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Qu'est la sagesse devenue?

Songerie

Ô le bonheur du libre choix!
Le mariage plus n'engage.
Lors chacun pense avoir le droit
D'être, à son gré, sage ou volage.



À l'infidèle peu importent
Le sort de l'autre restant là,
Ses enfants derrière la porte
Que sans émoi il referma.

L'adultère est non punissable.
Et l'abandon fait d'un conjoint,
Souvent, un être lamentable
Ne pouvant pas faire le point.

Mais où l'amour de soi conduit
L'être fat qui s'y abandonne,
Ne prenant grand soin que de lui?
Il perd la joie et s'en étonne.

17 octobre 2017

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administrateur théâtres

Image associéeBillet d’envoi ! Europalia 2017 c’est à nouveau fabuleux et cette fois, c’est le visage démultiplié de l’Indonésie qui miroite partout à travers la Belgique.  Indos, signifiant « Indien », et nêsos, signifiant « île ». Auparavant nommée «  Indes orientales néerlandaises »,elle est la  seconde zone de biodiversité du monde après le Brésil. C’est un territoire qui s’étire sur plus de 8.000 km de long, comprenant plus de 17.000 îles, près de 80 volcans, plus de de 1.100 groupes ethniques pratiquant 6 religions d’état en plus des pratiques animistes ancestrales et parlant plus de 700 langues différentes dont certaines sont éteintes ou en voie de disparition. C’est aussi le quatrième pays le plus peuplé du monde après la Chine, l'Inde et les États-Unis. Pendant 4 mois, Europalia nous permettra de découvrir son immense diversité de cultures à travers des expositions, des concerts, des performances artistiques, le cinéma, les rencontres littéraires, la danse et autres activités artistiques.

https://europalia.eu/fr/home/home_82.html

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A Bruxelles : « Ancestors & Rituals » BOZAR,

De Sumatra à la Papouasie, en passant par Java et les Moluques: les ancêtres ont joué et jouent encore un rôle de premier plan en Indonésie. Les cultes qui leur sont portés et leurs représentations reflètent avec force et poésie l’énorme diversité du pays. Une introduction captivante à l’Indonésie, présentant son patrimoine et questionnant aussi la place des traditions et rituels au sein d’une société contemporaine. Trésors archéologiques et ethnographiques y seront présentés pour la première fois, et mis en contexte grâce à des documents iconographiques uniques et des interviews. En collaboration avec le Musée National de Jakarta et de nombreuses autres collections des quatre coins de l’archipel.

Power and Other Things. Indonesia & Art (1835-Now)

A Bruxelles:  « Power and other things » BOZAR,

Un récit chronologique qui débute avec 4 artistes clés des 19ème et 20ème siècles – dont Jan Toorop et Raden Saleh – qui ont jalonné l’histoire de l’art en Indonésie. Des artistes contemporains, parmi lesquels Agung Kurniawan, Antariksa, Mella Jaarsma, Wendelien van Oldenborgh, Roy Villevoye et Ana Torfs, viennent compléter ce récit avec de nouvelles créations. Ils témoignent d’échanges déterminants pour l’Indonésie, suscités par le commerce, la culture, la religion, l’idéologie ou encore la guerre. Une représentation unique de l’histoire récente de l’Indonésie, des dernières convulsions de la colonie néerlandaise en passant par l’occupation japonaise, jusqu’à nos jours.

http://www.bozar.be/fr/activities/122835-europalia-indonesia

A  Mons: « On Paradise » MAC’S Hornu,

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A Liège: « Archipel » LA BOVERIE,

Située au cœur d’une Asie « au sud de la Chine, à l’est de l’Inde », l’Indonésie et ses plus de 17 000 îles s’étendent sur un espace équivalent à celui de l’Union européenne. Aire de confluences et de rencontres, l’archipel indonésien a de tout temps été l’un des plus importants carrefours du commerce mondial, où ont amarré les navires austronésiens, les boutres arabes, les jonques chinoises, caravelles ibériques et autres nefs des Compagnies des Indes orientales avant les porte-containeurs et pétroliers d’aujourd’hui.

Superposés, mêlés, réinterprétés par des sociétés riches et complexes, ces apports extérieurs ont forgé des mondes multiples, que le rapport à la mer a finement coloré et ciselé. C’est à la découverte de ces mondes que nous invite cette exposition, avec la mer comme trait d’union et une collection exceptionnelle d’œuvres majeures comme marqueurs d’une histoire à découvrir et admirer.

A Gand: une histoire de la performance locale « Performance Klub » S.M.A.K., 

A Anvers: l’installation « Bale Kambang » de l’architecte Eko Prawoto MAS. 

Des rendez-vous culturels:  

NOVEMBRE

10/11 BOZAR DJ Dea BARANDANA / Otto Sidharta / Wolf Müller Music

14/11 BOZAR Ayu Utami, Alfred Birney & David Van Reybrouck Literature 

17/11 TULITU Lily Yulianti Farid Literature

20/11 BOZAR/Agora Ben Sohib Literature

 

DECEMBRE

1/12 BEURSSHOUWBURG Aural Archipelago / Dijf Sanders Music

2/12 BOZAR Melati Suryodarmo – Solo Intervention Performing Arts

8/12 BOZAR Faozan Rizal / Sardono Kusumo Film / Eko Supriyanto – Balabala Performing Arts 

9/12 BOZAR Moh. Hariyanto – G.H.U.L.U.R. / Mugiyono Kasido – The Rumors / Nan Jombang – Lament from a Foreign Land / Pencak Silat / Sherli Novalinda – In the Footsteps of the Body Performing Arts

10/12 BOZAR I Wayan Gde Yudane & Gamelan Wrdhi Swaram / Matianari Toba Batak Music Ensemble Music

 

JANVIER

9/01 BOZAR Garin Nugroho Film

17/01 BOZAR A.L. Suwardi’s Planet Harmonik Music

18/01 KAAITHEATER Meg Stuart & Jompet Kuswidananto – Carte Blanche Performing Arts

