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Femmes,

                                                                                

 

Hélène est assise sur la plage,

pâle, le regard plongé au loin,

un livre est posé près d'elle,

elle pense à écrire,

 à se raconter un peu,

à devenir.

Louise s'ennuie de tout,

si seule, le corps né pour personne,

l'image de Pierre dans sa tête,

elle songe à lui, à son indifférence,

à sa féminité inabordée.

Angèle contemple le ciel,

réjouie, les mains enfouies en pleine terre,

des graines d'éphémères jonchées près d'elle,

elle enfante des fleurs, de la joie,

au paroxysme d'elle même.

Marie est agenouillée sur une moquette claire,

tourmentée, le visage émacié, un rien rosé,

le berceau de son enfant tout près,

à l'intérieur un sommeil aéré, une clarté,

elle le couve du regard, à l'instar d'une louve,

en elle un grand soleil.

Lucie paresse dans son lit,

s'étire, éclate de rire, jouit de l'instant,

elle vit sans lui enfin, s'enivre du temps,

reconstruit tout son monde.

Jeanne dans son fauteuil crapaud

tricote une layette blanche,

des p'tits chaussons,

ce sera pour l'ange qui anime son ventre,

 le ressuscite, irrigue ce beau jardin.

Nadia marche dans la rue,

longue et brune,

vêtue d'un jean, d'un blouson noir,

ses lèvres sont provocatrices,

fardées d'un rouge paroxystique,

elle se dirige vers la Seine,

puis s'assoie sur un blanc en pierre,

sort un kleenex et pleure ;

son corps l'abandonne, traître, implacable,

elle se sait perdue, toute seule ;

pourtant elle combattra.

Hélène, Louise, Angèle, Marie,

Lucie, Jeanne et Nadia,

sont mes sœurs,

ces héroïnes anonymes du quotidien,

des femmes formidables !

 

NINA

 

 

 

 

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Chemin caillouteux

Sur le chemin caillouteux, ma marche est devenue plus légère.

Les cailloux qui s'échappent de mon sac sont moins nombreux et plus petits.

Je les sème à la manière d'un petit Poucet.

Pourtant, je ne retournerai pas en arrière.

Derrière moi, une maison en ruine.

Devant moi, une nouvelle bâtisse.

Sur le chemin caillouteux, souvent, je marche seule.

De temps en temps, certains font un bout de chemin avec moi, puis partent dans une autre direction.

D'autres ralentissent le pas, pliés sous le poids de leur sac de cailloux, fatigués, perdus, ils renoncent...

Sur le chemin caillouteux, parfois, je fais de drôles de rencontres.

Des personnes m'offrent un sourire, une fleur, une amitié.

Des cadeaux qui me font pousser des ailes.

Sur le chemin caillouteux, je marche les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.12273081490?profile=original

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Kirsch ébauche

                      JACQUELINE KIRSCH OU LES DIALOGUES DE L’AME

 

Du 11-03 au 29-03-15, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a le plaisir de vous présenter l’œuvre du peintre Belge JACQUELINE KIRSCH, dans une exposition intitulée MIROIR DE L’AME 2015, dont l’univers onirique ne manquera pas d’interroger chaque recoin de votre imaginaire.

JACQUELINE KIRSCH déploie l’étendue de sa palette dans un florilège d’éléments qui caractérisent sa signature.

Premièrement, son langage se dessine dans une forme d’intemporalité exprimée par les sujets représentés, baignant dans différents stades physiques et psychologiques de la vie mais enrobés d’une couche d’ « enfance » figée dans l’instant, comme un bonbon est enrobé d’une strate de caramel luisant.  

Ensuite, intervient l’amorce du regard qui fixe (sans doute devrait-on dire « fige ») le visiteur dans un contact carrément magique, en ce sens qu’il « immobilise » l’attention portée à l’œuvre dans un rapport épiphanique. Les yeux écarquillés, presque démesurés, divisant le visage latéralement, expriment la vérité d’une fenêtre ouverte sur le Monde dans une extase innocente.

Troisièmement, le jeu des mains structurant le mouvement dans une symétrie parfaite. Ces mains sont conçues d’une façon qui tranche, en quelque sorte, avec le sujet représenté, à savoir une vision de l’enfance et de l’adolescence. En effet, leur apparence noduleuse, affilée (voire squelettique à certains moments) se pose en contraste avec cet univers d’innocence et de pureté. (CONSOLATION – 80 x 60 cm – huile sur toile)

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- (AU CAMP – 80 x 60 cm – huile sur toile)

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– (L’ADOLESCENT – 80 x 60 cm – huile sur toile).

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Enfin, une savante alchimie dans le traitement chromatique nous propose une utilisation des couleurs, généralement tendres, telles que le vert-clair, le jaune, le rose, le bleu-ciel et le blanc. 

Le visiteur ne manquera pas d’être saisi par l’excellente organisation de l’espace. On plus exactement, de l’ « espace-temps », en ce sens qu’un rapport s’installe entre le sujet représenté à l’avant-plan et la conception spatiale, pensée en perspective en arrière-plan, laquelle est dominée par le sujet dont le volume écrase en hauteur l’ensemble de la composition sur les ¾ de la toile. (CONSOLATION et L’ADOLESCENT – cités plus haut).

Ces visages (en fait, le visage répété – légèrement modifié à chaque reprise), surmontés d’une chevelure blonde ainsi qu’une bouche également répétée à l’identique, de même un nez prenant sa source à partir des sourcils et un menton en pointe terminant le visage, sont pour le regardant la signature immédiatement repérable de leur auteure.

Comme nous l’avons spécifié plus haut, l’exposition s’intitule MIROIR DE L’AME. La notion du « miroir », en ce qui concerne l’Histoire de l’Art, est spécialement circonscrite dans l’autoportrait. Mais avec cette artiste, la dimension réflexive par laquelle se dévoile la psyché, se retrouve dans cette série de visages mélangeant enfants (CONSOLATIONAU CAMP – cités plus haut), adolescents (L’ADOLESCENT – cité plus haut) et adultes (LA BALLERINE 100 x 80 cm – huile sur toile – LE MIROIR 80 x 60 cm – huile sur toile).

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Tous baignant dans une même intemporalité….sucrée !

Mais à ce stade, un autre élément vient, en quelque sorte, contrebalancer cette douceur : le traitement des mains. Elles traduisent une technique héritée de l’Expressionniste allemand. Il est d’ailleurs extrêmement intéressant de constater la relation intrinsèque existant entre les titres des tableaux et leurs sujets. Là où apparaissent les mains noduleuses et torsadées s’insinue un rapport de tendresse : CONSOLATIONTENDRESSE (op. cit.).

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TENDRESSE offre d’ailleurs l’occasion de constater l’immense technique de l’artiste. Le traitement de la main soutenant le visage de la petite fille par sa grande sœur, laissant apparaître le tranchant volumineux, nous en dit long sur la maîtrise de l’artiste à reproduire le volume. L’expressionnisme des mains traduit un effet enveloppant et de soutien. Elle assure une atmosphère par un geste rassurant.

