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Le saut à l'élastique une émotion forte.

Le Saut à l’Elastique, Emotions Fortes.

 

D’avoir vu la cuisse de la pucelle

Je voudrais en câliner la fleur.

J’ai vu l’élastique de la jarretelle.

Je voudrais m’y lier le cœur.

 

Puis en oser le jeu,

Et me laisser tomber

En criant que je veux

Autre chose qu’un baiser.

 

Cueillir la fleur de sa vie.

Crever les ciels du désir.

Nous amener au plaisir,

En Goûter toutes folies.

 

Allumer, les rouges, aux noirs

Jouir, encore, puis, par coeur

S’assouvir dans la douceur,

L’imprimer, dans nos mémoires

 

Enfin, « demain, » après les « Roses »

Quand nos humeurs seront, câlines

Au coin d’un feu, relire ces lignes,

Se rappeler, l’élastique,

Le jeu fou, la prise de risque !

Nos rires en apothéose …

Les yeux aux cieux, nos couches en feu.

Corps légers, embués, émus d’eux

Âmes écloses aux temps des roses.

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administrateur littératures

  A présent, pour conclure, il faut reconnaître que, chez les grands et vrais éditeurs, la plupart étant parisiens comme nous l'a gentiment souligné Monsieur R. Paul, le taux de refus des auteurs débutants varie entre 99 et 99.9%, le comité de lecture se constituant généralement de lettrés: auteurs maison, critiques littéraires, étudiants en maîtrise ou en doctorat de Lettres, enseignants et érudits. Doit-on s'étonner? La langue de Molière est ardue, complexe, elle obéit à des règles strictes, rigoureuses; parfois l'écrivain-même retourne dans son Larousse ou son Robert pour vérifier un mot tel que omniscience, prescience, le supplice suprême étant le subjonctif, casse-tête pour l'élève du Secondaire: il lui faut bien du courage et un certain QI - si pas un QI certain - pour s'en tirer avec les honneurs, et s'il se découvre la vocation, qu'il sache que la concurrence est extrêmement rude: auteurs confirmés, professionnels maison, traducteurs de valeurs sûres étrangères occupent, c'est fatal, le maximum de l'espace publiable. Les portes qui s'entrouvrent pour le romancier débutant risquent de se refermer tout aussi vite avec le second manuscrit.

  Faire appel à un conseiller littéraire? A Paris principalement (pour la France) existent des officines fort discrètes spécialisées dans la "promotion littéraire". Les conseillers proposent aux auteurs une série de services allant de l'analyse critique au rewriting complet, avec recherche d'éditeur. Les tenants de ces maisons ont beau s'avouer techniciens de l'écriture opérant comme de véritables chirurgiens, l'édition n'est jamais garantie après avoir fait appel à eux. Il vaut mieux rester circonspect à l'égard de ses services. 

  Le mot de la fin? Laissons-le à l'éditeur dont le principal conseil, de tout temps, a été d'apprendre d'abord à connaître la maison d'édition visée, ses publications, sa ligne éditoriale, avant d'envoyer le Tapuscrit, également de s'informer sur le monde de l'édition, un peu Dallas et son univers impitoyable. Frustration de mon côté? Non, réalisme et pragmatisme! Enfin, signalons tout de même le nom d'une importante maison d'édition parisienne, éditant Anna Gavalda, qui répond de manière personnalisée à tous les auteurs refusés, prouvant au passage que les manuscrits sont entièrement lus: Le Dilettante. Merci à tous.

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Ce que contient l’âme sensible, son influence dans l’art.

Il y a des jours où j’aimerais aller faire un petit tour du côté de mon âme, découvrir où elle se définit, puis ce qu’elle cache parfois à ma propre conscience ; mon âme,  à la fois sensible et sans objet, et cependant vecteur de transmission de certaines connaissances, d’âme en âme pourrait-on peut-être dire. Une interdépendance entre  plusieurs éléments matériels agit à notre insu et réalise  un objet tel que nous l’observons et le nommons ; la forme que nous lui accordons procède de la sémantique, mais au fond, c’est bien cette part inconnue dans l’âme transmise depuis le début des temps  qui suggère et la forme, et le sens, et le mot.

Ce que contient l’âme sensible ne procèderait pas initialement d’une morale quelconque, même si notre conscience accumule des expériences au fil du temps- au moins pour la part que  celle-ci considère comme à retenir dans notre inconscient et qui puisse être utilisée ultérieurement, notre esprit  la découvrant au hasard de stimuli analogiques dans telle ou telle situation.

Ainsi donc nous pourrions subir malgré nous les effets positifs, comme négatifs, de l’âme ; seule la raison  parvient en tempérer les inclinations sensibles qui pourraient parasiter l’esprit. L’harmonie requerrait l’adéquation entre le subconscient – subliminal- et le réel : ou pour le moins ce que chacun considère comme tel.

Voilà probablement la raison pour laquelle, alors que nous retenons l’objet d’une création artistique,  des formes, métaphores, des couleurs, des effets vibratoires, surviennent comme si elles nous été imposées par un mécanisme que ne savons plus maîtriser dans l’instant. Parfois l’ensemble apparaît incohérent, informe,  et nous intervenons pour le réordonner.  A notre insu, cette intervention finale parachevant l’œuvre créée se trouve elle-même dominée par cette part sensible de l’âme  quasiment indestructible.  Elle préserve son essence  dans une  démarche primale  et les résultats en sont extraordinaires.

 

Pierre WATTEBLED- 18-04-2013.

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Armageddon

 Partenariat plume-pinceau  entre Claudine QUERTINMONT et Jean-Yves LE BRETON

 

Sur le clavier d’ivoire  se joue l’ordre des sphères,

Du grand oeuvre cosmique à la mesure d’un Dieu,      

Qui  module  et  apprécie  les  rythmes  aurifères,  

Surgis d’un  orgue sacré  aux sons  miséricordieux.

 

Les ponts des harmoniques relient  rives et nues,           

Jusqu’à  l’immortalité  de  l’architecte  divin,            

Dont la partition du temps trace la grande avenue,   

Conduisant aux Mystères gardés par des chérubins.

