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Bonjour tristesse

« Bonjour tristesse »

 

 

Tu fais le titre d’un livre.

Il n’y a pas de quoi t’en glorifier.

Tu te nourris de nos peines,

Tu te réjouis de nos drames,

Tu as soif de nos pleurs.

 

Tu n’auras pas les miens ! 

 

Je ne trouve pas le sommeil,

Me sens oppressée.

 Je me redresse,

Feins de t’ignorer,

En parlant fort,

En riant haut.

 

Je sens que tu me guettes.

Tu attends que je faiblisse

Pour t’emparer de mes larmes.

 Je te connais,

Tu fais partie de moi.

Je te ressens.

 

Surtout ne pas pleurer.

Vite, une histoire amusante,

Un film délirant.

 Je vais téléphoner à mon ami.

 

Non ! Il est minuit.

Je ne peux le réveiller.

Je vais fermer les yeux un instant.

Pourvu que mes paupières résistent.

 

Hélas, tous ces mots,

Ces gestes, ces stupidités,

De ceux qui viennent à s’imposer,

A travers la radio, la télé,

Ne cessent de me hanter.

 

 Mon cœur à nouveau s’emballe.

Ma gorge se serre,

Ma tête me fait mal.

Je m’effondre.

                                                                                               

Le peu de force que j’avais encore,

S’écroule comme un château de paille.

Ces gens ne méritent pas mes larmes.

Cela me met en rogne.

 

Il me reste une échappatoire :

Mon monde fait de rêves.

Je m’y précipite.

Me voilà seule,

Dans ce paradis que je me suis construit.

Je m’y ressource,

Revis mes doux instants.

 

Mais ma colère refait surface.

Je m’en veux de ne pas être plus forte.

Je m’en veux de ne pas ignorer

Ces gens qui ne me sont rien.

 

Ces stupides gens que je ne verrai plus demain.

 

Mes larmes s’estompent,

Une jolie pensée me vient :

Après tout, je ne leur ressemble pas

Alors, pourquoi me mettre dans un tel état ?

 

« Va-t’en tristesse !

Ce n’est pas aujourd’hui que je vais te rassasier. »

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C'est la fête, joyeuse et mélancolique (youtube "Alas my love, Emilie du Châtelet) le 10 Septembre car Emilie du Châtelet est morte au château de Lunéville un 10 Septembre quelques jours après avoir mis au monde une petite fille.

On honore chaque Emilie, notamment chaque petite fille qui porte ce nom et qui est à Lunéville le 10 Septembre.

Dès maintenant, on prépare des fanions représentant Madame la Marquise du Châtelet.
On peut aussi copier sur des supports variés mais à brandir dans le cortège (donc bien visibles) des citations prises dans le "Discours sur le Bonheur".
On vérifie ses recettes: le 10 Septembre, nous mangeons des gâteaux faits maison --ils doivent être ronds car on fête aussi Lunéville dont le symbole est Sélénée, la lune.

Que les citoyens de Tirlemont viennent car Lunéville est jumelée avec Tirlemont.

Pour se préparer à chanter à tue-tête, il y a ce lien:
http://lorraine.france3.fr/info/luneville---hommage-a-emilie-du-chatelet-75398606.html
 

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Au fil de la mémoire

Doux ami

J’avais écrit un jour, il y a bien longtemps:

casser mon obsession comme on casse une noix.

J’y étais parvenue, depuis je suis sereine.

Je laisse cependant ma pensée revenir,

en toute liberté, sur des moments passés,

souvent des plus lointains, à peine estompés.

Tu nous revois, je sais, tout aussi bien que moi,

nous tenant par la main, dans un flot sinueux,

nous mêlant aux ébats de jeunes de notre âge.

Ils scandaient leur bonheur, sous un soleil ardent,

car ce huit mai marquait notre libération.

Tu dis que je pleurais? Ne m'en souvenais pas.

8/5/90

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               ETATS  D’AME…AME  D’ETATS : EMOTIONS CHROMATIQUES

 

Du 17 - 10 au 04 – 11- 12, se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), une exposition intitulée ELEMENTS DE VIE, laquelle nous offre une vision chromatique sur les états d’être d’un artiste fort intéressant.

Il y a dans la démarche créatrice de Monsieur MARCUS BOISDENGHIENla trace d’un passage par l’Académie suivie par le besoin irrépressible de la dépasser pour trouver son propre langage.

Lorsqu’on l’interroge sur sa formation, l’artiste indique qu’il a fréquenté les Académies d’Ixelles et de Boitsfort, tout en précisant qu’il ne croit pas dans les écoles. L’Académie lui a été utile dans la mesure où elle lui a permis de se familiariser avec certaines techniques et de se lier d’amitié avec d’autres artistes. 

Les œuvres exposées sont le reflet de ce que MARCUS BOISDENGHIEN qualifie de « périodes ». Ces œuvres répondent à une phase de la vie de l’artiste que nous ne connaissons pas, mais que nous pouvons facilement deviner, qu’il nomme BLACK AND WHITE, recouvrant une période de sa vie dominée par le sceau de la maladie. Liée à un contexte négatif, cette période trouve ici l’écho qui se dessine dans la phase résiliente, intitulée ELEMENTS DE VIE.

L’Art assume ici les traits d’une assise lui permettant de se reconstruire. Bien des œuvres exposées conservent encore la trace d’une souffrance passée, matérialisée par un fond sombre, voire noir.

Mais que l’on ne s’y trompe pas. Loin d’être une « thérapie » au sens clinique du terme, les œuvres de MARCUS BOISDENGHIEN  interpellent l’Art dans ce qui lui permet d’assurer un équilibre, tant dans sa personne que dans sa technique. Car l’Art, dérivant de l’ « Ars » latine, n’est en définitive, qu’une reprise intellectuelle de la « Technè » grècque, alliant discours – pathos - et technique.

