Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (161)

Trier par

sous l'emprise du blanc

Les corps virevoltent, ils sont trois, peut-être quatre... j'imagine d'avantage.

La dernière goutte de sang vient de se figer, le génie du froid s'empare de tout, de la première à la dernière goutte , celle qui perlait à l'instant n'est plus qu'une ancienne saveur.

Danse pour le blanc

les-3-plus-une-autre-.jpg

C'est aussi la fin des gargouillis, la naissance de froides gargouilles, effigiesdressées dans la déjà vieille tempête.

Corps blancs bleutés, conditionnés sous vide, aptes à l'éternel.

Lire la suite...

Les hommes

J’ai rencontré un géologue

À la recherche de cailloux

Descendant dans des grottes étroites

Pour choisir une toute autre perle.


J’ai rencontré un musicien

Qui m’a offert un petit chat,

Un cher ami de longue date

Que j’ai toujours plaisir à voir.


J’ai rencontré un contremaître

Qui voulait juste tromper sa femme

Et moi, je l’ai envoyé paître

N’ayant nul besoin de ses services.


J’ai rencontré un professeur,

Le père dont toute fille peut rêver.

Il fait partie de mes amis,

Une rencontre qui me réjouit.


J’ai rencontré un bon maçon

Qui voulait réparer mes fissures

En oubliant sa petite famille.

Je l’en ai très vite dissuadé.


J’ai rencontré un policier

Au sein d’un groupe d’espérance

Que j’appelle désespérance

Tant ça sonne cette évidence.


J’ai rencontré un rectifieur

Qui voulait rectifier les femmes

En se servant de son petit bout.

Il n’avait rien compris aux femmes.


J’ai rencontré un brave juriste

Qui avait du mal avec Œdipe.

Il a pris ses jambes à son cou

Me prenant pour une femme fatale.


J’ai rencontré un historien,

Collectionneur de bouquins,

Qui faisait bien trop son malin

Avec son petit air de rien.


J’ai rencontré un scientifique

À qui j’ai donné des leçons.

C’était un réel profiteur

Qui aimait user de son charme.


J’ai rencontré un biologiste

Qui est un de mes meilleurs amis.

Avec lui au moins, je rigole

Et je ne me prends pas la tête.


J’ai rencontré un poète fou

Qui m’envoyait des textes chauds,

Bien trop salaces à mon goût

Et je m’en suis débarrassée.


J’ai rencontré un fonctionnaire

Qui vient de prendre sa retraite.

C’est un ami qui m’est très cher.

Je ris de sa femme qui le domine.


J’ai rencontré un garagiste

Qui me prenait pour une idiote

Qui allait lui envoyer de l’argent

Pour lui permettre de s’éclater.


J’ai rencontré un cuisinier

Qui a ouvert un restaurant.

J’aurais dû goûter à ses plats,

Je ne risquais pas de m’empoisonner.


J’ai rencontré un obsédé

Qui s’amusait avec les femmes

Ne pensant qu’à son sexe en érection

Qui était sa raison d’exister.


J’ai rencontré des naturalistes.

Nous partageons la même passion

Tant notre nature est belle

Et que nous voulons la protéger.


J’ai rencontré un jeune curé

Tellement fier de son petit « de »

Qu’il m’a fait boycotter l’église

Tant ses bonnes idées m’offusquaient.


J’ai rencontré un directeur

Qui m’a donné de bons conseils

Pour me permettre de gagner

Un procès contre une asbl.


J’ai rencontré un cycliste

Qui m’a offert une pâquerette

Me prenant pour la femme de sa vie

En me croisant sur le chemin.


J’ai rencontré un avocat,

Un type sordide et malicieux,

Pour un arrangement à l’amiable

Et j’ai gagné devant le juge.


J’ai rencontré un médecin

Qui voulait me faire choisir

Le nouveau traitement pour mon papa

Qui se mourait entre ses mains.


J’ai rencontré un croque-mort

Qui est un ami de mon frère.

C’est lui qui s’occupe du cimetière

Où repose mon pauvre père.


De toutes ces rencontres platoniques,

C’est l’obsédé que j’ai épousé

Ne sachant rien de ses habitudes

Et croyant à tous ses mensonges.


Des hommes, j’en ai rencontrés d’autres

Car on en croise tous les jours.

Beaucoup d’entre eux, je ne les vois pas

Et nous ne sympathisons pas.


J’ai rencontré la solitude

Après m’être royalement plantée.

J’espère un jour la câliner.

Il existe beaucoup d’autres métiers.


S’il-vous plaît messieurs, détrompez-vous,

Je suis une femme sérieuse.

Je cherche toujours la perle rare

Qui vit au sein de ce beau monde.


