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LE PRUNIER...

Le prunier rabougri enchante mon regard...

Son vieux tronc torsadé exprime bien la force

Il résiste à sa fin, la repousse à plus tard

Splendide, plein d'éclat et le cœur à la noce!

Le prunier rabougri porte encore des fruits

Et garde en lui souvenir de tant de sourires...

Par goulée je respire en me fondant à lui

Le jour est beau et doux, qu'importe l'avenir!

Le prunier rabougri m'inculque sa sagesse

Ses racines profondes on su prendre le suc

La terre reconnaissante lui offre sa tendresse

Et mon regard capté par lui encore s'éduque!

J.G.

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VOYAGE


Demain, je pars
Et si jamais il n’y a nulle gare qui accueille ma tristesse
Je laisserai un mot sur les blancs nuages qui passent
Peut-être les cigognes
Recueilleront l’errance
De mes vierges papiers

Demain, si le soleil
Daigne se réveiller ou n’ouvrir qu’un seul œil
Pour veiller mes bagages laissés sur le trottoir
Je m’en irai moins triste
Raconter sur les pistes
Mes veillées étoliennes

Demain, loin d’ici
Se poseront mes pas tremblants et réticents
Dans un désert aride que fuient les sauterelles
J’appellerai à mon aide
Les marabouts d’Afrique
Dieu et ses prophètes

Demain, si en partant
J’oublie de dire adieu à mes nobles amis
Sachez que dans l’oubli, la peur et l’inquiétude
J’ai perdu tous mes mots
Fait ma dernière prière
Laissé mon lit gelé

Demain, si je n’arrive
Vous réveiller à l’aube vous tirant du sommeil
Sachez que j’ai pris goût à ma nouvelle demeure
Pour moi n’ayez point peur
Je saurai me défendre
Du vide et de l’ennui

KHADIJA, AGADIR, mercredi 3 novembre 2010, 19H37

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Le souffle de l'automne

 

 

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Quand les sedums en fleurs commencent à rosir,

en offrant leur nectar aux actives abeilles,

qu’un vent léger anime les arbres et les tiges,

et que de blancs nuages s’attardent dans le ciel,

tout est encore sourire, le soleil se fait doux;

on se sent confortable et cependant ému,

car on perçoit déjà le souffle de l’automne.

Dans les jardins, les fleurs qui vont s’épanouir,

seront le dernier don d’un été fructueux.

Bientôt nous reviendra, étonnamment touchant,

le spectacle glorieux des arbres à leur plus beau.

On le retarderait volontiers quelque peu,

or l’on voit disparaître la page minutée

de chaque jour donné, aussitôt que vécue.

18/8/1999

 

 

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administrateur théâtres

12272934853?profile=originalEté  2013, les 30 et 31 août à Villers-la-Ville, la 14e Nuit des Chœurs

 «La Nuit des Chœurs renoue avec ses quartiers d’origine, avec l’atmosphère si particulière de la Nuit des Chœurs dans l’abbaye de Villers-la-Ville, où la magie et l’émotion s’unissent et se partagent.»

AVE I Muvrini ! Revoilà en Belgique, les merveilleuses polyphonies corses  au cœur de l’Abbaye de Villers-la Ville à l’occasion de la célèbre Nuit des Chœurs très applaudie au château de Bois-Seigneur-Isaac les années précédentes.

D’emblée le groupe I Muvrini se sent accueilli par les centaines de spectateurs massés dans la nef principale et rend d’abord hommage à ce lieu fait pour la musique sacrée. Tous frères humains, « Christiano » dit-on en Corse. « Dans toutes les traditions religieuses du monde, je me sens chez moi, annonce le chef du groupe dans ce lieu séculaire de rassemblement et de communion, pétri de nature et de précieux travail humain. « Agnus Dei, dona eis requieMMM… ». Les ondes sonores percutent les pierres pieuses et le cœur de chacun.  Seulement, comme pour tous les autres concerts proposés, le charme est  bien trop vite rompu, la séance parait ultra-courte. De la musique en verrines, c’est au goût du jour.  Le temps de se connecter, de savourer et le plat magique vous est  déjà enlevé comme dans les vrais enchantements. Mais les vibratos profonds du « Kyrie » et du « Christe Eleison », font frissonner longtemps après.

Tout le monde circule joyeusement, la chaise et le pique-nique à la main. Sur la scène Trois on découvre « The Priests ». Face au soleil couchant, on frémit avec le «Laudamus Te», l’Ave Maria de Schubert, « Ora pro nobis peccatoribus… » Ces trois très belles statures irlandaises en habit de clergyman, chantent « All the lonely people, where do they all come from» (Eleanor Rigby). Chacun à son tour en Father McKenzie… Les voix somptueuses ont des résonnances profondes. « Benedictus qui venit in nomine patris » enchaîné à  « Funiculi, Funicula » in English, puis en italien et en lunettes de soleil. Ils ne manquent pas d’humour, ces vrais ou faux prêtres. Ils ont du peps et de l’à-propos : « You never walk alone…. » Des effets magistraux avec seulement trois chanteurs, il doit y avoir de la magie là-dessous ! ou un  cadeau du ciel.

