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12273094884?profile=originalDe l'aube au crépuscule, vous saurez tout (ou presque) sur Singley et la stéréoscopie.

Twilight - In camp at St. Michaels. Alaska (B. L. Singley, 1898).

     Singulièrement Singley photographia beaucoup de femmes dans des contrées qui n'en comptaient guère mais sur lesquelles on pouvait compter.

12273095296?profile=originalLes compagnons de fortune spéculent sur leur avenir.

Des divergences ?

Klondikers in council (B. L. Singley, 1898).

Malgré les aléas...

12273096277?profile=original... Qu'il doit être bon de se réchauffer au pied de la cheminée !

A happy home in Alaska (B. L. Singley, 1898).

     La stéréoscopie c'est comme un couple uni, avec ses deux points de vue légérement décalés et complémentaires qui au final convergent.

Une mémoire binoculaire qui donne son sel et son relief à la vie.

12273096683?profile=originalUn p'tit coin de paradis,

en mode d'été venu.

A claim on the Klondike (B. L. Singley, 1898).

    Si, au début de son activité, Singley prenait lui-même toutes ses photographies, reconnues pour leur qualité, plus son succès grandissait, plus il engageait des assistants et des correspondants pour des missions de plus en plus lointaines.

Si bien qu'au fil des années on ne sait plus à quel photographe attribuer tel ou tel cliché. Quoique souvent il ne signât plus que Keystone ou mentionnât un fonds ancien racheté, des indices pas toujours suffisants dans une recherche de paternité !

Comme souvent en art lorsqu'il s'agit de travail d'atelier.

Il finit même par engloutir ses concurrents, Kilburn, White ou Underwood & Underwood, rachetant leurs stocks. Et ouvrit des agences à Londres, Paris, Tokyo, Rio de Janeiro, Sidney ou Le Cap.

     A sa manière, la stéréoscopie c'est aussi le pré-cinéma. Emile Reynaud et son praxinoscope, le phantoscope, le théâtre optique, le chromatrope... allaient allegro.

... ma non troppo...

12273097078?profile=originalQuoi d'neuf docteur ?

Dr. Jone's residence - Preparing dinner, Sheep camp, Alaska (B. L. Singley, 1898).

     Le Français Etienne-Jules Marey et l'Américain Eadweard Muybridge* décomposaient le mouvement avec la chromatographie. George Eastman,  avec son Kodak, mettait définitivement la photographie à la portée de tous. Facile... clic-clac Kodak (un "K" car ça claque et que sa maman s'appelait Kilbourn).

Concomitamment Keystone distribuait également des plaques de projection photographique pour lanternes magiques en fondu enchaîné.

     Puis vinrent les Edison et son kinétoscope. Edison qui envoya aussi ses équipes au Klondike filmer la ruée vers l'or (quelques titres : "Pack train to the Chilcoot", "En route to the Klondike"...).

Les frères Lumière et leur cinématographe (120 ans cette année !). Gaumont, Pathé...

En 1947, le Hongrois Dennis Gabor pose le principe de l'holographie, qui lui vaudra le prix Nobel de physique en 1971.

Le monde était en marche et la modernité, déjà sur de bons rails, vit filer à toute vitesse le vingtième siècle.

12273097478?profile=originalAlors on déblaye...

Gold miners and packers on Dyea trail, Alaska (B. L. Singley, 1898).

     La photographie stéréoscopique fut aussi un puissant outil pédagogique (des notes précises figuraient au dos des cartes stéréos de Singley). Elle servit de support à nombre de conférences, ou de propagande, pendant le première guerre mondiale notamment.

     Benneville Lloyd Singley est mort en 1938, mais sa Compagnie, la Keystone, lui survécut jusqu'en 1972. Un homme à la charnière de son siècle.

     Pourtant, paradoxalement, Singley, comme Kilburn, sont de grands oubliés, au mieux, cités dans les histoires de la photographie. D'ailleurs Benneville est parfois orthographié Bonneville, ou prénommé... Benjamin ! Aucun article en français (guère plus en anglais) ne leur est consacré. J'ai donc voulu combler cette lacune.

Et Singley, sa Keystone en pierre angulaire, gagnait notre panthéon...

