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« La métamorphose des Dieux » est un essai d'André Malraux (1901-1976), publié à Paris chez Gallimard en 1957 (tome I, paru sous ce titre, puis réédité sous le titre le Surnaturel en 1977), en 1974 (tome II, l'Irréel) et en 1976 (tome III, l'Intemporel).

 

L'art se situe au centre des préoccupations de Malraux, voire de ses aventures: témoin son expédition au temple de Banteay-Srei au Cambodge, en 1923. Pas un de ses romans dont les personnages ne s'interrogent sur la signification de l'art, que l'écrivain questionne, aussi en son nom propre, dans des catalogues d'expositions (Fautrier, 1945; les Trésors de l'Inde, 1960), dans de nombreux articles (revues Commune, Verve), lesquels, rassemblés, donnent naissance à des oeuvres plus vastes, telle la Psychologie de l'art, incluant le Musée imaginaire (1947), la Création artistique (1948), la Monnaie de l'absolu (1949). Servi par une mémoire visuelle exceptionnelle, entretenue dès sa jeunesse par la fréquentation des musées (le musée Guimet, notamment) et par ses voyages, Malraux met sa culture au service d'une doctrine métaphysique de l'art explicitée dans les Voix du silence (1951) qui reprennent les thèmes de la Psychologie avant le testament de la Métamorphose des dieux. La rédaction de cette ultime trilogie est interrompue par les fonctions politiques de Malraux, ministre de l'Information puis des Affaires culturelles du général de Gaulle (1958-1969). Le dernier tome sortira l'année même de sa mort.

 

Le Surnaturel. "Introduction". La reproduction photographique permet de réunir les chefs-d'oeuvre mondiaux de toutes époques en un même "monde de l'art" où éclate la diversité des styles ("le Musée imaginaire"). "Métamorphosés" en objets d'art, ces chefs-d'oeuvre possèdent le commun pouvoir d'échapper à leur temps et d'appartenir aussi au nôtre. Pourquoi les hommes ont-ils voulu, partout et depuis toujours, créer cette pluralité infinie de formes?.

Première partie. "Le Divin". En Orient et dans la Grèce antique, les artistes élaborent des formes qui évoquent le "surmonde" du sacré (hiératisme égyptien, sumérien et crétois) ou du divin (Grèce). Les arts hellénistique et romain marquent un déclin.

 

Seconde partie. "La Foi". Sous l'Empire romain, cependant, les mosaïques byzantines continuent à suggérer le surnaturel. A l'époque carolingienne, la foi s'exprime dans l'intimité du psautier (enluminures) avant d'être annoncée aux portails et aux tympans des églises romanes qui réalisent l'unité entre le sacré et l'humain. La discontinuité de la création artistique éclate dans le jaillissement du gothique: les cathédrales célèbrent la Création sanctifiée, tandis que le sentiment esthétique émerge dans la chrétienté avec la sculpture ornementale, comme celle de la Sainte-Chapelle. Une foi moins englobante, l'ingérence de l'argent engendrent la privatisation des objets de piété (ivoires, livres d'heures) et de la mystique (ermitages, couvents, béguinages). La foi s'humanise (piété mariale) essentiellement médiatisée par la peinture, qui en Giotto, trouve le maître florentin de la prédication franciscaine. En Flandre, Van Eyck inaugure la peinture de chevalet, convoquant le surnaturel par la présence de figures d'éternité dans l'espace et le temps humains (l'Agneau mystique, la Vierge d'Autun). Le portrait profane s'épanouit: l'artiste découvre son pouvoir de créer un monde rival de la Création divine.

 

 

L'Irréel. Ni histoire de l'art ni traité d'esthétique, l'Irréel montrera ce qui sépare une oeuvre d'art du monde sensible et la relie à toutes les autres (Préface). A Florence fleurit une civilisation de l'esprit: le héros succède au saint et au prophète (1. "La Métamorphose du Christ"). S'écartant de l'austère Masaccio, de l'impassible Piero della Francesca (2. "Le Style sévère chrétien"), Donatello idéalise ses modèles et cherche à susciter l'admiration pour une irréelle beauté (3. "Donatello"). Les bronzes commandités prolifèrent, exaltant l'image du héros (le Colleoni de Verrocchio) auquel répond la figure féminine de la Vénus de Botticelli (4. "Florence"). Avec l'exhumation des antiquités romaines, Michel-Ange, Raphaël, héritiers du grand style classique, voient "l'immortalité sortir de terre", résurrection qui promet l'avenir à l'art du Vatican. Avec la Renaissance naît le rêve profane de la créature libérée de sa dépendance (5. "Rome"). A Fontainebleau fleurit le romanesque mythologique: le maniérisme d'un Rosso accrédite le droit à un style individuel, l'art seul légitimant le choix des procédés techniques (6. "Le Maniérisme"). A Venise triomphe la peinture: les riches palettes de Giorgione, du Titien, contrastant avec l'achromatisme de Léonard de Vinci, créent un univers où éclate la magie de la couleur (7. "Venise"). L'art de "l'Irréel" sonne le triomphe de l'homme; Rembrandt enrichit la fiction picturale par le questionnement métaphysique (autoportraits) et la quête du surnaturel avec la lumière décomposée des Trois Croix (8. "Rembrandt").

