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administrateur théâtres

Féminaire (théâtre de la Clarencière)

Feminaire, un sanctuaire


« Mon père était couvreur. Je louchais du subconscient : un œil dans la mine, l'autre sur lui. Le gouffre et les hauteurs simultanément épiés, créateurs d'un unique émoi. De mon père, j'admirais le glissement sur les tuiles, en évadé, en rocambole, , mais aussi parfois, la pâle, la lente reptation. C'était un couturier des toits. Il ne pratiquait certes que l'alpinisme des humbles, néanmoins, il connaissait le royaume du vent (...) Acrobate pur de public, funambule méconnu, mon père fût-il mon premier héros ? » Marcel Moreau sécrète une écriture pulsionnelle et charnelle, établissant l’existence de deux corps, le corps charnel d’abord et le corps verbal ensuite. Il lui faudra l’accès à l’écriture, toute jeunesse passée, pour enfin révéler son corps verbal fait de jaillissements et de peintures sensuelles et érotiques, toutes décrivant au plus précis, la femme et le désir de la femme. « Le corps a donné corps à ma rage d'interpréter l'Homme, et le monde. » Sa dernière pièce injouée et injouable a deux personnages : le rythme et le verbe. C’est dire si son univers est illuminé et insolite."La mort de mon père met fin à mon inconscience. Tout ce qui l'a précédé a été l'enfance des sens. Tout ce qui la suivra sera l'enfance du verbe"

Jean-Claude Drouot établit le parallèle entre le monde minier du Borinage de l’enfance du poète belge, amnésié comme par un coup de grisou par la mort de son père lorsqu’il avait 15 ans et ce monde des profondeurs de la sensualité où l’on débarque comme dans un monde tumultueux, impétueux, fantasmagorique et jamais dit. Où l’on pénètre dans des veines souterraines jamais explorées… celles de l’érotisme incandescent et paroxystique, seule valeur sûre dans les flottements et dérives modernes. Quant aux dérives anciennes… dans ce texte dont on n’ose dire le nom, Moreau est plein de colère contre ceux qui touchent à l’intégrité féminine. Féminaire, un sanctuaire !

Jean-Claude Drouot a évoqué de grands noms dans ce spectacle : Alechinsky, Topor, Anaïs Nin. L’actrice Suzy Falk, l’Eve du Théâtre, était présente… et Marcel Moreau, " l’objet d'une véritable passion chez ses innombrables (lecteurs) lectrices anonymes ou célèbres" sera là en personne vendredi soir… à la Clarencière!

Marcel Moreau est né le 16 avril 1933 à Boussu en Belgique. Marcel Moreau a construit une oeuvre majeure dont quatre grands titres, Quintes, L'Ivre livre, Le Sacre de la femme et Discours contre les entraves, ont récemment été réédités. Son cinquante-troisième livre, Une philosophie à coups de rein, apprivoise l'énigme de sa propre mort et nomme les leurres de notre modernité.

http://www.dailymotion.com/video/xd6hw9_la-seve-de-marcel-moreau_creation

https://www.youtube.com/watch?v=Nwowpxs0eDY

D O N C ,

Les mercredi 13, jeudi 14, vendredi 15 octobre 2010 à 20h30,
Le dimanche 17 à 16h00 (sous réserve)
http://www.laclarenciere.be/

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Commentaires

  • administrateur théâtres
    voici le commentaire d'une amie: Nous venions voir Drouot... Nous ressortons avec Moreau..Quelle bouleversante émotion de découvrir encore, encore et toujours...
    Le poids des mots est infini, mieux éternel...
    Jean-Claude Drouot, un être tout en émotion, discrétion, tendresse, il jette ses mots, les suspend une, deux secondes dans un entretemps qu'il fabrique, puis une image passe, il n'a pas dit, nous avons compris... Pudeur et délicatesse, nous sommes tous accrochés à ses lèvres, en attente de l'extraordinaire poésie de cet écrivain singulier, Marcel Moreau...
    J'ai découvert des mots qui génèrent une foison d'images, des mots qui se heurtent et s'entrechoquent, des mots brutaux aux associations incongrues et pourtant, parfaites,la beauté de dire...
    Des mots qui n'avaient rien à faire ensemble pourtant, et s'harmonisent avec bonheur..
    J'ai découvert un être singulier, passionné, la douleur du poids de ses phrases jetées en pature à qui comprendra, l'extraordinaire pouvoir de l'écriture...
    Qui a dit " Moreau, extraordinaire accidenté de la littérature " ? C'est magnifique, c'est cela.
    Et plus encore...
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