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Des coups et blessures

 

 

  

 

Nul n’est à l’abri des coups et des blessures imprévisibles ou inévitables. Certes, il n’existe aucun recours quand le destin les a causés.

Le plus souvent on est blessé par une arme à feu ou un instrument capable de pénétrer et de déchirer la chair.

Une blessure plus ou moins profonde entraîne toujours une douleur que peuvent apaiser des remèdes.

On sait aussi que la douleur, à différents degrés, est souvent ressentie sans aucune déchirure physique. Il s’agit, dans ce cas, d’une blessure morale.

La diffamation qui prend pour cible un innocent, a sur lui l’effet d’une arme contondante. De même la calomnie, tel un coup de jarnac, qui a pour but de porter atteinte à la réputation et à l’honneur d’une personne.

Ce devrait être un devoir de se méfier de ceux qui profèrent des accusations non probantes et surtout d’éviter de propager de simples rumeurs.

Le responsable d’une médisance, causant une douleur morale, doit être dénoncé et châtié selon la gravité du mal qui en résulte.

Autrefois, le code de l’honneur était incontournable. On ne pouvait vivre dans la souffrance que cause l’humiliation.

Quand Don Diègue subit un douloureux affront et qu’il déclara à son fils:

« À l’honneur de tous deux, il porte un coup mortel » celui-ci eut à coeur de punir le coupblable.

Avoir à subir la douleur qu’engendre la calomnie et surtout la diffamation, sans avoir la possibilité de se

défendre, paraît une situation inacceptable.

La justice devrait être facilement accessible à tous ceux qui en souffrent.

22 septembre 2011

 

 

 

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administrateur théâtres

"Les hommes préfèrent mentir"

 ( pièce d'Eric Assous)

 

du 14 septembre au 9 octobre 2011

au théâtre Royal des Galeries

 

Réveil féroce de sept personnages au cours d’un dîner mondain. Et pourtant l’un d'eux, Sam/ Frederik Haùgness, homosexuel  est adversaire du « Coming out ». Tout n’est pas bon à dire. Les hommes préfèrent mentir…

 Le casting du théâtre des Galeries a tout pour plaire avec Simon / Michel Pigeolet , visage bien connu*, en tête de liste. Il est d’une vérité fracassante même si soi-disant « les hommes préfèrent mentir ». A travers son emphase, on le voit vulnérable, lâche, désabusé, et coureur impénitent quand même. Il est terrassé, le pauvre,  par « la dictature du choix ! » (sic)

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En second, nommons, non sa femme, Olivia/ AylinYay, la femme trompée qui devient impitoyablement pragmatique et cynique, mais Anne-Catherine/ Maria del Rio, la femme fatale casquée de noir jais, galbée dans une tenue qui ne laisse rien ignorer,  par qui tout arrive, et  qui dès son arrivée dans l’encadrement de la porte, jette l’émoi dans le public et donne à la pièce une saveur toute diabolique et  sulfureuse. 

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 La troisième nomination va équitablement aux deux autres : Aurélie/ Catherine Claeys,  alias «  in vino veritas» qui sème à tous vents son mal d’amour, ses quarante ans nostalgiques et ses gaffes à répétitions, et la jeune  Madison/ Fanny Jandrain alias « I am mad about you » casque blond à la Jeanne d’Arc moderne, montée sur talons aiguilles - rouges sans doute, et plus froide et sûre d’elle que l’argent de son père.

Au-delà des portes du salon bourgeois, il y a ces cris incessants des enfants en bas âge de chacun, puisque, signe des temps, on a échafaudé dans cette comédie de boulevard actuelle, le modus vivandi des familles recomposées. Cri d’alarme ? Ainsi les thèmes éternels roulent dans tous les sens : la trahison, la jalousie, le couple dans tous ses états mais aussi des thématiques actuelles : l’adoption des enfants, l’alcool, l’homosexualité, la course à la gloire éphémère, l’illusion générée par les médias , les nouveaux pouvoirs de la femme…

 

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Malgré quelques lourdeurs liées au genre, dans les situations comiques, les mimiques un peu appuyées ou des réflexions parfois téléphonées,  Eric Assous, loin de s’aligner sur le titre de sa pièce, a réussi une peinture sociétale véridique. Il rapelle l'approche de Simenon : “quand je peins un personnage, je tente toujours de montrer, non pas ce qui le différencie des autres, mais ce qui le rapproche des autres”. A travers cette intrigue qui ménage un petit suspens policier, j’ai voulu traiter de personnages qui nous ressemblent ou qui ressemblent à ceux que nous croisons. Les ordinaires, ceux qui n’ont rien d’exceptionnel. Ni petits, ni grands, ni laids, ni beaux, ni forts, ni faibles. Tout ce qu’ils montrent demeure on ne peut plus humain. La jalousie, la rivalité, l’usure des sentiments, les petites trahisons du quotidien, les arrangements boiteux avec sa conscience. Le ton est à la comédie qui reste selon moi le mode de représentation le plus efficace. » (extrait du programme)

A cet égard le rôle de paumé joué par Richard/Bernard Vens  est fort représentatif et on passe une soirée aigre-douce fort délassante. 

 

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Conversation avec Eric Assous

http://www.trg.be/Public/Page.php?ID=3395&ancestor1=3194&saison=3180

 

Pour en savoir plus:

http://www.trg.be/Public/Page.php?ID=3392&ancestor1=3194&saison=3180

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administrateur partenariats

Retour aux sources....