 

L’ultime  note  inconnue,  sonnera l’Armageddon,

De l’univers et du concert renvoyés aux ténèbres,

Du  préexistant jadis  sans qu’il n’y ait de pardon,

Pour  la  folie  humaine,  répandra  le  funèbre.

 

Sur le clavier d’ivoire  se joue l’ordre des sphères,

Du grand oeuvre cosmique à la mesure d’un Dieu.   

 

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

La dernière note ( 100 x 100)

La dernière note ( 100 x 100)   

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administrateur partenariats

 

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Ce matin, une surprise m'attendait...

En ouvrant la boîte aux lettres,

Parmi les papiers incertains,

Se trouvait une lettre...

Elle était épaisse, d'Allemagne elle venait.

Le facteur venait de mettre

Un cadeau, entre mes mains.

C'était un recueil, d'une amie de lettres:

"A la croisée des chemins" !

Merci à toi ô ma poète,

Qui sut me faire découvrir

Par tes beaux  textes , l'âme de l'être,

De tes écrits, pour me nourrir.

Liliane

 

 

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Soudain, un bruit le fit sursauter...

 

De son voyage inattendu dans le décor d'une nuit tombante, le ciel rougi par les vents et l'impression d'être seul au monde. Il marchait depuis des heures et ne trouvait plus la raison profonde de cet état de chose. Mais c'est bien droit dans les yeux qu'il avait averti son entourage de son départ, sa compagne qu'il avait abandonné comme dans un roman. Son besoin insensé de liberté passait par cette fuite et il restait néanmoins blessé de ce geste.

Au bout de qq instants, il se rappela les pensées qui l'avaient poussé à partir. La découverte d'autres horizons lui trottait dans la tête depuis toujours.

Faire les valises, laisser le quotidien derrière lui, partir vers ce grand besoin d'espace qu'il aimait tant. Retrouver la solitude, l’indépendance, avoir l'éternité devant lui.

Enfin la résurrection de son être débarrassé de toutes ces contraintes qui depuis si longtemps l'enferment et l'isolent de son besoin de liberté, d'amour.

A force de marcher dans cette forêt aux couleurs d'automne, septembre lui semble plus serein et plus léger.

 Le plus difficile lui paraît accompli. Il a décidé de sa vie et le bonheur est fourni avec. Le bruit de son sang dans les oreilles, sa vie prend une autre dimension, son cœur bat plus fort et il se sent désormais vivant.

Depuis ce jour où tout a basculé, où il a appris sa déconvenue, tout son être s’est tourné vers cette envie de départ,  vers cette vie, qui à force d’être rêvée, inventée est devenue réalité et est maintenant à porter de main.  Enfin, il a osé faire ce pas vers sa nouvelle destinée.

Leur abandonner son passé, se débrouiller avec ses souvenirs et errer à travers son absence. C’est ce qui veut leur laisser pour toutes ces années de doute, de tristesse et de peine.   Oui, qu’il l’oublie pour que lui se sente libéré à son tour, qu’il puisse ôter de sa peau la misère qui s’y colle, muer de cette vie qu’il a tant détesté.

Rien ne pourra le faire changer d’avis. Dés ce soir, il marche, le billet en poche, il part. De sa vie passée, il ne gardera qu’une photo, qu’une lettre.

Après avoir claqué la porte de son ancienne vie et jeté la clé, ses pas l’emportent léger vers cette destination où il a rêve sa vie.

Un bout de terre et d’eau entouré de forêts peut-être, un endroit désert où il va aménager sa destinée au cœur de la nature, où il respirera enfin une paix qu’il lui a tant manqué.

Il avait abandonné celle qui avait partagé ses rêves, ses désirs, ses exigences et qui avait au début comblé ce vide immense qui s‘installait au plus profond de son âme. Il avait cru que tout s’arrangerait avec le temps et qu’elle parviendrait à le rendre heureux. Mais inconsciemment, ses aspirations avaient déjà un autre nom à cette époque et bien que refoulées, elles apparaissaient  de temps en temps, de jour en jour lui faisant miroiter d’autres horizons, un autre avenir. Il savait que sa vie n’était pas ici mais là-bas loin, très loin d’ici.

Ce besoin de liberté si encré au cœur de son âme lui était apparu dés que son esprit avait pris conscience qu’il pouvait vivre autrement. Il se sentait enfermé, prisonnier, reclus dans la vie qu’il menait.  Ces expériences pour vivre comme tout le monde n’avaient jamais eu de réussite et ne l’avaient pas rendu heureux. Il avait bien essayé d’être comme le commun des mortels mais en vain.

Cette fois, il était libre, son sac sur le dos. Il avait brûlé ses tourments et après avoir parcouru des kilomètres à pied, il avait sauté dans un train qui l’emmenait vers sa nouvelle vie. Son voyage serait long, il le savait.

Sa destination, l’Afrique, des territoires à perdre de vues, des plaines désertiques, des chemins rocailleux, des villages perdus sous un soleil qui brûle, grille tout. Une Afrique souvent cruelle, indomptable où le moindre filet d’eau est un miracle, où les maigres récoltes sont un don de Dieu.

Un autre monde s’ouvrait à lui, il l’aimait depuis toujours et en rêvait chaque nuit.. Non ce n’était pas une femme qu’il allait rejoindre, c’est bien plus que ça, c’était un continent livré à lui-même où les hommes ne possèdent que la vie et s’en contentent. Où les miracles sont journaliers et où la mort est présente comme la vie. Oui, c’est là qu’il veut vivre, pauvre comme ces hommes, démuni comme eux mais riche d’une force de vivre dans le regard, d’une fatalité qui leur est propre.

L’Afrique n’est pas un camp de vacances pour riches en quête d’originalité. L’Afrique est dure, pleine de contradictions, d’abominations et seule la vie tient envers et contre tout. La vie est toujours là à grappiller ce qu’elle peut trouver ici et là.

Dans ses rêves les plus profonds, il n’imaginait pas que tout cela puisse être si palpable. Un lever de soleil sur une plaine à perte de vue, un camp rempli de petites huttes où déambulent des chèvres malingres. Un coucher de soleil où les enfants couverts de vieux tricots jouent dans la lumière tombante de la nuit. Des nattes à même le sol servant de lit, les petits posent leur tête sur leur maman pour s’endormir et la nuit tombe d’un coup plongeant tout cet univers dans le noir.

