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Poème à un ami décédé prématurément.

Il s'appelait Frédéric et est décédé prématurément à l'âge de 47 ans.

C'était un esprit brillant et je vous invitye à lire le poème que j'ai écrit et lu à l'occasion de ses funérailles au Crématorium d'Ottignies le 6 décembre 2011.

 

Frédéric,

Quoique mon cadet de près de quinze ans

Tu es mon Ami plus que cela un Frère

Ensemble nous nous sommes dit qui nous aimions qui nous fuyions

Les certitudes comme les incertitudes

De nos habitudes nous sommes partis

D’un renouveau d’une renaissance

Finalement nous avons laissé nos certitudes

Au vestiaire de nos évidences

Nous avons gouté la saveur de l’inconnu

Passé des épreuves trébuché

Haletant sur les chemins de l’avenir

Du néant de la terre avenir incertain

Agonies et sanglots tu as posé ta palme

Sur une épaule dépouillée

Gong assourdissant vers les ombres

Les chaines ont craché leur venin

Noir comme cette incertitude

Naitre ou renaitre 

Ton arrivée fut un nectar

Qui t’a soulé avant la fête

Le gong s’est tu

Voilà que la cérémonie commence

La foule se déchaine tambours

Et trompettes cris et hurlements

Vacarme et tumulte

Ont assombri ton espace vital

Aveugle tu as fui la ville le bruit

La décadence

Le tapage s’apaise et tu poursuis ton périple

Dans cet apaisement relatif que constitue la recherche

D’un infini puis le calme total s’accroît

Concrétise ta recherche de l’absolu moral

Dans une clarté immense

Brillant de mille regards de mille sourires

Plus tard riche de notre pouvoir de transmission

Au terme de nombreux détours, je t’ai envoyé

En voyageur solitaire vers des lieux géographiques

Connus de nous deux

Et tu es revenu me combler

Je t’aurai appris, Frédéric,

Que la mort n’est rien

Que la vie n’a de sens qu’à partir de la mort

Et que la pérennité de ta recherche

Contribuera à grossir le futur

De la richesse de ton souvenir

De ton sourire de ton humour

De ta tendresse

A jamais

Merci Frédéric

 

Ecrit le 4 décembre 2011 de Midi à Minuit dans la sérénité de ma tristesse.

Luc LIBON

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Ce dimanche à 20h00 sur ACTU-mag:

http://www:bandbsa.be/contes.htm l'émisson
"Nos amis et les amis de nos amis" Le programme détaillé,
 pour le lien précis  me concernant
ICI:

     

au n° 3.22 


Vous pouvez aussi retrouver le Focus de mon édition www.lalyredalize.orgfait par Robert Paul
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MON BOUT DU MONDE

"Le bout du monde et le fond du jardin
contiennent la même quantité de merveilles."

C Bobin

 

Beaucoup s’en étonnent, certains pensent que j’ai oublié de vivre.

J’ai pourtant été grande voyageuse. Mais vu que nous avions peu de moyens et des animaux, nous n’avons pas souvent quitté le pays.

Dans cette société de profit, de clinquant et de poudre aux yeux, il est de bon ton de parler de lointaines contrées et de s’approprier l’autochtone comme si on était encore en période coloniale.

Il fallait entendre, lors de nos pauses, à la rentrée, les conversations sur les effets de la cuisine thaïe expérimentée sur place, les cloques aux pieds sur les sentiers de montagne, les estomacs ulcérés à cause de mets mexicains, les coups de soleil attrapés au bord de la piscine en Egypte, les comparaisons entre tous les clubs Med du monde entier… Pas grand-chose sur les conditions de vie des habitants de l’endroit, sur la beauté d’un visage, sur une rencontre extraordinaire…Finalement, j’en apprenais plus en regardant un reportage de Nicolas Hulot.

Peu de monde me demandait, connaissant ma situation pécuniaire, si j’avais passé d’agréables vacances… Et pourtant, je n’avais pas arrêté de voyager… J’étais partie en croisière sur le Canal du Centre, pris l’ascenseur à bateaux de Strépy, visité toutes les grottes, dégusté sur place toutes les bières d’abbayes, la plupart des châteaux, quelques brasseries typiques, des musées, des villages antiques reconstitués, les plus belles contrées de notre beau pays. Nous ne partions pas en conquérants mais allions à la rencontre des gens du cru qui avaient toujours quelque belle histoire à raconter. Nous écoutions parler les sources, les arbres, les plantes… Immanquablement un petit animal curieux nous rendait visite… Le bonheur à portée de main. Et nous rentrions dormir dans notre lit.

Je ne voyage plus, je n’en éprouve pas le besoin… Les paysages sont restés intacts dans mon esprit. Avec mon espace en double : la place de mon compagnon de vie et la mienne accolées pour s’imprégner de la même vision, des mêmes sensations… Seule, j’ai dû me réapproprier cet espace… J’ai revu peu de choses depuis son décès, elles n’avaient plus la même saveur, le même aspect… ne me rassuraient plus. Alors, j’ai limité mes sorties et j’ai commencé à voyager en rêve… Me suis inventée une forêt où me réfugier quand il faisait sombre dans ma vie. Sa magie m’a permis de tenir debout… Une période transitoire dans une vie sans amour.

Il me faut maintenant découvrir les merveilles du monde qui m’entoure, celles qui me permettront de faire un pas en avant. D’oser prendre une autre main et faire un bout de chemin…

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administrateur théâtres

L’orchestre National de Lille se produit à Gand

12272797499?profile=originalJean Sibelius Pelléas et Mélisande
Robert Schumann Concerto pour violoncelle et orchestre
Piotr Ilyitch Tchaïkovski Roméo et Juliette

Kirill Karabits direction  / Anne Gastinel violoncelle /  de Bijloke, le 17 mars 2012

 Nous ne sommes pas allés jusque Shanghai  ni au bout de la Russie mais jusqu’à Gand, dans la très belle salle  historique « de Bijloke »  que nous  avons découverte avec joie, pour aller écouter l’Orchestre National de Lille sous la direction de Kirill Karabits.  Les concerts se donnent dans la grande salle magnifiquement restaurée de l’ancien hôpital du 13e siècle, sous une voûte d’époque  impressionnante, en chêne massif amené par bateaux, via l’ancien  port du Zwin et de Damme.

