Doux ami
J’avais écrit un jour, il y a bien longtemps:
casser mon obsession comme on casse une noix.
J’y étais parvenue, depuis je suis sereine.
Je laisse cependant ma pensée revenir,
en toute liberté, sur des moments passés,
souvent des plus lointains, à peine estompés.
Tu nous revois, je sais, tout aussi bien que moi,
nous tenant par la main, dans un flot sinueux,
nous mêlant aux ébats de jeunes de notre âge.
Ils scandaient leur bonheur, sous un soleil ardent,
car ce huit mai marquait notre libération.
Tu dis que je pleurais? Ne m'en souvenais pas.
8/5/90
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