 

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L'Intemporel. Le musée napoléonien propose une vision concrète du "monde de l'art" (chap. 1). Rompant avec le monde idéalisant de l'irréel (Manet), l'artiste décide lucidement qu'un tableau sera "la vérité picturale tout court" (2). D'où la querelle entre "Officiels" du musée du Luxembourg défendant l'académisme et "Indépendants" se proclamant créateurs et posant le "fait pictural" en tant que tel (3-4). Degas (les Danseuses vertes) utilise sciemment le pouvoir démiurgique de l'artiste (5). Cézanne, son contemporain, compare ses tableaux non à la Nature mais à ceux de ses grands prédécesseurs, avec l'intention exclusive d'insérer son oeuvre dans le monde de la "création artistique" (6). L'essor de la reproduction photographique ouvre les portes du "musée imaginaire" à l'Extrême-Orient (7), dont l'art "délivre du temps ce qu'il figure, et l'entraîne dans l' éternité" (8). Le "musée imaginaire" accueille arts nègres et océaniens (9), art abstrait et contestataire, produits aléatoires de la nature (bois flottés, tranches de calcédoine), etc. En définitive, c'est le regard qui "invente" l'objet d'art (10). Le dialogue entre oeuvres d'art se développe à l'échelle mondiale grâce à l'audiovisuel (11): l'ubiquité de ce moyen de communication fait reculer les limites du "musée imaginaire", apportant aux arts plastiques leur "alphabétisation". Sa technique, par le biais du montage, peut à son tour, comme le cinéma, devenir créatrice. Entre tous les arts "métamorphosés" éclate un système de corrélations qui, en dépit de la pluralité des styles et des oeuvres, dégage jusqu'à l'évidence la fonction démiurgique de la création artistique (12-13).

 

Lors d'un voyage en Égypte (voir Antimémoires, I, 2), Malraux reçoit devant le Sphinx la révélation d'un double langage: celui de l'apparence, "voix" de l' éphémère, et celui de la vérité, "voix" du sacré et de l' éternel. A la lumière de cette intuition du temps, il recompose et enrichit une partie des Voix du silence, "les Métamorphoses d'Apollon", qui devient la Métamorphose des dieux. L'écrivain avait d'abord choisi "l'Inaccessible" comme titre de la nouvelle trilogie dont le dessein métaphysique est annoncé dès la Préface: montrer que toute production humaine "métamorphosée" en objet d'art doit "sa part d' éternité" à un pouvoir immanent de faire entendre la "voix" d'une vérité transcendante exprimant la valeur suprême d'une civilisation. Dans cette perspective, l'auteur brosse une large fresque, somptueusement illustrée, où défilent, depuis l'antiquité égyptienne et sumérienne jusqu'à Picasso, styles et oeuvres individuelles. Non pour les rapprocher plastiquement comme pourraient le suggérer certains voisinages iconographiques: la Métamorphose des dieux n'est pas un traité d'esthétique comparée. La corrélation est ailleurs: Malraux la situe parmi ces éléments très divers qui, dans les oeuvres de toute provenance, accusent l'écart entre la représentation de l'apparence et l'expression de l'"inaccessible". Tout au long de l'ouvrage, l'écrivain s'appliquera à isoler dans une mosaïque, une statue, un tableau, ce par quoi ceux-ci diffèrent d'une "image" ou d'une "copie". Ainsi, scrutant la mosaïque byzantine de Ravenne (le Surnaturel, II), l'auteur note que "les raies grenat qui limitent [les] paupières" de l'impératrice Théodora "sont de toute évidence étrangères au témoignage de nos sens", que "le chromatisme n'est pas moins arbitraire" et que cette "désincarnation" a pour effet de suggérer le "surmonde" du sacré. Au surnaturel (sacré, divin, foi), succéderont d'autres "surmondes". L'artiste visera l'"irréel" de la beauté, la sublimation profane des valeurs humanistes, voire l'immortalité. Mais - selon la doctrine malrucienne - il n'y parviendra qu'à condition d'altérer les formes naturelles, de jouer avec la couleur (les "nus mauves" du Rosso, l'Irréel, 6), de décomposer la lumière (Rembrandt), bref de récuser les données de la perception. L'écriture de Malraux s'accorde avec cet effort pour rester au plus près des oeuvres: le rythme syncopé, presque haletant, de certaines séquences semble accompagner le regard de l'écrivain inspectant avec une curiosité méticuleuse une sculpture, une toile: "Grand rouleau étroit: 1 m 60 [...]. Une falaise verticale, de face. Des cassures plates de rochers plats, sur des arbres plats. Au centre, une autre roche plate barre la cascade, à côté d'un pin vert sombre. Une crête, un astre confus, le minimum de ciel. De haut en bas du tableau vert et brun, la cascade blanche tombe en s'élargissant, glaive d'une civilisation inconnue" (la Cascade de Nachi, peinture japonaise: l'Intemporel, 8). La répétition systématique souligne le désarroi du regard devant un "spectacle" dénaturé et la métaphore finale, celui du langage devant un "inaccessible" qui ne se livre pas. En dépit de cette approche concrète, la rhétorique de Malraux ne cherche qu'à persuader: en art, on ne saurait prouver; en revanche, on peut gagner l'assentiment par la précision des analyses, l'imposante érudition, le lyrisme incantatoire (voir les pages sur Venise, sur Rembrandt dans l'Irréel), la redite inlassable d'une seule et même idée car l'auteur jalonne son discours de formules qui martèlent la thèse principale dans le cerveau du lecteur: "Toute grande oeuvre figurative se réfère à ce qu'elle figure, et devient oeuvre d'art par ce qui l'en sépare" (l'Irréel, 6). Thèse dont Malraux propose des vérifications - passablement subjectives: qu'un style tombe dans ce qu'il nomme l'"illusionnisme", l'oeuvre produite n'est plus qu'un "tableau vivant" rivé à un spectacle éphémère (telle la statuaire "décorative" romaine) et chassée, comme plagiaire, du paradis de l'art. "Horriblement ressemblant...", disait Cézanne des "Officiels" du musée du Luxembourg (l'Intemporel, 3).