Nous avons souligné plus haut la douce harmonie des couleurs. Cette harmonie se détache à partir de zones spatiales déployées sur la toile. Observons la façon par laquelle le chromatisme se développe dans CONSOLATION. Cette toile se présente comme une série d’éléments « imbriqués », si l’on peut dire, l’un dans l’autre : la base du cou des personnages prend naissance à partir du pull, établissant une nette démarcation à la fois spatiale et chromatique.  La main du personnage de droite, posée sur le pull rouge de celui de gauche, offre à l’artiste l’opportunité de placer une haute note blanche sur la zone rouge du pull, mettant en exergue la blancheur du visage du personnage. Le jeu des mains accentue l’équilibre  de la composition.

LE MIROIR (80 x 60 cm – huile sur toile),

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est également un très bel exemple de sa virtuosité technique.

Il confère à l’exposition tout son sens car le miroir physique représenté sur la toile est, en réalité, celui de l’âme. Le discours explicité par l’artiste n’est autre que celui d’un dédoublement : le sujet réfléchi dont nous ne voyons que le dos, à l’avant-plan et son reflet dans le miroir, conçu comme espace d’arrière-plan. A ce stade, posons-nous une question : quel (et non « qui ») est le véritable sujet de cette œuvre ? Est-ce le dos du personnage féminin, amputé de son visage formant un volume dont la présence occupe l’avant-plan de l’espace scénique ? Est-ce alors le reflet de ce même personnage qui, dans la lumière du miroir, nous dévoile son visage ? Où donc se trouve l’identité du sujet ?  S’agissant d’un dédoublement, le personnage est présenté de biais face à son double. Son reflet est campé dans une excellente exposition du buste tourné de profil par rapport au visage, conçu en plan. Celui-ci est compris à l’intérieur de la coiffure divisée par la frange. Tout part des sourcils pour aboutir aux pommettes dessinées en triangle se terminant dans le bas. On a le sentiment d’être en face d’un masque. Qu’y a-t-il derrière celui-ci ? Le traitement de la couleur signifiant la lumière est tout aussi excellent : il décline un contraste entre la blondeur « or » de la chevelure du personnage et l’univers irradiant du miroir exhalant une lumière dorée tirant sur le vert. Intéressante est aussi la conception de la lumière enveloppante émanant du miroir que l’on retrouve également en dehors de la source réfléchissante, soit à l’extrême droite de la toile, détachée du cadre, lui-même conçu en jaune-or.

L’univers de JACQUELINE KIRSCH est, comme nous l’avons vu, bercé par l’image de l’enfance. Certaines de ses œuvres picturales représentant des enfants ont pour origine des photographies. Il y a manifestement dans sa peinture non pas une volonté de portraiturer au sens propre, historique du terme mais bien d’assurer une volonté de portrait dans son sens le plus symbolique.

Et ce symbolisme compris comme « idée », « image » se retrouve dans l’expressionnisme des mains entendu comme un désir d’amour, d’appel à la tendresse. Les mains semblent être d’ailleurs l’un des thèmes de prédilection de l’artiste dans la palette de ses expressions. Des peintures ne figurant pas dans l’exposition représentent un rendu extrêmement poignant de mains qu’elle a peintes dans le passé. Elles traduisent l’âme humaine d’une façon tout aussi criante que celles actuellement exposées dans ses toiles. Si l’on va au tréfonds des choses, l’on s’aperçoit qu’en dernière analyse, les mains sont aussi « parlantes » que le visage. Parce qu’elles portent en elles un vécu, à la fois humain et social.  Et cette contraposition des mains et des visages est un thème central de l’Histoire de l’Art.

L’artiste, qui peint depuis trente-deux ans, a une formation classique. Elle a fréquenté l’Académie de Braine-l’Alleud et fut l’élève des Professeurs Daniel Pelletti et Jean-Marie Mathot. Elle travaille à l’huile sur toile de lin. Dans un premier temps, elle aborde la toile nue en appliquant une première couche dans laquelle la térébenthine prime sur l’huile. Ensuite, elle applique une deuxième couche où les deux produits sont à égalité dans leur quantité.

Lorsque tout est sec, elle ajoute les glacis pour augmenter le volume des visages ainsi que des vêtements et des mains. Ses influences sont notamment les peintres expressionnistes Allemands (tels que Otto Dix – sans son côté sulfureux), mais aussi Dürer et Cranach.

JACQUELINE KIRSCH nous livre son âme émergeant, lumineuse, de l’eau du miroir. C’est une très belle âme ! On y retrouve l’inquiétude exprimée dans les mains torturées mais aussi la douceur et le désir absolu de tendresse dans la gaieté d’un chromatisme à la fois onirique et joyeux. Elle nous révèle la beauté d’un âge doré qui se dévoile, doucement, dans une lente intemporalité.

 

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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Jacqueline Kirsch et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(11 mars 2015  -  Photo Robert Paul)

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Le jeu du contentement

                                                             Doux ami,

  Quand l’insomnie me force à rester en éveil,

Alors que toute attente a désormais cessé,

Sans le vouloir vraiment, je reviens en arrière.

 

Parcourant les allées de mon lointain passé,

J'y retrouve, au hasard, le meilleur et le pire,

Mais sans me départir de mon indifférence.

 

Pour avoir rencontré, un jour Pollyanna,

J’ai voulu pratiquer, sans m’abuser moi-même,

Le jeu réconfortant, dit «du contentement».

 

N'y ai pas renoncé, sans doute par orgueil,

Quand le sort m'infligea une grande souffrance.

On me croyait comblée, en m'entendant chanter.

 

Mes efforts continus m’ont amenée au port,

Enfin libre, apaisée, sans avoir désormais

À faire comme si. Cela est une chance!

 

3/4/2000

 

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Printemps qui commence JGobert.

Doucement, le miracle de la vie s’accomplit,  se réalise comme au premier matin du monde. Les entrailles de la terre se mettent en mouvement et délicatement je m’étire, je m’éveille, je rejette ce lourd manteau d'hiver qui me couvre. Avec force et ténacité, je passe la tête hors de cet amas de  feuilles mortes qui me protègent.

Enfin, je respire et cherche la lumière amie.   Le plaisir d’être dehors. Pouvoir goûter la délicate fraicheur des premiers beaux jours, la douce chaleur du soleil levé.  La beauté toujours renaissante de cette nature si belle qui me ravit.  Coupée du monde durant des mois, le temps a défilé, triste et morose, couvert de gris et de tristesse.  Je savoure maintenant l’éclat de la terre pour me ressourcer après ce trop long voyage dans la nuit.

Jour après jour, je grandis, grandis après ces mois passés sous terre, prisonnière de ce sol sombre et froid qui m’engourdissait et me tenait captive. Le soleil, aux neufs rayons fervents, me baigne enfin de douceur, d'une tendresse inégalée.

