ce qui bruit
ce jeu de l'oie
touchée à l'aile
du lilas bleu
Un humain assis sur rien, assis sur un tabouret, assis sur le fond de la peinture. Assis sur la peinture. Assis dans un décor devant un ciel bleu sans nuages.
Chaque fois la peinture change, devient autre chose en modifiant la couleur du fond. Le fond fait et refait la forme
2 versions de l'humain assis 38x26 acry et nombreuses couches , je ne connais pas la suite de cette petite peinture , elle est devenue encore autre chose..
naissance,
je vous ai vécu
et je vous ai porté
comme un étè
sur un fruit éclaté
mes mains soutenant l'ile
ou tu te balançais.
la maison de mon corps
le ruisseau de mon ventre
ou je vous ai vécu
ou je vous ai aimé
comme une chanson
une bulle arc en ciel
mes mains soutenant l'ile
ou tu te déployais,
la maison de mon corps
la vigne de mon ventre
ou je vous habitais
ou je vous espérais
comme le sang de la terre
à l'océan qui dort.
mais mains soutenant l'ile
l'ile de nos deux corps
ou je vous ébergeais
à l'amour de mon ventre. (tir de "l'enfant libertin france thalie albigès de trenquellèon)
que la lecture........à bientot fatht
Le vendredi 15 et samedi 16 octobre 2010 à 20h30 le nouveau One-Man-Show de JEAN-JACQUES VANIER Elles Texte de François Rollin et Jean-Jacques Vanier Mise en scène de François Rollin |
« C'est l'histoire d'un homme qui voudrait comprendre les femmes. C'est donc, un peu, l'histoire, de tous les hommes. Mais en une heure et demi et en plus drôle. Tout commence avec une sombre histoire de chaussures. Quand le héros de la pièce décide d'aller acheter une nouvelle paire, alors que, explique-t-il, il n'avait aucune raison de le faire n'étant pas un grand connaisseur de chaussures, il était loin de se douter que cet acte, on ne peut plus simple, allait bouleverser sa vie. Parce que la vendeuse laisse négligemment un bouton de sa chemise ouvert, offrant à tous une vision de rêve sur son décolleté, avec le précédent client et qu'elle le referme quand c'est à son tour, Jean-Jacques Vanier, ou tout du moins son personnage, se pose des questions. Il va même jusqu'à remettre en question tout son pouvoir de séduction. Oui, il en faut peu pour déstabiliser un homme... »
Eloge de l’altérité, chef-d’œuvre de finesse psychologique, voici que Jean-Jacques Vanier ouvre les vannes du tendre, de la fausse naïveté, de l’ironie affectueuse pour plonger dans la connaissance de l’autre qui n’est autre que celle de la femme. . .
Il se construit une cathédrale d’hypothèses, de questions « lancinantes » sans réponses, mot à mot, en toute logique, suivant ses plans, exposant ses objectifs avec précision : démarche ultra masculine. La nef principale est faite d’une séance absurde d’achat de chaussures dont il n’a cure. Par contre le corsage de la vendeuse semble révéler des mystères qu’il veut soudain approfondir. Qui est la femme ? Quel est son rapport à lui, l’homme? Et le voilà parti à l’assaut de ses chimères, dans un patient travail de construction de l’éternel féminin. Un clocher à escalader ? Il a décidé de la déchiffrer enfin et de la percer à jour. L’astuce : l’expérience scientifique. Il faut donc se glisser dans la peau de cet être énigmatique, prendre sa place dans un jeu de rôles, jouer ce jeu de l’autre à fond comme au théâtre et attendre le miracle. La vérité profonde ne peut que se distiller entre les lignes. Le décor est un savant montage de drapés rouge-théâtre, illuminés par les lustres de joyeux lampions. « Life is a stage ! Isn’t it ? ». A la conquête de la reine de la nuit, il est sûr de sa méthode, même sous forme de soliloque drôlatique, puisqu’il est seul … en scène. Le gain : à travers la connaissance plus intime de la femme, il appréhendera le monde et l’âme humaine. Peut-être aussi il reconnaîtra sa part de féminité et acceptera des traits très « masculins » chez la femme ! Mais le désir, le moteur premier, qu’en adviendra-t-il ?