Je veux rencontrer un cardiologue

Qui prendra soin de mon petit cœur

Blessé par les mauvaises rencontres

Qui font partie de ce beau lot.

07/11/2010


Lire la suite...

La petite dose

Chacun a bien besoin

De sa petite dose

Pour vivre ou survivre

Au sein de ce monde déjanté.


Quelle est votre petite dose ?


Une présence chaleureuse,

Un bon bol d’air,

Un feuilleton TV journalier,

Une cigarette destructrice,

Un morceau de chocolat,

Un peu de poudre blanche,

Un moment de tendresse,

Une pâtisserie calorique,

Une partie de jambes en l’air,

Un grand cornet de glace,

Un petit bout de fromage,

Une bonne heure de sport,

Un moment de silence,

Une discussion enrichissante,

Un peu de recueillement,

Une partie de cartes,

Une bûche qui crépite,

Un bruit si familier,

Une partie de pêche,

Un bon film au cinéma,

Un canari qui chante,

Un beau clair de lune,

Un rayon de soleil,

Un antidouleur,

Une promenade au bord de l’eau,

Un moment d’évasion,

Un parfum délicat,

Un sourire bienfaisant,

Une lueur dans les yeux,

Un être qui vous charme,

Un subtil jeu de mot,

Un fidèle stylo,

Un pinceau prêt à peindre,


Nous avons tous besoin

De nos petites doses.

Quoi qu’on en pense,

Ça ressemble à de la dépendance.


Ces habitudes prises

Au fil du temps et des années

Nourrissent notre moi profond,

Nous procurent un mieux être.


D’ailleurs, qu’arrive-t-il

Quand nous sommes privés

Ou en réel manque

De nos chères petites doses ?


Des sentiments négatifs,

Des émotions fortes,

Des sensations désagréables

Nous habitent et perturbent

Notre moi profond.


Il exprime sa colère

De différentes façons :

Soit il la retourne contre les autres

Soit il occasionne toutes sortes de maux,

Un mal-être puissant et destructeur.


Faut-il se priver de certaines petites doses

Ou continuer à les consommer

Sans tenir compte des avis extérieurs ?

21/11/2010

Lire la suite...

Vision

La vision d’une chose

Peut être divergente.

Il faut si peu de choses

Pour qu’elle soit différente.


L’état de santé,

Quand il est fébrile,

Brise la volonté.

Elle devient inutile.


L’état de santé,

Quand il est au beau fixe,

Booste la volonté.

Elle devient idée fixe.


L’état d’âme,

Quand il est morose,

Il se pâme

Et plus rien n’est rose.


L’état d’âme,

Quand il est positif,

Il proclame :

« Tout est admiratif ! »


Par l’œil,

Quand il est fuyant,

Je cueille

Rien de bien marrant.


Par l’œil,

Quand il est attentif

Je cueille

Ce qui est positif.


Gardons les bonnes visions,

Refusons toutes les autres.

Au fil des quatre saisons,

Oublions toutes ces autres.


La vision positive

De tout ce que l’on perçoit,

Rend la vie bien plus vive.

On peut être fier de soi.

28/11/2010

Lire la suite...

Avec Prévert...

Enfant, déjà curieux, je découvrais Prévert

Et cette liberté qu'il mettait dans ses vers...

Et si de son récit le discours nous surprend

Et que l'on imagine cet oiseau qui descend

Jouer avec celui qui l'appelle de ses cris!

On sait bien que ce n'est qu'un instant de sa vie!

Mais toujours cet enfant se souviendra de lui...

Et de cette lumière qui survient et s'enfuit!

Je me rappelle encore de ce jour peint en bleu

Où rien, non rien vraiment n'aurait pu être mieux!

Et dans le temps qui s'enfuit, cet instant béni

Et que l'on croit pouvoir garder à l'infini!

Adulte, presque vieux, je proclame l'impuissance

De cette liberté prônée jusqu'à l'outrance!

Je rêve d'un instant, flamboyant, comme avant!

Mais à l'horizon, le soleil déjà descend...

Lire la suite...

Le grand dominateur



Le grand dominateur

Ne vous est-il jamais arrivé, de souhaiter être subitement

Transformé en un seul maître de l’humanité ?

Etre Maître de la terre, Maître du monde éternellement

Sans doute N’est ce pas ? Ou peut-être bien, en vérité !

Tuer, juste comme çà, d’un simple regard,

En fixant, à bout portant ou de loin, d’un balcon

De tuer et de tuer d’un clin d’oeil, à répétition et d’en rire.