A titre d’exemple, LUNE D’OR(74 x 93 cm), l’une des œuvres-clé de l’artiste,

 

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porte en son sein les stigmates de la phase sombre correspondant à la période où l’artiste se battait encore contre la maladie, tout en mettant en exergue la couleur jaune vif,  au centre de la composition, signe d’une renaissance physique et spirituelle annoncée.

Mais que dire alors de SWEDISH FLAG(60 x 60 cm),

 

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cette œuvre où la couleur jaune, parabole du soleil et du bonheur, irradie littéralement la surface de la toile ? Ce titre trouve son origine dans la conception du drapeau suédois, dominé principalement par le jaune, mais aussi par le fait que l’artiste se partage principalement entre Bruxelles et Stockholm. 

L’œuvre présentée à l’ESPACE ART GALLERY est, d’un point de vue graphique, régie par un équilibre entre les formes, les matières et les couleurs dans le but d’atteindre une harmonie. Cette réflexion sur l’harmonie n’est pas sans rappeler les recherches des proportions architecturales apportées à la construction d’un édifice.

Pour y parvenir, MARCUS BOISDENGHIEN exécute des croquis en traçant des lignes sur la toile. Mais là où le procédé diffère de celui de l’architecte, c’est lorsqu’il s’abandonne, en quelque sorte, à l’évolution engendrée par le parcours des couleurs sur la toile. Couleurs vagabondes qui le conduisent au terme d’un chemin, « par accident », selon ses propres termes.

La Suède, comme nous l’avons spécifié plus haut, a beaucoup inspiré l’artiste. ARCHIPELAGO(80 x 40 cm)

 

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est une composition singulière servant, si l’on peut dire, d’indicatif à l’ensemble de son œuvre. Il y a dans celle-ci un rapport de filiation entre la forme et le chromatisme qui n’est pas sans évoquer le jeu vivant de la mosaïque. ARCHIPELAGO est une abstraction symbolisant le chapelet d’iles à proximité de la ville de Stockholm, à laquelle l’artiste est très attaché. Ce chapelet d’iles prend ici la consistance abstraite d’une mosaïque, en ce sens où chaque « tesselle » qui la constitue se marie avec l’autre, créant une composition à la fois fragmentée et géométrique sur fond blanc. Cette œuvre est primordiale à l’équilibre ainsi qu’à l’harmonie constitutive à l’ensemble de son opus.

« Apprendre son métier, c’est avant tout apprendre le métier des autres ». Cette phrase prononcée en 1889 par le compositeur Jules Massenet à ses élèves parmi lesquels figurait Charles Koechlin (c’est par lui que nous la connaissons) illustre, même si l’artiste n’est désormais plus un débutant, le besoin de se référer à un artiste autre que soi pour se situer soi-même par rapport à son œuvre. 

MARCUS BOISDENGHIEN prend comme référant SERGE POLIAKOFF(1900 -1969) pour situer esthétiquement les œuvres exposées. Il est vrai qu’il y a manifestement un rapport spirituel avec le peintre suisse, néanmoins, par ricochet à ce dernier, la personnalité de l’artiste s’affirme trop pour investiguer trop longuement de ce côté-là. L’univers de Poliakoff se retrouve assurément dans la composition des formes mais en ce qui concerne le chromatisme, l’univers multicolore du peintre suisse est définitivement absent et pour cause…puisque la nécessité qui l’a dicté n’était en rien la même !

Le sable, la pâte à modeler, l’acrylique, le pinceau et la spatule constituent le matériau dont se sert MARCUS BOISDENGHIENpour appeler le visiteur à s’arrêter sur chaque toile. Pour que ce dernier s’intéresse aux contrastes perçus  par une vision à l’origine lointaine laquelle, en se rapprochant le plus de l’œuvre exposée, se laisse apprivoiser par celle-ci jusqu’ à l’assouvissement du regard. Ajoutons que ce peintre exprime son âme par des couleurs tendres.    

Les projets de l’artiste sont à la fois simples et considérables : peindre !

C’est tout ce qu’on lui souhaite en attendant, non sans impatience, de nouvelles créations qui nous en diront plus sur ses futurs états d’âme.

 

François L. Speranza.

 

Une publication

Arts 
12272797098?profile=originalLettres 

N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

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Une soirée agréable parmi les oeuvres d'art...

Un très bon contact avec le public lors de mes lectures et pour les dédicaces...

J'ai pu, comme à l'habitude parler de mes amis du Cinéma du narbonnais, présents dorénavant l'été dans des projections de plein air à GRUISSAN, ainsi que de la Présidence du Jury du Festival de PREMIAN (34) qui honore Serge-Elie MASSON, découvert à GRUISSAN il y a quelques années.

Parlant des artistes qui ont contribué aux couvertures de mes recueils : Georges MARTINEZ, Joan-Jaume BORRUT, j'ai rendu un hommage particulier à la qualité des aquarelles de Claudie CAPDEVILLE, souvent présente dans cette ville et cette galerie.

Ensuite un repas entre artistes : mon plaisir...

Michel SIDOBRE

Site littéraire:

http://sidobremichel.onlc.fr

Site Figurant & Acteur:

http://michelsidobre.onlc.fr

 

Le lien avec les premières photos:

https://plus.google.com/u/0/photos/107916409204183968432/albums/5801636551984574689

 

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Avec Joan Jaume BORRUT et le poète/chanteur occitan " La Sauze ":

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Mes recueils sont disponibles sur le site de la FNAC:

http://www4.fnac.com/Michel-Sidobre/ia792123

 

 

 

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APPEL A CANDIDATURES : Festival International d'Art des"Hauts du Val de Saône" - Printemps & Eté 2013

 

Dernière mise à jour de ce billet : 20 octobre 2012.

 

Bonjour,

Connaissez-vous le Festival International d'Art des "Hauts du Val de Saône" ou plus simplement le FIA de Bougey en Haute-Saône ?

