Les grands peintres ont besoin d'encouragements
L'Espace art gallery étant actuellement confinée, elle n'en continue pas moins son rayonnement via son travail de fond présenté sur A&L!
Les grands peintres ont besoin d'encouragements
L'Espace art gallery étant actuellement confinée, elle n'en continue pas moins son rayonnement via son travail de fond présenté sur A&L!
AU SUJET DE LA BËTISE...
On a tout fait pour l'éviter, fatigués de trop la côtoyer cette bêtise ordinaire!
On a cherché des solutions : l'école, l'éducation, les progrès de la science, les règles de bienséance, les religions...et...non! Derrière chacune de ces solutions, elle est tapie comme un zona, attendant le moment de faiblesse pour nous montrer l'étendue de notre dépendance...
Est-elle congénitale? La faute aux gènes, aux neurones déficients? Les plus intelligents en réchappent-ils?
Encore non! Elle s'adapte, elle cohabite, nous manipule, nous fait douter! Elle est là, s'épanouit dans les préjugés, les religions, les lois, les interprétations dirigées, les égoïsmes et même, l'altruisme, où elle fait bonne figure avec son regard à court terme ou pire, sa vision à long terme dégagée de toute réalité!
La bêtise est le cancer de notre société puisque toujours elle est persuadée d'avoir raison...
Alors, une solution?
Au lieu de continuer de tester l'augmentation perpétuelle d'un progrès qui finira par nous détruire, alternant avec des théories improvisées pour sauver le monde, si nous nous penchions sur les racines en espérant l'éradiquer?
Nions le fatalisme, développons notre instinct, observons la nature, redécouvrons l'humilité! Soyons enfin digne de dire NON à trop de TOUT et de nous aimer… avec une simplicité qui elle, n'a rien à voir avec la bêtine!
J.G.
Un petit bonhomme tout bouclé et tout blond,
les yeux emplis de ciel, regarde le dehors et de
sa bouche neuve, ces deux mots prononcés ;
"c'est beau !"
Deux ans à peine et déjà si près de l'essentiel,
accordé à notre terre mère !
Papa travaille à la maison, maman regarde
ce petit bonhomme pas plus haut que trois pommes,
qui s'exclame et s'étonne, de ce qu'elle ne voit pas
ou pas encore !
Petit Max grandit comme ça, dans l'émerveillement,
le questionnement souvent des instants qui lui sont
donnés, non loin du regard vert, infini de cette mère
qui s'émeut des mots de son petit garçon.
La voix de Max est encore petite, mais par son
intensité, sa clarté, elle enchante l'instant, le réinvente.
NINA
Je brode dans la nuit ton visage de mère,
tes yeux si bleus et fous et ton regard si
doux !
Ma mémoire en est pleine et mes mains
te dessinent, t’appellent tout près de moi,
en ces jours difficiles, où tout me semble si
fragile.
Ta perte pour moi fut comme un cataclysme,
du haut de mes 15 ans et dans mon cœur en
friches.
Oh ne parlons pas de mon corps meurtri,
devenu un tombeau pour mes rires,
mes sourires et jusqu'à mes grands rêves,
car mutique il pleurait !
Vois tu oh ma mère cet homme que j'aime tant,
pour lequel et pour nous, je ne cesse de grandir,
de fleurir mes ans ?
Sais tu oh ma mère que son silence est or,
alors que le mien dans l'encre vagabonde,
pour que bruissent ses yeux dès lors qu'il songe
à moi, lorsqu'il me lit parfois ?
NINA
V
Délayage du ciel avec le soleil,
transparence, mer chaude ;
les oies sauvages, les oiseaux fabuleux
sont en vacances; immenses !
Volatiles sublimes, qui chorégraphient
pour nous de somptueuses envolées !
Sur terre c'est le chaos, les arbres,
les roses et les jardins en ville, loin
des hommes, respirent plus amplement,
pour certains même ressuscitent !
la planète se débat pour ne point tomber,
car l'oiseau noir en elle, terrorise et sème
le désespoir, l'effroi !
