Réalisateurs Stellio Lorenzi & Alain Decaux
La fameuse émission avec film télé historique qui fit retrouver le sens de son identité à toute l'Occitanie en cette nuit où après l'émission-film, de Toulouse à Carcassonne, les gens du pays sortirent dans la rue en une formidable explosion de joie et d'enthousiasme qu'enfin leur histoire soit reconnue -
https://www.youtube.com/watch?v=F0YYtLyhntg
Vidéo Part 1/2 : La croisade
https://www.youtube.com/watch?v=zwgPf6-WGYg
Vidéo Part 2/2 : L'inquisition
Les cathares s'appelaient eux-mêmes « chrétiens », « bons chrétiens ». Les croyants appelaient volontiers les Parfaits « bons hommes », mais surtout « amis de Dieu », formule très fréquemment attestée en Languedoc au XIII° siècle, et qui est la traduction littérale du slavon « bogo-mil ». Si bien que, pour être absolument fidèle au vocabulaire du temps, on devrait appeler l'Eglise dualiste, que l'on dit « bogomile » dans les Balkans et « cathare » en Occident, « Eglise des Amis de Dieu ».
Télévision française 1966
Emission "La caméra explore le temps" - Les Cathares
On a longtemps admis que le nom de « cathare » venait du grec katharos, qui signifie « pur ». La chose n'est plus tellement évidente aujourd'hui, dès lors qu'on remarque que les cathares ne se sont jamais appelés eux-mêmes ainsi. Le terme ne fut utilisé que par leurs adversaires, et il a de toute évidence une connotation infamante chez celui qui l'employa pour la première fois dans ses sermons, en 1163, le moine allemand Eckbert de Schonau. Trente-cinq ans plus tard, le polémiste catholique Alain de Lille écrit qu'on les appelle ainsi, du latin catus, « chat », parce que « à ce qu'on raconte, ils baisent le derrière d'un chat sous la forme duquel leur apparaît Lucifer ... ». Injure qui peut s'expliquer par le fait que les cathares, on va le voir, imputaient au Principe du Mal la création du monde visible, et que dans beaucoup de traditions médiévales, notamment en Allemagne, le chat était l'animal symbolique du Diable. De là à colporter que les cathares adoraient le Créateur Mauvais sous les espèces d'un chat (alors qu'en fait ils le détestaient) il n'y avait qu'un pas, que leurs calomniateurs pouvaient aisément franchir. Il est significatif d'ailleurs que le mot allemand médiéval Ketter, qui veut dire « hérétique », dérive de Katte, « chat » (en allemand moderne Ketzer et Katze). On affubla les dualistes de nombreux autres noms : pendant qu'en Allemagne on les traitait de « cathares », on les appelait « poplicains » et « piphles » en Flandre, « patarins » en Italie et en Bosnie, « bougres » ou « boulgres », c'est à dire « bulgares », dans la France du Nord (terme particulièrement infamant qui finit par devenir synonyme de sodomite). Sans méchanceté cette fois, on les nomma souvent aussi « tisserands », « tisseyres » en pays d'Oc (en raison du métier qu'ils exerçaient par prédilection). On employa encore des termes géographiques : « les hérétiques agenais, toulousains, albigeois ... » . C'est ce dernier vocable, qui, avec celui de « cathares », connut la plus grande fortune, au point de devenir l'équivalent de « cathares », même très loin de la région d'Albi.
Les cathares s'appelaient eux-mêmes « chrétiens », « bons chrétiens ». Les croyants appelaient volontiers les Parfaits « bons hommes », mais surtout « amis de Dieu », formule très fréquemment attestée en Languedoc au XIII° siècle, et qui est la traduction littérale du slavon « bogo-mil ». Si bien que, pour être absolument fidèle au vocabulaire du temps, on devrait appeler l'Eglise dualiste, que l'on dit « bogomile » dans les Balkans et « cathare » en Occident, « Eglise des Amis de Dieu ».
Commentaires
Sur les Cathares dont tu parlais,cher Raymond Martin.
Pour toi Béatrice et tous ceux que cela intéresse !
C'est une mine rare à découvrir ces vidéos qui ont redonné leur dignité au peuple d'Occitanie.
Pauvres Cathares et pauvres chats à qui mille malheurs ont été infligés. Merci pour ce rappel Rébecca et bon WE. Bisous, Claudine.