 

Malraux se défend d'écrire une histoire de l' art. Mais l'Histoire intervient cependant dans le plaidoyer de la Métamorphose: fruit de la conquête et du pillage, le musée napoléonien fait surgir le "monde de l'art" dans sa réalité concrète, seul "monde de vérité" auquel entendent désormais se référer les "Indépendants" du XIXe siècle. Ainsi s'accomplit le processus entamé depuis que l'homme s'était mis à peindre les murs des cavernes: non content de constater son immémorial pouvoir démiurgique, l'artiste l'assume en toute conscience. Il se pose en créateur d'un univers de liberté proprement humain, rival de celui où éclate notre contingence et contre lequel l'action, voire la révolution, étaient restées impuissantes (voir les Voix du silence: "L' Art est un antidestin"). C'est donc sous la poussée d'un événement historique que s'accélère le dénouement dans le temps d'une évolution que récupère la Métamorphose, mais pour donner à celle-ci une signification hors du temps. L'art ne promet pas l'immortalité au sens où Michel-Ange, assistant à l'exhumation des antiques, l'espérait auprès des générations futures (l'Irréel, 5), il "métamorphose" immédiatement notre condition en nous projetant dans le monde autonome de l'inconditionné.

 

Sans doute est-ce à cette vision que l'on doit le ton quasi jubilatoire de l'Intemporel. Par pans entiers, de nouvelles "formes", collectées notamment par l'audiovisuel, sortent de l'ombre et tombent dans le champ du "musée imaginaire", cet espace du "monde de l'art" dont les limites ne cessent de reculer. Le regard de Malraux, comme celui de Picasso sur l'art nègre, "invente" partout de la liberté - dans les arts dits "primitifs", chez les "naïfs" (voir les pages sur Haïti, l'Intemporel, 11) jusque dans les merveilles aléatoires de la nature ("Le dieu des agates a presque autant de talent que Kandinsky...", ibid., 9). Chaque fois que surgit le "fait artistique", derechef se trouve proclamée - ne serait-ce que par le regard de l'amateur - la liberté de l'homme. D'où le cas limite du "sèche-bouteille" de Marcel Duchamp: cet objet "ready-made" devient oeuvre d'art si nous le rencontrons, écrit Malraux, "dans ce livre, dans une exposition de sculptures", non "dans l'arrière-salle d'un café" (ibid., 10). Comment mieux célébrer - jusqu'au paradoxe - le pouvoir créateur de l'artiste? Par un décret lucide et souverain, il peut, en instillant une signification transcendante dans l'instrument le plus trivial, transfigurer celui-ci en un emblème de sa liberté. Liberté, valeur suprême de notre civilisation.