Supprimer, vite et bien, jours et nuits, avec désire

Etre un puissant dominateur, c’est à convoiter

Fini les tarés, les mal aimer, les refoulés. Soyez heureux

Les affamés, Les moins que rien, les malchanceux

Imaginez-vous, détenir cette puissance de décider seul,

Qui doit vivre qui doit mourir. S’acharner et décimer à loisir

Quelle vengeance ! Quelle délectation !

Tuer les laids et Les mal formés. De l’être à venir aux vieillards, Eliminer les pauvres, les beaux et les riches,

Anéantir les religieux et les religions, Dieu et tous ses saints,

Les anges et les démons. Tuer par grappes entières

Les faibles, les souffrants, les vulnérables

Avec application, faire des coups doubles ou multiples

Avec habilité, faire des ricochets par jeux de miroirs,

Quel jeu ! Quelle jouissance !

Combien de temps cela prendrait-il ?

Une seconde par âme, 60, par minutes, 3600 par heures

Quelques mois, pour la planète entière

En se concentrant bien, quelques semaines

Imaginez-vous, posséder cette puissance d’extermination !

Le grand Dominateur ?

C’est vous, c’est moi, c’est les autres,

Sinon, notre mental, un monstre en sommeil !

Ne vous est-il jamais arrivé, de souhaiter être subitement

Transformé en un seul Maître de l’humanité ?

Qui irait cracher sur nos vies ?

Sûrement pas moi !


Lucien Ruth (29 Juillet 2007)

F I N


Lire la suite...

Les nourritures terrestres

Publiée en 1897, « Les nourritures terrestres » est assurément l’oeuvre d'André Gide la plus célèbre de son auteur.

Dans la préface de l'édition de 1927, André Gide rapporte cependant que ce livre passa longtemps inaperçu et "qu'en dix ans, il s'en vendit tout juste cinq cents exemplaires". Peut-être s'étonnera-t-on plus tard de l'extraordinaire influence qu'exerça, principalement sur les jeunes esprits, pendant une cinquantaine d'années, "Les nourritures terrestres". Influence plutôt morale qu'esthétique: si l'on retrouve, chez beaucoup d'écrivains français, de Montherlant à Albert Camus, la marque des "Nourritures", il est certain que cette influence se manifeste de façon plus intime, en tant que livre de chevet de plusieurs générations d' adolescents.

Il semble que les choses se soient passées comme si l'on avait suivi à la lettre l'injonction finale que Gide fait à son lecteur idéal: "Natahnaël, à présent, jette mon livre, Emancipe-t'en. Quitte-moi".

Divisés en huit livres, une courte introduction, un "hymne" et un envoi, les "Nourritures terrestres" constituent une oeuvre didactique, un livre d' "enseignement", où Gide apprend au lecteur non seulement à se séparer de son livre, mais à se désinstruire, à se délivrer de certaines conduites morales et intellectuelles, afin qu'il puisse mieux "connaître" et le monde et lui-même, grâce à l'expérience vécue et à une forme de sensualisme qui n'exclut pas -bien au contraire- la générosité: "Que mon livre t' enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui-même, -puis à tout le reste plus qu'à toi".

Gide prend appui sur ce jeune homme qu'il "n'a pas encore rencontré", qu'il nomme bibliquement Nathanaël, et sur un maître imaginaire: Ménalque; mais Gide est lui-même le héros principal de son livre. S'il lui a plu de donner aux "Nourritures" une forme poétique, - proche des textes orientaux, profanes ou sacrés, - nous savons par le reste de son oeuvre, datée de la même époque ou des années suivantes, qu'il s'est mis tout entier dans cet ouvrage d'imagination. Son "Journal", son autobiographie: "Si le grain ne meurt", des oeuvres comme "L'immoraliste" ou "Amyntas" recoupent de nombreux passages des "Nourritures. C'est cette prise de position personnelle, cette sincérité mal dissimulée par un style souvent précieux, qui donnent aux "Nourritures terrestres" leur valeur humaine.

Gide avait sûrement raison lorsqu'il disait, toujours dans la préface de 1927, qu'il fallait voir dans ce livre, non pas une "glorification du désir et des instincts", mais une "apologie du dénuement". Que l'on se rappelle en effet des formules fameuses comme: "Nathanaël, je t' enseignerai la ferveur", ou bien: "Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée", ou encore: "Non point la sympathie, Nathanaël, -l' amour", et on s'apercevra que Gide met constamment l'accent sur la nécessité de l' effort personnel, sur le don total de soi. L' émerveillement panthéistique qui est exalté ici, ne va pas sans, ce dépouillement, sans cet abandon de tout confort matériel, moral ou intellectuel, qui rappellent les préceptes du Zarathoustra de Nietzsche. Lorsqu'on aura donné la première place à l'expérience personnelle de Gide, l'on pourrait mentionner au premier plan l'influence de Nietzsche et celle de Goethe. Un certain parti pris d'orientalisme -on se souvient de ce que doit Gide à l' Afrique du Nord- n'est pas à exclure des poèmes qui sont incorporés, sous la forme de Rondes et de Ballades, au texte en prose des "Nourritures".