19/01 KAAITHEATER Gisèle Vienne – Carte blanche Performing Arts

 

En conclusion: 

du 10 octobre 2017 au 21 janvier 2018, EUROPALIA braquera ses projecteurs sur la culture indonésienne, tant la traditionnelle que la contemporaine. Grâce à de nombreux échanges et créations artistiques, le festival biennal proposera un regard nouveau sur l’Indonésie à travers ses expositions, spectacles de danse et de musique – avec un gros plan sur le gamelan –, des rencontres littéraires et des films. Les Européens associent souvent l'Indonésie aux repas de riz (rijsttafel) , à la sauce saté et aux danses balinaises – une vision bien trop exotique et réductrice…

 

Présentant plusieurs pièces majeures du Musée national de Jakarta, l'exposition d'ouverture Ancestors & Rituals (Bozar, à partir du 11.10.17) s'intéressera aux formes particulières de cultes des ancêtres en Indonésie : les Torajas exhumant leurs morts pour les parer et les célébrer, les étonnantes sculptures d'ancêtres Ana Deo protégeant les villageois de Flores, ou encore le culte des ancêtres comme il se pratique encore de Sumatra jusqu'en Papouasie. Les visiteurs auront régulièrement l'occasion d'approfondir le sujet lors d’ateliers organisés par Barbara Raes autour et au sein de l’exposition. 

L’exposition Power and other things. Indonesia & Art (1895-now) (Bozar à partir du 18.10.17) présentera de façon unique l’histoire récente de l’Indonésie, scandée par le changement, depuis le régime colonial néerlandais et l’occupation japonaise jusqu’aux défis actuels liés à la migration ou à la perception changeante de la question du genre.

La troisième exposition, Archipel (La Boverie, Liège, à partir du 25.10.17), se penchera sur le rôle de pionnier joué par l’Indonésie comme nation maritime et s’attardera sur les échanges culturels qui en ont résulté.

 

Le Europalia Curator’s Award permet à un conservateur prometteur de partir en résidence avec trois artistes de son choix. Pour cette édition EUROPALIA a arrêté le thème de « la biodiversité », l’Indonésie contemporaine se trouvant en effet devant d'importants défis écologiques. Les échanges culturels sont au cœur de la programmation des festivals EUROPALIA, tant pour les expositions que pour la musique, les arts du spectacle ou la littérature. Pour EUROPALIA INDONESIA des dizaines de musiciens (e.a. Dijf Sanders, Wolf Müller), de danseurs/chorégraphes (e.a. Darlane Litaay, Papouasie ; Otniel Tasman, Yogjakarta ; Meg Stuart, Bruxelles) et d'artistes plasticiens (Ana Torfs, Roy Villevoye) partent en résidence les uns chez les autres et créent des œuvres originales. Rabih Beani se plongera dans la musique sacrée au tarawangsa (Java occidental) et Stefan Lakatos revisitera, avec le maître du gamelan Iwan Gunawan, l’œuvre du célèbre musicien de rue Moondog (e.a. à l’Ancienne Belgique et au London Barbican).

 

Également à l’affiche : les deux Poétesses nationales, Laurence Vielle (2016-2017) et Els Moors (2018-2019).

 

La dimension internationale: il faut savoir qu'Europalia est également présent aux Pays-Bas (La Haye, Rotterdam, Amsterdam, Leyde, Arnhem, Deventer, Olst), en France (Bordeaux, Valenciennes, Amiens, Châlons-en-Champagne), en Allemagne (Berlin, Münster), en Pologne (Cracovie) et en Grande-Bretagne (Londres)

 

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Du 10 octobre 2017 au 21 janvier 2018

www.europalia.eu

 

 

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Au labyrinthe de l'esprit

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L'alphabet élève au carmin d'un bel ouvrage
La pensée profonde des verbes et des images
Quand la dimension des mots s'évade des marges
L'encre amarre ses desseins aux stries de la page

Aux creux des sillons plongent les racines de la gamme
Que l'aubade des consonnes et voyelles alarme
Folie filigranée au brasier de la trame
Danse la vibrante rhapsodie qui s'enflamme

Sur l'arpège des heures s'étend la lune ronde
L'infinitude défroissant les seules secondes
Pour que l'écriture chassée de la mémoire
Prenne refuge sur le folio du grimoire

Écrin au chevet de l'inspiration conté !
Sanctuaire intemporel aux codes évolués !
Transcrit la saillie de la projection psyché
Perdu dans le dédale de l'être aberré

Nom d'auteur Sonia Gallet

Recueil © 2017

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administrateur théâtres

Jeux de cadres. Papas Disney ? Pères absents ? Parents violents ? Mères en burnout ? Ogres et Ogresses… de toute catégorie ? Enfants ingrats ? L’enfant, ce désir affolant, ce risque absolu ou cet intrus ? Maintenant qu'il est là, qu'est-ce qu'on fait?  La réflexion porte  sur le rapport dans le couple ou ses coulisses, et sur le rapport à l’enfant Elle réunit  quatre personnages de la banalité moderne interprétés avec brio par Sébastien Fayard, Morena Prats, Thibaut Nève, Céline Peret, Laurence Warin, Octave Delaunoy et Sacha Pirlet (en alternance) et n’a heureusement rien d’austère !

 Le  carré improvisé de récits de vie balbutie et cherche à comprendre différents malaises nés entre parents et enfants.  La peur, la colère, l'anxiété, la culpabilité, le désespoir sont les émotions auxquelles ils rêvent d’échapper. Miracle de l’altérité, les personnages transformeront ces émotions mises à nu en puissants leviers de changement…quand chacun aura retrouvé la liberté nécessaire à la sortie du cadre.  

