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Ma plus jolie lettre d'amour

 

 

Doux ami

 

Ma plus jolie lettre d’amour

Sera celle que j’écrirai,

Quand ce qui doit nous arriver,

Peut-être nous surprendre encore,

Aura, bien lentement, pris fin.

 

Ma dernière lettre d’amour,

N’aura pas de traces de larmes

Elle portera témoignage

Du don merveilleux qu’est l’amour

Quand il ensoleille la vie.

 

Je cueillerai pour toi, dès qu’il aura fleuri,

Quelques clochettes de muguet.

Je les glisserai sous ses plis,

Mêlées à tous mes sentiments,

Qui, jamais, ne se flétriront.

 

9/3/1988

 

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FRAICHEUR DU MONASTERE

12272754089?profile=originalLoin des rumeurs , sous les voûtes silencieuses une grande paix nous envahie

Les lieux choisis pour édifier ces bâtiments de prières sont tous emprunt de sérénité

La pierre l'eau et la lumière  selon les premiers moines Bénédictins

et depuis des millénaires le miracle s'accomplit vers celui qui marche sur le promenoir autour du jardin

Nous sommes ici à L'abbaye de la Celle dans le  Var remarquable ensemble roman où autour du cloître s'articule la vie monastique  Des fouilles révèlent encore des fondations d'un premier prieuré du XI ème siècle Après maintes péripéties de conflits et de relâchements des moeurs !!!!!   Le Cardinal Mazarin ferme le monastère  Classé monument historique en 1886  Il reste un bonheur de promenade et de paix

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Un éclair de lucidité, mis en acrostiche

 

                                       Claude, je dis à tous combien peu vous valez.

L’ardeur que chaque jour, je mets à leur parler,

A tout instant de vous, m’inquiète et m’éclaire.

Une voix agacée me dit de me défaire

De l’étrange manie de vous blâmer toujours.

Et je te laisserais mourir. Mon pauvre amour?

 

J’écrivis ce poème avant d’avoir vingt ans,

Comprenant ma façon de refouler ma peine.

Je ne peux concevoir la détestable haine

Qu’entretient, souffreteuse, en son aveuglement,

Une attristante femme devenue inhumaine.

Je ne la nomme pas, ce n’est pas important.

                                                           

                                       12 septembre 2011

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Vole au dessus de mes ailes.

Vole au dessus de mes ailes petit oiseau

moi l'ange qui te protège en haut...

 

Chante , chante soit libre de tout

Vois comme l'univers est beau...

 

 

Soit mon ami, petit oiseau

je te donnerai un toit

te parlerai tout bas

Volons au delà des nuages...

 

Allons rejoindre la lumière

ensemble au dessus de la terre...

 

Allons visiter le soleil

rien là bas n'est pareil

rayons d'amour , réchaufferont nos ailes....

 

Laisse toi guider par le soufle du vent

soit émerveillé par la beauté de l'immensité...

 

Et surtout petit oiseau, soyons unis toi et moi

nous ne serons alors plus jamais seul

non plus jamais seul cette fois....

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Vous avez entendu parler de cette pièce sans avoir pu la voir?

Heureusement pour vous, l'équipe de Fruit étrange(r) remonte sur les planches ! 

Après le succès rencontré dans sa tournée du mois de mars 2011 , Fruit étrange(r) revient le dimanche 02 octobre au Palais des Beaux-Arts.
En fin d'après midi à 17h pour vous permettre de venir en famille ou entre ami(e)s.
Teaser de la pièce :
http://www.dailymotion.com/video/xks5de_teaser-fruit-etrange-r-nouvelle-saison_fun#from=embediframe
Rejoignez-nous pour une pièce de théâtre où fous rires et réflexion se mêlent sans soucis !

 