 

La Métamorphose des dieux séduit par l'obstination de l'auteur à suivre dans l'histoire de la création artistique, dont il ne cherche pas à supprimer l'"éparpillement temporel" (M. Foucault), le fil ininterrompu de la transcendance. Mais à ce plaisir s'ajoute celui d'un lecteur convié à regarder les oeuvres d'art comme les voyait un guide inspiré. Le discours métaphysique se métamorphose alors en un des hymnes les plus éloquents à la gloire de l'art mondial jamais écrit en langue française.

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La Dame en Mauve

Adieu 4


Il déposa son revolver sur la table, Tiens, l’arrêtoir est griffé remarqua-t-il
Tout à ses pensée il ne fit pas plus attention et, se replongea dans la lecture

« Coup de fil, coup de fatigue, coup de grisou . Comment contenir mon angoisse ? Trop c’est trop. Que s’est il passé ?
je ne sais. Une assertion de trop, un coup de pied, un mauvais jour, un coup de griffe mal placé ? Je ne sais plus. »
Il poussa un soupir, attendit quelque peu et reprit la lettre
« A part une aliénation complète, une décentralisation de la conscience, je ne vois pas comment je pourrais avoir envie de vivre avec toi. Partager ton quotidien. Je t’ai aimé avec faiblesse, avec joie, avec peine, avec des larmes. Aimé contre toute raison, contre toute attente »
Il éclata d’un rire joyeux en lisant ces dramatiques lignes. Aliénation, décentralisation… Fichtre que de mots…. de mots, de mots pompeux !
Il se frotta les yeux et murmura : Il était grand temps que je rentrasse en moi , en mon silence comme le loup en sa tanière l’éléphant en son cimetière. je suis dans un espèce de nomansland de « non-souffrance » Comment ai-je pu écrire, pire encore, vivre cela ?

Il prit « Le neveu de Rameau « et se perdit dans le silence de la chambre. La musique était de trop, sa perruche était en trop Tout occupé à son séisme intérieur, à ses tempêtes affectives. Et cependant il avait conscience qu’il ne pouvait plus rien lui arriver quand bien même elle eut fait un signe. Il en était guéri, indifférent. Tout lui était indifférent. Il relisait cet amour de jadis avec des yeux de glace.
Quel cheminement avait- il parcouru. Tout ça pour ça ? Il avait vécu dans un état de manque, difficilement concevable. Etait passé par d’intenses souffrances oscillant sans cesse entre le désir de la voir et celui de la fuir.
Il songea, à nouveau, à cette période de sa vie Il sourit amer se concentra sui lui-même comme un boxeur qui esquive les coups de son adversaire Le voici en apnée de pensées perdu dans des abîmes Il songeait à ses afflictions ô combien bruyantes C’est alors que l’idée de la mort commença de l’envahir peu à peu. Il prit grand soin, à présent encore, de rester tout sourire au –dehors. Son âme avait fait un repli sur elle-même L’amour est enfant de la cécité. Il y a presque trois ans, presque trois ans ; il se souvient de tout Etrange jeu de rôle que ce jeu où sur « un chiche » pour « un chiche » el s’était joué de lui. El fut toujours le pion central, certes mais un pion à l’orée du réel, à la frange de toute logique ; ses récits le mettaient en joie. Il prenait notes, au fur et à mesure, qu’elle se racontait, se déboutonnait, se déshabillait. El écrivait des extraits de sa vie intime qu’el lui envoyait rarement il est vrai mais quand el laissait des traces ! A l’époque, il ne savait quelle partie prendre de cette parade amoureuse ou de ce streap tease
Il reprit le manuscrit

« Mon cher, en quel état je me présente à vous ? Les pensées décoiffées, en désordre. Coupable ? Oui, je me sens coupable de l’aimer de ma clandestinité. Mea culpa ; Je suis un misérable voyeur, un voleur de songes, voleur de rêves, je fais figure d’impudent, de mal avisé. Je l’encombre je l’ennuie et si, d’aventure je me tais, El me téléphone ingénue, étonnée de ne point avoir de mes nouvelles tandis que je deviens fou.
Mon ami, je ne puis oublier sa voix grave et veloutée, sa voix creuse où se niche ma déraison. Exproprié de toute sérénité, je m’enfonce dans cette « voix souvenir » aux inflexions chaudes aguichantes
Qu’ai j’affaire de la morale que les autres, les bien pensants me cornent aux oreilles ? Le désir est amoral par essence par nécessité. Il est élan, évasion, fantasme ,liberté et lien. Le désir est invocation, évocation
Je l’aime à cause de nos échanges riches, durs, profonds et rares Echanges coupants comme des brisures de vitres El m’aliène d’un mot ; El me téléphone et me voici. Chose, objet manipulation féerique ; la magicienne fait une OPA sur ma volonté, ma confiance. Je ne connais aucune allégorie assez juste pour vous décrire le souhait de me désaltérer à cette promesse sans cesse renouvelée à cette « O »
Avec vous, mon cher ami, je vais de confession en confession scrupuleusement. Je veux m’exorciser, me délivrer, j’annote mes impressions, j’explique, vous explique ce que je ressens ; commente mes fautes, mes manquements. Souvenirs vilebrequins me rentrent, avec quelle jouissance pointues… dans les chaires. Fine devient ma souffrance tandis qu'el me laisse seul se retirant dans l’ombre et sans l’ombre d’un regret.