Au petit matin, une légère brume recouvre la plaine, brume de chaleur où s’échappe un peu d’humidité.  Au loin, les cris des animaux qui convergent vers le point d’eau. Il faudra attendre que ceux-ci  soient repus et regagnés leurs territoires pour cheminer et remplir les outres salvatrices réservées aux hommes.

Chacun prend part aux activités et commence une nouvelle journée sous un soleil de plomb. En réalité, ce sont les femmes qui s’occupent de l’intendance, du bois, de l’eau.  Les hommes les aideraient bien mais cela ne se fait pas. Un homme doit garder sa place en Afrique.

L’homme est un combattant, un chasseur et veille à son statut comme à sa dignité. Lui qui vient d’un autre monde n’est que l’étranger que l’on nomme le blanc. Peu importe, il a su se faire adopter et partage désormais sa vie avec ses nouveaux compagnons.

Le sac à dos collé à sa peau, il chemine de village en village, d’ergs et regs cherchant toujours un abri pour la nuit. Une misérable pitance le maintient en vie. La liberté a un prix et il s’en acclimate fort bien. Dormir à la belle étoile lui rappelle combien de fois il a rêvé ces instants et combien la liberté lui procure de bonheur même si c’est difficile par moment.

Plusieurs fois pendant ses randonnées, il a rencontré un jeune homme qui, comme lui, se déplace sac au dos. Cet homme encore jeune cherche aussi autre chose, l’oubli. La compagnie des hommes l’a apparemment déçu et c’est dans la solitude qu’il essaye de se reconstruire. Il reste à l’écart des qq êtres qu’il entrevoit de ci de là.

Son rêve était d’être acteur.  Son physique aurait pu l’avantager mais la chance ne fut pas au rendez-vous. Dans son pays, partir de rien est une entrave et il avait cherché néanmoins à s’en tirer. Il avait été rattrapé par la guerre et avait opté à être « utile ».

Utile dans la bouche de certain devient  vite un combat qui finit par transgresser les lois, la morale, l’honneur, la démocratie. Tout avait été beaucoup trop vite pour lui et il s’était retrouvé à faire des choses abominables. Il s’en était sorti au prix de remords qu’il essayait d’oublier et de combattre encore et encore…Repentance, résipiscence, regret.  C’était sa nourriture actuelle.

Il s’était laissé entraîner dans une cause qu’il croyait juste et qu’au fil du temps se révéla monstrueuse. Son père avait été tué par sa faute et il traînait cette mort comme une chimère bien réelle et beaucoup trop lourde pour lui. Son visage de jeune premier gardait les traces de son malheur et de sa tristesse. Un matin, il disparut et personne n’eut plus jamais de ses nouvelles.

La vie continua sans que personne ne s’inquiète de son absence. C’est cela aussi l’Afrique.

Lui aussi avec un lourd passé et cette photo en poche lui rappelai qu’il n’avait pas toujours été un baroudeur, un voyageur sans but. Si ces rêves l’avaient ainsi rattrapé, cette lettre et cette photo était pour lui tout ce qu’il restait de son passé.

Sur son lit d’hôpital, un petit garçon vit sa vie finissante et s’invente des histoires à sa mesure et où un minute, une heure est la vie, il doit la combler chaque seconde d’une existence qui s’en va. Il partage avec ses compagnons d’infortune un combat perdu d’avance. Il n’a pas eu le choix de sa destinée et n’a pas eu le temps nécessaire pour choisir sa vie. Enfermé dans cette chambre, fenêtres fermées, endroit clos et pourtant donnant sur le monde, il n’a pas d’ailleurs.

C’est son fils, sa joie, son bonheur, sa vie qui s’en va. Son chagrin, sa tristesse, sa colère avant de pouvoir accepter cette mort annoncée. Il se sent sale et veut partir, partir…Abandonner cette vie avant qu’elle ne chavire, qu’elle disparaisse.

La photo qu’il garde sur son cœur et cette petite lettre que lui a donné son fils pour qu’il ne l’oublie pas sont ses deux trésors..  Comment l’oublier alors qu’il est toute sa vie.

C’est pour lui qu’il a tout quitté, qu’il cherche un endroit autre, loin de tout pour oublier, pour l’oublier…un peu. Grappiller un peu de paix et vider son cœur de cette tristesse qui l’accable toujours des années après.  La vie ici ou là-bas est semblable par moment.

Ce matin, au lever du soleil, à qq pas de là, un petit garçon est assis. Il ne le regarde pas. Il ne bouge pas. Au bout d’un instant, il dit : - «  Je n’aurai pas dû t’écrire cette lettre, je ne pensais pas ce que je disais ».

On ne pense pas grand-chose devant ce qui va arriver. – « Tu ne m’en veux pas… »

Comment pourrait-il lui en vouloir, lui qui crie sa douleur partout où il passe, qui ne pense qu’à lui, qui est inconsolable.  Lui qui est parti le laissant là sur place, dans cette nuit.  Lui qui ne pensait qu’à ses rêves, à sa liberté pour vivre, revivre.  Depuis tout ce temps, il ne l’a pas oublié.

L’enfant s’est approché un peu de lui. – «  Viens papa, rentrons à la maison. C’est ce que je veux. Oui, je veux rentrer. Viens papa aussi sûr que toi et moi ne faisons qu’un. Rentrons ».

 

 Josette Gobert

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Avant, j'étais magnifique !

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Je n'ose plus autant me regarder dans la glace.
Les années ont passées, j'en prend une claque. 
 
Avant j'étais beau gosse, magnifique.
Je plaisais aux hommes et aux filles.
  
Je me suis regardé dans une vitrine ce matin.  
Depuis je ne mange plus, je ne suis pas bien.  
 
Je me sens fatigué, un peu mou. 
Mal de dos, douleur dans le cou. 
 
J’ai aperçu ma silhouette. 
On dirait une brouette !
 
Faut que je redevienne un vrai mec. 
Moins de bide, avoir un corps sec.
 
Plus un gramme de graisse.
Ni au ventre, ni aux fesses ! 
 
Le matin, je traîne, je soigne mes pectos. 
Fallait que je me prépare encore plus tôt. 
 