D’ailleurs, c’est une trouvaille géniale,  tout au cours de la pièce, un cadre muni de portes et fenêtres symbolise et rythme les différents points de vue…  Références faites  à « Lorsque l’enfant paraît » de Françoise Dolto, laisser parler les émotions, c’est la voie royale de la connaissance de soi. Les ressentis des quatre comédiens mobilisent  toutes les facettes de leur talent, le public suit l’aventure avec suspense et délectation.

Chacun finit par exprimer le non-dit qui bloque sa  joie de vivre. Savoir-faire de la mise-en scène : la galerie de  comportements vue du quatrième mur prête beaucoup plus à rire, qu’à pleurer… quoique !  Et le rire est une sacré thérapie, quel que soit le côté du mur !  Jessica gazon a épinglé le  docte et agressif, la déprimée,  celle qui se la joue et surjoue, l’indifférent et lisse qui a consenti à venir pour faire plaisir… Chacun à tour de jeu de rôle fait des retrouvailles avec ses désirs… même parmi eux, ceux qu’ils ne souhaiteraient ne  pas avoir, et chacun  renoue avec  des valeurs qui constituent l’identité retrouvée!

 La belle écriture commune de Dame Gazon & Sieur Neve, est alliée une mise en scène inventive et cohérente : en scène aussi les techniques des groupes de paroles animés par une merveilleuse coach,Morena Prats, belle comme une cavalière de forêts mystérieuses de l’intime, droite comme un I , l’accent canadien en prime,  pour faire rêver de la meilleure pédagogie au monde, et dont on  admire, l’adresse et l’efficacité ! Les alouettes du jeu de miroirs partent donc satisfaites et le public gardera longtemps le profond sourire que le spectacle leur a donné.

Théâtre de la Vie 
Rue Traversière 45 
B 1210 Bruxelles

RÉSERVER

Les représentations ont lieu du 10 au 21 octobre à 20h00

Rencontre après-spectacle avec l’équipe de création le 20 octobre.

 

TEASER ICI

 

http://www.theatredelavie.be/spectacle.asp?id={58EDE595-9974-4525-A02D-380FD0DE101D}  

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Un coin de terre JGobert

Un coin de terre isolé, un rayon de soleil finissant, une nature endormie et une âme perdue.

Seul avec sa vérité et ses doutes, il erre dans les méandres de la vie.

Souvent blessé par ce que l’on nomme les hommes, il s’accroche malgré une douleur qui ne l’épargne pas.

Fragile, délicat, il craint de tomber et de ne pas pouvoir se relever.

 

Un coin de terre oublié, un rayon de soleil bouleversant, une nature mourante et un cœur désappointé.

 Désavoué, perdu dans l’indifférence de tous.

Il subit un châtiment pour des faits qui ne lui sont pas imputables.

 

Un coin de terre abandonné, une nature dévastée et un homme usé par des jours d’errance.  

Dans la lumière d’une aube originelle, il refuse de mourir.

Il se relève, se dresse dans ce monde meurtri.

 Ses besoins d’espérance sont immenses.

 Il veut vivre.

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Une anthologie différente


En hommage à messieurs Pierre Ripert et Pierre Norma

J'ai fait un suave voyage.
Suis retournée dans le pays
Où j'avais laissé des bagages
Pleins de trésors de poésie.

Les ai libérés un par un.
Ils ont conservé leur brillance
Laissent s'échapper des parfums
Dont j'avais certes souvenance.

Suis redevenue celle qui
Récitait émus des aveux
Et aussi d'étranges récits
Appartenant au merveilleux.

Or ce bonheur me fut possible
Grâce à l'oeuvre de deux auteurs.
Ce qui était inaccessible
M'a causé d'heureux coups de coeur.

15 octobre 2017

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Murmure édénique

Tous les matins il vient me voir

Absorber mes ténèbres ébranlées

Dissiper la lune et les étoiles

Et mater mes éternelles fatigues

Alors le soleil peut se rallumer

Ensuite seulement je jette un peu de paroles

Et tout devient possible

Prêt aux plus audacieuses folies

 

En ces jours diablement longs

Le café du matin

Ma lumière et mon feu

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Préface

C'est une douce soirée de juillet. Une des plus longue de l'année.
Ils sont tous venus. Les amis d'autrefois, les amis d'aujourd'hui se retrouvent autour de cette table, sous le tilleul centenaire. Des lanternes sont accrochées à ses branches et des bougies posées sur la table.
Rires et conversations se mélangent, ils sont joyeux.
Elle les écoute et les observe. Elle sourit, heureuse.
Elle lit dans leurs yeux des mots qu'ils ne disent pas....
Il y a peu, elle a pris conscience de ce don et a compris pourquoi certains ont le regard fuyant.
Mais ceux qui sont là, ce soir, lui font confiance. Ils n'évitent pas son regard et elle connaît leurs secrets.
Quand les assiettes sont vides, ils se tournent vers elle et attendent. Ils sont venus pour ça.
Alors, elle se met à parler. Elle retrouve la petite fille et raconte.
D'une voix charmeuse, douce et mélodieuse, elle les emmène dans le pays de l'enfance et des rêves oubliés.
Peu à peu, la nuit tombe, on n'entend que sa voix accompagnée du chant de quelques grillons.
Lorsque l'histoire est terminée, ils la remercient. Certains, émus, restent silencieux.
Tour à tour, ils vont l'embrasser.
Lentement, à voix basse et avec des petites étoiles dans les yeux, ils se disent au revoir.
Ils retournent à une vie connectée à des écrans.
Elle sait qu'ils reviendront, ici, autour de cette table.
Pour y retrouver un peu d'enfance et d'émerveillement.
Avant d'éteindre les bougies, une dernière fois, elle lève la tête vers le tilleul centenaire.
Elle lance un regard complice au hibou, que personne n'a vu.

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La grande dame méprisable

Poème clef

Apprenant ses façons de faire,
J'eus pour elle un profond mépris.
Elle détourna un mari,
Par besoin de se satisfaire.

Désunir deux jeunes êtres
Lui sembla un nouveau défi.
La dévorait la jalousie.
Ce bonheur devait disparaître.