Et la séduction là dedans ? Est-il si indispensable de connaître d’avance celle qui vous promet monts et merveilles, n’est –il pas très réjouissant de se laisser aller à sa découverte sans se poser mille questions ? Quand la chose est connue, ne devient-elle pas insipide et dénuée d’intérêt ? Ne signe-t-on pas là, l’arrêt de mort du désir ? Une catastrophe : serons-nous un jour confrontés à l’horreur du « même » ? Jean-Jacques, en pur artiste, prendra le parti d’effacer d’un coup de pinceau l’image de la prétendue « connaissance » , pour que l’Autre existe et reste « autre » !
Les rougeoiements
s’attardent sur la combe
où des bruits de vallée
lévitent puis s’éteignent
happés par cette fin du jour.
Au rebord du silence
tout intérieure, notre ascension.
Lestés de solitude,
nos pas iront se perdre
jusqu’à l’enfantement du fleuve.
Ils y portent le reliquaire
des mots tus du désir
et la neige protège
leurs secrets lumineux et froids.
Petite fille perdue
Au milieu des bois
Parmi ces brutes
Epaisses et sanguinaires
Petite fille
Aux abois
Tu te souviens de naguère
Tu pleures toutes les larmes
De ton corps
Tu pleures tellement
Sur ton sort
Pleine de désespoir
Tu te trouves dans le noir
dans le broullard
Les ténèbres ont envahi ta tête
Tu te sens très bête
Pas animal
Ni femme fatale
Seulement mal, très mal
Mais tu sais que,
Comme toujours,
Tu te retrouveras un jour
Enfer
Et contre tous !!!
A quoi ça sert
Si c'est pour rien
N'enfer ??!!
Ombre furtive aperçue une nuit de décembre
En songe évidemment
Un peu chiffonnée et pourtant pleine de pureté
Des oiseaux volent dans ses cheveux ébouriffés par le vent
Gwenaëlle vit dans la forêt
Visage de fée rencontré dans mon enfance
Visage oublié depuis longtemps
Et pourtant si présent
Gwenaëlle vit dans la forêt d’Emeraude
Entourée d’animaux fabuleux, de Gnômes et d’Elfes
Mi fée, mi femme
Libre comme l’air et le vent
Elle, tout simplement
Elle a vécu un temps parmi les Hommes
Mais déçue par leurs comportements
Elle est revenue au Pays des Fées
Paradis que jamais, elle n’aurait dû quitter.
Je réalise tout à coup la fragilité de notre fond d'existence. Je réalise cela chaque jour un peu plus.
Que ma peinture aujourd'hui s'en ressente plus encore est une évidence.
On fêtera les 70 ans de John Lennon bientôt, alors j'écoute son very best of.
Je fais de la peinture, encore une peinture et après... Encore d'autres peintures toutes marquées de moi-même, si peu de choses en plus.
Tête sur l'épaule 100x100 acry et marouflage sur toile
J'apprends à l'instant que le voisin le plus proche de mon atelier est mort hier. Il vivait seul, avait une petite quarantaire et un gros, très gros foie.. Mort d'une infection de son organisme qu'il délaissait passablement. Il passait de temps en temps me dire bonjour me demandant de l'amener là ou on lui vendait encore du vin.
Il avait un regard vivant sur les choses qu'il voyait dans mon atelier, un regard attendrissant, le regard sensible de celui qui aurait pu au moins être un artiste.
Je regarde le champ, en face de chez moi, qui fume sous un ciel chargé de hauts nuages clairs.
Hier, le fermier, assis sur son tracteur, cancerigarette au bec, a labouré son champ.
Il était aidé par un autre jeune et un autre vieux sur une autre machine à tuer.
Il a bien violé la terre en enfonçant les crocs de sa machine à labourer dans la matière déjà morte.