Je vais être une nouvelle fois en retard.
Fort envie de ressembler à une star !  
 
Faudrait je fasse encore des efforts. 
De longs exercices pour être plus fort.
 
Cela demande tellement de boulot. 
Que le voisin me prend pour un sot.   
 
Bien envie d’être séduisant comme avant. 
Pour les femmes au-delà de trente ans !
 
Faut que je me plaise.
Je me remets à l'aise.
Dans ma salle de bain.
Un nouveau gant de crin. 
 
Je me trouvais si bien dans le miroir. 
Que ce soit le matin ou bien le soir.
 
J'ai envie de me dire que je m’aime ! 
Je trouve que ça vaut encore la peine. 
 
Avant, ce n'était pas de la frime.  
Même qu'un jour j'ai tourné un film. 
 
Application d'une crème de jour, je m’admire ! 
Application d'une crème de nuit, cela me tire ! 
 
Je l’avoue, c'est vrai, je prends soin de ma personne. 
De mon corps, dans ma façon d'être au téléphone.
Croyez-vous que je sois un peu narcissique ?
Clown et artiste, j'adore le monde du cirque !
 
Durant mes courses de cette après-midi. 
J'aimerais rencontrer la femme de ma vie.
 
Dans un grand supermarché.
Au rayon des plats surgelés.  
 
Un magasin ou l'on trouve des célibataires. 
Magnifique rencontre comme celle d'hier ! 
 
Était-ce une Bruxelloise ou une Congolaise ? 
Une demoiselle que l'on appelle la belle Anglaise ?
Non, non, je ne vous le dirai pas.
Cette fois-ci je la garde pour moi.   
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Imana Ikurinde, que Dieu te protège.

12272893069?profile=originalMoi qui croyais voir des éléphants dès ma sortie de l'avion, illusion !

Moi qui croyais que vous marchiez encore à pieds nus, bonne leçon !

Moi qui croyais que vous n'alliez rien m'apprendre, maintenant je comprends.

Moi qui croyais tout savoir sur tout, illusoire, je me suis trompé. 

Moi qui savais que vous aviez souffert, mais pas autant, je m'incline et j'en pleure parfois encore.

S'il te plaît, raconte-moi, dessine-moi ton village, comment c'est chez toi.
Je viendrai te voir, tu m'apprendras tes coutumes, je goûterai tes plats cuisinés, si tu le veux bien.
Je t'apporterai des cadeaux, pour toi et ta maman, des livres à coloriés pour tes enfants.


Et si j'ai encore assez d'argent, je t'enverrai un container de jouets et de nouveaux bancs d'écoles.
Merci d'être ce que tu es, mon ami noir.
Merci de m'accepter comme je suis.


Imana Ikurinde, (en Kyniarwanda : Que Dieu te protège)

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LA GRENOUILLE COQUINE ET L'ANDOUILLE REVEUSE

Une grenouille s’est installée dans mon étang

Si je l’embrasse deviendra-t-elle prince charmant ?

Une grenouille me jette un regard conquérant

Installée sur la tête de l’hippopotame dormant…

 

Elle me regarde fixement et coasse tant et plus

« Je suis ici chez moi, c’est toi l’importune »

« Prince, peux-tu me dire en quoi t’ai-je déplu ?

Tu es pour moi symbole de bonheur et fortune. »

 

« Es-tu folle ? Jamais tu ne poseras les lèvres

Sur ma bouche visqueuse et déjà promise »

« Grenouille, mes journées sont si mièvres

Deviens mon prince et je serai ta marquise »

 

Devant tant d’insistance, la grenouille agacée

Fait un plongeon dans l’eau et en trois brasses

Rejoint la rive.  Et comme je m’étais penchée,

M’embrasse goulûment, mais rien ne se passe.

 

« Pouah ! Cette odeur et cette langue visqueuse !

Tout ça pour rien et encore pour bien moins ! »

« La vie n’est certes pas un conte, malheureuse.

Pour trouver ton prince, poursuis ton chemin. »

 

 

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                  PERSONA : DE L’ETAT D’AME AU GRAPHISME. L’ŒUVRE D’ELENA GORBACHEVSKI.                                                                          

 

Du 10-04 au 28-04-13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a le plaisir de vous présenter les œuvres de ELENA GORBACHEVSKI, une jeune peintre Russe dont le champ d’activités s’étend de l’Europe aux Etats-Unis, en passant par la Russie.

Cette exposition est une opportunité offerte à quiconque veut entrer en contact avec cette alchimie qui résulte de la symbiose entre abstraction et surréalisme, dans le but d’apporter une dimension cognitive supplémentaire à ce que d’aucuns nomment la réalité.  

Il n’y a pas chez Madame ELENA GORBACHEVSKI de références à la réalité directe. Bien que l’artiste ait commencé à développer son trait dans la veine, notamment de KANDINSKY, son abstraction « classique » s’est vite tournée vers une dimension plus palpable de l’intime, visible derrière les êtres et les choses.

L’œuvre de ce peintre se concrétise par la volonté d’interpréter le surréalisme à travers une grammaire personnelle qui repose sur la part primordiale de notre identité profonde, à la savoir, la Persona.

Celle-ci ne participe pas de la réalité directe (le visuel) mais bien d’un univers souterrain qui, grâce à son trait, remonte à la surface du regard par des voies inattendues confinant à l’abstrait.

Le rôle du chromatisme est ici primordial, puisque par un effet de notes bariolées, il arrive à déterminer ce qui d’une image parfaitement conventionnelle, socialement identifiée et acceptée (le miroir de notre image sociale), surgit de notre for intérieur.

Le corps n’existe qu’en tant que masque sur lequel se greffe le costume dans le rôle de l’identifiant social, jouant sur des couleurs unies qui ne choquent pas. Tandis que les régions débordantes de couleurs fauves agissent telles es zones cruellement magnétiques, desquelles fait irruption la face réelle de nous-mêmes FASHION DESIGNER (74 x 60 cm – acrylique sur toile).

 

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La partie habillée (sociale) est symbolisée par le blanc. Tandis que la partie basse (bariolée) représente la nature spirituelle du personnage : notre vraie personne.

L’univers surréaliste s’exprime, notamment dans TRANSFORMERS : SUNSET CONVERSATION (50 x 40 cm – acrylique sur toile).