 

Ce festival rassemble pour le week-end de la Pentecôte une vingtaine d'artistes de nationalités différentes : peintres, sculpteurs, dessinateurs, photographes, céramistes, vanniers, musiciens, etc.

 

Étayée par de nombreuses animations tout au long du week-end (démonstrations, concert, repas avec artistes, conférences, etc.), cette manifestation attire un public chaque année plus nombreux.

 

Bien situé, au carrefour de plusieurs agglomérations : Vesoul, Langres, Besançon, Belfort, Dijon, Nancy et à proximité de la Suisse, de l'Allemagne et de la Belgique, le château de Bougey est un cadre idéal et atypique pour l'exposition d’œuvres d'art dans un cadre rustique apprécié des artistes.

 

Un vaste parc arboré de plus de 5 hectares permet l'exposition de grandes œuvres d'extérieur, favorise les déambulations du public et accueille les concerts en plein air.

 

Si cela vous intéresse, c'est avec grand plaisir que nous traiterons votre candidature, pour cela veuillez nous faire parvenir au plus tôt votre adresse mail ainsi que le lien vers votre site web, la sélection des candidatures se fera le samedi 10 novembre. Conditions d'inscription sur demande.

 

Depuis l'année dernière, les artistes qui le souhaitent peuvent prolonger l'exposition de leurs œuvres sur un, deux ou trois mois.

 

Les frais de participation sont très réduits (75 euros) pour une durée d'exposition éventuellement conséquente.

 

 

Bien cordialement,

Le comité d'organisation

Site web : www.festival-international-art.com

Email : fiahvds@gmail.com ou jgdsm@yahoo.com12272833654?profile=original12272833296?profile=original12272834284?profile=original

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L'Albatros de Nanterre la Folie

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L’Albatros

 

Elle ne voyait que lui, au monde, son amouroux.

Pourtant, comme un tigre, il était fou jaloux.

Lorsque ses yeux de colombe au loin rêvaient,

Il s’imaginait bizarrement qu’un autre  elle badait.

Oh ! Que de scènes inutiles et de larmes versées ….

De lourds chagrins et de beaux jours gâchés.

A quoi pouvait servir la folle passion partagée

Sans profonde confiance en soi et en l’aimée ?

 

Il avait l’air d’un fakir, d’un mystique, d’un prince hindou

Et pourtant « ni Dieu ni Maître », le Religieux lui était tabou.

Pour le séduire, au front les belles de Nanterre

Se faisaient un point rouge ... qu’il ne remarquait guère.

Avec ses ailes d’Albatros, il ne touchait pas terre.

Son regard intérieur lointain était celui d’un visionnaire.

Ses grands yeux de braise noirs exhalaient le mystère.

Mais de lui et de ses émotions, jamais il ne pouvait parlait :

Son bel oriental tout entier était  muré dans son secret.

Pourtant bien des déclarations drôles et des scènes cocasses

Il lui jouait, le soir, lui, le philosophe de Demain si peu loquace.

Alors Thibar la Romaine avec tous ses personnages croustillants revivaient

Surgissant , hauts en couleur de son enfance libre et enchantée,

Dans ses montagnes où fils de Cheik après son cheval, il courait.

Il n’était pas sa Destinée …

Et par un malentendu, la vie les a séparés.

Elle aurait voulu crier …

Mais s’est faite violence pour ne pas le rappeler.

Souvent, songeant à son idéal si grand et élevé,

Elle craignait qu’il ne survive à l’âpre réalité.

Son Utopie, son rêve pour une fraternelle humanité,

Dans son livre «Trois Lunes », dont elle fut captivée,

heureux Amadeus Walker, il l’a fort bien campée

Et par quelle inspiration, du "Manas" sacré, il a parlé !?

Que sa Vision devienne un jour, même lointain, Vérité !

 

 

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BAYADERE

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Sous la tonnelle ombragée

Elle rêve aux doux rayons de soleil

Bayadère en élégance

un instant de sérénité

AA  huile sur carton 40X70

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administrateur théâtres

Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen

12272832700?profile=originalPierre-Laurent Aimard direction, piano - Tamara Stefanovich piano - Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen

Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour 2 pianos et orchestre, KV 365
György Ligeti, Concerto pour piano et orchestre
Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano et orchestre n° 2, op. 19

Pierre-Laurent Aimard, au piano et à la baguette avec Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen. La partition de Ligeti est la plus complexe qu’il ait écrite, cherchant constamment à éviter tonalité et atonalité radicale. Alors que le Deuxième Concerto de Beethoven est au contraire d’une grande limpidité et demeure encore influencée par Mozart. Mozart, dont nous entendrons le Concerto pour deux pianos pour lequel le Français retrouvera sa complice Tamara Stefanovich.

Un nom qui rime avec Guy Béart : Pierre-Laurent Aimard, et le même sourire généreux. Ce soir il a l’intention de nous faire découvrir de la musique contemporaine, celle de  György Ligeti. Cela commence par un changement scénique. Le pianiste est assis dos au public, face aux musiciens de Brême. Musica ricercata: Cantabile, molto legato de Ligeti se joue à la main gauche, avec  une évocation de l’indicatif lancinant de Radio Londres à la TSF d’alors, et à la main droite, avec  des presqu’arpèges simples et clairs et vibrants. Soudain le pianiste est debout, changé en chef d’orchestre. Cordes et vents en poupe, c’est le Concerto pour piano n°2, opus 19 de  Beethoven qui s’échappe et emplit la salle par  surprise et par jeu. Phrasés joyeux, trilles effusions de gammes courantes. Plaisir évident de la vélocité et dialogue humoristique avec une deuxième violon particulièrement fougueuse.  Pierre-Laurent Aimard dirige avec passion, reprend un instant le clavier en solo pour y faire errer sa rêverie fantaisiste et ses exercices musicaux taquins. Quelques accords orchestraux et voilà l’Allegro con brio de Beethoven achevé et  enchaîné à Ligeti. Pause : le temps que l’on se remette du choc des deux compositeurs. L’Adagio de Beethoven reprend les commandes, en livrant de sombres accents, des hautbois d’une élégance parfaite tandis que des échos du thème principal résonnent, solitaires, au piano. Les derniers accords respectueux des cordes soulignent  la mélodie avec ferveur, presque sur la pointe de l’archet. Quant au Rondo sautillant autour des puissants pizzicati des violoncelles, il virevolte sans hésitation avec des accents bien marqués, avant une ultime reprise délicate, tous les musiciens dansant,  comme sur des œufs!