Le jeune et le vieux ont ensuite déchiqueté les plaies pour les égrener consciencieusement.
Ils ne sont pas méchants, ces trois-là. Ils croient bien faire. Comme on leur a dit de faire. Comme l'école, la publicité, les industriels leur ont appris à faire.
Ils ne sont pas mauvais, juste bien plus bêtes que leurs bêtes ! Ils sont même tellement sympathiques qu'on les excuserait presque.
Ah, mesdames, messieurs les cultivateurs ... ça ne vous inquiète pas qu'il n'y ait pas un seul oiseau depuis 24 heures sur votre champs fraîchement labouré ?...
Pourquoi n'y a t'il pas un oiseau ?
Mais pardi, parce qu'il n'y a rien à becqueter dans cette terre !
Plus aucun ver, aucun insecte, rien !
Elle est si "propre", en fait si sale de pollutions diverses, si contaminée par ces poisons qui n'engraissent que leurs producteurs et revendeurs, que plus rien n'y peut VIVRE. Et au printemps, vous y sèmerez des graines affaiblies qui ne produiront que, grâce à des poisons-engrais et des poisons-pesticides, des poisons-légumes affaiblis qui feront encore augmenter notre déficit immunitaire ainsi que celui de la sécurité sociale.
Ah, mesdames, messieurs les cultivateurs, vous faîtes un métier formidable - respectable - et on vous en remercie. Mais Nom d'une Benne à Ordures, posez-vous des questions!...
N'arrêtez jamais de poser des questions, dans tous les domaines.
Là, vous vous et nous empoisonnez !
Pas bêtes les oiseaux ! Si eux, avec leur riquiqui cerveau de piafs, ont compris, pourquoi pas vous ? Pourquoi pas nous tous les amis ?
Allez les cultivateurs, offrez-vous un moment de détente (suivi d'une nuit blanche) en allant au cinéma voir le film de Coline Serreau "Solutions locales pour un désordre global"; et puis revenez me voir, que je vous serre la main et vous encourage à persévérer intelligemment et courageusement dans votre merveilleux métier.
Signé : Danielle la râleuse enthousiaste.
Feminaire, un sanctuaire
« Mon père était couvreur. Je louchais du subconscient : un œil dans la mine, l'autre sur lui. Le gouffre et les hauteurs simultanément épiés, créateurs d'un unique émoi. De mon père, j'admirais le glissement sur les tuiles, en évadé, en rocambole, , mais aussi parfois, la pâle, la lente reptation. C'était un couturier des toits. Il ne pratiquait certes que l'alpinisme des humbles, néanmoins, il connaissait le royaume du vent (...) Acrobate pur de public, funambule méconnu, mon père fût-il mon premier héros ? » Marcel Moreau sécrète une écriture pulsionnelle et charnelle, établissant l’existence de deux corps, le corps charnel d’abord et le corps verbal ensuite. Il lui faudra l’accès à l’écriture, toute jeunesse passée, pour enfin révéler son corps verbal fait de jaillissements et de peintures sensuelles et érotiques, toutes décrivant au plus précis, la femme et le désir de la femme. « Le corps a donné corps à ma rage d'interpréter l'Homme, et le monde. » Sa dernière pièce injouée et injouable a deux personnages : le rythme et le verbe. C’est dire si son univers est illuminé et insolite."La mort de mon père met fin à mon inconscience. Tout ce qui l'a précédé a été l'enfance des sens. Tout ce qui la suivra sera l'enfance du verbe"
Jean-Claude Drouot établit le parallèle entre le monde minier du Borinage de l’enfance du poète belge, amnésié comme par un coup de grisou par la mort de son père lorsqu’il avait 15 ans et ce monde des profondeurs de la sensualité où l’on débarque comme dans un monde tumultueux, impétueux, fantasmagorique et jamais dit. Où l’on pénètre dans des veines souterraines jamais explorées… celles de l’érotisme incandescent et paroxystique, seule valeur sûre dans les flottements et dérives modernes. Quant aux dérives anciennes… dans ce texte dont on n’ose dire le nom, Moreau est plein de colère contre ceux qui touchent à l’intégrité féminine. Féminaire, un sanctuaire !