12272757690?profile=originalLe fusain...une technique ancestrale riche et âpre à la fois....Base de tout apprentissage au dessin, y revenir procure une paix intérieure, comme un refuge vers une valeur sûre ...                                                                          

                                                           

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administrateur théâtres

12272756897?profile=originalJeudi 22.09.2011 20:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

Christian Arming direction - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

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Présentation :

Né à Vienne il ya tout juste 40 ans, Christian Arming est l’un des chefs d’orchestre les plus demandés de la jeune génération. Aussi à l’aise dans le répertoire classique et romantique que contemporain, Christian Arming confronte les œuvres et les époques et recherche les raretés : les œuvres  méconnues des grands compositeurs, ou les chefs-d’œuvre de compositeurs moins renommés.

 A l’âge de 24 ans, Christian Arming dirige pour la première fois l’Orchestre Philharmonique Janácek d’Ostrava. Peu après, il est le plus jeune chef nommé à la tête de cet orchestre, dans l’histoire musicale tchèque. Depuis le début de sa carrière en 1994, Christian Arming a déjà été invité dans le monde entier, par plus de 50 orchestres. Tout en étant encore  directeur musical du New Japan Philharmonic, il est maintenant, après  François-Xavier Roth*, le nouveau directeur musical de l’Orchestre Philarmonique Royal de Liège. « Je ne suis pas le genre de personne qui arrive pour s’en aller aussitôt. Créer un style personnel et une véritable relation avec un orchestre ne se fait pas en un an. Je souhaite construire quelque chose dans la durée à Liège où je ressens un grand potentiel,  tant dans l’orchestre que dans la vie culturelle d’ailleurs. » (Le Soir Liège, 12/05/2011)

Le programme de ce soir est représentatif de sa curiosité et de son ancrage dans la tradition viennoise.

 

Sandor Veress, Threnos
Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 5, op. 67
Bela Bartok, Concerto pour orchestre, Sz. 116 

 

Dès les premières mesures de l’œuvre Threnos, du compositeur peu connu, Sandor Veress, on ressent cette alchimie particulière qui unit l’orchestre et son chef aux mains libres de baguette. C’est un aller simple vers l’émotion et l’intelligence de cœur.  Christian Arming est un être communicatif, il sait diffuser une lumière solaire même dans un œuvre funèbre. Après quelque percussions infiniment douces, comme s’il ne fallait pas réveiller une personne endormie, les violons traduisent une atmosphère sombre, le fracas des cuivres et les cymbales éclatent avec ostentation, le morceau prend le rythme d’une lourde marche, et la harpe détend l’atmosphère en quelques caresses. Back to square one avec les percussions douces. La plainte mélodique est reprise par les seconds violons. Christian Arming dirige à grands coups de rame le fleuve musical. Au deuxième mouvement c’est un frétillement de cordes qui précède une profonde respiration mélodique, ou un large soupir. Une mélodie timide de clarinettes et hautbois est entrecoupée de silences et cliquetis discrets et répétitifs. On est surpris par la résonnance déchirante  d’une grosse caisse, ponctuée par les cordes. Il y a la sonorité voluptueuse de la flûte et les  échos profonds des cuivres. On est dans une musique magistrale et émouvante. Après le long decrescendo, de nouveau la délicatesse des maillets impressionne, le son unique est presque devenu inaudible.

 

Décrire la Symphonie n° 5 de Beethoven par le menu ne présente que peu d’intérêt car l’œuvre est mondialement connue. Mais il faut néanmoins souligner que Christian Anning utilise ici sa baguette, qu’il obtient un modelé immédiat. L’attaque est franche, le résultat chantant. Il puise les accords à même le sol, se démenant comme un danseur de ballet moderne. Sa gestuelle est totalement romantique et la chevelure masculine abondante y est pour quelque chose. Ambassadrice d’un tempérament généreux et vif, elle transmet à coup de vibrations, l’émotion et l’énergie triomphante de l’œuvre. L’orchestre répond avec passion et émet des chapelets de belles sonorités marquées rondes et vivantes. Ce chef d’orchestre est le maître des bruissements, des grondements  et résonnances profondes.  Une touche de musique tzigane à la fin, la finale de la finale de la finale sera réellement décoiffante et applaudie avec bonheur immense par un public conquis.   

 

Le départ du concerto de Bela Bartók se fera dans l’austérité, sur d’imperceptibles hululements de cordes: des voix humaines ? L’illusion de grands espaces vierges ? Puis c’est l’explosion soudaine de toute une vie biologique nocturne qui déferle. Christian Aming prend des allures de forgeron sculptant le métal incandescent de la musique et l’embrasement de la vie. On repère les notes syncopées des hautbois et de la harpe, des coups de tonnerre, et l’intervention puissante et graphique des cuivres avant  une  étrange et dramatique explosion de violons. C’est la fin du premier mouvement. On est séduit.