NINA
La rampe de Laffrey en Isère, sur la route Napoléon, route alpine reliant Gap à Grenoble, débute au centre du village de Laffrey, qui est situé à une altitude de 910 mètres, pour descendre ensuite à flanc de montagne. Sa déclivité est loin d'être négligeable et sur la partie haute, ses larges virages ne peuvent qu'inquiéter un conducteur de car même chevronné. Philippe et sa bien-aimée étaient-ils bien inspirés lorsqu'ils ont décidé de participer à cette découverte de la région par car? Les gens du coin quant à eux n'ont jamais oublié ce terrible accident qui s'est produit quelques décennies plus tôt à l'entrée de Vizille...
Après avoir publié sept romans, deux recueils, le texte d'une pièce de théâtre et une nouvelle dans la collection Opuscule des Editions Lamiroy, Thierry-Marie Delaunois, auteur, chroniqueur et collaborateur culturel membre de l'Association des Ecrivains Belges de langue française, nous revient avec "SURVIVANT...", un douzième opus qui trouve ici sa place dans la collection "Livret" des Associations Bernardiennes. "SURVIVANT...", une nouvelle tendue et en contrastes qui en fera probablement frémir plus d'un...
La collection "Livret" propose en quelques dizaines de pages des nouvelles, des poésies ou des libelles d'un auteur membre des Associations Bernardiennes. Elle vous permet, si vous le souhaitez, d'apprécier son talent et, qui sait, de le suivre dans ses parutions.
Bientôt les hommes, les femmes aussi, réapprendront la vie simple de leurs aïeux. Celle qui n'a pas changé dans certains pays pauvres où leurs habitants n'ont rien vu du " progrès " que de vagues informations colportées ici et là. Nous les rejoindrons et c'était inévitable. La folie devait bien s'arrêter un jour. Ne plus pouvoir bouger dans les grandes villes, ne plus pouvoir se loger, ne plus pouvoir respirer convenablement, devoir courir des emplois devenus de plus en plus rares et compliqués, entendre le mot croissance à longueur de temps, tirer autant que faire se peut son épingle du jeu avec la peur au ventre et consulter avec anxiété permanente cours de la bourse, avions qui tombent, trains qui déraillent, bateaux qui coulent dans une petite boite cherchant à se rassurer tout de même. Et bien la petite boite a parlé. Ce qui devait arriver est arrivé. Ce qui a porté dans ses bras cette richesse prometteuse : l'avion, le train, la voiture, le bateau pour aller d'un coin du monde à l'autre c'est terminé. N'en déplaise à Léonard de Vinci s'il était là !. Il va falloir revenir aux fondamentaux : se nourrir d'abord. La masse colossale des chômeurs de tout ces métiers après ce choc psychologique qui les attend et qui en détruira tout de suite certains voudra quitter la ville, source de tout ses tourments pour rejoindre la terre nourricière, se précipiter vers elle et réapprendre à vivre plus simplement. Bien sûr d'autres soucis naîtront, les mêmes que ceux pour les ruées vers les villes. Prix des terres cultivables et constructibles à la hausse du fait de la demande importante, etc... Le phénomène n'est pas nouveau mais cette fois l'ampleur sera gigantesque. Aviateurs, cheminots, constructeurs de voitures, plaisanciers reviendront à la terre ou mourront. Il n'y a jamais de déshonneur à se tourner vers elle et cette fois en cette période de totale remise en question elle redeviendra l'espoir que nous avions quelque peu abandonné.
Pensée du jour. 08/04/2020
Hiver, originelle saison,
écrin de tous les jardins,
de la terre au repos ;
oh que c'est beau !
Hiver, originelle saison,
étincelante sur ta nudité
démesurée et chaude,
la gestuelle du soleil,
l'averse silencieuse,
le flocon de neige arc en ciel,
jusqu'à la brume blême,
sont pour toi seule, des solitaires
par le ciel offerts !
Féminité si brune, vêtue tout en
blanc ; c'est toi l'hiver.
NINA
Vous me disiez "mais c'est le monde qui est ainsi !";
Moi j'oppose "ce monde là" à la terre toute entière, dont
le ventre rond et bleu a été massacré, empoisonné par
ses propres enfants !
Planèticide perpétré en toute impunité !
N'est ce pas le courroux de la terre qui s'exprime à présent,
son sang et ses sanglots qui nous foudroient, nous tuent ?
Sommes nous comme nous en sommes si sûrs, cette espèce
supérieure à toutes les autres qui respirent et parfois agonisent
par notre seule faute ?
Ne sommes nous pas plutôt des particules de la terre, à l'instar
des vies, qui près de nous résistent et grandissent ?