Les hommes aussi  attendent ce renouveau printanier avec énormément d’impatience. Ils trépignent d’aventure et rêvent à ces jours ensoleillés sur la terre. L’hiver les a immobilisés et rendus taciturnes. L’appel du dehors et cette beauté réapparait dans leurs yeux et dans leur sourire. Le temps est compté, chaque cœur bat plus vite. Ils cherchent à s’évader d‘une routine pesante.

La nature revit et moi avec elle. Dans ce décor toujours hivernal, quelques taches de couleur, apparaissent et colorent ce jardin laissé à l'abandon pour le moment. Bien à l'abri dans mon enveloppe nourricière, je me fais désirer. Je me pare et attends le jour J pour paraître. La lumière reprend la main et me fait cadeau chaque jour de quelques minutes supplémentaires.

La nature, impatiente de se réaliser une fois encore, m’invite à son bal printanier. La végétation n'est pas encore à son apogée, elle attend l’instant solaire, magique. La source d'énergie qu'il lui est nécessaire pour se développer enfin. 

Cette nature aux mille beautés se transforme pour me donner le meilleur de son art. Jamais sans talent, ni seule à renaître ainsi chaque printemps,  j’entraine avec moi d’autres trésors à éclore. Ils se groupent autour de moi et timides, m’imitent. Ils  savourent cette vie que la nature nous donne sans compter. Ils sont les plus beaux dans ce catalogue inimitable de la nature.

Le décompte a commencé pour les hommes aussi. Les mauvais jours sont déjà loin. La mémoire se vide de cette grisaille qui enveloppait tout. L’esprit fait des projets et monte en puissance. La froideur bornée de l’hiver se remplace doucement par une large douceur printanière.

Le grand jour approche.  Je suis heureuse d’être là. Je suis magnifique, fleur de printemps.  Les jours qui arrivent seront les plus beaux. La température se stabilise et enfin me laisse éclore.  Je suis la beauté du monde, l’âme du monde, comme au premier matin, printemps qui commence.

 

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Le calme est revenu

J’étais en colère mais c’est fini.
C’est plus doux, beaucoup plus facile,
Beaucoup plus facile ainsi,
Moins amère la vie, plus subtile !

En colère contre qui, contre toi ?
Contre un frère, un père ou le désarroi
D’avoir planté là au gré d’un jour
Un drapeau de l’amour ?

Contre, par ce que contraire
C’était ça ma colère ;
Contre, par ce que rien à faire.
C’était pourtant un frère, un père.
.
En colère d’avoir dû serrer les dents
Et ne plus respirer ,
La faute à la mer de balayer
Tous les sables blancs.

Et triste aussi d’avoir vu passer
Une ombre belle sur un rocher,
A qui j’ai pris la main ,
Douce comme jamais un matin.

Mais gai d’avancer pour tout oublier ,
Avec les étoiles au printemps du soir
Qui n’ont cessé d’ensoleiller
L’âme ferme et son reposoir.

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Dans l'énergie de la lumière

 

À Alain

 

Je ne m'étonne plus du sublime mystère,

En m'entourant de fleurs, c'est dire d'harmonie,

De formes, de couleurs bellement réunies.

J'absorbe l'énergie que donne la lumière.

 

En m'entourant de fleurs, c'est dire d'harmonie,

Joyeuse, j'apprécie  les choix que je peux faire.

J'absorbe l'énergie que donne la lumière.

La liberté me semble une grâce infinie.

.

Joyeuse, j'apprécie choix que je peux faire.

J'invite, quelques fois, la douce nostalgie.

 La liberté me semble une grâce infinie.

Je consacre mon temps à bien me satisfaire.

 

J'invite, quelques fois, la douce nostalgie.

Elle a gardé vibrants des échanges sincères.

Je consacre mon temps à bien me satisfaire.

  J'accueille tendrement des saisons ressurgies.

 

16 mars 2015

 

 

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Antonello de Messine occupe une des première places dans la peinture méridionale italienne. Mais si l'on sait de longue date son rôle majeur, sa vie et sa carrière sont restées longtemps mystérieuses. Un certain nombre de questions, concernant sa formation et le catalogue de ses oeuvres, n'ont reçu que des réponses provisoires. La fréquente remise en cause des attributions ne permet donc pas d'établir un inventaire exhaustif de ses oeuvres.

La vie

On date de 1430 la naissance d'Antonello da Messina : en effet, il est mort en février 1479, après avoir fait son testament le 14 février, " à l'âge de quarante-neuf ans ", d'après Vasari. Le premier document relatif à son activité de peintre est de 1457. On ne connaît presque rien de ses années de formation qu'on situe entre 1445 et 1455. Seule la lettre de Pietro Summonte à Marc-Antoine Michiel (20 mars 1524) atteste ses études à Naples chez Colantonio, considéré alors comme un maître dans le milieu napolitain. C'est le seul moment où l'on pourrait placer le voyage en Flandre que lui prête Vasari, et que la critique moderne juge invraisemblable. Un document relatif au différend qui l'oppose à son disciple Paolo di Ciacio prouve en tout cas sa présence à Messine en 1456. On a conservé un contrat du 5 mars 1457, par lequel il s'engage à peindre une bannière de procession pour la confrérie San Michele dei Gerbini à Reggio Calabria. Il est alors marié et on date de ces années la naissance de son fils Jacobello, puis de sa fille Catarinella. Il réside en Sicile, mais fait des séjours sur le continent (en 1460 son père loue un bateau pour aller le chercher à Amantea en Calabre, où il se trouve avec sa femme et ses enfants). L'année suivante, il prend comme garçon et apprenti son frère Giordano. Sa première ouvre signée et datée (1465) est le Salvator Mundi de Londres (National Gallery). Il exécute en 1467 un Saint Placide (perdu) pour la cathédrale de Messine. C'est tout ce qu'on sait de lui jusqu'en 1470, date de l'Ecce Homo de New York (Metropolitan Museum), signé et daté. En 1472 et 1473, il travaille à un polyptyque (perdu) pour l'église San Giacomo à Caltagirono et peint une bannière pour la confrérie de la Trinité de Randazzo. En 1473, il signe et date le Polyptyque de saint Grégoire sée national de Messine), commandé par l'abbesse du monastère San Gregorio pour l'église Santa Maria extra moenia, et l'Ecce Homo de Plaisance (collège Alberoni). Le 23 août 1474, Antonello s'engage à exécuter, pour l'église Santa Maria dell' Annunziata du Palazzolo Acreide, une Annonciation (Syracuse, musée du Palazzo Bellomo), qu'il signe et date. Le Portrait de Berlin (Kaiser Friedrich Museum), signé et daté, est de cette même année. Son séjour à Venise en 1475 et au début de 1476 est attesté d'abord par la lettre de Matteo Colaccio à Antonio degli Adinolfi louant le retable commandé à Antonello par Pietro Bon pour l'église San Cassiano, ensuite par les portraits qu'Antonello a faits d'Alvise Pasqualino et de Michele Vianello, que Michiel inventoria en 1532 dans la Casa Pasqualino, enfin par la lettre du duc de Milan Galeazzo Maria Sforza, à son ambassadeur à Venise, datée du 9 mars 1476, dans laquelle il demande à Leonardo Botta d'engager Antonello comme peintre de la Cour à la place de Zanetto Bugatti mort depuis peu. Antonello est-il allé à Milan ? Là encore, les avis divergent : en effet, le 16 mars, Pietro Bon annonce au duc qu'il laisse partir Antonello sous condition qu'il revienne une vingtaine de jours à Venise pour achever le retable, mais le 14 septembre de cette même année, Antonello est à Messine pour payer le troisième tiers du contrat dotal de sa fille. En tout cas, il apparaît que le séjour vénitien a été particulièrement fécond ; outre le Retable de saint Cassien (Vienne, Kunsthistorisches Museum), Antonello a signé et daté, en 1475, le portrait dit Le Condottiere (Paris, musée du Louvre) et la Crucifixion d'Anvers (musée royal des Beaux-Arts) ; on rattache aussi à cette période le Portrait de la galerie Borghèse à Rome, que R. Longhi identifie au portrait de Michele Vianello, le Saint Sébastien de Dresde (Staatlich Gemäldegalerie) et peut-être le Saint Jérôme dans son cabinet de travail (Londres, National Gallery) que Michiel admira dans la Casa Pasqualino pour sa manière " à l'occidentale ", c'est-à-dire flamande. Le Portrait Trivulzio de Turin (Museo civico) est signé et daté 1476, sans que l'on puisse préciser s'il a été exécuté à Venise ou à Milan, en admettant qu'Antonello ait fait un séjour dans cette ville entre mars et septembre 1476. Mais c'est probablement à son retour en Sicile qu'il exécute la Crucifixion de Londres (National Gallery), que la plupart des critiques datent de 1477. Quant au second Portrait de Berlin (Kaiser Friedrich Museum), malgré la datation incomplète du peintre (147.) on le date de 1478 car on peut l'identifier avec certitude au portrait que Zanetti cite avec cette date, pour l'avoir vu à Venise en 1771. Le 5 novembre de cette année 1478, Antonello s'engage à peindre un gonfalon pour Ruggero de Luca di Randazzo. Mais le 14 février 1479, il est malade, fait son testament et, le 29 février, son fils Jacobello renouvelle le contrat avec Randazzo en s'engageant à exécuter ce que son père n'a pas eu le temps de terminer avant de mourir.