 

Changement d’atmosphère radical avec des tapotements sautillants, goût métal qui initient le deuxième mouvement, façon cigales ou insectes bavards. C’est l’humour qui prévaut avec une certaine élégance sarcastique dans les dissonances : grincements d’amphibies ? Les tapotements se liguent avec les cuivres pour introduire la matière liquide des violons et des bois. Un oiseau frappeur achève de nous étonner. Le troisième mouvement se caractérise par des sifflements, des vocalises appuyées de flûtes soutenues par les cordes et quelques accents de cuivres. Il y a ce déchirement à l’unisson des violons «  forte ». On est dans le drame, l’angoisse. Mais les violons désespérés seront apaisés par les violoncelles aux doigts de fées et surtout par  la note d’espoir infini transmise par un piccolo farceur émergeant d’un gentil passage élégiaque. Que du bonheur. Les deux derniers morceaux constituent d’abord un pot pourri de danses folkloriques et puis le chef d’orchestre exulte dans le dernier mouvement. C’est le foisonnement, la joie, l’exubérance qui nous montent à la gorge. Les jeux de bassons ourlés de violons tendres laissent la place à la harpe. Les violons se livrent à des mélodies aigües,  à la chinoise. Bruissements de voix féminines haut-perchées, glissando des violons en mode bavard, la caquètophonie s’amplifie, le chef d’orchestre donne des coups de reins en se penchant dangereusement en arrière. Voici les épousailles viscérales du chef et de son orchestre. La conclusion passe par un orage lugubre et menaçant  et la fin est échevelée. Ovation bien méritée.

  

Notes : *Chef d’orchestre français qui a ouvert récemment le Klara Festival à Bozar avec la symphonie de la divine  comédie de Liszt et la symphonie du nouveau monde de Dvorak (1/09/2011)

 

Sites à consulter:

http://www.rtc.be/reportages/262-general/1443651-christian-arming-est-le-nouveau-directeur-musical-de-loprl

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=10873&selectiondate=2011-9-22

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Quand un être vous manque......

Tu es loin de moi, dans cet autre univers

où vagues les pensée sur cette terre.

 

Le temps passe ,le coeur fermé

réponds moi où que tu sois

reviens car je n'ai plus les clefs

qui ouvrirait la porte d'être près de toi.

 

Si je pouvais te faire revenir

là où tu as laissé ma vie meurtrie

je ne veux plus en soufrir

de ce manque ,de cet oubli.

 

Je me bats pourtant içi bas

le temps passe où que tu sois

reviens car je n'ai plus les clefs

qui ouvriraient la porte d'être près de toi.

 

Ne soit pas triste

mon âme n'est pas loin

combat et résiste

de toi la haut je prend soin.

 

Je n'entends plus les rires

que l'on partageai

je ne vois plus ton sourire

celui qui m'encourageai.

 

mais je te vois mon coeur

je ne veux plus te voir soufrir

laisse au loin tes pleurs

et crois encore a l'avenir.

 

Ma soufrance est quotidienne

je ne suis rien sans toi

pour toi j'étais une reine

içi bas rien n'est pareil.

 

Bas toi mon soleil

vois comme le vie est belle

içi et maintenant ,soit celle

que j'ai connu un peu rebelle

mais si douce et sans peine.

 

Ma soufrance est quotienne

je ne suis rien sans toi

pour toi j'étais une reine

içi bas rien n'est pareil.

 

Je ne reviendrais pas de là bas

mais je suis à tes cotés

même si tu ne me vois pas.

 

Bas toi avec ou sans moi

mon amour, tu restera mes ailes

celle qui étais mon hirondelle.

 

Alors vis , et souris

sur ton chemin je serais

l'ombre peut être dans ta vie

mais toujours je suis là.

 

Toujours je suis là

mais tu ne me vois pas.

 

....................................

 

 

 

 

 

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Désengagement

 

Pour rendre agréable la vie,

Profiter au mieux du sort,

Et satisfaire ses envies,

Il faut accepter les efforts.

 

Les obligations assaillent

Et entravent la liberté.

Elles sont assumées sans faille,

Chacun peine pour subsister.

 

Durant la phase de jeunesse,

L’énergie dont nous jouissons,

Engendrant souvent l’allégresse,

Alimente nos passions.

 

Quand tout effort est repoussé,

S’il n’est jugé indispensable,

Alors qu’on en serait capable,

C’est qu’on trouve que c’est assez.

 

                                                                         21 septembre 2011

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A MA PETITE SOEUR

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PETITE MARIE....::MA PETITE SŒUR

Petite étoile Marie

 

Petite étoile de 5000 ans,

tu es restée jeune et brillante depuis tout ce temps

qui est passé sans dommages sur toi.

Petite étoile de 5000 ans, tu brilles toujours autant qu'avant

et même plus puisque tu te rapproches de plus en plus

de nous les gens qui t'aimons.

Petite étoile de 5000 ans, il y a un saule pleureur qui attend

que tu te confies et que tu lui apporte la force pour grandir encore.

Petite étoile de 5000 ans, toi à 55 ans tu grandis en sagesse et bonté

et tu brilles comme le soleil.

J'espère que tu resteras encore 5000 ans

pour veiller sur nous encore longtemps. Ta grande sœur qui t'aime vraiment

 

Flora.

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Surtout, je vous en prie, ne croyez pas une certaine Valérianacée, insensible  à la qualité de vos publications et élans spontanés lui étant adressés, car ayant ô combien adoptée cette devise d'Anton Tchekhov qui proclame, à juste titre que:

"L'indifférence est une paralysie de l'âme, une mort prématurée",

elle s'efforce de la mettre en pratique au quotidien.

