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Au coeur de l'été

 

Dans une lumière excessive,

Parfois en suractivité,

L'énergie nous laisse hébétés,

Témoins de grâces attractives.

 

Les arbres, à nouveau recouverts,

Portent tous un épais feuillage,

Certains survivent d'un autre âge,

Ils offrent une gamme de verts.

Camaïeu veut dire harmonie,

Peu importe combien de teintes

Vibrantes ou paraissant éteintes

Dans l'espace se sont unies.

 

Posées sur de fragiles tiges,

Se côtoient d'innombrables fleurs.

Elles causent des coups de coeur

Ou un indicible vertige.

Suzanne Walther-Siksou

11 août 2014

Un partenariat

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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La muse de la vieille dame

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Toute vie n'est pas merveilleuse.

La sienne fut décourageante,

Et bien trop souvent contraignante,

Or les gens la voyaient heureuse.

 

Une déesse rayonnante

La consolait avec douceur,

Mettait de l'or sur la noirceur,

Disait des choses étonnantes.

Elle apprit qu'il fallait chanter

Pour créer la joie d'une fête.

C'est une fameuse recette;

Elle en a longtemps profité.

La musique et la poésie

Créent un univers lumineux.

L'aide toujours à vivre mieux,

La déesse qui l'a choisie.

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J'irai revoir la mer

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Près du fleuve majestueux,

Reflètant un ciel toujours bleu

Où flottent des nuages blancs.

Je me souviens de l'océan.

L'envie me prend de voir la mer;

À l'infini des bleus, des verts,

Le goût du sel au parfum d'algues,

Les caresses glacées des vagues.

Sur le sable rugueux et chaud,

Les offrandes venues de l'eau.

Je suis très souvent en errance

Sur les plages de mon enfance.

L'envie me prend de voir la mer.

Nous attendions le rayon vert

En frissonnant sur le rivage.

Ô l'espérance du jeune âge!

10 août 2014

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Hannah

Chanson pour Hannah

Hannah la charade

De l'enfance virtuelle

Sève de l'absolu

Des guerriers belliqueux

Ton châle plane au vent

De contrées évanouies 

Dans l'écuelle jalouse

Des idoles et des dieux

Ta babouche a laissé

Des empreintes éternelles

Dans les sables d'Orient

Que les muses peuplèrent

En ces soleils ardents

Peut-être laisseras-tu

Dans ce beau coin de Terre

Un cheveu porter loin

Ton désir d'éclosion..

***

Hannah chante dans le vent

Sa mélopée insaisissable

La coiffure déployée

En avenirs incertains

Pourquoi t'es-tu évanouie

Hannah puis tu disparus

En abyme verdoyant

Tes longs cheveux blonds

galopant aux bruits

Sourds des sabots

de ta monture sordide

Merci Hannah de ce plaisir

Hagard fluet incertain

Je suis resté immobile

A te voir disparaître dans le vent

Ta chevelure noircie par la suie

Des hauts-fourneaux

Que tu traversais

Dans la cité ardente

De nos désirs inassouvis.

***

La neige bleue Est venue

Affûter mes dentelles

Aux paradis perdus

Et ma honte fut Telle

Que nul souffle ne t'est parvenu

Les éclats scintillants céruléens

Rayons de tes yeux

Ont azuré la neige

Pour la rendre plus digne

Crois Toi en tes vertus

Et endigue tes fards

Feintes ou simulacres

Tu n'es qu'une chimère.

A ma femme Marie-Claire et à toutes les femmes du Monde qui se battent pour leur liberté 

Luc LIBON

6 août 2014

 

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Rien n'y fit...

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L-age-mur-Camille-Claudel-Orsay-2.jpg

 

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Depuis qu'en ce monde venue, j'ai tenté la parade. Puis, la boutade.
Et la désertion. Enfin, j'ai même tâté de l'esquive. Par pure bravade.
J'ai tenté. Me soustraire. Aux dérives. Pardon. Ai voulu m'incliner.
J'ai essayé... Par lassitude. Soudain. N'ai plus cru bon de parler.
Affolée de visions; saoulée; me suis bandé les yeux... Me cachant.
Assourdie de cris; hantée de clameurs; me suis percé les tympans.
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Mais rien n'y fit...
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Car il était mon destin de ressentir, de voir, d'entendre et savoir.
Et m'était dévolu de ne pas me taire. Ni de m'extraire. Par devoir.
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Alors j'ai porté à mes lèvres la coupe si amère de vos œuvres, humains.
Condamnée, en ce monde, par gorgées lentes, à déglutir vos desseins.
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MandraGaure/R_B

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Marchienne-au-Pont - Ce 10 août 2014

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L'image : "L'Âge Mûr" - Chef-d'Oeuvre de Camille Claudel - 

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http://www.imagesdubeaudumonde.com/article-camille-claudel-a-l-honneur-au-musee-rodin-120761333.html

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Pensant à toi, je soliloque

 

 

Je suis certes toujours vivante,

Demeurée lucide et pensante.

Mais je n'ai plus de volonté,

Flottant dans ma réalité.

Les yeux bien clos, pour plus d'une heure,

Je quitte, en plein jour, ma demeure

Voulant te rejoindre parfois,

Où l'on est privé des émois.

Soudain expulsée du néant,

Émergée du trou noir béant,

Je retrouve mon énergie

Mon contentement d'être en vie.

N'ai pas oublié tes leçons,

Je les adapte à ma façon.

L'indifférence me protège.

J'aime toujours autant la neige.

9 août 2014

 

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...GAZA...

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Comment a-t-elle fait pour ne rien entendre ?

Et ne pas voir non plus tous ces nuages noirs...

N'avoir pris garde aux signes ? Les surprendre ?

Pourtant devenus si évidents à l'approche du soir.

Comment a-t- elle pu à ce point se méprendre ?

Et ne pas déceler ces vacarmes l'environnant ;

Ne se souciant, désinvolte, et sans craintes,

Que de sa simple personne, paisible, flânant.

Comment a-t-elle cru être seule dans la plaine ?

Sans s'alarmer des fissures et cratères partout...

De pensées lascives foulant l'herbe en graines,

Ne croyant point, surtout, à l'existence du loup.