L'oeuvre

La vie d'Antonello propose toute une série d'énigmes. Comment s'est-il formé ? A-t-il été en Flandre, comme l'affirme Vasari ? A-t-il rencontré Piero della Francesca, comme le laissent supposer certaines oeuvres ? A-t-il séjourné à Milan, à Rome, à Florence ? L'histoire de son style est un peu l'histoire de ces problèmes.

Formation et contexte artistique

La culture napolitaine au milieu du XVe siècle est soumise à de multiples influences et la Sicile s'en fait l'écho. L'art catalan est présent à Syracuse, l'art ferrarais à Palerme (Triomphe de la Mort , palais Sclafani), les peintures orientales y sont connues ; l'art provençal a été introduit à Naples par René d'Anjou qui a commencé de rassembler peintures et tapisseries ; l'oeuvre est poursuivie par Alphonse d'Aragon qui prisait fort les Flamands.

C'est donc dans un milieu artistique, vers lequel convergeaient les courants les plus divers, qu'Antonello fait son apprentissage. Il pouvait voir à Naples les oeuvres de Van Eyck et de Roger Van der Weyden ; cela a-t-il suffi pour lui communiquer cette culture nordique si caractéristique de ses premières oeuvres ? Il est vrai qu'il étudiait chez Colantonio, admirateur de l'art flamand qui demanda à René d'Anjou de le laisser voyager dans les pays nordiques. L'autorisation fut refusée et Colantonio dut se contenter des collections princières. Modes et modèles flamands l'ont passionné et son goût marqua sans aucun doute ses élèves.

La place de l'oeuvre

Les réminiscences flamandes qui apparaissent tout au long de l'oeuvre d'Antonello laissent en effet supposer une marque indélébile et un goût très profond pour ce style. Le " repentir " de la main droite du Salvator Mundi de 1465 est capital : malgré une volonté de rupture avec la tradition flamande et un effort d'accession à la culture plus générale du Quattrocento, c'est l'esprit flamand qui domine. L'Ecce Homo de New York, exécuté cinq ans plus tard, rappelle Petrus Christus ; le Polyptyque de saint Grégoire (1473), aux caractéristiques flamandes, mêle curieusement archaïsmes (fond d'or) et innovations (volumes, formes, puissance des personnages) ; le retour au style flamand est sensible dans le Saint Jérôme de Londres et surtout dans l'Annonciation de Syracuse (1474). Pour S. Bottari, celle-ci rappelle l'Annonciation de Petrus Christus (Berlin) ; pour L. Venturi, l'ange est issu du triptyque de Jan Van Eyck qui se trouvait dans les collections d'Alphonse d'Aragon. Mais, en fait, les ascendances stylistiques du tableau ne sont pas encore parfaitement définies ; si l'ange est flamand, la Vierge est italienne et la composition révèle la connaissance de la peinture de Piero della Francesca (colonne divisant la scène en deux). C'est encore Piero que l'on évoque à propos du Saint Sébastien de Dresde. Comme chez Piero, la perspective du pavement renforce les rapports de volumes et la monumentalité de la figure placée dans l'axe de la composition ; les costumes de certains personnages, la lumière rappellent la Flagellation (Urbino). Comment Antonello a-t-il connu la peinture de Piero ? Il paraît invraisemblable que la culture toscane ait si rapidement atteint Naples ; pourtant l'influence de Piero est parfois si patente qu'une rencontre semble évidente. Il faut alors imaginer un voyage avant Venise, peut-être à la suite du voyage à Rome dont parle Vasari. Mais, là encore, une réponse définitive ne peut être donnée.

À Venise, le style change complètement. La Pietà du musée Correr fut longtemps attribuée à Giovanni Bellini, de même que le Retable de saint Cassien qui se trouvait sous cette attribution à Bruxelles en 1659 (galerie de l'archiduc Léopold), où le vit David Teniers qui le grava pour son Theatrum pictorium , ce qui a permis d'en faire une reconstitution. Le problème du volume et de la forme y est résolu par un traitement qui annonce Bellini.

Le cercle restreint de ses familiers, ses disciples, ses imitateurs, était composé de son frère Giordano, de son fils Jacobello, de son beau-frère Pietro da Messina, d'Antonello de Saliba, peut-être neveu du précédent. Pourtant, Antonello n'est pas resté un artiste " isolé et impersonnel " (Berenson) réceptacle du style d'un certain nombre de maîtres à partir duquel il aurait créé sa propre individualité. Son séjour vénitien est capital pour l'évolution de la peinture italienne. L'art de Giovanni Bellini n'a pu que bénéficier de la technique et de la science de la ligne d'Antonello. La simplicité et la noblesse des formes, la couleur, la qualité du portrait ont été autant d'apports à la peinture vénitienne.