Elle eut statut de grande dame,
Reçut des marques de respect.
Ses vices n'étaient pas secrets.
Ils causèrent de nombreux drames.

Ce court poème me permet
De la présenter à la une,
Sans l'éclairage de la lune
Et sans besoin de la nommer.

13 octobre 2017

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   Autoportrait, 1925Germaine Krull est née de parents allemands à Poznan le 29 novembre 1897, une ville polonaise qui fait partie du royaume de Prusse depuis le Congrès de Vienne, au hasard d’un déplacement de son père, un ingénieur qui va ensuite rejoindre son poste en Bosnie où elle passera une partie de sa petite enfance. La famille s’installe ensuite dans la campagne romaine puis à Paris où sa mère tient une table d’hôtes « assez élégante. Il y a des attachés de consulats et quelques hommes de lettres, des étudiantes en musique. » Son père refuse qu’elle aille à l’école et engage une préceptrice. Ensuite ce sera la Slovénie, puis la Bavière, le père est très mauvais gestionnaire et dilapide l’argent de son épouse.

    En 1912 ses parents se séparent et sa mère gère une pension de famille à Bad Aibling. Germaine a 16 ans, une instruction très lacunaire et est très indépendante car ses parents s’occupent très peu d’elle, elle se laisse séduire par un pensionnaire, une aventure sans lendemain qui se termine lorsqu’elle est enceinte, qu’elle avorte et que son amant la quitte. Nouvelle liaison malheureuse, nouveau chagrin, sa mère l’envoie chez une connaissance en Italie où la guerre va la surprendre, mineure, sans passeport, mais elle parvient à rejoindre son amant à Berlin où leur liaison se renoue de plus belle. À nouveau enceinte elle subit un deuxième avortement et rentre à Munich où sa mère a dû déménager car la guerre à vidé sa pension de famille. Germaine Krull voudrait s’inscrire à l’université, faire des études sérieuses, mais sans diplôme ni aucun certificat d’études c’est impossible, elle a trop de lacunes que pour réussir le moindre examen d’admission. C’est finalement la Lehr-und Versuchsanstalt für Photographie Chemiegraphie, Lichtdruck und Gravüre (Centre d’enseignement et d’expérimentation en photographie, chimigraphie, phototypie et gravure) qui l’accepte vers 1916. Elle n’a aucune attirance particulière pour la photo : elle détestait aider son père lorsqu’il en faisait et qu’elle devait travailler avec lui dans sa chambre noire, mais à l’école ce sera une révélation. Elle en sortira diplômée en 1918. La même année, le Traité de Versailles réinstaure l’indépendance de la Pologne et elle acquière donc la nationalité polonaise. L’ école a été fondée en 1900, ouverte aux filles en 1905 et est relativement conservatrice, de grands noms de la photographie en sortiront, comme František Drtikol ou Lotte Jacobi. Frank Eugene y enseigne, le pictorialisme y règne en maître et les photographes Hugo Erfurth et Heinrich Kühn y sont cités en exemples. Elle est dans la classe du professeur Spörl pour qui la personne représentée n’est qu’un moyen pour atteindre un but : la représentation artistique. Elle adore l’école qui est une expérience absolument nouvelle, les travaux pratiques, son professeur, la découverte de la ville avec pour la première fois des amies de son âge.

