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Du 20 – 05 au 07 – 06 – 15, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a le plaisir de vous inviter à une exposition consacrée à une excellente artiste Belge, Madame ISABELLE MALOTAUX.

Nous sommes, face à l’œuvre d’ISABELLE MALOTAUX, impliqués dans l’expression d’une apologie de l’expérience figurative. Que ce soit dans le portrait comme dans les scènes à caractère rural, tout est prétexte au développement d’un figuratif « en mutation », en ce sens qu’à partir d’éléments épars, parsemés, ça et là, sur la toile, l’artiste provoque la gestation du mouvement dans ses moindres manifestations.

Cela s’illustre, notamment, dans la série des LINGES pendants, accrochés avec une pince sur un fil, entre deux immeubles. « Sujet trivial ! » direz-vous. Pourtant, ces linges, si communs, si peu dignes d’attention, ne pendent pas au vent. Ils flottent dans l’air telles des étoffes de soie ! Et ce flottement, devenu grâce à la sensibilité de l’artiste, si léger, si aérien, « structure », grâce au mouvement qu’il engage, le rythme de l’œuvre.  A certains moments, en particulier avec LINGE DANS LE VENT (100 x 110 cm – acrylique sur toile),

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l’on pourrait carrément parler de « plans » cinématographiques, car le cadrage proposé par ce tableau, n’est autre qu’une contre-plongée, au sens ou un directeur de la photographie l’entendrait. Une contre-plongée qui s’ouvre sur le vide : celui du ciel. L’effet de vertige est obtenu, à la fois grâce à une vue oblique, partant du sol, en flèche, pour rejoindre le ciel ainsi que par ces étoffes blanches, immaculées, agissant comme un contrepoint avec la saleté des murs, appuyée souvent par un chromatisme basique renforcé (axé sur le brun-foncé), pour augmenter les effets de contraste et de profondeur de champ. En outre, le mouvement créé par le flottement du linge est souligné par de fins traits au pinceau, posés sur les extrémités des tissus, accentuant la légèreté du flottement.

Ces linges flottants acquièrent une identité de sujets, car nous sommes bel et bien en présence d’un peintre figuratif.

De même les scènes à caractère « rural » sont également traitées comme si le paysage, souvent chargé de mélancolie, était le sujet.

LE VIEUX PIER (50 de diamètre)

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assure, par la présence imposante de la balustrade, perdue vers la jetée, un travail sur l’optique, donc sur la perception d’une œuvre, accentuée par une lumière crépusculaire, maculée de bleu, conférant au tableau une présence qui « parle » à l’imaginaire.

L’artiste travaille surtout avec des couleurs à l’origine de contrastes saisissants : le blanc, le noir ou le jaune, mélangés, de sorte à rendre « opaque » la fonction cognitive face à l’œuvre. MELANCOLIE (100 x 60 cm – huile sur toile)

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s’inscrit dans ce processus et pour mieux accentuer cette dimension de mystère, l’artiste n’a pas hésité à travailler l’œuvre au couteau comme pour donner à ce terrain vague la patine torturée d’un univers inconnu. Baignant dans une lumière vespérale, la couleur blanche au niveau du sol, annonce la possibilité d’une résurrection par la lumière.  

Cette dimension « mélancolique » se retrouve également dans LE VIEUX PIER (cité plus haut), lequel a été nettement influencé par Spilliaert dans ce travail splendide sur la perception visuelle, offert par la balustrade partant à hauteur du regard pour s’enfuir vers la jetée. Mais il n’y a pas que Spilliaert a avoir influencé l’artiste. Il y a aussi Edvard Munch. Et cela se ressent si, par le biais de l’imaginaire, l’on plaçait le célèbre personnage poussant son « cri » tout contre le bord de la toile, à l’orée du regard. Le décor rappelle, dans l’atmosphère qu’il dégage, celui du CRI, sauf qu’ici, il s’agit d’un décor basé sur le module de la courbe. Tandis que chez Munch, pour chacune des cinq toiles utilisées pour proposer son thème entre 1893 et 1917, tout est rectiligne.

CHANTIER (1OO x 60 cm – huile sur toile)

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exprime la fascination éprouvée par l’artiste dans cette parabole sur la vie et le devenir qui se cache derrière « l’édifice en construction ».

Nous évoquions, plus haut, la présence du « sujet » déclinée dans les scènes citadines et rurales. Il en va de même en ce qui concerne les portraits.

Une constante les unit :

1) tous les visages sont décentrés par rapport au cadre.

2) tous les visages baignent dans une suspension de l’instant mise en signe par un chromatisme illuminant les yeux ainsi que le front, plongeant ainsi les personnages dans une sorte d’émerveillement contemplatif.

3) la bouche est reconnaissable à la moue légère, lui conférant l’esquisse d’une pose en gestation, laquelle pourra ou non devenir un sourire affirmé.   

Le fait que l’artiste décentre le visage sur la toile est, selon ses propres termes, « un supplément à la composition », car elle trouve le personnage centré trop « classique ».

FEMME AU PULL ORANGE (110 x 11O cm – acrylique sur toile)

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est de tous les portraits exposés le seul comportant la plus grande variété chromatique : arrière-plan blanc et noir donnant une atmosphère cendrée, par rapport aux autres, lesquels proposent une dominante monochromatique : blanche pour le PORTRAIT masculin (40 x 40 cm – huile sur toile),

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verte pour le PORTRAIT féminin (40 x 40 cm – huile sur toile).

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Une même philosophie du chromatisme unit les portraits aux scènes rurales, en ce sens que tous deux se servent de la couleur pour approfondir le rapport psychique liant les deux thématiques.