Maintenant à force de grands déménagements, on reconstruit la scène : apport de batteries étincelantes et  dégagement athlétique  des podiums. On rapporte le couvercle du piano qui reprend son orientation  traditionnelle mais  plus à droite de la scène, à l’avant-plan des contrebasses et des cuivres.  Ajoutons 5 gongs en bois dignes des temples tibétains, gamelan, un triangle impressionnant et une invasion de percussions de tout poil qui occupent toute la gauche de la scène.   C’est alors que Pierre-Laurent Aimard se transforme en Jean-François Zygel pour nous expliquer mouvement par mouvement la facture du Concerto pour piano et orchestre  de Ligeti.  Il explique instrument par instrument la polyrythmie très complexe de l’œuvre, montre comment les petites séquences – sortes d’objets très simples  – s’articulent et s’agglomèrent les unes aux autres pour fournir une musique riche, contrastée et pourtant fluide. Les rythmes et les modes mineurs et majeurs se confrontent. Des couches de lignes musicales hyper actives s’enlacent, sans se toucher.  A l’entendre dans son intégralité ensuite (22 minutes), on se croira au centre d’une tour de Babel bruissante, chaotique et (divinement) organisée. Enlevez le sifflet à coulisse et la blonde  Tamara Stefanovich au clavier et cette architecture contemporaine s’effondre! Un pendant musical à l’œuvre de Joan Miro?

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 Hélas certains mélomanes ont disparu pour la deuxième partie du concert et n’ont pas pu écouter la très fine interprétation du Concerto pour deux pianos n°10 de Mozart. Deux pianos sans couvercle, décentrés sur la droite  se chevauchent tout sourires, grâce au  duo de pianistes très éloquent qui fait face à l’orchestre. Ils débordent à la fois de rigueur et d’humour, surtout en ce qui concerne l’incandescente  pianiste, Tamara Stefanovich. Elle est vive et décidée, oscille avec la mélodie, penche son visage de côté  vers son partenaire pour l’entraîner et  lui communiquer une émotion contagieuse. La deuxième violon dynamique s’amuse toujours autant, les cuivres explosent. Les contrebasses qui surplombent l’orchestre jouent aux rois mages et tout se terminera par des bravos sonnants du public et le partage des gerbéras rouges par les pianistes couronnés à chaque musicien. L’ardente deuxième violon en premier.  

http://www.kammerphilharmonie.com/en/The_Musicians.html

http://www.pierrelaurentaimard.com/schedule/Past

http://www.brusselslife.be/fr/article/pierre-laurent-aimard-bozar

http://www.bozar.be/activity.php?id=12059&selectiondate=2012-10-17

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« les filles de mardochée »

Je possède un livre émouvant qui a pour titre « les filles de mardochée» et pour sous-titre

« histoire d'une émancipation» Il s'agit d'une émancipation familiale.

Cet ouvrage a été écrit, avec dévotion, par Annie Goldmann, petite fille de Mardochée Smadja, juif tunisien dont la langue maternelle était l'arabe.

 Jeune homme, il s'inscrivit au cours de l'école de l'alliance israélite et réussit à maîtriser la langue française, en peu de temps, grâce à son intelligence et à sa volonté.

C'était un humaniste. Il édita pendant sept ans, un journal, grand format «La Justice» dont il était l'unique rédacteur.

Sa fille aînée, Juliette, fut la seule femme au Congrès des avocats de France en 1922.

Annie Goldmann a illustré abondamment, par des photos, l'histoire qu'elle raconte.

Je souhaite que ce livre, qui ne figure pas dans la liste des ses écrits, soit disponible car il est remarquable.

L'exemplaire que j'ai m'a été offert, avec une dédicace, par le fils aîné de Juliette, qui vénérait  ce grand-père décédé avant sa naissance.

19 octobre 2012

 

N.B:

les filles de mardochée

a été édité en 1970. Collection femme, par Denoël/Gonthier

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De passage à Paris ? Musées, expositions ne manquent pas. Oui, la foule... Envie de voir des pièces exceptionnelles dans un cadre somptueux, une ambiance feutrée ? alors précipitez-vous au 25, quai Anatole-France, un splendide hôtel particulier vous attend.

Situé entre l'Assemblée nationale et le musée d'Orsay, ce quai fut commencé en 1708 par le prévôt des marchands Boucher d'Orsay, et terminé sous Napoléon 1er.

Cette exposition est axée sur la production de Johann Christian Neuber, orfèvre minéralogiste qui travailla à Dresde dans la deuxième moitié du 18e siècle. Elle est organisée par Nicolas et Alexis Kugel en collaboration avec la Grünes Gewölbe de Dresde (la fameuse Voûte Verte) et la Frick Collection de New York, à Paris jusqu'au 10 novembre 2012 (ouvert tous les jours, sauf dimanche, de 10h30 à 19h00, entrée gratuite).

12272835452?profile=originalExposition Neuber, orfèvre minéralogiste à la cour de Saxe : vue d'ensemble (au premier plan le surtout de Repnine).

Des pièces rares et prestigieuses qui constituent un témoignage unique de la longue tradition du savoir-faire de la haute joaillerie saxonne. Elles appartiennent aux créations les plus abouties du classicisme allemand. Qui verrez-vous : des tabatières et autres galanteries (bonbonnières, pommeaux de cannes, étuis...). C'est tout ? Non, mais patientons.