 

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Les deux personnages évoluent dans une atmosphère aussi intrigante qu’inquiétante.

Elle interpelle l’imaginaire du visiteur dans ce geste qu’esquisse le personnage masculin à l’endroit de la femme : veut-il la caresser ? L’étrangler ? La toucher simplement ? C’est au regardant qu’appartient la réponse.

ELENA GORBACHEVSKI a subi plusieurs influences dans son parcours, parmi lesquelles Modigliani (et même Rouault !) ont croisé sa route. Elle a commencé, nous l’avons spécifié, par l’abstraction « classique » avec Kandinsky pour père spirituel. Ensuite, PICASSO a pris la relève et certaines de ses œuvres témoignent de son influence par certains détails (telles que DARK PASSERGER 60 x 45 cm – acrylique sur toile),

 

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où l’œil scintille au sommet du visage qui n’est humain que par la fine stylisation de son profil. Faut-il voir dans cette œuvre une occultation ou bien une explosion du visage ? De toute façon, cela revient au même, puisque le visage est, en quelque sorte, « dilué » dans la forme, de laquelle seul un profil stylisé ressort de façon saillante ainsi qu’un œil dilaté, témoignant si besoin est, de la nature humaine du sujet.

Si les personnages dans l’œuvre de cet artiste sont privés de visage, d’autres éléments le remplacent, comme dans MANGO STYLE (69 x 70 cm – acrylique sur toile),

 

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où l’atmosphère boschisante du sujet suggère une nature aux antipodes du « socialement correct ».    

ELENA GORBACHEVSKI a entrepris ses études à l’ART THEATRE COLLEGE de Moscou. Elle a une formation universitaire dans le domaine artistique en matière de théâtre et assure actuellement une carrière d' artiste peintre à plein temps. A l’instar de son père, le peintre ALEXANDRE SEMENOV, dont elle se veut la fidèle disciple, elle privilégie l’acrylique à l’huile. Inutile de nous aventurer dans une analyse comparative, d’ailleurs hasardeuse, de l’œuvre des deux artistes. Néanmoins, un dénominateur commun les unit, à savoir une recherche éperdue d’une réalité intérieure qui façonne notre glaise humaine et remplit chaque creux, chaque faille béante de notre persona.

 

François L.  Speranza.

 

 

© Copyright 2013

Une publication

Arts 
12272797098?profile=originalLettres

N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, administrateur général d'Arts et Lettres

 

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Instantanés du temps de l’enfance

Instantanés du temps de l’enfance

Je me souviens ... malgré ma mémoire infidèle :
L’herbe … après : l’univers ! …Quelqu’un, là-bas, j’appelle.
Il me plaisait ainsi, dans l’air, d’appeler loin …
Le thym embaume – et le soleil dort … dans le foin.
Et puis ? Quel rêve encore me vient du premier âge ?
Le jardin – familiers mfeuilles, visages …
Feuilles, visages, seuls. Rien que feuillage, gens !
Bout de sentier : je ris ! S’en retenir ? comment ?
Je cours, tête mêlée aux nuées, aux murmures.
Le souffle empli de ciel, l– de hautes ramures !
Puis le ruisseau, la digue où vont mes pas joyeux …
De si loin les entendre ! Un « si loin » merveilleux !
Retour à la maison par l’herbe où l’on gambade
Et l’escalier ravi d’un bruit de galopade !
La chambre débordant d’avrils, d’ardents juillets !
J’y traînais ce corps mien … Les lèvres j’appuyais
A la vitre … Partir … vers rien – la transparence
Et sans limite, à fond, sentir …cette existence.

Bolesław Leœmian

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Exercice de style

 

Un vrai pantoum

J'aime tant la littérature!

Voudrais en savoir les secrets.

À l'atelier de l'écriture,

Avec intensité l'on crée.

Voudrais en savoir les secrets.

J'apprends les règles qui s'imposent.

Avec intensité l'on crée.

Dès que l'on se sent prêt, on ose.

 

J'apprends les règles qui s'imposent.

J'en perçois toute la rigueur.

Dès que l'on se sent prêt, on ose.

On défie certes les erreurs.

 

J'en perçois toute la rigueur.

Je m'essaie aux nobles structures.

On défie certes les erreurs,

Quand on se lance à l'aventure.

 

Je m'essaie aux nobles structures

Elles m'emplissent d'allégresse.

Quand on se lance à l'aventure,

Ô les grâces qui apparaissent!

 

Elles m'emplissent d'allégresse,

Les offrandes nées du soleil.

Ô les grâces qui apparaissent,

Il est des plaisirs sans ppareils.

 

Les offrandes, nées du soleil,

Me causent une tendresse pure.

Il est des plaisirs sans pareils.

J'aime tant la littérature!

 

14 avril 2013 

 

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Instant

 

Pantoum

 

Passivement, je vis l'instant.

Je stagne dans l'indifférence.

Ce printemps n'a rien d'exaltant.

Mon jardinet semble en souffrance.

Je stagne dans l'indifférence .

Je subis un stérile ennui.

Mon jardinet semble en souffrance.

Il n'a pas plu; rien ne reluit.

Je subis un stérile ennui.

J'entends ma pensée qui ronronne.

Il n'a pas plu; rien ne reluit.

Dans la rue, ne passe personne.

J'entends ma pensée qui ronronne;

De méditer, n'ai pas le goût.

Dans la rue, ne passe personne.

Ce jour ne charme pas du tout.

 

De méditer, n'ai pas le goût;

Ne ressens besoins ni envies.

Ce jour ne charme pas du tout.

Sans soleil, pas d'ombres jolies.

 

Ne ressens besoins ni envies.

Je manque certes d'allégresse.

Sans soleil, pas d'ombres jolies.

Aucun rayon ne me caresse.

Je manque certes d'allégresse;

Ce n'est pas là qu'est l'important.

Aucun rayon ne me caresse.

Passivement, je vis l'instant.

15 avril 2013,

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administrateur partenariats

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"Le crépuscule et l'enfant "

Fabienne Vereecken

 

 

Poème et photo F.Vereecken offerts dans le cadre de "Crépuscule"

Blog de partenariat entre les membres d'Arts et lettres.