La série des LINGES s’écarte singulièrement du lot, en ce sens qu’elle a été prise en Sicile par l’artiste, sur le vif. Néanmoins, le brio du cadrage dont elle fait preuve, résulte du fait que son regard capte les choses comme « un appareil photo », voulant dire par là qu’elle conçoit une œuvre à partir d’un « flash », ainsi définit-elle sa démarche. Une fois qu’elle a vu un paysage ou un visage, elle le retient dans sa mémoire pour aller au-delà de sa matérialité. Concernant les visages, elle peint aussi bien ceux des hommes que ceux des femmes, avec, néanmoins, si pas une préférence, du moins un faible pour ce qu’elle nomme les « femmes de caractère » (telles que le peintre Mexicain Frida Kahlo), dont la vie a été parsemée d’épreuves. Il est intéressant de noter qu’elle travaille la nuit, c'est-à-dire au moment de l’« abandon », là où la culture a le moins d’emprise sur nous.

ISABELLE MALOTAUX, qui a fréquenté l’Académie de Wavre, alterne indistinctement l’huile et l’acrylique. Elle enseigne la peinture et se plaît à dire qu’elle est très impulsive et qu’elle ne prépare jamais ses cours. Nul doute que ses œuvres réfléchissent cet état d’âme. Cette errance du visage plongé dans l’acte en accomplissement par la moue de la bouche ainsi que par le chromatisme enveloppant, est à mettre en parallèle avec l’aube crépusculaire des terrains vagues, laissant le visiteur (et sans doute aussi l’artiste) dans une interrogation existentielle.

Son écriture, même si celle-ci reste intrinsèquement figurative, ne peut s’empêcher de tendre vers (pardonnez le pléonasme) une abstraction psychique, car son œuvre traduit un figuratif caché, tout en métamorphose.

Néanmoins, s’il faut chercher le lien unissant les thématiques des portraits à celle des scènes rurales, définissable en tant que sujet, il ne peut se trouver que dans le rapport unissant l’œuvre avec le regard recréateur du visiteur. Car c’est par celui-ci que la sève intime de l’œuvre affleure à la conscience.

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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Isabelle Malotaux et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(20 mai 2015  -  Photo Robert Paul)

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Claudine Grisel - Vue d'ensemble (photo Espace Art Gallery).  

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Sans préméditation, l'encre liquide dérive en marée
silencieuse et le dialogue intime de son alphabet vésanique
drape érotiquement la blancheur de mon épure.
Entraînée dans la sensualité de ce tourbillon en floraison,
la mouvance libertine de ma plume éteint doucement le jour
de ce jardin ondulé et délie l'asymptote d'une valse nue,
prorogeant l'interdit fécondé par l'écho de la passion.
Dans cette communion intense, la constellation de consonnes
et de voyelles se dilate, s'anime en une majestueuse
ontophanie noir et blanc, où comme un baiser qui m'aspire,
me propulse par son élan dans ses veines aux dimensions
sémantiques, immolant mon âme suspendue
à la densité fragmentée d'un équilibre
à la limite de la rupture.

Nom d'auteur Sonia Gallet

recueil © 2015

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Choc amoureux,

 

 

Sur mon pull bleu-ciel

s'embrasent vos yeux immenses,

balbutie votre regard un peu perdu ;

d'eux des vers fous s'évadent,

cavalcade verte, joyeuse ;

De votre âme, un parfum point capiteux,

mais subtilement marin,

navigue jusqu'à la mienne exacerbée, saoule.

Ma peau un peu trop pâle,

de vous toute méconnue, un peu vague,

sous mon pull s'impatiente et divague  ;

vos mains larges et parfaites,

l'abordent peu-à-peu,

sous la déferlante bleue,

dont l'écume est laineuse.

Murmure de ma peau alors,

rires, chants, cantiques, tout à la fois,

quand la vôtre se fait grave,

extatique brune et lisse.

Deux étrangères hier encore,

aujourd'hui bâtissent à l'unisson,

un monde extrêmement clair,

où fleurissent les maisons.

NINA

 

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De l'évidence

Songerie

L'évidence imposée, parfois, peut déranger.
Pour demeurer serein, on accueille le doute.
Cependant, le hasard la met sur notre route.
Face à la vérité des choix sont à changer.

Pour demeurer sereins on accueille le doute.
On adopte l'espoir, occultant le danger.
Hélas! il nous déçoit agit en étranger.
Nous pensons que la vie est belle, somme toute.

On adopte l'espoir occultant le danger.
Quand on est en éveil; la beauté, certes, envoûte.
Nous pensons que la vie est belle, somme toute.
La nature a des lois servant à protéger.

Quand on est en éveil; la beauté, certes, envoûte.
Se sentant enfin libre, on a un coeur léger.
La nature a des lois servant à protéger.
Sans égards, l'évidence humilie et déroute.

26 mai 2015

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Prépare-toi !

Ton maître et ta classe t’attendent,
Tes petites amies, tes petits amis, tout tes copains.
Prépare-toi, il faut que tu m’entendes,
Ce que je te dis c’est pour ton bien !

Je te vois froncer tes jeunes sourcils,
Déjà une ombre traverse ton regard
Comme une amorce de défi
Qui luit dans ton fier brouillard !

Oui, prépare-toi et ce n’est que le début,
Les billes et les poupées de nos jeunes années
Qui aux jeux nous avaient tant plu
Les voilà en société aux douceurs contrastées.

Prépare-toi aux couleurs changeantes
Selon l’endroit où tu seras,
Car bleu et rose ne chantent
Qu’aux palais où vivent les rois !

Prépare-toi aux lois, aux injustices, aux guerres,
Rien n’est droit, ni juste, ni paisible ;
Les luttes sont l’apanage pour des terres
Et la vertu prend des visages terribles.

Prépare-toi à entendre ceux qui croient
Des musiques venant d’agréables cieux,
Qui bercent des rêves qui ne se voient
Mais s’étalent au toucher de tes yeux !