Elle vous réitère à tous, son admiration pour la teneur élevée des débats artistiques et philosophiques entrevus, échangés sans volonté d'ostentation, loin , bien loin de considérations futiles, et ce avec une maitrise de l'outil informatique non négligeable... aux yeux d'une "novice", espérant d'ici peu, avoir d'avantage le loisir de se joindre à vous, se consacrant pour lors, à construire son avenir, mue par l'ardent souhait de transmission de son "savoir", tant sur le plan de l'oralité, que de l'écrit !

Cette dernière ose espérer que nul ne lui en tiendra rigueur ( regardez cette fatuité !) et renouvelle à l'endroit des membres de ce très beau cercle réunissant une confrérie d'esthètes (si, si, ne protestez pas !) sa cordiale sympathie.

Elle se permet de vous dédier une représentation de la " reine" du monde botanique, la rose, immortalisée ici en couronne, par le "Raphaël des fleurs", le peintre botaniste Pierre-Joseph Redouté.

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« Lumières », « Révolution », les termes ont souvent passé pour de parfaits antonymes. Les Lumières révolutionnaires existent pourtant : elles sont rationalistes, plurielles et mobiles. Cette session spéciale a pour objectif de l’illustrer à travers huit exposés, qui touchent à la politique, à la littérature, à l’art et à la philosophie. Description d’une époque entre continuité et dépassement.

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Coordinateur et responsable académique : Valérie André (Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique ; Fonds de la Recherche scientifique – FNRS ; Université libre de Bruxelles)

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PROGRAMME

Mardi 4 octobre
Hervé Hasquin (Secrétaire perpétuel, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique) 
Qu'est-ce que les Lumières?

Jeudi 6 octobre 2011
Valérie André (Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique ; Fonds de la Recherche scientifique – FNRS; Université libre de Bruxelles)
Malesherbes et la "démocratie royale"

Mercredi 12 octobre 2011 
Béatrice Didier (École normale supérieure, Paris, France)
La musique de la Révolution à la recherche d'un renouvellement: le rôle des choeurs à l'opéra dans les Fêtes révolutionnaires

Jeudi 13 octobre 2011
Martial Guédron (Université de Strasbourg, France)
Figures de l'égalité dans l'imagerie révolutionnaire

Mercredi 19 octobre 2011
Raymond Trousson (Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique)
Louis-Sébastien Mercier face à Jean-Jacques Rousseau

Jeudi 20 octobre 2011
Huguette Krief (Université de Provence Aix-Marseille I-France)
Lanternes, lumières et télescopes, ou le roman en quête du sens de l'histoire révolutionnaire

Mercredi 26 octobre 2011 
Jean-Noël Pascal (Université de Toulouse II - Le Mirail, France)
Des vers pour la liberté 

Jeudi 27 octobre 2011 
Guy Haarscher (Université libre de Bruxelles)
Actualité des Lumières: débats et polémiques

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INFORMATIONS PRATIQUES

Palais des Académies
Rue Ducale 1 - 1000 Bruxelles

de 17h00 à 19h00

Les leçons du Collège Belgique sont accessibles à tous, gratuitement et sans inscription préalable.

Contact : collegebelgique@cfwb.

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FOLLE ESPERANCE...

Comme une poignée de sable qui glisse entre les doigts

La vie doucement passe et je suis loin de toi!

C'est comme une évidence, comme ce temps qui s'écoule

Une espérance folle dans cette vie qui me saoule!

 

Comme un air de guitare qui se coule dans la nuit...

Et que percent les larmes quand la chanson s'enfuit!

C'est un peu de folie qui se glisse dans mon sang

Je veux crier très fort tout ce que je ressens!

 

Comme une volonté plus forte que la vie

Ma voix puise sa force au fond de mon envie

Et si tu vis encore au creux de ton sommeil

Tu sentiras passer cette absence qui réveille!

 

Et pour que nos deux coeurs puissent cesser de battre

Il faudra que nos corps puissent encore en débattre!

Une ultime rencontre pour rejoindre nos mains

Et puis le temps coulé dire adieu à demain!

J.G.

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salon au 109

C'était hier soir le vernissage, bel acrochage, belle fréquentation, et pour tout arranger, un bon niveau des artistes invités cette année encore. En même temps  je ressens de plus en plus souvent l'aspect désuet que la peinture peut trop souvent représenter. Le salon 109 échappe à ce nivellement. Ici l'expression et l'authenticité restent présentes. Pas vu sur les murs de cette 15ème édition de quoi rougir de honte, ou rugir de colère. La peinture doit redevenir un instrument griffant et incisif..! Je ne parle pas d'art engagé, prenant des positions politiques Surtout pas ce piège.!  Juste d'art libre, libre penseur, libre créateur.. 


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Haïkus de septembre 2011

Haïkus

 

Homélie mélo

Papillon d’azur d’été

Averse d’un soir

 

Nuage rosé

Ecrasé sur la butte

Vestiges spoliés

 

Ondes Martenot

Dièses rondo, sol, do

Sonnez trompettes

 

Fumée fluette

Saveurs d’été oliviers

Lavandin bleuté

 

Chats grains de blé dur

Meunier dort souris dansent

Moulin d’eau douce

 

 

 Raymond Martin 

                            Septembre 2011

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Angle de vision

 

 

 

 