Jean-Claude Drouot a évoqué de grands noms dans ce spectacle : Alechinsky, Topor, Anaïs Nin. L’actrice Suzy Falk, l’Eve du Théâtre, était présente… et Marcel Moreau, " l’objet d'une véritable passion chez ses innombrables (lecteurs) lectrices anonymes ou célèbres" sera là en personne vendredi soir… à la Clarencière!
Marcel Moreau est né le 16 avril 1933 à Boussu en Belgique. Marcel Moreau a construit une oeuvre majeure dont quatre grands titres, Quintes, L'Ivre livre, Le Sacre de la femme et Discours contre les entraves, ont récemment été réédités. Son cinquante-troisième livre, Une philosophie à coups de rein, apprivoise l'énigme de sa propre mort et nomme les leurres de notre modernité.
http://www.dailymotion.com/video/xd6hw9_la-seve-de-marcel-moreau_creation
https://www.youtube.com/watch?v=Nwowpxs0eDY
D O N C ,
Les mercredi 13, jeudi 14, vendredi 15 octobre 2010 à 20h30,
Le dimanche 17 à 16h00 (sous réserve) http://www.laclarenciere.be/
À Chantal
Ma jambe gauche est tatouée
De sa cheville à son genou,
Non pas avec un talent fou,
Un dessin peu élaboré.
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De sa cheville à son genou,
Tachant sa peau, sable doré,
Un dessin peu élaboré.
Ne m’y attendais pas du tout!
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Tachant sa peau, sable doré,
Des formes brun pâle, partout.
Ne m’y attendais pas du tout!
L’autre jambe fut ignorée.
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Des formes brun pâle partout.
Va-t-elle restée décorée?
L’autre jambe fut ignorée.
Je l’expose plus que beaucoup.
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13 octobre 2010
Dans son « Journal d’un inconnu », recueil d'essais publiés en 1953 par Cocteau, c’est au problème de l' invisibilité et, plus génréralement, à l' Invisible, que l’auteur se consacre. Seul donc, Cocteau, avec son bagage de pionnier, va s'engager dans une nouvelle "zone" interdite par l' habitude et la limite de nos sens. La jeune science ouvre à l'esprit du poète des "espaces infinis", qui, loin de l'effrayer, le rassurent car le malaise de vivre sur terre y cesse enfin.
Depuis longtemps, Cocteau a pressenti que le temps, les distances, le loin et le près, sont des inventions de l'homme, commodités au départ devenues par la suite tyrannies ou épouvantails. Le chapitre "Des distances" que Cocteau considère comme le pivot même de son livre, est le plus vertigineux, le plus neuf, le plus riche d' avenir. Certes, on en a déjà trouvé certains éléments, dès le premier "Potomak". Mais le discours sur l' éternel présent et la simultanéité n'avait jamais jusqu'alors atteint cette rigueur.