Prépare-toi au dur labeur, à la richesse, à la pauvreté,
A tout les désirs et misères qu’ils procurent.
Prend ce qui te revient et juste assez
Et de ce que tu ne possèdes n’en ait jamais cure.

Prépare-toi à la bataille la plus dure :
Celle de te vaincre toi-même,
Quand colères, peurs et autres tortures
Tirailleront ta face devenue blême !

Puis, si tôt averti de tout ces défis
Et fatigué de les avoir surmonté,
Il te faudra affronter un saut dans l’infini
Le dernier, mais en paix, pour l’éternité !

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Du 20 – 05 au 07 – 06 – 15, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, Bruxelles 1050) vous propose une exposition consacrée au peintre et sculptrice Suisse CLAUDINE GRISEL, intitulée LE TEMPS DE LA LUMIERE.

Ce qui, avec CLAUDINE GRISEL, laisse le visiteur émerveillé, c’est l’évanescence perceptible du trait, à peine matérialisé sur la toile. Et cette matérialisation prend forme dans un univers de brume, créé expressément par la dimension diaphane issue du chromatisme, réalisé à partir de couleurs, à la fois blafardes et rehaussées d’une lumière aveuglante (telles que je jaune et le blanc – traités en dégradés), à la limite de l’aquarelle ou du pastel. Les poses adoptées par les personnages participent de la sculpture. Et ce n’est pas étonnant car l’artiste est également sculptrice. Les poses que l’on retrouve sur la toile sont issues d’un académisme classique. Cela se constate dans le rendu des nus féminins : (ELLE PARAIT – 126 x 85 cm – huile sur toile)

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station droite, laissant passer une ligne médiane imaginaire, du front vers le bas du torse, par-delà les jambes. Celle de gauche est discrètement avancée par rapport à l’autre. Cette conception se retrouve exprimée dans le rendu des « korai » grecques (première étape du nu féminin, à l’époque de la Grèce Archaïque, qui trouve son origine dans les bas-reliefs égyptiens de l’Ancien Empire). ELLE PARAIT, apporte, néanmoins, un détail « contemporain » dans la position des bras placés derrière le dos.  

Il en va de même avec EN DEVENIR D’ANGE (126 x 85 cm – huile sur toile),

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où la posture de la « Niké » (la Victoire) grecque se profile, perdue dans une brume intemporelle. La figure de l’Ange se confond avec celle de l’image classique de la Victoire, et ce n’est pas aller trop loin que de les associer, car l’Ange, de par son corps ailé et ses jambes décalées (l’une par rapport à l’autre), descend précisément de celle de l’Ange. Cette image « en devenir » nous parle d’une une mise au Monde en phase d’accomplissement.

Le chromatisme adopté par l’artiste est d’une telle délicatesse que l’on ne résiste pas à le qualifier de « sfumato » (dans le sens où les couleurs naissent et se perdent, translucides, dans un magma à la fois lisse et brumeux), tellement cet écran de couleurs empêche le visiteur de comprendre qui, du sujet et de l’arrière-plan, se distingue en premier.

En principe, l’arrière-plan est fait pour « projeter » le sujet vers le regard du visiteur. Ici, tout est « caché » dans une apparence en attente d’être révélée.

Mais pour mieux souligner la matérialité (en devenir) des ailes de l’Ange, l’artiste n’hésite pas à les travailler au couteau pour mieux en révéler la consistance.

Les personnages, dans le bas de ELLE PARAIT, errent tels des fantômes, formant un socle au-dessus duquel s’élève le personnage féminin, dans sa réalité immatérielle.  

Il est à noter que les sujets de plusieurs toiles de l’artiste, s’élèvent à partir d’une hauteur presque olympienne, faisant office de « socle », dans un état intermédiaire entre le chtonien et l’ouranien, soit entre l’humain et le divin.

Une dimension hautement mythologique se dégage de l’œuvre de CLAUDINE GRISEL. Il s’agit d’une communion entre une mythologie, à la fois classique et personnelle. Classique, parce qu’au moment où elle fréquentait l’académie, elle a beaucoup copié les classiques. Personnelle, parce que, obéissant à ses émotions, elle a voulu les projeter, dans un langage propre, nourri de culture humaniste, sur la toile. En dernière analyse, les héros, dieux et demi-dieux, sont ses propres émotions. Et c’est en cela que son œuvre crée à elle seule, une mythologie dans son essence. Une mythologie dont elle est le panthéon.

Nous avons spécifié plus haut que l’artiste est également sculptrice.

Une constante unit l’œuvre sculptée à certains aspects de son œuvre peinte, à savoir la stylisation de quelques uns de ses personnages dans leur rendu physique. Là aussi, la dimension mythologique apparaît dans la recherche de l’humain, en adoptant une stylisation qui rappelle la figure humaine des origines. L’on songe aussi à Giacometti. Mais à un Giacometti qui aurait dénié le mouvement à ses sculptures, les laissant clouées au sol. Dans le cas de LA CHEVAUCHEE 2/7 (105 x 20 x 88 cm),

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une dynamique se dégage de la ligne, réalisant un véritable « découpage » de la forme scandée sur plusieurs temps, à l’instar d’une action filmique. Cette façon de scander le mouvement n’est pas nouvelle. On la retrouve (diversement exprimée) dans les frises grecque et romaine : succession saccadée du mouvement vers la finalité de l’action. Cette œuvre, laquelle est, en fait, une commande du Musée de Neuchâtel, est la modernisation d’une sculpture d’Ernest Meissonier, réalisée en 1850. Il s’agit d’une chevauchée : celle de Napoléon fuyant l’adversité. Il convient de mettre en parallèle, dans un rapport stylistique, ses silhouettes filiformes avec celles  de SAUVEUR IV (65 x 85 cm – gravure rehaussée).