Elle fréquente la bohème munichoise et s’engage en politique. Elle a son premier contact avec le bouddhisme « ... cette philosophie [qui] est la mienne depuis. La réincarnation ; les fautes que vous faites, vous les expiez ; la conscience de la vie qui tourne et qui revient... ». C’est là qu’elle découvre l’art moderne, qu’elle forme son goût sous l’influence d’un ami peintre plus âgé qu’elle. Elle obtient son diplôme et installe un atelier avec l’aide financière de son ami et de sa mère, qui gagne sa vie en faisant du marché noir, elle y fait du portrait et des nus, surtout de dos pour pouvoir les vendre, encore sous l’influence pictorialiste de l’école, mais avec beaucoup de plaisir. « On rigolait beaucoup » se souvient-elle. Mais la politique, les grèves, l’opposition à la guerre et à l’empereur sont ses principales préoccupations, même si ses idées ne sont pas encore très claires. Pour trouver des clients elle écrit aux artistes et comédiens de théâtre en proposant de faire leur portrait. Le studio devient rapidement rentable et elle se rapproche du centre en s’installant à Schwabing, le quartier bohème autour de l’Université et de l’Académie des Arts. Elle publie à compte d’auteur un premier livre de photos de nu, Der Akt (Le nu), très artisanal et tiré à seulement 50 exemplaires. Elle assiste à des meetings de Kurt Eisner et en fait le portrait. Son atelier est devenu un lieu de rencontre pour de nombreux jeunes intellectuels et ouvriers révolutionnaires. C’est là qu’elle fera la connaissance des étudiants Max Horkheimer et Friedrich Pollock qui seront quelques années plus tard parmi les fondateurs de l’École de Francfort ainsi que de Rainer Maria Rilke et Stefan Zweig. A la chute de l’éphémère République de Bavière, Germaine Krull prend la fuite vers l’Autriche avec Tobias Axelrod, un révolutionnaire russe détaché auprès des Conseils ouvriers. Ils sont arrêtés, emprisonnés à Innsbrück puis ramenés en Bavière. Avec l’aide de Horkheimer elle est libérée et se cache dans une maison de santé sous prétexte de dépression nerveuse.
[...]Les amies, Berlin, 1924
    Mila a été brisé par sa détention mais Germaine Krull obtient des mandats de camarades pour les représenter au IIIe Congrès de l’Internationale à Moscou et organise leur départ. Ils se glissent au milieux de prisonniers russes renvoyés au pays en janvier 1921. Arrivés à Saint-Pétersbourg ils se heurtent à la désorganisation et à la bureaucratie, Germaine Krull est envoyée au service photographique mais rien ne fonctionne, elle ne connaît pas le russe, elle passe son temps à faire semblant de travailler. Elle est complètement désorientée par la révolution russe en quoi elle avait mis tous ses espoirs. La date du congrès arrive, ils sont à Moscou et, par quelque hasard, au pied de la tribune où parle Lénine. Le lendemain ils sont arrêtés et conduits à la Loubianka, le siège de la police politique. Elle y subira plusieurs interrogatoires et un simulacre d’exécution. Mila l’abandonne, elle est finalement expulsée à la fin de décembre 1921, contracte le typhus dans le train de réfugiés, des wagons à bestiaux garnis de paille, qui la ramène vers Berlin où elle est hospitalisée. Horkheimer et Pollock lui rendent visite chaque jour. Après sa guérison elle est accueillie par la veuve de Kurt Eisner, dans la Forêt Noire.Pollock et Horkheimer reprennent leurs études à Francfort. Il lui faudra du temps pour se réhabituer à une vie normale, sans crainte d’arrestation ou d’exécution. Elle retourne finalement à Berlin où elle peut ouvrir un studio en association avec Kurt Hübschmann, qui aime le travail de laboratoire mais pas la prise de vue et n’a pas de diplôme de maître photographe. Sans elle, il ne peut donc pas ouvrir son studio. La photographie est alors très florissante et de nombreux photographes sont actifs dans la ville, même des grands magasins ont leur studio de photographie. Les débuts sont difficiles, mais à la mort de Lénine l’ami qui a financé en partie son installation lui apporte de nombreuses photos du leader soviétique et ils réalisent en quelques heures un album retraçant sa vie. Le lendemain ils ont une commande de 300 exemplaires dont beaucoup partiront pour la Russie. Pour elle, c’est simplement une opportunité, et la mort de son ancienne idole ne lui fait guère de peine. La révolution ne lui a pas laissé que de bons souvenirs. Les albums eurent beaucoup de succès et lui permettent un nouveau départ. Les commandes de portraits sont encore trop rares, elle refait des photos de nu, mais ne retrouve ni le plaisir ni la qualité de son travail des débuts à Munich, même si les porte folios se vendent bien. Ses modèles, des connaissances ou sa jeune soeur, n’arrivent pas à rendre ce qu’elle recherche. C’est à ce moment qu’elle rencontre Joris Ivens, étudiant à la Technische Hochschule de Charlottenburg, qui est en stage chez Zeiss, et que Hübschmann abandonne la photo. Il lui laisse le studio et tout le matériel. Tout est payé pour encore six mois. Il lui souhaite de réussir.
[...]
    En 1940, l’avance des troupes allemandes et l’occupation de Paris jointes à la menace que fait peser l’armée italienne sur la Principauté de Monaco la décident à quitter la France. Avec beaucoup de difficultés, elle parvient à obtenir un passeport (hollandais) et un visa pour le Brésil. Elle embarque le 24 mars 1941 pour Rio au départ de Marseille. Sur le bateau elle retrouve André Breton, le peintre Wifredo Lam et Claude Lévi-Strauss, la plupart des passagers sont des Juifs allemands, tout le monde est entassé dans les cales sans aucun confort malgré le prix élevé du billet. Le voyage est difficile, avec escales à La Martinique, à Saint Laurent du Maroni et à Bélem. À Rio, où elle débarque le 21 mai 1941, elle arrive après quelques difficultés à gagner sa vie comme portraitiste mais elle veut rejoindre la France Libre à Brazzaville. Louis Jouvet, de passage en tournée avec le Théâtre de l’Athénée lui conseille de rester au Brésil où elle a déjà une situation. Enfin, en juillet 1942 elle peut signer son engagement auprès de la France Libre. Elle a pu entre-temps réaliser un reportage sur la Tour Eiffel, 1927ville de Ouro Preto, ancienne cité de chercheurs d’or dans l’État de Minas Gerais, qui illustrera un livre qui parut en 1943, puis part enfin au Congo français où elle arrive en septembre. Elle va diriger le Service photographique de Propagande de la France Libre, à Brazzaville jusqu’en 1943, puis à Alger. Au départ du Congo elle a réalisé un grand reportage sur la forêt tropicale qui l’a menée de Brazzaville à Libreville et Port-Gentil au Gabon et qui a fait l’objet d’une exposition à Brazzaville où toutes les photos ont été vendues au profit de la France Libre. Les négatifs ont été ensuite envoyés à Londres et elle ne les a jamais retrouvés. Ce sera ensuite l’Oubangi-Chari (actuelle République Centrafricaine) et le Tchad puis le Cameroun où elle visite la première plantation d’hévéas. C’est au Cameroun qu’elle reçoit l’ordre de rejoindre Londres. Elle perd la trace de ses négatifs et tirages réalisés en Afrique Equatoriale Française qui se trouvent actuellement dans les archives françaises. En avion de Douala à Dakar, Rabat et Casablanca elle arrive à Marrakech où elle a la chance de pouvoir photographier la rencontre de Churchill et de Gaulle. Elle est alors envoyée à Alger pour organiser le service photographique et elle y fera le portrait de de Gaulle. Elle suivra l’armée américaine de Naples à Rome en 1944 puis débarque à Saint Tropez quelques jours après le Débarquement de Provence, elle passe par Marseille, se rend dans le Vercors, puis dans les Vosges et couvre la bataille d’Alsace. C’est Roger Vailland qui écrira le texte de son livre La Bataille d’Alsace. Elle rend compte de la libération de camps de concentration et certaines de ses photos seront publiées dans la presse. La plupart de ses négatifs ne lui seront jamais rendus. Sa mission se termine en avril 1945 et elle rentre à Paris où le climat politique et de combines l’écœure. Elle ne veut plus rester en France et ne sait que faire. On lui propose alors de partir comme correspondante de guerre au Japon. Il fallait passer par Londres pour obtenir son accréditation et de Londres elle rejoint Ceylan, puis la Birmanie. À Rangoun elle découvre le bouddhisme vivant et en est très émue. Elle arrive à Saïgon avec l’armée britannique en septembre 1945 et découvre avec stupéfaction que là, ce sont les Français que l’on déteste. Elle assiste aux premières émeutes et est dégoûtée par le comportement des soldats et colons français, tous ralliés à Vichy et Pétain, qui incendient et brutalisent les annamites. « J’ai assisté de la part des soldats à un vandalisme que je n’avais jamais rencontré pendant toute la guerre. » dit-elle. Elle fait le récit des événements dans un tapuscrit de 45 pages resté inédit : Les Dix Jours qui ont décidé du sort de l’Indochine française : journal de Saigon en septembre 1945 où elle analyse la déclaration d’indépendance du Vietnam.
[...]
    Elle revend ses parts de l’Hôtel Oriental et, en 1965 elle rencontre le Dalaï Lama pour la première fois, à Dharamsala, elle réalise le livre Tibetans in India qui est vendu au profit des tibétains réfugiés en Inde. Elle s’est installée à Mussoorie dans une communauté tibétaine et y approfondi sa connaissance du bouddhisme. Elle a fait la connaissance de Sakya Trizin, patriarche d’une des quatre lignées du bouddhisme tibétain avec qui elle va plus tard voyager en Europe, au Canada et aux États Unis. En 1967 elle fait un nouveau voyage en Europe, à Paris une première rétrospective lui est consacrée grâce à André Malraux et Henri Langlois. C’est alors qu’elle découvre que les négatifs qu’elle avait confiés à Eli Lotar ont été perdus, pour les photos d’avant-guerre ce sont des reproductions qui sont exposées. Il y en aura également une à l’Alliance française de New Delhi en 1968. En 1977 ce sera le Rheinisches Landesmuseum Bonn qui la mettra à l’honneur.