Oui nous ne sommes que des particules d'elle, sans majuscule,
progéniture indigne de notre terre mère, dont les cœurs sont
légers, mais rarement ne s'envolent juste pour l'aimer, la protéger ?
L'espèce inhumaine, ne subit-elle pas de la part de sa mère
le feu de sa colère ?
Ne serions nous pas abandonnés par elle, dont le ventre grand ouvert,
hurle sa souffrance noire ?
Ne devons nous pas chacun et chacune pour demeurer vivants, nous
fabriquer un monde, parallèle à celui, qui se meurt bien trop lourd
devenu ?
NINA
Tombe sur la terre le soleil radieux
comme ce ballon bleu lancé en l'air
par l'enfance aussi grande que le ciel
éternel !
Juillet est là avant avril, pour une heure,
un jour, que sais je plus encore ?
Mes yeux de toi sont embrasés et ma
joie si fébrile se soucie peu d'avril et boit
déjà l'été !
Pourtant le savez vous, je ne vois tout cela
que depuis ma fenêtre tout le jour bien ouverte ?
NINA
J’aperçois au dessus de la terre un diadème fort blême ;
n'est ce pas là cette rose bien triste et pire mélancolique ?
J'entends carillonner au loin la plainte du tocsin ;
n'est ce pas là l'impossible deuil d’innombrables douleurs,
pour n'avoir pu toucher ces corps inanimés ?
Des chevelures blanches, blondes et même multicolores,
désespèrent en secret de sentir sur elles, vagabonder ces mains
de ses êtres adorés ?
NINA
Que reste-t-il de nos salles de cinéma ?
La petite salle de la cinémathèque algérienne a abrité lundi dernier son premier forum sur le cinéma algérien et mondial, appelé à se renouveler. Il s'agira, en effet, d'inviter des cinéastes, des écrivains, des critiques et même des artistes et des comédiens pour parler du cinéma, de son histoire et de ses perspectives. Des projections et des ventes-dédicaces seront également organisées dans ce lieu symbolique. Premier rendez-vous pris, a été donc, mardi dernier, avec une rencontre-débat des plus enrichissantes avec le chercheur et écrivain algérien Nourreddine Louhal et le photographe français Stephan Zaubitzer, auteur de Cinés-Méditerranée au sujet de l'état des salles obscures en Algérie. Nourreddine Louhal, écrivain, chercheur en patrimoine et journaliste, évoquera tout au long de sa conférence son livre Sauvons nos salles de cinéma.
Témoignages vivants
De son côté, Stephan Zaubitzer, photographe, mais aussi passionné de cinéma et d'architecture, a décroché le World Press Photo en 2004 pour le travail sur les salles de cinéma plein-air de Ouagadougou et expose régulièrement en France et à l'étranger, a présenté un diaporama d'une centaine de photos ayant trait aux différentes salles de cinéma toujours fonctionnelles ou fermées, que ce soit en Egypte, Maroc, Liban, Tunisie, mais encore l'Algérie (Alger, Oran). Il était ainsi accompagné par les précieux arguments et anecdotes de son comparse Nourreddine Louhal avec lequel il formait un très bon duo pour décrire l'un avec les mots et l'autre avec l'image la situation des salles de cinéma en particulier et du 7e art en général que ce soit au Maghreb ou dans les pays arabes, entre passé, présent et ce qui augurait peut-être pour elles comme avenir. à noter que les photos de Stephan Zaubitzer se caractérisant par des prises de vue très larges de l'objet photographié, donnant à voir non pas une vue minimaliste, de chaque salle de cinéma, mais bien au contraire, des paysages d'ensemble quasi panoramiques, sur le tissu social et urbanistique qui entoure chaque salle de cinéma et ainsi comprendre et analyser son architecture au sein de son environnement et sa genèse, mais aussi son impact sur la population de jadis ou encore d'aujourd'hui. à noter que le photographe français a pu prendre connaissance des différentes salles de cinéma algériennes grâce au précieux livre de Nourreddine Louhal qui témoigne de l'historique des salles de cinéma algériennes, et ainsi du passé glorieux de l'Algérie en matière d'industrie cinématographique et de son déclin aujourd'hui.