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Ces personnages sont affairés, telles des fourmis, à grimper le long d’un socle (encore un….), pour aboutir à la figure humaine, conçue dans la statue.

Mais ici, la figure humaine a quelque chose d’inaccessible car elle repose, statufiée, sur ce sempiternel « socle ».

Il est intéressant de noter que la présence de ce socle étonne énormément l’artiste lorsqu’on la lui fait remarquer. Précisons qu’elle a l’habitude de travailler très vite et qu’elle se laisse prendre souvent à son propre univers, en étant obligée de « déchiffrer » (comme elle le dit) ce qu’elle a peint pour en découvrir la clé. Néanmoins, ce « socle » n’est pas le fruit du hasard. Il est le piédestal sur lequel la psyché de l’artiste prend son élan dans son voyage entre terre et firmament.

Si maître-mot, concernant son œuvre, il y a, cela ne peut être qu’énergie. Plus exactement, interaction entre l’énergie donnée par le cosmos et celui qui la reçoit. Il s’agit, in fine, d’une mystique se déclinant dans un langage mythologique plastique. Ce langage plastique trouve son expression dans la lumière, en tant qu’état de grâce. Si l’arrière-plan vibre dans un chromatisme rendant trouble la perception du sujet, c’est que par la lumière qu’il émane, il exprime l’indicible. A l’intérieur de cet univers indicible, la forme acquiert un langage mythologique, à la charnière entre classicisme et discours contemporain. Un trait oscillant entre ces deux langages est celui du traitement des mains que l’artiste apporte aux personnages. Observez attentivement, que ce soit dans VERS LA VILLE (86 x 125 cm – huile sur toile)

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ou dans LA CONVERSATION (80 x 86 cm – acrylique sur toile),

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la morphologie des doigts terminant les mains. Sont-ce encore des « doigts » au sens anatomique du terme ? Cette façon de les concevoir « filants », exprime tout à la fois, l’idée de réceptacle et de diffusion de l’énergie cosmique. L’Homme est, simultanément, un récepteur et un passeur d’énergie. Ces mains « filantes » donnent et boivent le flux divin dont la pensée humaine est nourrie.

Chez CLAUDINE GRISEL, le corps est pris dans son immatérialité cosmique. Malgré cela, il est régi par les règles classiques de la sculpture antique, à l’instar de ce jeu délicieux des jambes légèrement pliées, souligné par une courbe à la couleur noire, accentuant la dynamique du trait (EN DEVENIR D’ANGE).

A l’inverse, le visage n’est qu’amorcé (sauf, peut-être, pour le personnage de droite de LA CONVERSATION, conçu de façon plus précise). Il est une constante chez l’artiste de « parsemer » l’espace de personnages fantasmagoriques, traités comme des ombres, où leur présence prend racine dans le bas de la toile pour se diluer vers le haut (vers la lumière). Ils sont généralement d’une présence extrêmement discrète que l’œil ne déchiffre que très tardivement lors de son parcours.

CLAUDINE GRISEL, qui possède une formation à la fois sérieuse et poussée (elle a, notamment, fréquenté l’Ecole d’Arts visuels de Bienne ainsi que l’Académie Maximilien de Meuron de Neuchâtel et le Centre de Gravure contemporaine de Genève), après avoir laissé sécher les premiers jets sur la toile, la reprend pour la retravailler, une fois que tout est parfaitement sec. Elle utilise une  technique mixte, axée sur l’huile, la térébenthine, l’acrylique et le papier de verre.

Son univers est celui du mythe dont elle est le sensible démiurge. Elle le travaille et le transforme au gré de sa sensibilité. Par la lumière transcendée, elle porte le temps du rêve à notre regard.

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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François Speranza et Claudine Grisel: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(20 mai 2015  -  Photo Robert Paul)

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Claudine Grisel - Vue d'ensemble (photo Espace Art Gallery).  

Expositions personnelles:
Cloître et caveau , St Ursanne JU 2013
Temple de Grandson VD 2013
Hôtel DuPeyrou NE 2014

   

                            

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Le bouquet

(Pantoum)

Longues tiges dans l'eau plongées,
Jaune envol figé dans l'élan,
De lumineuses fleurs des champs,
Du vent printanier protégées.

Jaune envol figé dans l'élan.
Au-dessous des plumes frisées.
Du vent printanier protégé.
Le plaisir surgit frémissant.

Au-dessous des plumes frisées,
Un vert doré rafraîchissant.
Le plaisir surgit frémissant,
Tombent des perles de rosée.

Un vert doré rafraîchissant,
Envie de menthe alcoolisée.
Tombent des perles de rosées,
De mon esprit se ressourçant.

25 mai 2015

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Histoires

Il y a des histoires écrites à l'encre noire.

Des histoires vraies. C'est écrit noir sur blanc.

Il y a des histoires écrites à l'encre verte.

Des histoires d'espoir. Des maux ont trouvé leurs mots.

Une page d'herbes folles tâchée par le rouge des coquelicots.

Il y a des histoires écrites à l'encre bleue.

Des histoires palpitantes et joyeuses.

Des petites lettres rondes qui dansent inspirées par le bleu de tes yeux et celui du ciel.

Il y a les histoires en couleurs.

Des touches de rouge, de jaune et d'orange qui se mélangent.

Les histoires de Capucine.

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Elle,

Je marche, je chemine, je m'élance

au seul rythme de l'écriture ; d'elle !

En retard auprès d'hommes, de femmes,

il m'arrive de l'être, mais auprès d'elle,

je ne puis l'être ;

ponctuelle je suis, dès que j'entends sa voix,

 sa régnante mais néanmoins douce exigence.

L'écriture me donne une texture,

une consistance, une terre secrète,

une infinitude doublée de légèreté profonde.