    Malade, elle quitte l’Inde pour l’Allemagne et meurt à Wetzlar en 1985.

[La suite sur le PDF : Le contexte - A propos de l'oeuvre - 10 pages avec de nombreuses illustrations]

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GRISAILLE...

Le temps est à grisaille

Soleil ne perce pas!

Mais ce n'est qu'un détail

Puisque toi, tu es là...

Le gris tel un cocon

S'enroule autour de nous

Et ce peut être bon

Et même être un peu fou!

L'envol de quelques notes

Une entente tacite...

Et plus rien ne dénote

Quand la douceur s'invite...

J.G.

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Petits papiers JGobert

Au repos forcé, je prends quelques heures pour ranger mes tiroirs. Un travail que je remets toujours à plus tard et que je trouve néanmoins prenant à chaque​ fois. J’aime cet instant magique où je fais des vieilles découvertes, où je redécouvre ce que ma mémoire a gardé et involontairement négligé, effacé. Souvent des petits mots posés là que j'ai griffonnés, noircis, et oubliés là.

Il en est ainsi depuis des années. Un besoin de garder tous ces petits papiers autour de moi, ces mots que j’aime tant. Les mots d’auteur dans un cahier jauni, une citation vu je ne sais plus où, un ver célèbre que je trouve admirable. Au bout d’un moment, je me retrouve assise au milieu de mon salon, de mes tiroirs, de mes trésors. J'ouvre délicatement tous ces petits papiers barbouillés. Passant par des papiers brouillons aux petits cartons chics et allant parfois de surprise en surprise, ou d'un étonnement en éclat de rire.

J'aime relire ces minuscules écrits qui racontent des instants de ma vie et qui en font un long fleuve sensible parfois mystérieux ainsi qu’un grand cirque épisodiquement indéchiffrable. Je m'en amuse.

C’est alors que je tombe sur quelques petits papiers pliés de façon étranges et qui me paraissent inconnus. Je cherche qui a bien pu les poser là. Je m’interroge mais en vain. Ma mémoire serait-elle donc à ce point faillible, incontrôlable, douteuse.

J’ai entre les mains un bout de lettres plié précieusement que j’ose à peine ouvrir. Il me paraît étrange, confidentiel aussi. Une écriture extraordinaire venue d'un autre temps. Une calligraphie exceptionnelle comme j’en ai vu dans le passé. Des lettres arrondies donnant le tournis, le vertige. J'en reste muette et à la fois prise d’un trouble étrange. Avoir ces petits papiers dans ce fourbi me transporte dans une autre vie, une autre vérité. Comment ces étonnants écrits sont-ils arrivés dans mon capharnaüm.  Par quel miracle des mots de cette qualité ont-ils atterri ici.

Curieuse, je continue. J’ouvre enfin ce mystère et commence ma lecture. Des passages tendres et révélateurs d’une amitié hors du commun, quelques choses d’unique que l’on ne peut vivre qu’une fois dans sa vie. Des mots définitifs venant d’un cœur tendre, sincère. Des allégations fortes, des affirmations sans retour, des mots qui calment, détendent, font rire, qui donnent envie d’exister et parfois de vivre autre chose.

J’en suis toute chamboulée d’avoir volontairement, consciemment négligé cette histoire et d’avoir oublié ces phrases si importantes, oublié ces « jamais » et ces « toujours » écrits avec tant de passion. Grand moment de solitude devant cette écriture, devant cette personne, devant ce bonheur qui s’exprime avec tant de chaleur. Son besoin d’être écouté, soutenu, maintenu dans une histoire que je n’ai pas voulu entendre.   

Ce ne sont que des souvenirs venus me faire un petit bonjour. J’en ai le cœur tout retourné. Instant magique, moment charmant, la magie des mots est toujours là et touche un cœur éclopé qui a fait de cette histoire un lointain souvenir  oublié.

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Au parc où règnent les mouettes

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S'élève dans l'espace clair,
À une indicible vitesse,
Une mouette battant l'air.
Ô l'envoûtement de l'ivresse!

Rien ne reste de son passage,
On ne voit plus les ouvertures
Qu'elle a creusées dans les nuages
Lors de sa soudaine aventure.

