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Sur sa plage deserte

Rêverie avec ma muse poète   ***

Plage.JPG

Debout, face à la mer,
Elle se laisse emporter...
Par le vent qui la berce,
Aujourd'hui comme hier

C'est là, son port d'attache,
Son refuge insouciant.
C'est là, qu'elle se relâche, 
Dans la plainte du vent.

Elle expose son visage,
Au fouet des embruns. 
Et la lune en partage,
L'accompagne en chemin.

Alors son coeur se calme,
Quand la marée descend.
Confiant alors ses drames,
Et ses ressentiments.

Elle confie à sa plage,
Ses ennuis, ses tourments.
Et chaque grain de sable,
Devient son confident.

Elle y passera la nuit,
Cherchant le réconfort. 
Quand la douleur s'enfuit,
Parfois même, elle s'endort.

Mais lorsque vient l'aurore,
Et qu'elle reprend la route.
Sa plage sait déjà...
Qu'elle y viendra encore,
Pour lui confier ses doutes...

Sur sa plage déserte,
Si un jour vous y êtes...
Dans un halo de lune,
Le sable vous contera,
Ses secrets, ses tourments,
Dans le murmure du vent...

JD, 19/01/2016.

     

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L'amour vierge

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Image Zodiac de Joséphine Wall La vierge
Le geste madré se prend au jeu du langage muet
S'incarnant au flux cellulaire du corps convulsé
La syntaxe du vocabulaire de la pensée
Explore l'oppidum opacité sacralisé

L'incendie de la vision embrasant le péricarde
Ennoblit l'agrégation extatique de l'atma
Inébriative alchimie d'acte sans trace, darde
Les molécules vibrantes du sel de ton divin éclat

Vertige inondant la fondation scellée de l'hymen
Épand les pénétrantes arguties de l'amour pérenne
Et transcende graduellement l'incréée matricielle

Concrétion de la conscience où s'encrypte le silence
Apaise les nuits de ton voile de la transparence
Afin que l'extase non déchirée soit éternelle

Nom d'auteur Sonia Gallet

Recueil © 2017

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La critique restée muette

« Ô saisons, Ô châteaux !
Quelle âme est sans défaut? »
Toute création artistique
Provoque aussitôt la critique.

Dans la nature aucune erreur.
Fascinante est la splendeur
Qui résulte de l'harmonie.
Elle est source de poésie.

Les trouvères chantaient des phrases,
Majestueuses, sans emphase.
La mémoire les conservait.
Leur grâce portait à rêver.

M'est une source de brillance
Le langage de l'élégance.
J'aime redire à haute voix
Des confidences d'autrefois.

La poésie contemporaine
A pris des formes qui me gênent.
Je scrute celle d'un auteur
Qui a des millions de lecteurs.

Je n'y vois point de merveilleux.
Me surprennent des vers boiteux.
Quelle est sa force de poète?
La critique reste muette.

Houellebecq? On ne saura
Qui apprécie un peu ou pas
Sa poésie originale,
Sans coups de coeur, peu musicale.

22 octobre 2017

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Les oiseaux de nuit

YIl y a les nuitsqui enfermentpèsent leur poidsde songeset d'obscuritéune montagne à graviroù aucun oiseaune chanteet il y a les autres nuitssi vastesque tout semble possibleon écoute sans la voirles notes cadencéesd'une chouetteet nos rêves confinentaux étoiles(martine rouhart)
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Dans l’obscurité

Il suffit de fermer les yeuxd'emprunter un peude la patience des étoilespour les revoirDes lointainsde leur absenceceux que l'on a aimésinlassablementtracent des cheminsdans l'obscuritépour nous rejoindreMartine Rouhart
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Octobre

Revoici l'automne flamboyant.
Revoici octobre avec ses senteurs qui ravivent les souvenirs.

Assise sur un banc de bois, je regarde les arbres et la nature qui se préparent à l'hiver.
Je profite de la douceur du soleil....
Souvent, je t'attends là...

La forêt m'appelle.
Elle m'attire irrésistiblement.
La forêt me veut seule.
Elle m'ouvre ses bras.
Chez elle, je suis chez moi.
Souvent, je t'attends là...

Dans les rues de la ville, je flâne.
Je me noie dans la foule et le bruit.
Sur les marchés, je m'attarde, j'observe les gens.
Souvent, je t'attends là...

Dans mes errances solitaires,
l'inspiration se fait toujours attendre.

