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Cachez ce livre que je ne saurais voir !

Internet donne des pouvoirs qui guérissent les blessures de l'ego ou parfois de la vie. Par la magie du net, des auto-éditeurs ouvrant un petit site se sentent investis d'une autorité éditoriale au point d'attribuer un label de qualité à des livres d'auteurs qui veulent bien leurs soumettre un ouvrage.

En soi la démarche n'est pas inintéressante, mais sur quelle base évaluer la pertinence des évaluateurs autoproclamés ?

En proposant la grognasse à l'évaluation j'ai mis ce comité de volontaires ( 3 personnes) à l'épreuve. C'était presque une provocation. Ce livre est indéfendable et aucun groupement d'auteurs-éditeurs ne peut prendre le risque de le labelliser s'il veut gagner une quelconque crédibilité. Seul un éditeur ayant les reins solides pourrait à coup de grosse promo, donc de gros sous faire en sorte que ce livre soit entre toutes les mains afin que des gens le trouvent génial, soient pliés de rire ou au contraire le vomissent. Pas de bol : je n’ai pas ça dans mes relations. J’ai écrit la grognasse pour les fous, les décoincés, les gens qui ont du coffre de l’imagination et qui ont encore de temps en temps l’envie de bien se marrer.

Comme prévu mon bouquin a été recalé alors que ça avait plutôt pas mal commencé … Bon ce livre est sulfureux mal élevé, vulgaire mais bien entendu il n'est pas que ça. C'est très certainement mon meilleur livre, en tous cas le plus créatif. Livre inadmissible sans doute mais qui a bien plu aux gens l’ont lu sans avoir à craindre pour leur réputation.

Y a pas à regretter d’avoir été éconduite. Il n'y avait rien à gagner. Pas de contrat, pas de publicité autre que sur un site où circule au mieux une dizaine de personnes chaque jour essentiellement des auteurs qui cherchent un filon pour mieux vendre leurs bouquins. Je fais nettement mieux avec mes différents blogs.

Mais quelle petitesse quelle mesquinerie de la part de ces évaluateurs et quelle stupide prétention risible pour aller naïvement me proposer leur aide, si convaincus de ce que doit être un livre qu'ils sont bien comme les copains à s'auto-éditer faute d'avoir trouvé à éditer ailleurs.

M'aider pour quoi? Pour que je fasse des progrès ? Que j'apprenne à écrire des phrases correctes et sans gros mots ? Le choix de la langue parlée est-il à ce point insupportable ? Les ruptures de style seraient dues à mon inexpérience ? Mais mes pauvres z’Ôteurs : tout ceci est délibéré. Un bouquin qui dort dans un tiroir pendant dix ans et retravaillé ensuite pensant trois mois, c’est tout sauf un premier jet. La spontanéité est calculée et les passages les plus loufoques ont été auparavant étudiés pendant des mois. On ne sort pas des textes comiques d’un chapeau comme le magicien fait surgir une colombe. Le style d’un livre, c’est un choix assumé et il faut bien plus de courage pour publier « la grognasse » qu’un de ces romans pour midinettes ou un livre qui cherche à imiter les auteurs en vue…

A aucun moment ils n'évoquent l'humour ; Z’ont pas remarqué. Ils n’y ont vu qu’une autobiographie ( ce qui est en partie exact) mais ils font quoi des passages délirants qui ne peuvent en aucun cas être du vécu ? C’est sûr que tout ceci ne rentre pas dans les petites cases d’une grille d’évaluation. !

Ils se croient habilités à statuer sur un livre en oubliant l'essentiel c'est à dire ce qui fait sa singularité, ce en quoi un livre peut interpeller, déranger, affirmer, énerver, choquer, capter l'attention transporter, charmer, évader, séduire, irriter étonner, envoûter, faire réfléchir...

Sûr que si je leur avais proposé mon roman encore plus ancien "Clonitude" ( à paraître au printemps 2011). Ils auraient sans doute eu plus d'égards pour moi mais "Clonitude" n'est pas ce que j'ai écrit de mieux. L'histoire est plus convenue et le style plus classique. Il y a même quelques verbes à l’imparfait du subjonctif mais je compte bien les virer lorsque je corrigerai ce livre.

Il est vrai que j'ai fait fort en proposant "la grognasse" mais j'avais besoin de tester ces gens avant de voir si je pouvais ou non faire un bout de chemin avec eux. Le pire eut peut-être été d'obtenir ce label. Leur plus beau cadeau, c’est leur réaction…Ce livre n’est pas labelisable car il est hors norme mais surtout il ne l’est pas parce que ce n’est pas un produit : c’est une œuvre d’art et l’art, c’est précisément ce qui échappe. Etre plasticienne me permet d’outrepasser certaine règles dans ma peinture comme dans certains de mes écrits lorsque je l’estime nécessaire.

Beaucoup de gens écrivent mais ceci ne fait pas forcément d'eux des artistes faute de s'engager, d'oser ou de se dépasser .... Etre artiste c'est désapprendre les convenances pour exprimer sa singularité.

Aujourd’hui, je préfère en rire. Je me fais confiance. Je sais où je vais et mieux vaut être seule que mal accompagnée.

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Commentaires

  • Chère Rosyline.

    Merci pour ton soutien. Malheureusement , tout le monde n'a pas ton ouverture d'esprit. Je peux cependant comprendre que des "auteurs-éditeurs" cherchant à donner plus de visibilité à leur livres par une sorte de label qu'ils discerneraient hésitent à se mouiller avec un livre comme" la grognasse". J'aurais simplement aimé plus d'honnêteté de leur part ou un peu plus de pertinence ce qui leur aurait éviter de s'imaginer que c'était par inexpérience que ce livre est écrit de la sorte. une simple visite un peu détaillée sur mon site aurait suffi à voir que ce n'était pas un premier essai.
    D'ailleurs les grands éditeurs refusant un manuscrit se gardent bien de jugements qu'ils pourraient avoir à regrette, r mais le plus souvent , c'est parce qu'ils n'ont pas lu les manuscrits et se contentent d'une lettre type.
    Quant à traquer le moindre faute dans un livre qui massacre aussi joyeusement la langue françaisepour donner cours à la spontanéité de la langue parlée, c'est consternant. Cette pratique n'est pourtant pas nouvelle . Après Céline Raymond Queneau et bien d'autres...
    Récemment je viens de trouver ( par hasard) une faute dans un livre édité par Albin Michel qui a pourtant des correcteurs. je relis à saturation les livres que je publie masi je ne suis pas à l'abri d'une faute ou d'une coquille qui ferait de la résistance.

    J'ai peut-être quelques prétention en tant qu'auteure mais aucune en tant qu'éditrice . Éditeur, c'est un métier. Si je publie mes livre moi-même , c'est uniquement pour qu'ils existent mais j'ai conscience que le monde de 'édition est complexe et doit prendre en compte tant de paramètres que cette fonction ne s'improvise pas.
    Mais tout ceci n'est pas bien grave.
    Amitiés
    A propos de la grognasse
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