Crépuscule de l'hiver,
effleurements printaniers,
air léger, un rien fleuri déjà,
parfums d'arbres et d'expresso tout à la fois ;
les bistrots ouvrent, s'illuminent,
les ouvriers, les soignants, les afficheurs,
fort nombreux,
s'étirent, s'activent, se dépêchent,
tout ensommeillés pourtant.
il est 7h, Paris arbore un voile marine,
le soleil s'insinue peu-à-peu,
asymétrique, blanc précieux.
Le ciel est lumineux, serein,
d'un bleu originel,
tout zébré de rose, de pourpre ;
il me fait don de son entièreté.
Voilà ma récompense,
lorsque je me ballade dès l'aube,
et que j'éprouve cet amour immodéré
pour la capitale, lorsqu'elle se lève à peine,
qu'elle bruisse, féminine,
imprécise et défardée,
que les squares , les jardins,
ne font que chuchoter,
à l'instar de l'enfance,
avant de s'endormir,
dans une chambre aérée,
toute bleue.
Les arbres y sont princiers,
longs, malingres et fusainés,
ils taquinent de rares nuages ;
Je me surprends à photographier
le ciel, à lui sourire,
à me réjouir de l'instant même !
Je suis bien.
Quelques voitures silencieuses,
glissent sur le boulevard Gambetta,
tout semble ouaté,
fluide, nouvellement né.
C'est tout mars,
lorsqu'il se vêt en mai,
à cette heure
oh combien matinale !
NINA
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