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À partir de 1913, Picasso tend à recomposer l'objet non en volumes mais en plans qui en font la synthèse et sur lesquels un dessin très cursif résume l'esprit de la forme (Le Violon et la Guitare , musée de Philadelphie).

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Pour donner l'impression au moins d'une équivalence de la réalité, il introduit dans la toile des éléments bruts : tissus, toile cirée, chiffres, lettres de journal, étiquettes de bouteille, fragments de papier peint, et les " papiers collés " sont conçus comme une sorte de transcription musicale d'un groupe d'objets associés pour des raisons formelles et poétiques (Nature morte avec fruits et violon , musée de Philadelphie).

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Investigation sans merci d'une réalité dont il veut, et voudra toujours, briser l'apparence compacte et inerte, le cubisme est aussi pour Picasso un moyen de commenter cette réalité de façon humoristique, d'écrire la comédie de l'objet, comédie dont on peut suivre les épisodes dans le Portrait de jeune fille de 1914 (musée d'Art moderne, Paris),

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l'Arlequin de 1915 (Museum of Modern Art)

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et Les Trois Musiciens (musée de Philadelphie) de 1921

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qui sont la conclusion facétieuse du cubisme.

Souvenirs romains et thèmes freudiens

En 1917, Picasso, que la guerre a séparé de Braque et des peintres de Montmartre, part pour Rome, sur les instances de Jean Cocteau, et exécute les décors de Parade pour Serge de Diaghilev. Il collaborera souvent par la suite aux Ballets russes (Le Tricorne , Pulcinella ),

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s'éprendra du monde du théâtre et de la danse, ramènera d'Italie une curiosité durable pour la sculpture antique et le classicisme de la Renaissance. D'où un retour à la tradition, qu'explique en partie le climat artistique et social du Paris de l'après-guerre, et qui s'exprime chez Picasso sous la forme de dessins et portraits ingresques, puis de figures monumentales, souvent d'inspiration épique, qui renouvellent l'art du nu, célèbrent la fécondité des beautés rustiques (il vient de se marier et d'avoir un fils) et les plaisirs de la vie balnéaire, évoquent en termes vigoureux le passé idyllique de la Méditerranée (Les Flûtes de Pan , musée Picasso, Paris).

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Les années 1924-1925 voient alterner de délicieux arlequins (Paul en arlequin , musée Picasso,Paris)

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avec de grandes natures mortes auxquelles la présence de bustes antiques parmi les débris de l'iconographie cubiste donne un accent curieusement oedipien. L'accalmie est de courte durée : en 1925, Picasso exécute La Danse (Tate Gallery, Londres),

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toile frénétique et parcourue d'ombres funestes, qui inaugure la période la plus " barbare " de son oeuvre. Qu'il ait ou non connu, à travers les surréalistes, les découvertes et les théories de Freud, il va pendant plus de dix ans et au milieu d'une production très variée peindre un ensemble de toiles qui fixent des images cruelles de cauchemars et d'obsessions érotiques, et qui évoquent avec autant de rancoeur que de férocité la duplicité immémoriale des femmes (Femme assise , 1927, Museum of Modern Art),

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le caractère éventuellement grotesque de leur physique tel qu'on l'aperçoit sur les plages (les fusains de la période de Cannes, la Femme au ballon , coll. V. W. Ganz, New York),

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la rapacité inhumaine et castratrice de leurs désirs (Baigneuse , 1930, Museum of Modern Art).

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Chat mélomane,

 

Le chat, somptueux, racé,

au paroxysme de l'élégance,

tout naturellement,

s'adonne au plaisir de l'écoute musicale,

classique ou bien jazzy,

à un degré tel,

 qu'il semble connaître chacune des notes

  virevoltantes dans son petit crâne "savant",

 dans ses yeux infinis,

en êtes devenu un familier, un proche.

Le chat, somptueux, racé,

à l'apogée de sa grâce,

depuis sa naissance innée,

anoblit ses p'tites oreilles en soie

de la préciosité mélodique, symphonique.

Le chat, somptueux, racé,

a en lui, cet espace démesuré,

pour accueillir, pérenniser,

la somptuosité sous toutes ces formes;

 son regard sur moi posé,

 en témoigne à chaque instant.

Il semble être le détenteur,

le réceptacle de l'essentiel,

son écrin.

Paix et sagesse dans ses yeux.

 

NINA

 

 

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Dernière grâce de l'hiver

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Une manne blanche, abondante,

Est arrivée durant la nuit.

 Un peu partout, elle embellit

La nature encore dormante.

 

Est-ce du sucre qui décore

Les troncs et les branches noircies?

De lourdes fleurs épanouies

Au creux des haies viennent d'éclore.

 

L'hiver apparaît printanier,

N'étant plus porteur de froidure.

De l'eau s'écoule des toitures,

Le ciel, seul, semble saisonnier.

 

Dernière ondée blanche, sans doute,

 Avant que s'éloigne l'hiver.

Aucun cèdre, au jardin, n'est vert.

La grâce de l'instant m'envoûte.

 

15 mars 2015

 

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Cher Ami,

Cher Ami,

 

 

Mon précédent mail est demeuré bien seul ; une bouteille à la mer, des mots qui surfent vers un silence têtu ! 

 

Vous ai-je blessé, heurté ?

 

Etes-vous peiné, fâché ?

 

Où tout simplement, avez-vous oublié de me répondre ?

 

Etes-vous souffrant ?

 

Je ne sais pas, je ne parviens pas à vous téléphoner, peur de vous déranger ; en fait, je n'aime guère  le téléphone, c'est froid,  je préfère écrire ;  cela entretient, il me semble,  une belle part de mystère, de questionnement.

 

Puis mon cœur en a pris l'habitude,  imagine, scénarise l'état du vôtre, grandit ainsi.

 

Ce qui existe parfois est bien trop "petit", alors j'opte pour l'infini.

 

J'ai même pensé, que vous me prépariez déjà  "à votre départ",  sur la pointe des pieds, qu'il est temps de m'acclimater  à cet immense silence, ce chant un peu triste ; souvenirs ......

 

Vous rendez-vous compte,  20 ans d'amitié, d'écriture simultanée, puis de poésie tout le temps ; tout cela vécu ensemble, traversé parfois douloureusement.

 

Un quart "d'existence" !!!!!

 

Là,  je rentre du travail, j'ai sommeil, je vais "siester" un peu auprès de mon chat qui veillera  sur moi lorsque mes yeux s'éteindront, que mon corps de quiétude se fera chaud, se pelotonnera ; alors je serai tout simplement bien.

 

L'ondée de mars fait des claquettes contre les vitres de ma chambre verte ; elle ma paraît joyeuse, d'une insouciance innée. Oui la pluie semble se moquer de tout, elle tombe invariablement..

 

Voilà mon bel Ami, ces quelques mots de moi à vous.

 

Bien à vous.

 

NINA

 

 

.

 

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Se lever tôt, partir tôt.