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C'est soudain, car toujours est soudain le danger

Lors qu'il se dévoile ; qu'elle tombait à genoux

Sous la déflagration surprenante, contiguë, et

Laquelle teintait l'horizon en rouges et roux.

Or que promptement, par silhouettes hâtives,

Une ribambelle d'enfants accourait en hurlant

Tels biches aux abois, trébuchant, puis furtives

Par la main se tirant, avec peine droit se tenant ;

Poursuivis d'une horde, non de bêtes assoiffées;

Ni de monstres; mais d'une horde d'humains

Tenant, calés sous l'aisselle, âprement plaqués,

A leurs flancs, des mitrailleuses... Les gredins !

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Comment a-t-elle pu rester là sans ne rien faire ?

Ne parvenant à se lever ni à hurler ou appeler...

Comment n'a-t-elle pu se précipiter, volontaire ;

S'élancer vers ce groupe de mioches éparpillés ?

Ayant entre langue et palais goûts de cendres,

Aux yeux les feux et aux tympans crépitements

D'un incendie allant dans les arbres se répandre

Sur la ligne où les confins s'étiraient. Flamboyant.

Ne parvenant pas même à leur tendre les bras,

A en sauver un seul en le prenant contre soi...

Car douloureuse de repentir, et exsangue déjà,

De son sang se vidait. Se mourait. Je le crois.

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MandraGaure

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Marchienne au Pont - Ce soir - Entre 21:47 et 24:23

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...L'image...

«C’était là-bas que le second bombardement a frappé la plage, ces coups de feu visant apparemment les survivants qui fuyaient le site. Au moment de l’explosion, les journalistes présents sur la terrasse ont crié : «Il n’y a que des enfants !»

(The Guardian: 16 juil 2014)

L'artiste israëlien Amir Schiby a crée une image de

Ahed Atef Bakr

Zakaria Ahed Bakr

Mohamed Ramez Bakr

Ismael Mohamed Bakr

Pour honorer leur tragique et courte vie.

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12273037095?profile=originalJeune fille en prière. La pagode de l'empereur de Jade est toujours un actif lieu de ferveur populaire.

La pagode de l'empereur de Jade, également appelée "pagode de la Tortue*" (Phuoc Hai Tu), est petite...

12273037897?profile=original

... mais à l'intérieur quelle profusion !

Elle détient, nous l'avons vu, les plus belles sculptures, de bois ou en papier mâché, de Hô Chi Minh-Ville (Saigon)...

12273037659?profile=original

... notamment des panneaux de bois sculpté dans la salle des Dix Enfers...

12273037684?profile=original

12273038658?profile=original

... mais aussi des céramiques...

12273038297?profile=originalMères de la fertilité (céramiques) assistant Kinh Hoa, déesse de la maternité.

ou, dans une niche, cette autre surprise...

12273038872?profile=originalPhat Mau Chan De, la déesse à trois têtes et aux dix-huit bras, mère des Bouddhas des cinq points cardinaux (le centre et les quatre Orients), flanquée de sa garde rapprochée.

Alors lecteur frappé de stupéfaction, "atteins à la suprême vacuité et maintiens-toi en quiétude. Devant l'agitation fourmillante des êtres ne contemple que leur retour", Lao Tseu (vers 570-490 av. J.-C.), ou soit changé en statue de pierre !

Mais pour ce qui du "vide parfait", ce temple tient plutôt du capharnaüm...

J'espère toutefois que cette incursion dans une autre culture vous aura ouvert des horizons. Retenons que "le sage ne s'afflige pas de ce que les hommes le le connaissent pas, il s'afflige de ne pas connaître les hommes", Confucius. Et que "pratiquer le tao, c'est là la véritable éducation."

Tâchons donc de suivre la voie du perfectionnement à travers la connaissance, la pureté du coeur et la conformité à l'ordre universel, l'union de l'équilibre et de l'harmonie.

Michel Lansardière (texte et photos).

* Pagode de la Tortue : animal céleste, symbole immémorial de la sagesse et de la longévité, allégorie de la Terre.

12273038698?profile=originalBassin dans la cour de la pagode de l'Empereur de Jade

 

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Qui me dira

Qui me dira

 

 

Qui voudra me dire que je rêve

Qui voudra me sortir de ce traquenard

Où la violence sans trêve

Me fait vivre un véritable cauchemar

 

Qui me dira

Pourquoi la bêtise sans borne

Des gens qui sont aisés

Provoque la solitude morne

Des défavorisés

 

Qui me dira

Pourquoi la jalousie c’est son nom

Doit-elle atteindre autant de cons

Pourquoi toujours autant de haine

Quand ça en vaut si peu la peine

 

Qui me dira

Pourquoi tant de misère humaine

Et d’injustice aussi sereine

Quand tout le monde espère

Qu’on évitera la guerre

 

Qui me dira

Pourquoi ces gens qui veulent

Voir changer le monde

Croient tous qu’ils sont seuls

Devant ce mal immonde

 

Qui me dira

Pourquoi nos sentiments

Nous font à tous si peur

Que nous faisons semblant

De n’avoir pas de cœur

 

Qui voudra me dire que je rêve

Et que je vais me réveiller

Sur la planète d’Adam et Eve

Et que ce sera toujours l’été

 

 

© SABAM - RICHARD Jean-Jacques

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Bruxelles, une capitale impressionniste

Giverny, Musée des impressionnismes, du 11 juillet au 2 novembre 2014

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1. Théo Van Rysselberghe (1862-1926)
La Libre Esthétique
Arts graphiques & Arts plastiques, 1896
Lithographie - 90,5 x 68 cm
Bruxelles, Musée d’Ixelles
Photo : Musée d’Ixelles / Mixed Media

