas, volontaire et fragile, émouvante et indisciplinée! Et pourtant, sur le plateau, dans ce deux-en-scène, que de bienveillance partagée, quel sens aigu de l’humour!
Bouche rouge, l’impératrice en noir et blanc, ombre et lumière, soufflante d’élégance, sertie dans une courte robe Dior, joli collier de perles trois rangs, coiffure en chignon superbement lissé qui n’aurait rien à envier à Evita, se confie et savoure ses derniers frissons d’entre-deux vies avec le journaliste, François Grenier. L’occasion de laisser un testament en chair et en os? Décidément, Brassens ! Quelle époque, ce 20e siècle, écrin de tous les rêves les plus fous après les misères du plus jamais ça ! Va-t-elle instiller, à la vue de ses bras si gracieux faits de chair de pomme, un souffle nouveau d’enthousiasme romantique au jeune journaliste du 21e siècle en lui offrant ses hurlements de plaisir et les dernières gorgées de ses profondes émotions?
La dame évoque l’arrachement à la terre natale, ses féroces combats dès l’enfance, l’amour de son père, le rêve américain, sa pugnacité devant les échecs répétés, l’immortelle tragédie grecque qu’elle transporte dans ses veines, et sa conquête de la voie royale! La voix module les souvenirs, se passionne pour les grands airs d’opéra, vocalise l’émotion, susurre ses rêves les plus fous: le déluge de frissons. Le chant résume le tout! Elle captive un public bouleversé : « Tout cela pour obtenir si peu ? Une poussière de rien, niente ! » C’est Anne Renouprez avec ses yeux d’icône orientale, dans toute sa splendeur lyrique et théâtrale.
Le jeune journaliste trentenaire qui l’interview dans son studio tombé du ciel, c’est Alain Eloy, qui, sans le moindre changement de costumes, par la simple magie théâtrale de la voix et des postures, explose à la façon d’un prestidigitateur, la mosaïque de personnages imaginés qui fusent et s’évanouissent comme des bulles de champagne! La confidence et la complicité se font si vives, que la diva devient le maître du jeu, question de lui faire entrevoir le bien-fondé de l’amour vécu qui rend si vain l’affolant déluge des frissons…
crédit photos Gael Maleux
AuteurJean-François ViotDramaturgie Patrick Brüll, Catherine L'HoostMise en scène Patrick BrüllAvecAlain Eloy, Anne RenouprezLumières Laurent KayeSon Eric DegauquierCoiffures et maquillages Sara OulRégie son et lumières Eric DegauquierHabilleuse Emmanuelle FroidebiseConstruction décor Jean-Philippe Hardy, Manu MaffeiDirection technique Jacques MagrofuocoAssistante à la mise en scèneDaphné LiegeoisStagiaire Aurélie SwiriRemerciements Sébastien Fernandez, Claude-Pascal Perna (conseils et documentations), Saïd Belbecir (prêt accessoires vintages), Giuseppe Talamo (ténor), Fabian Jardon (pianiste), Liliane Breuer (couturière), L' Alliange à Durbuy (accueil et logement stage préparatoire)
Une production de l’Atelier Théâtre Jean Vilar et de DC&J Création.
Une image captée par le regard révèle par la suite , une émotion inconsciente
UNE PHOTO N'EST JAMAIS INNOCENTE
Pourquoi avoir ce réflexe sur le moment de
déclencher le besoin irrésistible de garder cette impression
Ce n'est pas vraiment une abstraction
L'artiste aussi a voulu faire passer une idée
( Installation St Germain des Prés devant l'église un cube de verre , plumes et objets flottants)
Réflexion douce amère sur le sens de la vie et du temps qui passe
Il en est de même en peinture et l'écriture par le choix des mots
Vaste programme
AA
(Pantoum)
La joie de l'instant que je vis
M'est une offrande familière.
Face à la splendide lumière
Se crée l'espace qui me lie.
M'est une offrande familière.
Couleurs et formes se marient.
Se crée l'espace qui me lie.
Tendre, paraît le temps qui erre.
Couleurs et formes se marient.
Le silence ne cesse guère.
Tendre, paraît le temps qui erre.
Il est des charmes qui varient.
Le silence ne cesse guère,
Apaisant le corps et l'esprit.
Il est des charmes qui varient.
Flotte mon âme si légère!
