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De grandes et de petites choses

Rêverie

 

Chacun sait que les grandes choses

Sortent d'un travail assidu,

D'efforts produits à fortes doses.

Tout défi remporté est dû.

 

Pour acquérir un savoir faire

La volonté ne suffit pas 

Certains avancent à bons pas

D'autres piétinent en arrière.

 

Il apparaît, à l'évidence,

Que pour survivre, les humains

Sont, en assumant leur destin,

Guidés par leur intelligence.

 

Cette énergie indispensable

Commune généralement,

Parfois, inexplicablement,

Donne un pouvoir incomparable.

 

Les surdoués, souvent dans l'ombre,

Sans acclamations ni mercis,

De la gloire n'ayant souci,

Travaillent au bien du grand nombre.

 

Le labeur est impératif,

Et durant des années s'impose.

 Mais quand les êtres se reposent

Nombreux deviennent inventifs.

 

Les artistes, ayant du génie,

En se préoccupant d'eux-mêmes,

Se consacrent à ce qu'ils aiment.

Ils créent des splendeurs inouïes.

 

24 février 2015

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12273072876?profile=originalDe tous les traités et oeuvres de circonstance de Calvin, c'est, sans doute, un des plus vivants, où l'ironie du Réformateur se donne libre cours. Le titre complet indique assez le dessein de l'oeuvre. Par son propos, le "Traité des reliques" tient une place importante dans l'exposé de la doctrine de l' "Institution chrétienne". C'est à un aspect assez particulier, et passablement ridicule, du culte rendu aux saints, que Calvin qualifie l' idolâtrie, qu'il s'attaque ici.

Lorsqu'il l'écrit, Calvin est de retour, cette fois, définitivement à Genève, où ses partisans l'on fait rappeler (1541), après que son intransigeance, l'âpreté de sa logique et de son zèle l'en aient fait chasser. Sa position est bien affermie, Genève est déjà devenue la Rome de la Réforme française, et Calvin le chef de la nouvelle confession, dirigeant de loin le mouvement en France et dans les pays de langue française. Il est certain qu'en s'attaquant au culte des reliques, il a beau jeu et que son triomphe est facile. C'est pour lui une oeuvre de salubrité qu'il entreprend, c'est aussi et seulement une oeuvre préalable, un "avertissement".

Calvin se contente de citer les faits qu'il connaît personnellement ou qui lui ont été rapportés, il ne cherche nullement à faire un inventaire complet des reliques. Il demande au contraire qu'on le fasse: ce serait, s'ils le voulaient, l' "office" des princes chrétiens. Mais pour limitée que soit sa documentation, elle est plus que suffisante pour démontrer les fraudes et l'inanité de ce culte. D'une part, adorer des reliques est faire preuve d' idolâtrie, rendre un culte aux créatures et non au Créateur; il dénonce ceux qui, "au lieu de chercher Jésus en sa parole..., se sont amusé de ses robes, chemises et drapeaux". Mais il y a plus grave, aucune de ces reliques ne présente de garanties d' authenticité. La plupart d'entre elles sont apparues au plus tôt au VIIIe et IXe siècles. Quelle vraisemblance t a-t-il qu'on ait gardé cachés, pendant tant de siècles, des objets aussi précieux? Comment se fait-il que la tradition apostolique n'en souffle mot? Qui plus est, étant donné le sac de Jérusalem, les invasions arabes en Palestine, comment a-t-on pu conserver toutes ces reliques? 

Passsant à l'examen détaillé d'un grand nombre de reliques vénérées dans les Eglises de France, d'Italie et d'Espagne, Calvin souligne, en ce qui concerne les morceaux de la vraie Croix par exemple, que "si l'on voulait ramasser tout ce qui s'en est trouvé, il y aurait la charge d'un bon grand bateau"; quant à la couronne d' épines, il faut conclure que les "pièces ont dû en être replantées pour reverdir; autrement je ne sais comment elle pourrait être ainsi augmentée". Il existe trois corps de Lazarre, deux corps de Marie-Madeleine, quatorze clous de la Croix; le fer de lance, qui perça le sein de Jésus sur la Croix, existe en quatre exemplaires. Où Calvin est inimitable d' humour, c'est quand il rapporte l'existence des reliques, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles sont étranges et irrévérencieuses: tel le prépuce de Notre-Seigneur, qu'on vénère à l' abbaye de Charroux dans le diocèse de Poitiers, aussi bien qu'à Saint-Jean de Latran à Rome; ou encore la forme de ses fesses "qui est à Reims, en Champagne, sur une pierre, derrière le grand autel". Qu'en conclure, sinon que les prêtres sont des imposteurs, des "abuseurs", des "séducteurs""? Ils mentent "à gueule déployée". Non seulement le culte des reliques est une absurdité, mais on s'expose en vénérant les corps saints à adorer les os "de quelque brigand ou larron, ou bien d'un âne, ou d'un chien, ou d'un cheval".

Calvin conclut en disant qu'il a voulu seulement ici ouvrir les yeux aux âmes de bonne volonté et il les exhorte instamment à entendre la vérité et à revenir, sur ce chapitre, à la simplicité des moeurs de l'Ancien Testament et de l'Eglise primitive.

Le Traité se développe selon une rigoureuse logique qui n'exclut ni la passion, ni l'humour. Le style vigoureux et une peu sec de Calvin n'a pas vieilli et sa langue nous semble beaucoup plus moderne que celle de Montaigne, dont, en revanche, elle n'a pas le charme.

Le succès du "Traité" fut immense: traduit par Nicolas des Gallars en latin en 1548, il se répandit dans toute la chrétienté. Peu après, il fut traduit en allemand, en anglais et en hollandais.