Nous sommes amants par la pensée, par le désir, notre alliance secrète m’étourdit, m’effraie ; j’aime et j’ai pour amante une pièce à conviction, un fantôme, une ressemblance, un reflet un effet de lumière
Révèle - moi mon Absente, ma Dédaigneuse. Révèle- moi, Arbre du fruits défendu. Nouveau Testament de tes désirs. Ouvre- toi Indique- moi et, l’Eden et, le Péché originel. Laisse- moi te frapper à l’enclume de ma passion, à l’emblème de ma folie Laisse- moi te marquer à mon effigie pour jamais modelée monnayée
Je me vêts de rêves licencieux, bleus comme des hématomes de nos « nuits clos »

Il déposa la lettre avec un sourire. C’est fou. Pour un peu il se croirait lui-même, se prendrait au sérieux
Oui, il me faut écrire le mot « FIN » murmura-t-il déposant son revolver dans un tiroir à portée de main..

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Pensées 7 J’ai mis l’embargo sur mon cœur

Pensées 7

J’ai mis l’embargo sur mon cœur

Parler de moi, c’est l’essentiel
Dussé-je employer la troisième personne du singulier présent


Je suis vide d’un trop plein

Ma pensée féline, souple, légère, détendue se meut Elle est nuage, elle ne se fixe, pas ne s’enveloppe pas ; Elle glisse

Anachronisme du souvenir, mon réel me fuit

Indigence de la pensée, dénuement total

Meurtrie au-dedans, tu me veux comme béquille

Je reste telle une tortue devant une feuille de salade

Mon geôlier, mon miroir, tu me déformes à souhait

Je cherche la vérité donc, je crains ma vérité

Dans les fougères de ma peur, je me love. Je ne veux plus souffrir mais ne veux rien changer à ma vie

Avec toi je ne suis que castor ; Je construis, me reconstruis sans trêve

Tel un sous-marin à l’écho sondeur, tu plonges mais dans mes profondeurs gît une nappe de grisou

Je vis dans un énorme schisme où « moi » regarde « moi »

Passion animique qui a rapport à l’âme

Mon discours vers toi a le clinquant des bijoux de pauvres ; Disette du « verbe »

Phrase poncives, tombeaux de l’intelligence , esprit enchaîné ;
Les Esprits font peur

Nous ne sommes que solitude diaspora à la recherche de « je »
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AURORE

Aurore avait obtenu l'immortalité pour son Bien -Aimé Tithon sans qu'elle eût songé à spécifier qu'elle fût accompagnée d'une jeunesse éternelle .

Alors Aurore toujours identique , toujours neuve chaque matin , retrouvait un homme de plus en plus vieux , de plus en plus fragile au point et contrainte de le placer dans une corbeille d'osier  accrochée à une branche  quand elle allait se promener .IL DEVINT  CIGALE

La déesse pleurait et ses larmes touchant la terre inventèrent la rosée12272723699?profile=originalMusée Mayol

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"Un cadeau ne se refuse pas, pensez-vous, mais pourquoi diable avoir choisi le travail comme thématique ?

Tout simplement parce que la littérature est une véritable caisse de résonance de la société et de nos vies. Et qui oserait dire que notre rapport au travail ne pose pas de problème depuis quelques décennies – qu’on en ait trop, pas ou plus ?

Alors ce dossier pour montrer à quel point la fiction peut nous aider à comprendre comment la notion de travail et la figure du travailleur ont pu évoluer de pair et avoir un impact de plus en plus important dans nos vies personnelles. Et comme nous croyons en la littérature, puisse ce dossier nous donner la force de nous affranchir des maux et des mots du travail pour retrouver le plaisir de vivre et de penser chacun à son rythme".