21 septembre 2017
Journée de la paix
Dans un monde de méfaits
A le mérite de tenter d'exister
Dans un monde en guerre
Sur un terrain de bataille
Pendant que certains se vident de leurs entrailles
Je sais Annie que nos souhaits semblent vains
Et pourtant c'est l'espoir pour nos lendemains
D'éradiquer la guerre
Et de faire vivre nos prières
Mais si nos espoirs s'éteignent
Nous devrons mettre nos vies en veille
La meilleure des résistances
Contre les cris du silence
C'est l'utopie
Une certaine euphorie
Contre la réalité
D'un monde éclaté
Où les mafias font les lois
Où la justice trafiquée
N'est qu'un jeu de dupes
Ou de putes
Qui se vend pour des milliers d'euros
Au plus offrant
Et laisse libres les brigands
Les trafiquants
Ou les voleurs d'enfants
Alors crions la paix
Partageons notre envie de paix
Vivons la paix
Contre la guerre
Il n'y a pas de remède
Si ce n'est la conscience
D'un monde en décadence....
La langue française...
Elle est si riche cette langue
A tant de nuances
Tant de sens
Que beaucoup de personnes
Se trompent d'interprétation
Quand on la manie avec prédilection...
Et arrivent alors les quiproquos
Qui fâchent ceux qui s'emmêlent
Et lisent trop vite et sans intelligence
Pêle-Mêle
J'ai toujours aimé jongler avec les mots
C'est ma vie,mon moyen d'existence
Mais combien de fois des gens m'ont étonné
En me répondant fâchés
Ou en me tournant le dos
Elle n'est pas facile la langue française
Et ceux qui n'en maîtrisent pas la richesse
La prennent parfois pour traîtresse
Comment se comprendre entre nations
Si même dans notre langue natale
Une mauvaise interprétation peut nous être fatale
Si en français nous ne nous comprenons pas assez
Comment ne pas dans d'autres langues
Laisser la méfiance s'installer
La langue française fut détournée
Bafouée
Mais elle aura toujours l'apanage
Des grandes dames
Qui jouent de la langue
Pour mieux nous charmer
Malgré les ennuis bien involontaires
Que la langue de Voltaire
M'a occasionné
Je n'aime pas me taire
Et je continuerai à jongler avec les mots
Les ponctuations et les nuances
Qui ont un sens
Si l'on apprenait la langue française avec amour et respect
Le monde serait plus facile
Et l'on se ferait moins mener par le bout du nez
Derrière une grammaire difficile
Se conjuguent tant de possibilités
Que c'est à nous de savoir en jouer
Avec dextérité...
Petit clin d'oeil à la langue française
Il ne s'agit de paix du soir...
Son sac est prêt, elle va partir
Et c'est bien là tout son espoir
Son avenir en devenir!
Les nuages jouent avec le ciel
La plaine est calme et verdoyante
Et si des souvenirs s'éveillent
Elle leur crie qu'elle n'est plus présente!
Elle dit adieu à cet instant
Loin des regards, en solitude...
Et peu importe s'il faut du temps
Elle forgera sa fortitude.
Le dos très droit malgré le poids
Et les yeux secs. Sourire de base...
Elle va partir car c'est son choix
Esprit et corps enfin en phase!
J.G.