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Sous le lilas qui refleurit

12273071274?profile=originalPeinture de Suzanne Walther-Siksou

Je suis en un état de grâce,

Vue imprenable sur le ciel,

 Ce jour la lumière est de miel.

Stylo en main, je me prélasse.

 

Me sont venus deux vers chantants.

Je les pose sur une sur une page,

Ils me révèlent des images,

Venues de loin certainement.

 

Alors que je pense à ma muse,

L'esprit joyeux et en éveil,

En m'abandonnant au soleil,

De curieux dessins m'amusent.

 

Lors j'aperçois, silencieuse,

Sous le lilas qui refleurit,

Tout en bleu, semblant alanguie,

Une dame mystérieuse.

 

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Sous le lilas qui refleurit

Je suis en un état de grâce,

Vue imprenable sur le ciel,

 Ce jour la lumière est de miel.

Stylo en main, je me prélasse.

 

Me sont venus deux vers chantants.

Je les pose sur une sur une page,

Ils me révèlent des images,

Venues de loin, certainement.

 

Alors que je pense à ma muse,

L'esprit joyeux et en éveil,

En m'abandonnant au soleil,

De curieux dessins m'amusent.

 

Lors j'aperçois, silencieuse,

Sous le lilas qui refleurit,

Tout en bleu, semblant alanguie,

Une dame mystérieuse.

 

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Caresse,

Cette caresse de vous,

me fait songer à un pas de danse exquis,

sur mon corps sans musique, lisse,

en apprentissage ;

car à l'écoute du vôtre.

Cette caresse de vous,

est l'accent d'un désir,

sa voix la plus profonde, secrète,

son ombre ensoleillée ;

nous voilà bien cachés !

Oh pardonnez mon cœur

et mon esprit entier,

 de ne vous aimer que dans l'éloignement,

où plus précisément,

 de ne vous faire part du désordre de moi-même,

de ce grand chamboulement,

que par ma plume têtue,

 tantôt bleue tantôt pourpre.

Cette caresse de vous,

je l'imagine, la désire,

et je finis par l'entendre d'où je

suis, d'où j'existe ;

aérienne tout le temps,

à la recherche de la mienne,

toute vêtue d'encre et d'ombre.

NINA

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Rire,

 

Le rire ne serait-il pas l'éclaboussure

d'un esprit terriblement bleu ?

Un ciel limpide désagrégé ?

Des pépites de soi, ça et là

ensemencées jusqu'à la floraison

soudaine dans le regard de l'autre,

puis du bleu partout ?

Le rire ne s'apparente t-il pas

à un rayon solaire puisé en soi,

irrépressiblement offert à l'autre ?

Saison d'un instant.

Oui, je le crois.

 

NINA

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Glisssades

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En débarquant d'un toboggan

 plus on était haut, plus on rit.

or quand on se retrouve en bas

 le jeu ne se s'arrête pas là..

 

Il remonte sans se lasser

et redescend empli de joie.

- Monte derrière moi mamie!

Il a dû voir que je l'envie.

 

Dans la glissade de la vie

Impossible de remonter.

On reste en bas, sur son derrière,

En attendant de l'énergie.

 

 13/6/93

 

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administrateur théâtres

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Mariage réussi !

 

Le nouvel an chinois est la plus grande fête traditionnelle chinoise. C’est une fête agricole à l’origine et elle s’appelle aussi  la  fête du Printemps. Chaque année elle inaugure un des 12 rameaux terrestres symbolisés par un animal, à l’intérieur d’un cycle  récurrent de 12 ans. Nous voici depuis le 19 février dans l’année de la Chèvre.
À  chaque retour de l’an neuf (calculé d’après la deuxième lune après le solstice d’hiver), toutes les voies de communication de la Chine entière sont prises d’assaut. Gares, routes, aéroports sont bondés. Des millions de familles, pour qui cette occasion est leur seul moment de vacances,   traversent le pays pour un rassemblement familial placé sous le signe  de la couleur rouge (symbole de joie et de chance), du recueillement et du renouveau. Traditionnellement, on sortait avec des lanternes colorées, des brûle-parfums, et l’on faisait éclater des pétards afin de faire fuir les mauvais esprits, mais surtout on désirait réveiller le dragon protecteur et dispensateur de pluies bienveillantes.

Dans nos contrées nordiques, on ferait plutôt appel au soleil et  à ses bienfaits…  Les chinois ont bien  compris nos aspirations et nous ont envoyé « The Legend of the Sun », un spectacle qui ne pouvait que nous plaire. Il a déjà été présenté à Londres en janvier dernier avec un succès éblouissant. Il s’agit d’une  très vieille légende du folklore de la minorité Zhuang* du Sud de la Chine qui  rejoint  à point nommé  notre  dévorante soif de lumière. Au temps jadis, les anciens Zhuang vivaient dans un pays  privé de lumière. Un jour, ils apprirent qu'un Soleil flamboyant se reposait au-delà de la ligne d'horizon et que l'astre pouvait les sauver de l'obscurité et du froid et leur apporter de la chaleur. Finalement, c'est une intrépide jeune femme enceinte qui  se sacrifia pour le bien commun. Elle argua qu’elle n'arriverait peut-être pas jusqu'au bout, mais  que l'enfant qu’elle portait finirait bien par rapporter le soleil.  Emouvant parcours initiatique donc, d’une mère et de son fils.