Synopsis


On a tous entendu l'histoire d'un Arabe ou d'un Noir qui rencontre le racisme. Et même d’un Juif !Fruit étrange(r) c’est une Histoire de discriminations racistes. En fait, tout à commencé le jour de la nuit des temps. A et B ne savaient pas encore qu’ils s’appelaient A et B. Plus tard, Joe Jackson finissait en “Strange Fruit”, susp...endu à un peuplier. Et une agence immobilière jouait avec le temps pour dire NON dans toutes les langues.
Mais Fruit étrange(r) ce sont aussi des histoires de discriminations racistes. Des histoires authentiques, des histoires d’aujourd’hui, comme celle de Sophie et Amal. En fait c'est la même personne... mais elle n’a pas la bonne origine. Diallo avec ses deux euros, tu le connais? C’est le vendeur de DVD... mais il n’a pas les bons papiers. Et puis il y a Mounia. Hyper pétillante, super diplômée, méga motivée.. mais elle n’a pas la bonne coiffure. Au milieu de tout ça, puisque le multiculturalisme a échoué, un Docteur fou et un Manageur illuminé nous proposent un bel avenir, où “tout sera clair, très clair” !
Pourquoi des jeunes des minorités monteraient sur scène pour vous faire pleurer, de rire ou pas ?Parce que face aux discriminations, il y en a qui sont “plus égaux que d’autres”, comme dirait l’autre. Mais ce ne sont pas seulement des comédiens : ils ont aussi imaginé, écrit, interprété, organisé cette création théâtrale originale qu’est Fruit étrange(r).
Informations pratiques
Dimanche 02 otobre 2011 au Palais des Beaux-Arts à 17h23 Rue Ravenstein, 1000 Bruxellesla représentation sera suivie d'un débat avec les comédiens 
Tarifs: 

€ 8: Groupes
€ 10: Prévente
€ 13: Prix plein

Préventes disponibles : 
En envoyant un mail à l'adresse : ticket@ras-el-hanout.be avec votre nom et le nombre de places demandéesEn réservant sur le site des BOZAR: http://www.bozar.be/activity.php?id=11601&selectiondate=2011-10-2

 
Fruit étrange(r), une création théâtrale originale présentée par Ras El Hanout et le MRAX, dans le cadre de ses activités d’éducation permanente soutenues par la Communauté française, avec le soutien de  la Ministre Fédérale de l’Egalité des Chances



Infos : 0487/441060 - 0486/748460 




info@ras-el-hanout.be
www.ras-el-hanout.be

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J'écris

J’écris ci et là, sur un bout de papier, une enveloppe déchirée, une caisse en carton, un morceau de tissu...

J’écris avec la main du cœur quand elle saisit l’outil qui lui convient le mieux parmi les oubliés qui trainent sur la table.

J’écris par tous les temps en empêchant le vent d’emporter mes beaux mots, en évitant les gouttes qui en dilueraient l’encre.

J’écris entre la pluie battante et le soleil radieux, des lettres assemblées sur l’arc-en-ciel naissant.

J’écris sur chaque couleur des petits mots sincères qui coulent de mon cœur et glissent dans ma plume.

J’écris pour mes doux yeux qui aiment regarder toutes ces jolies lettres ainsi se dessiner.

J’écris contre le temps qui passe beaucoup trop vite, en vue de lui ôter son pouvoir de l’oubli.

J’écris sans intention de laisser derrière moi des traces de mon passage sur la planète Terre.

J’écris avec les mots que vous m’avez offerts au fil de tous les âges en agençant les lettres à votre sauce à vous.

J’écris des mots qui sont pièces de mon trésor, celui qui s’enfouira au pied de l’arc-en-ciel, de cette pure merveille qui orne parfois le ciel.

J’écris parfois des notes de mélodie d’amour, musique sur chaque couleur pour égayer le ciel.

J’écris pour le plaisir de dire ce que je sens, je vois ou je ressens.

J’écris pour partager mes doutes, mes questions, mes émerveillements, mes rêves et mes certitudes.

J’écris sur les murs pour libérer les mots qui se sont pris au piège dans la toile d’araignée tissée au fil des âges au sein de mon grenier.

J’écris avec confiance et grande humilité.

J’écris pour pourvoir un jour remercier, rassurer et encourager.

J’écris en vue de partager toutes ces valeurs auxquelles je crois.

J'écris aussi pour toi que je ne connais pas et que je ne vois pas.

J’écris ce mot, rien que pour vous, un mot tout neuf mais inconnu, il est cordial et amical et je vous l’offre « cordiamicalement ».

 

Deneyer Viviane 10/09/2011

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Une bibliographie complète en six parties sur les poètes belges

Devoir de mémoire 1: Les poètes belges (A à C)

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-1-les-poetes

 

 

Devoir de mémoire 2: Les poètes belges (D à H)

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-2-les-poetes

 

Devoir de mémoire 3: Les poètes belges (I à L)

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-3-les-poetes

 

Devoir de mémoire 4: Les poètes belges (M à N )

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-4-les-poetes

 

Devoir de mémoire 5: Les poètes belges (O à R )

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-5-les-poetes

 

Devoir de mémoire 6: Les poètes belges (S à W )

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-6-les-poetes

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j'y crois pas , j'y crois pas..