Animée de divers désirs,
Souvent, elle reste songeuse.
À planer, elle prend plaisir,
Fait penser à une danseuse.

Elle n'agresse aucunement,
Se déplace sans violence.
Dans un digne comportement,
Mutuelle est la confiance.

Les promeneurs du parc immense,
Constatent et ne comprennent pas
La disparition et l'absence
Des tièdes nids où la vie bat.

12 octobre 2017

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administrateur théâtres

le-verfugbar-aux-enfers-bandeau.jpg« J’ai écrit une opérette, une chose comique, car je pense que le rire,

même dans les situations les plus tragiques, est un élément revivifiant.» (G.TILLION)

Germaine Tillion* est une jeune ethnologue spécialiste de l'Algérie lorsque débute la Seconde Guerre mondiale. 12 octobre 1940, le Ghetto de Varsovie voit le jour et les ténèbres s'abattent. Après la capitulation de 1940, elle refuse la politique du régime de Vichy, elle qui a vu monter l'idéologie nazie alors qu'elle se trouvait en Allemagne en janvier 1933. Elle cherche immédiatement à agir, organise des évasions de prisonniers et des distributions de tracts qui dénoncent Vichy, avec l'aide de sa mère. Elle se lie avec de nombreux groupes de résistants, et le réseau du Musée de l'Homme. Elle est arrêtée le vendredi 13 août 1942, alors qu'elle organisait l'évasion d'un camarade et un transfert de microfilms. Ignorant que sa mère a été arrêtée elle aussi, elle est déportée à Ravensbrück en 1943 sous le statut Nacht und Nebel. Au camp, elle entreprend d'étudier le fonctionnement concentrationnaire avec l'aide d'autres détenues, et leur présente ses analyses sur ce système criminel et économique, convaincue que sa compréhension les aidera toutes à y survivre. Elle rapportera qu'elle a survécu alors grâce à ses « sœurs de résistance » et à la « coalition de l'amitié ». C’est cachée dans une caisse pendant plusieurs jours au  cours de l'hiver 1944-1945, qu’elle écrivit son livret "Le Verfügbar aux Enfers", avec l'aide de ses complices qui lui fournissaient papier, crayon et leurs propres souvenirs pour les airs des chansons. Elle mêle à des textes relatant avec humour les dures conditions de détention, des airs tirés du répertoire lyrique ou populaire.

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Le rire, technique de survie communautaire 

Un levain de survie, le miracle de l’humanité

 « Faire rire, rire de soi et transmettre l'information,  trois actes de résistance en situation extrême : telle est la performance de Germaine Tillion » lit-on dans la préface de l’œuvre aujourd’hui conservée au musée de Besançon.   Dans son combat humaniste, Germaine Tillion s’emploie dans l’écriture clandestine à exposer la logique concentrationnaire et à l’objectiver, ce qui donne des clés pour  y résister. La prisonnière politique étiquetée NN « classe, distingue les catégories de détenues, leurs statuts, leurs nationalités, leurs appartenances sociales. Elle note les proportions, remarque les différents taux de survie et cherche des explications. »  Face à l’horreur, à l’oppression,  à l’anéantissement, se moquer de soi est une ultime affirmation de soi. Par dérision,  Germaine Tillion utilise  une forme ô combien irrévérencieuse pour traiter d’un sujet aussi grave. Son  opérette-revue pastiche l'Orphée aux Enfers d'Offenbach.  La parodie fourmille de  souvenirs littéraires ou musicaux, question de maintenir la dignité humaine par le jeu du texte et l’évocation de musiques évanouies.

 Ainsi, elle  met en scène un savant d’opérette, spécialiste en histoire naturelle,  qui fait semblant de décrire une nouvelle espèce biologique: le Verfügbar,  organisme étrange dont la vie d’avant constitue la phase  embryonnaire,  éclot à son arrivée  dans le camps nazi de la mort, et ne peut espérer qu’une longévité  fort réduite,  de plus ou moins trois ans selon les cas. Son mode de vie est décrit sous forme de sketchs émouvants et burlesques. On pourrait se demander s’il fait  partie des vers luisants, puisqu’il éclaire tant dans la nuit et le brouillard?  Pourtant, son humour est très noir : « Et quand le train s'est arrêté, On ne m'a pas demandé mon billet ..., Mais malgré le plaisir de la nouveauté, J'aurais bien voulu  m’en aller ... » Il est le  miroir dans lequel se reflètent les innommables souffrances des détenues… 

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Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent »

«Nuit et Brouillard» par Jean Ferrat

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La performance de la compagnie  des Souffleuses de chaos est extrêmement fidèle au texte et aux annotations musicales de Germaine Tillion, dont parents étaient de grands mélomanes. Elle ressuscite des chansons populaires, des airs d’opéra comme substrat musical, un humus d’émotions confisquées par l’environnement concentrationnaire. Le quatuor aguerri - Alizée GAYE,  Marion NGUYEN THÉ, Marie SIMONET & Tiphaine VAN DER HAEGEN – a  mis deux ans de recherche approfondie, d’affinement et de modulation sous la direction de Marion Pillé. On se trouve aujourd’hui devant une œuvre vivante, digne et esthétique. Sur scène, on assiste à une explosion de sensibilités féminines  qui partagent avec ferveur un crescendo de douleur mais aussi d’espoir. Paradoxalement,  on finit par concevoir que ressentir la douleur prouve que l’on est d’ailleurs encore vivant!