 Il n’y a pas si longtemps,  l’ONL était à  au studio 4 de Flagey, une salle à la très belle acoustique également.  Ce sont des gens du voyage !  Avec eux, dans le cœur historique de la ville de  Gand, nous avons voyagé à travers la  musique entre Sibélius,  Finlande ; Schumann, Allemagne ; Tchaïkovski,  Russie ; Kirill Karabits, Ukraine  et Anne Gastinel, France.

12272798066?profile=originalEn ouverture de concert nous avons écouté une interprétation très expressive de  Pelléas et Mélisande de Sibélius, qui, après en avoir écrit une musique de scène, a su traduire l’intensité de l’œuvre de Maurice Maeterlinck (… Belgique) en une suite de neuf pièces courtes et suggestives. Pas plus de 30 minutes de bonheur musical, mais neuf tableaux très pittoresques  et fort bien orchestrés par le jeune Kirill Karabits (°1976). Cela va de la majestueuse rondeur des tours du  château, aux scènes agrestes, aux déchirements  dramatiques qui se terminent dans le néant. Les cordes introduisent le thème, répété par un solo de basson. C’est l’envol de pizzicati comme une nuée d’oiseaux. L’avertissement lugubre ne se fait pas attendre :  un long roulement de percussions. La voix pure de Mélisande nous parvient à travers un cor anglais, comme une cantilène.  On est sur la plage « At the sea shore » avec le bourdonnement continu des altos. Entre instruments à vent et violons qui amplifient les thèmes, les sonorités sont denses, harmonieuses. Un plaisir de musiciens  que les membres de l’orchestre partagent avec un public  attentif et ému.  Les percussions et les contrebasses se font  ambassadrices des coups du destin. « Mélisande at the spinning wheel » présente une image dramatique de  belle au bois dormant qui s’achemine vers le désastre.  Les percussions  introduisent avec force les instruments du  malheur, et les contrebasses égrènent avec grâce – le geste des contrebassistes est pure élégance –  l’implacable fuite du temps… et de l’amour.  Trois notes répétitives, presque des soupirs, sont  soutenues par l’harmonie majestueuse des violons  et marquent les derniers instants de Mélisande, dans une  complainte, douce, lente et intense. Le chef d’orchestre  a dû contenir de la main  les envolées romantiques des musiciens car il semble privilégier la douceur et une certaine retenue, avant toute chose.

 

La violoncelliste française Anne Gastinel interprétera avec tragique le concerto pour violoncelle de Schumann. L’orchestre expose des sonorités éclatantes et vibrantes lorsque le violoncelle se tait.  Il faut dire que ce concerto fut composé pour l’anniversaire de Klara et que le morceau ne peut pas se complaire dans les méandres d’une âme torturée. C’est avec joie retrouvée que l’on écoute l'ouverture de Roméo et Juliette de Tchaïkovski. Rien ne manque : une musicalité parfaite, un chef d’orchestre de plus en plus passionné, une construction minutieuse de l’émotion et des antagonismes meurtriers. La harpe se prend pour une guitare, les couleurs chatoyantes de l’orchestre  sont captives,  suspendues  dans la voûte  séculaire de la salle de concert. De  brefs silences prédisent des élans joyeux, des ricochets de cordes, un rythme  parfois presque guerrier et syncopé dans le thème de la haine et de la discorde. Et aussi la sérénité de l’amour indestructible qui défie l’éternité, qu'il soit passion ou tendresse. Kirill Karabits tressaute, se démène  et  emmène dans son sillage  les musiciens avec vigueur,  il est le chef de la tempête. Mais  toujours, l’horloge régulière du destin bat la mesure: les éternelles contrebasses.  Les cuivres reprendront le thème une dernière fois,  de façon plaintive. La harpe s’éteint sous la puissance de formidables écrasements de timbales, cymbales et grosse caisse  qui n’en finissent pas de gronder. Une musique magnifiquement taillée, comme un diamant,  par le jeune chef d’orchestre ukrainien.

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http://www.onlille.com/

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Au dernier temps de mon parcours

  

 

 Ô qui me portera secours,

M’aidant à chasser l’habitude

Qui me maintient en servitude,

Dans le même emploi chaque jour?

...

M’aidant à chasser l’habitude,

Qui ne m’impose rien de lourd,

Dans le même emploi chaque jour,

Mais une étrange lassitude.

...

Qui ne m’impose rien de lourd.

Ma vie est plaisante, non rude,

Mais une étrange lassitude

Me rend passive, sans recours.

...

Ma vie est plaisante, non rude

Or devrait prendre un autre tour.

Me rend passive, sans recours,

Mon habituelle attitude.

...

Or devrait prendre un autre tour,

Dans la douillette solitude,

Mon habituelle attitude,

Qui rend langoureux mon séjour.

...

18 mars 2012

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Du 14-03 au 31-03-12 se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), une exposition intitulée « Vision de la terre et esquisse d’architecte en couleur ».

Pourquoi un tel intitulé ? Parce que la ligne directrice de l’exposition est celle de montrer deux chemins à la fois complémentaires, tout en étant différents, sur la façon d’appréhender le Monde et l’existence par l’espace et la matière. Que le futur visiteur ne s’y trompe pas : il s’agit bien de la « terre » que l’on pétrit  et non pas de la « Terre » qui tourne autour de l’Astre dont il est question.


Pour illustrer cette thématique, deux artistes sont mis à l’honneur.


Madame ISABELLE VENET et Monsieur PIERRE- ANDRE MARTIN tous deux venus de France.


L’univers de la matière au service de l’Art est représenté par Mme ISABELLE VENET. Cette artiste lilloise nous offre des œuvres témoignant d’un dialogue intérieur caractérisé par des villes parsemées de silhouettes à l’intérieur d’une toile conçue comme un terrain expérimental sur lequel l’artiste utilise le sable pour fixer les pigments des couleurs.

Cette technique donne à l’œuvre un aspect « travaillé » où la matière (la terre) arpente la toile en la labourant, augmentant ainsi la mise en exergue de certains reflets et tonalités.

Dans PORTRAITS DE FEMMES (60 x 120 cm) Isabelle Venet nous propose une forme de triptyque  vertical conçu à l’intérieur du cadre originel. Il symbolise la Femme dans ses états les plus identitaires : la femme au foulard (dans toute l’acception de la sémantique de l’image) mais aussi la Vierge Marie prise comme symbole de la maternité. Cette dernière image a été également suggérée à l’artiste par sa belle-fille d’origine sud-américaine et sa façon d’être mère.