Mise en page L.Magotte

 

 

Crépuscule", l'âme au coeur.

Interprétations peinture-poésie entre les artistes d'Arts et lettres.

 

 

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

 

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TUTOYER DIEU

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Tutoyer Dieu qu'il soit

En djellabah ou en tunique

Qu'il soit multiple ou bien unique

En pauvre ou en habits de soie

 

Tutoyer Dieu mon autre

Oser dire et penser cela

Comme frappé par un éclat

De ceux qui firent les apôtres

 

Laisser là toute gloire

Factice et ces "Vous" respectueux

Se croire enfin l'égal des dieux

A l'image de Lui se croire

Laisser là toute guerre

Sainte au diable et aux conards

Qui prétendent en faire un art

Ou l'accès aux vierges pubères

 

 

Tutoyer Dieu Laisser

Tant les Jihad que les croisades

S'entr'étriper  pour la façade

Par tant de morts à entasser

 

 

Tutoyer Dieu Passer

Des "Gott mitt uns!" aux mots "Je t'aime"

"Allah Akhbar?" Mais non! le thème

N'est pas tuer mais s'embrasser

 

 

Tutoyer Dieu

 

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Ça, m’emporte.

 

D’où provient cet effroi qui ronge les enfants,

Illusions  fertiles  ou  alors  d’un  ailleurs,

D’une autre galaxie  au  décor effrayant,    

Où  vit  un  giboyeur ?        

 

Le poison de la peur, surgie de l’inconscient,

Se cache et  patiente  au  détour d’un  rêve,          

Où un clown enchanté au regard insouciant,          

Affamé les enlève.   

 

Lépreux  des  cloaques  il  poursuit l’enfance,

Aux  portes  fragiles  commodes  à  franchir,

Pour s’emparer d’un jeune sans autodéfense,

Facile  à  infléchir.                            

 

Le  loup-garou  viendra si  tu  n’es  pas  sage,

Disent les grands-parents aux petits ennuyeux,     

Le clown aux longues dents sourit de l’adage,

Tapit dans l’ombre des lieux.  

 

Fermez  bien  les  verrous  de  l’imagination, 

Ne suivez pas les clowns, ni les momies garous,       

Fêtes, galas ou rues  laissez-les dans la fiction,    

Et bouchez en le trou.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

La porte.

La porte.   

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ALEXANDRE SEMENOV : LE SYMBOLE REVISITE

                          ALEXANDRE SEMENOV : LE SYMBOLE REVISITE

 

Du 10-04 au 28-04-13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles) vous invite à découvrir les œuvres d’une famille de peintres Russes. ALEXANDRE SEMENOV (le père), ELENA GORBACHEVA (la fille) et IRINA SEMENOVA (la mère), composent une famille d’artistes au talent assuré.

Il y a dans l’œuvre de Monsieur ALEXANDRE SEMENOV un côté « brut » pour ne pas dire « brutal », lequel est à l’origine d’un trait, situé à l’intersection entre l’expressionnisme et le symbolisme.

Sa dimension expressionniste s’exprime par des couleurs sombres, parfois lugubres, pour mieux mettre en exergue la dramaturgie de l’action narrative.

Son symbolisme est un prétexte pour introduire sa propre vision de la réalité. Car l’artiste a horreur de perdre son temps avec les symboles, étant donné qu’il les trouve stériles, sans charge émotionnelle aucune.

La réalité constitue, elle-même, le creuset dans lequel se logent tous les symboles possibles.

Les images conçues par le peintre coulent de source. Plusieurs d’entre elles donnent à voir un personnage bâillonné à la parole occultée (ROMANTIC SWINGS – 40 x 50 cm).

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Un second leitmotiv parcourt également sa peinture, à savoir la rose.

Si la parole occultée affirme la liberté bâillonnée, la rose, qu’elle soit au repos, plantée dans l’herbe (TOY - 40 x 50 cm), 

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placée dans un vase (STILL LIFE TOY - 40 x 50 cm)

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ou bien alors perçant  l’intérieur d’un verre (FLOWER TOY - 40 x 50 cm)

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exprime (et non « symbolise » de façon conventionnelle) la force tranquille de l’Homme.


FLOWER TOY
offre la vision d’une fleur dont la tige défie les lois de la nature en transperçant le verre dans lequel elle est contenue. Contre toute attente, celle-ci « symbolise »  la volonté de l’Homme à transpercer le mur des obstacles et des apparences.

Placée à portée de ce visage monstrueux hurlant, elle s’inscrit à l’intérieur d’une parabole intemporelle, amorçant la volonté d’aborder la forme la plus primitive du visible.

Des éléments chrétiens sont également présents dans l’œuvre exposée de l’artiste.

Trois tableaux de dimensions diverses forment une sorte de triptyque illustrant à la fois l’attente du Christ au jardin de Gethsémani. Sa mise à mort (son assassinat) et sa résurrection non encore accomplie (son corps étant encore prisonnier de son linceul).

Chromatisme et sujet forment un tout dans l’évolution de la narrative. Une constante unit GREAT SATURDAY – 60 x 70 cm)

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et GREAT THURSDAY – 100 x 70 cm)

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dans l’atmosphère sombre et lourde servant de prélude au drame à venir. Par contre, GREAT FRIDAY – 75 x 60 cm)

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oppose le contraste entre un pan de lumière dorée annonçant la Résurrection avec le corps du Christ encore sanglant et lacéré avant le retour à la vie.

ALEXANDRE SEMENOV est un peintre nourri des principales influences esthétiques du 20ème siècle. PICASSO est incontestablement l’une d’elle : le visage de la femme bâillonnée vu simultanément de face et de profil (ROMANTIC SWINGS). Cela n’est pas étonnant, étant donné que l’artiste préfère les sujets complexes, recelant des vérités imbriquées l’une dans l’autre, dans le but de faire ressortir l’humain de ses arcanes, au fur et à mesure que le regard voit se dessiner chaque détail se dévoilant sur la toile.

Nous avons cité plus haut la présence de ce visage hideux, lequel répond à la rose contenue dans le verre (FLOWER TOY). Ce même visage, ou plus exactement, la déformation de celui-ci témoigne d’une autre influence subie par l’artiste, à savoir celle de FRANCIS BACON.          