12273097693?profile=originalSingley au pied de l'escalier doré.

Klondikers starting up "The golden stair", Chilkoot pass, Alaska (B. L. Singley, 1898).

      Convenez qu'ils méritaient votre regard tous ces pionniers, et que leur place était toute trouvée sur Arts & Lettres.

Ainsi que la photographie,

"Cette invention du hasard ne sera jamais un art,

mais le plagiat de la nature par l'optique."

Alphonse de Lamartine (1790-1869).

Qui se reprit bien vite...

"Je ne dis plus que ce n'est rien :

je ne dis même plus que c'est un métier ;

je dis que c'est un art ;

c'est mieux qu'un art ;

c'est un phénomène solaire

où l'artiste collabore avec le soleil."

     Et aujourd'hui la stéréoscopie est entrée dans la modélisation 3D, nouvelle clé de voûte de la technologie et de la recherche tous azimuts.

Alors, cinglé de Singley, moi ? à vous d'en juger...

Et puis il faut que je m'accorde un peu de repos !

12273098069?profile=originalThe Klondyker.

(B. L. Singley, 1898).

* Eadweard Muybridge (1830-1904), né Edward James Muggeridge, en Angleterre, qui prit aussi le pseudonyme de Helios, fut un photographe, un inventeur (le zoopraxicope, qui permit de montrer qu'un cheval au galop pouvait ne poser aucun sabot au sol), un éditeur... excentrique et même meurtrier (il tua l'amant de sa femme, à l'amitié, trop chère, il préféra le révolver).

Michel Lansardière (texte, photos, documents).

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Commentaires

  • Singley et moi te remercions Marie-Josèphe.

  • administrateur partenariats

    Michel, nous contribuons tous, chacun à notre manière, au dynamisme du réseau.

    Sois-en remercié.

  • Merci Liliane pour ton appréciation.

    Ce billet correspond à une de mes passions, pour la photo ancienne et les pionniers qui ont témoigné à leur manière sur la vie dans des contrées a priori hostiles. Sans vouloir lasser, j'ai d'autres sujets, je pourrais proposer d'autres billets sur des photographes oubliés du dix-neuvième siècle (ou début vingtième).

  • Merci beaucoup Michèle.

    Je vais  essayer de me procurer votre ouvrage, qui m'intéresse particulièrement (même plus une librairie dans ma petite ville ! il y a des moments où on est quand même bien content d'avoir internet, mais d'un autre côté c'est bien la diffusion sur internet qui a tué bien des petites librairies...). Plus de presse non plus d'ailleurs, un vrai désert culturel !

    Vous me faites beaucoup d'honneur en pensant que je puisse diffuser votre vidéo. Mais je ne suis qu'un amateur, un curieux, un simple membre du réseau. Par contre pas de problème pour la proposer sur Arts et Lettres, tout ou partie. Je suis sûr que M. Robert Paul en sera ravi.

    Bien amicalement.

  • Bonjour,

    Je trouve tous ces commentaires extrêmement intéressants. Puis-je espérer que vous vous intéressiez un jour à mon ouvrage "Etienne DRIOTON, l'EGYPTE, une passion". Puis-je espérer que vous passiez un jour ma vidéo diffusée à la TV, l'Essonne en auteurs, une ville des livres" ????? Dans cette attente, bien cordialement

  • Je proposerai un jour un article sur les photographes-reporters-aventuriers et leur équipement au temps des pionniers.

    Merci Louis pour ta fidélité à mes billets.

  • Allegro...vivace quand on constate les "progrès" technologiques réalisés depuis.

    Mais sont-ils encore à dimension humaine ?

    Merci pour ce reportage éclairé, Michel.

  • Merci Adyne et Carmen de continuer à ma suivre en compagnie de Singley.

  • Au verso de la dernière photo figure une complainte "The dying Klondyker" (adaptée de "Bingen on the Rhine" de Caroline Norton, 1808-0877)) qui dit:

    "Un mineur de la ville de Dawson est étendu mort sur la glace..."

    Merci Claudine et Pascale pour vos encouragements.

  • J'ai une affection particulière pour ces aventuriers, photographes, naturalistes, utopistes, reporters... Merci Adyne d'avoir emboîté les pas de Singley.

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