Sébastien Le Benoist

Librairie Quai des Brumes (Strasbourg)

 

Introduction:
La représentation du travail dans la littérature du XXe siècle

par Paul Aron


Sommaire

Représentation du travail dans la littérature du XX

e siècle par Paul Aron

Les mots en fusion des frères Bonneff

par Didier Daeninckx

La « littérature prolétarienne » en France :

une question littéraire ou politique ?

par Jean-Paul Morel

Écrire l’usine

par Leslie Kaplan


Entretiens


Martine Sonnet

avec Marie Marcon

Sylvain Rossignol

avec Simon Roguet

Du côté du théâtre


Scènes de travail

par Armelle Talbot

De

Central à Retour aux mots sauvages par Thierry Beinstingel

Naissance d’un pont , l’écriture du travail par Maylis de Kerangal


Dialogue


Élisabeth Filhol et Thierry Beinstingel


Du côté de la bande dessinée


Étienne Davodeau

Entretien dessiné de Efix


Working, une adaptation graphique

par Serge Ewenczyk

Conscience de classe et désespoir : travail et précarité dans le roman noir

des années soixante-dix jusqu’à aujourd’hui

par Elfriede Müller


Entretien


Charly Delwart

avec Claire Nanty

Travailler ou pas… une carte de la paresse

Est-ce bien sérieux ?

par Anne Weber

 


Bibliographie des titres cités
Bergougnioux Pierre, Carnet de notes, journal 1980-1990, Verdier,
2006 ; Carnet de notes, journal 1991-2000,
Verdier, 2007
Bon François, Sortie d’usine, Minuit, 1982 ;
Daewoo, Fayard, 2004 ; rééd. coll. « LGF », 2006
Ceuppens Raymond, À bord de La Magda, Denoël, 1979 ;
rééd. Labor, 1998
Daudet Alphonse, Le Petit Chose, 1868 ;
rééd. Le Livre de poche, 2010
De Raeve Vincent, L’Usine, Couleur livres, 2006
Dessaint Pascal, Les Derniers Jours d’un homme, Rivages, 2010
Doff Neel, Jours de famine et de détresse, 1911 ;
rééd. Labor, 1998
Gérard Mordillat, Les Vivants et les Morts,
Calmann-Lévy, 2005 ; rééd. coll. « LGF », 2010
Hamp Pierre (pseudonyme d’Henri Bourrillon),
Le Rail, 1912 ; rééd. Slatkine, 1981 ; Marée fraîche, 1913 ;
Kilowatt, 1957
Jonquet Thierry, Ils sont votre épouvante et vous êtes
leur crainte, Seuil, 2006 ; rééd. coll. « Points », 2007
Lemonnier Camille, Happe-Chair, 1886 ; rééd. Labor, 1994
Levaray Jean-Pierre, Putain d’usine, L’Insomniaque, 2002 ;
rééd. Agone, 2005
Lime Maurice, Les Belles Journées, Julliard, 1949
Linhart Robert, L’Établi, Minuit, 1978 ; rééd. 1981
Magloire Franck, Ouvrière, éditions de l’Aube, 2002 ;
rééd. 2004
Malva Constant, Ma nuit au jour le jour, 1954 ; rééd. Labor, 2001
Mothé Daniel, Militant chez Renault, Seuil, 1965
Outers Jean-Luc, L’Ordre du jour, Gallimard, 1987 ;
rééd. Labor, 1998
Pallu Jean, L’Usine, Rieder, 1931
Peisson Édouard, Hans le marin, 1930 ; rééd. Grasset, 1993
Piccamiglio Robert, Chronique des années d’usine,
Albin Michel, 1999 ; rééd. coll. « Pocket », 2002
Poulaille Henri, Nouvel âge littéraire, 1930 ;
rééd. Plein chant, 2 vol., 1986 et 2003 ;
Le Pain quotidien, 1931 ; rééd. Grasset, 1986
Rossignol Sylvain, Notre usine est un roman, La Découverte,
2008 ; rééd. coll. « La Découverte poche », 2009
Soulillou Albert, Les Temps promis. Nitro, Gallimard, 1934
Sternberg Jacques, L’Employé, 1958 ; rééd. Labor, 1989


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pensees

LA D D P ET LE FESTIVAL DE POESIE




Pensée 30



Pensées cachots, songes casinos je joue à la roulette russe avec l’idée de la mort.

Impair, Pair et gagne Le noir sort. Rien ne va plus



Tu tiens ta plume tel un couteau Tu n’écris pas tu coupes, déchires, fends, pourfends, balafres des feuilles et des feuilles ; Soliloque grandiose, apothéose de mots ; Seul ton discours reste blanc



Je glisse telle une banquise vaincue et me laisse aller aux confidences



Ils nous veulent dans un agenouillement absolu et définitif



Pensées tire-bouchon dé bouchonnent les « tabous »



Le « Cogito suprême serait-il Dieu ? dieu ?



