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Voilà sans doute pourquoi je ne voulais pas d’une fille…

Quitte à avoir des enfants, autant que ce soit une équipe de rugbymen !

La petite fille qui était lovée en moi n’avait pas su grandir.

Je l’ignorais à l’époque…

Mon prince était venu et m’avait enlevée sur son blanc destrier…

J’étais enfin heureuse… J’étais sa princesse… Je l’ai été jusqu’à la fin.

Mais, même les plus jolis contes de fée ont leurs sorcières…

Les miennes étaient à l’intérieur de moi : on appelle cela maintenant le déni de grossesse…

Nous étions heureux ensemble, ne voulions pas d’enfant…

Folcoche, enfant du viol, m’avait fait la morale pendant des années. Il était inconcevable pour elle, que sa marionnette puisse se reproduire.

La vie, selon elle, était bien plus jolie sans marmot puant et braillard.

Je ne l’imaginais pas autrement et mon prince non plus puisqu’il ne savait pas partager son amour unique et indivisible.

Alors, quand le test a viré au bleu, le ciel nous est tombé sur la tête !!!

La seule et unique fois où j’ai vu mon Amour pleurer jusqu’au décès de son papa… Et pas de bonheur, hélas…

Alors, je me suis décomposée et j’ai prié pour que CA n’arrive jamais…

J’en suis devenue malade… « Pierres aux reins » a dit le doc qui ne savait pas.

J’ai voulu me jeter sous le train mais manque de courage…

Nous habitions près du passage à niveau, ça aurait été tout simple…

Mais un enfant venait d’être tué à cet endroit et le spectacle n’était pas ce qui me semblait le meilleur pour ceux qui devraient rester…

Alors, j’ai décidé de ne plus exister : j’ai fermé les yeux, déconnecté mes oreilles et me suis réfugiée dans un brouillard bienfaisant.

Je me suis réveillée à l’hôpital… Une bonne étoile à mon chevet.

Elle était religieuse et sage-femme.

Elle m’a fait entendre le cœur de la petite chose que je portais déjà depuis six mois en moi…

Avec mes larmes, je devenais enfin enceinte… J’ai en réalité porté vraiment mon bébé pendant deux mois et demi… Juste le temps de lui confectionner un trousseau, d’accepter de montrer mon ventre devenu subitement énorme et d’oser quelques mémorables envies…

Quand au futur papa, une fois le test de grossesse digéré, il s’en était fait une raison mais il était surtout tracassé par mes idées noires...

Il avait même chargé sa mère et sa sœur de ne jamais me laisser seule… Je dois reconnaître qu’elles ont été aux petits soins pour moi. Surtout quand j’ai failli perdre le bébé… Maintenant que je m’attachais à lui, c’était lui qui ne voulait plus de moi.

Personne ne comprenait plus rien : nous avions pourtant tout pour être heureux !

Bien des années plus tard, une malheureuse confidence a fait que j’ai failli le perdre une seconde fois…

D’autant plus qu’il me reproche la dureté de son éducation.

Malheureusement, les bébés ne sont jamais livrés avec le mode d’emploi…

Nous n’avons pas été les parents qu’il souhaitait.

Nous avons seulement fait de notre mieux avec l’amour que nous n’avions pas reçu.

Pourtant, nous l’avons aimé dès son premier cri…

 

 

 

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Commentaires

  • Merci Josiane,

    En effet, à reprocher mais ça ne va pas plus loin... Je les respecte. Ce n'est plus le cas pour nos enfants. Ils jugent, ne se remettent jamais en question et vous reprochent des choses qu'on ne peut de toute manière réparer.

    Un gros bisou.

  • La "bonne mère" est un mythe.

    Soit on donne la priorité absolue aux enfants (on leur consacre notre vie, on "se sacrifie") et c'est bien vu par la société. Par contre, les enfants, plus tard, nous reprocheront d'avoir été une mère possessive, sinon, abusive et de vouloir tout contrôler.

    Soit on fait ce que l'on peut, avec les moyens et les éléments dont on dispose et on essaie de survivre sans devenir zinzin et les enfants, ensuite, nous reprochent de ne pas en avoir fait assez, de ne pas les avoir fait passer en premier.

    Amer ( à mère) constat. Mais, si on y réfléchit bien, nous aussi avons des choses à reprocher à nos parents. Non ?

    Merci pour ce texte, qui donne à penser plus loin. Amitiés.

  • Rôle que mon fils me refuse... Je n'ai jamais été et ne serai jamais à la hauteur de ce qu'il souhaitait que je sois.

    Je n'ai pas eu l'impression qu'il ait été malheureux choyés par ses quatre grands-parents, ses deux arrière grands-parents et nous qui avons fait ce que nous pouvions. C'est en étant adulte que les reproches sont arrivés.

    Merci de ton commentaire Claudine. Bonne soirée à toi aussi. Amicalement,

  • Bonsoir Yvette.  C'est dommage en effet, mais les enfants ne sont pas livrés avec le mode d'emploi.  Ton

    histoire est très  bien racontée, avec toute l'émotion que tu as vécue ? 

    Tout serait tellement plus simple, et le monde probablement meilleur, si  notre jeunesse de maman savait

    comment faire.  Tous les enfants seraient probablement plus heureux, mais voilà, il faut laisser un rôle aux

    grands parents.  Bonne soirée Yvette.  Amitiés,  Claudine.

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