Mais c'est aux grands textes bibliques, dont a été nourri l'enfance protestante de Gide, tels que le "Cantique des cantiques", l' "Ecclésiaste", et beaucoup de passages du Nouveau Testament, que l'on devra surtout penser pour comprendre pleinement ce livre, qui est avant tout celui d'un humaniste, au sens que le XVIe siècle, dans certaines de ses réactions païennes, avait donné à ce mot. Rappelons qu'en présentant de nouveau son livre au public en 1927, Gide, dans sa préface, précisa la portée des "Nourritures"; il entendit alors réduire son importance, en le situant et en le motivant d'une manière plus précise. Il ne faut pas oublier en effet que ce livre est l'oeuvre d'un convalescent, écrite à une époque où "la littérature sentait furieusement le factice et le renfermé", qu'au moment même où il l'écrivait, il aliénait cette liberté que son livre revendiquait. Surtout, Gide y demande instamment qu'on ne l'emprisonne pas dans cette oeuvre: depuis longtemps il s'en est lui-même détaché, elle n'est qu'une étape dans sa carrière, un moment de sa vie. Cette mise au point de l'écrivain, un peu effrayé du succès tardif mais éclatant des "Nourritures", surpris des interprétations plus ou moins outrées qu'on lui donnait et qui, selon lui, contribuaient plus à son succès qu'une saine compréhension de son propos, est tout à l'honneur de son auteur et montre bien les scrupules, la conscience extrême de Gide vis-à-vis de ses responsabilités d'écrivain et de maître à penser.

Lire la suite...

Relation

J’ai demandé au Père Noël

De me confier un grand secret

Dans toute la magie de Noël

Tout en restant des plus discrets.


Il me chuchotera à l’oreille

Très bas et avec attention

Tout ce que savent les petites vieilles

Au sujet du mot relation.


Je rêve d’une belle relation,

D’un gars prenant soin de mon cœur,

D’un beau partage d’émotions,

De rires, de joie et de bonheur.


Pas d’une relation bidon,

De fantasme à assouvir,

D’une de ces histoires à la con,

D’un homme bon à servir.


Le Père Noël m’apportera

Une oreille pour m’écouter,

Une bonne épaule qui sera

Coussin d’amour et de bonté.


Deux bras tendres et chaleureux,

Un torse des plus accueillants

Pour me réfugier en son creux,

Deux yeux doux et bienveillants.


Ce puzzle à constituer

Sera dans un bien bel écrin

Que je pourrais, oui, conserver

Pour y engloutir mon chagrin.


Père Noël y joindra les clés

Qu’il me faudra utiliser

Pour savoir mieux agrémenter

Cette relation bien méritée.

30/11/2010

Lire la suite...

« Mauvaises pensées et autres » sont des fragments de Paul Valéry, publiés en 1942. Ce sont bien là de "mauvaises", de subversives pensées sur l' intelligence, la littérature, l' amour, l'histoire, la gloire, etc.: Valéry, avec un plaisir évident, procède, dans ses courtes notes prises au hasard des jours, à un véritable jeu de massacre. Il est peu de nos assurances, de nos conforts humains qui en sortent indemnes et, d'un certain point de vue, ce petit ouvrage pourrait faire un excellent bréviaire du scepticisme. L' intelligence, d'abord, est humiliée: raison, sagesse, vérité, ces grands mots chargés d'honneurs répondent souvent, selon Valéry, moins à des réalités qu'à des conformismes. Ce que nous nommons certitudes pourrait bien être nos doutes, mais multipliés par l'assentiment du plus grand nombre, et ainsi parés des prestiges du vrai. Mais, au delà de ces convictions pratiques, qu'en est-il de la vérité? Elle nous échappe généralement: on oublie trop qu'elle ne suit pas la forme de nos désirs. Un certain choc, au contraire, une gêne, le sentiment d'une blessure dans ce que nous avons de plus cher, nous pourraient prévenir que nous sommes près de toucher au réel: "Peut-être faudrait-il connaître le "réel" à l'absence de ces caractères séduisants, à l'impossibilité de les introduire, à leur révélation de la vanité ou de la naïveté de leur application". Les vrais philosophes sont ceux qui osent affronter cette inquiétude, non point hommes de livres, mais blessés par les choses et qui n'apprennent pas les problèmes, mais les rencontrent. Seulement l'homme, communément, souhaite de préserver des choses: il construit pour cela des illusions dont la plus solide est le moi, la "superstition du moi", dit Valéry. La littérature moderne n'estime que la "sincérité". Comme cette valeur est vaine! L'homme en sait trop peu sur lui pour que tout ce qu'il nous dit de lui ait le moindre intérêt. "Etre soi-même. Mais soi-même en vaut-Il la peine?", demande Valéry. Ne sommes-nous pas faits d' accidents impersonnels?: "Mon hasard est plus que moi". L'illusion du moi commande nos rapports avec autrui: l' amour n'est rien qu'une création de l'être qu'il a pris pour objet. Valéry parle aussi de son art: "En France, on n'a jamais pris les poètes au sérieux". Ils le seront, à notre époque moins que jamais: jadis, la préoccupation de la "postérité" faisait faire aux écrivains des prodiges qu'ils n'eussent pas faits pour les vivants. La précipitation moderne menace la perfection: "Les oeuvres modernes racolent, font le trottoir". Et c'est le plus sombre jugement que Valéry porte sur la littérature contemporaine: "On y voit des sauvages qui se font imprimer, des loups garous qui corrigent leurs épreuves, des dragons crachant la flamme qui font un "service de presse": tout ceci aussi naturel que leurs fonctions les plus naturelles". Ce livre inquiète; si on le prend pour une métaphysique, il peut désespérer. Mais c'est plutôt un exercice préalable à la connaissance, une nécessaire obligation à savoir qu'on ne sait rien. Le jeu est alors salutaire, l'appréhension de l'être rendue possible.

