A présent, pour conclure, il faut reconnaître que, chez les grands et vrais éditeurs, la plupart étant parisiens comme nous l'a gentiment souligné Monsieur R. Paul, le taux de refus des auteurs débutants varie entre 99 et 99.9%, le comité de lecture se constituant généralement de lettrés: auteurs maison, critiques littéraires, étudiants en maîtrise ou en doctorat de Lettres, enseignants et érudits. Doit-on s'étonner? La langue de Molière est ardue, complexe, elle obéit à des règles strictes, rigoureuses; parfois l'écrivain-même retourne dans son Larousse ou son Robert pour vérifier un mot tel que omniscience, prescience, le supplice suprême étant le subjonctif, casse-tête pour l'élève du Secondaire: il lui faut bien du courage et un certain QI - si pas un QI certain - pour s'en tirer avec les honneurs, et s'il se découvre la vocation, qu'il sache que la concurrence est extrêmement rude: auteurs confirmés, professionnels maison, traducteurs de valeurs sûres étrangères occupent, c'est fatal, le maximum de l'espace publiable. Les portes qui s'entrouvrent pour le romancier débutant risquent de se refermer tout aussi vite avec le second manuscrit.
Faire appel à un conseiller littéraire? A Paris principalement (pour la France) existent des officines fort discrètes spécialisées dans la "promotion littéraire". Les conseillers proposent aux auteurs une série de services allant de l'analyse critique au rewriting complet, avec recherche d'éditeur. Les tenants de ces maisons ont beau s'avouer techniciens de l'écriture opérant comme de véritables chirurgiens, l'édition n'est jamais garantie après avoir fait appel à eux. Il vaut mieux rester circonspect à l'égard de ses services.
Le mot de la fin? Laissons-le à l'éditeur dont le principal conseil, de tout temps, a été d'apprendre d'abord à connaître la maison d'édition visée, ses publications, sa ligne éditoriale, avant d'envoyer le Tapuscrit, également de s'informer sur le monde de l'édition, un peu Dallas et son univers impitoyable. Frustration de mon côté? Non, réalisme et pragmatisme! Enfin, signalons tout de même le nom d'une importante maison d'édition parisienne, éditant Anna Gavalda, qui répond de manière personnalisée à tous les auteurs refusés, prouvant au passage que les manuscrits sont entièrement lus: Le Dilettante. Merci à tous.
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