Pour les 200 ans de Verdi, voici le splendide Chœur de la ville de Rome. Un chœur mixte d’une trentaine de choristes, on adore ! Leur délicatesse, leur sens émouvant de la légèreté et de la douceur. L’audience observe un silence religieux. « Va Pensiero », le choeur des esclaves fait briller les consciences. Pas le temps de s’appesantir, voici des voix de paille et de soie qui interprètent peut-être des airs bulgares  ou balkanisants. Une fraîcheur extraordinaire dans le soir qui descend. Un air en allemand et Benjamin Britten qui se termine en gouttes de pluie vocale.  

Les Belges de « Voice Male » présentent avec humour et talent de la musique actuelle et pop a cappella. «  Here comes the sun ». C’est prodigieux, il est pourtant déjà couché derrière les ruines, mais on sent encore ses rayons bienfaisants sur les pierres et les voix chaudes. Surgit alors le souvenir de Michaël Jackson scandé avec bonheur par l’assistance. C’est un feu d’artifice d’alléluias en technique rap.

 Ajoutons la plus belle chorale d’enfants d’Europe, le chœur de Munichet l’ensemble 12272935075?profile=originaldisco and funk  Martin and Wright formerly of Chic qui détonne un peu dans cette très belle programmation. En fin de soirée, tous les artistes se retrouveront sur la scène principale pour clore la soirée sous des étoiles, les vraies et les  pyrotechniques.

http://www.nuitdeschoeurs.be/

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Les Cathares – La caméra explore le temps -

Réalisateurs Stellio Lorenzi  &  Alain Decaux   

 

La fameuse émission avec film télé historique qui fit retrouver le sens de son identité à toute l'Occitanie en cette nuit où après l'émission-film, de Toulouse à Carcassonne, les gens du pays sortirent dans la rue en une formidable explosion de joie et d'enthousiasme qu'enfin leur histoire soit reconnue -

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=F0YYtLyhntg

Vidéo Part 1/2 : La croisade

 

https://www.youtube.com/watch?v=zwgPf6-WGYg

Vidéo Part 2/2 : L'inquisition

 

Les cathares s'appelaient eux-mêmes « chrétiens », « bons chrétiens ». Les croyants appelaient volontiers les Parfaits « bons hommes », mais surtout « amis de Dieu », formule très fréquemment attestée en Languedoc au XIII° siècle, et qui est la traduction littérale du slavon « bogo-mil ». Si bien que, pour être absolument fidèle au vocabulaire du temps, on devrait appeler l'Eglise dualiste, que l'on dit « bogomile » dans les Balkans et « cathare » en Occident, « Eglise des Amis de Dieu ».

 

Télévision française 1966
Emission "La caméra explore le temps" - Les Cathares


On a longtemps admis que le nom de « cathare » venait du grec katharos, qui signifie « pur ». La chose n'est plus tellement évidente aujourd'hui, dès lors qu'on remarque que les cathares ne se sont jamais appelés eux-mêmes ainsi. Le terme ne fut utilisé que par leurs
adversaires, et il a de toute évidence une connotation infamante chez celui qui l'employa pour la première fois dans ses sermons, en 1163, le moine allemand Eckbert de Schonau. Trente-cinq ans plus tard, le polémiste catholique Alain de Lille écrit qu'on les appelle ainsi, du latin catus, « chat », parce que « à ce qu'on raconte, ils baisent le derrière d'un chat sous la forme duquel leur apparaît Lucifer ... ». Injure qui peut s'expliquer par le fait que les cathares, on va le voir, imputaient au Principe du Mal la création du monde visible, et que dans beaucoup de traditions médiévales, notamment en Allemagne, le chat était l'animal symbolique du Diable. De là à colporter que les cathares adoraient le Créateur Mauvais sous les espèces d'un chat (alors qu'en fait ils le détestaient) il n'y avait qu'un pas, que leurs calomniateurs pouvaient aisément franchir. Il est significatif d'ailleurs que le mot allemand médiéval Ketter, qui veut dire « hérétique », dérive de Katte, « chat » (en allemand moderne Ketzer et Katze). On affubla les dualistes de nombreux autres noms : pendant qu'en Allemagne on les traitait de « cathares », on les appelait « poplicains » et « piphles » en Flandre, « patarins » en Italie et en Bosnie, « bougres » ou « boulgres », c'est à dire « bulgares », dans la France du Nord (terme particulièrement infamant qui finit par devenir synonyme de sodomite). Sans méchanceté cette fois, on les nomma souvent aussi « tisserands », « tisseyres » en pays d'Oc (en raison du métier qu'ils exerçaient par prédilection). On employa encore des termes géographiques : « les hérétiques agenais, toulousains, albigeois ... » . C'est ce dernier vocable, qui, avec celui de « cathares », connut la plus grande fortune, au point de devenir l'équivalent de « cathares », même très loin de la région d'Albi.