Lire la suite...

Aimer, …. a…r

Un petit verbe de cinq lettres

Débute sur un, … Haaa

Finis sur l’… Air

Provoque ébats

Envoie en l’air.

Aimer le prononcer

Adorer le pratiquer

Aimer sous les nuages

Couché sur la plage

Aimer sous le soleil

Fatigué au réveil.

Ainsi

Comme ça

Sans gage

C’est pareil.

Je donne

Je reçois

Jour ou nuit

Me berces, j’embrasse

Te caresse, m’enlaces

Etreintes aimées

Commencées par … Haaa

Finies dans l’ …Air.

Robert Tadeusz Pirschel

19/08/2010

Lire la suite...

L’Abbé, la vieille et le chien


La scène se passe à l’intérieur de la chapelle de Bessel, en fin de matinée en plein été. Près de l’autel, sur un prie dieu, se trouve, l’abbé Félicien Falconnet. En arrière, sur un banc, une bonne vieille, elle semble marmonner. Elle est très courbée mais elle ne marmonne pas, elle prie à genoux avec ferveur. Devant la porte principale, un chien titubant et bavant, entre dans la chapelle.

L’abbé : chuchotant

« Dieu mon père, pardonnes à ton fils

Pour avoir péché ! J’ai osé Jurer obscénement

30 années seulement ! »

L’abbé : Devenant soucieux,

« Mais entendez vous, Dieu mon père, ce bruit étrange dehors ? Et vous, la vieille en prière, entendez vous ? Qu’est ce que ce bruiteux bruit, ne peut-on supprimer ce bruitophone? »

La très vieille : priante et tremblante

« Hélas, l’abbé, la prairie prend feu et le feu prend la prairie, j’allais vous le dire… »

L’Abbé : rassuré

« Ah Dieu mon père, merci, j’avais cru à une inondation ! »

La vieille, très vieille

« Quelle chaleur mon abbé, arrivez vous à prier ? »

L’abbé, tout en noir

« Non la vieille, mais l’inondation arrive, et va inonder l’incendie, prions à son arrivée et à l’incendie inondé et à notre rafraichissement ! »

Arrive au centre de la chapelle, le chien tout en bave et titubant.

Le chien : en bave, titubant et hurlant

« On m’a empoisonné, je suis mort sans avoir pu mordre, qu’est-ce qu’un chien, qui n’a jamais mordu. Même les puces mordent. Je ne peux mourir sans avoir mordu une seule fois, en vérité, j'ai été trop gentil! »

Puis, à l’abbé,

« Mon père, prenez mon âme et enseignez le chien ! »

L’Abbé : prit de pitié

« Le chien baveur à raison, il meurt sans avoir été chien, Quel vie de chien, ce chien vit ! Meurs sans crainte toi et tes puces, et quitte cette chienne de vie. Nous prierons pour ton âme de chien ! »

Le chien mourant: enfin meurt en expulsant un gaz fort nauséabond

La très vieille : priante et entourée de gaz nauséabond

« Amène ! »

Puis elle éternue trois fois.