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PAROLES (80 x 80 cm) est une suite de formes longilignes, semblables à des silhouettes, que l’artiste considère comme des messages, voire des prières adressées à l’objet de sa croyance. Elle croit, en effet, dans la force transcendante de la Bible qu’elle met en pratique dans ses rapports avec l’Humanité qu’elle rencontre, notamment, dans la déchéance sociale des SDF à Lille qu’elle aide à l’intérieur d’une association lilloise qui les prend en charge.  

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Les messages d’Isabelle Venet se déclinent dans une intériorité qui se reçoit dans sa conception de la figure humaine, en apparence à peine « ébauchée », néanmoins « pleine » dans ce qu’elle a d’épiphanique. Les œuvres d’Isabelle Venet exposées à l’ESPACE ART GALLERY sont, en quelque sorte, des apparitions lesquelles, malgré leur proximité charnelle avec le visiteur, ne peuvent se concevoir que dans un lointain métaphysique.

D’un point de vue philosophique, l’artiste se considère comme une épicurienne faisant du met le plus banal un festin.

Ce même aspect philosophique elle le met en exergue dans la façon qu’elle a de se « déconstruire » pour se « reconstruire ». En effet, faisant bloc avec son œuvre, c'est-à-dire, cette part essentielle d’elle-même, il lui arrive d’en détruire une en étant lucide sur le fait qu’en la détruisant, elle commet un acte de pure création, d’abord en la renvoyant à son néant matriciel, ensuite en la remodelant pour en faire autre chose et lui donner une seconde vie.

La spiritualité d’Isabelle Venet est une spiritualité qui n’a besoin d’aucune mise « en pratique » dans une église pour exister. A ce titre, elle qualifie son atelier de « temple-ring ». Il y a dans cette contraction toute la signification de l’Art : le « temple » dans lequel se développe toute la spiritualité de l’essence créatrice et le « ring » où se joue la joute agonistique entre le créateur son œuvre ou pour paraphraser André Malraux rapportant un propos de Michel-Ange : « Mais quand donc en aurai-je fini avec cette matière qui me sépare de mon œuvre ? ».

 


Dès le premier coup d’œil le visiteur est assuré sur le fait devenu évidence visuelle que le peintre PIERRE-ANDRE MARTIN est architecte de formation. Si cette évidence saute aux yeux, c’est parce que, au-delà des couleurs chatoyantes donnant du tonus à la forme, les œuvres du peintre sont tendues par les lignes directrices typiques du dessin urbanistique ou, pour le dire d’une façon concrète, de la synchronisation parfaite de chaque façade constituant l’ensemble schématisé en plan de la ville, devant réaliser un tout urbain. 

Celui qui regarde et s’imprègne d’une toile de Pierre-André Martin doit s’attendre à vivre une architecture de rêve et de soleil. Non. L’image n’est nullement exagérée ! En effet, le soleil est l’élément déclencheur de la démarche du peintre. Il est présent sur toutes les toiles, tel le gardien d’un « ciel » qui n’est autre que le reflet de l’imaginaire de l’artiste.

Ce reflet est le fil conducteur de son œuvre puisque, en quelque sorte, il abolit toute hiérarchie entre le supra et l’infra monde (les parties haute et basse du tableau), l’une étant la continuité logique de l’autre.

Si nous considérons les tableaux intitulés VENISE (60 x 80 cm), BEZIERS (80 x 60 cm) et SETE (80 x 60 cm), nous constatons qu’architecture et réminiscence vivent à l’unisson.

Il est rarissime de concevoir Venise sans son voile crépusculaire. Décidément, Pierre-André Martin s’éloigne de Thomas Mann. Il nous offre une vision personnelle de la Cité des Doges où l’architecture ciselée des colonnes portant les arcs de la Basilique Saint Marc contraste à la fois avec l’eau de la Lagune et ce « ciel » conçu comme monde des idées et des rêves duquel se distingue le portrait de sa jeune fille ainsi que le prénom « Carmen ».  Venise fut le lieu où elle découvrit pour la première fois l’œuvre de Bizet.

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Un discours similaire nous est proposé avec BEZIERS. La ville se réfléchit dans l’eau tandis que le « ciel » offre trois épisodes appartenant à l’univers du peintre : la corrida dans une mise à mort opposant l’homme à l’animal, le rugby par la présence d’un joueur saisissant un ballon ovale et, in fine, la présence d’un visage de femme, celui de la mère du peintre qui mourut dans cette ville.

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Vivant à Carcassonne, Pierre-André Martin est viscéralement un homme du Sud.

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Pierre-André Martin: Sete


Soleil, eau, lignes directrices, souvenirs brillant comme des étoiles. Ce sont là les éléments qui insufflent la sève à l’œuvre de l’artiste. Le ciment catalyseur à tout cela étant l’architecture, ou plus précisément, l’ordre architectural régissant l’ensemble de la composition. Malgré la majesté des couleurs vives mariées dans la folie de l’acte créateur, rien n’est anarchique. Tout est, en quelque sorte, compartimenté et mis à sa juste place, que ce soit pour le « ciel » des idées et des rêves comme pour la ville en tant que symbole de l’espace urbain. L’effet est d’une rare brillance témoignant de l’immense maîtrise ainsi que de la grande générosité de l’artiste. L’huile constitue la technique essentielle de Pierre-André Martin.

 

Parmi les autres artistes invités à exposer, il convient de signaler l’œuvre d’une peintre excellente, s’inscrivant dans un autre discours que celui des artistes précités.

Mademoiselle LAURENCE RAPAILLERIE est une jeune artiste française. Sa peinture exposée à l’ESPACE ART GALLERY est le fruit de voyages témoignant de contacts culturels qu’elle a voulu graver sur la toile. Elle propose deux triptyques provenant d’un voyage aux Etats-Unis : DIRECTION (trois fois 75 x 75 cm) ainsi que L’HOMME BLEU (43 x 90 cm), L’HOMME VERT (90 x 58 cm) et L’HOMME ROUGE (89 x 69 cm).