Les cathares s'appelaient eux-mêmes
« chrétiens », « bons chrétiens ». Les croyants appelaient volontiers les Parfaits « bons hommes », mais surtout « amis de Dieu », formule très fréquemment attestée en Languedoc au XIII° siècle, et qui est la traduction littérale du slavon « bogo-mil ». Si bien que, pour être absolument fidèle au vocabulaire du temps, on devrait appeler l'Eglise dualiste, que l'on dit « bogomile » dans les Balkans et « cathare » en Occident, « Eglise des Amis de Dieu ».

 

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Trop fragile

              Pour qu'il se promène en ville

              J'ai dessiné un parapluie

              A ce petit cœur fragile

              Qui pleure en silence ...

              Et demeure immobile

              Craintif, sous la porte cochère

                    du vide et de l'absence ...

 

 

        LA MARGUERITE DES POSSIBLES

       C'est un merveilleux projet avec la participation de 103 artistes bénévoles dont je fais partie.

        C'est pour l'association REVES en vue de la réalisation des souhaits des enfants malades.

 

        Voir le lien  http://les-anthologies-ephemeres.overblog.com/

                           http://marcellepaques.skynetblogs.be

 

 

 

 

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Des plaques émouvantes

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Sur les rives du Saint-Laurent,

D'immenses parcs, resplendissants,

Offrent des sièges et des tables,

Dans un décor inégalable.

Les localités prennent soin

D'aménager chaque recoin,

Pour rendre agréable une pause.

On explore et l'on se repose.

Si l'on arrive près d'un banc,

Faisant face au fleuve brillant,

Grisé par la lumière vive,

L'âme s'en va à la dérive.

On y contemple un nom gravé,

En souvenir d'un être aimé

Et une phrase de tendresse.

Ô sublime délicatesse.

Les cimetières me semblent austères

Ont pour moi un goût de poussière.

Lors je fais le souhait fervent.

D'avoir, là, mon nom, sur un banc.

03/9/2013

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Fleurs et poèmes

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En bouton ou corolle ouverte,

Est un poème chaque fleur;

Surprise qui nous est offerte,

Simple tendresse ou coup de coeur.

Le poème, fleur immortelle,

Non pas de soie ni de velours,

Est fait d'une substance telle

Qu'il ne perd rien de ses atours.

Dans l’allée où on l’a placé

Parfois dans l’ombre, le poème,

En dépit des hivers passés,

A un charme resté le même.

À l’ère de la turbulence,

De l'incertitude, des peurs

Fraîchement écloses, les fleurs

Raniment en l'âme l'espérance

2/9/2013

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Les ports,le port

 Les ports, le port

 

Je suis arrivé à bon port,

La misaine boursouflée par le vent du nord.

Deux tours flanquées là, échec au Roi, bon rapport.

Hermines au vent ! A ma vie! Tout à tribord.

 

Me rendre ? Plutôt la mort !

Je n’ai pas jeté l'encre pas marine, même à dix Beaufort

Le nœud de l'histoire s'explique sans effort

Épique et pique l'histoire d'un port.

 

Il y avait une vague brisée, sur l'avant-port

Écumante, écumée à érotiser les pores

Que le marin, poète par sa plume, honore

A la lueur du Paon d'Armor.

 

Elles sont fières les Demoiselles de Rochefort

Jalousées par la silhouette de l'Hermione, sans tort

Sacré Marquis vogueur perruqué à l'effort

En cette terre lointaine tu bataillas si fort !

 

Les pages maritimes salées jaunissent alors,

Clamons les hymnes racés des ports !

 

                  

                                                                                                          Raymond  Martin 2013

 

 

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Lettre à ma terre

Tout au début, notre histoire a été une relation difficile

Tu étais là, devant moi à me narguer

Face à ma perplexité et l’expression de mon incompétence

Et moi, pour me défendre, je ne te manifestais aucun intérêt

Entrer en relation avec toi était une gageure,

Toute empreinte que j’étais de mes peurs

De me découvrir et de me livrer à toi

Que tu me domines malgré tes airs de ne pas y toucher.

Tes couleurs, belles comme celles de la terre

Entière

Ocre, blanche, bitumeuse ou ferrugineuse

Tes diverses textures chamottée ou lisse, rugueuse,

Coupante ou soyeuse

M’ont amenée petit à petit à m’interroger sur l’histoire

Que nous pourrions partager ensemble.