Etat des lieux catastrophique
«Ce que je trouve rassurant, même si certaines salles de cinéma sont détruites et parfois dans un sale état, c'est qu'il y a encore une mémoire qui se perpétue même si elles ne sont plus en activité aujourd'hui.», fera remarquer le photographe Stephan Zaubitzer. Abordant la préservation de la mémoire du cinéma en Algérie, Nourreddine Louhal déplorera le manque d'écrits autour du 7ème art algérien et de citer comme exemple le nom de Sid Ali Kouiret «parti sans laisser la moindre trace. On se doit d'écrire sur le cinéma en Algérie». et de souligner aussi: «Nous avons régressé en terme d'images alors que nous sommes détenteurs d'une Palme d'or». Nourreddine Louhal dénoncera aussi la disparition de la salle de cinéma Le Régent pour se transformer en une supérette, même si c'est une propriété privée arguant que c'est un patrimoine qui appartient à la mémoire collective du pays avant tout. «Je pleure tous ces endroits historiques qui sont en train de changer de main avec une telle facilité et de façon bête et méchante.» Autre point relevé, notamment par le directeur de la Cinémathèque algérienne est le manque de distribution de films et la carence au niveau du réseau d'exploitation des salles en Algérie qui, par ailleurs, fait défaut. «Sauvons nos salles de cinéma d'abord. Faisons ensuite ce qu'on veut après», dira Nourreddine Louhal, à propos des salles de cinéma.
Pressurisation de la mémoire de notre patrimoine
Et d'évoquer la pétition des gens de Sétif pour ouvrir leur vieille salle de cinéma, fermée depuis des années. Pour Nourreddine Louhal, il est faux de dire que le numérique et le DVD ont tué les salles de cinéma arguant que pendant les festivals, il y a bien un public cinéphile présent qui fréquente les salles. Et à Salim Aggar, directeur de la Cinémathèque algérienne, de relever aussi les mauvaises habitudes prises par le public depuis la décennie noire et la désertion de ce dernier des salles le soir. Il dira que dans les années 1980, les salles étaient largement fréquentées, avant l'avènement aussi de la parabole et des films de cinéma à la télé. Evoquant l'importance de la retranscription de la mémoire ou de l'archivage, que ce soit par écrit ou en photos, «le plus important est de ne pas oublier toutes ces salles de cinéma qui ont fermé et qui sont encore vivantes dans l'esprit des gens. Ce qui est très important.», dira-t-il. Et d'indiquer avoir pris connaissance de l'existence d'une salle de cinéma à la Casbah, appelée «Nedjma», grâce au livre de Nourreddine Louhal. Enfin, les choses sont-elles vraiment en train de changer aujourd'hui? Aussi, faut-il coller à la réalité du terrain. Le secrétaire d'état chargé de l'Industrie cinématographique, Bachir Youcef Sehaïri, récemment nommé, avait-il conscience de ce qu'il disait en affirmant que «nous allons produire 20 films par an»? Et un des présents dans la salle de se demander: « En l'absence de salles de cinéma où allons-nous projeter ces films déjà??». Bonne question...
In L'Expression O. Hind du 5 mars 2020
DOMINIQUE PERREARD OU L’ELOGE DU MASQUE
Du 03-11 au 25-11-18, l’ESPACE ART GALLERY (Rue de Laeken, 83, 1000 Bruxelles) a eu le plaisir de vous présenter l’œuvre de l’artiste français Monsieur DOMINIQUE PERREARD, intitulée : EN TETE A’ TETE.
Auréolé d’une atmosphère carnavalesque, l’univers de DOMINIQUE PERREARD arpente des dimensions rarement atteintes dans la conception du masque. En vérité, l’univers de cet artiste oscille entre la sculpture et la peinture, en ce sens que chaque masque est limité dans son espace par un cadre. A’ un point tel qu’il devient difficile pour le visiteur de définir où commence le tableau et où émerge la sculpture. L’un étant l’alter ego de l’autre. Le tableau en tant que tel est le terreau à partir duquel prend naissance le masque. Par son œuvre, l’artiste recule les frontières dans la représentation du visage humain. Il y a du burlesque qui nous replonge dans les carnavals de notre enfance, à l’instar de VISAGE 04 (109 x 90 cm - techniques mixtes, papier, pigments…).
Mais il y a aussi de l’« abstrait » (faute de le qualifier autrement) dans cette série de visages aux traits évanescents, baignant dans un blanc laiteux, contrastant avec un chromatisme bariolé, évoluant du jaune vif vers le rouge, alterné de touches blanches, traitées au couteau dans le bas et s’évanouissant vers le haut. Remarquez de quelle façon les visages émergent de l’espace : ils ressortent à la manière des bas-reliefs expulsés de la pierre. Ceux-ci apparaissent de façon saillante, à partir du trait noir extrêmement prononcé, amplifié par du papier chiffonné.