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Le propre de l'homme


                                                              Si le rire est le propre de l'homme, le chagrin l'est aussi ! Il est très rare que ce qui effleure son esprit ne finisse par effleurer ses actes. Cela lui est propre aussi. Le temps du rire semble révolu. Et ce ne sont pas les grincements qui lui ressemblent qui le constituent comme une joie sans nuages. Le rire est donc fini et à sa place vient le chagrin. Ne disons-nous pas souvent qu'après le soleil vient la pluie et inversement ? Il est donc normal de nous préparer selon la loi de la nature à un nouvel épisode pluvieux.
                                                                Oh, nous les voyons bien arriver les nuages annonciateurs et comme nous n'aimons pas la pluie nous agissons comme le feraient les magiciens : sortir un lapin d'un chapeau ou couper une charmante fille en deux puis saluer le public éternellement émerveillé. Mais au final après l'émerveillement et les applaudissements qui nous enivrent nous savons bien que nous aimons les mirages de bonheur à contre-sens de notre raison !
                                                                 La jeunesse d'aujourd'hui qui n'a pas connu la guerre chez elle se pare de tatouages sur tout le corps, de boucles dans le nez, dans les oreilles, au-dessus des sourcils, sur les lèvres. Les filles se rasent les cheveux, se les colorent comme des perroquets multicolores; les hommes se laissent pousser la barbe pour afficher une virilité que la société moderne eut pu leur ravir... Et tout ce beau monde se jetant désespérément dans la décadence d'une société cherchant aussi désespérément ses repères en crée des nouveaux, affichant sans vergogne ses nouvelles valeurs, bigarrées, maorisées, le nez dans les portables, le nez dans les reculs et les chapeaux de magiciens ! Le nez, non dans les nuages ensoleillés mais ceux qui, lourds, apportent les orages qui grondent à nos portes innocentes !

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Rêve d'Eden

MARDI 17 OCTOBRE 2017

Rêve d'Eden

Reve.JPG
 
Il est de ces contrées qui transcendent l'esprit,
Et qui emportent l'âme aux limites du frisson...
Paysage ocre d'or sur une mer infinie,
Où le silence règne, emportant la raison.

Ce paradis sur terre, où l'ocre de la montagne,
Vous plonge dans le rêve, quand tombe le disque d'or,
Et votre esprit qui rêve de châteaux en Espagne,
Dans cette nature sublime, y voit tous les trésors. 

Nous pourrions y forger nos âmes de poètes...
Dans le silence prégnant de ces lieux de retraite,
Car dans la joie profonde de cet Éden rêvé ,

Nos âmes s'élèveraient pour qu'enfin notre terre...
Ravagée aujourd'hui, par autant de misères, 
Soulagent par les mots, les maux de l'humanité. 

JD, 28/03/2016.

 
Image : http://voile-de-douceur.eklablog.com/paysages-de-reves-c17413753/2
 

    

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Le funambule.

5e thème
ID02mars  -  L'EQUILIBRE...

     ♥  LE FUNAMBULE  ♥
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http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/06/13/un-funambule-s-attaque-a-la-traversee-des-chutes-du-niagara_1717908_3242.html
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Sur le fil...
Il marche
Sûr de lui,
Le balancier serré.

Il n'hésite,
Jamais, et...
Un pied devant
L'autre,

Il avance,
Lentement...
Sans craintes
Ni tourments.

Voilà trente ans,
Qu'il marche...
Entre ciel et terre,
Sur ce câble tendu.

Il n'a jamais,
Douté...
D'atteindre,
L'autre lisière.

Il a le câble,
Marqué...
Dans la plante,
De ses pieds.

Mais depuis,
Quelques temps...
Il hésite,
Souvent.

Avant de faire,
Le pas...
Peur,
Qu'il n'arrive pas.

Comme lui,
Sur son fil...
Son âge aussi,
Avance.

Il perd,
De l'assurance,
Et son câble...
Balance.

Mais s'il veut,
Terminer,
Son parcours...
Sans faiblir.

Il faut,
Qu'il redescende...
Retrouver,
L'équilibre.

José Delattre.       21/10/2017.12273249083?profile=original          

    

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Réflexions sur notre «double »

nos croyances (ou pas),

notre inconscient ou nos intuitions.

Commençons ce court billet par citer un grand bonhomme, cela permettra de positionner le sujet sur un socle en granit, moins friable que le calcaire.

Pasteur a déclaré un jour :

«Le hasard n'aide que les esprits préparés» C'est en effet à cette rencontre du hasard

et d'un esprit préparé consciemment ou inconsciemment, et tendu vers un but donné

que l'on doit de petites ou grandes inventions.

Difficile de mettre en doute la pensée de cet esprit brillant. De là à penser que certaines de nos pensées se détournent du présent, pour imaginer un futur afin de recréer un nouveau présent modifié, il n'y a qu'un pas.

En un seul mot, l'intuition; cette dernière n'est pas le fruit d'un imaginaire utopique ou surréaliste, bien que ce dernier soit très souvent inspiré par des pensées, des gestes ou des actes dépassant la volonté immédiate, dans le temps présent, de son auteur. Comme l'écriture automatique, la peinture automatique existe, et dans ces deux cas de figure, ce n'est plus la main du temps instantané qui écrit ou peint, mais le mental qui se trouve projeté de quelques millièmes de secondes en « avant » du geste. Il ne s'agit donc plus de création pure dans le temps présent, mais d'intuition créatrice impossible à réaliser dans des conditions dites normales. Le mental et la projection de ce dernier dans un futur créatif, permet donc de réaliser des écrits ou des œuvres différentes, qui ne seront pas obligatoirement comprises dans le temps contemporain de la création.

Parmi les citations d'Einstein, j'aime bien celle-ci :



- Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé.

Chacun d'entre-nous n'a t-il pas entendu au moins une fois dans sa vie:

- Tu n'as pas de chance ces temps-ci !

Ton ange gardien t'aurait-il abandonné ?