Je devais t’apprivoiser,

Mais tu devais le faire également,

Tel le renard du désert,

Moi qui revendique mon autonomie et mes secrets

Me révéler à toi me suscitait un lâcher prise que j’ai refusé

Longtemps

Je t’ai alors contrainte,

Je t’ai battue, labourée,

Domptée, lacérée, caressée, embrassée ,

Griffonnée, arrachée,

Abandonnée pour te reprendre ensuite,

Te posséder de plus belle encore et encore.

Mais ta résistance se faisait plus vive encore

Toi qui paraissais si malléable, si douce

Mais cependant si décidée à ne pas te laisser faire

Je te voulais sans partage, à moi tout entière.

Ce corps à corps a été difficile voire parfois impossible.

Mais que gardais-tu dans ton sein, terre muette et inaccessible.

Je t’ai parlé enfin, te livrant, vaincue,

Mes secrets et mes questions les plus intimes.

Je t’ai raconté des histoires qui sont venues

Se rajouter à d’autres déjà vécues.

Nous avons lâché prise , fatiguées de ce combat

Que nous nous sommes mené.

Petit à petit , tu as répondu à mes paroles, à mes lettres

Cent fois écrites, effacées et réécrites ;

Ton corps s’est laissé apprivoiser à mes mains

de plus en plus expertes,

Caressantes,

Répétant cent fois et cent fois encore le même geste

Glissant, façonnant,

M’écrivant dans ta matière.

Fragments de souvenirs partagés,

Empreintes du temps et de l’espace,

Histoires de terre,

Tant d’années à présent nous relient

Que pour ne plus casser cette complicité.

Anne

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Anna Akhmatova, Chapelet et Anno Domini MCMXXI

12272939655?profile=originalAnna Akhmatova est, dès 1917, l'un des représentants les plus célèbres de la génération postsymboliste à laquelle la poésie russe doit de connaître son « âge d'argent ». Longtemps étouffée et, en 1946, explicitement condamnée par le parti pour ses attaches avec la société prérévolutionnaire et son accent intime et apolitique, sa poésie, renouvelée par les épreuves de la Révolution, de la répression stalinienne puis de la guerre, a toujours gardé la faveur des lecteurs russes.

Fille d'un ingénieur-mécanicien de la marine, Anna Akhmatova (de son vrai nom Gorenko), née le 11 (23) juin 1889 près d'Odessa, a passé une grande partie de son enfance et de sa jeunesse près de Saint-Pétersbourg, à Tsarskoïe-Selo, résidence d'été des souverains russes à partir du XVIIIe siècle. Le palais baroque, bâti pour l'impératrice Élisabeth par l'architecte italien Rastrelli, le lycée impérial fondé par Alexandre Ier et où Pouchkine a fait ses études, le grand parc à l'anglaise qu'il a célébré, ce décor familier de ses promenades d'enfant sera pour Akhmatova l'archétype d'une certaine élégance harmonieuse dont elle fera son idéal esthétique.

Après des études secondaires classiques aux gymnases de Tsarskoïe-Selo, puis de Kiev (où sa mère, divorcée, s'est établie en 1905) et des études supérieures de droit à Kiev (qu'elle complétera plus tard par des études d'histoire et de lettres à Saint-Pétersbourg), elle épouse en avril 1910 un ami d'enfance, le poète Nikolaï Goumiliov. En 1910, puis en 1911, elle l'accompagne à Paris, où elle assiste au triomphe des Ballets russes  et se lie d'amitié avec Modigliani, qui fait son portrait.

12272940267?profile=original En 1912, elle parcourt l'Italie, pays dont la peinture et l'architecture produisent sur elle une impression « semblable à celle d'un rêve dont on se souvient toute sa vie ».

En 1911, Anna Akhmatova qui, s'il faut en croire son autobiographie, écrit des vers depuis l'âge de onze ans, lit quelques-uns de ses poèmes dans le salon littéraire du poète symboliste Viatcheslav Ivanov, dont les éloges valent une consécration. Elle participe, à partir de l'hiver 1911-1912, aux premières réunions de l'« Atelier des poètes » (Tsekh poetov ), berceau du mouvement « acméiste » dont Goumiliov et Gorodetski sont les principaux théoriciens, et qui réunit notamment les jeunes poètes Mandelstam, Narbout, Zenkievitch, Lozinski.

L'acméisme se rattache au « clarisme » du poète Kouzmine, qui préfacera le premier recueil d'Akhmatova. Il est l'une des formes que prend, vers 1910, la réaction de la jeune génération contre le romantisme des symbolistes, leur mysticisme, leur poétique « déréalisante ».