Avec LOOKING MAN IX – 40 x 50 cm),

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c’est encore plus explicite, tant dans la forme (déformée) que dans la couleur. Forme et chromatisme s’associent pour atteindre un langage personnel.

Il est toujours fascinant de constater de quelle façon, à toutes les époques, un ou quelques styles s’impriment sur le substrat culturel de telle société.

Cette déformation du visage témoigne d’une influence graphique sur la façon de représenter le cauchemar de l’oppression sociale sur l’individu. Elle participe d’une esthétique expressionniste personnelle héritière (même à son insu) des terreurs sociales inspirées notamment par la littérature d’un Kafka.

La peinture d’ALEXANDRE SEMENOV est une peinture intimiste malgré les sujets qu’elle aborde. C’est aussi une vision personnelle basée sur une redéfinition du symbole véhiculée par le symbolisme. En se servant de « symboles » appartenant au Nouveau Testament biblique, l’artiste les réinterprète en les projetant dans une vision contemporaine de la résistance, en soulignant la constante universelle et intemporelle de tout ce qui façonne l’Etre humain.

Cet ex-illustrateur de livres, formé à la Moscow Printing University Art Department, a définitivement abandonné la peinture à l’huile pour se tourner avec bonheur vers l’acrylique. Une technique parfaitement appropriée pour servir de matière à ses vastes horizons.

François L. Speranza. 

© Copyright 2013

Une publication

Arts 
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Note de Robert Paul

Une importante monographie sur Alexander Semenov est parue en mars 2012 (256 pages):

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N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, administrateur général d'Arts et Lettres

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Entendu sur Music 3  

 

Autoportrait André Lambotte, obstinément,

 

(commissaire de l’exposition Ostinato à Namur)

 

 

Faire image par la musique, voilà qui a mobilisé nombre de compositeurs : Debussy dans ses Images et Estampes, Messiaen à travers les équivalences entre timbres et couleurs, Janacek par la démarche coulée d’une renarde aux aguets. Le terrain est toujours aussi fertile et un mot tel que « spectre » s’applique aussi bien au sonore qu’au visuel. Mais dans l’autre sens, les artistes requis par le « voir », font-ils acte musical dans leurs œuvres ? C’est la profonde conviction d’André Lambotte (Namur, 1943) qui, dans la foulée de ses propres œuvres qui portent la marque de la basse continue, a imaginé une exposition visant à établir cette interaction entre dessins et musiques sous l’intitulé « Ostinato ».

 

Conviction qu’il existe un lien fondamental qui dépasse le cloisonnement où l’on maintient, d’un côté, la musique comme art du temps et, de l’autre, les arts visuels liés au sens de l’espace. Cette séparation est moins étanche qu’il n’y paraît, en particulier pour des artistes qui recourent souvent à la répétition - ligne, trait, point, couleur - parfois proche de l’écriture, comme les mélogrammes de Jacques Calonne, imaginés dans la lignée des logogrammes de Christian Dotremont. Par la voie du rythme, la connexion est étroite entre les personnalités de Steve Reich, John Cage et György Ligeti et les dix-sept artistes des cinquante dernières années rassemblés à la Maison de la Culture de Namur par André Lambotte, lui-même proche du compositeur Jean-Yves Bosseur. Cet autoportrait sera souligné par les musiques dont André Lambotte est un inconditionnel à la fois éclectique et raffiné : que ce soit du côté du jazz pour les musiques improvisées, par le biais de la sanza africaine et du doudouk arménien pour les musiques traditionnelles, quelques contemporains de premier ordre comme Giacinto Scelsi, et Jean-Sébastien Bach, qui savent ce dont il retourne – ritourne devrait-on dire, dans l’ostinato.

 

signé Philippe Dewolf

 

Ostinato : dessin, musique, interactions,

Maison de la Culture de Namur, jusqu’au 28 avril 2013.

André Lambotte est membre de l’Académie Royale des Sciences, des Lettres, et des Beaux-Arts de Belgique

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Le crépuscule du devoir

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Le crépuscule du devoir est un essai de Gilles Lipovetsky paru en 1992.

La crise des idéaux, le goût des plaisirs, l' individualisme triomphant auraient-ils tué tout sens moral dans nos sociétés "postmodernes"? A cette interrogation, née d'une réflexion sur ce qu'il a baptisé "L'ère du vide", Gilles Lipovetsky apporte une réponse originale: ce n'est pas l' éthique en général qui décline aujourd'hui, mais seulement la morale traditionnelle en tant qu'elle est fondée sur l'idée du Devoir.

En dépit de son titre, "Le crépuscule du devoir" n'annonce pas la fin de la morale. Il salue plutôt l'aurore d'une nouvelle culture éthique, fondée sur le principe des droits de l' individu. Aux impératifs "catégoriques", notre époque substitue une morale "à la carte", sans obligation ni sanction, et néanmoins réaliste, efficace, intelligente: "L' éthique indolore des nouveaux temps démocratiques."

"Du Bien au bien-être".

La révolution "néo-individualiste" qui secoue les démocraties depuis quelques décennies (voir "L' ère du vide") n'est pas sans conséquences sur l'attitude morale de nos contemporains. Mais, contrairement à certaines idées reçues, nous n'assistons pas au déclin de l' éthique -pas plus qu'à son "retour", d'ailleurs! D'après Lipovetsky, notre époque inaugurerait plutôt un nouveau rapport aux valeurs, poursuivant ainsi le lent "processus de sécularisation" par lequel la morale s'est peu à peu détachée de la sphère religieuse.

Depuis le XVIIIe siècle en effet, l'objet suprême du respect moral n'est plus Dieu, mais la personne humaine, ou mieux: l' Humanité. Pourtant, même laïcisée, la morale moderne a longtemps conservé un ressort proprement religieux: l'idée de l' absolue sacralité du Devoir (comme l'illustre bien la philosophie de Kant). La morale sans Dieu, en prônant le désintéressement et l'esprit de sacrifice, se posait avant tout en "religion du devoir".