11 septembre 2001, je suis allé cherché ma fille Layla à la sortie de son école,16h20... dans la voiture , j'allume la radio et j'entends la nouvelle.

Je cueille Layla qui vient d'avoir 4 ans. je lui parle, parle tout seul.. je répète bêtement la même phrase" J'Y CROIS PAS, j'y crois pas .."Layla qui ne comprend pas pourquoi je parle tout seul comme un fou dans la voiture répète avec moi "j'y crois pas, j'y crois pas..Nous arrivons à la maison , je mets la télé..et là...

 Je tourne comme un fou dans toute la maison, Layla répète toujours avec moi ces 3 mots: "j'y crois pas , j'y crois pas...! 

 Je sais que Layla se souvient de ce jour elle aussi , elle avait un peu plus de 4 ans.. C'était il y 10 ans aujourd'hui.

peintures-2009N3976.jpg

Vénus Flo au bain, 117 x73 peinture qui sera exposée au salonn109 dans une semaine à Paris  

Un ami vient de commenter une de mes peintures, là ou je peins une Vénus au bbain, lui voit l'effondrement des twins.. Ah.. cette imagination conditionnée par les médias..!

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À la recherche du plaisir

 

 

La joie de vivre s’alimente aux sources des plaisirs. L’homme n’étant ni ange ni bête, doit satisfaire les besoins de son corps et ceux de son esprit. Pour se sentir joyeux, il part à la recherche de sensations agréables ou exaltantes, si possible.

Je conçois mal cette pensée de Proust qui a écrit: on est impuissant à trouver du plaisir quand on se contente de le chercher. Je crois, au contraire qu’il est fort aisé à trouver en allant à sa rencontre. Il abonde. La vue d’une fleur nous est une caresse et celle d’un coucher de soleil, un délicieux émoi.

La beauté simple ou envoûtante ne peut laisser indifférent, quelle que soit la forme qu’elle prend. Elle surgit dans la nature, partout et en toute saison.

L'art permet de capter l'essence des instants de grâce. On essaie de les retouver car la nature se renouvelle,en restant mystérieusement la même.

Dans le travail ou les loisirs, la joie que l’on ressent a un effet énergétique.

Pascal a écrit, dans ses pensées, l’homme suit sa raison en se donnant au plaisir. Or la raison

nous permet d’apprécier l’usage que l’on doit en faire.

Du plaisir, toujours du plaisir, n’est plus du plaisir, selon la sagesse populaire.

Les libertins blasés se renferment, maussades.

Il y a des plaisirs qui restent ignorés des pauvres et d’autres dont les gens riches n’ont même pas l’idée.

D'autre part, certains sont défendus ou à éviter, en raison de leur dangerosité.

Les épicuriens sont d’un commerce agréable. Ceux qui semblent bouder le plaisir ne nous stimulent guère.

Le corps a des pulsions et l’esprit des aspirations. Les émois sont de nature différentes et varient en intensité, d’où la diversité des plaisirs désirés.

Chacun, selon son tempérament, essaie de satisfaire ses envies. Nul ne peut échapper à sa condition d’être humain. Ceux qui le font, se mortifient quand ils refoulent leurs instincts, or ils peuvent en tirer de l’orgueil, une autre source de plaisir.

L’on ne devient que ce qu’on est. Il est sage de s’accepter, n’éprouvant aucune honte en cherchant à se faire plaisir,en dépit du jugement des bien pensants, sincères ou souvent hypocrites.

Chaque plaisir qui se présente spontanément est une grâce.

10 septembre 2011

 

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L'Exquise, la Coquette et les deux Badins

L'Exquise, la Coquette et les deux Badins

Un clair matin du mois de Mai,
Soleil décida qu’il était temps
De combler ses territoires.
Il darda des rayons
Qui eurent tôt fait
De chasser Rosée-la-Frêle.
Dame Rose et Marguerite sa servante,
S’en trouvèrent toutes émoustillées
Fébrilement,
Elles se parèrent de mille couleurs
Et leur audace n’ayant plus de limite,
Dégrafèrent leur corsage, retroussèrent leur jupon
Exhalant de capiteux parfums
Enfin, sures de leurs charmes,
Elles offrirent leur cœur
Aux lueurs du jour.
Sur les rives d’un cours d’eau
Messire Bourdon
Sortait de la torpeur de la nuit.
Il tentait d’effacer les traces de ces excès nocturnes
Quand,
Il décida de rendre hommage à la Vie.
Vêtu d’un noir costume, il prit son envol.
D’envoûtantes effluves enivrèrent son esprit
Et le guidèrent tout droit vers les demoiselles
Croisant sur son chemin Troubadour aux ailes déployées,
Bourdon le convia afin qu’il conta fleurette aux Belles du jour
Ainsi Papillon prit part au festin.