Les Français regarderont sans doute d’un œil dubitatif voire suspicieux, les affiches annonçant la nouvelle exposition du Musée de Giverny : « Bruxelles, une capitale impressionniste » ? Ça n’a aucun sens. En apparence.
Organisée en collaboration avec le Musée d’Ixelles qui conserve un fonds d’œuvres important constitué à partir de la collection d’Octave Maus, cette exposition démontre que Bruxelles, à la fin du XIXe siècle, ne se contenta pas d’accueillir les impressionnistes français dans ses Salons, qui furent des lieux d’émulation pour les avant-gardes internationales. Il y a bien eu un impressionnisme belge, spécifique à ce jeune pays indépendant depuis 1830. Bruxelles est alors une ville chantier, en plein essor industriel, une nouvelle nation se construit et les artistes participent à la création d’une identité nationale tout en s’ouvrant à la modernité européenne.
Le parcours, qui ne réunit que des peintres belges ou presque1 commence par le réalisme et une série de paysages précurseurs de l’impressionnisme. La peinture en plein air, faite d’effets de lumières et de matières, libérée de tout anecdote, se développe en effet au cours des années 1860, dans la lignée des peintres de Barbizon qui ont eux aussi exposé leurs toiles en Belgique. Louis Artan et Jean-Baptiste Degreef traduisent, dans les années 1870, des ciels mouvementés, épais et palpables, qui menacent les mers ou les plaines ; puis surgit L’Éclair de Guillaume Vogels et s’agitent les flots d’Isidore Verheyden, dans des tableaux presque abstraits. Hippolyte Bélenger enfin, autour de qui se forma l’école de Tervuren - sorte de Barbizon flamand – peint avec fougue et à grands coups de brosse les vibrations des cieux, Le Soir après l’orage.
Ce nouvel élan fut porté par la Société libre des beaux-arts, créée en 1868, en opposition à l’art académique. Elle réunit Louis Artan, Louis Dubois, Constantin Meunier, Félicien Rops, Alfred Verwée et bien d’autres, tandis que, parmi les membres d’honneur, on compte Millet, Daumier, Daubigny, Théodore Rousseau ou encore Courbet dont l’influence sur cette génération de peintres est évidente. La société organise des expositions jusqu’en 1875 et s’appuie sur la revue de L’Art Libre dirigée par Camille Lemonnier qui résume ainsi les nouvelles aspirations de ces artistes : « faire de la peinture saine et forte, sans jus ni recette ; en revenir au sens vrai du tableau aimé non pour son sujet mais pour sa matérialité riche, comme une substance précieuse. »2

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2. James Ensor (1860-1949)
Vue de Bruxelles, 1885
Huile sur toile - 100 cm x 81 cm
Liège, Musée des Beaux-Arts
Photo : Liège, musée des Beaux-Arts - BAL

Le musée de Giverny évoque ensuite les deux principaux groupes artistiques qui encouragèrent les avant-gardes belge et européenne : le Cercle des XX et la Libre Esthétique, au sein desquels s’épanouit l’impressionnisme. Les piliers de ces deux organisations sont l’avocat Octave Maus et Edmond Picard, fondateurs de la revue L’Art moderne en 1881, Emile Verhaeren également, et puis Sylvie Monnom (belle-mère de Théo Van Rysselberghe) qui dirigeait l’imprimerie de La Jeune Belgique et d’Art Moderne, et fournit affiches et catalogues. Dans la première salle du parcours se déploie justement un bel ensemble d’affiches au graphisme soigné (ill. 1), annonçant les expositions de différents Salons, tandis qu’une vitrine réunit des catalogues tout aussi travaillés.
Fondé en 1883, le Cercle des XX - vingt artistes parmi lesquels Finch, Khnopff, Lambeaux, Vogels, Ensor, Van Rysselberghe... - organisa des Salons de 1884 à 1893, selon plusieurs principes : toutes les disciplines devaient être mises en valeur, de l’architecture à la musique en passant par la peinture et la sculpture ; aucune règle, ni école, ni style n’était imposé ; enfin l’art devait avoir une mission sociale et pas seulement idéale. Les étrangers étaient les bienvenus, Octave Maus fit venir Monet et Renoir - qui refusèrent de participer à la huitième et dernière exposition impressionniste à Paris, mais acceptèrent de participer au Salon des XX en 1886 - Pissarro, Caillebotte...
Lorsque le groupe des XX fut dissout, Maus et Picard fondèrent, dans sa continuité, le cercle de la Libre Esthétique en 1893. Là encore l’impressionnisme avait une place de choix sans avoir l’exclusivité ; les tendances symbolistes et expressionnistes s’y développèrent également.

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3. Jan Toorop (1858-1928)
Dame à l’ombrelle, 1888
Huile sur toile - 95 x 72 cm
Bruxelles, Musée d’Ixelles
Photo : Musée d’Ixelles

Plusieurs artistes sortent du lot dans l’exposition de Giverny, outre Emile Claus qui bénéficie d’une section à part, Théo Van Rysselberhhe est évoqué par de nombreuses œuvres : il fut l’un des fondateurs du groupe des XX, l’auteur d’affiches et de nombreuses peintures, partisan du néo-impressionnisme.
La présence de James Ensor est plus contestable, dans la mesure où sa période impressionniste est de courte durée. Sa Vue de Bruxelles (ill. 2) témoigne de cette influence, mais le Christ dans la tempête dans les dernières salles est clairement expressionniste. Néanmoins, il participa à tous les Salons des XX et à quelques-uns de la Libre Esthétique et il incarne finalement cette perméabilité de la création belge qui puise dans tous les différents courants pour produire un art qui lui est propre.
À l’opposé des toiles d’Ensor, les œuvres d’Alfred Stevens sont également assez nombreuses, mais semblent moins justifiées dans la mesure où l’artiste mena toute sa carrière ou presque en France, avec le succès que l’on sait. Certes, il fut un membre d’honneur de la Société libre des beaux-arts mais il ne participa ni au Cercle des XX ni à la Libre Esthétique. Lui qu’on surnomma « le peintre de la Parisienne », n’a pas grand chose à voir avec les impressionnistes, si ce n’est par les amitiés qu’il entretint avec eux. On pourra notamment voir Ce qu’on appelle le vagabondage au réalisme sentimental ou encore La Consolation qui traduit autant la douleur d’une veuve que l’élégance des femmes venues lui présenter leurs condoléances.
D’autres œuvres viennent brouiller le discours en milieu du parcours : elles ont pour sujet les ouvriers traités dans une veine naturaliste. Constantin Meunier en fait des héros de la vie moderne, Eugène Laermans les montre en foule compacte, Léon Frédéric peint quant à lui Les Âges de l’ouvrier sur un immense triptyque (1895-1897) en jouant avec les codes de l’art religieux. Cette peinture sociale évoque un contexte, celui de Bruxelles en plein essor industriel, celui des artistes dont les innovations prennent des orientations diverses, mais l’insérer au milieu des peintures impressionnistes dessert le propos de l’exposition.