C’est Le théâtre National  qui a  accueilli à l’occasion du Nouvel an chinois, cette performance étonnante et de très haut niveau artistique. « The Legend of the Sun » un spectacle monumental de danses folkloriques, de mime et d’acrobatie. » Il réunit 60 danseurs chinois formés traditionnellement, la plupart d'origine ethnique Zhuang.  Pas de texte, du mystère et de la méditation sur la condition humaine, sur une vielle souche animiste. Quelques  mélodies aux voix  bouleversantes, des échos de choristes  lointains  et une musique très narrative soutiennent  cette belle histoire. Une histoire édifiante, bien sûr. Comme au Moyen-Age chez nous, les légendes doivent avoir une  portée morale et  sociale. A travers la mise en scène du  folklore authentique du peuple Zhuang, c’est la persévérance du peuple chinois  et la  poursuite du bonheur qui sont glorifiées et leur bravoure  indéfectible contre les difficultés « L’Asie est là où cesse la vulgarité, où naît la dignité et où commence l’élégance intellectuelle. Et l’Orient est là où sont les sources débordantes de poésie ».

La performance de danse muette est habillée de somptueux costumes qui vous rappelleront si vous avez eu la chance d’y aller, l’un ou l’autre voyage dans les minorités chinoises et l’accueil chaleureux que ces peuples dispensent aux visiteurs étrangers. De nombreuses scènes ont une portée universelle et vous feront monter les larmes aux yeux, ce qui n’était pas garanti avec un spectacle d’une telle ampleur. Les relations mère-fils, homme-nature,  le coup de foudre, la conquête amoureuse, la passion en conflit avec le devoir, l’amour vrai sont autant de thèmes passionnants et passionnels qui touchent le spectateur de n’importe quelle origine. La beauté de la danse, que ce soient les solos, les duos ou les danses de groupes, est omniprésente et souligne le long cheminement. Et cette beauté  nous touche profondément. Un mélange  habile et sans coutures  de chorégraphies modernes et de coutumes traditionnelles  qui vous  emmène au cœur du  mystère humain. Les danseurs se transforment en paysages, en rochers en rivières, en bêtes sauvages et en éléments naturels appuyés d’effets sonores grandioses.

Côté musique, c’est la même chose. Le mélange des sonorités occidentales et orientales est source d’un perpétuel étonnement. Alliant tradition et modernité, la musique  authentique de cette ethnie utilise des instruments séculaires -  les clochettes, bâtons et tambours associés aux costumes rutilants, l’erhu, vielle chinoise à deux cordes aussi appelé « violon chinois », la flûte de bambou, et  les incontournables percussions chinoises  -  qu’elle mélange avec finesse avec ceux  de nos salles de concerts occidentales.

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  Le China Arts and Entertainment Group (CAEG) qui encadre ce fabuleux spectacle  est devenu au fil des années  le plus grand organe culturel chinois soutenu par le ministère de la culture et un ambassadeur privilégié pour fêter les quarante ans de  liens d’amitiés qui unissent cette année l’Union européenne et la Chine. Co-organisateurs, la compagnie Atlas International Culture. The Legend of the Sun a été primé par de nombreuses récompenses, dont le "Golden Lotus Award" de la China Dance Lotus Award Competition, mais également le "Splendor Award" pour les œuvres théâtrales délivré par le Ministère chinois de la Culture. Le spectacle a également reçu un bel accueil dans le monde, plus particulièrement lors de leur tournée aux Etats-Unis en 2012.

 

 

* la minorité Zhuang : Ils forment une des 56 nationalités de Chine. Leur population, estimée à 18 millions de personnes en 2010, fait d'eux la plus importante minorité chinoise avec un passé glorieux.

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En savoir plus sur les légendes chinoises: 

http://www.gutenberg.org/files/15250/15250-h/15250-h.htm

Le Théatre Nanning du Guangxi:

http://thelegendofthesun.com/FR/?page_id=642

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Tant de grâces restées offertes

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La nature abonde en modèles.

Des artistes talentueux,

Inventifs, parfois fabuleux,

Ajoutent des splendeurs nouvelles.

 

La beauté résultant de l'art

Ne disparaît pas dans un cycle.

Pouvant nous sembler indicible,

Elle est captée par le regard.

 

Chacun des murs de ma maison,

Sur ailleurs ouvre des espaces.

Y est figé le temps qui passe,

Aux couleurs propres des saisons.

 

Source d'émois renouvelés,

Mes tableaux me gardent sereine,

Quand vient m'assombrir une peine

Et que je médite troublée.

 

21 février 2015

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Au quinze de la rue.

 

Au quinze de la rue vit une poétesse,

Au quinze de la rue vit une inconnue.

 

Elle s’endort, dans la vallée de la lune,

Et  s’éveille,  dans la vallée de la Mort.

Elle vole,  entre les roches des dunes,

Elle glisse,  devient un puissant cador.    

 

Rêves griffés, dans les nuits de violences,

Rêves  bercés, des  nuits de  félicités,

Elle  plonge,  découvre l’ambivalence,    

Elle effleure, s’éloigne de l’ambigüité.

 

Monde  proche  du mont Olympe  enflammé,  

Monde étranger couvert de poussières d’or,     

Elle glane des moments de bonheurs parfumés,

Elle étale des fleurs écloses en thermidor.

 

Au quinze de la rue vit  une  amazone,

Au quinze de la rue, dans la jungle perdue.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

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12273078668?profile=originalLe Grand Portique permet d'accéder au Temple de la Littérature, "honoré par tous les pays affamés de culture." Alors, oui, on visite...

     Et qui mieux qu'Arts et Lettres pour célébrer le temple de la Littérature ?

Le Van Mieu fut fondé à Hanoi en 1070 par Ly Thanh Tong pour transmettre l'enseignement de Confucius. Celui "qui trace la voie du perfectionnement à travers la connaissance, la pureté du coeur et la conformité à l'ordre universel", dans "l'union de l'équilibre et de l'harmonie", Jacques Brosse. L'homme et la nature, tolérance et compréhension.