 

 

Crépuscule de l'hiver,

effleurements printaniers,

air léger, un rien fleuri déjà,

parfums d'arbres et d'expresso tout à la fois ;

les bistrots ouvrent, s'illuminent,

les ouvriers, les soignants, les afficheurs,

fort nombreux,

s'étirent, s'activent, se dépêchent,

tout  ensommeillés pourtant.

il est 7h, Paris arbore un voile marine,

le soleil  s'insinue peu-à-peu,

asymétrique, blanc précieux.

Le ciel est lumineux, serein,

d'un bleu originel,

tout zébré de rose, de pourpre ;

il me fait don de son entièreté.

Voilà ma récompense,

lorsque je me ballade dès l'aube,

et que j'éprouve cet amour immodéré

pour la capitale, lorsqu'elle se lève à peine,

qu'elle bruisse, féminine,

 imprécise et défardée,

que les squares , les jardins,

ne font que chuchoter,

à l'instar de l'enfance,

 avant de s'endormir,

dans une chambre aérée,

toute bleue.

Les arbres y sont princiers,

longs, malingres et fusainés,

ils taquinent de rares nuages  ;

Je me surprends à photographier

le ciel, à lui sourire,

 à me réjouir de l'instant même !

Je suis bien.

Quelques voitures silencieuses,

glissent sur le boulevard Gambetta,

tout semble ouaté,

 fluide, nouvellement né.

C'est tout mars,

 lorsqu'il se vêt en mai,

à cette heure

 oh combien matinale !

NINA

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Soliloque sur l'humour

Avoir de l'humour, quelle chance!

Des mots qui causent du plaisir,

 Parfois satisfont le désir

De confondre une inélégance.

 

Certains restent muets, déçus

Quand un propos les désoblige,

Les attriste ou bien les afflige.

D'autres s'en sont moqué, ont su.

 

L'humour, énergie singulière,

 N'est pas produit par tout cerveau.

Bien au contraire et tant s'en faut!

Ô cette grâce princière!

 

Durant nos jours, brillants ou gris

 Alternent des joies et des peines.

Pour éloigner des pensées vaines,

Un peu d'humour souvent suffit.

 

Il exista des gens d'esprit, 

D'une éloquence coutumière.

Chacun brillait à sa manière,

Pour eux le rire avait un prix.

 

De nos jours nombreux amateurs

Veulent devenir humoristes,

Rendre amusant ce qui est triste.

 On les remercie de bon coeur.

 

14 mars 2015

 

 

 

 

 

 

 

 

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TRAVAIL D'ARTISTE // COLLOQUE

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Culture & Démocratie s'associe à PointCulture pour cette journée de colloque sur le travail d'artiste et présentera à cette occasion son Journal 37 sur le même thème.

Conférence

  • PointCulture Bruxelles
  • le 24/04 de 09h30 à 16h00 
    Entrée : 5€
  • Partenaires : Centre régional du libre examen , Culture & Démocratie , FPCEC , Guichet des Arts , Smart

ON BOUSCULE LES IDÉES REÇUES.

Peut-on imaginer une société sans artistes ? Que serait une civilisation sans le travail continu des artistes, célèbres ou inconnus ? Pourtant le « statut de l’artiste » ressemble à un sous-statut, un profil de travailleur de seconde zone, loin de la reconnaissance que l’on pourrait attendre. Comme si créer c’était s’amuser plus que travailler (vieille rengaine).

Plutôt que d’inventer un statut social contraignant et peu valorisant pour l’artiste, ne faut-il pas s’inspirer de ce qui fait la nature du travail d’artiste pour repenser les droits sociaux et la notion même de travail au sein de la société ? Afin de stimuler la créativité à tous les niveaux ?

En même temps que la Ministre de la Culture Joëlle Milquet déclare vouloir « replacer l’artiste au centre », PointCulture organise un colloque avec des chercheurs et chercheuses qui sortent la question de ses ornières philosophiques, économiques et juridiques. Et avec une table ronde réunissant des artistes de chez nous qui apporteront la chair de leurs témoignages aux épures universitaires, rappelant aussi le rôle fondamental des artistes dans la transmission des savoir-faire créatif.

AU PROGRAMME

09h30 Accueil
09h50 Introduction par PointCulture et Culture & Démocratie (présentation de sa publication consacrée au statut de l’artiste)
10H00 – 10h40 Patrick Cingolani, « Les travailleurs des industries culturelles en tension entre emploi précaire et autonomie »
10h40 – 12h00 Antonella Corsani, « Les travailleurs du spectacle en lutte contre les réformes néolibérales. Pour une autre Europe sociale? »
12h00 Interruption, collation
13H00 - 13h40 Samuel Bianchini, « Les laboratoires multipolaires »
14h00 - 14h30  SMart, « Portrait des travailleurs autonomes » (Héléna Rajabaly/SMart)
14h30 – 16h00 Table ronde « Quand l’artiste transmet sa créativité ». Marina Cox ou Jean-Luc Breur (Les ateliers de la rue Voot), Felten (photographe/animatrice), Pascale Fonteneau (écrivain), Denis Meyers (artiste). Animée par Gaëtan Vandeplas (Guichet des arts)
16h00  Conclusion

DETAILS DES RENCONTRES

  • 10H00 – 10h40 < Patrick Cingolani, « Les travailleurs des industries culturelles en tension entre emploi précaire et autonomie »

Comment, dans les nouveaux contextes des « industries culturelles et créatrices » les travailleurs sont, en raison de leur aspiration à l’autonomie et à l’expressivité, confrontés à des nouveaux régimes d’exploitation et de précarisation ? A partir de parcours et d’entretiens, on se propose de déplacer l’analyse sociologique et politique de l’emploi au travail et à l’activité. On montrera tout à la fois le potentiel alternatif de l’aspiration à l’autonomie et d’une conscience axiologique du travail mais aussi paradoxalement leurs effets délétères eu égard aux nouveaux régimes d’exploitation. On s’interrogera sur les conditions de sécurisation d’un travailleur qui aspire de plus en plus à l’autonomie dans le travail et à la réalisation dans l’activité. 

Patrick Cingolani, professeur de sociologie à l’Université Paris Diderot, Directeur du laboratoire de changement social et politique (LCSP) mène depuis trente ans ses recherches sur les thèmes du travail précaire, de la précarité, des marginalités et des alternatives. 


  • 10h40 – 12h00 < Antonella Corsani, «  Les travailleurs du spectacle en lutte contre les réformes néolibérales. Pour une autre Europe sociale? »

En 2003, en France, une réforme mettait fin au régime de l'assurance chômage des intermittents du spectacle, tel qu'il était depuis 1979 un régime à même de garantir la continuité du revenu et des droits sociaux en situation de discontinuité de l'emploi. Paradoxalement, les réformateurs affichaient comme objectif la réduction du déficit des caisses d'assurances chômage, un surcoût financier était engendré par la réforme et cela au prix de la précarisation des conditions d'existence de bon nombre d'intermittents du spectacle. Dans une première partie de mon exposé je propose une explication de ce paradoxe en situant cette réforme dans le contexte national (projet de « refondation sociale » française) et européen.  Mobilisé contre cette réforme et celles qui se sont succédées en 2006 et en 2014, le mouvement des intermittents du spectacle en lutte a élaboré une contre-proposition, le ainsi dit « Nouveau Modèle ». A la conception individualiste de la protection sociale d'inspiration néo-libérale, le Nouveau Modèle oppose une logique mutualiste, comme je l'argumenterai dans la deuxième partie de mon exposé.  Finalement, les coordinations des intermittents en lutte ont posé, depuis douze ans, une question majeure : quelle conception du social et quelle société voulons-nous?