Certes, j’ai deux formes de consciences ; Générale globale expansionniste et une conscience parcellaire individuelle remise à mon format et dont je suis étroitement dépendant. Conscience soumise à mon introspection et qui fait mal, conscience objet d’étude, pieu de la connaissance qui fait mal, que j’arrache à coups de plume vindicatifs que je veux changer, modeler à ma convenance mais, qui résiste toujours et encore.



Fomente de ma dualité



Tu ne m’écris jamais, ne me parle jamais ; Tu me vampirises Prends, gobes tout ce qu’il y à prendre en moi et, m’énonces en théorie, me présentes en équation, Sous ta plume je suis « ON « « EXEMPLE » « THÉORIE » et même « HYPOTHÈSE » !



Je reste constamment à la lisière de la réalité, fuis dans mes songes et me perds.



Idées ellipses, je ne sais qui je suis je te fuis



Déserteur, franc-tireur acrobate des mots je m’exhibe



Funambule du verbe saltimbanque de la vie



Mon Aimée mon Aînée que m’importe l’écart du temps fut ce t-il un grand écart.



O ma sœur, mon ombre, mon double et si doublement par la plume



Les idées en bataille, le cœur en ribaude, de la poésie plein les yeux, aveuglé de toi



Je voudrais enlever la brume de tes voiles



Et te poser sur un divan… Plaisir O DIEU !



T ENLACER DANS TON EMBRASEMENT

TE CONTEMPLER DANS L’ABANDON ET, TE CACHER, POUR JAMAIS, DANS LES SOUS BOIS DE MA MÉMOIRE



Je tiens le couteau par la mitre



Ta langue bistouri, mots scalpel



JE DESSINE MA SOUFFRANCE A GRANDS COUPS DE PALETTES D’AUTOMNE



Je fis le grand écart avec la grâce d’un girafon qui broute sa première herbe.
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Une dame canari

VIVRE AVEC TOI

ou les confidences de "Sandro" un papa canari bien marri...

Une dame canari
couvrant ses petits
délaissa, quelque peu, son mari
lequel, dans le fond de la cage
l'admonesta en termes choisis et,
lui dit :

"Vivre avec toi, mon aimée
c'est vivre bec à bec
avec des prises de bec
avec des plumes
qui volent
après nos parties
folles
après nos jeux
frivoles
Avec des trilles légers
Tu m'as piégé
mais...
QUE TE DISAIS-JE ?Oui,
Vivre avec toi
mon aimée
c'est une vie de risques
de rixes
Pensées sacrilèges
qui m'assiègent
mais
QUE TE DISAIS-JE ? Oui,
Vivre avec toi,
mon aimée
c'est t'offrir
ma liberté
sans condition
c'est m'effacer
sans restriction
me faire dièse
me faire bémol
vivre dans ton sillon
en, demi-teinte
demi-ton
QUE TE DISAIS-JE ? OUI?
Vivre avec toi
mon aimée
c'est être contrefaçon
d'oiseau "serin"
que tu fais rire
fais pleurer de rire
que tu vexes
laisses
perplexe

mais...
QUE TE DISAIS-JE? Oui,
Je vais
je viens
piète
émiette
mon chagrin
sur...
une console !

1988 a.colon
section poésie des ::
Amis des Beaux Esprits A B E
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journal de bord, jeudi 24 mars 2011

 Y avait une réunion opérationnelle, hier, au boulot.

 

A l'ordre du jour ...

 

Un chang'ment pratique, quelque part, dans l'organisation de la tournée.

 

On continue à faire signer, on continue à scanner ... les recommandés.

On continue à faire signer, on continue à scanner ... des paquets "P"

 

Oui, on rentre dans des appellations spécifiques.

 

Des paquets "P" sont des colis qu'on avise si le client est absent. Certains d'eux doivent obtenir une signature. Certains d'eux nécessitent un paiement du client.

 

Désormais ...

 

L'argent versé par les clients ne sera plus remis en main propre aux employés ... qui nous rendaient jusqu'ici la monnaie quand le client donnait un trop gros billet, faute de ne pouvoir faire autrement. .

 

Faudra s'adresser aux machines. Pas spécial'ment douées, aux dernières nouvelles, pour certaines négociations.

 

Autrement dit ...

 

Si le client ne nous remet pas la monnaie juste, ce sera pour notre poire.

 

A moins que, dans le cas cité, on respecte la règlementation ...

 

Donc, dans la situation citée, on ne procure pas (ou plus) le paquet "P" au client. Il n'aura qu'à ... avoir la monnaie juste. Tant pis s'il est mécontent. Tant pis si le facteur subit le mécontent'ment du client.



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Dans notre environnement de plus en plus artificiel, de plastique, d'acier et de verre, mes sculptures parlent de nature et de vie.