Les corolles offertes aux alizés,
Les jolies friponnes se prélassaient.
Elle ne firent mine de s’offusquer
De la venue des jeunes Dandys.

Plongeant droit au cœur pour en laper le nectar
Messire Bourdon se régénéra dans les bras de la généreuse aux reflets de nacre
Tandis qu’un brin plus délicat, Papillon prit soin de ne pas froisser les sensuels pétales de Marguerite.
Ragaillardis par ces délicieuses agapes
Les compères coururent s’enticher d’autres coquines
Leur abandonnant les ors récoltés
Lors.

Mesdemoiselles,
Ne soyez pas indignées
Le Butinage est un art
Et,
Si d’aventure vous étiez courtisées
Offrir plus que son doux regard
N’est pas signe de frivolité
Mais bien un service rendu à la Biodiversité.



écrit pour "Pollinisation et Biodiversité " 2011 Musée Martin-Duby
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12272757265?profile=originalIl s'agit d'un dialogue de Paul Valéry (1871-1945), publié à Paris chez Gallimard en 1921 en guise de Préface à un recueil intitulé Architectures.

 

Une lettre de 1934 à Dontenville explique les circonstances particulières de la rédaction de cette oeuvre de commande. Pour des raisons de composition - il s'agissait d'un livre d'art -, la longueur de la Préface était fixée précisément à 115 800 signes. Cette féconde contrainte engagea Paul Valéry à recourir à la forme du dialogue, auquel il était aisé d'ajouter ou de retrancher quelques répliques.

 

 

Au royaume des Morts, Phèdre retrouve Socrate, abîmé dans la contemplation du fleuve du Temps. Il lui rappelle le souvenir de l'architecte Eupalinos, constructeur du temple d'Artémis, avec lequel il s'était lié et qui réussissait, selon ses propres termes, à faire "chanter les édifices". Le philosophe est très intéressé par l'évocation de ce personnage, qui l'entraîne dans une réflexion sur la beauté et sa nécessaire insertion dans les formes sensibles. Socrate développe ensuite l'analogie proposée par Eupalinos entre l'architecture et la musique, les deux seuls arts "qui enferment l'homme dans l'homme" en l'enveloppant dans la totalité d'un espace créé. Il se remémore l'origine de son choix d'être philosophe et non artiste: la découverte, encore adolescent, d'un ossement de poisson ou d'un morceau d'ivoire taillé dont il n'avait pu déterminer l'origine. S'ébauche alors l'image de l'anti-Socrate, l'architecte qu'il aurait pu être, objet d'un éternel regret, car le philosophe comprend finalement - hélas! bien trop tard - que ce n'est pas dans les paroles, mais "dans les actes [...] que nous devons trouver le sentiment le plus immédiat de la présence du divin".

 

 

Si Eupalinos a toutes les apparences d'un dialogue platonicien, les déclarations de Paul Valéry nous dissuadent bien vite de nous laisser abuser par son hellénisme de façade. Il avoue en effet n'avoir eu recours à aucune documentation particulière et n'avoir aucunement cherché à éviter les anachronismes. Le nom d'Eupalinos, est en réalité celui d'un ingénieur et constructeur de canaux dont les temples étaient loin d'être la spécialité: "Je lui ai prêté mes idées comme j'ai fait à Socrate et à Phèdre". Le recours à une forme canonique apparaît donc comme une manière originale d'exprimer des idées, voire des thèmes récurrents de l'expérience personnelle et intellectuelle de Valéry. Il évoque ainsi, dans le tome V des Cahiers (mais aussi dans l'Homme et la Coquille), l'épisode du coquillage découvert sur la plage près de Maguelonne lorsqu'il était adolescent et qui figure dans le dialogue comme le tournant de la destinée de Socrate. Ne pouvant déterminer s'il s'agit d'un objet d'origine naturelle ou humaine, Socrate étend sa réflexion aux objets humains, introducteurs de désordre et de simplification dans la nature à des fins d'utilité. Il fait alors le choix d'être un "esprit" plutôt que d'être un "homme" afin d'avoir la connaissance du tout, supérieure, pense-t-il, à celle des parties.