Couchée au ras du sol  je sens partir la lumière trop blanche
les contrastes des cheveux le long du corps
les angles morts entre la route et la forêt
ronds et craquants sont aujourd'hui les pas qui se croisent
cerclés d'or
j’ai toujours eu l’impression de rater quelques branches
esquivant maladroitement la perte des couleurs
j’ai craint d’écraser quelques oiseaux entre le blanc et le vide
un bras, une taille, des tranches de vie
et de ne pas voir l’essentiel de l’ombre
sous une lumière plus clémente
couvrir les chemins droits


Je l’ imagine dressée sous un faisceau aveuglant
si grande et dangereuse
m’emplir la bouche d’un foulard de soie
est-ce cela le coma quand on perd la vue un certain temps ?
Deux silhouettes de papier découpées qui s’effilochent
dans l’objectif mal réglé
j’ai mal aux yeux dans le silence de ces trous noirs
c’est douloureux comme un peu de neige brûle la rétine
je le ressens maintenant que le ciel se rabat sur les épaules
dans son manteau ouaté
la maison extérieure devient plus petite
alors que l’angle de vision s’élargit




B - 21-09-2011



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administrateur théâtres

L’ECUME DES JOURS de Boris Vian (A l’atelier 210)

12272756691?profile=originalL’ECUME DES JOURS de Boris Vian

A l’atelier 210 (jusqu'au 8 octobre)

Un monde monté  sur des roulettes: voici l’univers imaginaire et déroutant  de Boris Vian, où la fantaisie et le merveilleux sont omniprésents, présenté par Emmanuel Dekoninck.  Le texte de Vian est resté en partie au vestiaire.  Les mots swinguent moins. On n’entend pas les pas des amoureux clapoter sur le parquet de l’appartement de Colin, qui ne cesse de rétrécir et de s’assombrir au fur et à mesure des progrès du nénuphar.  Pas de narrateur mais un piano et une jeune chanteuse habillée Courrèges. Rien que des dialogues vifs et bien enchaînés, neuf comédiens-musiciens juvéniles  bondissants, le swing de la musique d’aujourd’hui, toute une grammaire d’éclairages, de la chorégraphie, des scènes muettes (le mariage, la nuit de noces). On applaudit en plein milieu du spectacle devant les  jeux de scène délirants, tirés à l’extrême  et les accessoires et ustensiles loufoques dignes du salon  des inventions, qui ont un pied dans le réel, un autre dans l’imaginaire.

Et  le tout marche comme sur des roulettes. Emmanuel Dekoninck a réussi le défi de   montrer un univers parallèle que l’on peut réellement voir, un monde qui jongle  avec la vitesse et avec la mort. Une façon efficace d’appréhender le réel. Dénonciation moderne  de tout ce qui tue: le travail érigé en valeur plutôt qu’en moyen, la guerre, la pauvreté, la maladie. La folie de l’administration. La folie religieuse qui tue le plaisir. La folie du culte de la personnalité avec ce personnage délirant, lui aussi monté sur roulettes, et pas des moindres,  représenté comme un philosophe grotesque présentant ses échantillons de vomi lors de ses conférences de presse. Rapport à la Nausée.  Allusion à son meilleur ami  Jean-Paul Sartre. Pardon, Partre.  Dérision. Tout roule n’est ce pas ? Est-ce vrai ? Et de méditer tout aussitôt sur  la magnifique phrase d’entrée de jeu :

 «Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît, en effet, que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d’en déduire des règles de conduite: elles ne doivent pas avoir besoin d’être formulées pour qu’on les suive. Il y a seulement deux choses: c’est l’amour, de toutes les façons, avec les jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre.  Boris Vian, La Nouvelle-Orléans 10 mars 1946. » Jamais, il n’est allé en Louisiane.

Et pendant ce temps là,  l’immense nénuphar  de  tout ce qui bloque l’homme, se développe, mortifère et imperturbable,  se nourrissant du fleuve de nos émotions et de notre angoisse. Les hommes sont des souris pour le chat. Roulette russe. Colin, au contraire de ce monde, est ce jeune homme aisé  et rêveur, qui aime le jazz, la vie et l’amour et qui déteste la violence et le travail. La délicieuse, la frêle et douce Chloé incarne la féminité et la beauté. Celles-ci sont vouées à un bien triste destin. A la fin, Colin pleure et son amie la souris, incapable de contenir sa douleur,  mi-animale, mi-humaine,  préfère se précipiter dans la gueule du chat sous nos yeux. La lutte pour le bonheur est vraiment trop  inégale.

 

Jetez un coup d’œil sur la vidéo :

http://www.telebruxelles.net/portail/emissions/les-journaux/le-journal/15871-lecume-de-vian-sur-scene-et-en-musique

distribution et infos pratiques :

http://www.atelier210.be/programme_information-A210-82.html

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Songe d'amour

Tulle brodé de nuages cendrés

Tombe une pluie fine à l’aube rose

Alors que le châtaigner rit de toutes ses branches

Emporte le vent tiède les premières feuilles d’automne

Les jours raccourcissent et l’année s’écoule

Les paroles s’enchaînent ; les songes d’amour se succèdent

Le regard rêveur se fige en suivant un oiseau voyageur

La lumière argentée frôle nos visages 

Nous traversons les rues et les chemins se fendent

Il me tend ses lèvres et tout se tait

Nada

21/09/11

 

 

 

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Poil de carotte

12272755069?profile=original"Poil de carotte" est un roman de Jules Renard (1864-1910), publié à Paris chez Flammarion en 1894. Le récit se compose de 43 "pointes sèches" (dont 9 avaient paru dans Sourires pincés chez Lemerre en 1890), suivies de l'"Album de Poil de Carotte". Renard adaptera certaines séquences pour la scène sous forme d'une comédie en un acte et en prose, créée triomphalement à Paris au théâtre Antoine le 2 mars 1900. Une édition définitive, augmentée de cinq nouveaux récits et illustrée par Félix Valotton, sera publiée chez Flammarion en 1902.