Antonella Corsani est socio-économiste du travail. Enseignant-chercheur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle enseigne à l'Institut de Sciences Sociales du Travail et est membre du laboratoire de recherche IDHES UMR 8533. 


  • 13H00 - 13h40 < Samuel Bianchini, « Les laboratoires multipolaires »

La création et l’innovation sont plus que jamais des vecteurs stratégiques de développement pour l’industrie et pour les industries culturelles et multimédias en particulier. Articuler “Recherche et Création”, intuition artistique et rigueur scientifique offre un modèle aussi original que pertinent pour l’innovation, certes, mais aussi pour repenser l'économie et le travail de l'art au regard du seul marché. Ancrée dans la pratique, pour la pratique et par la pratique, la recherche en art peut être focalisée sur diverses formes d'instrumentation. Militant pour le développement d'une recherche organologique en art, et plus précisément d'une organogenèse, Samuel Bianchini présentera les conséquences que celle-ci pourrait avoir sur l'économie de l'art et les nouvelles formes d'organisation et de valorisation du travail artistique.

Samuel Bianchini est enseignant-chercheur (Maître de conférences en Arts et Sciences de l'art) à l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs où il dirige le programme de recherche Reflective Interaction (DiiP/EnsadLab) sur les dispositifs interactifs et performatifs. 


  • 14h00 - 14h30 <  SMART « Portrait des travailleurs autonomes »

L’activité principale de SMart est d’accompagner des travailleurs autonomes, notamment issus du secteur créatif, à développer leur propre activité dans un cadre sécurisé. En 15 ans, plus de 60.000 personnes se sont inscrites aux services de SMart. Cette intervention présentera quelques données chiffrées sur ces artistes, travailleurs des métiers de la création et travailleurs autonomes au sens large, qui travaillent chaque année via SMart : nous dresserons leur profil socio-économique, ainsi que celui de leurs donneurs d’ordre et des prestations effectuées.

Héléna Rajabaly est chargée de recherche au bureau d’études de SMart et depuis 2013 également coordinatrice du service. Elle participe à des études socio-économiques sur l’organisation du travail dans le secteur artistique et les métiers de la création.


  • 14h30 – 16h00 < Table ronde « Quand l’artiste transmet sa créativité ». Marina Cox ou Jean-Luc Breur (Les ateliers de la rue Voot), Felten (photographe/animatrice), Pascale Fonteneau (écrivain), Denis Meyers (artiste). Animée par Gaëtan Vandeplas (Guichet des arts)

Des artistes s’engagent dans une activité de transmission de leur créativité selon des formes d’activité relevant du socioculturel. Cela permet en outre d’améliorer leurs revenus proprement artistiques. Mais, cet engagement socioculturel, peut porter préjudice à leur « statut d’artiste »…Témoignages  et débats.

  1. Jean-Luc Breuer, directeur-coordinateur depuis 1999 du Centre d’Expression et de Créativité « Les Ateliers de la rue Voot» à Bruxelles. Pour lui, l’artiste a un rôle crucial et essentiel dans le développement d’une société contemporaine et démocrate qui ne se limite pas à un rôle symbolique. 
  2. Marina Cox est attachée à constater que les préoccupations et les comportements sont universels, et range sa démarche dans le champ du documentaire. Animatrice-artiste au sein des ateliers de la Rue Voot, Marina Cox en prend la co-direction avec Jean-Luc Breuer dès cette année et défend le rôle à la fois symbolique mais également économique de l’artiste au sein de notre société. 
  3. Felten. Animatrice et photographe depuis 1975, elle crée avec d’autres le groupe “Instant” et la galerie Trompe l’œil à Bruxelles, ville où elle continue d’enseigner la photographie. 
  4. Pascale Fonteneau est chargée de la coordination générale à Indications, association dont l’objet est le développement de l’esprit critique par la pratique des Arts. Elle est aussi auteur, de pièces radiophoniques, de nouvelles et d’une quinzaine de romans qui ne parlent que d’une chose : de nous. 
  5. A Bruxelles ou ailleurs, avez-vous déjà aperçu des stickers, peintures ou fresques représentant des visages stylisés avec une touche bien personnelle… Cette touche, c’est celle de Denis Meyers, artiste typographe qui prend un réel plaisir à égayer la ville et tous les endroits qu’il effleure sur son passage. Denis Meyers a étudié le design graphique et la typographie à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles.

 

Inscriptions : bxlcentre@pointculture.be ou 02 737 19 60

Quand ? Le vendredi 24 avril 2015, de 09h30 à 16h00.
Où ? PointCulture Bruxelles. Rue Royale 145, 1000 Bruxelles.
Prix ? 5€ par participant.
Inscriptions au 02/737.19.60. ou viabxlcentre@pointculture.be

Organisation : PointCulture.
Partenaires : Centre régional du libre examen, Culture & DémocratieFPCECGuichet des ArtsSmart.

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C'est quoi déjà ce mot?

C’est quoi déjà ce mot?

 

Horrible plafond… la nuit.

 

Le S, sortir de l’impasse.

Les yeux grands ouverts, terribles.

 

Le U, unir mes énergies chancelantes

En regard d’une vie titubante.

 

Le I, issue peu probable, l’enfer.

Je trébuche et pourtant, je me relève.

 

Le C, croire que j’existe encore.

L’incroyable, l’insupportable.

 

Le I, cette lettre qui revient encore… impassible.

Fureur démesurée loin de toute compréhension.

 

Le D, devenir espoir, le très difficile.

Dire et redire, une confiance épurée.

 

Le E, enlever cette dure réalité, l’irréalité.

Agir vraiment, ce pouvoir d’exécuter, enfin!

 

André, épervier

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Pablo Picasso - Première partie: jusquà 1912

La personnalité de Picasso domine la vie artistique de la première moitié du XXe siècle. Aucun peintre, depuis Michel-Ange, n'a à ce point stupéfié, subjugué son époque, n'a à ce point déterminé et souvent devancé son évolution. Principal auteur de la révolution cubiste qui, autour de 1910, change complètement la face de l'art européen, Picasso a pris la tête du mouvement de retour à l'antique et de reflux vers la tradition qui caractérise les années 1920. Son exemple a été essentiel au développement du surréalisme, de la peinture du rêve et de l'inconscient, et il n'est pas une des inventions stylistiques de notre temps qui, jusqu'en 1950, ne se rattache plus ou moins à son influence. Pourtant, et bien qu'il ait constamment interrogé tout l'héritage du passé, surtout au niveau des arts primitifs, Picasso est un artiste solitaire et culturellement autonome. A l'époque de Guernica , pendant la guerre, à travers l'engagement politique qui suit la Libération, il a pu donner l'impression qu'il souhaitait exprimer les angoisses et les espérances de ses contemporains, être l'interprète " humaniste " d'une histoire, mais son oeuvre " fanatiquement autobiographique " (D. Kahnweiler) n'est en fait que le miroir de lui-même. L'alternance entre la violence et la douceur, le charme sentimental et la provocation insurrectionnelle qui la caractérise trouve son origine aussi bien dans les péripéties de la vie du peintre que dans la profonde et mystérieuse ambiguïté de sa nature d'artiste. Par sa fécondité, la richesse de son iconographie, la diversité des techniques qu'elle utilise et parfois invente, cette oeuvre, même si le temps n'en retient pas la totalité, est celle d'un créateur qu'on peut dire universel.