Neuber travailla moins les pierres précieuses que les pierres fines et autres pierres dures de sa Saxe. Et pourtant par leur choix, leur savant assemblage et la virtuosité de ce maître elles rivalisaient avec les meilleures productions de Paris, capitale du luxe et de la mode, comme en atteste un petit livret manuscrit sur la "Spécification d'une TABATTIERE composée d'un CABINET des PIERRES dans la qu'elle on trouve LXXVII pièces des tres belles Pierres precieuses qui se trouvent au l'ELECTORAT de SAXE faite par Jean Chretien Neuber à Dresde" et qui comporte notamment de l'"Agate de Chemnitz, Bois pétrifié... Ametiste... Caillou de Moriztbourg, Agate de Leisnig...Jaspe... Calcedoine..." Finalement des pierres humbles pour des objets de prestige. oui, mais enchâssées avec minutie et virtuosité, selon la technique de la marqueterie de pierres dures, sur un fond d'or. Chaque boite constituant un véritable cabinet miniature de minéraux combinant luxe, goût et science.

12272835496?profile=originalNeuber utilisait essentiellement des pierres fines de sa Saxe.

Elles se trouvent plus particulièrement aux environs de Freiberg, berceau de la minéralogie avec la première Ecole des Mines dirigée par Abraham Gottlob Werner (1750-1817). Photo L.M.

12272823890?profile=originalAgate de Saxe (Sankt-Egidien ; photo L.M.)

Deux meubles plus imposants attirent d'entrée tous les regards : la "table de Breteuil", pierres semi-précieuses montées sur un fond en porcelaine de Saxe, offerte par l'Electeur de Saxe au baron de Breteuil.

12272836096?profile=originalTable de Breteuil (photo Thomas Hennocque)

12272836456?profile=originalTable de Breteuil (détail) en pierres semi-précieuses de Saxe, plaque de porcelaine de Meissen, bronze doré de trois couleurs, fausses perles, sur âme de bois. Médaillons de porcelaine peints en grisaille par Johann Eleazar Zeissig, dit Schenau (1780). Collection du marquis de Breteuil. Château de Breteuil (Yvelines).

Et un surtout en porcelaine de Meissen de Reptine sur un socle en bronze doré et pierres dures de Saxe dû à Neuber.

Vous n'êtes pas rassasiés ? Et bien cet éblouissant palais vous offre sur trois niveaux bien d'autres découvertes !

Au rez-de-chaussée ne manquez pas entre autres l'étonnant tableau "L'alchimiste" de Joseph Heintz le jeune (1600-1678) et n'oubliez pas que la porcelaine dure, une invention chinoise dont le secret était jalousement gardé, fut réinventée par un alchimiste, Johann F. Böttger en résidence forcée à l'Albrechtburg de Meissen en mars 1709.

Puis vous montez d'étonnements en éblouissements : cabinets d'ébène incrustés de jaspe et d'agate, deux grands cabinets recouverts d'écaille livrant en leur centre un surprenant autel-chambre d'optique, un hanap en ivoire d'une rare maestria, une navette en lapis-lazuli, un gobelet tourné en corne de rhinocéros du XVIIe siècle, des plaques de paesine, albâtre, agate ou lapis peintes, des toiles (une émouvante Artémise, un Saint-Michel terrassant de monstrueux dragons...), des panneaux de stuc recouvert de quartz et coquillages à la manière des grotesques, un Arcimboldo en trois dimensions !, des tableaux de mosaïque de pierres dures (dont un Saint Antoine dans une grotte, une lumière, un rendu, une perspective...) dont certains en micro-mosaïque d'une telle finesse qu'il faut une loupe pour en déceler l'admirable assemblage ! Etc...

Notons que si généralement on confond marqueterie et mosaïque de pierres dures, il existe une subtile nuance entre marqueterie (où l'on utilise des fette, des tranches de pierres dures découpées à la scie selon la forme souhaitée, selon un patron, pour la réalisation du commesso, que les Latins appelaient opus sectile) et la mosaïque (où l'on utilise des tesselles, petits fragments réguliers que l'on assemble à partir d'un carton comme modèle).

Vous l'aurez compris on se trouve là dans un cabinet de curiosités comme il s'en trouve peu, et là face à la Seine !

En plus d'aimables hôtes et hôtesses peuvent vous renseigner.

La galerie J. Kugel  et Floriane Bardy-Ouanaïm ont eu l'obligeance  de me communiquer des photos officielles de l'exposition. Je les en remercie chaleureusement.

Michel Lansardière

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Voilà sans doute pourquoi je ne voulais pas d’une fille…

Quitte à avoir des enfants, autant que ce soit une équipe de rugbymen !

La petite fille qui était lovée en moi n’avait pas su grandir.

Je l’ignorais à l’époque…

Mon prince était venu et m’avait enlevée sur son blanc destrier…

J’étais enfin heureuse… J’étais sa princesse… Je l’ai été jusqu’à la fin.

Mais, même les plus jolis contes de fée ont leurs sorcières…

Les miennes étaient à l’intérieur de moi : on appelle cela maintenant le déni de grossesse…

Nous étions heureux ensemble, ne voulions pas d’enfant…

Folcoche, enfant du viol, m’avait fait la morale pendant des années. Il était inconcevable pour elle, que sa marionnette puisse se reproduire.

La vie, selon elle, était bien plus jolie sans marmot puant et braillard.

Je ne l’imaginais pas autrement et mon prince non plus puisqu’il ne savait pas partager son amour unique et indivisible.

Alors, quand le test a viré au bleu, le ciel nous est tombé sur la tête !!!

La seule et unique fois où j’ai vu mon Amour pleurer jusqu’au décès de son papa… Et pas de bonheur, hélas…

Alors, je me suis décomposée et j’ai prié pour que CA n’arrive jamais…

J’en suis devenue malade… « Pierres aux reins » a dit le doc qui ne savait pas.