Elle est le lit blanc de mes rires,

de mes joies, de mes sombres chagrins ;

une mère traversante,

 dès lors que mes yeux s'ouvrent en grand ;

 il me faut la voir absolument !

Elle me prodigue des caresses sans fin,

me fait don de particules vivantes, en un mot ;

le vie en majuscule, ses pas bleus.

NINA

 

 

 

 

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Désir,

Dans ma tête se balade,

cabriole et chantonne un p'tit soleil,

un rayonnement dans mes yeux tout le temps,

puis dans ma bouche,

un chapelet de lumière s'échappe,

engendrant entre vous et moi,

une bulle d'intimité toute irisée,

passagère juste le temps d'un regard,

d'un baiser qu'on voudrait !

Dans ma tête se balade,

caracole et fredonne un p'tit soleil,

un flamboiement dans mes yeux tout le temps,

puis dans mes gestes,

un désir empourpré se détache,

faisant naître entre vous et moi,

des fiançailles un peu violentes, secrètes,

passagères juste le temps d'un frôlement,

d'une caresse qu'on voudrait !

Depuis vous, ma tête vole, tourne de bonheur.

Le p'tit soleil prend le gouvernail de ma plume ;

j'écris bleu.

NINA

 

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12273098498?profile=originalL'écrivain français Albert Camus (1913-1960) a réuni sous ce titre "Actuelles" trois recueils d'articles, conférences et polémiques représentant le bilan de ses prises de position face aux problèmes de l' actualité de son temps.

Publié en 1950, le premier volume, "Actuelles I. Chroniques 1944-1948", se compose pour une bonne part des éditoriaux donnés  par Camus au journal Combat, du temps où il en était le rédacteur en chef. Camus s'y efforce de définir "les conditions d'une pensée politique modeste, c'est-à-dire délivrée de tout messianisme, et débarrassée de la nostalgie du paradis terrestre". Dans un siècle qu'il considère comme le siècle de la peur, il voudrait promouvoir une nouvelle morale et un nouveau contrat social basé sur le respect de la pensée d'autrui, la défense de la jeunesse, de l' intelligence et du bonheur. Avec le refus constant de la rhétorique, il dénonce le racisme, les fallacieuses légitimations du meurtre politique et les divers totalitarismes, demandant que "la vie soit libre pour chacun et juste pour tous".

Le recueil "Actuelles II. Chroniques 1948-1953", publié en 1953, débute par l'affirmation que notre monde sortira du nihilisme et connaîtra une renaissance "quand le travail de l' ouvrier comme celui de l' artiste aura conquis une chance de fécondité". La première partie, "Justice et haine", découvre une première volonté de promouvoir une morale basée sur la justice et la liberté. "La justice, dit Camus, meurt dès l'instant où elle devient confort, où elle cesse d'être une brûlure, et un effort sur soi-même". La deuxième partie, intitulée "Lettres sur la révolte", réunit les diverses réponses de Camus (notamment à Breton et à Sartre aux polémiques suscitées par la parution de son essai "L'homme révolté"; quant à la dernière partie, "Création et liberté", elle dénonce à nouveau le racisme et la tyrannie, attaquant particulièrement le régime sanglant de Franco et s'élevant contre son admission à l' UNESCO. Au terme de ce recueil, Camus rappelle la place de l' art au niveau de la réalité la plus humble et trouve pour le justifier cette belle formule: "toute création authentique est un don à l' avenir".

Le dernier recueil, "Actuelles III. Chronique algérienne 1939-1958", publié en 1958, rassemble l'essentiel des textes publiés par Camus sur le problème algérien, depuis l'époque où il débutait à "Alger républicain". "Ces textes, écrit-il en préface, résument la position d'un homme qui, placé très jeune devant la misère algérienne, a multiplié vainement les avertissements et qui, conscient depuis longtemps des responsabilités de son pays, ne peut approuver une politique de conservation ou d'oppression en Algérie". A partir d'une étude honnête des causes économiques du drame algérien, Camus s'efforce d'esquisser une solution à ce drame mais la "trêve civile" qu'il prône pour sortir du terrorisme aussi bien que son refus de l'indépendance algérienne, en vertu du fait qu'il n'y aurait pas trace dans l'histoire d'une nation algérienne, prouvent un curieux manque de réalisme que les événements se sont chargés de dénoncer. Devant l'acuité du drame, on a l'impression pénible que la bonne volonté et l' humanisme de Camus sont bien essoufflés, bien impuissants, et qu'il est incapable de quitter le domaine du sentiment pour s'élever à la pensée politique lucide et constructrice.

En dépit de l'échec que constitue ce dernier recueil d'Actuelles, Camus demeurera, grâce aux deux autres, l'homme qui ne cessa d'affirmer la valeur de la révolte, de la générosité et de la jeunesse, de la tolérance, de la liberté et de la justice; l'homme qui n'accepta jamais que la fin justifie les moyens et ne craignit pas d'affirmer: "il y a l' histoire et il y a autre chose, le simple bonheur, la passion des êtres, la beauté naturelle."

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57 poésies sur les bons et les moins bons moments de la vie,

mais surtout sur la tendresse, l’amour, l’enfance …


Où le trouver ?


Librairie ACRODACROLIVRES - CENTRE LITTERAIRE
21 Rue du Tienne - 1495 TILLY (Villers-la-Ville)

Contact par mail : acrodacrolivres@gmail.com
Contact par mail : richardjjacques@gmail.com


Dans toutes les bonnes librairies (qui utilisent BDL ou DILICOM) possibilité de le commander en indiquant
Le titre : A la découverte de la vie
L’auteur : Jean-Jacques RICHARD
La maison d’édition : ACRODACROLIVRES
Le numéro ISBN : 9782930756561

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La chute du papillon.