 

Le livre est composé de quarante-huit courtes séquences montées les unes à la suite des autres sans souci de continuité narrative ("On pourrait indifféremment le réduire ou le prolonger", écrit Renard dans son Journal) auxquelles succède le bref "Album de Poil de Carotte".

Poil de Carotte, petit dernier de la famille Lepic, ainsi surnommé à cause de la couleur de sa chevelure, est le souffre-douleur de sa famille, et tout particulièrement de sa mère. Son grand frère Félix, indolent et insolent, sa soeur Ernestine, effacée, son père indifférent ou qui feint de ne pas comprendre: tous entrent dans le jeu de Mme Lepic, visant à faire passer, par des vexations incessantes et des humiliations perpétuelles, Poil de Carotte pour un enfant veule et cruel. Certaines séquences peuvent être regroupées, formant ainsi des noyaux thématiques: les nuits de Poil de Carotte, ses cruautés ("les Perdrix"), ses distractions, le calvaire des repas, l'histoire de la bonne Honorine, la pension Saint-Marc, le séjour chez le parrain, les scènes de chasse avec son père, etc. L'usage du présent et la sobriété de la phrase donnent toute leur efficacité à ces scènes de la vie de famille.

 

 

"Voilà un livre dont on peut dire que ce n'est pas un cadeau à faire à sa famille", écrivait Jules Renard à sa soeur en 1894. La décision d'écrire cette transposition de son enfance fait suite à un séjour à Chitry où Mme Renard manifesta envers sa bru - alors enceinte - une hostilité que son fils jugea intolérable: "C'est cette attitude avec ma femme qui m'a poussé à écrire Poil de Carotte" (Journal, 1889). L'écrivain laisse enfin libre cours au "désir [qu'il a de se] venger". Le nom des Lepic est alors inventé pour rendre compte de cette dureté d'une mère, dont pourtant il s'étonne "de ne l'avoir pas à douze ans, menée par le bout du nez" (Journal, 1903). Quant à Poil de Carotte, il emprunte indéniablement de nombreux traits de sa personnalité à Jules Renard, roux lui aussi et qui s'identifie à son personnage jusqu'aux ultimes phrases de son Journal: "Je veux me lever, cette nuit. Lourdeur. [...] Un filet coule le long de ma jambe. [...] Ça sèchera dans les draps comme quand j'étais Poil de Carotte." Les romans eux-mêmes s'inscrivent d'ailleurs dans ce projet de fiction autobiographique: "J'aurais ainsi Poil de Carotte ou l'enfance, les Cloportes, adolescence, et l'Écornifleur, vingtième année. En faire une satire intime" (Journal, 1892).

 

Pourtant, malgré l'accueil très favorable de la critique, Jules Renard reste insatisfait: "Poil de Carotte est un mauvais livre, incomplet et mal composé, parce qu'il ne m'est venu que par bouffées." En effet, les courtes séquences narratives dont se compose l'ouvrage ont été écrites pour la plupart entre 1890 et 1894 et publiées dans divers journaux avant d'être rassemblées. Mais le procédé de montage mis au point dans l'Écornifleur, doublé de l'invention technique du "dialogue intermittent", permit alors d'obtenir un effet d'immédiateté dont l'auteur était bien conscient: Poil de Carotte "est fait de moments. Ce n'est pas un être qui se compose, c'est un être qui existe" (Journal, 1899). Le retentissement du livre est d'autant plus grand que l'auteur s'y contente toujours de montrer sans vouloir démontrer, et qu'à la différence de la pièce de théâtre, moins réussie, le récit ne nous donne pas les clés du comportement des personnages. Les brimades subies par Poil de Carotte nous semblent d'autant plus injustifiables que les raisons nous en demeurent cachées. La cruauté de l'enfant envers les animaux qu'il aime est avant tout un désir de se conformer à la réputation de férocité qu'on lui fait et d'endurcir un coeur un peu trop sensible. Si cette "boîte de dragées d'aloès", comme dit Lucien Descaves, reste le livre le plus célèbre de son auteur, c'est que Poil de Carotte est devenu le type de l'enfant mal-aimé, rejoignant ainsi ceux de Dickens ou de Jules Vallès (voir l'Enfant). Mais la charge contre l'image de la mère s'y double d'une remise en cause de la conception traditionnelle de l'enfant: "C'est féroce et infernal qu'il faut le voir. [...] Il faut casser l'enfant en sucre que tous les Droz ont donné jusqu'ici à sucer au public. [...] Un chat est plus humain."