La jeunesse et l'arrivée à Paris

Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo Picasso, est né en 1881 à Málaga (Andalousie) ; il a fait son éducation artistique à Barcelone, où les influences anarchistes se mêlent à celles de l'" art nouveau ", de l'esprit décadent, de l'expressionnisme nordique (Edvard Munch), de la peinture française aussi, avec laquelle il entre directement en contact au cours des voyages qu'il fait à Paris entre 1900 et 1903. Ses premières oeuvres, qui représentent des pierreuses, des danseuses de cabaret, des alcooliques, des prostituées misérables le montrent très attentif aux leçons du post-impressionnisme (La Nana , musée Picasso, Barcelone), de Toulouse-Lautrec, de Gauguin (L'Arlequin , Metropolitan Museum, New York) et c'est dans ce climat d'amertume, sinon de révolte sociale, de pitié pour les êtres pauvres et exilés, que baignent les tableaux de la " période bleue ", presque monochromes, très proches des oeuvres du peintre catalan Isidro Nonell et nettement symbolistes d'inspiration : La Vie  (musée de Cleveland),

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La Célestine  (coll. de l'artiste).

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Installé définitivement en avril 1904 à Paris, où il occupe un atelier au " bateau-lavoir " à Montmartre et se lie bientôt d'amitié avec Apollinaire, Matisse, Max Jacob, Picasso exécute jusqu'en 1906 une série de toiles encore très sentimentales, mais de tonalité plus claire et fleurie, d'inflexion parfois maniériste, que l'on groupe traditionnellement sous le titre de " période rose " et qui représentent des arlequins, des acrobates, des écuyères et toute la troupe des gens du voyage : La Femme à l'éventail  (coll. Averell Harriman, Metropolitan Museum),

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L'Acteur  (New York),

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Les Bateleurs  (National Gallery, Washington).

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C'est de cette époque également que datent ses premiers essais de graveur (Le Repas frugal ) et de sculpteur (Le Fou , bronze, musée d'Art moderne, Paris). A partir de 1906, les formes tendent à se stabiliser et à s'épaissir, les sujets à perdre leur caractère littéraire. Le visage de Gertrude Stein  (Metropolitan Museum),

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portrait achevé après des vacances passées dans l'atmosphère rustique et sévère du petit village de Gosol, en Andorre espagnole, donne l'impression d'un masque et les monumentales, presque monstrueuses, Femmes nues  (Museum of Modern Art, New York),

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manifestant l'influence de l'art ibérique, peut-être déjà de la sculpture africaine, témoignent en tout cas d'une volonté " primitiviste " qui désormais sera présente dans toute l'oeuvre de l'artiste.

Une révolution

Peintes en 1907, Les Demoiselles d'Avignon  (Museum of Modern Art),

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à la fois cézanniennes et négroïdes, marquent la rupture de Picasso avec toutes les traditions de l'art de peindre, et les débuts du cubisme. Épisode très bref de la peinture contemporaine (1908-1914), le cubisme est une aventure assez mystérieuse et il est difficile de faire la part respective de Picasso et de Braque, avec lequel il travailla pendant quelques années en étroite collaboration, dans la genèse de ses audaces et de ses étapes. Il se présente d'abord comme une tentative pour simplifier les objets et les réduire à des solides géométriques, pour donner le sentiment de leur présence physique, " tactile " en les amenant vers le devant de la toile et en supprimant progressivement leur flottement dans la perspective traditionnelle, la lumière étant par ailleurs intégrée à la forme et l'espace densifié, traité comme une masse qui ne se répartit plus en pleins et en vides : ainsi dans  l'Usine à Horta de Ebro , 1909 (musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg).

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La couleur, limitée à quelques tons très neutres, est unifiée de manière à accentuer l'homogénéité du tableau ; l'objet, qu'il s'inspire d'une nature morte ou d'un visage, d'abord magnifié dans sa réalité sculpturale (La Femme en vert , musée d'Eindhoven),

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est ensuite disséqué, présenté sous tous ses angles, décomposé en facettes et en angles brisés, que l'espace, traité exactement de la même manière, tend à absorber : la forme tend à se dissoudre dans son contraire et à se cristalliser en quelques signes de plus en plus hermétiques, comme le montre l'évolution très rapide qui conduit Picasso en 1910 du Portrait de Vollard  (musée Pouchkine, Moscou)

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à celui de Kahnweiler (Art Institute, Chicago).

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Légende

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Au pays de l’imaginaire, il se peut que les femmes naissent avec des ailes !

Je ne sais pourquoi mais au pays du réel, elles se voient presque toutes ainsi. Plein de légendes sont contées ou la gent féminine s’envole alors que nous, mâles, soit disant supérieurs, restons cloués au sol. Elles peuvent êtres Elfes, Guerrières aussi mais rarement anges !

Mais quel être étrange enfanterait d’une telle créature ?

Un humanoïde avec un oiseau mais lequel ? ?

Une tourterelle, une colombe, sûrement pas, exceptionnellement pour un Elfe !

Tien un aigle, un rapace, je vous vois bien ainsi !

Faible femme, ça aussi, c’est une légende !

Enfin, laissons notre imagination rêver de vous voir ainsi ou comme cela !

Nul ne serait surpris de voir un jour Diabliczka porter une telle parure.

 

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Une envie extravagante

Je suis passive le matin.

Mon esprit, parfois, me propose

De méditer sur une chose

Dont il n'est pas du tout certain.

 

Lors, lentement, je soliloque

Puis rédige un texte précis.

Je n'en n'avais pas le souci.

J'accueille mais je ne provoque.

 

En cet instant où je paresse

Rien ne se meut ni ne s'entend.

Les yeux sur les nuages blancs,

J'éprouve une douce tendresse.

 

Elle n'est certes pas propice

À exalter mon moi profond.

Rien désormais ne me confond,

Ne me titille aucun caprice.

 

J'ai renoncé, manquant d'espoir,

À une envie extravagante.

M'eut fallu être bien savante.

Il ne suffit pas de vouloir.

 

 Écrirai-je un jour ce poème,

Impressionnant, majestueux,

Né d'un élan impétueux,

Comparable à ceux que moi j'aime?

 

12 mars 2015

 

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