Le détail de cette recherche, menée avec une étonnante souplesse, est passionnant, convaincant, sans jamais appeler à son secours la référence pédante. Et l' optimisme foncier du poète s'y acharne à combattre le pessimisme qui nous accable à tort, puisque les données de notre désespoir sont fausses. "Même si la prison est à perpétuité, mieux vaut pour un prisonnier comprendre qu'il est en prison. Cela engendre l' espoir et cet espoir n'est autre que la foi". "Le journal d'un inconnu" attaque tous les conformismes de pensée et les fausses vérités établies à la manière de certains livres de combat, comme "Humain trop humain", "Par-delà le bien et le mal", où Nietzsche emploie la technique des moralistes français. Mais la nature apollinienne de Cocteau, son élégance et sa beauté, ont évité à son ouvrage tout caractère agressif. Quelle agressivité ressentirait-il d'ailleurs dans le haut domaine où il veut nous entraîner? L'essentiel n'est pas de combattre, mais de projeter la lumière sur ce qui importe. "Et ce qui importe ne peut être qu'inconnaissable, puisque sans aucune ressemblance avec quelque chose de déjà connu". Le livre se termine par une étude de "L' amitié", reprise des thèmes développés dans "Opium" et "La difficulté d'être". L' amitié est justement un sentiment méconnu, sinon méconnaissable. Jean Cocteau affirme qu'il s'y acharne, car "il préférait être condamné pour une préférence de coeur que pour une doctrine de son esprit". Notre monde empoisonné par le virus politique ne compte plus que des partisans ou des ennemis. Une fois encore, Cocteau est seul à défendre un territoire de l'âme menacé par les passions lourdes, ou, ce qui est pis, par l' indifférence. L' amitié réclame le désintéressement, un contrôle continu, la clairvoyance. C'est qu'elle n'est pas un instinct, comme l' amour aveugle, mais un art. Définir l' amitié, c'est encore définir la poésie. A ces trois textes importants, Cocteau a joint quelques petits essais: "De la naissance d'un poète" tente de saisir la genèse de "L'ange Heurtebise"; "D'un morceau de bravoure" raconte la querelle avec François Mauriac au sujet de "Bacchus"; "D'une justification de l' injustice" démèle les rapports du poète avec Maurice Sachs, André Gide et Claude Mauriac. "Le journal d'un inconnu" s'achève par des notes sur "Oedipe-Rex" et la description des mimes qui rehaussaient l'oeuvre en 1952, ainsi que des notes sur le "Voyage en Grèce" (12-17 juin 1952).
Qu'est-ce que c'est que cette époque
Où il est incorrect de contester et...
Essentiel de revendiquer?
Où on ne peut plus tranquillement être triste...
Sans se faire décortiquer par un psychanalyste!
La revue « Politique » sera présente à la « Foire du Livre politique » (16-17 octobre à Liège – Le Manège, 2 rue Ransonnet 4020 Liège).
La foire du livre politique de Liège vise à réaliser une mise en réseau annuelle de tous les acteurs concernés par le secteur de la production, de l’édition, de la diffusion et de l’utilisation d’ouvrages, de magazines et de revues politiques. Pour y parvenir, elle vise à promouvoir et à faciliter la circulation de la littérature politique en Belgique francophone, à diffuser une image positive et constructive de la politique (entendue dans un sens large) grâce à la mise en valeur de la production foisonnante dans ce domaine (ouvrages scientifiques, ouvrages d'investigation, manifestes politiques, revues spécialisées, etc.). L’objectif est politique, pédagogique et culturel lorsqu’il vise à dynamiser et à enrichir le débat en Belgique francophone. L’objectif est économique lorsqu’il met en valeur une série d'acteurs incontournables dans ce domaine, qu’il facilite la rencontre et l’échange entre ces derniers et qu’il assure la promotion et le développement d'un certain nombre d'activités économiques liées au "livre politique" (édition, impression, diffusion, vente, etc.).
Internet donne des pouvoirs qui guérissent les blessures de l'ego ou parfois de la vie. Par la magie du net, des auto-éditeurs ouvrant un petit site se sentent investis d'une autorité éditoriale au point d'attribuer un label de qualité à des livres d'auteurs qui veulent bien leurs soumettre un ouvrage.
En soi la démarche n'est pas inintéressante, mais sur quelle base évaluer la pertinence des évaluateurs autoproclamés ?
En proposant la grognasse à l'évaluation j'ai mis ce comité de volontaires ( 3 personnes) à l'épreuve. C'était presque une provocation. Ce livre est indéfendable et aucun groupement d'auteurs-éditeurs ne peut prendre le risque de le labelliser s'il veut gagner une quelconque crédibilité. Seul un éditeur ayant les reins solides pourrait à coup de grosse promo, donc de gros sous faire en sorte que ce livre soit entre toutes les mains afin que des gens le trouvent génial, soient pliés de rire ou au contraire le vomissent. Pas de bol : je n’ai pas ça dans mes relations. J’ai écrit la grognasse pour les fous, les décoincés, les gens qui ont du coffre de l’imagination et qui ont encore de temps en temps l’envie de bien se marrer.