DIRECTION est un triptyque montrant un panneau directionnel comme il en existe des milliers aux USA.  Néanmoins, le panneau devient une forme déclinée sur trois plans (chacun étant un panneau du triptyque) donnant au visiteur (que l’on pourrait même qualifier de « spectateur », tellement l’expérience visuelle est « cinématographique ») non pas la vision d’un ensemble mais bien celle de différents moments, ou si l’on veut, de « segments » appartenant à cette longue droite imaginaire qu’est une continuité narrative.

Le même discours esthétique est réitéré avec L’HOMME BLEU, L’HOMME VERT, L’HOMME ROUGE lequel montre un autre triptyque représentant un contrôleur à San Francisco se livrant à une gestuelle destinée à cordonner le trafic. On peut parler, concernant cette œuvre d’ « instantanés » au sens photographique du terme. Néanmoins, ces œuvres affirment une différence capitale par rapport à la photographie. Que se soit DIRECTION comme L’HOMME…chaque figure se détache sur un fond monochrome, occultant définitivement la possibilité à un élément étranger de s’intercaler derrière ou à côté du sujet.

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Le fait de « circonscrire » le sujet dans un espace monochrome occulte ce qui dans une photographie serait conçu comme espace environnemental ou « décor », (un espace entourant le sujet, rempli d’éléments et, en quelque sorte, le polluant). Ici, plus rien n’existe que le sujet se découpant sur chaque plan dans une posture à la fois différente et définitive. Ce qui en ressort c’est l’essence des formes dans une esthétique épurée au maximum que ne permet pas la photographie.

Ce qui est stupéfiant dans ces œuvres c’est qu’elles ont été réalisées par une artiste qui suit encore des cours à l’Académie de Molenbeek ainsi que des stages à La Cambre.

Laurence Rapaillerie est très attirée par la peinture de Hopper et de Hockney. Il y a, en effet, du Hopper niché dans l’œuvre qu’elle présente mais dans l’esprit seulement, en ce sens que tous deux présentent des personnages assez figés dans l’action qu’ils entreprennent, ce qui leur confère une dimension iconique. Les personnages de Hopper étant, si l’on veut, baignés d’une tranquillité que leur apporte le traitement de la lumière. Chez Laurence Rapaillerie, la couleur, même « tranquille » comme le bleu contient toujours cette note vive qui empêche, en quelque sorte, le sujet de « macérer » dans le geste accompli. La couleur devient lumière qui le fixe définitivement. 

Laurence Rapaillerie affectionne particulièrement l’acrylique pour la création de ses œuvres.

 

Isabelle Venet, Pierre-André Martin et Laurence Rapaillerie offrent chacun un moment significatif à cette exposition qu’il ne faut rater sous aucun prétexte !

 

François L. Speranza.  

Une publication

Arts 
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Hommage à la magie florale de Adyne Gohy


https://artsrtlettres.ning.com/photo/pivoine?context=user

et découvrir les autres tableaux parmi ses photos


Rose blanche, sauvage fleur,

tu défroisses tes délicats pétales

qu'au doux  soleil tu étales

et t'offres comme un calice

révélant ton rouge cœur,

pour nos yeux un délice !

 

Ces orchidées semblent vraies,

Ressentez leur doux velouté !

Les peintres sont des magiciens

Qui immortalisent en poésie la beauté,

Et nous l’offrent en grâce, un matin.

 

Merveilleuse pivoine, tu es née,

Issue de doux doigts de fée,

Toute moussante de clarté,

Et  de rosée vibrante,

Dans les si délicates nuances

Qui te rendent si émouvante.

Ta grâce divine nous enchante,

Nous laisse l’oeil et le cœur captivés,

Le souffle d’admiration, coupé !

Douce et pure merveille, alanguie,

Tu ouvres nos cœurs au ciel

et défroisses nos ailes

pour un envol en paradis !

 

Les Iris se dressent avec gloire

Dans toute leur fierté,

Qu’ils soient en bouton ou fermés.

Mais des pétales saluent la mémoire

De mère terre d’où ils sont nés.

Ils sont de nacre, de blanc ivoire,

toutes les couleurs font chanter.

Leur  substance de velours transcendée

Nous rappelle leur divine histoire.

Vers le ciel clair, ils sont pointés.

 

 

 

 

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PAS DE QUOI DEPLUMER UN ANGE...

Il y n’y a plus de colère en moi depuis bien longtemps. Je suis incapable d’en vouloir à qui ce soit, pas même au Bon Dieu. Mais de là à tout accepter… Entre Lui et moi, les relations sont parfois quelque peu tendues. J’ai travaillé pour Lui pendant des années. Je suis une rebelle, on s’engueule parfois. Je négocie, je revendique et puis, les choses finissent par s’arranger d’elles-mêmes.

Si l’on admet que je suis l’œuvre du Bon Dieu, plus que celle de mes parents… Cela m’agrée mieux ainsi… Eh bien, je me trouve pas mal réussie. Depuis peu de temps, je l’avoue. Mais je ne me plongerai plus dans les Saintes Écritures pour trouver des réponses à mes questions.

Si j’avais vécu à l’époque de Jeanne D’Arc, j’aurais été brûlée sur le bûcher par les bigotes de ma paroisse. Je n’ai jamais entendu des voix mais quelque chose en moi me dit que vivre sa foi, c’est tout simplement faire au mieux chaque jour et être tolérante en acceptant toutes les différences, y compris la mienne.

Si j’avais eu une armure, je n’aurais pas autant souffert de la méchanceté ou de l’indifférence. Et je n’ai que l’amour pour seule arme. J’ai encore la faiblesse de croire que toute violence engendre la violence mais que l’amour déstabilise. Il faut tout de même relativiser… Je ne m’aventurerai pas à tenir angéliquement de tels propos face à certaine faune qui hante les rues une fois le soir tombé. Disons que je ne déteste personne.

Si les miracles sont de jolis contes, ma manière à moi de marcher sur l’eau consiste à réaliser des choses qui me semblent hors de portée. Un pas à la fois… Et si je plonge, je sais nager. J’aime, mais je n’ose l’avouer. Alors, je rame…

Pêcheur d’hommes… La barque aux mille poissons… Que ferais-je de tous ces hommes alors qu’il suffirait qu’un seul, tout proche, fasse le premier pas.