 

A midi un papillon citron

d'une fleur est tombé,

le pistil d'un soleil d'un coup,

sur l'herbe lustrée et bleue,

dans l'ombre froide s'est disséminé !

Un tapis de lumière,

 depuis tout doucement s'est posé,

sur lequel sommeille une fillette rose,

nattée de tresses brunes,

enrubannées de soie,

dont les yeux papillonnent

 en rêvant à la mer,

à la fleur gigantesque,

la plus grande qui soit  au dessus de la terre ;

le soleil, son grand copain !

Tout autour de la terre,

tourne et fleurit sans cesse,

la fleur point éphémère,

la plus libre qui soit,

faite de feu, de ciel et d'or !

NINA

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12273094884?profile=originalDe l'aube au crépuscule, vous saurez tout (ou presque) sur Singley et la stéréoscopie.

Twilight - In camp at St. Michaels. Alaska (B. L. Singley, 1898).

     Singulièrement Singley photographia beaucoup de femmes dans des contrées qui n'en comptaient guère mais sur lesquelles on pouvait compter.

12273095296?profile=originalLes compagnons de fortune spéculent sur leur avenir.

Des divergences ?

Klondikers in council (B. L. Singley, 1898).

Malgré les aléas...

12273096277?profile=original... Qu'il doit être bon de se réchauffer au pied de la cheminée !

A happy home in Alaska (B. L. Singley, 1898).

     La stéréoscopie c'est comme un couple uni, avec ses deux points de vue légérement décalés et complémentaires qui au final convergent.

Une mémoire binoculaire qui donne son sel et son relief à la vie.

12273096683?profile=originalUn p'tit coin de paradis,

en mode d'été venu.

A claim on the Klondike (B. L. Singley, 1898).

    Si, au début de son activité, Singley prenait lui-même toutes ses photographies, reconnues pour leur qualité, plus son succès grandissait, plus il engageait des assistants et des correspondants pour des missions de plus en plus lointaines.

Si bien qu'au fil des années on ne sait plus à quel photographe attribuer tel ou tel cliché. Quoique souvent il ne signât plus que Keystone ou mentionnât un fonds ancien racheté, des indices pas toujours suffisants dans une recherche de paternité !

Comme souvent en art lorsqu'il s'agit de travail d'atelier.

Il finit même par engloutir ses concurrents, Kilburn, White ou Underwood & Underwood, rachetant leurs stocks. Et ouvrit des agences à Londres, Paris, Tokyo, Rio de Janeiro, Sidney ou Le Cap.

     A sa manière, la stéréoscopie c'est aussi le pré-cinéma. Emile Reynaud et son praxinoscope, le phantoscope, le théâtre optique, le chromatrope... allaient allegro.

... ma non troppo...

12273097078?profile=originalQuoi d'neuf docteur ?

Dr. Jone's residence - Preparing dinner, Sheep camp, Alaska (B. L. Singley, 1898).

     Le Français Etienne-Jules Marey et l'Américain Eadweard Muybridge* décomposaient le mouvement avec la chromatographie. George Eastman,  avec son Kodak, mettait définitivement la photographie à la portée de tous. Facile... clic-clac Kodak (un "K" car ça claque et que sa maman s'appelait Kilbourn).

Concomitamment Keystone distribuait également des plaques de projection photographique pour lanternes magiques en fondu enchaîné.

     Puis vinrent les Edison et son kinétoscope. Edison qui envoya aussi ses équipes au Klondike filmer la ruée vers l'or (quelques titres : "Pack train to the Chilcoot", "En route to the Klondike"...).

Les frères Lumière et leur cinématographe (120 ans cette année !). Gaumont, Pathé...

En 1947, le Hongrois Dennis Gabor pose le principe de l'holographie, qui lui vaudra le prix Nobel de physique en 1971.

Le monde était en marche et la modernité, déjà sur de bons rails, vit filer à toute vitesse le vingtième siècle.

12273097478?profile=originalAlors on déblaye...

Gold miners and packers on Dyea trail, Alaska (B. L. Singley, 1898).

     La photographie stéréoscopique fut aussi un puissant outil pédagogique (des notes précises figuraient au dos des cartes stéréos de Singley). Elle servit de support à nombre de conférences, ou de propagande, pendant le première guerre mondiale notamment.

     Benneville Lloyd Singley est mort en 1938, mais sa Compagnie, la Keystone, lui survécut jusqu'en 1972. Un homme à la charnière de son siècle.

     Pourtant, paradoxalement, Singley, comme Kilburn, sont de grands oubliés, au mieux, cités dans les histoires de la photographie. D'ailleurs Benneville est parfois orthographié Bonneville, ou prénommé... Benjamin ! Aucun article en français (guère plus en anglais) ne leur est consacré. J'ai donc voulu combler cette lacune.

Et Singley, sa Keystone en pierre angulaire, gagnait notre panthéon...

12273097693?profile=originalSingley au pied de l'escalier doré.

Klondikers starting up "The golden stair", Chilkoot pass, Alaska (B. L. Singley, 1898).

      Convenez qu'ils méritaient votre regard tous ces pionniers, et que leur place était toute trouvée sur Arts & Lettres.

Ainsi que la photographie,

"Cette invention du hasard ne sera jamais un art,

mais le plagiat de la nature par l'optique."

Alphonse de Lamartine (1790-1869).

Qui se reprit bien vite...

"Je ne dis plus que ce n'est rien :

je ne dis même plus que c'est un métier ;

je dis que c'est un art ;

c'est mieux qu'un art ;

c'est un phénomène solaire

où l'artiste collabore avec le soleil."

     Et aujourd'hui la stéréoscopie est entrée dans la modélisation 3D, nouvelle clé de voûte de la technologie et de la recherche tous azimuts.

Alors, cinglé de Singley, moi ? à vous d'en juger...