Les premiers recueils d'Akhmatova, Le Soir  (1912, tiré à trois cents exemplaires) et Le Rosaire  (1914, dix éditions jusqu'en 1923), frappent précisément leurs lecteurs par l'absence de toute recherche formelle comme de tout arrière-plan mystique. Ce sont de brefs tableaux, sobres et précis comme des vignettes, où l'état d'âme n'est généralement que suggéré, dans sa frémissante et secrète complexité, par le choix hardi et sûr de quelques détails apparemment inessentiels. Si la finesse des notations psychologiques évoque, comme l'écrira Mandelstam, l'art des romanciers russes du XIXe siècle, le choix discret et sûr qui préside à la composition du poème s'inspire d'une esthétique classique, dont les modèles sont Pouchkine et Batiouchkov. Classiques sont aussi la langue et la versification d'Akhmatova, contrastant avec celles d'un Maïakovski ou d'un Pasternak : ses rimes sont peu recherchées ; son style, direct, ignore la métaphore et ne craint pas de faire appel aux images usées que recouvre le vocabulaire poétique traditionnel.

Pourtant, à ce vocabulaire teinté d'archaïsme, elle n'hésite pas à mêler les intonations familières de la langue parlée ; elle contribue, plus que la plupart de ses contemporains, au renouvellement des rythmes syllabotoniques en usant de la pause (marquée par l'omission d'un temps faible) qui en accroît le pouvoir expressif ; enfin ce poète raffiné retrouve, sans effort apparent, les images, les rythmes et les tours de phrase de la poésie populaire. A la fois traditionnel et original, le langage poétique d'Akhmatova suscitera très tôt des commentaires érudits, notamment ceux des linguistes et critiques formalistes V. Jirmounski (1916), B. Eichenbaum (1923), V. Vinogradov (1925).

Le succès des premiers recueils d'Akhmatova tient aussi, comme l'ont souligné ces critiques (notamment B. Eichenbaum), à ce qu'ils composent une sorte de journal intime à travers lequel le lecteur découvre l'héroïne séduisante d'un roman d'amour malheureux. Mais déjà, à côté de cette image d'une jeune femme au coeur vibrant et fragile, toute soumise au dieu capricieux de l'amour, on perçoit aussi la silhouette de l'artiste exigeant et lucide, pour qui la poésie est l'instrument libérateur d'une conquête de soi. Le classicisme d'Akhmatova, loin d'être, comme c'est parfois le cas chez les acméistes, un simple élément décoratif, ou même seulement un style, est un principe éthique autant qu'esthétique : principe viril de rigueur et d'austérité qui, contrastant avec une sensibilité féminine aiguë et vulnérable, forme le ressort dramatique interne de la poésie d'Akhmatova et explique l'évolution ultérieure de son oeuvre.

L'oeuvre et la personne d'Akhmatova apparaissent en 1917 comme la quintessence de la culture aristocratique que symbolise Saint-Pétersbourg et dont la Révolution va sonner le glas. Son lyrisme personnel ne paraît guère à la mesure du cataclysme qui sera désormais au centre de la conscience russe. Pourtant, après octobre 1917, elle refusera de quitter son pays et se fera un devoir de partager le sort de son peuple ; si étrangère que lui soit l'idéologie marxiste, elle acceptera comme un bienfait le dépouillement auquel la Révolution va la contraindre.

Ce dépouillement, déjà sensible dans les vers des années de guerre (La Volée blanche , 1917), se marque surtout dans les poésies des années de la Révolution et de la guerre civile, particulièrement fécondes (Le Plantain , 1921, et Anno Domini MCMXXI , 1922 ; ce dernier titre perdra son millésime dans les éditions postérieures). Tout ce qui, dans les recueils précédents, trahissait encore la pose ou la stylisation, a maintenant disparu. Quelques poèmes seulement, mais qui ont valeur de manifeste, y font entendre l'écho des événements historiques, guerre ou révolution. Dans l'ensemble, la poésie d'Akhmatova, ouverte sur le monde sensible, reste cependant axée sur la vie intérieure.

Séparée de Goumiliov en 1918, Anna Akhmatova a épousé, peu après la Révolution, l'orientaliste V. K. Chileïko, d'avec qui elle divorcera également. Le nom de Goumiliov, fusillé en 1921 à la suite d'un complot antibolchevique, va cependant lui fermer pour de longues années les portes des maisons d'édition soviétiques. Entre 1923 et 1940, elle ne pourra publier que quelques traductions. Jusqu'en 1934, elle cessera pratiquement d'écrire des vers et se vouera à des recherches sur l'architecture ancienne de Saint-Pétersbourg, ainsi qu'à des travaux d'histoire littéraire consacrés à Pouchkine. Ceux qui ont été publiés (Le Dernier Conte de Pouchkine , 1933 ; L'Adolphe de Benjamin Constant dans l'oeuvre de Pouchkine , 1936 ; L'Invité de pierre de Pouchkine , 1958) sont à la fois d'un chercheur érudit et scrupuleux et d'un critique pénétrant, appliqué à sonder les mystères de la création.