Bien entendu cette phrase est prononcée avec beaucoup d'ironie par le plus grand nombre, tandis que d'autres vous parlerons de guide, qu'il soit spirituel ou pas, et certains plus cartésiens vous diront que des phénomènes inexpliqués ou inexplicables ne sont dus ni plus ni moins qu'au seul fruit du hasard. Pourtant, des physiciens et chercheurs de renom se sont penchés sur ces manifestations étranges, qui font partie intégrante de notre enveloppe charnelle et de notre mental, dissociés mais pourtant indissociables que sont : le phénomène du dédoublement, celui du sommeil paradoxale, ainsi que des études faites en imageries cliniques qui démontrent désormais de manière scientifique que dans certaines conditions pour une même expérience le temps écoulé est … différent ! Bien entendu, pour l'instant, silence radio sur ces découvertes, beaucoup trop d'enjeux écrits et actés seraient mis en première ligne, tant au point de vue spirituel que scientifique.

Les physiciens, Jean-Pierre et Lucile Garnier-Mallet, nous parlent de dédoublement de la personnalité ; un corps physique : le nôtre, et un corps éthérique : notre double. A ce point de la discussion je préfère vous recopier mot pour mot un passage de leur livre. Je précise bien que dans les lignes qui suivent et dans leurs deux livres, nous ne sommes pas dans une logique de croyances religieuses ou divinatoires mais dans le monde très... spécifique des physiciens. Malgré tout, à votre grande surprise, ils vont justement reprendre certains passages des livres sacrés toutes religions confondues, pour en tirer des enseignements et des similitudes extrémement troublantes et fascinantes.

Un passage d'un des deux livres de ces deux physiciens.

................................................

L'Ana-g-elos

Notre double (notre autre "moi") est bien un simple éclaireur ou « messager du septième temps » Ce qui se disait autrefois Agguelos en Grec, contraction de ana-g-elos ou angelos en latin et ange en français.

Il est dangereux d'utiliser un nom dont la connotation religieuse ou traditionnelle véhicule des erreurs très graves capables de construire des potentiels dangereux. Il est préférable de retrouver l'origine purement scientifique d'un mot que des siècles d'obscurantisme ont galvaudé.

En effet, le Grec a l'avantage d'être une langue qui a codifié la loi du dédoublement dans un formalisme très performant. En retrouvant son sens initial, nous lui redonnons vie.

La loi du dédoublement était déjà connue au début de notre ère puisque Saint jean en parle dans le début de son Apocalypse sans en faire un mystère : « C'est moi l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, Il est, Il était et Il viendra.»

Bien connue autrefois, cette idée de passé, présent, futur, demeure une définition parfaite du dédoublement des temps.

Comme Platon, les Égyptiens enseignaient aussi la division d'un Créateur Unique par dédoublement des temps : « Je suis l’Hier et je connais le Demain... » disaient-ils, ajoutant : « l'Hier m'a enfanté ; voici qu'Aujourd'hui, je crée les Demains... »

Le Livre des Morts Égyptiens fourmille d'exemples où la logique du dédoublement apparaît sans contestation possible : « Au moment où de l'autre rive, je verrai l'Autre Moi.»

................................................ Fin de citation

Une autre approche, entre autres, ou étude des «indices» laissés par

les 5 derniers millénaires.

Les chiffres 12 et 40 - Des similitudes sont retrouvées partout depuis des milliers d'années

Le chiffre 12.

* Nos jours sont divisés en 2 fois 12 heures.

* L'année à 12 mois.

* Les Apôtres de Jésus étaient au nombre de 12.

* Les signes du zodiac sont également 12.

* Les divinités de l'olympe étaient au nombre de 12.

* Le chiisme duodécimain reconnaît douze Imams.

La tradition Juive parle des douze tribus d'Israël.

Le chiffre 40.

* Certains malades étaient et sont mis en quarantaine.

* Le Carême (Contraction du chiffre quarante)

* Les 40 jours de prières des Musulmans sur la tombe des défunts.

* Dans les traditions juives, chrétiennes et musulmanes : la locution Quarante jours et quarante nuits décrit la période durant laquelle la pluie est tombée lors du déluge de Noé.

* Les 40 jours de momifications des Pharaons Egyptiens.

* Sans oublier l'expression s'en foutre comme de l'an 40, qui a plusieurs significations.

* Née durant la Révolution Française elle aurait été utilisée par les sans-culottes pour se moquer de la durée présupposée du règne de Louis XVI (40 ans )

* Ou, Il pourrait s’agir en fait d’une déformation d’« Alcoran », mot qui apparaît vers le XIVe siècle pour désigner le livre sacré des Musulmans, le Coran.

Toutes ces similitudes ne sont pas le fruit du hasard.

Le premier de ces livres n'est ni trop scientifique ni très compliqué à « ingurgiter ». Il vous mettra en face de vous-même en mélangeant sans complexe des érudits comme Einstein, et des rapports de données scientifiquement reconnus depuis peu. Le tout saupoudré de certains passages de textes anciens qu'ils soient tirés de la Bible, du Coran, ou autres écritures Sumériennes, Grecques, ou Celtiques. Ceci donne un mélange étrangement constructif tout en étant destructeur de certaines de nos certitudes. Actuellement à la lecture, un livre sur le Druidisme, et il est curieux de retrouver des similitudes ahurissantes avec certains textes religieux, notamment de la Bible, dont certains passages sont identiques (sur le fond) au Coran, puisque Chrétiens et Musulmans ont un Dieu (apparemment le même) et des Saints communs.