« Je suis la servante du Seigneur », « Qu’il en soit fait selon ta volonté »… Je n’ai jamais été humble, j’ai toujours traité d’égale à égal… Et puisque ma religion me permet une grande liberté et me dit que Dieu nous laisse libres, pourquoi choisirait-Il celui qui me comblerait ? Je suis une grande fille, je sais ce que je veux et tant pis si je me trompe…

Si j’ai mal en ne rencontrant que l’indifférence de l’élu de mon coeur. Alors, j’invente un Paradis qui souffre, des anges démembrés, martyrisés…Mon impossible quête d’amour, l’angoisse de ne pas avoir assez de temps à le vivre, la peur de faire souffrir si je donnais toute la tendresse que j’engrange en moi…

Alors, je reste tantôt avec mes illusions… tantôt avec mes désillusions… Et je martyrise des anges imaginaires pour éviter d’avoir mal puisque je n’ose…

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Chère Rolande retrouvée,

Avec vous, nous aurons le cœur en fête !

Accompagnant de loin votre célébration de 60 ans de mariage

Ce n'est pas rien, la plus belle des conquêtes :

toute une vie réussie dans la fidélité d'amour et le partage.

Vous vouliez être danseuse aux petits pieds légers ?

Et ce sont vos vers, qui pour conter la misère, dansent

Et tourbillonnent, mots inspirés, avec aisance...

Votre cœur et votre esprit quoique bien accrochés,

de joie se parent et  voltigent avec prestance,

même si votre corps est martyrisé,

et vit dans d'intenses souffrances.

Une âme qui appartient au Ciel est transportée

par delà son douloureux calvaire.

Elle n'est pas faite pour dans la douleur succomber

mais s'élever au dessus de toutes ses misères

au plus haut de son ange, dans la pleine lumière.

C'est votre témoignage manifesté.

 

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Quand j’étais lycéenne, on nous faisait apprendre

Les élucubrations du grand Victor Hugo,

D’interminables vers, que l’on trouvait si beaux,

Au sujet de la mort d’une enfant belle et tendre.

...

À l’amie éprouvant un sort désespérant,

Le poète oublieux des bienfaits du silence,

Ne put pas mettre un frein à sa vive éloquence,

Il lui tint un discours pour le moins déroutant.

...

Quels furent les effets de ses doctes propos?

Fut-elle consolée par son long bavardage?

Y a-t- elle puisé un soupçon de courage?

Je crois qu’elle en sortit le coeur un peu plus gros.

...

Des vers harmonieux peuvent être menteurs.

On se laisse bercer en parfaite innocence,

Et cela à nos yeux n’a pas grande importance.

Ce n’est qu’à l’âge mûr qu’on aime la rigueur.

...

17 mars 2012

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administrateur théâtres

Grigory Sokolov

Vendredi 16.03.2012 20:00

12272797868?profile=originalPalais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

Grigory Sokolov piano

           

            Jean-Philippe Rameau, Suite en ré


            Wolfgang Amadeus Mozart, Sonate pour piano N° 8 en la mineur,     KV    310
          

Variations et Fugue en si bémol majeur  sur un thème de G.F. Haendel, op. 24, de Johannes Brahms

            3   Intermezzi de Johannes Brahms, op. 117

 

Géant russe matamore du piano ou Petit Poucet rêveur qui égrenait dans sa course, des notes ?  Il n’y en a  pourtant que 7… il en crée mille. Elles ont un feutré, un tissé (mains), un palpé, un flûté, un galbé, un ornementé, incomparables.   Sokolov, le succulent pianiste né au creux du 20 éme  siècle, nous offre des gouttes de rosée, des ombres fantastiques, des doux froufrous, du vin de vigueur. Il est la bohême du piano, l’anticonformiste, le créateur.

 

L’auberge est au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles dans la salle prestigieuse Henry Le Bœuf. Rameau ouvre le concert. Les tendres Plaintes, Les niais de Sologne, Les soupirs  et toute la suite en ré fusent du clavier, convoqués par un alchimiste intemporel.  Dans la pénombre, Grigory Sokolov installe l’intimité, penché sur son clavier comme sur un grimoire. Un champion des deux roues penché  sur son guidon, une dentelière à sa dentelle. On est dans le mystère de la  belle au bois dormant, le monde s’est éteint et en renaît un autre. Jeux de poignets, trilles invisibles, notes piquées, marche joyeuse, belles nuances et accents émouvants. Le piano, plus que le clavecin, doit sûrement rire avec cette salve de chatouilles. Une fête de nuances, le clavecin est pantois.  Détrompez-vous, il s’agit d’un chat agile,  (pas le Chat Botté, quoique… ), qui poursuit dans le clavier une souris invisible. Frissons spectaculaires. Le toucher badin cède à la poursuite effrénée; les mains bataillent pour occuper tout l’espace du clavier. C’est le jaillissement de sève vitale qui en est la cause.  Music is dynamics.  Incroyable maîtrise : cela se termine par un pas de deux, gracieux, d’un couple de danseurs étoiles sur les touches. Quelque part, il y a un maître de marionettes,  invisible, oublié tant les mains sont fascinantes.

 

La technique parfaite et brillante de Grigory Sokolov nous  offre une fête jubilatoire dans la sonate de Mozart. Il y a des accents raffinés, une liberté de ton et une multiplicité de saveurs généreuses. Le nectar musical oscille entre des notes aigrelettes et une ample  robe amarante. Andante cantabile con espresssione : rien n’est plus juste.  Le tempo est plus lent, les notes plus graves. Les aiguës sont assourdies grâce à des pianissimos inconcevables. On est dans un nid de duvet et pourtant chaque note bien détachée semble être appuyée à fond dans le clavier. Mystère de la fabrication. Un oiseau soigneux, de préférence une alouette, lisse son plumage, quand soudain forgées à grands feux, des notes graves explosent. Le nez sur son clavier, Grigory Sokolov écoute la respiration intime de l’instrument puis transforme ses mains dans le Presto en véritable corps de ballet.