L’Abbé : lui proposant son mouchoir noir de noir

« Vous dites ! Oh très vieille ! »

La vieille

« Je dis que la prairie est en feu appelons les pompiers pour inonder le feu dans la prairie, sinon le feu va nous inonder pour nous noyer et ensuite nous brûler ! »

Le pompier : tout enfumé

« Me v’la ! Où se trouve le feu rouge vif, et brûlant la prairie en feu ? »

L’Abbe, la vieille, sauf le chien crevé

« Là, là et là, il est partout, le sentez-vous brûler, il est rouge parbleu, il nous entoure, nous cerne ! Oh Dieu, allons nous en, et vous le pompier restez et arrosez, arrosez ! Le temps que l’inondation arrive et inonde l’incendie, sinon l’incendie sera foudroyant et l’inondation, impuissant ! »

Arrive au même moment, l’incendie et sans ménagement, emporte le pompier, son ennemi juré. Dieu ait son âme !

L’âme du pompier : dans tout ses états

« Oh Dieu des esprits ! me voilà bien seul. J’étais son corps et j’y étais comme chez moi. J’allais où il allait, ce qu’il décidait je l’exécutais, nous ne faisions qu’un ! Voilà qu’à présent, je suis âme immortelle, en même temps conscience, état d’esprit, pensée, raisonnement et raison d’être, état d’âme, âmes sœur, sixième et dernier sens ! Pour une enveloppe c’est beaucoup trop d’obligations !

« C’est toujours ainsi, c’est toujours comme çà, les bons et les moins bons, sont les premiers à partir. Pour les très bons, il n’y en a pas, ils n’existent pas. Oh, Dieu des esprits, faut-il prier, prier et re-prier pour vivre une vie entière et être accepté entièrement?

« J’étais l’âme d’un homme bon, où aller ? Personne ne me voudra, je ne peux ni me vendre ni rendre l’âme ni même hanter, j’étais l’âme d’un homme bon, Il faut que l'on m’accepte tel quelle. Je peux encore servir, sinon, je serai ni le commencement ni la fin, je serai qu’un intervalle entre rien. Je ne suis pas une âme damnée. J’ai une grandeur d’âme, qui veut bien de moi âme qui vive ? Je viens d’un homme bon, mais personne ne m’entend ! Ah, à quoi je sers, d’être immortel, Je suis une âme vraiment en peine !! »

L’Ame du pompier, très en peine, trouva sur sa voie, l’âme sœur sortit tout directe d’une femme bonne. Leurs rencontres furent osmotiques. Enfin deux grandes âmes heureuses!

L’Abbé et la vieille : tout à coup, très seuls.

« L’incendie nous a épargné mais il reste des flammichettes flamboyantes, essayons de cracher dessus cracher encore et encore pour les inonder et en finir avec ! »

Cracher, n’a fait qu’attiser le feu faiblissant , l’abbé et la vieille, épargnés par l’incendie furent emportés par l’inondation, attirée par le feu envenimé et rafraichissant.

Amène!


Lucien Ruth

F I N



Lire la suite...

L'Amour : Agent propulseur du développement durable

Lu sur mon pot de mayonnaise Hellmann’s le 21 novembre 2010 : « Fait avec des œufs de poules en liberté ». Les ingrédients sont : eau, huile de canola, amidon de maïs modifié, jaune d’œuf liquide, vinaigre, sucre, sel, épices, gomme de xanthane, acide sorbique, acide phosphorique, colorant, jus de citron concentré, edta de calcium disodique, acide citrique. Comment autant de produits chimiques peuvent-ils faire partie d’un produit à base d’œufs de poules en liberté ? Par ailleurs, quelle est l’interprétation de la multinationale du concept de la liberté des poules ? Autant de questions sans réponse … poule aux yeux … Ironie ! Hellmann’s est une marque de commerce détenue par :

« Unilever Canada Inc. qui est une filiale à cent pour cent de Unilever PLC dont le siège social est à Londres (Angleterre). Unilever PLC et Unilever NV, entreprise hollandaise de Rotterdam, forment le groupe Unilever, l’une des plus grandes entreprises de produits grand public au monde, implantée dans une centaine de pays. Unilever vise à être la première entreprise pour satisfaire les besoins quotidiens des consommateurs du monde entier sur les marchés qu’elle a choisis[1] ».

Si vous désirez devenir actionnaire, vous devez contacter la maison mère, l’adresse est sur le site. Vous pouvez en profiter pour les questionner sur le concept de la liberté.

Les multinationales doivent présenter un minimum de conscience sociale si elles veulent garder leur crédibilité auprès du public. Cependant, nous savons tous qu’elles attendent les développements technologiques pour régler la plupart des problèmes environnementaux et qu’elles sont friandes des produits chimiques pour développer des addictions.