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4. Théo Van Rysselberghe (1862-1926)
Portrait de Marguerite Van Mons, 1886
Huile sur toile - 89,5 x 70,5 cm
Gand, Museum voor Schone Kunsten
Photo : Lukas ‐ Art in Flanders VZW / Dominique Provost

Il est bien sûr difficile de déterminer les limites de l’impressionnisme, qui n’a rien d’une école, et n’est finalement qu’un mouvement défini par l’adjectif d’un critique d’art. Et comme le rappellent les commissaires, il y a autant d’impressionnismes que d’individualités. On retrouve cependant quelques préoccupations communes à tous ces artistes entre 1880 et 1905 : ils s’intéressent à des scènes de plein air et à la vie moderne, qu’il saisissent dans leur fugacité avec des couleurs pures et des touches vibrantes. Ainsi, George Lemmen se fait chroniqueur de l’intimité quotidienne, en peignant une femme occupée à coudre, tandis que Verhas, connu pour ses portraits d’enfant, représente en 1887, dans un grand format, Les Demoiselles Van den Perre jouant sur la plage avec leur pelles et leur seaux ; les jeux d’ombres et de lumières qui animent leurs robes et leurs bonnets blancs accompagnent leur joie enfantine. Les premiers touristes et les nouveaux loisirs balnéaires se retrouvent sur les toiles de Félicien Rops, Frantz Charlet et Frans Smeers qui ont posé leur chevalet sur les plages d’Ostende ou de Heist. Jan Toorop quant à lui, peint une élégante Dame à l’Ombrelle (1888) dans un subtiles camaïeu de blancs, mêlant les influences du japonisme et de l’impressionnisme (ill. 3).
Les peintres s’essaient aussi au genre du portrait : le petit Albert Devis représenté en pied et sur fond neutre par Henri Evenepoel rappelle l’art de Manet. Van Rysselberghe semble saisir au vol Marguerite Van Mons dans une composition originale : la jeune fille furtive et légère, mélancolique aussi toute en noir devant une porte bleue et or, a la main sur la poignée et va disparaître (ill. 4).
Mais si les influences de Manet, Degas, Renoir ou Monet se retrouvent dans ces différentes toiles, les Belges surent garder leur indépendance stylistique : les peintres flamands en effet ne peuvent renoncer à leur attachement héréditaire à la réalité. Les formes ne se dissolvent pas totalement dans la couleur, et la matière picturale garde son épaisseur, alors que les Français sont plus conceptuels et leur style plus éthéré comme le souligne Camille Lemonnier.


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5. George Morren (1868-1941)
Le Verger, 1890
Huile sur toile - 100 x 175 cm
Collectio particulière
Photo : Galerie Lancz Bruxelles
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6. Théo Van Rysselberghe (1862-1926)
Madame Van de Velde et ses enfants, 1903
Huile sur toile - 105,5 x 125,5 cm
Genève, Association des Amis du Petit Palais
Photo : Association des Amis du Petit Palais

Le néo-impressionnisme se développa à Bruxelles presque en même temps que l’impressionnisme. À la suite de l’exposition de La Grande Jatte de Seurat en 1887, les artistes s’enthousiasmèrent en effet pour le divisionnisme, sans se plier toutefois aux contraintes d’une division de la touche trop systématique. De George Morren, Le Verger, resurgi à la Brafa, séduit par sa lumière chaude et sa technique à la fois impressionniste et pointilliste (ill. 5) . Outre des marines, Van Rysseberghe peignit dans cette technique des tableaux entre portraits et scènes de genre : Madame van de Velde et ses enfant (ill. 6) ou Le Thé au jardin.

Finalement, Emile Claus, auquel l’exposition réserve toute une section, incarne l’interprétation belge de l’impressionnisme et du postimpressionnisme : le luminisme. Il utilise une touche fractionnée et une palette ensoleillée, sans se départir d’une note naturaliste propre à l’art flamand. Il commence par des peintures à caractère social dans une veine naturaliste comme son Vieux jardinier, superbe et monumental. Le Pique nique ill. 7) décrit la confrontation de deux mondes symboliquement séparés par un fleuve : des paysans observent sur l’autre rive une compagnie raffinée déjeuner sur l’herbe. Mais la lumière si séduisante qui baigne la composition fait oublier le sujet plus sombre du tableau. Enfin, Les Patineurs ill. 8) rappellent La Pie de Monet dans ce traitement de la neige tout en nuances, mais le sujet reste typiquement flamand, dans la tradition de Bruegel.


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7. Emile Claus (1849-1924)
Le Pique-nique, vers 1887
Huile sur toile - 129 x 198 cm
Bruxelles, Collection royale
Photo : ruxelles, IRPA‐KIK
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8. Emile Claus (1849-1924)
Les Patineurs, 1891
Huile sur toile - 148 x 205 cm
Gand, Museum voor Schone Kunsten
Photo : Lukas ‐ Art in Flanders VZW / Hugo Maertens

En 1904, la Libre esthétique organisa une grande exposition sur l’impressionnisme français, un bilan en quelque sorte, une rétrospective pour un mouvement qui prend fin. L’exposition de Giverny s’achève, elle, par l’annonce des courants suivants : les Pêches de Rik Wouters trahissent l’influence de Cézanne, tandis que Jos Albert et son Grand Intérieur appartient au fauvisme brabançon. Reste à savoir en quoi ce fauvisme-là se démarque des Fauves français.

Commissaires : Marina Ferretti, Claire Leblanc.


Marina Ferretti, Claire Leblanc, Johan De Smet, Bruxelles,une capitale impressionniste, Snoeck, 2014, 160 p., 29 €, ISBN : 9789461611581.


Informations : Musée des impressionnistes Giverny, 99 rue Claude Monet, 27620 Giverny. Tél : +33 (0)2 32 51 94 65. Ouvert du 28 mars au 2 novembre 2014 tous les jours de 10 h à 18 h. Tarif : 7 € (réduit : de 3 à 4,50 €).
Site internet du musée.