 

Si le dialogue semble parfois vagabonder, le point central en est et reste la doctrine d'Eupalinos, l'architecte, relayée par celle de Tridon le Sidonien, constructeur des plus beaux navires. Elle s'exprime en quelques préceptes clairs et directs: "Il n'y a point de détails dans l'exécution"; "Il faut que mon temps meuve les hommes comme les meut l'objet aimé." Pour atteindre ce dernier objectif, l'implication du corps est nécessaire: il doit être "de la partie dans l'oeuvre elle-même", dans la conception comme dans la réalisation. Le petit temple d'Hermès construit par Eupalinos est ainsi "l'image mathématique d'une fille de Corinthe". L'art de l'architecte, comme celui du musicien, parle alors sans intermédiaire puisqu'il crée un monde qui environne complètement le spectateur. La communication est ainsi la plus directe possible, d'esprit à esprit. Socrate évoque à ce propos une audition où "la symphonie elle-même [lui] faisait oublier le sens de l'ouïe". Par la production d'"objets essentiellement humains", l'artiste remanie de manière significative la doctrine du "connais-toi toi-même". "A force de construire, conclut Eupalinos, je crois bien que je me suis construit moi-même."

 

Le Socrate désabusé de Valéry semble l'écho des méditations de Montaigne ou de Nietzsche, qui rêvaient justement d'un "Socrate musicien". C'est la mort qui, dans la fiction, permet son ultime remise en question, suprême et imaginaire liberté de l'esprit: "D'ici tout est méconnaissable. La vérité est devant nous et nous ne comprenons plus rien." La critique du discours qui se fait jour dans les propos tenus n'est pas celle de la philosophie dans son ensemble, mais celle des philosophes qui négligent la question de la forme, "cette chanson et cette couleur d'une voix, que nous traitons à tort comme détails et accidents". Philosophes "dont c'est le grand malheur qu'ils ne voient jamais s'écrouler les univers qu'ils imaginent, puisque enfin ils n'existent pas". C'est pourquoi, au fil de ce dialogue désenchanté, le lyrisme abstrait de Phèdre et de Socrate s'exerce largement dans la description des ports ou des temples des mortels ainsi que par l'édification d'analogies somptueuses (musique/architecture, mais aussi constructeur/démiurge). Si Socrate "contenait un architecte", comme le pense Phèdre, son rêve d'architecture et ses remords d'artiste manqué sont avant tout ceux d'un grand poète de la raison.

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Cézanne

Cézanne, dont la renommée n'avait pas dépassé les limites d'un cercle restreint d'artistes et d'écrivains pendant presque toute sa carrière, se révéla vers la fin de sa vie comme l'un des peintres q… suite à lire ici

Biographie de Van Gogh  

Bien qu'il ait manifesté dès l'enfance des dispositions pour le dessin, Van Gogh ne s'est engagé dans la peinture qu'à l'âge de vingt-sept ans, après une série d'expériences professionnelles et humai… suite à lire ici

Les Lettres de Van Gogh à son frère Théo  

Ces Lettres sont réunies dans un recueil de six cent cinquante lettres écrites par le peintre hollandais Vincent Van Gogh (1853-1890) à son frère Théo, de 1872 à sa mort. Elles furent publiées en par… suite à lire ici

Van Gogh: Les dernières chambres  

Van Gogh. Les dernières chambres. (104 pages)Par Wouter van der Veen Les Editions Arthénon à Strasbourg Avec la très courtoise autorisation de l'auteur Van Gogh Les dernières chambres suite à lire ici

 

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Comme si

Doux ami 

Et si je faisais comme si,

M’adressant à toi quand je doute,

Te considérant à l’écoute?

Certes, j’agis encore ainsi.

 

M’adressant à toi quand je doute,

Quand m’assaillent de vains soucis.

Certes, j’agis encore ainsi.

Traquant l’oubli que je redoute.

 

Quand m’assaillent de vains soucis,

Tu saurais me guider, sans doute.

Traquant l’oubli que je redoute,

Je me souviens ou te relis.

 

Tu saurais me guider, sans doute.

Ta tendresse me manque aussi.

Je me souviens ou te relis.

Tu t’impliquais coûte que coûte.

 

Ta tendresse me manque aussi.

Dans tes écrits, elle y est toute.

Tu t’impliquais coûte que coûte.

Moi, je te parle comme si.

 

9 septembre 2011

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L'oubli

 

Un autre jour de liberté.

Tableau figé, grandeur nature,

Tendre lumière qui rassure,

De très grands dessins projetés.