Deux livres passionnants : « Changez votre futur » et « Le double...comment ça marche ? (Version plus ludique) de Jean-Pierre et Lucile Garnier-Mallet aux éditions Le Temps Présent. Mais à mon avis l'un ne va pas sans l'autre !

A dévorer absolument - Bonne lecture, ou plutôt... Bonnes lectures !

Gérard BRETON

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Un écoeurement récurrent

Songerie

On tenait pour civilisés
Les citoyens des grandes villes
Or certains se révèlent viles,
Se comportent en dépravés.

Le dégoût à divers degrés,
Est ressenti lors des nouvelles;
Des hommes importants harcèlent
Et brutalisent sans regret.

Malheureux vivent des êtres,
Non respectés, souvent blessés.
Ils endurent sans dénoncer.
Ils y seront contraints peut-être.

Châtier d'odieux maudits
Est certainement souhaitable
Mais peu souvent réalisable;
Les protègent des interdits.

Ce ne sont certes pas des lois
Qui changent des façons de faire.
La prévention est nécessaire
Et urgente nombreuses fois.

Les parents et les enseignants
Parlent-ils de dignité
Lui donnant la priorité?
Des actes honteux, répugnants?

Les jeunes sont influençables
En éveil et en appétit.
Ne deviendront pas pervertis
Ceux que la vie rendit aimables.

21 octobre 2017

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Côté jardin


Dans mon salon de grandes plantes
En font en partie un jardin.
Je m'y attarde le matin,
Dans une ambiance charmante.

Des fleurs, souvent, les embellissent,
Écloses subrepticement.
Lors je vis un enchantement,
De joyeux instants de délice.

L'énergie qui crée me fascine,
Magie des plus mystérieuses.
À l'air la splendeur radieuse,
En terre, de noires racines.

Je m'aperçois soudainement,
Prés de feuilles ensoleillées,
Que je me croyais éveillée,
L'étant superficiellement.

Ce que je découvre m'incite
À observer dans la beauté,
Son extrême complexité.
L'art est dans tout ce qui existe.

20 octobre 2017

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David Bowie, le Dorian Gray de la pop anglaise

David Bowie semblait immortel. Éternellement jeune, éternellement élégant, éternellement créatif. Il laisse derrière lui une œuvre colossale. Son parcours personnel se confond avec les cinquante dernières années de l’histoire occidentale. Mieux que quiconque il comprit la transformation du domaine culturel en une industrie de divertissement de masse. Plutôt que de subir la société du spectacle, il sut la confronter, l’utiliser et la défier. Son approche était totalitaire, totalisante, comme pour mieux interroger l’entreprise d’hébétude de la culture de masse. Lui, au moins, en avait conscience.
Bien plus qu’un simple chanteur pop, David Bowie était et restera un artiste iconique de son époque. Un artiste irréductible à la seule musique rock anglaise des années 1960 jusqu’à nos jours. Il explose le cadre dans lequel il est apparu. Homme influencé par les artistes de son temps ( Lou Reed, Iggy Pop, Peter Hammill du groupe Van Der Graaf Generator, King Crimson ou bien encore la musique noire américaine de ces années là), David Bowie fut aussi une influence pour de nombreux mouvements de la fin des années 1970, à commencer par les mouvements punk et post-punk. Des groupes comme The Cure, Siouxsie And The Banshees, Joy Division ou Japan en sont les preuves manifestes. Il est la synthèse, de Londres, où il est né, à New York, où il s’est éteint, de toutes les tendances de la «pop culture », d’Andy Warhol à Damien Hirst, en passant par Marcel Duchamp, Man Ray, William Burrough, Rauschenberg, Lichtenstein ou Basquiat.

Artiste aux nombreuses facettes, complet et polyvalent, amoureux de la métamorphose et protéiforme au point qu’on le qualifia souvent de «caméléon», il se plaisait aussi à multiplier, jusqu’à les confondre parfois avec sa propre personne, y compris dans son transformisme vestimentaire, les personnages ainsi qu’en témoignent, parmi tant d’autres, son Major Tom de «Space Odity», son très décadent Ziggy Stardust ou son très sulfureux Aladdin Sane. C’est là, cette diversité des personnages au sein d’un même être, la thématique – autre prérogative du dandysme – du masque, liée à l’art de cultiver le secret: «Tout esprit profond a besoin d’un masque», écrivait Nietzsche dans son Par-delà bien et mal.
C’est là, encore, ce qu’Oscar Wilde, l’une des principales sources d’inspiration de David Bowie en matière d’esthétique, appelait la «vérité des masques».

Chaque pose (à ne pas confondre avec «posture») de Bowie porte la griffe dandy qui la caractérise: la tendance à vouloir transmuter une vie en œuvre d’art; la multiplication des doubles et des masques; la fascination envers le «troisième sexe» l’hédonisme transgressif; l’exercice d’une lucidité confinant à l’héroïsme pour combattre la souffrance et s’autoriser à clamer au seuil du néant: «Mort, où est ta victoire?»la sublimation en astre noir, en Blackstar se consumant d’une flamme inverse, pour l’éternité. .
Si cette immense rock star, créateur de génie et déjà mythe de son vivant, semblait immortelle, défiant jusqu’aux cruelles mais impérieuses lois de la finitude humaine, c’est qu’il incarnait à merveille, plus que tout autre artiste, la quintessence du dandysme: un mode d’être plus qu’être à la mode. Bowie, dandy absolu!