Et puis il faut que je m'accorde un peu de repos !

12273098069?profile=originalThe Klondyker.

(B. L. Singley, 1898).

* Eadweard Muybridge (1830-1904), né Edward James Muggeridge, en Angleterre, qui prit aussi le pseudonyme de Helios, fut un photographe, un inventeur (le zoopraxicope, qui permit de montrer qu'un cheval au galop pouvait ne poser aucun sabot au sol), un éditeur... excentrique et même meurtrier (il tua l'amant de sa femme, à l'amitié, trop chère, il préféra le révolver).

Michel Lansardière (texte, photos, documents).

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La rose,

 

Je chemine le long de la berge verte,

ici et là sablonneuse, blonde, lumineuse ;

partout de l'arborescence, des rosiers,

des lilas blancs, puis la sinuosité bleue-grise

de la seine assoupie.

L'heure de la sieste s'affiche en plein soleil.

Du Val d'Herblay à la Frette j'écarquille les yeux,

je respire plus large, je suis terriblement bien,

en osmose avec le tout.

Depuis une haie immobile, en l'absence de vent,

une rose juvénile me contemple,

me subjugue et m'étonne,

 je m'arrête et tout doucement je m'en approche,

à mon tour la contemple,

 puis de ma main si imparfaite à côté d'elle, je l'effleure ;

je la sais pour moi seule offerte,

à l'apogée de sa souveraineté, de son éclat carmin;

elle enfièvre cette journée un peu fraiche de mai !

Elle m'avoue tout d'elle ; sa féminité végétale,

avec le soleil son idylle, et son chant lorsqu'il pleut.

Nul humain ne sait donner autant, en un si court instant !

Ah, si je pouvais photographier son rose parfum !

NINA

 

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Le charme des jardins publics parisiens

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La ville de Paris est connue pour ses nombreux et très élégants parcs publics, mais la ville dispose d'un grand nombre de parcs et jardins qui sont tous différents. Alors que certains remontent au 17ème siècle, de nombreux parcs modernes ont été créés dans ces deux dernières décennies. Même si Paris a une structure urbaine dense, la ville compte plus de 400 parcs. Voici quelques-uns des parcs et jardins que vous pouvez  visiter. De plus en plus de touristes viennent visiter ceux-ci, et font en sorte de réserver leur logement de vacance parisien proche de l’un d’eux.

Le jardin des Tuileries est le plus ancien et le plus somptueux jardin de Paris. Ses racines s’étendent du 16ème siècle, quand Marie de Médicis a commandé qu’un palais soit construit derrière le Louvre. Henri IV et Louis ont poursuivi la construction et le palais qui abritait les derniers rois de France, a été brûlé en 1871. Les jardins royaux, quant à eux, ont été conservés. Aujourd'hui, les jardins sont le lieu de départ d’une balade magnifique allant du Louvre jusqu’aux Champs-Elysées, formant ce que l'on appelle la « ligne triomphante ». Les jardins comportent également de magnifiques sculptures de Rodin et de Maillol.

Le Jardin d'Acclimatation est un véritable enchantement pour les plus jeunes. C’était le très premier parc d'attractions de Paris, ouvert par Napoléon III en 1860 près du Bois de Boulogne. Le parc était à l'origine destiné à reproduire un jardin de style anglais, mais aujourd’hui il offre de multiples attractions : les enfants peuvent monter sur un train miniature, essayer des manèges, voir des spectacles de marionnettes, visiter une volière et un zoo, aller faire un tour de poney, et jouer sur de nombreux et amusants terrains de jeux, conçu pour les enfants de différents âges. Et en tant que parc, vous aurez également beaucoup de verdure et de zones ou vous détendre et vous prélasser.

Affectueusement surnommé « le poumon de Paris », le Bois de Vincennes  est un immense parc romantique de style anglais situé dans le sud-est de la ville, célèbre pour ses lacs, sentiers, belvédères et aires de pique-nique vallonné. Le parc est presque trois fois plus grand que Central Park à New York. Il y a aussi un zoo, une ferme, un parc d’expositions permanentes, et un parc botanique où des concerts de jazz en plein air sont organisés en été. Si vous voulez obtenir une bouffée d'air bucolique mais voulez rester à proximité de Paris, c’est l'endroit idéal pour vous.

Situe dans le 19ème arrondissement de Paris, le parc des Buttes-Chaumont et très peu visité par les touristes mais réellement prisé par les habitants. Même si certains aspects sont artificiels, ces falaises, ponts, lac, et cascades reflètent parfaitement le mouvement romantique du 19ème siècle. Vous ne trouverez ici rien d’aussi formalisé et symétrique des lieux tel que le jardin des Tuileries. Le parc des Buttes-Chaumont est un endroit idéal pour lire, pique-niquer ou faire la sieste et il ne fut pas manquer le petit temple au centre du parc qui est un dôme entouré de colonnes blanches à partir duquel on a une vue imprenable sur Montmartre.

Durant votre séjour dans la capitale, à vous de choisir le parc qui vous correspond, car Paris propose de superbes parcs et jardins publics, grands ou petit à travers la ville. Beaucoup sont ornés d'œuvres d'art, certains ont des aires de jeux pour enfants, et quelques-uns ont même des cafés et des restaurants !

J'adore pour ma part le square Jean XXIII où les après-midis sont délicieuses à l'ombre de Notre Dame les soirs de printemps, quand les cerisiers du Japon à l’écorce cuivrée débordent de fleurs blanches et roses auprès de quelques pommiers à fleurs qui rendent l'endroit encore plus doux et romantique...

Voilà, heureux de vous retrouver toutes et tous ici, je voulais pour mon retour sur Arts et Lettres après cette longue absence (je vous ferai partager prochainement le périple qui la motivait) parler de choses légères mais inspirantes comme le printemps à travers ces jardins parisiens !