Notes

1Jan Toorop par exemple est néerlandais, et Dario DeRegoyos est d‘origine espagnole, mais tous deux vécurent de nombreuses années en Belgique.

2Cité dans le catalogue de l’exposition p. 28.

Source  La Tribune de l'Arti
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administrateur partenariats

 Chers amis, le temps pluvieux nous tient pour certains dans l'écriture,

pour d'autres dans la peinture ou le dessin.

Il me vient l'idée de vous faire entrer dans une démarche créative

autour d'un thème : un bouquet de tournesols.

Au fil des jours, je posterai mes travaux.

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La première interprétation

à l'acrylique BodyHeavy, pâte très dense séchant instantanément.

Peu de dégradés, des touches rugueuses ...Le trait est dynamique, imprimant un mouvement spiralé à la composition, éclatement vers l'extérieur, le fond mauve contraste en complémentaire avec le jaune des pétales, ce qui augmente encore la portée lumineuse des couleurs.

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Pas-à-pas de la deuxième interprétation, à l'huile, première photo.

Mise place de la composition par des traits légers, peinture du fond, puis travail du vase. Le travail est plus précis, les formes davantage respectées, le fond adouci par une touche dégradée de tons clairs apporte une grande stabilité au vase par le renforcement du contraste clair-obscur.

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Reprise du travail à l'huile, deuxième et troisième photos.

Voici donc la suite: mise en place des feuilles, des tiges et des fleurs. Le travail consiste en une analyse assez simple des mouvements de feuille et inclinaisons des fleurs, qui seront données par les tiges en tout premier lieu. Il est plus aisé de placer une fleur sur une tige que de placer une tige sous une fleur. L'inclinaison de la tige donne une bonne direction à la fleur, l'inverse est périlleux.

Le fond est retravaillé avec les teintes du vase et des feuilles, par transparence, par touches légères reprenant le gras de la première couche, qui n'est pas encore sèche malgré le likin. Travail plus précis, il faut recouvrir davantage les parties blanches trop importantes sous les fleurs.

Ensuite, les pétales, mise en place grossière par de larges coups de peinture pure, et quelques valeurs plus sombres qui donneront plus tard un effet de perspective.

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Ci-dessous un détail du mouvement imprimé à la fleur .

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Je reprends le travail après quelques jours.

Mais stupéfaction ! les fleurs sont fanées !!

Elles font triste mine, et je décide de travailler d'après la photo.

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Je constate avec impatience que rien n'est sec, malgré l'apport de Likin dans la peinture. Alors qu'il est très aisé de superposer une teinte claire à une foncée en acrylique, ici  à l'huile, c'est impossible. Je dois m'incliner, la technique de l'huile est beaucoup plus exigeante que celle de l'acrylique. Elle demande de la patience, ce n'est pas ma première qualité .

Il me reste une solution: retravailler les pétales avec des touches pâteuse qui se superposeront vaille que vaille aux couches de fond.

J'introduis des contrastes de valeurs afin de donner du volume, en jouant sur les complémentaires: du violet dans le jaune, de l'orange dans le vert.

Le vase ne me plaît plus, je décide de le raccourcir par le bas en remontant une semblant de tissus.

Je le colore et afin de rompre la monotonie, j'inverse le contraste clair obscur: le fond clair et la table foncée à gauche, le fond foncé et la table claire à droite .

Qui l'a vu ??

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Dernière étape de la peinture des tournesols.

Je reprends chaque partie de la composition.

Les pétales reçoivent quelques touches blanches pour accentuer la lumière, et des touches sombres à leur base pour les détacher du bouquet.

La vase est encore retouché, le creux de l'anse agrandi et précisé. Le fond est retravaillé, assombri à droite et éclairci à gauche. Je plie le tissus afin de donner un coup d'éclat sur la table.

Enfin, la masse de tiges et feuilles est retravaillée de touches sombres et quelques touches de la couleur du fond aèreront la composition.

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Il est intéressant de contrôler les lignes de force de la composition.

En découpant la surface à partir de la ligne de la table, le carré s'impose sur un axe de symétrie verticale dont les proportions approchent le rectangle d'or.

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Merci à tous pour votre regard.

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Une fleur flamboyante

 

 

 

Je contemple une fleur géante,

D'une forme qui m'émerveille,

Majestueuse et flamboyante,

Elle rayonne et ensoleille.

Seul un peintre de grand talent,

Tenté par cette fleur étrange,

Faite de tons bruns et oranges,

En capterait l'éclat troublant.

La soie orange, en collerette,

Le velours, en bruns concentriques,

S'harmonisent et créent une assiette,

Pour une offrande romantique.

8/8/2004

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La femme du boxeur

 

J’ai appris très tôt à ne pas draguer la femme d’un boxeur. J’avais quinze ans et Anne de Valois en avait près de trente. Ce n’est que plus tard que j’ai su qu’elle n’appartenait pas à la noblesse mais que Valois était son nom de guerre. Bien qu’elle n’ait jamais fait de résistance, comme d’autres de ses consœurs elle s’était choisi un nom qui séduisait ses pratiques tout autant que ses charmes qui étaient bien à elle, ceux-là. 

J’avais fait sa connaissance alors que nous étions couchés, côte à côte, sur un talus, à proximité des usines Michelin que des avions bombardaient. C’était durant la guerre. Mes parents et moi étions des refugiés installés depuis peu à Montferrand. Sous de faux noms parce-que nous étions juifs.

Comme la plupart des gens du voisinage, ils avaient abandonné  leur logement  pour se réfugier sur un terrain vague et, couchés sur le sol, les mains sur les oreilles, ils s’efforçaient de ne pas entendre le sifflement des bombes et le fracas des explosions. J’imagine que ceux qui priaient étaient nombreux.  

- Blottis-toi contre moi, Anne.

Elle se rapprocha tout en gardant la tête plongée dans l’herbe. C’était bon.

- Serre-moi fort.

Je lui avais entouré le cou et je sentais son sein gauche contre ma poitrine, de la main droite je tentais de toucher le second.