 

Tableau figé, grandeur nature,

Ma rue sous un ciel bleuté.

De très grands dessins projetés,

La gamme des verts, qui perdure.

 

Ma rue sous un ciel bleuté,

Et dans l’harmonie la plus pure,

La gamme des verts, qui perdure,

La grâce d’une fin d’été.

 

Et dans l’harmonie la plus pure,

L’âme et l’esprit réconfortés,

La grâce d’une fin d’été,

J’oublie ma récente blessure.

 

9 septembre 2011

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Les serments de l'été

 

Un bruit de fond, presque une voix,

flatte de caresses fourbes

l’impudeur des fruits.

 

Les serments de l’été

macèrent déjà dans la rousseur

d’une lune fossile.

 

Des humeurs de la terre

monte un chapelet de limaces lourdes ;

loin de la chair des fleurs

sèchent quelques mouches mortes.

 

Tumulte d’hirondelles,

un chœur d’enfants buissonne

dans les tanins de la pluie.

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Une perle a échoué....

Sur les falaises de l'amour se trouvait une perle

naufrage du vent ou des vagues...elle attends...

 

Peut être quelqu un viendra t'il la chercher

garnir de milles feux le cou d'une belle dame.

 

Seulement voilà elle attends...

Elle admire le paysage

en haut les nuages....

 

Son soufle de vie éclatant

de couleur nacre

elle est si étincellante.

 

Un jour de bon matin

une jolie dame l'apperçu

Elle tomba sous le charme

de cette perle si fine et raffinée.

 

Elle l'emmena chez elle

en fit un collier et le porta

 

Cette dame redonna vie

a la perle échouée

et maintenant la solitude

de celle çi n'était plus

car en compagnie et préservée

elle brillait encore plus...

 

Un matin la dame offrit son précieux bijoux

a sa fille ainée, la perle alors ayant perdu

sa précieuse amie devena alors pâle et perda son éclat.

 

Moralité:

 

Quand dans votre vie

vous rencontrez une perle

conservez la toujours

car l'amour n'est pas épandage

l'amour est immuable

il ne se donne ni ne se prête .

 

Garder le précieusement

car sans amour tout est épuisable.

 

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LE GOUT DU MIEL...

Où est passé le goût du miel?

tout est si fade et insipide

La vie n'est plus qu'un très grand vide

Et le néant est plein de fiel!

 

Où sont passés parfums légers?

Tout est si lourd au fil des jours

De ces millions de sans amour

Qui par l'absence sont imbibés!

 

Où sont passés les chants d'oiseaux?

Tout est si calme et silencieux

La vie c'est bien comme un grand feu

Et c'est notre humour qui prend l'eau!

 

Où est passé le ciel si bleu?

Tous ces nuages qui nous surmontent

L'orage va faire craquer le monde...

Pourtant l'amour est dans tes yeux!

J.G.

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administrateur théâtres

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 “The Fire of Prometheus”

EUROPEAN GALA CONCERT

VLADIMIR JUROWSKI - LONDON PHILHARMONIC ORCHESTRA

Vladimir Jurowski conductor
London Philharmonic Orchestra
State Choir Latvia
Nikolai Lugansky piano
Igor Levitt piano

 

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Le programme:

Modest Mussorgsky St. John’s Night on the bald mountain
Sergey Rachmaninov Rhapsody on a theme of Paganini for piano and orchestra, op. 43
Franz Liszt Prometheus, S. 99
Alexander Skryabin Prometheus:The Poem of Fire, op. 60

 

 

C’est certes l’interprétation de l’œuvre de Rachmaninov par Nikolai Lugansky qui a littéralement mis le feu à la Salle Henry Le Bœuf hier soir. Le pianiste a reçu des clameurs de bonheur dès qu’il s’est levé de son tabouret pour saluer un public complètement chaviré. Entre le charme et les doigts de fer machiavéliques, les rythmes syncopés et les ralentis dramatiques, l’orchestre qui exhale des respirations de fauves et une clarinette plaintive, on reste pantois. Le scherzo a des sonorités très lyriques. Il y a ces reprises en fanfare, le solo romantique du piano, répété en sourdine par les violons et c’est un couple romantique qui s’étreint devant une vallée verdoyante qui se présente à l’esprit.  Au dernier mouvement, après une série de pizzicati des violons, contrebasses et violoncelles, les archets bruissent une ultime fois sur les cordes pour céder la place aux  accords ascensionnels du piano qui nous entraînent vers une apothéose de noces barbares. Le déchaînement du « Dies Irae », avec ses accords tranchants et nets, claquera  comme des coups de fouets. Mais intrépide, le piano lancera une dernière offensive, achevée à la dynamite !