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INCOHERENCE...

Le printemps est souvent trop frileux

Et l'été un peu trop paresseux...

Si l'automne aiguise ses appas

Déjà, l'hiver crisse sous nos pas!

De nos attentes, se jouent les saisons

A l'antipode de toute raison...

Printemps triste et automne explosif

Eté las, hiver feu d'artifice!

Rien n'est écrit, et tout n'est pas dit!

Etre vivant n'est jamais prédit...

Si le hasard se balance aux branches

L'amour fera des effets de manche!

Les saisons dansent sur nos illusions

Jouent à cache-cache avec nos frissons...

Et puisqu'un jour, la course s'arrête

Faisons donc de la vie, une fête!

J.G.

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Une autre norme JGobert

L’histoire un peu étrange d’un petit homme pas comme les autres. Rencontré au détour d’un chemin, je le trouve singulier, hors norme. Tous ses gestes sont bizarres, articulés dans un ordre non réglementaire qui, à force de le regarder, me donnent le tournis. Son visage, lui aussi, m’interpelle et ses grands yeux me fixent, me clouent dans ma réalité. Je suis étonnée, subjuguée par ce petit bonhomme qui se déplace difficilement mais qui a le sourire aux lèvres. Chaque matin, quand le temps le permet, je vais au parc voir mes petits copains. Je n’ai pas beaucoup d’amis et ceux que je fréquente sont de passage. Je suis fragile. Ainsi, face à la petite fontaine du parc, mon esprit prend possession de l’endroit et en fait un véritable havre de paix. J’arrive à délimiter cet endroit et en faire mon petit paradis. Je vis dans un autre monde, celui du rêve et je suis un peu décalée dans cette société. Cette semaine, le petit homme n’est pas apparu et inconsciemment, je l’attends. Je l’attends pour l’inviter à venir s’assoir à mes côtés et dans un premier temps, rester ainsi paisiblement à regarder le tableau toujours plus beau et vivant de ces moineaux qui se posent, jouent et repartent aux moindres bruits. Tenaces, ils s’envolent mais reviennent toujours attendant les miettes que ma vie perd chaque jour. Le petit homme n’est pas venu. Un peu déçue, je me lève et repars vers cet appartement qui m’enferme de plus en plus sur moi-même. Demain n’est pas loin. Je reviendrai. Les jours suivant, mon attention est attirée par un camion de déménagement. A quelques pas de mon habitation, des manutentionnaires vont et viennent. Cartons, meubles, le tout passe du camion à l’appartement du rez de chaussée. Portes et fenêtres sont ouvertes. L’appartement n’est pas grand mais suffisant pour y être bien. Ma curiosité s’arrête là et je reprends ma promenade quotidienne dans le parc où j’arrive à respirer librement. Tout est à sa place et j’avoue ne pas aimer le changement. Au détour d’un chemin de traverse, j’aperçois mon homme désarticulé qui se promène, seul, le sourire aux lèvres. Son regard croise le mien. Nous sommes deux inconnus dans ce parc et j’ai l’impression d’avoir déjà vécu ce moment dans une autre vie. Mon banc m’attend, mes oiseaux aussi et mes pensées sont pleines d’images nouvelles. Une bouffée d’optimisme ou plutôt un petit moment d’emballement intérieur que cette rencontre me délivre. Ce jeune homme respire la joie malgré ce handicap qu’il ne peut cacher. Mon résonnement est primaire. La norme n’est pas la mienne. Je suis toujours dans l’imposture de la masse qui veut que tout se ressemble, que tout soit pareil. Quelques jours plus tard, c’est lui qui s’approche et vient me saluer. Sa voix est tendre et douce. Son regard bleu et limpide. Cette fois, je suis impressionnée de le voir près de moi. Il prend possession du banc avec difficulté et se prête volontiers aux jeux des questions et des réponses. Son parcours est singulier, atypique. Il a dû se battre chaque jour pour apprendre les gestes courants de la vie. Mais loin d’être aigri, il se révèle être quelqu’un de joyeux, d’heureux et de rayonnant. Il connait ses limites, ses besoins, ses exigences. Son indépendance commence ici, pas sa liberté. Il sait que rien n’est facile. Il a déjà vécu le pire. Je lui propose mon aide. Son autonomie ne sera jamais complète et il le sait. Il l’accepte avec beaucoup d’intelligence et me gratifie du nom d’ami. Nos vies se ressemblent, blessées, cassées. Les critères des hommes ne s’appliquent pas à nous. En somme, nous n’en voulons pas. Notre normalité est autre, elle nous ressemble et nous appartient. Dans ce monde où tout doit être dans la norme, nous avons décidé tous les deux de vouloir le meilleur, pas la perfection. C’est un travail ardu mais grâce à notre nouvelle amitié, de nouveaux horizons s’ouvrent à nous. Mon cœur s’emplit de bonheur. Il sait que mon amitié lui est acquise.

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Lointains et charmants souvenirs

Quand ce qu'on offre fait plaisir,
La joie présente se partage
Je garde en tête des images,
Lointains et charmants souvenirs.

Elles demeurent émouvantes.
Maman parfois manquait d'argent,
Mais avait un don surprenant,
Créait des choses ravissantes.

D'objets à mettre à la corbeille,
Elle savait tirer profit.
Métamorphose réussie
Par une grâce sans pareille.

Son bonheur était évident
Quand l'une de nous, pour sa fête,
Se montrait plus que satisfaite,
En recevant d'elle un présent.

La pauvreté ne rend pas triste.
L'amour est le plus grand des biens,
Il tisse de solides liens.
Notre mère était une artiste.

Elle adorait la poésie,
Avait une mémoire parfaite,
Jouait par coeur les opérettes,
En les chantant nous les transmit.

20 mai 2015

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