Les bombardements ne cessaient pas. Ils n’étaient pas dangereux. Tant qu’on les entendait m’avait-on dit, les bombes ne vous étaient pas destinées. De toute manière je m’en moquais, j’étais atteint d’une érection exceptionnelle et je me serrais contre Anne en geignant comme si la peur me poussait à me fondre en elle. Anne geignait elle aussi, elle devait avoir peur.

Les bombardements cessèrent et il y eut ce silence d’après les bombardements. L’usine Michelin n’avait pas été touchée et il y avait du feu plus loin dans la ville. Les gens s’étaient levés mais ils restaient encore muets. Anne me regardait comme si c’était la première fois qu’elle me voyait. Elle me dit : ça va ?, et elle toucha ma joue. Tu sais, ajouta-t-elle, mon ami c’est un boxeur.

Anne de Valois n’était pas une amie de mes parents. En fait, mes parents lui cédaient leur chambre contre un avantage financier, réfugiés nous n’étions pas riches, lorsqu’Anne devait rencontrer une fois par semaine un haut fonctionnaire de la Banque de France qui craignait l’indiscrétion des gérants d’hôtels.  

 Après le départ de Monsieur Pierre, vers trois heures de l’après-midi, Anne tenait compagnie à ma mère pour bavarder entre femmes. Mon père était au travail, et parce que depuis peu c’était mon après-midi de congé, ma mère me demandait de ne pas rentrer avant trois heures et demi, quatre heures. Je prenais le café, ou ce qui en tenait lieu, avec elles.

Avant de partir, Anne nous embrassait ma mère et moi. Moi, je rêvais que je bougeais la tête pour que ses lèvres touchent les miennes plutôt que ma joue, et je rêvais qu’elle s’en rendait parfaitement compte et qu’elles les appuyaient plus longuement que si ça avait été sur ma joue. Je rêvais.

C’était mon après-midi de congé parce que j’avais demandé à mon employeur que ce soit cet après-midi là. Naturellement, je ne l’avais pas dit à ma mère, elle aurait fait le rapprochement avec la présence hebdomadaire d’Anne de Valois.

Anne de Valois était apparue dans ma vie à un moment que je qualifierais d’historique si en même temps, hélas, des évènements plus importants n’étaient en train de bouleverser la vie et l’histoire de peuples entiers. Notre histoire d’amour se déroulait dans un cadre de tragédie.

Anne de Valois, je ne connais pas son véritable nom et je ne suis même pas sûr de son prénom, était une jolie femme, et ce que j’imaginais de ce qui se passait entre elle et Monsieur Pierre, la rendait encore plus séduisante aux yeux du jeune homme que j’étais.

Un jour, c’était après la nuit du bombardement, je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner jusqu’à son domicile

- Cela me fera une promenade, tu veux bien ?

Elle voulait bien.

- Mais ne te fais pas d’illusions. Ami, ami, tu promets ? J’aurais promis n’importe quoi pour la ramener chez elle. Chez elle, après une bataille de pure forme, elle m’avait laissé me serrer contre elle en répétant:

- Tu avais promis, tu avais promis.

J’étais à ce point excité que je ne l’écoutais  même pas. Soudain, cela arrive aux jeunes gens de quinze ans, j’avais perdu tous mes moyens. J’étais honteux et je n’avais plus qu’à me suicider.

- Cela arrive, m’a dit Anne, en souriant, elle avait mon visage contre sa poitrine.

- Ne t’en fais pas, est-ce que c’est la première fois que tu aurais fait l’amour ? Tu sais, cela vaut mieux. S’il l’avait appris, mon ami ne nous l’aurait pas pardonné. C’est un boxeur, je te l’ai dit. Il est jaloux, et il tape dur. Soyons amis, tu veux bien.

J’ai fait connaissance de son ami le mercredi suivant.

Ah, c’est donc toi, dit-il ? Il avait embrassé Anne  en lui entourant la croupe. J’ai une faim de loup. Il m’a regardé : Cela t’intéresse la boxe ? J’ai une faim de loup, répétât-il, et pas seulement de manger. Si tu veux, je t’emmènerai  avec moi. D’accord ? Et il me tendit la main. J’étais à peine à la porte qu’il avait glissé sa main entre les seins de son amie visiblement consentante. 

Il se nommait Henri Petitjean mais dans le milieu, on le connaissait sous le nom de Petit Riri. Il était poids léger et, entre les matches pour le titre, il gagnait sa vie en se produisant dans des salles spécialisées, souvent des arrière-salles de café, devant des amateurs et leurs amies qui appréciaient son jeu de jambes et son sens de l’esquive. Un véritable danseur, disait-on. La preuve, son visage indemne de marques de coups.  Il haussait les épaules avec modestie et il me montrait, les deux poings l’un derrière l’autre devant son visage de biais, comment il fallait se tenir.

J’aimais beaucoup petit Riri. Moi aussi désormais, je l’appelais par son nom de guerre. A croire que personne n’était heureux de celui dont la nature l’avait doté. J’avais le sentiment inavoué que de la sorte je devenais plus âgé et que je partageais avec lui une partie des relations qu’il entretenait avec Anne. En moins réel peut-être mais pour un garçon de quinze ans, c’était très confortable et sans danger.

En revanche, à mesure que l’amitié que me portait Petit Riri se développait, avec des tapes dans le dos, des clins d’œil complices de je ne savais quelles aventures clandestines, j’avais le sentiment que le regard d’Anne se modifiait à mon égard. Quand elle me regardait désormais, ce n’était plus avec une curiosité amusée mais, le dirais-je, elle me regardait avec ce que je devinais être de l’intérêt.  Dieu, que j’en étais fier.

Peu à peu, ils s’habituèrent à moi et je devins un intime. Je leur racontais  des anecdotes de travail et Petit Riri me parlait de ses matches et de l’admiration qu’il suscitait. Et il arrivait qu’à force de parler et, surtout d’écouter, l’heure du couvre-feu nous surprenait.

Petit Riri me retenait et faisait de la baignoire un lit improvisé. Je ne m’endormais pas facilement, la salle de bains était près de leur chambre à coucher et Petit Riri était comme un gosse qui détaille à haute voix tout ce qu’il contemple à la vitrine d’un magasin de jouets.