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Le contraste est fort troublant  entre les maquillages de geishas, les coiffures sophistiquées,  les superbes robes froufroutantes de  taffetas noir qui mettent en valeur bras  nus et jambes gracieuses et ...les  poignantes marionnettes efflanquées  en pyjama rayé qui  miment la détresse des  françaises rebelles. Il y a tant de vie et d’humanité dans la manipulation vivante de ces poupées de chiffons! Comme si chaque comédienne se penchait avec immense compassion sur chaque prisonnière, à la manière d’une fée salvatrice et lui donnait une force expressive mystérieuse.  Il y a tant d’intensité dans le jeu des comédiennes lorsqu’elles se lâchent dans leurs danses à la vie! Il y a tant de vérité à l’abri du rire dans le texte! Il y  a tant de mots qui finissent par  désarmer le Mal… Les voix des choristes sont fraîches, vibrantes  et tendres mais stridulent aussi, de manière lugubre, dans la nuit avec de lumineux relents de chœurs antiques. Les chorégraphies crépitent d’énergie vitale, les corps sont en perte d'équilibre, s'effondrent,  les visages se tournent vers le ciel absent. ...Serons-nous les aveugles de Breughel?  Les effets chorégraphiques bouleversants  sont portés et démultipliés par la musique nuancée du pianiste qui joue dans l’ombre.  L’esthétique du texte souterrain donne la main à la dramaturgie des jouvencelles d'aujourd’hui et allume dans le cœur et l’esprit, le rejet incontournable et définitif de la barbarie.

Image associée

La résistante Germaine Tillion, morte à l’âge de 100 ans en 2008 est entrée au Panthéon en 2015. Elle a eu l'occasion de voir son œuvre jouée au Théâtre de Chaillot, à Paris en 2007. Chaque représentation à la Comédie Claude Volter  sera  suivie utilement d’un débat qui abordera chaque fois, différents sujets liés à la Shoah.

http://www.comedievolter.be

Une production des Les Souffleuses de Chaos

Assistanat à la mise en scène : Noémi KNECHT / Musique : Simon BESÈME 

Lumière : Clément BONNIN / Scénographie & costumes : Élisabeth BOSQUET

Marionnettes : Sylvie LESOU, Benjamin RAMON &Marie SIMONET  

Maquillages : Daphné DURIEUX  

Coach voix : Hughes MARÉCHAL

Coach marionnettes : Patrick RABIER 

Coach corps : Hélène FERRACCI

           du Mercredi 11 au Samedi 28 octobre 2017

 

LE VERFÜGBAR AUX ENFERS – UNE OPÉRETTE À RAVENSBRÜCK

de

Germaine TILLION

*Source : http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu06404/le-verfugbar-aux-enfers-une-operette-de-germaine-tillion.html

 

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Conférence sur les jeux au Moyen Âge à Namur

Rendez-vous au Musée des Arts anciens (Trema) à Namur pour une nocturne-conférence sur les jeux au Moyen Âge : Alquerque, échecs, trictrac et autres jeux de société de l'Europe médiévale

Jeudi 19 octobre à 18h

Renseignements : 
https://www.museedesartsanciens.be/index.php?rub=evenement&id=7&mois=10&annee=2017

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Beaucoup de jeux médiévaux, ou leurs descendants, sont encore pratiqués à l’heure actuelle. Alors que certains sont hérités du monde gréco-romain, d’autres sont importés d’Asie, tels les Échecs, ou sont une invention spécifiquement médiévale, comme les cartes.

L’exposé présente, sur base de sources iconographiques, archéologiques et littéraires les principaux jeux de l’Europe médiévale, leur provenance, leur histoire, mais aussi leur succès ou leur interdiction.

Après la conférence, des plateaux de jeux permettent de tester la complexité du Trictrac, ancêtre du Jacquet et du Backgammon, de découvrir les Mérelles avec dés ou encore, les jeux d'Alquerque qui font pour la première fois usage de la prise par sauts.

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Ode à la tristesse

Ode à la tristesse
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Oh ma tristesse
Je te connais par coeur
Tu fais partie de moi
Quand se tait mon vacarme
S’effacent les mots
Pour faire place aux maux
Oh ma tristesse
Ma compagne de route
Durant tant d’années
Tu n’es pas ma faiblesse
Ni mon talon d’Achille...
Tu es ma force
Mon moteur
Je passe ma vie à inventer des recettes
A tenter des projets
Pour te fuir, oh ma tristesse
Ma tristesse
Même les caresses ne peuvent te faire taire
Tu es ma compagne sur terre
Depuis si longtemps
Que parfois j’en oublie le temps qui passe
Je t’ai apprivoisé, ma tristesse
Je t’ai muselée
J’écris si tard le soir
Pour te dompter,mon désespoir
Je passe ma vie à combler vos tristesses
A combattre vos faiblesses
A essuyer vos larmes
A entendre vos peines
Car je les connais toutes
Sans doute puis-je vous consoler
Vous apaiser
Mais la tristesse
Est un sentiment
Qui ne passe qu’avec le temps
Ou s’efface un instant
La tristesse se doit d’être vécue
Pour mieux aimer la vie
Le bonheur comme l’amour
N’est pas un sentiment permanent
Mais une suite de merveilleux instants
Et ça ma tristesse
Ta tristesse
Nos tristesses
Vous ne pouvez nous l’enlever
On vous oublie en riant
En dansant
En courant
Ma tristesse tu es ma force
De toi je divorce souvent
Pour vivre maintenant...
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Des ailes de papillons

Des nuages de baisers
des gestes de plume
des caresses de mots
des chagrins
qui s'en vont avec les larmes
des silences
limpides comme l'air
des souvenirs
ne pesant
que le poids de leur fragilité
des pensées aériennes
des vagues de tendresse
la grâce de chaque instant
s'il vous plaît
offrons-nous
des ailes de papillons
offrons-nous
un peu de légèreté

(martine rouhart)

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OMBRE D'UNE OFFRANDE

12273240867?profile=originalOmbre  d'une main tendue

Offrande ou demande

Qui peut le dire ?

si ce n'est la lumière et le regard soudain posé là lors d'une visite

C'était au musée Maillol fondation Dina Vierny à Paris

  Dina Vierny

Muse  du sculpteur   qui traduisit les formes généreuses de l'adolescente méditerranéenne en somptueuses oeuvres

dont cette double représentation  , qui pourrait être aussi les âges de la vie , bien qu'identiques

Cette image me touche  AA

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