Son successeur, Ly Nhan Tong, y créa la première université du Vietnam.
     Education et littérature, piliers de la Sagesse.

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Le Jardin des Stèles conserve les noms et préceptes des 1306 étudiants ayant obtenu le titre de docteur (tien si) entre 1442 et 1779, permettant d'accéder au mandarinat. Maîtrise de la langue chinoise, de la poésie, de l'histoire, des sciences politiques et de l'éthique.

     Passé le Grand Portique, qui rappelle au cavalier qu'il devait mettre pied à terre en signe d'humilité, on atteint la porte du Milieu...

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... entre la Réalisation du Talent et l'Accomplissement de la Vertu, pour gagner successivement la Constellation de la Littérature, la porte des Grands Résultats, la cour des Sages et son Puits de Lumière céleste.

     Quel parcours pour accéder à la Grande Maison des Cérémonies...

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... au sanctuaire de la Grande Réussite.

     Ecole de la patience et de l'humilité...

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... l'art topiaire et du bonzaï sont ici cultivés.

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     Toute une éducation, qui ne peut être imposée du dehors, mais qui est avant tout connaissance de soi, pour devenir un "homme véritable".

"Le sage ne s'afflige pas de ce que les hommes ne le connaissent pas ;

il s'afflige de ne pas connaître les hommes.",

Confucius (K'ong-fou-tseu, vénéré Maître K'ong).

12273080663?profile=originalConfucius et...

"Ce qui conduit à la nature est ce qu'on appelle Tao. Pratiquer le Tao, c'est là la véritable éducation.",

Confucius.

12273081253?profile=original... ses disciples. Mencius et Xunzi furent les plus influents.

Il existe d'autres temples de la Littérature, à Hué notamment. Celui de Hanoi est lui-même inspiré de celui de Qufu, en Chine.

Qufu, dans la province de Shandong en Chine, là même où le "Maître des dix mille générations" est né... Il y a cent ving-cinq générations à peine.

"S'efforcer de traiter les autres comme soi-même,

il n'y a rien de plus près de ce jen que l'homme cherche.",

Mencius (Mong-tseu ou Mengzi), son premier disciple.

12273081054?profile=originalDragon ornant une toiture.

Il symbolise le pouvoir sur la terre et les eaux.

"Jen" celui qui trouvera l'harmonie avec la nature comme avec les hommes.

Soyons jen !

Michel Lansardière (texte et photos).

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Je te conduis

A Saint Laurent sur Manoire vit une princesse,
Non pas l’étoile qui brille de son regard aveuglant
Telle actrice qui décline des vers ou crève l’écran,
Mais une simple femme qui parsème le ciel de sa tendresse.

Elle arpente le jardin au pied du château en reine,
Un petit ventre rond dissimule un futur seigneur
Lui donnant parfois, penchée de fatigue, un air de langueur
Sans que rien au fil des jours ne ressemblât à de la peine.

C’est la promeneuse de Manoire attachée à l’esprit du manoir.
Pour qui ne le connaît encore le voilà qu’il plane
Et tombe sur nos têtes par elle comme un assommoir,
Parlant dans ce subtil silence au fer forgé de nos âmes.

Son petit garçon de cinq ans ne lui tient pas la main,
Ne vagabonde pas et ne court pas à la rivière bordant l’édifice.
Ses yeux balaient l’univers comme des torches un précipice,
Fouillant pour sa mère qu’il protège le moindre recoin.

Les voilà qu’ils s’éloignent nous laissant figés,
Ne sachant comment saisir nos pensées les pires
A la vue de ce jeune enfant au visage fermé
Et une châtelaine au seul regard de tout conduire.

A Saint Laurent sur Manoire roule un fauteuil appareillé;
Ici chacun connaît la fortune non la détresse.
Une simple femme qui parsème le ciel de sa tendresse
Apaise nos peurs et nous donne le force d’avancer.

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12273078263?profile=original"Les tragiques" est une épopée en vers de Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630), publiée anonymement à Maillé chez Jean Moussat en 1616. La première édition avait pour titre les Tragiques donnez au public par le larcin de Prométhée, au Dézert par L.B.D.D.; les initiales remplaçant le nom de l'auteur signifiaient "le Bouc du Désert", allusion au surnom qu'avait valu à d'Aubigné son attitude intransigeante dans les assemblées préparatoires à l'édit de Nantes. Une seconde édition, sans date ni lieu d'impression, intitulée les Tragiques ci-devant donnez au public par le larcin de Prométhée, et depuis avouez et enrichis par le sieur d'Aubigné, fut publiée pendant l'exil de l'auteur en Suisse; vraisemblablement imprimée à Genève, elle dut voir le jour en 1623 ou 1625.

 

"Mes yeux sont tesmoins du subjet de mes vers", écrit au livre III l'infatigable combattant huguenot. Les Tragiques, dont la rédaction des sept livres occupa l'auteur pendant plus de quarante ans, se nourrissent en effet de toute l'actualité politico-religieuse qui sépare les premiers combats d'Henri de Navarre de la régence de Marie de Médicis. La genèse complexe du poème déjoue les efforts de datation trop précise: il est peu probable que la rédaction ait suivi l'ordre linéaire, les soubresauts de l'Histoire ayant plutôt imposé un processus permanent d'ajouts, d'expansions et de corrections. Quelles que soient les dates retenues, il est remarquable que d'Aubigné assigne au poème une double et violente origine: la première vision des Tragiques lui serait venue en 1572, après une grave blessure, et les "premières clauses" en auraient été dictées à l'occasion d'une seconde blessure, reçue au combat de Casteljaloux en 1577. La fiabilité de ces dates importe moins, au fond, que l'indice de reconstruction mythologique: tout se passe comme si l'élément matriciel du texte ne pouvait résider, aux yeux de l'auteur, que dans les états d'agonie propices aux surgissements hallucinatoires.