En 1935, le fils unique d'Akhmatova, Lev Goumiliov, alors âgé de vingt-trois ans, est pris dans le raz de marée d'arrestations et de déportations arbitraires qui déferle sur la Russie : puis ce sera son mari, l'historien d'art N. N. Pounine, qu'elle ne reverra jamais. Elle partage alors la détresse de millions de ses compatriotes, foule anonyme qu'elle coudoie dans les files d'attente formées jour et nuit devant les prisons de Leningrad. Cette épreuve, qui la ramène à la poésie, va considérablement élargir la résonance de son oeuvre. Elle lui inspire le Requiem  (1935-1940), encore inédit en Union soviétique, mais qui apparaît d'ores et déjà comme le grand monument littéraire de l'époque stalinienne.

La poétique du Requiem , cycle de quinze poèmes de longueurs et de formes diverses, ne diffère guère de celle des oeuvres précédentes : c'est toujours la même précision des détails, la même sobriété de l'expression, la même spontanéité des intonations, tantôt familières, tantôt solennelles, dévoilant ici l'image d'une mère et d'une épouse en tête à tête avec le malheur. Mais tout ce qui suggère la profondeur de la détresse apparaît en même temps comme un acte de courage ; jamais l'image de la poétesse, telle qu'elle se dégage de son oeuvre, n'avait atteint à cette majesté monumentale qui en fait un véritable symbole de la Russie martyre.

La portée civique du lyrisme d'Akhmatova n'apparaîtra cependant à ses lecteurs (qui ignorent le Requiem ) qu'après 1941. La guerre l'a surprise à Leningrad, où elle assiste aux débuts du siège, avant d'être évacuée à Tachkent, en Asie centrale. Elle lui inspire des vers patriotiques où s'exprime l'inébranlable résolution d'un pays menacé dans son existence : ainsi, en 1942, le poème Le Courage  ou le fameux Serment , publié en première page par la Pravda  et placardé sur les murs de Leningrad assiégée. Venant d'un poète qui a si chèrement payé le droit de parler au nom de son peuple, ces vers sont accueillis comme un témoignage de l'unité nationale refaite, par-delà vingt ans d'épreuves et de divisions.

En 1940, Anna Akhmatova a pu enfin publier un recueil de ses poèmes anciens, complétés par un sixième livre, Le Saule , qui comprend des vers contemporains du Requiem , mais dominés par le thème du souvenir : ils annoncent par là le Poème sans héros , qui sera l'oeuvre majeure des dernières années. Commencée en décembre 1940, cette composition symphonique en trois parties sera achevée, pour l'essentiel, dès 1942. Cependant, Akhmatova ne pourra s'en séparer que vingt ans plus tard, après l'avoir plusieurs fois remaniée et lui avoir apporté de nombreuses additions. La partie centrale en est une Nouvelle pétersbourgeoise  évoquant les personnages d'une aventure qui avait, en 1913, défrayé la chronique de la capitale : le suicide d'un jeune poète devant la porte d'une étoile de la société artistique et littéraire de Saint-Pétersbourg, une danseuse, amie de la poétesse, et, comme elle le dira, son « double ». Ce passé vieux de cinquante ans, ressuscité ici sous l'apparence fantastique d'une « arlequinade infernale », est chargé d'une double signification : il représente à la fois cette présence obsédante du passé dans le présent qui matérialise le temps  et cette présence du présent dans le passé qui se nomme le destin . Ces deux thèmes, celui du temps comme absence et néant, celui de l'histoire comme destin et comme expiation, dominent désormais toute l'oeuvre d'Akhmatova. Cependant, la poésie apparaît toujours, au terme de ce dialogue tragique avec un passé irrémédiable, comme une victoire sur le temps et un gage d'éternité : ce troisième thème, implicite dans la plupart des poèmes d'Akhmatova, est développé en particulier dans le cycle Les Secrets du métier  (1936-1960).