C'est le sixième livre de l' "Ancien Testament", qui continue le récit du "Pentateuque". Josué, fils de Nun, de la tribu d'Ephraïm occupait une position assez élevée au service de Moïse. Il avait déjà été mis à la tête des troupes lors des malheurs consécutifs à l'exode d'Egypte. Il avait mis en fuite les Amalécites ("Exode, XVII-8) et accompagné Moïse sur le mont Sinaï ("Exode, XXIV, 3), sans pourtant jouir lui-même de la révélation divine. Il fut le défenseur de l'autorité de Moïse ("Nombres" XI, 27). Avec Caleb il se distingua lors de l'exploration de la Terre Promise, par sa fidélité à Dieu et à la vérité ("Nombres", XIV, 6 et suiv.). Ses dons d'homme énergique et juste lui valurent le privilège d'entrer avec Caleb, seuls parmi tous les Israélites âgés de plus de vingt ans, au pays de Canaan. Il était donc parfaitement préparé à la mission que Dieu voulait lui confier: poursuivre l'oeuvre de Moïse. Il devait conquérir la contrée de Canaan par les armes et en faire le partage entre les douze tribus d' Israël, de telle manière que toute envie et toute dispute disparaissent à jamais du peuple élu ("Josué", I, 8). Il accomplit cette double tâche brillamment, avec courage et sagesse, et c'est la relation de ces faits qui forment le fond du livre de "Josué". La conquête de Canaan fut favorisée par des circonstances qui mirent en relief la protection constante exercée par Jahvè sur son peuple: démembrement de ce pays en plusieurs petits états constamment en guerre l'un avec l'autre, et la non-intervention des trois grandes nations voisines, égyptienne, hittite et assyro-babylonienne, probablement engagées à cette époque dans des luttes intestines. Josué passa miraculeusement le Jouradin et commença ainsi à pénétrer, tantôt pacifiquement, tantôt à main armée, en Cisjordanie. Jéricho, cité défendue par de hautes et solides murailles, est la première à tomber, manifestement grâce à l'aide miraculeuse de Jahvè. La voie étant libre, c'est une ville située plus à l'Ouest, Aï, qui est alors occupée. La pénétration vers le sud va commencer. Près de Gabaon (l'actuelle El-Gib), la coalition des rois de Jérusalem, d'Hébron, de Jarmuth, de Lakis et d'Eglon, veut lui interdire le passage, mais est vaincue par Josué. A l'occasion de cette rapide et complète victoire, le récit biblique nous met en présence du miracle de l'arrêt du soleil au commendement du vainquer, miracle rendu nécessaire pour prolonger la bataille. Des catholiques interprètent cet acte du thaumaturge comme une hyperbole, suggérant que l' Ecriture veut faire entendre que le soleil ne se coucha pas avant l'anéantissement de l'armée amorrhéenne. Toutefois, un chercheur israélite, M. Vélikovsky, dans un livre publié à Paris en 1951: "Mondes en collision", propose une explication toute différente de ce phénomène, dont il admet la possibilité, en se fondant sur les données astronomiques chinoises et mayas. La conquête du pays de Canaan devint définitive après la victoire de Josué sur les rois alliés près du lac Mérom. Le sage Josué, pour assurer l'occupation du pays conquis, récompenser chaque tribu et la rendre responsable de la défense de sa part du territoire conquis, donna à chacune des douze tribus une partie de la terre canaanéenne. Il y avait treize tribus, mais comme la tribu de Lévi devait rester sans territoire propre, la répartition se fit entre les douze autres. Ce partage de la Terre Sainte a toujours eu une grande importance aux yeux des Israélites; cette importance passa peu à peu du domaine pratique à la mystique juive et, comme en témoigne le ch. VII de l' "Apocalypse", survécut à la destruction de Jérusalem et à la perte de la nationalité juive.
Le livre de Josué, bien qu'il continue l'histoire de la révélation depuis Moïse jusqu'aux années qui suivirent immédiatement la mort de Josué, constitue un écrit complet et indépendant. Le but du narrateur est de démonter comment, de toutes les promesses divines énumérées au début du livre, aucune ne resta sans accomplissement. Aussi, choisit-il les événements les plus aptes à mettre en relief l'action providentielle et miraculeuse de Dieu en faveur de son peuple. Le style, en même temps que quelques particularités linguistiques, le distinguent des cinq livres de Moïse; il ne se trouva d'ailleurs jamais uni au "Pentateuque". Les exégètes pensent que seule une toute petite partie avait été écrite par Josué lui-même. Ils supposent que le reste de l'oeuvre a été écrit dans les premières années du règne de David (1012-972 av. JC), parce qu'on y présente des événements arrivés après la mort de Josué. Le livre est divisé en deux parties, conformément à la double mission de ce grand conquérant. Son autorité est attestée par les citations de saint Paul ("Héb. XI, 30-31), de saint Jacques (II, 25), de saint Etienne ("Actes", VII, 45), par le consentement unanime de l'ancienne synagogue et de l'Eglise.