Hyper dandy indémodable, sinon éternel, parce qu’il avait réussi à incorporer la principale caractéristique du dandysme: faire de sa vie une œuvre d’art et de sa personne une œuvre d’art vivante comme l affirme Oscar Wilde, dans Formules et maximes à l’usage des jeunes gens: «Il faut soit être une œuvre d’art, soit porter une œuvre d’art.». C’est là aussi ce que Lord Henry Wotton, son alter ego littéraire, préconise dans Le Portrait de Dorian Gray : « Il arrive qu’une personnalité complexe prenne la place et joue le rôle de l’art, qu’elle soit en vérité, à sa façon, une véritable œuvre d’art, car la Vie a ses chefs-d’œuvre raffinés, tout comme la poésie, ou la sculpture, ou la peinture.»
Etre charismatique et sophistiqué, racé et d’une rare distinction, tant dans sa gestuelle que dans sa voix et tant dans ses poses que dans sa silhouette – en un mot, dans son allure -, n’aurait pas désavoué ce que Charles Baudelaire écrivait dans LePeintre de la vie moderne : «C’est bien là cette légèreté d’allures, cette certitude de manières, cette simplicité dans l’air de domination, cette façon de porter un habit (…), ces attitudes toujours calmes mais révélant la force (…) de ces êtres privilégiés en qui le joli et le redoutable se confondent si mystérieusement». Il existe bel et bien, un mystère Bowie, que nul, probablement, ne percera jamais véritablement. Ce perpétuel innovateur, toujours en quête d’inventions, a sans cesse intrigué par son avant-gardisme.

Mais le dandysme, c’est aussi la révolte par l’élégance: Rebel Rebel chantait David Bowie , et un dernier éclat d’héroisme.
Oui, comme le chantait magnifiquement bien Bowie en l’un de ses meilleurs albums, Heroes, conçu durant ses années berlinoises: «We can be heroes. Just for one day». Il semblait répondre là, comme en un romantique quoique tragique écho, à ce que clamait déjà haut et fort, un siècle avant lui, Baudelaire: «Le dandysme est le dernier éclat d’héroïsme». Mais ce n’est là, hélas, que littérature, fût-elle la plus sublime qui soit! Car même David Bowie, que l’on croyait pourtant immortel, éternellement jeune et beau, malgré l’incurable cancer qui le rongeait inexorablement, s’en est allé en ce funeste jour que fut le dimanche 10 janvier 2016
Aujourd’hui, son ultime chef d’œuvre, Blackstar, sorti deux jours seulement avant son décès, sonne plus que jamais, dans sa sombre flamboyance, comme un terrible présage, chant funèbre tout autant que testament spirituel : le talent de David Bowie, prémonitoire une fois de plus, consista aussi à mettre en scène, ainsi que le donne à voir ce clip somptueux mais saisissant de réalisme mortifère, qu’est Lazarus, sa propre mort, à l’instar de Mozart, autre génie de la musique bien qu’en un tout autre registre, avec son Requiem.

Sa mort, n’a fait qu’accroître son aura à travers le monde. Artiste culte, musicien incontournable, dandy inspiré, il continue d’exercer une énorme influence sur des générations entières. Il était donc temps de rendre à cet inventif génie, précurseur de bien des modes, l’éloge qui lui est dû !

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12273242698?profile=originalAphrodite de Rhodes (parfois attribuée à Doidalsas de Bithynie)

Sous le ciseau du sculpteur elle s’humanise.

Plus de 2000 ans et pas une ride,

pour 49 cm de grâce absolue.

(III? ou Ier siècle av. J.-C., marbre de Paros, musée archéologique de Rhodes)

« A l’eau de la claire fontaine,

Elle se baignait toute nue. »,

 Georges Brassens

Cette petite est comme l'eau vive... je cours suivre son fil.

 

      Il pourrait tout aussi bien s’agir d’une Nymphe. Une Naïade, fille d’Océan, veillant sur une source sacrée, un fleuve ou une rivière. La tradition orale a en effet ici mémoire fort longue (et ce billet est mis en ligne un vendredi, jour de Vénus). Je n’en donnerais que quelques exemples.

      Rhodos*1, fille de Poséidon et d’Aphrodite, eût de sa passion avec Hélios (le dieu Soleil, dieu tutélaire de Rhodes) de nombreux fils. Trois d’entre eux laissèrent leurs noms aux trois premières cités de l’île de Rhodes, Ialysos, Camiros et Lindos. Si les deux premières sont en ruines, le village de Lindos est toujours prospère notamment grâce aux  touristes qui s’y rendent tant pour la beauté du site, ses maisons blanches que pour son acropole.

Et la rivière Nymphi alimente toujours en eau vive la ville de Rhodes, qui fut créée par les habitants des villes précédemment citées.

 

12273243071?profile=originalAphrodite ou Nymphe (selon le cartouche du

musée archéologique de Rhodes ; fin IIIe s./début IIe s. av. J.-C.)

Aphrodite Nymphia, toi qui facilitais les fiançailles et accordais ta bénédiction nuptiale, pourquoi ne pouvais-tu protéger l’union de ton fils et de Salmacis ?