Pendant les années de la guerre et de l'immédiat après-guerre, Akhmatova a retrouvé toute sa popularité : ses oeuvres choisies sont rééditées en 1943, puis en 1946, et les revues de Leningrad la publient volontiers. Aussi sera-t-elle la cible principale d'une campagne de redressement idéologique, entreprise en août 1946 à la suite d'un rapport de Jdanov devant le comité central du Parti communiste, suivi d'une résolution officielle. Le rapport de Jdanov voit dans l'oeuvre de la poétesse la « poésie d'une petite dame enragée, qui s'agite fiévreusement entre son boudoir et son prie-Dieu », et y dénonce « des motifs érotico-amoureux entremêlés à des motifs de tristesse, de nostalgie, de mort, de mysticisme, de désespoir ». La résolution du 14 août 1946 condamne les revues Leningrad  et Zvezda  (L'Étoile ), coupables d'avoir « donné un rôle actif à Akhmatova », introduisant ainsi des « éléments de désordre et de désorganisation idéologique parmi les écrivains de Leningrad ». En septembre 1946, Akhmatova est exclue de l'Union des écrivains et se trouve de nouveau réduite au silence.

C'est pendant ces années de silence forcé qu'elle revient à la traduction, qu'elle a déjà pratiquée vers 1930. Elle écrit également quelques essais en prose, ainsi que des souvenirs, dont deux fragments, l'un consacré à Modigliani, l'autre à Mandelstam, ont été publiés hors de l'Union soviétique.

La résolution de 1946 ne sera jamais ouvertement dénoncée, et c'est cinq ans seulement après la mort de Staline, en 1958, que l'on verra paraître, pour la première fois depuis douze ans, un mince recueil de poèmes d'Akhmatova. Cependant des voix autorisées commencent à s'élever en sa faveur : en 1956, le romancier Alexandre Fadeïev, secrétaire général de l'Union des écrivains, intervient pour faire libérer son fils ; en 1961, le successeur de Fadeïev, le poète Alexis Sourkov, préface élogieusement une nouvelle édition de ses oeuvres ; en 1964, à l'occasion de son septante cinquième anniversaire, relevé par toute la presse soviétique, le poète Alexandre Tvardovski répudie à mots couverts les termes de la résolution de 1946, tandis que le critique Siniavski rend hommage au courage civique de la poétesse. En décembre 1964, pour la première fois depuis 1912, elle pourra quitter la Russie pour se rendre en Italie, où lui est décerné le prix international de poésie Etna-Taormina. L'année suivante, elle revoit Paris, après avoir reçu à Oxford le grade de docteur honoris causa .

Anna Akhmatova est morte à Domodedovo, près de Moscou, le 5 mars 1966. Elle a été enterrée au cimetière de Komarovo, près de Leningrad, où elle avait habité pendant les dernières années de sa vie.

Chapelet

 

C'est le second recueil d'Anna Akhmatova, publié en 1914. Il représente avec "Soir" (1912) l'essentiel de l'oeuvre de jeunesse d'Akhmatova et de sa contribution à l' "akméïsme". Akhmatova, qui commença à écrire à onze ans, rejoignit en 1910 le mouvement "akméïste" (du grec "akme" -sommet), qui s'opposait au mouvement symboliste. L'akméïsme, à l'époque des débuts littéraires de la poétesse, était animé par Nicolas Goumilev, qu'Akhmatova allait bientôt épouser. La théorie de l'akméïsme distinguait en poétique quatre disciplines principales. D'abord celle qui concerne les mots qui sont pour la poésie ce que la chair est pour l'organisme et qui constituent la matière d'une "réflexion stylistique"; puis la "composition" qui forme l'ossature autour de laquelle se distribuent les éléments d'une oeuvre poétique. La "phonétique" s'occupe du rythme, des rimes, des voyelles et des consonnes, que Goumilev compare au sang qui circule dans un organisme vivant. L'image mentale ou la motivation profonde de l'acte créateur sont le "système nerveux du poème" qui fait l'objet d' eïdologie". Certains critiques se sont demandé en quoi, ainsi défini, l'akméïsme était différent du classicisme, lequel requérait, tout autant, un équilibre dans la distribution de matériaux verbaux et un tempérament poétique qui tend à une vision d'ensemble du monde. "En 1910, dit Anna Akhmatova dans une courte préface au recueil de ses poèmes paru en 1961, la crise du mouvement symboliste a été suffisamment marquée et les poètes débutants n'adhéraient plus à ce mouvement. Certains rejoignaient le futurisme, d'autres l'akméïsme. Je suis devenue akméïste." C'est donc sous la bannière de ce courant que la poésie d'Akhmatova se révèle héritière du classicisme russe. Mais le trait le plus personnel de l'écriture d'Akhmatova c'est sa force sous-jacente, c'est le lyrisme contenu qu'elle enferme avec un rare sens de la mesure dans des formules poétiques aussi succintes qu'évocatrices. Dans la postface à l'édition de 1965, Sourkov, secrétaire général de l'Union des écrivains de l'URSS, constate que "les vers d'Akhmatova sont exempts de tout souci d'enjoliver... Ils sont aphoristiques, brefs, clairs, expressifs. Anna Akhmatova, dit-il, apparaît comme un poète dont la personnalité poétique est clairement dessinée. C'est un puissant talent lyrique."