Il y a 30 ans, nous étions plusieurs à aller déposer à l’autre bout de la ville nos déchets sagement classés en matières recyclables. Trente ans plus tard, la planète est encore plus affectée par la consommation de ses habitants. Drôle de situation, moi qui pensais changer le monde dans les années 80. Je ne crois plus que les habitudes individuelles peuvent changer quoi que ce soit dans la détérioration de la planète. La responsabilité appartient plus au monde industriel. C’est à mon tour de leur lancer la balle.

Il y a 30 ans, je posais de bons gestes pour l’environnement non seulement pour ma planète, mais aussi pour l’éducation de mes enfants. Il y a quelques années, une grande frustration a surgi du fond de mes entrailles, une rébellion de tant d’efforts anéantis sous la force consommatrice de nos sociétés. Combien de fois me suis-je coupée les mains en lavant les boîtes de conserve ? Combien de fois me suis-je privée de lys sauvages offerts par mes enfants au nom de la préservation de la flore indigène ? Mais pour qui et pourquoi ai-je fait cela ? Au nom de beaux principes qui n’ont rien donné en bout de ligne !

Pourquoi devrais-je continuer à faire attention à la planète ? Pourquoi ne pas attendre comme certains de nos politiciens et toutes les multinationales que la technologie atténue les dégâts ? Pour qui et pourquoi je choisirais d’embellir le monde ? Quand j’ai fait part à mes enfants, gendre et bru inclus, de ma frustration et de mes doutes, inutile de vous dire que j’ai été fusillée non seulement par leur regard mais aussi par leurs mots autant que par leurs lamentations sur le vécu des « babyboomers ayant détérioré la planète » et blablablablabla. Et j’ai gardé ma frustration.

Il y a 30 ans, j’ai choisi par le sens de responsabilité et par le sens du devoir de recycler, de composter et de prendre soin de nos forêts et de nos étendues d’eau et pourtant les résultats n’ont pas été probants.

Pour qui et pourquoi continuerais-je d’agir en personne responsable ? J’ai trouvé une réponse : par Amour et par Respect de mes petits-enfants que voilà.

L’Amour est, à mon avis, le seul bien durable qui développe sainement tout autour de lui. Son effet sur les personnes est gage d’actions plus grandes que nature. Socialement, c’est le bien le plus évocateur de transcendance du mal à autrui ou à la planète. L’Amour est l’essence même de l’être humain et, jamais, il ne peut engendrer d’épreuves. Que l’Amour se répande sur la planète et l’environnement ne s’en portera que mieux et bien. Ne dit-on pas que parler à ses plantes avec Amour les rend resplendissantes. Songez à tous ces champs labourés avec Amour qui éradiqueraient les famines. Maintenant, imaginez l’effet de l’Amour sur l’économie mondiale. Les richesses seraient enfin partagées. Ne serait-ce pas magnifique ? Le partage des richesses ne peut être atteint qu’avec l’Amour. Oui, définitivement l’Amour est un exemple limpide de Développement durable.

Quand je vois la confiance et l’amour dans les yeux de mes petits-enfants, mon cœur chavire et ne souhaite qu’une chose : qu’ils aient la chance et le bonheur de profiter de tout ce dont j’ai profité dans la vie et sur la planète. Je ne peux espérer qu’une seule chose, c’est que mes habitudes et mes efforts fassent grand bien à cette Terre qui sera encore et toujours demain la leur et la nôtre à tout jamais.

Pour qu’en aucun temps une planète interstellaire ne soit la solution retenue à la surconsommation, je prendrai soin d’embellir le monde.

Elric et Océanne, je vous aime gros comme l’univers. Votre MammyJo xx.



[1] Unilever. Notre histoire.

http://www.unilever.ca/fr/aboutus/Copy_of_ourhistory/?WT.LHNAV=Notre_histoire.

Site visité le 21 août 2010.

Lire la suite...

L'art et moi




Un monde sans art, est un monde qui cesse de respirer.

L'art et l'homme ont été intimement liés dès l'aube des temps, dès la pré et proto-histoire.

Souvent je repense aux grottes de Lascaux, magnifique expression des hommes par l'art rupestre.
J'ai eu la chance de les visiter, il y a longtemps, dans les années 1980,c'était Lascaux II, déjà, la copie à l'identique des grottes dont lepublic ne pouvait plus voir l'originale, pour la préserver d'une maladie qui se développait sur les parois..