Et mettre ainsi tout le monde d’accord…

 

      Soyons plus encore précis, ce pourrait même être la Nymphe Salmacis*2. Hardi petit, étayons cette hypothèse, après tout j’ai été nourri au lait de Genesis.

Je m’appuierai sur Ovide, je ne saurai mieux dire.

      Hermaphrodite, jeune pâtre, encore « un enfant, né des amours d’Hermès et d’Aphrodite (il était facile à reconnaître, à ses traits, les auteurs de ses jours, qui lui donnèrent son nom), se plut à errer dans des lieux inconnus. Il trouva un lac dont le cristal laissait voir la terre au fond de ses eaux. »

 

12273243696?profile=originalHermaphrodite endormi

(marbre, IIe s., musée national, Rome)

Près d’un lac, il s’était endormi. Quand soudain, venant de nulle part, surgit…

 

Salmacis qui « tantôt baigne dans l’onde pure ses membres gracieux, tantôt, avec le buis de Cytore, démêle ses cheveux et consulte le miroir des eaux sur ses atours. »

« En le voyant, elle désira le posséder. Avant de s’approcher de lui, malgré toute son impatience, elle dispose avec art sa parure, en examine l’arrangement d’un regard attentif et compose les traits de son visage : enfin elle peut paraître belle. Alors elle s’écrie : ’’Enfant, tu mérites d’être pris pour un dieu.’’ »

Et ajoute : « Heureuse celle qui est ta compagne, ou pour qui tu allumeras le feu de l’hyménée. Si tu la choisis, accorde-moi pourtant un bonheur furtif ; si ton choix n’est pas fait, puissé-je le fixer et partager ta couche ! »

« Une rougeur pudique couvre les traits du jeune berger, qui ne connaît pas encore l’amour ; des grâces nouvelles naissent de cette rougeur. »

La Nymphe n’y tient plus ! « Déjà ses mains allaient saisir le cou d’albâtre d’Hermaphrodite :

’’ Cesses ou je fuis, dit-il, et je te laisse seule en ces lieux.’’ 

Elle jette de nouveau ses regards vers lui, se cache au fond des broussailles, fléchit le genou et s’arrête. »

« L’enfant, avec toute l’agilité de son âge, persuadé qu’aucun œil ne l’observe en ces lieux solitaires, va et revient, plonge dans l’eau transparente la plante de ses pieds et les baigne jusqu’au talon. Bientôt séduit par la douce chaleur de l’onde, il dépouille le fin tissu qui enveloppe ses membres délicats. Salmacis tombe en extase. » « Elle veut être dans ses bras ; déjà elle ne maîtrise plus son délire. Hermaphrodite de ses mains frappe légèrement ses membres et se précipite au sein des flots. »

« Je triomphe ; il est à moi », s’écrie la Naïade.

 

12273245068?profile=original Salmacis et Hermaphrodite

« L’amour est fait d’une seule âme habitant deux corps. »,

Aristote (384-322 av. J.-C.)

Fontaine, boirais-je pour cela de ton eau ?

Jean-François de Troy (1679-1752)

(musée Bossuet, Meaux)

 

« Elle se jette au milieu des flots, saisit Hermaphrodite qui résiste, et, malgré ses efforts lui ravit des baisers : ses mains jouent autour de sa poitrine qu’il cherche en vain à lui dérober, elle l’enchaîne dans ses bras. Il a beau lutter pour se soustraire à ses embrassements, elle l’enlace comme le serpent. »

Mais il se cabre le bel enfant lorsqu’une ronde lui revient aux oreilles…

« Y’en a des belles à regarder

Y’en a qui sont à éviter. »*3

… et « refuse à la Nymphe le bonheur qu’elle attend. »

Hélas, là est l’os, il était sans malice.

Alors, «  Elle le presse de tous ses membres ; et, dans la plus vive étreinte, à son cou suspendue, elle s’écrie :

’’Tu résistes en vain, cruel, tu ne m’échapperas pas.

Dieux, ordonnez que jamais rien ne puis le séparer de moi,

ni me séparer de lui.’’

Cette prière est exaucée : leurs corps s’unissent et se confondent. »

(j’abonde et m’embrase, j’adore les histoires d’O.)

« Hermaphrodite et la Nymphe, étroitement unis par leurs embrassements, ne sont plus deux corps distincts ; ils ont une double forme, mais on ne peut les ranger ni parmi les femmes ni parmi les hommes : sans être d’aucun sexe, ils semblent les avoir tous les deux. »

(qui trop l’embrasse… mâle éteint)

Alors, une dernière fois ; Hermaphrodite clame d’une voix qui n’est déjà plus virile :

« Accordez une grâce à votre fils, qui tire son nom de vous deux,

ô mon père ! ô ma mère !

Que tout homme, après s’être baigné dans ces eaux, n’ait,

quand il en sortira, que la moitié de son sexe :

puissent-t-elles en le touchant, lui ravir soudain sa vigueur ! »

Les auteurs de ses jours furent sensibles à ce vœu et donnèrent à cette fontaine une vertu mystérieuse.

Une explication qui semblerait couler de source.

Admettez que la description que fait Ovide de notre Naïade est souvent confondante de ressemblance.