J’ai voulu me jeter sous le train mais manque de courage…

Nous habitions près du passage à niveau, ça aurait été tout simple…

Mais un enfant venait d’être tué à cet endroit et le spectacle n’était pas ce qui me semblait le meilleur pour ceux qui devraient rester…

Alors, j’ai décidé de ne plus exister : j’ai fermé les yeux, déconnecté mes oreilles et me suis réfugiée dans un brouillard bienfaisant.

Je me suis réveillée à l’hôpital… Une bonne étoile à mon chevet.

Elle était religieuse et sage-femme.

Elle m’a fait entendre le cœur de la petite chose que je portais déjà depuis six mois en moi…

Avec mes larmes, je devenais enfin enceinte… J’ai en réalité porté vraiment mon bébé pendant deux mois et demi… Juste le temps de lui confectionner un trousseau, d’accepter de montrer mon ventre devenu subitement énorme et d’oser quelques mémorables envies…

Quand au futur papa, une fois le test de grossesse digéré, il s’en était fait une raison mais il était surtout tracassé par mes idées noires...

Il avait même chargé sa mère et sa sœur de ne jamais me laisser seule… Je dois reconnaître qu’elles ont été aux petits soins pour moi. Surtout quand j’ai failli perdre le bébé… Maintenant que je m’attachais à lui, c’était lui qui ne voulait plus de moi.

Personne ne comprenait plus rien : nous avions pourtant tout pour être heureux !

Bien des années plus tard, une malheureuse confidence a fait que j’ai failli le perdre une seconde fois…

D’autant plus qu’il me reproche la dureté de son éducation.

Malheureusement, les bébés ne sont jamais livrés avec le mode d’emploi…

Nous n’avons pas été les parents qu’il souhaitait.

Nous avons seulement fait de notre mieux avec l’amour que nous n’avions pas reçu.

Pourtant, nous l’avons aimé dès son premier cri…

 

 

 

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Aquarelle - canoë autour du lac Brome

Je ne pouvais quitter les Cantons de l’Est sans vous emmener en canoë sur le
lac Brome, le marécage qui en filtre les eaux et la rivière qui l’alimente.


C’est un nouveau rendez-vous pictural avec l’automne du Québec, dans lequel je continue de partager avec vous cette forme d’aquarelle rapide, simple, ludique
avant tout, qui nous donne le plus de plaisir sur le terrain, cette fois au milieu d'une nature paisible et grandiose
, un vrai bonheur, une valeur
ajoutée à la vie.

Aussi, c'est en pensant d'abord à celles et ceux d'entrevous qui ne peuvent vivre
de tels moments (quelle qu'en soit la raison), que je m'applique à rendre mes montages les plus fidèles possibles aux instants que je vis ici.

À présent c’est de la façon la moins complexe que nous abordons l’eau et ses reflets : assez facile avec les eaux calmes, puisque ce n’est que l’image à
l’envers du paysage qu’il suffit de traduire en respectant bien les valeurs (en plus sombre ou en plus clair des objets).

Enfin, c’est presque cela car il faut aussi penser à certains glacis, mais c’est toujours assez vite fait, surtout quand on applique le « principe des
trois couleurs » (un procédé personnel dont je vous reparlerai peut-être un jour, …à ne pas confondre avec l’emploi des trois primaires dont l’usage est également intéressant mais
moins en connivence avec certains sujets, par exemple celui-ci, à cause de son harmonie chromatique globale).

Au moment où vous lisez ces lignes j’ai pris la route vers Québec, cap plus au nord en remontant le Saint-Laurent, à très bientôt pour la suite…
Voyage Canada 2012 - Rivière du las Brome pour blog

Le souvenir d’une rivière calme qui alimente un lac : une autre façon de pratiquer une aquarelle de voyage rapide et ludique entre technique sèche et humide avec seulement trois couleurs.

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VENUS

Il est temps que tu lèves le voile

Sur cette Ishtar aux mille facettes

Aux Aphrodisiaques regards

Que tu retiens derrière ton voile !

 

Ton corps le crie et t’en supplie,

Ton cœur à ses désirs se plie

Si ce n’est ta pudeur grise.

Mais la pudeur est-elle de mise

En amours folles ? Quoi que tu dises,

Vénus tu es ! Quoi que tu fasses,

Entre les rouges colères de Mars

Et les feux ardents de Vulcain,

Tu restes reine du Féminin

Destin et déesse de l’Amour.

 

Seul Jupiter saura te plaire

Et te dompter, petite rebelle !

De ses présents, ses douces grâces

Derrière lesquelles se cache sa fougue,

Il saura te soumettre enfin

Car en toi tu le veux en maître

Même si tu feins tes airs hautains,

Lionne et reine des félins.

 

Khadija, Agadir, dimanche 14 octobre 2012, 21H.

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LES SOUVENIRS QU'ON OCCULTE...

Les souvenirs qu'on occulte...

Ont peut-être une saveur

Nichée dans leur amertume

il se trouve quelque douceur!

Derrière la vague l'écume...

 

Les souvenirs qu'on occulte...

Ont-ils forgé le destin

Et dans le coeur cette envie

De n'en jamais voir la fin?

Au fond d'eux se trouve la vie...

 

Les souvenirs qu"on occulte...

Ont-ils donc tant de puissance

Tabernacle de notre histoire

Ce parfum de réminiscence!

qui ce soir embaume l'espoir!...

J.G.

 

 

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Un avantage du sort

 

 

Je me croyais débarrassée

D'un rhume odieux, agressif.

Il semblait devenu passif,

Mais, me revoilà harassée.

Intense, le soleil pénètre,

Là où je me tiens affaiblie.

Chaque plante en est embellie.

Ô le vitrail, à la fenêtre!