 

L’éventail des nuances des Variations de Johannes Brahms nous  laisse stupéfaits. Un  déchaînement titanesque façon Vulcain fait suite aux  « Hands dancing on thin ice  » de l’introduction. Sokolov butine ensuite des notes sucrées avec gourmandise. Une cavalcade endiablée précède la salve d’accords plaqués avec détermination suivie de près par  l’ébullition de lave en fusion. …Et le déplissage accéléré de jeunes feuilles tendres se déploie sous une course de nuages. Comme le dit Wagner "Wandel und Wechsel liebt wer lebt: das Spiel drum kann ich nicht sparen."  "Qui vit aime le changement et la variété: ce jeu je ne peux m'en passer." Richard Wagner (Rheingold). L’élasticité extrême du toucher ne finira jamais d’étonner. On imagine un artiste peintre en pleine créativité, débordant d’inspiration balayant sa toile en rafales dynamiques et en touches pointées. Après de splendides variations chromatiques pleine de douceur, ce sont 20 mains qui chantent, grondent et menacent. Rappellent avec vigueur le thème d’Haendel.  Provoquent un ruissellement d’orage estival et enfantent une musique surhumaine.

 

 12272797675?profile=originalCoupant court aux applaudissements Grégory Sokolov se jettera  avec ivresse dans les Intermezzi où l’on retrouve une berceuse aux notes rondes comme des perles et des bulles éclatant avec douceur. Voici  une longe ondulation, la roue du temps ?  Elle tourne, dévale, hésite,  remonte une pente imaginaire avant de se coucher sur le flanc. Vaincue ? Ensuite la supplique appuyée mais humble, d’une sorte de Kyrie Eleison. L’ensemble  finit sur une langoureuse caresse qui ne veut pas s’évanouir. Au moins six rappels et autant de « bis » éblouissants, passionnés et tendres. Et bien sûr, la note bleue.  Grigory Sokolov, un bateau ivre.

 

 

 

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Les cathédrales d'Anne Sylvestre

http://www.ina.fr/divertissement/chansons/video/I07094210/anne-sylvestre-les-cathedrales.fr.html

Ô bâtisseur de cathédrales,
D'il y a tellement d'années
Tu créais avec des étoiles
Des vitraux hallucinés.

Flammes vives
Tes ogives
S'envolaient au ciel léger
Et j'écoute
Sous tes voûtes
L'écho de pas inchangé.

Mais toujours à tes côtés,
Un gars à la tête un peu folle
N'arrêtait pas de chanter
En jouant sur sa mandole.

Refrain:
Sans le chant des troubadours
N'aurions point de cathédrales,
Dans leurs cryptes, sur leurs dalles
Où l'entend sonner toujours.

Combien de fous, combien de sages
Ont donné leur sang, leur cœur
Pour élever par devers les nuages
Une maison de splendeur

Dans la pierre
Leurs prières
Comme autant de mains levées
Ont fait chapelle
Plus belle
Que l'on ait jamais rêvée

Le jongleur à deux genoux
A bercé de sa complainte
Les gisants à l'air très doux
Une épée dans leurs mains jointes.

Refrain

Toi qui jonglais avec les étoiles
Ô bâtisseur de beauté
Ô bâtisseur de cathédrales
Oh puisions-nous t'imiter !

Mille roses
Sont écloses
Au cœur des plus beaux vitraux
Mille encore
Vont éclore
Si nous ne tardons pas trop

Et si nous avions perdu
Nos jongleurs et nos poètes
D'autres nous seraient rendus
Rien qu'en élevant la tête

au Refrain

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Oh que j'aime voir ces  radieux soleils - fleurs

qui font de joie éclater nos cœurs !

Je les choisis de l'espèce des géants

avec une immense spirale noire au dedans.

Dans le parc, je les sème le long de la barrière.

Ils atteignent quatre mètres, éclatants dans la lumière !

Mais ... pas de chance avec la pluie ces deux années,

les goulues limaces les ont mangés tout bébés.

Alors je les planterais déjà bien développés

pour qu'ils balancent leurs têtes d'or, grands soleils

et dans la lumière, les enfants émerveillent.

Ils nous éblouiront le printemps et tout l'été

puis tout l'automne, jusqu'aux gelées.

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Un oiseau de mon cœur vers le vôtre s’aventure,

s’égosille sur l’invisible branche,

 vous fait don de sa profondeur,

 de son intime chant arythmique, de sa folie toute douce,

de ses couleurs ;

Envol au dessus d’un bureau, dans une pièce close,

blanche et bleue, un peu trop froide, très banale.

Oh lourd voyage,  

une seule réponse de vous ne me parvient ;

mes mots écorchés et titubants, encore sonnés,

de vous avoir heurté sans jamais vous atteindre,

 de ne même pas vous avoir perdu,

 mais bien pire,  avoir pris de plein fouet

votre souveraine indifférence !

Collusion d’un amour avec un désamour,

 d’un oiseau rose et ivre contre un mur lisse et sourd ;

 juste au dessus un avion vert,

 tout silencieux, passe,

avec le ciel dedans, peut-être même une forêt,

l’envie de vous écrire encore,

pour que jamais ne se brise la branche,

cette créativité constante de soi pour l’autre

et vice-versa ; l’éternité d’une rencontre.

le renoncement de vivre me terrifie !

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Virtuels nous ne sommes pas.

 

Je te donne, tu reçois,

Tu reçois mais ne donn’s pas,

L’amitié ce n’est pas ça,

Virtuel je ne suis pas.

 

Insoucieux n’est pas sympa,

Narcissique serais-tu ?

Fais donc ton mea-culpa,

Notre flirt n’est pas foutu.

 

Je te donne, tu reçois,

Tu reçois mais ne donn’s pas,

L’amitié ce n’est pas ça,

Virtuel je ne suis pas.

 

Populaire te crois-tu ?

Règle ton radiocompas,

Me prends-tu pour un hotu* ?

On n’est pas dans la pampa.

 

Je te donne, tu reçois,

Tu reçois mais ne donn’s pas,

L’amitié ce n’est pas ça,

Virtuel je ne suis pas.

 

Ton fan club ne serai pas,

Et ce n’est pas à l’actu,

Me prends-tu pour un’ capa*,

Je n’en ai pas la vertu.

 

Je te donne, tu reçois,

Tu reçois mais ne donn’s pas,

L’amitié ce n’est pas ça,

Virtuel je ne suis pas.

 

Mon renom anonymat,

Mais je n’suis pas un fétu,

Surtout ne l’oublies pas,

Je n’suis pas de bois tortu*.