C'est précisément ce moralisme austère, fondé sur l'exigence du renoncement à soi, que l'évolution libertaire des démocraties fit voler en éclats au tournant des années 1950-1960. La "révolution sexuelle", la contestation socio-politique, mais aussi et surtout le triomphe des loisirs et de la consommation ont déculpabilisé le plaisir, et du même coup érigé le bonheur individuel en valeur absolue. L' hédonisme a remplacé l' héroïsme moral: "A l'obligation s'est substituée la séduction, le bien-être est devenu Dieu et la publicité son prophète."

L' éthique moins le devoir: "l'impératif narcissique".

La mystique du Devoir a donc été supplanté par la dynamique des "droits subjectifs" (droits naturellement attachés à l' individu), c'est-à-dire par une interprétation résolument "égocentrique" et "narcissique" -"post-moderniste" -des Droits de l'homme. Tels sont désormais les seuls principes légitimes: droit au bonheur; droit au plein accomplissement de soi; droit de chacun à disposer de lui-même, et notamment de son corps. Toutefois, il serait "faux d'assimiler le crépuscule du devoir au cynisme et au vide des valeurs". L'âge de "l'après-devoir" n'est ni moraliste ni moral, simplement "postmoraliste". Nous voici à l'ère de l' individualisme éthiquement "correct", où les slogans permissifs de Mai 1968 ("Jouir sans entraves", "Interdit d'interdire") paraissent curieusement démodés. Pour Lipovetsky, l'émancipation morale ne suscite pas l' anarchie du désir, mais plutôt l'autonomie raisonnée des sujets, l'auto-régulation pragmatique des comportements: la culture "postmoraliste" fonctionnerait comme un "désordre organisateur".

Première confirmation: la liberté sexuelle qui règne à notre époque sans contrainte ni tabou recompose spontanément un "nouvel ordre amoureux". Aux passions libertines, trop déstabilisantes, le plus grand nombre préfère aujourd'hui l'équilibre libidinal et la sécurité affective (fût-ce hors mariage), pour des raisons qui tiennent plus à la "fragilité narcissique contemporaine" qu'au conformisme bourgeois ou à la peur du sida.

Des normes "indolores" et "personnalisées".

Certes, la "morale individuelle", celle des "devoirs envers soi-même", est devenue obsolète. Le suicide est excusé, l' euthanasie volontaire peu à peu légitimée, au nom du droit de ne pas souffrir et de choisir sa propre mort. De même, on cherche à comprendre le calvaire personnel des alcooliques ou toxicomanes: "Le psychologisme a remplacé le moralisme."

Mais la fin de la morale personnelle n'est pas pour autant synonyme de laisser-faire. Dans le mesure, précisément, où l' individu-roi se veut propriétaire de lui-même, il nourrit en général un profond souci de soi. Narcisse est naturellement tendu vers la gestion optimale de sa vie et de son corps. D'où une quête perpétuelle, stimulée par la mode, l'information ou la réglementation, de la santé, de l'équilibre, de la forme. C'est la vogue spectaculaire d'un "néo-hygiénisme" (diététique, cosmétique, etc.) débarrassé de toute connotation puritaine. C'est l'engouement massif pour le sport, affranchi de toute finalité disciplinaire ou idéologique. Finie l'allégeance aux idéaux collectifs, place au culte du corps performant: la "musculation morale de l'homme" (Coubertin) s'est changée en "egobuilding"!

Que reste-t-il, parallèlement, de la "morale interindividuelle", sans les traditionnels devoirs envers autrui? En fait, l'altruisme n'a pas disparu; il est simplement devenu "indolore". "L' individualisme contemporain n'est pas antinomique avec le souci de bienfaisance, il l'est avec l'idéal du don de sa personne(...)." Rock "humanitaire", marketing caritatif, télé-générosité illustrent bien cette nouvelle éthique -"minimale et intermittente"- de la solidarité de masse: peu exigente, mais plus efficace, plus mobilisatrice, adaptée en tout cas à notre époque où "même la morale doit être une fête"! Quant à l'essor du bénévolat, il reflète les plus souvent des options narcissiques: désir d'épanouissement, recherche de la convivialité, quête d'identité dans la vie associative.

L'ère du compromis.

Tolérance, non-violence, démocratie, telles sont les valeurs cardinales des temps postmoralistes. On est loin du nihilisme absolu. Mais tout aussi loin de l' "Ordre moral" cher à Pétain, même si Travail, Famille, voire Patrie, connaissent un regain de vigueur en tant que référentiels. La famille, repensée à la mode narcissique (droit à la réussite domestique, droit à l'enfant, droit des enfants), n'est plus respectée en soi, mais seulement comme un moyen d'accomplissement personel. Quand à l'idée nationale, elle sert surtout aux anxiétés postmodernes: "euroscepticisme" ou replis xénophobes. Rien à voir avec le dévouement patriotique. Du reste, le sens civique s'est largement reconverti en "citoyenneté verte", en conscience écologique. Au nom du droit à la qualité de la vie, "expression même de l' individualisme postmoderne", on protège son environnement, de la Terre ("patrie" biologique au terroir.

Le travail, enfin, n'échappe pas au recyclage post-moraliste. Là aussi, les "normes sacrificielles", le sens du devoir et de la discipline sont battus en brèche. A l'heure des "projets d' entreprise", des "cercles de qualité", du "management participatif", on substitue les principes d' initiative et de responsabilité au principe d' obéissance. Dans l' entreprise "intelligente", "post-taylorienne", le travail se définit de plus en plus comme un moyen de s'affirmer et de s'accomplir, comme "une aventure personnelle".

"L' éthique rebondit" donc aujourd'hui dans tous les domaines. Et ce, pour des raisons tout à fait intéressées, foncièrement "utilitaristes", qu'il ne faudrait cependant pas mépriser. L' idéalisme moral de certains néo-kantiens, comme Alain Etchegoyen, demeure aussi abstrait qu'inopérant. En ces temps postmoralistes, il faut savoir allier morale et profit, responsabilité et intérêt bien compris (comme dans l' "éthique des affaires" ou le "marketing des valeurs"). Il faut "réhabiliter l'intelligence en éthique"! Quitte à multiplier codes déontologiques et instances spéciales (les "comités d'éthique") pour prévenir les excès individualistes ou brider les nouveaux pouvoirs médiatiques, économiques et techno-scientifiques. Quitte aussi à transiger, et à plier toute règle aux mille et une exceptions d'un "humanisme appliqué".

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