 

Avec le Mont Chauve de Mussorgsky , on n’est pas en reste ! Ce sont les sorcières, les enfers les diables,  les courses folles et vertigineuses qui sont au rendez-vous. Le rythme est débridé, les cuivres ont des voix de crapauds gigantesques qui fusent parmi des chuchotements maléfiques. Frissons légers de cordes, piaillements des bois. Les pesants violoncelles réitèrent le thème par trois fois. La joie des maléfices et des mauvais tours éclate et Méphisto lui-même tient la baguette pour galvaniser les musiciens dans une gerbe de flammes.

 

 

 Le poème symphonique de Franz Liszt nous offre des accords mystiques aux sonorités cuivrées. Et pourtant, ce sont des clarinettes et des hautbois qui parlent ! Deux interprétations : ou la jubilation d’avoir dérobé le feu à la barbe des dieux ou l’exaltation du désir de venir les défier. Je pencherais plutôt pour la première version car il y a ce magnifique mouvement lent, empli de félicité plus que d’orgueil. Le dieu voleur a  en effet une tâche noble : celle de venir au secours de l’humanité. C’et le mythe fondateur du héros Prométhée et celui de l’accès à la connaissance. La gestuelle de Vladimir Jurowski, le chef d’orchestre, est bouillante, impérieuse, irrévocable.  

 

Un long silence respectueux précédera l’interprétation du poème de Scriabine. Suivi d’une longue sonorité trouble reprise  enfin par les tremblements de cordes. Les violoncelles produisent des arrachements mélodiques, le piano a imperceptiblement introduit des notes flûtées. Vladimir Jurowski nous aide à suivre le labyrinthe de sonorités car il semble décrire la partition dans l’air à force de gestes et d’intentions mordantes. Il n’y a qu’à se laisser embarquer vers l’étrange, se laisser flotter sur des vagues d’harmonies … ou de vagues harmonies. Rien de volcanique au début, plutôt une halte de voyageur en pays inconnu. Le piano offre des goulées de vie et d’eau fraîche. Roulements, avertissements sinistres des cors, les violoncelles brûlent. Quelques flammes lèchent les pieds d’une forêt et ce sera l’embrasement final : cors et percussions. Et chacun d’ajouter des notes chaotiques entre les aires de repos non touchées par les flammes. Le pianiste tressaute sur son siège. On songe plutôt aux  entrailles en flammes de Prométhée lors de son châtiment qu’à la joie de la dérobade du feu sacré. Car on entend les cris acérés des oiseaux de proie.  Hyper-vigilant, le chef d’orchestre arbore le dessein musical avec fermeté. Y répondent les ricanements fracassants des trompettes. Mais voici que les livrets dans les 4  rangs du chœur,  s’ouvrent en silence, avant qu’ils ne profèrent  un  hululement final fait uniquement de voyelles. Fébrile, voulant presque décrocher le ciel,  Vladimir Jurowski débusquera les derniers accords féroces avant de saluer.  On reste sous le choc. C’est une musique chaotique où se mêlent angoisse,  impatience, jubilation et désespoir.

 

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http://www.klarafestival.be/fr/concert/fire-prometheus

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administrateur théâtres

                                

   12272732654?profile=original                                    Le Public ouvre sa saison avec La vie devant soi

de Romain Gary

   Belleville. Momo, 10/14 ans,  a été recueilli par Madame Rosa, une très vieille dame juive. C’est la seule personne au monde qu’il aime. Il fera tout pour l'aider afin qu'elle puisse rester chez elle, lui évitant ainsi d’atterrir à l'hôpital, sa plus grande crainte après la rafle du Vel d’hiv.

 

Extraits :

" Je m'appelle Mohammed mais tout le monde m'appelle Momo pour faire plus petit. Pendant longtemps je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait. On me l'a seulement appris à l'école.

La première chose que je peux vous dire c'est qu'on habitait au sixième à pied et que pour Madame Rosa, avec tous ces kilos qu'elle portait sur elle et seulement deux jambes, c'était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines. Elle nous le rappelait chaque fois qu'elle ne se plaignait pas d'autre part, car elle était également juive. Sa santé n'était pas bonne non plus et je peux vous dire aussi dès le début que c'était une femme qui aurait mérité un ascenseur.

Madame Rosa était née en Pologne comme Juive mais elle s'était défendue au Maroc et en Algérie pendant plusieurs années et elle savait l'arabe comme vous et moi. Je devais avoir trois ans quand j'ai vu Madame Rosa pour la première fois. Au début je ne savais pas que Madame Rosa s'occupait de moi seulement pour toucher un mandat à la fin du mois. Quand je l'ai appris, ça m'a fait un coup de savoir que j'étais payé. Je croyais que Madame Rosa m'aimait pour rien et qu'on était quelqu'un l'un pour l'autre. J'en ai pleuré toute une nuit et c'était mon premier grand chagrin.

Au début je ne savais pas que je n'avais pas de mère et je ne savais même pas qu'il en fallait une. Madame Rosa évitait de m'en parler pour ne pas me donner des idées. On était tantôt six ou sept tantôt même plus là-dedans. Il y avait chez nous pas mal de mères qui venaient une ou deux fois par semaine mais c'était toujours pour les autres.

Nous étions presque tous des enfants de putes chez madame Rosa, et quand elles partaient plusieurs mois en province pour se défendre là-bas, elles venaient voir leur môme avant et après. Il me semblait que tout le monde avait une mère sauf moi. J'ai commencé à avoir des crampes d'estomac et des convulsions pour la faire venir.

On était tout ce qu'on avait au monde et c'était toujours ça de sauvé. Plus tard elle m'a avoué qu'elle voulait me garder le plus longtemps possible alors elle m'avait fait croire que j'avais quatre ans de moins.

Maintenant le docteur Katz essayait de convaincre Madame Rosa pour qu'elle aille à l'hôpital. Moi, j'avais froid aux fesses en écoutant le docteur Katz. Tout le monde savait dans le quartier qu'il n'était pas possible de se faire avorter à l'hôpital même quand on était à la torture et qu'ils étaient capables de vous faire vivre de force, tant que vous étiez encore de la barbaque et qu'on pouvait planter une aiguille dedans. La médecine doit avoir le dernier mot et lutter jusqu'au bout pour empêcher que la volonté de Dieu soit faite. Madame Rosa est la seule chose au monde que j'aie aimée ici et je ne vais pas la laisser devenir champion du monde des légumes pour faire plaisir à la médecine.

Alors j'ai inventé que sa famille venait la chercher pour l'emmener en Israël. Le soir j'ai aidé Madame Rosa à descendre à la cave pour aller mourir dans son trou juif. J'avais jamais compris pourquoi elle l'avait aménagé et pourquoi elle y descendait de temps en temps, s'asseyait, regardait autour d'elle et respirait. Maintenant je comprenais. »

 

 

Rien ne sonne faux. Tout est dit et non dit.

 

Par le texte et par l’interprétation poignante des deux protagonistes. Janine Godinas, actrice belge sublime,  que l’on a vu jouer  l’année dernière dans « Les Grecs »,  est époustouflante de rigueur, de justesse et d’humanité. Quel métier !   Itsik Elbaz (« L’échange » de Claudel) est criant de vérité dans son hymne à l’amour.

 L’attachement mutuel de ces deux épaves de la vie est d’une force tellurique, charnelle, viscérale. Le tableau, symbolisé par un tumulus d’objets disparates jamais ne sombre dans le misérabilisme, tant l’humour est une constante et l’ironie un mode d’emploi de la vie. A notre  tour on se prend à aimer personnages et acteurs. Le spectateur moderne porte certes en lui les  héros de Dickens, Zola, Daudet et Jules Renard, mais ici on est soufflé par le  puissant désir de vivre de Rosa et de Momo. Quelles que soient les religions et les races en présence, tous deux choisissent LA VIE.

Et pourtant c’est une longue agonie qui se fait jour peu à peu sur la scène aux lumières tamisées du Public. C’est un optimisme forcené qui  a  imposé le titre du roman sans doute, car il n’y a que la tragédie de la mort qui attend ces deux rescapés, comme nous tous d’ailleurs. Tous deux la souhaitent, la plus digne possible. C’est donc toute la tragédie humaine qui est mise en scène, celle de l’inévitable. Avec lucidité, et un humour très juif en guise de  lance-pierre contre La Dame à la Grande Faux.

 

 

LA VIE DEVANT SOI

de ROMAIN GARY (Emile Ajar)
Mise en scène: Michel Kacenelenbogen / avec Janine Godinas, Itsik Elbaz, Nabil Missoumi et Benoît Van Dorslaer    DU 03/09/11 AU 22/10/11

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=282&type=1

 

 

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