Un jour, tous les trois, Anne, Petit Riri et moi, nous avons assisté à un match de boxe où se confrontaient ceux qu’on appelait des espoirs. Cela tapait ferme et la salle, elle n’était pas très grande, s’excitait comme devant un match de championnat.

Lorsqu’un des garçons, il devait être âgé de dix-sept ans environ, se fît ouvrir l’arcade sourcilière  par son adversaire soudain plus hargneux, ce fût du délire. Les femmes s’accrochaient au bras de leurs compagnons vraisemblablement pour les protéger tandis que leurs compagnons s’arrachaient de leurs bras pour se pencher vers le ring et crier plus fort.

- Ce n’est rien, tu dois les voir quand c’est un vrai match. Elles font dans leur culotte.

Puis en se levant, il ajouta :

- Tu vas ramener Anne, moi, je dois parler aux organisateurs.

Il se tourna vers Anne pour lui dire :

- Je ne rentrerai pas très tôt, tu les connais, et avec le couvre-feu …. Mais je te laisse en de bonnes mains.

Il avait raison. Je lui promettais intérieurement  que je veillerais sur Anne  comme sur ma sœur.

Je ne sais comment l’expliquer: j’avais envie de rentrer avec Anne au plus tôt et, en même temps, de ne pas le faire immédiatement. Rentrer, soit ! Pour faire quoi ? Ou plutôt pour ne pas faire quoi.

C’est terrible d’avoir quinze ans et de se trouver face à une telle alternative. Je me souviens que bien plus tard dans le cours de ma vie professionnelle, j’ai pris plus rapidement des décisions qui me paraissaient plus importantes.

Nous sommes rentrés. Je lui tenais le bras, sa cuisse parfois frôlait la mienne, j’avais le sentiment qu’elle s’abandonnait. Chez elle, elle a fermé la porte, elle s’est retournée, elle m’a souri, elle a dit :

- Tu n’as pas envie de m’embrasser ?

Je me suis approché. Quand elle a touché mon sexe, elle s’est mise à rire.

- Ce n’est pas vrai, tu es toujours come ça ?

C’est au moment où elle a ouvert la braguette de mon pantalon que petit-Riri a frappé à la porte. C’est moi a-t-il crié. Et Anne lui a ouvert la porte.

Il a dit : j’ai pu me dégager et en me regardant, il a ajouté : Tu vas dormir ici, c’est plus prudent à cause du couvre-feu.

Anne a placé un oreiller dans la baignoire, elle a ajouté une couverture, elle m’a dit : tu n’auras pas trop froid ?, et elle est allée rejoindre petit-Riri qui ôtait son pull.

C’est ainsi que je n’ai pas été déniaisé par une femme de boxeur et que j’ai cessé de m’intéresser à un sport dont finalement, je ne sais pas ce que les femmes lui trouvent.

 

 

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CES MOTS LA...

J'ai la tête qui bourdonne

Car des mots y résonnent

Je m'y adonne alors...

Sans vraiment faire d'effort!

Plaisir un peu pervers

Qui met tête à l'envers.

Ils font partie de moi

Et s'envolent vers toi

Les jolis mots tendresse

Où pointe l'allégresse!

Inattendus et fous

Quand les instants sont doux

Ces mots qui font rêver

Résonnent pour nous combler!

J.G.

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Contemplation

 

 

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Tableau de Claude Moulin

Quand je n’ai pas de lac, il me reste le ciel.

Toujours attendrissant, qu’il soit nacré ou bleu,

Il m’offre des tableaux superbes ou somptueux,

Que dore une lumière aussi douce que miel.
...

Continents inconnus qui vont à la dérive,

Baies qui s’ouvrent, grandissent, élargissant leurs rives,

En parade, parfois, des animaux mythiques,

Immenses, vaporeux et chacun d’eux unique.
...


Venus on ne sait d’où, ils se rendent ailleurs,

Se métamorphosant lentement sous mes yeux.

Et c’est l’apothéose quand au coucher du Dieu,

La voûte est transcendée par l’afflux de couleurs.

 

 

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Comment vous réveiller, peuples ?

Comment vous faire comprendre que déjà sonne le glas ?

Comment vous sauver malgré vous puisque vous ne bougez pas ?

Dites...

Mais dites le moi.

Afin que je puisse.

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Comment vous secouer, peuples ?

Comment vous extraire de vos tanières et chaumières ?

Comment vous faire entendre le danger puisque vous n'écoutez pas ?

Dites...

Mais dites le moi.

Afin que je puisse.

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Faut-il vous épouvanter, peuples ?

Faut-il vous décrire l'horreur des terreurs et des cris ?

Et vous rappeler qu'ils tueront vos mères, vos pères, vos petits ?

Dites...

Mais dites le moi.

Afin que je sache.

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Ce soir, pour vous, peuples...

Pour nous tous, pour nos enfants et nos demains.

Mon âme de peurs chavire et mon cœur d'angoisses est étreint.

J'écoute...

Mais n'entends rien.

Car vous ne répondez point.

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MandraGaure

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Marchienne-au-Pont

Ce jeudi 7 août 2014

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Mouvance

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Tableau de Claude Moulin

 

Aux nuages, j’ai dit ce jour:

Vous comblez mon coeur d’allégresse.

Venus d’un ailleurs fabuleux,

Ils envahissaient le ciel bleu.

...

Ils y flottaient sans turbulence,

Isolés et dans le silence,

Quand le soleil les prit pour cibles.

Soudain, un courant les poussant,

...

Ils s’unirent en continents.

Je suivais ces métamorphoses,

Quand je vis, au-dessus d’un toit,

Dans un îlot, danser ma joie.


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Des phases imprévisibles

 

Par écrit, il osa lui dire:

Je vous aime, j'en suis certain!

Un ridicule plaisantin,

Pensait-il la faire sourire?

Cette dame, qui est âgée,

Se tient désormais loin du monde

Mais elle échange sur les ondes,

Sereine et souvent enjouée.

Surprise de cette insolence,

Par habitude, elle écrivit.

On réagit tant que l'on vit,

Lors, elle opta pour l'indulgence.