 

12273246063?profile=original « C’est des profondeurs de la mer que jaillit Rhodos,

enfant d’Aphrodite, déesse de l’Amour,

afin qu’elle devint l’épouse d’Hélios. »,

Pindare (518-438 av. J.-C.)

 

      Cela étant, Aphrodite élit résidence à Rhodes tandis qu’Arès partait pour la Thrace. Et il suffisait qu’une déesse se baignât là pour qu’on y bâtisse un édifice cultuel. Si la divinité y agréait, on délimitait alors un espace sacré, le téménos, pour les célébrations rituelles. Le temple était alors agrandi pour abriter statues et ex-voto, rien n’était trop beau.

A suivre...

Voici, pour patienter, les liens permettant de retrouver les précédents épisodes de cette série consacrée à l’égérie :

1.     A Paphos, l’effrontée Aphrodite fût :

  https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/a-paphos-l-effront-e-a...

2.    

A lA la poursuite d’Aphrodite la dorée :

 https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/a-la-poursuite-d-aphro...

3.     Toujours fondu d’Aphrodite ?

 https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/toujours-fondu-d-aphro...

4.     Dans le miroir de Vénus :

 https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/dans-le-miroir-de-v-nus-aphrodite-4-7-1

A suivre…

 

Michel Lansardière (texte et photos)

 

*1 Aphrodite la dorée, Rhodos la rose. Une racine que l’on retrouve, en minéralogie, dans la rhodonite, un silicate de manganèse, ou la rhodochrosite, un carbonate de manganèse, de couleur rose. La ville de Rhodes, placée sous le haut patronage du soleil (Hélios), a pour emblème la rose. Par contre, si j’ai une inclination pour les roses et les minéraux, j’aime pas les rhododendrons ! Ce serait par contre pécher de ne pas goûter aux tétons de Vénus, cette délicieuse variété de pêche (c'est aussi le nom d'une tomate et d'un mont du Cantal).

*2 Salmacis donna son nom à une source. Cette source se situerait en Carie (région d’Halicarnasse, aujourd’hui Bodrum, en Turquie, que seul un isthme sépare de Rhodes). Détestée, on lui prêtait la faculté d’amollir et de rendre efféminés ceux qui s’y baignaient ou en buvaient. Cytore était une montagne de Paphlagonie (région de Turquie bordant la Mer Noire) abondante en buis selon Virgile. Hermaphrodite aurait été berger sur le mont Ida en Phrygie (actuel Kaz Dag, en Turquie toujours) avant de se rendre en Lycie et en Carie, où il rencontra Salmacis pour son malheur. Le groupe Genesis a tiré de cette histoire un magnifique titre : « The fountain of Salmacis », en 1971. Lien ci-après :

 https://artsrtlettres.ning.com/video/genesis-fountain-of-salmacis-nursery-cryme-1971

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Aphrodite ou Nymphe, toujours selon le cartouche (et je suis très à cheval sur l’étiquette) du musée archéologique de Rhodes.

Ces deux statues, un peu figées, stéréotypées, sont de la même période que celle présentée plus haut.

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*3 Les Frères Jacques, « Les fesses. ». Allez voir la vidéo séance tenante, ce séant devrait vous seoir.

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Ma plume

J'ai attrapé une plume.

Celle que le vilain petit canard a perdue en s'envolant.
J'ai trouvé une plume pour écrire la symphonie d'un matin de mai.
Le chant des oiseaux et la musique de la pluie.

Les oiseaux n'abandonnent jamais....
Ils chantent jusqu'au retour du soleil.
Ils chantent encore quand il est là.

J'ai attrapé une plume.

Celle que le vilain petit canard a perdue en s'envolant.
J'ai trouvé une plume pour écrire celui qui a retrouvé sa place.
Le cygne majestueux.

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Un émoi indicible

Cela pourrait être possible,
Reste improbable cependant.
L'énergie est imprévisible,
Qui crée un espace exaltant.

Face à moi, sur un mur-écran,
Je vis durant l'après-midi,
S'agiter frénétiquement
Des feuillages d'un léger gris.

Autour de ma maison, la nuit
N'est jamais profondément noire.
Au ciel aucun astre luit.
Parfois me parle ma mémoire.

L'obscurité, en cet instant, 
Laisse un tout petit point visible.
Cette étoile, se révélant,
Me cause un émoi indicible.

19 octobre 2017

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administrateur théâtres

#Célimènemèneladanse #Alcesteamoureux  #Arsinoélaprudetladévote #eThéâtre  #GénérationY #digitalnatives #DominiqueSerron #CyberMolière #Le-Misanthrope-2017 #ATJV

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 Jean-Baptiste Poquelin, autrement plus connu sous le pseudonyme de Molière, a dû se retourner de plaisir  du fond de sa tombe infamante, avec la belle mise en scène ultra-chic et moderne,  par  Dominique Serron en 2017, de sa  pièce emblématique « Le Misanthrope »  représentée pour la première fois au théâtre du Palais-Royal à Paris, le 4 juin 1666, par la Troupe du Roi.