 

Poème indissociablement historique et religieux, les Tragiques témoignent d'une longue imprégnation biblique constamment réactivée par les événements. Les persécutions catholiques - massacre de Vassy en 1562, Saint-Barthélemy en 1572 - provoquent dans la communauté réformée une identification aux tourments du peuple élu de l'Ancien Testament: comme ses coreligionnaires, d'Aubigné trouve dans les livres des prophètes, les Psaumes et le livre de Job une violence imprécatoire à la mesure de l'épreuve; la conscience du drame se prolonge en attente eschatologique et appel au Jugement dernier, d'où la référence également constante au livre de l'Apocalypse. La Bible informe les Tragiques en profondeur: elle détermine aussi bien les images ponctuelles ou les constructions oratoires que la signification et la portée d'épisodes entiers. A tous les niveaux d'organisation du texte, c'est au moyen de paradigmes bibliques que d'Aubigné s'efforce d'appréhender l'Histoire en devenir. Le poème n'échappe pas cependant à l'influence de la littérature profane. Le premier livre, dont les vers initiaux multiplient les réminiscences de Tite-Live, Juvénal et Lucain, emprunte à la Pharsale les éléments infernaux qui composent le fameux portrait de Catherine de Médicis. Quant au deuxième livre, satire des moeurs scandaleuses de la cour des Valois, il hérite de la truculence haineuse des Satires de Juvénal. Il n'est pas improbable enfin que Ronsard, objet d'une admiration jamais démentie malgré l'antagonisme confessionnel, ait exercé une influence sur le poète des Tragiques: les allégories célestes du livre II évoquent irrésistiblement l'"Hymne de la Justice" (voir Hymnes), et les Discours des misères de ce temps peuvent être considérés comme le modèle même lointain et dépourvu d'ampleur prophétique, des premiers livres des Tragiques.

 

Mais les références littéraires n'épuisent pas le fonds nourricier du poème: soucieux de donner une dimension concrète à l'épopée, d'Aubigné a largement utilisé les sources d'information contemporaines. Le Livre des martyrs de Jean Crespin, le Traité des scandales de Calvin ou l'Histoire ecclésiastique de Théodore de Bèze lui ont offert une vaste matière factuelle. Sans doute cette dernière s'est-elle enrichie des iconographies de l'époque, qui abondaient en scènes saisissantes de massacres et de persécutions.

 

Dans l'avis "Aux lecteurs", l'auteur feint de s'adresser au public par le truchement de son imprimeur: celui-ci déclare qu'il a dérobé "de derrière les coffres et dessous les armoires les paperasses crottées [...] que vous verrez". La Préface ("l'Autheur à son livre") souligne l'origine divine du poème: "Dieu mesme a donné l'argument" (v. 410).

Livre I. "Misères". Après un exposé du dessein de l'auteur et une invocation à Dieu (v. 1-96), trois tableaux allégoriques se succèdent, qui évoquent l'état désastreux de la France en proie aux guerres civiles (v. 97-190). L'auteur, témoin des atrocités commises sur les paysans (v. 191-562), fait comparaître les responsables de ces crimes: Catherine de Médicis et le cardinal de Lorraine (v. 563-1 380).

 

Livre II. "Princes". Il dénonce la tyrannie des rois dénaturés et s'élève violemment contre les flatteurs (v. 1-524); il stigmatise la conduite scandaleuse de la reine et de ses trois fils, Charles IX, Henri III et François d'Alençon (v. 525-1 098). Suit un développement allégorique, qui met en scène un jeune homme récemment arrivé à la cour: Fortune et Vertu se disputent son coeur, jusqu'à la victoire finale de cette dernière (v. 1 099-1 526).

 

Livre III. "La Chambre dorée". La Justice, la Paix et la Piété, qui se plaignent de l'impiété dévastatrice du genre humain (v. 1-122) implorent Dieu; le Créateur se rend sur terre, où il découvre le Palais de justice de Paris et sa galerie de monstres grotesques: Orgueil, Avarice, Haine, Trahison, etc. (v. 123-524), puis l'horreur de l' Inquisition espagnole (v. 525-694). Le livre s'achève sur un appel pressant à la justice divine, la "sage Thémis" (v. 695-1 062).

 

Livres IV et V. "Feux" et "Fers". Difficilement résumables, ils énumèrent la longue suite des martyrs de la "vraie foi" - du supplice de Jean Hus aux vexations subies par Bernard Palissy- et la série des massacres perpétrés par les catholiques: Amboise, Dreux, Vassy, la Saint-Barthélemy.

Livre VI. "Vengeances". L'âme du poète entend se purifier et se dépouiller pour devenir perméable aux "fermes visions" et "songes véritables" (v. 1-140). Suit un recensement des interventions de Dieu dans l'histoire humaine, depuis la malédiction de Caïn jusqu'aux temps les plus récents (v. 141-1 132).

 

Livre VIII. "Jugement". Il constitue le dénouement surnaturel de la lutte entre les justes et les réprouvés. Après une démonstration de la résurrection des corps (v. 1-650), une série de tableaux apocalyptiques évoque la séparation des élus et des damnés, et l'instauration définitive du règne de Dieu (v. 651-1 218).