Comme prévu mon bouquin a été recalé alors que ça avait plutôt pas mal commencé … Bon ce livre est sulfureux mal élevé, vulgaire mais bien entendu il n'est pas que ça. C'est très certainement mon meilleur livre, en tous cas le plus créatif. Livre inadmissible sans doute mais qui a bien plu aux gens l’ont lu sans avoir à craindre pour leur réputation.
Y a pas à regretter d’avoir été éconduite. Il n'y avait rien à gagner. Pas de contrat, pas de publicité autre que sur un site où circule au mieux une dizaine de personnes chaque jour essentiellement des auteurs qui cherchent un filon pour mieux vendre leurs bouquins. Je fais nettement mieux avec mes différents blogs.
Mais quelle petitesse quelle mesquinerie de la part de ces évaluateurs et quelle stupide prétention risible pour aller naïvement me proposer leur aide, si convaincus de ce que doit être un livre qu'ils sont bien comme les copains à s'auto-éditer faute d'avoir trouvé à éditer ailleurs.
M'aider pour quoi? Pour que je fasse des progrès ? Que j'apprenne à écrire des phrases correctes et sans gros mots ? Le choix de la langue parlée est-il à ce point insupportable ? Les ruptures de style seraient dues à mon inexpérience ? Mais mes pauvres z’Ôteurs : tout ceci est délibéré. Un bouquin qui dort dans un tiroir pendant dix ans et retravaillé ensuite pensant trois mois, c’est tout sauf un premier jet. La spontanéité est calculée et les passages les plus loufoques ont été auparavant étudiés pendant des mois. On ne sort pas des textes comiques d’un chapeau comme le magicien fait surgir une colombe. Le style d’un livre, c’est un choix assumé et il faut bien plus de courage pour publier « la grognasse » qu’un de ces romans pour midinettes ou un livre qui cherche à imiter les auteurs en vue…
A aucun moment ils n'évoquent l'humour ; Z’ont pas remarqué. Ils n’y ont vu qu’une autobiographie ( ce qui est en partie exact) mais ils font quoi des passages délirants qui ne peuvent en aucun cas être du vécu ? C’est sûr que tout ceci ne rentre pas dans les petites cases d’une grille d’évaluation. !
Ils se croient habilités à statuer sur un livre en oubliant l'essentiel c'est à dire ce qui fait sa singularité, ce en quoi un livre peut interpeller, déranger, affirmer, énerver, choquer, capter l'attention transporter, charmer, évader, séduire, irriter étonner, envoûter, faire réfléchir...
Sûr que si je leur avais proposé mon roman encore plus ancien "Clonitude" ( à paraître au printemps 2011). Ils auraient sans doute eu plus d'égards pour moi mais "Clonitude" n'est pas ce que j'ai écrit de mieux. L'histoire est plus convenue et le style plus classique. Il y a même quelques verbes à l’imparfait du subjonctif mais je compte bien les virer lorsque je corrigerai ce livre.
Il est vrai que j'ai fait fort en proposant "la grognasse" mais j'avais besoin de tester ces gens avant de voir si je pouvais ou non faire un bout de chemin avec eux. Le pire eut peut-être été d'obtenir ce label. Leur plus beau cadeau, c’est leur réaction…Ce livre n’est pas labelisable car il est hors norme mais surtout il ne l’est pas parce que ce n’est pas un produit : c’est une œuvre d’art et l’art, c’est précisément ce qui échappe. Etre plasticienne me permet d’outrepasser certaine règles dans ma peinture comme dans certains de mes écrits lorsque je l’estime nécessaire.
Beaucoup de gens écrivent mais ceci ne fait pas forcément d'eux des artistes faute de s'engager, d'oser ou de se dépasser .... Etre artiste c'est désapprendre les convenances pour exprimer sa singularité.
Aujourd’hui, je préfère en rire. Je me fais confiance. Je sais où je vais et mieux vaut être seule que mal accompagnée.