Dernier livre du "Pentateuque" et cinquième partie de la Bible. Attribué à Moïse, il aurait donc été écrit entre le XIIe et le XIIIe siècle av. JC. Cependant on incline à penser aujourd'hui, sur la foi de critères historiques internes et externes, que le "Deutéronome" a été composé en réalité au VIIe siècle av. JC., et promulgué au temps de Josias (641-611). Ce serait la réédition revue et corrigée conformément aux idées du temps et notamment à la doctrine des premiers grands prophètes (Amos, Osée, Isaïe), de l'ancienne législation mosaïque. Le "Deutéronome", ou seconde loi, tire son nom d'une expression hébraïque du chapitre XVIII, 18. Ce n'est pas une simple répétition de la législation contenue dans les livres précédents, car avec l'institution de nouvelles lois on y trouve des déclarations, des modifications et des compléments au premier groupe de lois. Ces suppléments ont été écrits dans le dessein d'adapter une législation, prévue pour le nomadisme, aux conditions d'une vie différente qu'avait ouverte aux Juifs l' occupation du pays de Canaan. L'élément caractéristique de ce livre est la manière avec laquelle les lois sont répétées et ajoutées. Nous n'avons pas là un code comme dans l' "Exode" ou dans les "Nombres" et le "Lévitique", mais simplement une série de discours par lesquels Moïse "exhorte, encourage, invective, inculque le respect des lois, en commençant par les grands principes fondamentaux de la morale. Il y évoque à nouveau la mission historique d' Israël et prédit les triomphes de l'avenir". Les quatre discours de Moïse divisent le livre. La première partie (premier discours) est un résumé des évènements advenus depuis le départ de l' Horeb jusqu'aux dernières conquêtes au-delà du Jourdain. Dans la seconde partie (second discours), on trouve le remaniement de la législation avec ses principes directeurs (Décalogue, culte et amour d'un Dieu unique et vrai, lutte contre l' idolâtrie, bienveillance de Dieu, reproches des infidélités passées d' Israël, menaces et promesses); ses lois spéciales (devoirs religieux, unité de sanctuaire et les dispositions qui y ont trait, lutte contre l' apostasie, aliments et dîmes, année de pardon, les trois grandes cérémonies annuelles) et son droit civil (juges, rois, prêtres, prophètes, homicide involontaire, guerres, homicide d'auteur inconnu, droit familial et privé, mariage, descendance et divorce, etc). La troisième partie (troisième et quatrième discours) contient le renouvellement de l' alliance avec Dieu, des malédictions, des bénédictions, des menaces et des promesses. La quatrième partie est un appendice historique: Josué y est désigné comme successeur de Moïse; Cantique de Moïse; bénédiction des Douze tribus, et mort du prophète qui, dans les dernières années de sa vie, prédit l'avènement du Messie (XVIII, 15-18).
« L’enfer des vivants n’est pas chose à venir ; s’il y en a un, c’est celui qui est déjà là, l’enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d’être ensemble. Il y a deux manières de ne pas en souffrir. La première réussit aisément à la plupart : accepter l’enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place. »
Italo Calvino, Les villes invisibles –
Le spectacle que nous avons vu décrit les cendres d’un XXe siècle honni, pour ses « progrès » fallacieux, ses litanies de -ismes de tout bord - bons et méchants, de l’impressionnisme au fascisme et au bolchevisme - son hypocrisie plus féroce encore que celle du XIXe siècle, à en croire l’auteur de ce texte qui nous est apparu comme un vrai martyre, et dont nous sommes ressortis avec un goût désagréable de cendres.
Selon l’auteur tchèque Patrik Ourednik, le XXe siècle s’était mis en tête la quête du paradis sur terre, sabrant ici et là le sentiment religieux, proposant la consommation comme horizon unique, promettant richesse et confort pour tous, comme on le faisait de la lecture pour tous au temps jadis !
La texture du texte - si texte il y a - est un amas tourbillonnant de redites dans tous les registres, un fatras de propos de café de commerce, secoué en tous sens dans la machine à laver du Temps et de l’Histoire où la chronologie est sans cesse dépecée ! L’accumulation d’aller-retours dans le temps s’avère artificiel et fort irritant car sans objet, sans fil rouge à part cette phrase récurrente « Et les sociologues disaient… » qui heureusement -échappatoire savoureux- se transformait régulièrement en « Et les loulous chantaient…un truc qui’m colle encore au cœur et au corps... » dans notre imaginaire désespéré.