 

Tu me donnes, on s’revoit,

Je reçois et on s’aim’ra,

L’amitié ce sera ça,

Virtuels nous ne somm’s pas.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

 

  1. Hotu : Argot méprisant des années 1950 : Personne      de peu de valeur, sans intérêt, que l'on tient en piètre estime.
  2. Capa : (Électronique) (Familier) Condensateur.
  1. Tortu : (Vieilli) Qui n’est pas droit, qui est de travers, bon qu’à faire des courbes.
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LE GRAND ARBRE EST TOMBE

12272797287?profile=originalIl est tombé le grand arbre vaguement exotique dans le petit jardin en face

Une bourrasque un soir l'a fait basculer

Il gît là

Il ne se ressemble plus

Les chats ont perdu leurs rendez-vous

Et les grandes feuilles n'apporteront plus l'ombre fraîche

au bel Eté

Ainsi va la vie des arbres ...

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administrateur théâtres

12272794497?profile=original

Johann Sebastian Bach, Partita n° 3, BWV 827
Ludwig van Beethoven, Sonate pour piano n° 7, op. 10/3
Frédéric Chopin,
- Ballade n° 1, op. 23
- 2 Polonaises, op. 26
Karol Szymanowski, Sonate pour piano n° 1, op. 8

 

 

Explosion printanière, hier soir, aux Beaux-Arts de Bruxelles. C’est Rafał Blechacz qui est au clavier devant une salle médusée par sa virtuosité et sa frappe inspirée. Le programme parcourt plusieurs siècles : Bach, Beethoven, Chopin et Szymanowski, une découverte pour nombre d’entre nous. Le jeune pianiste polonais, lauréat du prestigieux Concours Chopin de Varsovie d’octobre 2005 où il remportait le premier prix, ainsi que quatre autres  prix spéciaux, a l’étoffe d’un virtuose  de très  grande envergure.  Le Concours Chopin - qui se tient tous les cinq ans à Varsovie - l’un des plus anciens et des plus illustres concours internationaux de piano, a accueilli d’éminents lauréats : Martha Argerich, Maurizio Pollini, Krystian Zimerman... Dans la corbeille de prix,  Rafał Blechacz  y fut distingué pour  la meilleure interprétation d'une sonate de Chopin.  C’est tout dire.   

D’emblée, dès le début du concert, on est saisi par sa personnalité juvénile, accomplie,  sensible et surtout,  discrète. Dans la succession des morceaux qu’il interprète il s’efface presque lors des applaudissements. Aurait-t-il peur du tonnerre ? Génération Y ?

Dans la Partita n° 3, BWV 827 on apprécie aussitôt un flot de vie étourdissante. L’effervescence est telle qu’on se demande quand le musicien respire. Douceur, en chapelets de pianos sans aucune emphase, et retenue sont très présentes dans l’Allemande. La Sarabande est plutôt une promenade bucolique pleine de fraîcheur, où l’on s’arrête pour humer les parfums de l’air. Note de cœur et note de tête s’entremêlent harmonieusement. C’est donc le printemps soudain,  avec la lourde fragrance d’un seringa ou d’un lilas dans les paisibles heures de l’après midi. La Burlesca nous donne d’agréables sautillements de ruisseau limpide sur des pierres brillantes. Le jeune homme est encore pressé dans la gigue. Les doigts batifolent sur le clavier à une vitesse extravagante.

Le contraste est saisissant dans la sonate pour piano N°7 de Beethoven. Le fourmillement des doigts y est toujours mais avec des appuis spectaculaires  entraînant de larges ruissellements. Sa maîtrise est  parfaite. Avec une  connaissance précise de la partition qu’il connait par cœur, il  parcourt avec aisance  toutes les couleurs sonores possibles du thème. Les 5 notes ralenties de la main gauche se propagent en multiples échos vibrants. L’accompagnement change de camp, il est à droite. Une promenade très émouvante  scelle la tendresse de deux âmes, …ou de deux âges. Cela s’achève dans le quatrième mouvement par des roulades, des roucoulements. De riches bourdonnements  exprimés par une masse de trilles,  un rythme syncopé, un tapis d’herbes folles en accompagnement  sont finalement  aspirés par une  dernière gamme vertigineuse.

Le public est totalement conquis. Le reste du concert sera tout aussi brillant. Avec la Ballade n° 1, op. 23 de  Chopin il y a la douceur et la puissance de vagues musicales qui se répandent sur le clavier. Des lambeaux de rêves effilochés  contrastent avec des grondements telluriques, parsemés de poussière d’étoiles. Intériorité et passion débridées se disputent le clavier. Au calme profond succède une finale étincelante. Les deux polonaises soulignent encore plus la personnalité ardente du jeune-homme dont on sent la tendresse profonde pour Chopin. Georges Sand serait-elle dans la salle ? Célébration d’harmonie de sensualité et de passion. Les sonorités de cristal dialoguent avec des frôlements de harpe. Le moindre motif - très simple - est aussitôt habillé d’atours prestigieux et  resplendissants qui se propagent avec force du haut en bas du clavier. L’expressivité sera à son comble dans la sonate pour piano N° 1 de Karol Szymanowski, qui rassemble avec fougue  une tempête de sentiments et de soudaines accalmies. Les accords rebondissent, et font place à des confidences  et murmures  puis à de lourdes perles vibrantes,  le tout dans un crescendo de vent qui se lève. Sourire discret de l’interprète qui nous réserve deux bis en forme de révérence. Ah les natifs de Pologne !

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=10922&selectiondate=2012-3-14

Rafal Blechacz Mercredi 14.03.2012 20:00

Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf

 

 

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"Frêle petite fille, ô rose dans la fange

  Du cirque, piétinée avant que de t'ouvrir !

  Dieu ne t'avait-il pas faite à l'image des anges

  Et pour que le printemps parfumât tes soupirs ?"

 

"Colombine" de Francis Jammes [1]




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                            Combien avez-vous raison de nous remémorer ce truisme : la Fortune est loin de sourire à chaque créature vivante peuplant notre sphère !

                           Or, il est indéniable, que rien, mais absolument rien en ce bas monde, ne saurait être le reflet de l'Équité, dame avaricieuse en diable, jalouse de ses bienfaits, et lorsque la noble Providence nous fait déchoir, laissant place à la Fatalité, Providence ne pouvant plus combattre son irréductible ennemie revêtant les contours impalpables d'Atropos l'inflexible, l'une des trois Moires assignée à trancher le fil de vies que nous chérissons, nous les ravissant de manière prématurée, n'est-il pas ridicule et chimérique de s'escrimer à en pénétrer le motif ?