Se mit en marche, étrangement,

Une suite qui n'est pas triste.

Se révéla être un artiste

L'homme au bien sot comportement.

Peintre que de beaux vers allument,

Congénère de la vieille dame,

Il s'est convaincu et proclame

Qu'ils sont le pinceau et la plume.

Enfin s'est laissé attendrir

La poétesse éberluée,

L'exaltation s'est diluée.

Viendra ce qu'ils pourront offrir.

7 août 2014

 

 

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ADMINISTRATEUR GENERAL

L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter du 06/08 au 31/08/2014 l’exposition  événement des artistes suivants : Marc Laffolay (Fr) encres et sculptures et Guillaume Defins (Fr) peintures, Jean Bégassat (Fr) peintures et Frédéric Bastié (Be) peintures à l’huile sous verre.

 

Le VERNISSAGE a lieu le 06/08 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.

 

Le FINISSAGE a lieu le 30/08 de 11h 30 à 18h 30.

 

                           

Collectif de la GALERIE :

        

         Marc LAFFOLAY (Fr) encres et sculptures

         Guillaume DEFINS (Fr) peintures

         Jean BEGASSAT (Fr) peintures (prolongation de son exposition)

         Frédéric BASTIE (Be) peintures à l’huile sous verre

A voir également « La grande table en bois » réalisée par l’artiste

         Louis de VERDAL (Fr) sculpture

Exposition du 06 août au 31 août 2014.

Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart 1050 Bruxelles. Ouvert du mardi au samedi de 11h 30 à 18h 30. Et le dimanche sur rendez-vous. GSM : 00 32 (0) 497 577 120

 

INVITATION A UN SPECTACLE DE CLOWN :

 

Le clown Pignolo présente son nouveau spectacle pour les vacances en un lieu bien connu des petites têtes blondes. A savoir l’Espace Art Gallery (www.espaceartgallery.eu) lieu multidisciplinaires qui s’ouvre régulièrement aux autres Arts. Tel que des concerts de musique classique, des présentations de livres et conférences littéraires avec le soutien du réseau : https://artsrtlettres.ning.com/ de Monsieur Robert Paul bien connu des Internautes des Arts et des Lettres en Belgique Francophone. 

 

Le clown Pignolo est un artiste bruxellois formé par le vétéran Bobby (ancien de Bouglione). Il propose des spectacles à la carte qui s'adressent aux fêtes familiales, aux écoles, aux entreprises et aux associations diverses. Au programme : spectacles scéniques, grimage d'enfants, animations de rue et sculpture de ballons. Pour se rendre compte de ses possibilités, découvrez son parcours et les nombreux articles de presse qui font écho de son métier sur www.clownpignolo.skyrock.com

Contact : 02 215 62 40 ou clown.pignolo@hotmail.com

 

Ce prochain spectacle haut en couleurs pour les vacances aura lieu le samedi 09 août 2014 de 14 h à 15 h au 35 rue Lesbroussart à 1050 Bruxelles. Cela est situé entre la Place Flagey et l’Avenue Louise. Il est demandé pour cet agréable spectacle de divertissement de réserver à l’avance au 0497/577.120 PAF : gratuit comprenant spectacle et ballons.

 

 

INFOS ARTISTES ET VISUELS SUR :

 

Le site de la galerie www.espaceartgallery.eu

Le site de la galerie se prolonge également sur

Le réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

Voir: https://artsrtlettres.ning.com/ (Inscription gratuite)

Diaporama des plus belles expositions de l'Espace Art Gallery :  

Voir: http://ning.it/KHOXUa

Les critiques de François Speranza sur Arts et Lettres :

Voir : http://j.mp/1dDwL9m

Expositions de l’Espace Art Gallery d’avril 2011 à avril 2014 :

Voir : http://j.mp/1dO2y7o

 

 

Voici les cinq prochaines expositions :

 

-Titre : « Différents regards sur l’art » 

Artistes : Stephen Gentet (Fr) photographies numériques et Mireille Printemps (Fr) peintures. Ainsi que l’exposition événement de l’artiste Rodney P. Yap (Philippines) peintures, laquelle offre pour la beauté de la vie « Des fleurs pour la Paix » à Bruxelles.

Vernissage le 10/09 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 10/09 au 28/09/2014

Finissage le 27/09/2014 de 11h 30 à 18h 30.

 

 

-Titre : « Exubérances » et « Marines »

Artiste : Jacques Donnay (Be) peintures

Vernissage le 01/10 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 01/10 au 19/10/2014

Finissage le 18/10/2014 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Nomade » 

Artiste : Shed Mojahid (Be) photographies

Vernissage le 01/10 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 01/10 au 19/10/2014

Finissage le 18/10/2014 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Attitudes  » 

Artiste : Jean Goor (Be) sculptures

Vernissage le 01/10 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 01/10 au 19/10/2014

Finissage le 18/10/2014 de 11h 30 à 18h 30.

&

-Titre : « Différents regards sur l’art » 

Artistes : collectif de la galerie (div) multidisciplinaires

Vernissage le 01/10 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 01/10 au 19/10/2014

Finissage le 18/10/2014 de 11h 30 à 18h 30.

 

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                        Jerry Delfosse

                                                        Espace Art Gallery

                                                        GSM: 00.32.497. 577.120

                                                        Mail de réponse eag.gallery@gmail.com

                                                        Le site de la galerie www.espaceartgallery.eu

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge également sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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Un dernier pourquoi

Soliloque, en pensant à Jacques

Une raison pour chaque chose.

Pourquoi ceci et non cela?

Enfant, il questionnait déjà,

Surpris n'était pas bouche close.

Insatisfait par les réponses,

Il insistait certaines fois.

Étonnaient, souvent, ses pourquois;

À cinq ans, qu'importe, l'on fonce.

Jeune adolescent, un été,

Le premier jour de ses vacances,

Empli d'une douce espérance,

Par l'océan, fut emporté.

Sans que son être ne s'irrite,

Propulsé loin, vers l'horizon,

Voulut-il savoir la raison

D'un châtiment qu'on ne mérite?

Tout comme chaque lys périt,

Après sa fort brève existence,

Sans secours de la providence,

Disparut notre enfant chéri.

7 août 2014

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