... Bribes savoureuses de « Rockollection » de Laurent Voulzy, homme heureux et lucide. Heureusement donc pour l’imaginaire, envolé loin des poncifs et des platitudes déversées sur scène. Par politesse on ne s’enfuit pas, mais ce texte a eu le don d’irriter plus d’un spectateur. Mais personne, c’est peut-être la conclusion ou la gageure, n’a vraiment envie de faire la révolution, C’est peut-être cela le problème, ou l’enjeu car personne ne semble avoir autre chose à proposer !
Venons-en à l’interprétation banale, terreuse et même pathétique, sans innovation et largement ennuyeuse de la comédienne Anne-Marie Loop dont la voix d’institutrice déclinante aurait pu avoir plus de charme ! Pourquoi transformer la comédienne en clown triste ou en majorette fatiguée ? Pourquoi utiliser un micro sans aucune raison évidente ? Cela devient un tic dans les seuls en scène ! Pourquoi défiler des vidéos expressément inesthétiques et de mauvaise qualité sauf pour souligner le propos fétide de l’auteur ? Pénible pour le spectateur ! Une ligne franchement satirique aurait peut-être mieux convenu à ce texte délavé. Tout cela finit par donner une douce nausée… Effet voulu ? La présence incongrue d’un grand chien noir et velu pendant tout le spectacle ne nous remue pas le moins du monde, bien qu’il subisse comme nous, lui avec une belle dose de compassion, les élucubrations en cours en mal d’humour.
Le spectacle s'est donné au théâtre des Tanneurs en octobre 2015
Les faits, les courants, les théories s’y télescopent, au gré d’une sorte de flux continu, une litanie sans ennui ni monotonie, sans souci non plus ni de hiérarchie ni de chronologie. Un tourbillon vertigineux et où sans cesse surgissent des bifurcations, des ruptures, des relances.
Ce texte dru, contenant peu de ponctuation, a séduit Virginie Thirion par son ton à la fois sérieux et ludique, sa traversée sans pesanteur de questions capitales, sa fantaisie aussi.
Outre la condition féminine, qui est l’un des fils rouges de sa lecture, il y a "l’historique de tous les ‘mieux’ envisagés par l’humanité tout au long de ce siècle". Mais aussi, souligne la metteuse en scène, "l’échec des grands mouvements politiques européens", ou encore "les grands traumatismes du XXe siècle".
A l’origine du projet, Virginie Thirion a travaillé comme pour ses mises en scène précédentes dans l’échange d’idées et de propositions avec l’acteur - l’actrice en l’occurrence, et non des moindres.
Anne-Marie Loop, comédienne au théâtre et au cinéma, professeur à l’Insas, voix de radio et de dessins animés, fait sien ce texte hors normes. A la manière d’une Madame Loyal, elle décroche le rideau rouge de cette "Brève histoire du XXe siècle" pour révéler la scénographie simplissime et astucieuse de Sarah de Battice, avec son gradin à claire-voie, ses petits accessoires, ses fugaces mais puissantes projections. Et son chien placide comme témoin de ce voyage dans l’espace et le temps, de cet inventaire digressif où il est question de gaz moutarde et de papier hygiénique, du vote des femmes et du talent des hommes pour la franche camaraderie, de Buchenwald et de sexe tarifé par téléphone, d’enfant roi et de télégraphie sans fil...
La musique, discrète, d’Eric Ronsse, les lumières, subtiles, d’Eric Vanden Dunghen, habillent avec finesse ce monologue vertigineux porté en toute simplicité par une très grande actrice.
Bruxelles, Tanneurs, jusqu’au 31 octobre, à 20h30 (mercredi à 19h). Durée : 1h20 env. De 5 à 12 €. Infos & rés. : 02.512.17.84, www.lestanneurs.be
http://www.lestanneurs.be/presse/europeana
http://www.lesuricate.org/europeana-aux-tanneurs/
http://plus.lesoir.be/10518/article/2015-10-23/leurope-passee-au-shaker
http://www.ruedutheatre.eu/article/3152/europeana-une-breve-histoire-du-20e-siecle/
Il y a tant
de sortes de chemins
les chemins tout tracés
les routes droites et nues
où l'âme perd pied
s'essouffle
les chemins de traverse
bordés de platanes
où l'on s'attarde
qui se plient à nos envies
et puis
les chemins de crête
toujours à la marge
au bord d'autre chose
que l'on foule à pas comptés
avec une gravité légère
et puis encore
tous ces chemins
qui ne mènent nulle part
et parfois plus loin
qu'on ne croyait
( Martine Rouhart)