                           Une mise en abime, inutile torture d'une cruauté inouïe, donc, fille sans nul doute échappée de la légendaire "boite de Pandore"[2] ne faisant qu'accentuer "le mal de vivre" provoqué, renforcer l'insoutenable, destinée brisée, étoile enlevée tandis qu'elle n'en était qu'aux prémices de son rayonnement, nous soulignant ô combien, le non sens de l'existence…

                           Et la pire des condamnations, du calvaire à endurer, c'est qu'il nous faut encore, vaille que vaille, perdurer à vivre, avec en filigrane, le terrible sentiment de culpabilité engendré par le traumatisme de la disparition de l'être aimé sacrifié, au motif que nous devons raison garder, et pour ce faire, renoncer à percer la clé de l'énigme, celle-ci n'étant pas de notre ressort !

 

"Sans le moindre souci du mal comme du bien,

Infatigablement, la Plume a tout écrit

Depuis le premier jour…Nous n'y changeons rien.

Tous nos efforts sont vains, vains nos pleurs et nos cris."[3]

 

                            Constate un vénérable sage prônant l'ataraxie[4]

 

                           Renchérissant sur ce thème, ce vénérable philosophe nous prodigue ce conseil, si malaisé à appliquer au quotidien, sans en trahir l'essence même, nous qui nous ingénions en permanence à consulter les prophéties des Cassandres et autres Sibylles des "temps modernes" :

 

"N'appréhende donc point ce que sera demain,

L'infortune pourrait s'en trouver alertée.

Tu sollicites gens et livres en vain

La clé de ton destin n'est pas à ta portée."[5]

 

                           Et cependant, sans sombrer dans l'idolâtrie, voire l'angélisme, en idéalisant nos chers disparus, demeurant assurément conscients de l'état éphémère lié aux quatre règnes, végétal, animal, minéral et humain, puisqu'il nous faut nous préparer à nous délester de notre enveloppe charnelle, appelée un jour prochain à se dissoudre, puis à se fondre dans l'infini, nous ne pouvons que saluer, perpétuer la mémoire de nos aimés, en leur dédiant d'immortelles pensées, qui elles, ne faneront point, faisons en à l'unisson le serment, si toutefois, nous nous engageons à veiller sur elles, en bon jardinier soucieux de leur entretien, protégeant la fleur de notre souvenance, ce "ne m'obliés mi" arborant les couleurs de la voûte céleste[6], telle une fragile corolle nécessitant des soins constants vigilants !

 

                           Soyez, en l'occurrence, vivement remercié pour avoir su mettre en mots, façonner le verbe de votre élan et vœu fervent venant s'inscrire en guise de moralité de votre tendre "fable", "La Voie sacrée des enfants" : chaine fraternelle censée relier l'humanité en vertu de ceux qui seront la mémoire de demain, enfants dont même le sort à travers le globe terrestre est inégal et auxquels nous nous apprêtons à confier une bien piètre mission : poursuivre le cheminement de notre espèce d'Hominiens, tandis que nous nous livrons plus que jamais à une surenchère d'exactions sur cette terre hospitalière à la source, avant qu'elle devienne chaque jour davantage hostile, allant jusqu'à renier notre Alma mater originelle, Gaïa, en la souillant par des crimes de sang qui ne resteront pas sans châtiments, en la profanant par des actes aux antipodes de tout entendement et de la nécessité vitale de préservation qui devrait nous habiter…

                            Fasse que la déchirure s'estompe, ne serait-ce que d'une once, grâce à un éventail de nobles congénères volant à la rescousse des âmes éprouvées, appui hautement symbolique, certes, mais réconfortant au plus haut point, tentant à prouver que nos civilisations ne sont pas exclusivement percluses de "réprouvés", agissant que selon de sombres et froids calculs, intérêts rongeant nombre d'opportunistes patentés, dissimulés derrière des masques :

                            " Que les couchants sont doux à l'âme douloureuse, et qu'il est bon de s'attendrir avec le jour !

                              Ces heures apaisées sont la patrie heureuse où l'homme oublie la haine et rêve un peu d'amour."

Paul Fort.

 

Avec l'expression de mon admiration,

Valériane d'Alizée-



Illustration : Portrait d'une petite fille ceinte d'une couronne de fleurs champêtres de Sophie Gengembre Anderson

 

 



[1]  : Pièce numéro III du "Troisième Livre des Quatrains" du "Faune habillé de bure" dit aussi, le "Poète rustique" d'Orthez

[2] : Allusion au mythe de l'Antiquité grecque, Pandora signifiant "tous les dons", première femme de la mythologie, également surnommée Anésidora ("celle qui fait sortir les présents des profondeurs" en somme "la Déesse de la terre qui préside à la fécondité ").Boite mystérieuse de Pandore, en fait une coupe, qui vint dans les bagages de l'épousée, qui avait reçu l'interdiction formelle de ne jamais l'ouvrir, Zeus ayant offert la main de Pandore au frère de Prométhée, Épiméthée. Comme on s'en doute, la dite interdiction fut transgressée, et tous les maux de l'humanité  renfermés dans le réceptacle s'échappèrent alors, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion. Seule l'Espérance, fut contenue…

[3]  :Quatrain d'Omar Khayyam tiré du recueil le Robaïyat

[4] : Doctrine philosophique recommandant d'adopter une attitude de détachement, de profonde quiétude vis-à-vis des épisodes de la vie ponctuée d'aléas, paix, impassibilité d'une âme devenue maîtresse d'elle-même au prix de la sagesse acquise soit par la "culture raisonnée" dans la recherche des plaisirs (dogme de l'Épicurisme), soit par la mesure exacte de la valeur des choses (dogme du Stoïcisme), soit par l'abandon du jugement (Pyrrhonisme et Scepticisme)…

[5]  : autre Quatrain d'Omar Khayyam, dans la même version d'édition, adaptation de Jean Rullier pour "Le Cherche-Midi" éditeur.

[6]  :Allusion  à la fleur du myosotis porteuse d'un florissant langage métaphorique, gage du souvenir, dont la littérature s'est fait un ardent porte-parole, et ce depuis le Moyen-âge...

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