Fait de précision et de clarté, le discours poétique de la jeune Akmatova est harmonieux. La source d'inspiration du "Chapelet" et du "Soir", c'est le monde des émotions intimes, son sujet central est le destin de la femme. Dans ses toutes premières oeuvres, Akhmatova est déjà capable de donner une résonance universelle à un autoportrait lyrique, et ceci avec une exquise économie de moyens, avec une finesse et une précision du dessin qui font penser à une épure, bien plus qu'à un croquis. Dans une de ses poignantes poésies de la dernière époque, "l'épilogue", du recueil "Requiem", on lit: "Oui, je connais les traits qui se déforment, / Sous les paupières vient nicher la peur, / Et le profil devient cunéiforme / Sous le stylet pointu de la douleur." C'est avec "le stylet pointu de la douleur" que sont ciselées plutôt qu'écrites, toutes les poésies d'Anna Akhmatova, dont le sens inné du tragique a trouvé une matière inépuisable dans la réalité de son époque et dans sa propre biographie.

 

Anno Domini MCMXXI

 

Ce recueil de la poétesse russe Anna Akhmatova fut  publié en 1922. Le premier mari d'Anna Akhmatova (elle en était séparée depuis 1916), l'écrivain Nicolas Goumilev, fut fusillé en 1921 pour avoir trempé dans un complot anti-révolutionnaire. Akhmatova aurait pu s'exiler, mais si elle accepta de publier le présent recueil à Berlin -où avait également paru "Le plantain"-, elle refusa toujours d'émigrer tant elle avait conscience du lien profond qui l'unissait à son peuple, comme si le miracle perpétuellement renouvelé qu'est sa poésie ne pouvait se produire en dehors de la communauté parlant sa langue. Chaque poème d' "Anno Domini" insiste sur la part qui se mêle à la vie, et ce thème reviendra désormais dans toutes les oeuvres d'Akhmatova. C'est ainsi que parlant à son Ami, elle l'abjure de se séparer d'elle, car à tous ceux qu'elle aime, elle porte malheur. Un autre poème se termine par ce vers qui pourrait servir de refrain au recueil: "Elle aime, elle aime le sang, la terre russe!" Composés en vers très brefs juxtaposant des images où l'émotion va grandissant, les poèmes d'Akhmatova ont ici un pouvoir d'évocation intense, qui tient à ce rythme rapide, heurté, autant qu'à la pureté de la langue.

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Récupération

 

 

Je suis devenue l’invitée,

Qui n’ose pas toucher aux choses.

Mon regard s’y pose morose,

Sans réelle curiosité.

Je vois vaguement les tableaux,

Que j’avais peints avec tendresse,

Et qui m’emplirent d’allégresse.

Ils sont cependant restés beaux.

J’aime à demeurer en éveil,

Fixant ma rue silencieuse,

Souvent dans une attente heureuse,

En suivant les jeux du soleil.

 

Une saison a ses surprises,

Change le décor, chaque jour,

Le pare de nouveaux atours.

La beauté imprévue me grise.

Je suis heureuse à ne rien faire,

Sauf capter de la poésie,

Or ce matin j’ai réagi,

Après un jugement sévère.

J’ai jardiné avec ardeur,

Désherbé, taillé, ratissé,

Me suis baissée pour ramasser

Puis, j’ai désaltéré les fleurs.

17 avril 2009

 

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Un poème qui ensoleille

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Notre histoire d'amitié amoureuse

 

 

Au temps lointain de nos vingt ans,

Durant notre vie d'étudiants,

Le destin nous mit en présence,

Nous donnant ainsi une chance.

J'étais avide de plaisirs,

M'octroyais de nombreux loisirs.

Cependant on était en guerre.

J'étais coquette, lui sévère.

Sans me montrer aucun émoi,

Il parlait souvent avec moi.

J'admirais son intelligence,

Lui, sans doute mon innocence.

La paix, fêtée dans l'allégresse,

Me laissa un goût de tendresse.

Je reçus un adieu de lui

Quand il s'embarqua pour Paris.

J'entretins longtemps l'espérance

De le revoir un jour, en France

Ou ailleurs, au gré du hasard.

Je fus comblée, or pas trop tard,

Par une amitié amoureuse,

Enrichissante, savoureuse.

Redevenue seule, à jamais,

Ne cesserai pas de l'aimer.

01 septembre 2013

 

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Une fleur de lys

fleur de lys015-copie-1

                                                             Des milliers de pages tournées,

de droite, à gauche au cours du temps.

Je renverse le sablier

Lors, vous rends votre adolescence,

vous mets sur ma Carte du Tendre.

Certes, demeuré romantique,

vous m’accueillez avec émoi:

de Cocteau, une fleur pour toi.

 

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