 

Épopée huguenote liée à la radicalisation des antagonismes confessionnels, les Tragiques se présentent d'emblée sous un jour paradoxal: la lisibilité militante du projet spirituel - la lutte des élus contre les réprouvés - s'inscrit dans un imaginaire chaotique et complexe qui semble défier les catégories littéraires. Cette distorsion s'explique d'abord par le contexte et les conditions d'écriture: la "grand' tragédie" du siècle et la participation du poète aux combats fondent une rhétorique du témoignage, où l'énergie pressante des irruptions visuelles brise sans cesse la logique discursive. Mais l'urgence historique ne suffirait pas à la violence de la profération si elle ne se prolongeait en "forcènement" prophétique. Le discours assumé par le "je" résulte en effet d'une irrépressible dictée divine, qui arrache le locuteur à ses antécédents biographiques et à ses déterminations ordinaires: "Le fardeau, l'entreprise est rude pour m'abattre, / Mais le doigt du grand Dieu me pousse à le combattre" (II, v. 41-42). Porteur de la Parole, le "je" devra se soumettre à une série de purifications et d'épreuves qui authentifieront la valeur du prophétisme. C'est pourquoi les Tragiques opèrent de si fréquentes focalisations sur le processus d'énonciation, et relancent d'un livre à l'autre la question de l'investiture du locuteur: la supplication adressée à Dieu au début du livre VI - "Separe-moy de moi; [...] / Mets au lieu de ma langue une langue de flamme" (v. 56-58) - atteste la nécessité de la vigilance intérieure et de l'arrachement permanent du discours aux "pollutions mortiferes" de ce monde. Ainsi se constitue, sous le double paradigme de la lutte et de l'extirpation, un mythe personnel garant de la "rigoureuse Vérité" des sept livres: successivement le poète proclame son rejet définitif des fureurs néopétrarquistes (I), rompt avec une conception mondaine et superficielle de la poésie ("Ce siecle, autre en ses moeurs, demande un autre style", II, v. 77), et se disculpe de l'accusation d'esthétisme devant sa conscience (IV); enfin, s'identifiant au prophète Jonas (VI), il aspire à une rénovation spirituelle qui le sépare radicalement des "meschans" et de sa propre inclination au vice. Seule cette purification récurrente, dont la culmination dramatique correspond à l'évocation de Jonas, peut autoriser les grandioses visions historiques et eschatologiques des livres VI et VII: le poète possède alors la réceptivité nécessaire à la compréhension des mystères divins.

 

L'autobiographie spirituelle qui ouvre le livre VI constitue d'ailleurs le pivot le plus visible du poème. Les premiers livres, qui ont brossé le tableau des forces du Mal, semblent assimiler l'histoire humaine à un théâtre de folie et d'aberration: après un vaste exorde consacré aux malheurs de la France et aux horreurs de la désorganisation sociale ("Misères"), "Princes" et "la Chambre dorée" stigmatisent la cour et le Parlement de Paris, lieux emblématiques de l'inversion de toutes les valeurs. Les "Feux" et les "Fers", en un diptyque qui déroule le martyrologe protestant, assurent la transition entre les férocités humaines et la justice céleste: si tortures et massacres se déchaînent dans ces deux livres avec une intensité maximale, la geste des martyrs n'en compose pas moins un vaste drame qui se joue sous l'oeil divin. C'est aux deux derniers livres, dont le poète a souligné la singularité stylistique dans l'avis "Aux lecteurs", qu'appartient le renversement des perspectives: en une apocalypse qui évoque à la fois Michel-Ange, le Greco et le Tintoret, la puissance divine annexe définitivement l'ordre terrestre et abolit la scandaleuse opposition du Ciel et de l'Histoire.

 

Cette organisation générale du poème ne ressortit qu'en apparence à l'esthétique tragique de la "catastrophe". Il y aurait quelque artifice en effet à radicaliser l'opposition des cinq premiers livres et des deux derniers: l'évocation du tribunal céleste ne traverse-t-elle pas déjà les tableaux barbares de "Misères"? Fixée une fois pour toutes par la perspective apocalyptique, l'action ne saurait connaître à proprement parler d'évolution, encore moins de rebondissement. En outre, la référence au dogme calviniste de la prédestination donne à la séparation des élus et des réprouvés un caractère immémorial et définitif: "Tu fais pourtant un choix d'enfants ou d'ennemis, / Et ce choix est celui que ta grace y a mis" (I, v. 1 279-1 280). Puisque le premier livre contient toutes les virtualités vengeresses que le dernier actualisera, les Tragiques reposeront essentiellement sur le ressort du dévoilement: dans l'enchevêtrement de l'Histoire se manifestera progressivement la lisibilité de l'ordre divin, jusqu'à l'extase et à l'éblouissement finals. Une fonction cardinale est dévolue à cet égard aux multiples visions, tableaux et scénographies qui peuplent le poème: chacun de ces "spectacles", loin de se réduire à une visualisation statique, cristallise l'opposition du Ciel et de la terre et constitue un jalon dans la révélation de l'ordre céleste. C'est l'une des principales forces des Tragiques que de développer une herméneutique fondée sur la mobilisation affective du regard: la dynamique poétique des "points de vue" induit un questionnement théologique qui ne fait jamais l'objet d'une formulation expresse. Chacun des sept livres déploie, à des degrés divers, un ou plusieurs "spectacles" désignés comme tels par la récurrence du verbe "voir": le cortège des dévastations (I); les perversités de la cour et la vision vertueuse de Coligny (II); les allégories des vices et le cortège de Thémis (III); le sacrifice spectaculaire des martyrs (IV); les tableaux célestes peints par les anges (V); enfin, les interventions de Dieu dans l'Histoire (VI). Il est possible, schématiquement, de distinguer trois étapes dans ce foisonnement visuel: l'apparente déréliction de l'Histoire, la tension violente du scandale et de la vérité, et la résorption des événements terrestres dans l'ordre surnaturel. L'ensemble des "Misères" et la plus grande partie des "Princes" forment un premier groupe d'épisodes homogènes, caractérisé par le point de vue immanent du poète: l'immersion dans les événements - dévastations guerrières ou débauches à la cour des Valois - engendre une série de tableaux dont le dérèglement et la confusion menacent d'engloutir le spectateur, ou du moins de "souiller" durablement son esprit. Sans doute la vision impose-t-elle un ordre aux figures de la barbarie, en les inscrivant dans des constructions allégoriques ("Je veux peindre la France une mere affligee", I, v. 97) ou scénographiques ("Tous ces desguisements sont vaines mascarades / Qui aux portes d'enfer presentent leurs aubades", II, v. 971-972): mais cette disposition littéraire et plastique ne suffit pas à conjurer l'angoisse du non-sens et celle de l'abandon divin.