Dans une bulle lumineuse,

Immobilisés six oiseaux,

Forment un onirique tableau

Leur splendeur est ensorceleuse.

Vais-je garder la faculté

De relever mes paupières?

Je ne fais jamais de prières,

Je me fie à ma volonté.

Pour sortir de mon inertie,

J'écris, sans faire aucun effort,

Certes un avantage du sort,

Qu'en ce mauvais jour, j'apprécie.

18 octobre 2012

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La valse des regrets

 

Il neige des regrets tout autour de la ville

La nuit s’est emparée des frimas de l’hiver

Continus et discrets, les regrets vont graciles

Jouer dans le halo d’un sombre réverbère

 

Minuit vient à sonner au cœur de la cité

Tombez, tombez regrets, moquez vous de l’aède

Il goûte les remords, quelle perversité

Et ce décor nival est pour lui un remède

 

Les arbres sont chargés des dépits de son âme

Autant de bras dressés, autant de reposoirs

Autant de fleurs du mal, mystérieuses flammes

Qui figés dans le noir marquent son désespoir

 

Il neige des regrets qui gèlent souvenirs

Amour qu’on n’a pas pris, amourette incomprise

Ces valses de chagrin aux éclats de désir

Illuminent la nuit d’amertumes exquises

 

Il neige des regrets................................

 

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Louis Savary: Un poème nous sépare

Louis Savary vient de publier son dernier opus aux éditions "Les presses littéraires".

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Un dernier ouvrage de ce poète aphoriste wallon dont je suis le parcours avec grande admiration depuis de nombreuses années. 

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Depuis 1960, cet auteur, actif comme poète, cinéaste, comédien, chansonnier, nous a séduit avec constance par son esprit frondeur et sa poétique impeccable.

Je tiens à lui rendre hommage pour cette prodigieuse production en en évoquant quelques jalons dont j'ai déjà souligné la qualité dans un cd-rom que j'ai consacré à son oeuvre il y a quelques années déjà ("Louis Savary, aphoriste wallon" - extrait du Testament des poètes de Robert Paul).

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J'évoquerai tout d'abord ses quelques ouvrages consacrés au théâtre:

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C’est un vaste univers

maîtrisable d’autant

qu’on peut s’y observer

sans se sentir dedans.

 
C’est une voie royale

où convergent les hommes

qu’ils soient bêtes de scène

ou bien bêtes de somme.

 
C’est un billet fripé

au fond d’un portefeuille

relique d’un acteur

dont on porte le deuil.

 

C’est un but ambitieux

qu’on n'atteint pas toujours

tant pour y parvenir

sont modestes les jours.

 

 

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Le théologien et homme de théâtre Paul Tellier présente le livre :
Difficile de dire d’un poète.

Pour moi, poète et prophète sont de même famille.

Des femmes et des hommes : ils vivent dans le même monde que nous, sont soumis aux mêmes impératifs, aux mêmes grandeurs et aux mêmes turpitudes, et leur destin est le nôtre.
Mais depuis quelques millénaires, nous savons, qu’ils ne sont pas tout à fait les mêmes.

Une simple marmite, quotidiennement manipulée, est, dans sa fonction première, un outil, rien qu’un outil. Elle n’éveille en nous que satisfactions olfactive, visuelle parfois, et celle toute proche, du ventre repu. Pour le poète-prophète, la même marmite devient subitement révélatrice d’un autre monde, d’un homme autre, d’un projet, d’un avenir, d’une menace, d’une promesse…

Il y a donc ce regard, cette perception particulière et mystérieuse, que nous n’avons pas. Et puis, il y a cette faculté, aussi mystérieuse et magique du poète-prophète : celle de ne pouvoir traduire en mots sa perception du monde, et de nous la livrer, et de nous enivrer.

Louis Savary nous a donné une illustration flamboyante du poète-prophète dans ses volumes précédents. La terre, l’eau, l’air, la flamme, tous ces éléments qui nous sont familiers, tellement familiers qu’on ne les perçoit même plus, l’auteur leur a rendu une vie nouvelle, une fraîcheur, une pétulance qui nous éloignent de toute banalité.

Et puis voilà que Louis Savary entame un périple nouveau, tout autour du théâtre.
La marmite, nous connaissons.

L’air, la flamme, la terre, l’eau, nous connaissons.
Je vous le dit tout net : ici, dans ses nouvelles œuvres, si vous ne connaissez pas –au moins un peu- le théâtre, vous serez égarés.

Vous serez un peu comme des sédentaires regardant passer une carriole de nomades.

A moins que ce diable d’homme, poète-prophète Louis Savary, ne vous invite à monter pour le voyage. Rien n’est impossible.

Pour moi, c'est délices.

La vie m’a permis d’être un homme de théâtre pendant quarante ans.

C’est la vie. C’était (c’est encore quelquefois) l’une de mes passions. Celui qui a goûté du théâtre comprendra.

Dans les volumes de Louis Savary « sur » le théâtre, je rencontre trois hommes :

l’homme-de-théâtre-nomade, celui pour lequel l’expression artistique théâtrale a été –et est toujours- un chemin royal d’approche de l’homme.

l’homme de la terre –me permettrait-il de dire l’homme du terroir ? –qui se lève avant l’aube pour voir le soleil surgir, et qui regarde avec respect ses salades autant que son figuier.

et puis, là quelque part, fidèle, tenace, l’homme poète-prophète, celui qui, par cette acuité du regard et de la plume, nous entraîne de la scène à la terre, de l’homme à l’homme, celui d’hier d’aujourd’hui de toujours, de l’excès salvateur à la sagesse sereine.

Ah oui, délices !

Délices, parce que Louis Savary n’écrit pas un ou des livres « sur » le théâtre, où je serais obligé d’aller de a à z pour comprendre.

Il me permet. Il m’invite au nomadisme. Je me sens libre.

Je vais là où je veux. Je m’arrête quand je veux.