J'ai été saisie, face à cette beauté, cette réalisation d'il y a40.000 ans, avec les moyens du bord imaginés déjà par les hommes, face àdes représentations dont on ne connaît pas encore toutes lessignifications ni les symboles.
La fresque s'adaptait à chaque relief des parois de la grotte, donc desdénivelés, les tons chauds cernés de noir, tout prenait vie, comme sion assistait "en réel" à une scène de chasse...
Un grand moment d'art, face à nos ancêtres, une rencontre qui reste gravée en moi encore aujourd'hui.

L'arttranscende l'homme, l'art donne à voir, l'art surprend, l'art posequestion, et l'artiste a un rôle de catalyseur, de philosophe, detroubadour, de rassembleur...et devrait d'abord être un homme libre...

Où commence l'art, où s'arrête-t-il, est une autre grande question, etles critiques, savants, philosophes de l'art ne sont même pas souventd'accord entre eux. On ne peut l'enfermer dans une définition, il est aussi de l'ordre d'un certain mystère.

La vie a besoin d'art, l'être humain estlui-même art, par la façon dont il fonctionne déjà, et si l'artdisparaissait, l'être humain serait réduit à bien peu de choses...
Plus que jamais, nous avons besoin de l'art, surtout en temps de crise, pour résister à l'apathie et à la résignation.

L'art est une respiration, au coeur de l'humain.

Pascale Eyben
Lire la suite...

Un Ricochet à Divonne les Bains

Voici en avant première les dessins pour le prochain N° du Ricochet, un journal trimestriel de contre information réalisé par Jean-Claude Pruvost.


Lutopic a l'honneur de faire les illustrations.

voici une des dernières en date d'hier

Il s'agit du projet de démolition d'une salle des fêtes placée au centre de Divonne les Bains. Cette construction au style marqué ne convient plus aux décideurs actuels..

Pas assez prestigieux pour le saigneur des lieux..

Et comme on dit , quand la démolition va, tout va.. Ils vont certainement planter des arbres sur le site .. on peut rêver.. Lutopic est là pour ça..!

démolition salle des fêtes

Lire la suite...

Parfum

Un jour de grand cafard,

Entrant au grand bazar,

Je découvre par hasard

Un parfum, perle rare.

Parfum de bonne senteur,

Parfum de mille fleurs,

Parfum de grand bonheur,

Parfum pour mon petit cœur.

Adopté de ce pas,

Je n’en changerai pas

Tant qu’il existera

Et qu’on me le vendra.

Il illumine les yeux.

Il envoûte les lieux.

Il réalise les vœux.

Il rend les gens heureux.

Ses effluves, ma foi,

Procurent autour de moi

Des petits frissons d’émoi.

Je me demande bien pourquoi.

Je m’attire des yeux hagards

Qui sont preuve de cafard,

Leur vie est un bazar.

Ce n’est pas un hasard.

C’est l’effet du parfum.

Il en guérit plus d’un

Dans ce monde où chacun

Peut saisir l’opportun.

Je diffuse sa senteur

Avec un grand bonheur.

S’il peut guérir les cœurs,

C’est qu’il est le meilleur.

28/11/2010

Lire la suite...

Un petit poème sur l'amour. et un deuxième en prime

Je ne suis pas poétesse mais j'ai eu envie de vous faire partager deux petits poèmes écrits il y a quelques années, au risque de m'exposer à des critiques peu flatteuses!


L’amour

L’amour est un homme dangereux

Surtout si vous le rencontrez sous peu,

Débrouillez vous pour résister au mieux

Attention, il est paré de paroles de feu

Qui vous embrasent le cœur et plus,

Qui vous laisse un désert, là où Vénus

Semait fleurs , bonheur et douces muses

Si vous le rencontrez, croyez moi, tuez le ou plus.


Le HERON écrit il y a 10ans


Le héron s’ennuyait sur le portail rouillé

De l’ hôtel- restaurant abandonné

Morose il écoutait d’un air penché

Les notes égrenées d’une musique oubliée

Mélodie perdue de chants désespérés,

Je me suis arrêtée et lui ai lancé

Un petit bout de mon cœur déserté




Lire la suite...

courrier du cœur

Fin de cette installation en raz campagne , pour un art en campagne qui devenait un sorte de retraite de Russie..

photo prise le 26 NOV, je tenais avant de démonter l'ensemble voir la neige se poser sur mes boites à lettres.. Je suis comblé..! gegout©adagp

courrier du cœur sous la snw

L'art et la campagne ne font pas toujours bon ménage, et je ne parle même pas de la pérennité des œuvres exposées à tout les vents plus ou moins mauvais..

Mon "courrier du cœur" se souviendra longtemps de cette édition 2010.

Moi aussi..!

La prochaine édition se fera sans moi.. Je serai en Juillet invité à exposer mon travail en Suède, sur l' Ile de Ölands au musée Himmelsberga.


Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles