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L’Abbé, la vieille et le chien


La scène se passe à l’intérieur de la chapelle de Bessel, en fin de matinée en plein été. Près de l’autel, sur un prie dieu, se trouve, l’abbé Félicien Falconnet. En arrière, sur un banc, une bonne vieille, elle semble marmonner. Elle est très courbée mais elle ne marmonne pas, elle prie à genoux avec ferveur. Devant la porte principale, un chien titubant et bavant, entre dans la chapelle.

L’abbé : chuchotant

« Dieu mon père, pardonnes à ton fils

Pour avoir péché ! J’ai osé Jurer obscénement

30 années seulement ! »

L’abbé : Devenant soucieux,

« Mais entendez vous, Dieu mon père, ce bruit étrange dehors ? Et vous, la vieille en prière, entendez vous ? Qu’est ce que ce bruiteux bruit, ne peut-on supprimer ce bruitophone? »

La très vieille : priante et tremblante

« Hélas, l’abbé, la prairie prend feu et le feu prend la prairie, j’allais vous le dire… »

L’Abbé : rassuré

« Ah Dieu mon père, merci, j’avais cru à une inondation ! »

La vieille, très vieille

« Quelle chaleur mon abbé, arrivez vous à prier ? »

L’abbé, tout en noir

« Non la vieille, mais l’inondation arrive, et va inonder l’incendie, prions à son arrivée et à l’incendie inondé et à notre rafraichissement ! »

Arrive au centre de la chapelle, le chien tout en bave et titubant.

Le chien : en bave, titubant et hurlant

« On m’a empoisonné, je suis mort sans avoir pu mordre, qu’est-ce qu’un chien, qui n’a jamais mordu. Même les puces mordent. Je ne peux mourir sans avoir mordu une seule fois, en vérité, j'ai été trop gentil! »

Puis, à l’abbé,

« Mon père, prenez mon âme et enseignez le chien ! »

L’Abbé : prit de pitié

« Le chien baveur à raison, il meurt sans avoir été chien, Quel vie de chien, ce chien vit ! Meurs sans crainte toi et tes puces, et quitte cette chienne de vie. Nous prierons pour ton âme de chien ! »

Le chien mourant: enfin meurt en expulsant un gaz fort nauséabond

La très vieille : priante et entourée de gaz nauséabond

« Amène ! »

Puis elle éternue trois fois.

L’Abbé : lui proposant son mouchoir noir de noir

« Vous dites ! Oh très vieille ! »

La vieille

« Je dis que la prairie est en feu appelons les pompiers pour inonder le feu dans la prairie, sinon le feu va nous inonder pour nous noyer et ensuite nous brûler ! »

Le pompier : tout enfumé

« Me v’la ! Où se trouve le feu rouge vif, et brûlant la prairie en feu ? »

L’Abbe, la vieille, sauf le chien crevé

« Là, là et là, il est partout, le sentez-vous brûler, il est rouge parbleu, il nous entoure, nous cerne ! Oh Dieu, allons nous en, et vous le pompier restez et arrosez, arrosez ! Le temps que l’inondation arrive et inonde l’incendie, sinon l’incendie sera foudroyant et l’inondation, impuissant ! »

Arrive au même moment, l’incendie et sans ménagement, emporte le pompier, son ennemi juré. Dieu ait son âme !

L’âme du pompier : dans tout ses états

« Oh Dieu des esprits ! me voilà bien seul. J’étais son corps et j’y étais comme chez moi. J’allais où il allait, ce qu’il décidait je l’exécutais, nous ne faisions qu’un ! Voilà qu’à présent, je suis âme immortelle, en même temps conscience, état d’esprit, pensée, raisonnement et raison d’être, état d’âme, âmes sœur, sixième et dernier sens ! Pour une enveloppe c’est beaucoup trop d’obligations !

« C’est toujours ainsi, c’est toujours comme çà, les bons et les moins bons, sont les premiers à partir. Pour les très bons, il n’y en a pas, ils n’existent pas. Oh, Dieu des esprits, faut-il prier, prier et re-prier pour vivre une vie entière et être accepté entièrement?

« J’étais l’âme d’un homme bon, où aller ? Personne ne me voudra, je ne peux ni me vendre ni rendre l’âme ni même hanter, j’étais l’âme d’un homme bon, Il faut que l'on m’accepte tel quelle. Je peux encore servir, sinon, je serai ni le commencement ni la fin, je serai qu’un intervalle entre rien. Je ne suis pas une âme damnée. J’ai une grandeur d’âme, qui veut bien de moi âme qui vive ? Je viens d’un homme bon, mais personne ne m’entend ! Ah, à quoi je sers, d’être immortel, Je suis une âme vraiment en peine !! »

L’Ame du pompier, très en peine, trouva sur sa voie, l’âme sœur sortit tout directe d’une femme bonne. Leurs rencontres furent osmotiques. Enfin deux grandes âmes heureuses!

L’Abbé et la vieille : tout à coup, très seuls.

« L’incendie nous a épargné mais il reste des flammichettes flamboyantes, essayons de cracher dessus cracher encore et encore pour les inonder et en finir avec ! »

Cracher, n’a fait qu’attiser le feu faiblissant , l’abbé et la vieille, épargnés par l’incendie furent emportés par l’inondation, attirée par le feu envenimé et rafraichissant.

Amène!


Lucien Ruth

F I N



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