Le visage démultiplié régit la composition de NAISSANCE (124 x 69 cm- techniques mixtes, papier, pigments…).
Elle se situe à un stade de son évolution où « tout peut arriver ». Le visage et ses attributs se mettent en place mais leur emplacement demeure encore anarchique : tout est imbriqué dans tout. De prime abord le visiteur se trouve face à un conglomérat, une masse informe de laquelle jaillissent les éléments constitutifs du visage, lequel trouvera son aboutissement discrètement coincé entre plusieurs éléments vers la gauche, au centre de l’œuvre. Il devient, dans l’imaginaire du visiteur, la concrétisation du « naissant », en ce sens qu’à de nombreuses reprises, l’idée embryonnaire du visage achevé se profile sur divers côtés du tableau. Même discours, en haut, sur la droite de l’œuvre : le profil exprimé par le bas se manifeste, donnant à ce dernier une allure faisant penser à un visage ornant une poterie Nazca (céramique précolombienne).
La force caractérisant l’œuvre de DOMINIQUE PERREARD est constituée à la fois par le volume et par la couleur, généralement très vive, renforçant de ce fait la puissance même du volume.
Une série de six petits formats représentant des visages, évoquant la volonté de « portrait », apparaît pour la première fois dans cette exposition. A’ l’exception d’un visage campé de profil, tous les autres fixent le visiteur. Même si ces portraits sont imaginaires ou symboliques, leur conception est une réminiscence contemporaine des masques de James Ensor, tels que la FIGURE 6, particulièrement dans l’expression et le chromatisme.
FIGURE 6 (39 x34 cm - techniques misxtes, papier, pigments...)
Mais il y a également une évocation de l’expressionnisme allemand des années ’20 et ’30, notamment dans les FIGURE 2 et FIGURE 4 ainsi que de Francis Bacon.
FIGURE 2 (44 x 36 cm - techniques mixtes, papiers, pigments...)
FIGURE 4 (40 x33 cm - techniques mixtes, papaiers, pigments...)
Ces petits formats exposés ne sont qu’un échantillon de sa production, comportant quelque soixante oeuvres de cette dimension. La notion du « portrait » est flagrante, à la fois dans sa présentation que dans ses références historiques. Néanmoins, rien n’a été voulu car tout est le fruit de l’inconscient. L’importance de ces petits formats réside dans le fait de nous faire comprendre que nous sommes toujours bel et bien dans le masque dans toute sa dimension mythologique. En effet, ces visages grimaçants et déformés, drôles ou tristes ne sont que l’expression de ce qui s’abrite derrière l’écran du masque, à savoir la Persona.
Le sentiment de la pierre nous est rendu par BAS-RELIEF 0 (68 x 48 cm – techniques mixtes, papier, pigments…).
Le côté « argileux » qui se dégage de cette pièce est dû à la magie de la technique mixte utilisée par l’artiste. Les deux visages (sculptures) ressortent au regard à partir d’un arrière-plan brun-ocre, renforçant au sein de l’inconscient l’idée tangible de la pierre sculptée.
LA DAME (94 x 74 cm – techniques mixtes, papier, pigments…) constitue l’exemple parfait du tableau sculpté.
Des résidus de matière conçoivent et décorent la robe du personnage. Son rôle est celui d’accrocher la lumière. Des notes rouge vif affirment le corsage de sa robe.
Sa chevelure s’éparpille à l’intérieur d’un halot lumineux dominé par le jaune or, le noir le plus sombre et le rouge vif. Le visage respecte cette ligne de démarcation infime entre peinture et sculpture : jaillissant à peine de la toile, seuls le nez, les arcades sourcilières, la bouche et le menton ressortent de l’espace pictural pour trouver leur identité plastique propre, à l’intérieur de cette polysémie chromatique.
L’idée du « portrait » est à nouveau présente dans le regard de la dame fixant le visiteur. Sa particularité consiste dans le fait de s’éloigner de la toile pour que celle-ci se dévoile dans tous ses atours.
Il n’y a pas vraiment un nom pour qualifier l’art de DOMINIQUE PERREARD. « Modeleur » ferait sans doute l’affaire, puisque la construction du masque est une affaire de « modelage ». Et l’artiste s’exprime dans une discipline associant relief « sculpté » (étant donné qu’il s’agit de « bas-reliefs » en masques) et peinture, puisque l’œuvre s’enserre à l’intérieur d’une toile peinte. Il s’agit ici d’un art original puisqu’il s’écarte des sentiers battus pour avancer vers d’autres dimensions créatrices.
Avec FOULE 08, nous retournons dans l’interprétation inconsciente. En effet, parmi les visages entourant le personnage central, il y en a un dont le menton termine en pointe son faciès émacié, accusant un prognathisme prononcé. Là aussi une référence à l’histoire de l’Art proche-oriental s’affirme lorsque nous le comparons à la statuaire égyptienne de la 18ème dynastie.
FOULE 08 (118 x 75 cm - techniques mixtes, papiers, pigments...)
FOULE 08 (autre tableau - 102 x 67 cm – techniques mixtes, papier, pigments).
Seize variations sur le thème du masque-visage se déclinent en une infinité de modulations dans lesquelles la matière imprime l’idée de la forme, presque en s’effaçant, tellement elle devient fragmentaire sans que jamais celle-ci l’emporte sur le dessein à l’origine de la forme. Nous restons dans l’idée ou plutôt dans l’esthétique de l’idée car à chaque reprise, l’artiste s’arrête avant la forme « achevée ». Elle se suffit à elle-même, la matière, n’étant là que pour souligner l’idée : nez, bouche, regard…jamais la matière, finement étalée, presque poudreuse, ne rivalise avec le dessin servant de limite au champ expérimental.
DOMINIQUE PERREARD peint depuis l’âge de dix-neuf ans. Bien qu’il soit passé maître dans l’art du modelage, il a peu pratiqué la sculpture.
Sa rencontre avec le masque s’est faite par le biais du théâtre en tant que scénographe. En effet, il a pratiqué le théâtre de marionnettes ainsi que celui de rues, dans lesquels le rôle du masque est fondamental depuis la tragédie grecque en passant par la Commedia dell’Arte dans la culture occidentale. Il a d’abord pratiqué la peinture avant de se diriger vers la scène. Il a d’ailleurs monté plusieurs compagnies. L’artiste ne fait aucune distinction entre peinture, sculpture et modelage étant donné qu’il les pratique indistinctement.
Lorsqu’on lui demande s’il a eu la volonté de « portraiturer », il répond par la négative. Le « portrait » se réalise donc de façon inconsciente par le biais de la culture emmagasinée dans le domaine artistique depuis des années. Le dénominateur commun à tout cela étant, évidemment, le théâtre. Néanmoins, il est indéniable que l’œuvre de l’artiste ait été influencée, notamment, par l’art brut. Cela se perçoit dans la conception plastique de cet ensemble que l’on pourrait qualifier de « peinture sculptée ». Sa technique est principalement basée sur le papier pour dessin. Il s’agit essentiellement d’une technique mixte, conçue à base de sable, de papier, de pigments, de poussière de bois et de liant. La matière (la conception même du papier), est réalisée sur base de feuilles encollées, malaxées en pâte.
DOMINIQUE PERREARD poursuit une tradition artistique et culturelle séculaire : celle de rendre vivante la partie enfouie en nous-mêmes que la tragédie et la Commedia dell’Arte ont offert au peuple pour qu’il y perçoive son reflet humain à l’intérieur de tous ses possibles.
Collection "Belles signatures" © 2020 Robert Paul
N.B. : Ce billet est publié à l'initiative de ROBERT PAUL, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.
Robert Paul, éditeur responsable
A voir:
Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza
L'artiste DOMINIQUE PERREARD et François L. Speranza : interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistes et littéraires au cours des deux derniers siècles
Photos de l'exposition de DOMINIQUE PERREARD à l'ESPACE ART GALLERY
Quand on aura fait voyager
nos rêves
du jour à la nuit
et de la nuit au jour
comptant nos pas
de la chambre close
au jardin clôturé
Quand on aura nagé longtemps
dans nos eaux
souterraines
sans chercher le fleuve
ni la rivière
ni la mer
Ce que l’on voudra
c’est une caresse sur la joue
danser dans l’infini
et des milliers de peut-être
aux voix de feu
MARTINE ROUHART