Et là, au détour d’une page, je découvre une flamme, virulente ou tendre, piquante ou caressante, nouvelle presque toujours, qui m’en apprend encore sur ce « vieux » théâtre qui fut mien tant d’années.

Délices !

 

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Louis Savary frappe les trois coups et nous convie à assister à des saynètes théâtrales en dix actes délicieux truffés de vers malicieux :

Serait-ce une ingénue

au strabisme ambigu

qui nous incite au vice

en lorgnant la vertu ?

Les répliques fusent au travers des " personnages pathétiques ", des " tragiques emplois ", des " figures sublimes "

Serait-ce une Andromaque

en butte à son destin

de reine rabaissée

au rang d'une catin ?

L'auteur nous promène avec ses cent haïkus de théâtre de loges en coulisses, de balcons à la scène, côté cour et côté jardin. Nous sommes acteurs, public, metteurs en scène. Nous endossons avec bonheur les costumes proposés :

Serait-ce d'homme à homme

une intense rencontre

à se jouer à deux

d'étranges zones d'ombre ?

Serait-ce un feu follet

jailli de nulle part

qui nous livre ô magie

mille mondes épars ?

 

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Non ce n'est pas croyez

une foi sans raison

en un verbe éternel

avide d'oraisons.

 

Non ce n'est pas de grâce

un acte illégitime

abaissant son public

au rang de victime.

 

Non ce n'est pas un jeu

dont se perd la pratique

Ni un sérieux travail

de bouffon pathétique.

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Et si c'était à vous ici de nous livrer vos propositions ici?!

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administrateur théâtres

Alaska au théâtre Varia

12272839856?profile=originalIl est malaisé d’exposer les thèmes du spectacle Alaska orchestré par Patrick Masset. S’agit-il du 49e état des états Unis d’Amérique  incorporé définitivement en 1959 ? Certes non… Ni non plus de  la fonte des glaces du Pôle et de la détresse des ours polaires, quoique…? Ou  est-ce une allusion à la baleine biblique de Jonas, quoique… ?  Ou à la mort, toujours blanche, façon Permeke ? …  Là on approche, sans brûler d’ailleurs,  car c’est du grand  genre expressionniste!  Voici sans doute une  peinture complexe d’états d’âmes, une superposition de réalités rendues au travers de plusieurs biais artistiques qui se chevauchent.

 

A chacun d’y projeter ses propres obsessions, chimères ou  phantasmes. Les modes d’expression confluent : du chant, à la danse, à l’acrobatie dans un cube gigantesque qui joue au rouleau compresseur, aux marionettes grandeur nature,  à la chorégraphie de costumes surréalistes et à la pop music. Ainsi l'auteur esquisse et exorcise sans doute  des bribes de souvenirs - sanglants - pour la plupart, des bribes de paradis perdu  et des lambeaux d’angoisses. Cela ne se raconte pas, ce sont des installations vivantes qui s’évanouissent les unes dans les autres. A la recherche des cadavres perdus dans les placards… ou d’une ritournelle de grand père qui émerge de la glaciation comme dans le film Rainman,  où Dustin Hoffman interprète Raymond Babbitt.

Un travail artistique intéressant - la salle était comble - ce qui indique l’intérêt du public pour des expressions avant-gardistes originales de l’émotion primale. Ce que l’on peut retenir en tous cas, c’est une résultante totalement  polysémique, à la façon de la poésie, le tout sans paroles compréhensibles ou presque. Du cirque poétique qui table sur  le visuel, le musical et le mouvant. Emouvant si on se laisse prendre, hermétique si on reste de ce côté–ci du miroir.

Et la baleine de se tenir les côtes: de blanche, elle  est passée au jaune fluo et au strass et  paillettes, allez savoir pourquoi!

On n' a pas compris non  plus, pourquoi ce spectacle s'est joué à rideau fermé: une sorte de moustiquaire qui filtre la vue sur le spectacle... et gêne la vision. Et ce n'était pourtant pas un filet de pêche! 

Intervenants:

Véronique Dumont (jeu, chant), Sébastien Jacobs (jeu, chant, mouvement), Sandra Nazé
(jeu, chant lyrique et répétitrice), Laura Trefiletti (voltige), Julien
Pierrot, Valentin Pythoud (portés acrobatiques)
, écriture et mise en scène: Patrick Masset

 

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Corps et âme

Madame De Sévigné écrivit un jour, à sa fille, pour lui dire en détails, ce que c'est qu'un printemps.

Elle avait une âme enjouée. Or, son âme et elle ne faisaient qu'un, c'est bien certain.

On cite le nombre d'âmes, qui habitent un village et chacun sait ce que cela veut dire.

Victor Hugo a pompeusement déclaré: mon âme de cristal que le dieu que j'adore mit au centre de tout comme un écho sonore. Il est bien évident qu'il pensait à sa personne corps et âme.

Pour ma part, j'emploie souvent le mot âme pour parler de moi- même.

Je me sens habitée d'une énergie spirituelle qui me permet de savoir qui je suis.

Si cette énergie n'était pas de nature spirituelle, je ne serais privée ni d'intelligence ni de mémoire mais de l'intérêt que je porte à me comprendre.

Cette possibilité mystérieuse est une des fonction du cerveau, sublime instrument.

J'ai une apparence physique, à laquelle je peux apporter mes soins, c'est celle de mon corps qui abrite mes organes, dont ceux essentiels à ma vie. J'ai aussi un comportement qui donne une apparence de ma personnalité et qui pourrait induire en erreur ceux qui me fréquentent occasionnellement.

La spiritualité est une attitude que l'on accueille pour être plus sensible à la beauté qui engendre la joie.

Quand je fais une pause, je reçois des pensées, que m'offre ma mémoire, mais également des sensations nouvelles qui viennent s'y greffer. J'écoute, alors, mon être qui s'exprime et je me sens vivante.

16 octobre 2012

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