 

Une bonne partie de l'oeuvre souvent amère de l'écrivain paraît issue de la volonté d'élucider les mystères de Poil de Carotte, qui tourmentent Renard jusque dans l'âge adulte. Ainsi de cette note du manuscrit ayant appartenu à Sacha Guitry: "Expliquer la haine de Mme Lepic pour Poil de Carotte par ses scènes avec M. Lepic. L'enfant lui rappelle la date où ils commencèrent à ne plus s'entendre." De ce jour s'est sans doute constitué un rapport exceptionnellement fort entre la mère et son fils, fondé sur le sado-masochisme - dont l'indice dans Poil de Carotte est l'inhibition totale de l'enfant face aux cruautés de Mme Lepic, son incapacité à se révolter. Bien des années plus tard, Renard parvient à la verbaliser dans ce récit de cauchemar, inséré dans le Journal, et où, face à la passivité du père, les rapports mère-enfant dévoilent une violence incestueuse dont la froideur de Mme Lepic et l'angoisse paralysante de Poil de Carotte n'étaient que la partie émergée: "De ces bras dont je l'enlaçais passionnément, je la jette à terre, l'écrase; je la piétine, et lui broie la figure sur les carreaux de la cuisine. Mon père inattentif continue de lire son journal."

 

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Nietzsche: Humain trop humain

"Humain trop humain" est un ouvrage du philosophe allemand Friedrich Nietzsche (1844-1900), commencé au cours de l'été de 1876, achevé en 1878 et publié au printemps de la même année. Conçu à Bayreuth, il fut en majeure partie dicté à Peter Gart, alors étudiant à Bâle. La première édition était dédiée à la mémoire de Voltaire, dont c'était le centenaire le 30 mai 1878.

L'ouvrage se présente sous la forme d'une série de 638 aphorismes tirant leurs titres de sujets divers et ordonnés en neuf parties, conçues à l'origine comme autant de "Considérations inactuelles" et devant faire suite aux quatre précédentes déjà publiées entre 1873 et 1876.

Dans la première partie "Des choses premières et dernières", Nietzsche fait observer que le monde métaphysique constitue, par définition, la plus indifférente des connaissances, aussi indifférente que doit l'être "au navigateur dans la tempête la connaissance de l' analyse chimique de l'eau" (Aphorisme 9). A la métaphysique, il opposera donc sa propre philosophie "historique", tendant à retrouver dans tout ce que la pensée avait considéré jusque là d'origine transcendante, une sublimation d' humbles éléments humains. Cette philosophie nouvelle doit consacrer son triomphe dans une histoire des origines de la pensée, qui ne verra, dans ce que l'homme appelle "monde", que la somme des erreurs et des élucubrations de l'esprit humain, héritées des plus anciennes générations. Pour l'auteur, l'origine de l' idée métaphysique est le langage, qui, doublant en quelque sorte la réalité, place un nouveau monde à côté du monde réel: erreur bénéfique qui permit le développement de la raison et, en particulier, celui de l'activité logique et de ses concepts. Il n'hésite pas à  remonter la succession phylogénétique, jusqu'aux rudiments d'une vie bestiale, pré-humaine, et plus loin encore, à la vie végétale, afin d'y retrouver l'origine des concepts, sans soupçonner une seul instant l'insuffisance d'une telle démarche dans un domaine où seule l' analyse transcendantale pourrait prétendre se frayer une voie. Selon Nietzsche, c'est au niveau de notre existence végétale que remonterait la notion d' égalité", justifiée par la paix éternelle dans laquelle vivent les plantes. De ce concept illusoire d' égalité, l'idée de nombre aurait plus tard tiré son origine, -de même, le principe des "substances" provient du fait que les yeux trop faibles des premiers organismes voyaient en tout la "même chose": quand à l'idée de liberté, elle se serait formée à partir de la croyance erronée en l'existence de choses isolées, sans rapport avec le reste. Dans d'autres aphorismes, l'auteur voit l'origine de la métaphysique dans ce "malentendu" qui naquit "à propos des rêves": à des époques encore frustes, n'en vint-on pas à croire que l'on vivait, en dormant, dans un deuxième monde irréel. Nietzsche a cependant conscience de tout ce qui peut se trouver détruit par une philosophie libérée de la métaphysique: étant donné que le monde en tant qu'erreur est considéré par lui comme quelque chose de "profond, de merveilleux", et que la disparition de la métaphysique implique l'énorme avantage de supprimer toute impulsion à l'accomplissement d'oeuvres grandes et durables. Mettant alors un frein à son esprit de négation, il voit dans sa critique un mouvement "rétrograde", qui ayant pris connaissance des raisons psychologiques des conceptions transcendantes, reconnaît ensuite qu'un plus grand progrès humain est dû à ces anciennes erreurs.

Dans la deuxième partie, "Pour servir à l'histoire des sentiments moraux", l'auteur aborde le problème éthique. Nietzsche tient pour essentielle, à l'égard de la morale, la proposition selon laquelle nul n'est responsable de ses actes, à telle enseigne que juger équivaut à être injuste. L'homme n'est qu'un amas changeant de sentiments. Les hommes cruels ne sont rien d'autre que "des arriérés dont le cerveau, par suite de tous les accidents possibles au cours de l' hérédité, n'a pas subi une série de transformations assez délicates et multiples" (Aph. 43): la méchanceté est rare, et même, n'existe pas. Le mensonge lui-même n'a aucune signification morale, puisque dire la vérité n'a d'autre raison que la commodité, le mensonge exigeant imagination et mémoire: un enfant qui grandit dans une atmosphère familiale compliquée, apprendra naturellement à mentir, et en toute innocence. Un principe absolu et transendant n'est donc pas nécessaire à l'explication des soi-disant valeurs morales: par exemple, une armée valeureuse convaincue de l'excellence de la cause qu'elle défend. En général, la morale est une "autodécomposition"; il est impossible d'être altruiste: si une mère par exemple se sacrifie pour son enfant, c'est qu'elle porte son fils "en elle-même", et préfère cette part d'elle-même à tout le reste.