Retrouvez les personnages : ALCESTE, dit le Misanthrope, amant de Célimène ; PHILINTE, ami intime d’Alceste ; ORONTE, « poète » et amant de Célimène ; CÉLIMÈNE, amante d’Alceste ; ÉLIANTE, cousine de Célimène ; ARSINOÉ, « amie » de Célimène ; ACASTE & CLITANDRE : 2 marquis prétendants de Célimène,  BASQUE, valet de Célimène ; UN GARDE de la maréchaussée de France ; DU BOIS, valet d’Alceste. Voici l’adresse du texte! http://www.toutmoliere.net/IMG/pdf/misanthrope.pdf

Alceste, l’atrabilaire drôlement sympathique et vif-argent joué par Patrick Brüll a tout pour plaire! Il circule à la vitesse du vent sur un plateau ouvert, entre les alexandrins bénis des amoureux de la langue française et ses élans passionnels pour la belle Célimène. « Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur, On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur. » « Sur quelque préférence, une estime se fonde, Et c'est n'estimer rien, qu'estimer tout le monde. » « Non, vous dis-je, on devrait châtier, sans pitié, Ce commerce honteux de semblants d'amitié » « et je hais tous les hommes: Les uns, parce qu'ils sont méchants, et malfaisants  Et les autres, pour être aux méchants, complaisants». 05-misanthrope-pierre-bolle-e45i1796.jpg 

@Célimène : #headoverheelsinlove : « Mon amour ne se peut concevoir, et jamais, Personne n'a, Madame, aimé comme je fais. » Mais, «  J'entre en une humeur noire, en un chagrin profond, Quand je vois vivre entre eux, les hommes comme ils font; Je ne trouve, partout, que lâche flatterie, Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie » C’est là que l’on se dit que Molière a hélas mille fois raison! 

Et la belle Célimène, adulte-ingénue, blogueuse insatiable, fille du siècle, coquette ravis-s-amants vêtue et dévêtue,  et incarnée par la belle Laure Voglaire aura moralement bien du mal à capter les vivats du public! Sa présence physique elle a de quoi ensorceler!  Et tout le monde tombe sous le charme  tandis que  la mise au goût-du-jour de Dominique Serron fait merveille. Un nuage virtuel  nimbe les comédiens qui ont tous leur smartphone à la main, de la cuisine à la salle de bains. Le public médusé de la génération X applaudira bien sûr avec délectation les recours scénographiques aux nouvelles technologies et aux espaces des réseaux sociaux,   ...et la génération Y se trouvera pour une fois, très heureuse d’être au théâtre! Un théâtre qui leur tend pourtant le miroir d’une société totalement « moi-je »,  mais où ils peuvent se contempler à loisir, en selfies, en pied, en cap, sans épée, en échange photos, vidéos, liveshows,  en popularité et surtout en alexandrins extraordinaires! Irrésistible, non? Effet comique assuré! 

La mise en scène a mis le paquet et les deux mondes, celui du verbe et celui du virtuel font excellent ménage, grâce à l’inventivité de la mise en µscène qui infuse Molière dans les esprits en toute liberté et avec avec un art consommé. Notre mode de vie du "tout à l'écran", n'est il pas complètement dégénéré? L'étape suivante c'est la puce derrière l'oreille!  Côté peines du cœur et peines de d’argent, telles que vécues par le grand dramaturge français,  elle en a une  connaissance profonde et partage avec feu  les souffrances de cet Homme Révolté avant la lettre. A se demander d’ailleurs si l’Histoire, comme le pensent tant de  pays d’Orient, ne serait pas finalement cyclique? 

Les autres personnages, ne sont pas en reste. Arsinoé, vieille d’au moins quarante ans et jalouse (Alexia Depicker, qui joue également Eliante,  en deux tonalités parfaitement opposés) se la joue à la perfection dans son rôle d'hypocrite donneuse de leçons. Les soupirants, bien que sans rubans, sonnent très juste, et Philinthe (le très élégant François Langlois)  l’ami inconditionnel et l’honnête homme presque parfait, fait vraiment plaisir à écouter. Bien que, question d’honnêteté et de connivence,  on penche franchement pour l’atrabilaire amoureux!  Et l'on délecte les 780 alexandrins si agréablement prononcés par  la troupe bourdonnante de dynamisme, de l'Infini Théâtre!    

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Ainsi donc, vous ressortirez, quelle que soit votre génération, enchantés d’une telle explosion de créativité  si bien rythmée et  infiltrée avec tant de savoir-faire de sagesse profonde !  

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  • Création au Théâtre Jean Vilar  du 17 au 27 octobre 2017
  • Durée : 2h sans entracte
  • Réservations : 0470/67 97 20 ou reservations@audioscenic.be 

http://www.atjv.be/Le-Misanthrope-2017

 

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LE PETIT ESCALIER...

C'est un petit escalier

Où l'enfance se meurt

Un regard du passé

Entre sourires et pleurs...

Capturé par l'image

Il se fige à nos yeux

Avec son air trop sage

Fait semblant d'être heureux!

C'est un petit escalier

Qui recèle des secrets

Quelques fleurs au palier

Aident à son charme discret...

Il semble indifférent

Pourtant, a entendu

Ces si jolis serments

Pour lesquels, elle vécu!

J.G.

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CHEVAL CHINOIS

Cheval bleu

Cheval cabré- Cheval Sauvage

Toute la vigueur de sa liberté dans le coup de pinceau

quand  Delacroix et le Sage Lettré se rejoignent

AA12273241683?profile=original

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