 

Un autre point de vue est donc nécessaire, qui surplombe les événements et instaure la possibilité d'une lecture transcendante de l'Histoire. Cet élargissement du champ visuel, garant d'une cohérence retrouvée, s'opérera en deux temps: d'abord par le long discours néostoïcien de la Vertu, qui prônera un détachement du regard à la mesure des sphères célestes (II); ensuite, et surtout, par l'épisode décisif de l'inspection divine, qui s'étendra sur trois livres entiers (III, IV, V). En relayant partiellement l'oeil du poète-prophète, l'oeil de Dieu fait accéder l'Histoire à un degré d'intelligibilité infiniment supérieur: il embrasse l'espace dans sa globalité tragique ("L'Europe se montra") et opère ainsi des sélections et des rapprochements significatifs (le Parlement de Paris et le château de l' Inquisition). Paradoxalement, l'extension spectaculaire de l'insoutenable prend un sens que ne pouvaient revêtir ses manifestations isolées: l'accumulation des péchés, par son énormité même, s'inscrit dans une comptabilité universelle qui en conserve la trace jusqu'au jour de la rétribution finale (III, v. 669-672). Les trois livres centraux se caractérisent ainsi par une extraordinaire tension du visible et de l'invisible, du scandale manifeste et de la vérité à venir: un étrange dédoublement s'ensuit, qui relativise le triomphe de la barbarie dans le même temps qu'il en déploie le spectacle insupportable. Cette structure dédoublée s'abolit dans l'ultime étape du poème, où le tableau de la vérité en acte n'est plus médiatisé par le cours de l'Histoire humaine: appréhension de la totalité secrète de l'univers, le regard se dissout alors dans une contemplation extatique et l'âme retourne "au giron de Dieu" (VII, v. 1 218).

 

L'importance structurante de la vision pose naturellement le problème de la conformité des Tragiques à la doctrine réformée: les tableaux du Paradis et la représentation corporelle de Dieu ne heurtent-ils pas de front les recommandations calvinistes? Il apparaît clair, à cet égard, que d'Aubigné se soucie moins de cohérence théologique que d'efficacité combative. Plus réservé qu'on ne le croit à l'égard de Calvin et des théologiens protestants, il ne garde, de la doctrine réformée, que des concepts à fort rendement émotif: ainsi en va-t-il de la prédestination, dont la faible thématisation n'a d'égale que l'extraordinaire prégnance dramatique. L'appel aux affects, corollaire d'un refus du didactisme - "Nous sommes ennuyés de livres qui enseignent, donnez-nous en pour esmouvoir", disait l'avis liminaire -, l'emporte plus d'une fois sur les exigences de l'orthodoxie: de ce point de vue, la représentation anthropomorphique de Dieu descendant sur terre, au début du livre III, peut difficilement s'accorder à l'orthodoxie calviniste; aussi bien est-ce un impératif esthétique qui commande l'épisode: le déploiement architectural et scénographique du "haut ciel empyree" s'insère dans une vaste composition antithétique, où les organes terrestres du pouvoir ("Princes") et de la justice ("la Chambre dorée") apparaissent d'autant plus parodiques et pervertis. D'Aubigné a néanmoins pris conscience de l'empiètement possible de l'esthétique sur la "Vérité" dont le combat partisan est censé témoigner. Au seuil du livre IV, sa conscience lui apparaît en songe et lui reproche une sélection de la matière historique abusivement fondée sur des critères artistiques: l'autojustification qui suit trace une ligne de partage entre le poème épique, soumis aux nécessités de la dramatisation, et la "pesante" entreprise historiographique (voir Histoire universelle), où d'Aubigné se montrera soucieux de respecter les moindres linéaments événementiels. Dans ce passage clé, l'un des plus importants du métadiscours développé par les Tragiques, une division globale du travail littéraire se met en place: l'épopée peut ainsi afficher une autonomie poétique dont elle n'aura plus à rendre compte désormais.

 

Cette souveraineté de l'artiste passe essentiellement par une rhétorique de l'excès, qui violente la "phrase du vulgaire" au profit d'un système complexe d'apostrophes, de dialogismes, de prosopopées et d'interrogations oratoires. Deux figures fondamentales, l'oxymore et le parallélisme biblique, font progresser le discours sans mettre en jeu les articulations logiques, par brusques conjonctions et dissociations de totalités thématiques. Une poétique du choc affectif éclate dans l'utilisation exaspérée d'un petit nombre d'images cardinales - le corps, le sang, le feu: tantôt d'Aubigné joue sur leurs significations antithétiques (c'est le cas du feu, à la fois instrument de torture, vecteur de purification et figuration de l'irreprésentable divin), tantôt il exploite leurs possibilités jusqu'à la démesure visionnaire (c'est le cas des corps démembrés, torturés, fardés, ressuscités, dont les Tragiques offrent le plus vaste défilé qu'on puisse imaginer). D'Aubigné ose "tout exprimer [...] sans pruderie", disait Hugo. Ainsi s'explique que le poème soit passé inaperçu lors de sa publication: sa monstruosité pré-hugolienne le rendait irrecevable - politiquement et esthétiquement - dans les premières décennies du XVIIe siècle. Aujourd'hui redécouverts, objets d'abondantes études critiques, les Tragiques ont-ils pour autant conquis une place à leur mesure dans notre littérature? Leur énergie barbare ne les condamne-t-elle pas, d'une certaine manière, à briller toujours d'une orgueilleuse inactualité?