La troisième partie, "La vie religieuse" contient en germe les thèmes (développés par la suite dans "L' Antéchrist" de la lutte que Nietzsche mènera contre le christianisme, tenu pour une "haute ordure", en raison de son culte morbide de l' absurde morale et logique, de son "asiatisme" et de son exaltation du mépris de soi. Quant à leur origine, les religions découlent d'une part d'une fausse interprétation de la nature, de l'autre du besoin, propre à toute morale ascétique, d'exalter une part de soi en tant que partie intégrante de Dieu, parallèlement à un abaissement et à une "satanisation de l'autre face de sa personnalité.

La quatrième partie "De l' âme des artistes et des écrivains", entend surtout définir les caractères essentiels de l' art, qui doit, dans ses productions, présenter les caractères d'une immédiate et soudaine révélation, alors qu'en réalité il suppose une patiente et complexe élaboration logique et critique. Quant à la fonction essentielle de l' art, Nietzsche la voit dans sa force d'élévation en tant qu' initiation au sentiment de l' innocence du devenir.

Les "caractères de haute et basse civilisation" sont recherchés et définis par l'auteur dans la cinquième partie. Ici, il s'attache surtout au mystère des origines du génie, remontant à ces conditions premières que sont la nature et l' histoire, et à ce qui distingue l'esprit libre, l' "esprit fort", de l'esprit bon selon les critères du vulgaire. Pour Nietzsche, la nature emprisonne le génie tout en exaltant au plus haut degré sa volonté de libération. L'esprit de la civilisation est ressenti comme l' union, à l'image du centaure, de deux instincts opposés, l' angélique et le spirituel. Seule une extrême tension des énergies en conflit engendre le climat propice à l'apparition du génie, tandis que le "bon" caractère n'est que soumission aux circonstances. Dans cet esprit, l'auteur donne une puissante interprétation de la Renaissance italienne, l'opposant à la Réforme protestante comme la lumière s'oppose à l'ombre.

Dans la sixième partie, "L'homme dans la société", nombre d' aphorismes soulignent crûment la vanité et l' égoïsme qui constituent le fond de toute amitié, des luttes, des polémiques et en général de tous les rapports humains: l'influence des moralistes français du XVIe au XIXe siècles est manifeste dans ces pages: mais certains aphorismes se réfèrent encore tacitement à d'humaines valeurs morales, comme la bienveillance, la générosité. Cette partie s'achève sur une remarquable envolée dans laquelle, abandonnant toute justification de l' égoïsme, Nietzsche appelle la venue de l'ère joyeuse où, au lieu du vieil adage: "Amis, il n'y a pas d' amis!", on pourra dire: "Ennemis, il n'y a pas d' ennemis".

Avec la septième partie, "La femme et l' enfant", l'auteur se livre à de pertinentes remarques. Le mariage, selon lui, doit être fondé sur l' amitié, être semblable à une "longue conversation". Les traits essentiels de l'esprit féminin sont notés avec beaucoup de lucidité, à l'encontre des opinions superficielles et couramment admises. On y relève également de pénétrantes observations relatives au drame de l' enfance, souvent sacrifiée en raison du désordre moral des parents.

Avec la huitième partie, Nietzsche jette un "Coup d'oeil sur l' Etat". Son tempérament aristocratique le conduit à dénoncer, dans les deux maux opposés de la démagogie et de l'idolâtrie de l' Etat, le plus grand péril pour le développement de l'esprit. Pour lui, le socialisme n'est rien d'autre que le frère cadet du défunt despotisme. Le dernier aphorisme ne voit dans les opinions publiques que des paresses privées.

"L'homme avec lui-même" constitue le sujet de la neuvième et dernière partie. Deux thèmes principaux: la valeur de la justice intellectuelle opposée au fanatisme des convictions absolues, fruit de la passion et de la paresse d'esprit: et la consicence qu'a Nietzsche de sa mission, vivement ressentie dans tous ses aspects: sentiment de danger moral qui s'associe secrètement à sa volonté de libération; fatigue et angoisses de l' isolement; mais aussi joie de la recherche aventureuse, altière et solitaire allégresse de la découverte, toutes choses qui seront exprimées d'admirable façon, sous une forme mythique, dans la dernière page: "Le voyageur" (Aph. 638).

"Humain trop humain, comme les ouvrages qui lui succéderont, doit sa forme aphoristique, souple et variée, à l'intime nécessité d'expression d'un esprit qui se cherchait sans cesse, et aux limites que ses infirmités imposaient à l'auteur, l'empêchant d'atteindre à une transcription plus complexe de sa pensée. La belle préface, que Nietzsche écrivit pour la deuxième édition de l'ouvrage, précise mieux qu'on ne le pourrait faire, quelle place revient à ce livre dans l'évolution spirituelle de son auteur: livre tout vibrant d'une suprême "volonté de santé" s'opposant à un romantisme morbide: passage du romantisme pessimiste à l' ironie positive qui justifie en quelque sorte la dédicace à Voltaire. Nietzsche du reste devait devenir lui-même le titre de son ouvrage: "Là où vous voyez des choses idéales, moi, je vois des choses humaines, hélas! trop humaines! Je connais mieux l' homme".

 

 

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