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Anniversaire

Heureux anniversaire Monsieur Paul, je vous souhaite plein de belles et bonnes choses et bonne continuation a votre réseau Arts et lettres qui nous réunis tous  

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Laisse fleurir ton imagination

Laisse fleurir ton imagination.

Ne laisse personne t'imposer des rêves gris et flous.

N'attends pas qu'on illumine tes jours.

Choisis la couleur de tes rêves.

Laisse fleurir ton imagination.

N'écoute pas les autres.

L'herbe est plus verte ailleurs.

Fais de tes rêves des merveilles au goût de miel.

Des plumes douces et parfumées qui volent au gré du vent.

Laisse fleurir ton imagination.

Le soleil qui réchauffe ton coeur et ton corps est à l'intérieur de toi.

Laisse ses reflets éclairer ton regard.

Laisse fleurir ton imagination.

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MATIN D'HIVER.

La brume offre au matin une robe grisâtre,

Les branches dénudées percent un ciel ouaté.

Quelques oiseaux frileux s'envolent opiniâtres

Et le jour lentement dévoile pavés mouillés....

L'esprit sommeille encore de langueur encombré.

Les membres lourds dérouillent des muscles engourdis.

Déjà l'eau chaude chante, l'air en est embué...

La journée sera belle, on en prend le pari!

Alors maison s'éveille au cri de la bouilloire.

Aussi, près de la table s'installe une chaleur.

Chaton attend son lait le regard plein d'espoir

Et joyeuse marmaille piaille avec ardeur! 

Il faut quitter le nid, partir dans le brouillard

Un pâle soleil d'hiver est au bord des nuages...

Courage, ne voulons pas prendre trop de retard.

Dehors journée s'avance, allons tourner les pages...

J.G.

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Une carence intolérable

À mon neveu invalide depuis une agression sauvage

 

Une remarquable énergie

Que l'on a baptisée Justice,

Perçue comme réparatrice,

Permet de juger un pays.

 

Ceux élus par des citoyens

Ont l'incontournable devoir,

Qui résulte de leur pouvoir,

De s'assurer qu'ils vivent bien.

 

Or, quand exilée, la Justice,

Prend place auprès du dieu caché,

Des créatures peuvent cracher,

Venimeuses et destructrices.

 

S'insurger sans faire de bruit

Ne fait qu'augmenter la souffrance.

Nombreux se privent d'espérance

Or dénoncer peut porter fruit.

 

Je m'indigne fort justement

Contre la Justice de France

Complice de la délinquance

Faute de sévir promptement.

 

Cela va-t-il durer longtemps?

Incapable de satisfaire

Des droits les plus élémentaires

La France pèche gravement.

 

19 février 2015

 

 

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En la nuit du 23 juin

 Songerie

 

J'attendais de la poésie,

Des chansons débordant de charme,

Qui mettent l'être au bord des larmes,

Ou offrent de la fantaisie.

 

L'intelligence et le bon goût,

Par des images savoureuses,

Rendent l'âme grisée, heureuse,

Or je reçus des refrains fous.

 

Dans les parcs, battait des mains

Une immense, accueillante foule.

L'allégresse y roulait en houle

Mais moi, j'avais l'esprit chagrin.

 

  Je me trouve en un temps nouveau.

Dépourvue de son importance,

N'y a plus place l'élégance

Je ne porte plus mes chapeaux .

 

Je ne peux certes m'adapter

À l'esprit d'un pauvre langage.

 Je crois que le vieil héritage 

N'est pas à jamais rejeté.

 

Montréal, 23 juin 2014

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Au banquet social



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                          Photo Dora Maar

 Toutes les personnes qui ont une aspérité ne seront jamais invitées au banquet social.

Abords de la nouvelle mairie d'une grande ville du sud de la France : l
e secteur est "hype".

J'observe mes congénères en savourant le soleil qui inonde la terrasse. J'ai commandé un café. Mes aspérités sont avec moi.
Passe un loup, pelage rare mais pattes longues comme l'exige la mode. Au XIXème on aurait dit que le Monsieur portait des rouflaquettes. Il aurait eu le même air faussement décontracté et cette aisance que donne une position sociale à défaut de la fréquentation du grand air. La différence, c'est son apparence juvénile, sous l'Empire, il aurait déjà ressemblé à un vieillard. Sa silhouette mince et son teint bronzé font illusion, son camouflage laisse prétendre qu'il chassera la chair fraîche.
Gloussement des poules, jeux sans masques, mâles et femelles en attente, regards lubriques, sourires blanchis, un ennuyeux ballet convenu s'engage. Il vient de s'attabler avec des créatures aux cheveux colorés dont les mèches, le nez et les lèvres portent l'empreinte des mêmes artisans. Le loup peut faire son choix, même calibre, même allure, même codes...

Sur le plan d'eau les canards glissent. Un chien s'approche, flaire, lève la patte contre la table du petit groupe. Les gallines ont bien fait de chausser leurs bottes
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