Ces troncs, simples cylindres d'essence variée, se divisent, puis se réorganisent pour réaliser des rêves qui ressemblent étrangement aux nôtres.

Les éléments qui s'y forment tissent des liens pour enrichir leurs relations,  augmenter leur espace vital et atteindre ainsi de nouvelles harmonies.

 La sculpture donne à voir le moment peut être le plus magique de la relation, mais toujours unique, sans révéler son parcours évolutif.

De là un cheminement vers d’autres moyens d’expression pour raconter l’histoire entière en une seule œuvre, en commençant par des découpages et collages, pour arriver aux actuelles images numériques et leurs possibilités infinies.

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journal de bord, mercredi 23 mars 2011

Chang'ment de cycle ?

 

 

Allez, je rentre dans une nouvelle phase.

 

 

Les contrats chanson, brutal'ment, se suivent jusqu'à fin avril.

 

 

J'en redeviens speedé. Accro. Je me lève avec les flyers à renouveler, les photocopies (par cinquante) à refaire, les SMS à envoyer. Dans la tête, tout s'organise, tout se visualise. En pratique, faut que ça suive. Répartir les choses (afin de les mettre en action), d'accord, mais quand on a le feu aux fesses, ça n'aide pas. Ca déforce. Mon corps est pris par mon activité artistique, comme si un hallucinogène avait bouffé le reste.

 

 

Me raisonner, ça ne va pas. MOn corps est en demande. Mon cerveau s'obstrue, de toute façon. Mes spectacles, mes spectacles, mes spectacles, allez, il faut y aller, il faut créer.

 

 

Très curieus'ment, le fait que ... je sois pris par ça, dès le moment où je me lève, m'aide, depuis lundi, à reprendre le travail, sans problèmes, sans me laisser envahir par les pressions locales. Qu'un autre paramètre prenne la place, eh bien, ça me stimule pour avancer.

 

 

Tant que les gestes automatiques sont là, tout peut encore suivre.

 

 

Ce vendredi, je participe à une soirée contes, à Bruxelles. Ce dimanche, après-midi, je chante, avec un accordéoniste (albanais), à Saint-Gilles. Le 1er avril, avec des potes chanteurs, je participe à une soirée-cabaret, sur une péniche, à Thuin. Le 2 avril, je participe, l'après-midi, avec d'autres artistes, à l'inauguration d'une nouvelle radio, à Orp-Jauche. Le 9 avril, je donne un spectacle complet, à la "Bwesse a Music", à Dampremy. Le 16 avril, à Montignies-sur-Roc, je participe à une scène ouverte, dans un lieu qui fait sa première tentative ... d'accueillir un maximum d'artistes. Le 18 avril, à Namur, je suis interviewé, pour une radio, dans les studios de la RTB, en face de la gare.

 

 

J'attends encore des nouvelles, pour fin avril, concernant une foire du livre, à Bruxelles, où je particip'rais, en tant qu'auteur de bouquins, avec d'autres qui ont édité chez Chloé des Lys.

 

 

J'ai entendu parler d'un stage de clown, à Bruxelles, qui se déroul'rait du 6 au 8 mai. Je contacterai, demain ou après-demain, la responsable (qui fait partie de mes amis de "facebook").

 

 

J'ai joué au métro lundi dernier.

 

 

Hier, après l'boulot, je me suis assis à une terrasse et j'ai passé une heure, au soleil, devant mon café, à découper des flyers.

 

 

On est dingue ou on ne l'est pas.

 



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Focus sur un petit éditeur belge de qualité 

Quelques auteurs:

 

Jacques Abeille

Claude Albarede

Claude-Albane Antonini

Jean-Claude Asset

Jean-Michel Aubevert

Adeline Baldacchino

Dirk ‘Bowy’ Bauwens

Jean-Christophe Belleveaux

Jérôme Bertin

David Besschops

Philippe Boisnard

Antoine Boute

Rémi Boyer

Christoph Bruneel

Annie Busin

Peter Arthur Caesens

Jacques Canut

Jean Chatard

Gérard Cléry

Michel Cosem

Jean-Louis Costes

Maurice Cury

Pierre Dailly

Jean-Paul Daoust

Yvonne de Grazia

Laurent Debut

Louis-François Delisse

Alain Delmotte

Christophe Depauw

Jean-Pierre Depoortere

Frans Deschoemaeker

Johan Deschuymer

Gie Devos

Katrine Dupérou

Francis Duriez

Dan Ferdinande

Guy Ferdinande

Bertrand Foly

Philippe G. Brahy

Otto Ganz

Hortense Gauthier

Jean-Paul Gavard-Perret

Marie Ginet

Francis Giraudet

Jo Govaerts

Bruno Groensteen

Bernard Guérin

Bibliotheca Gullbiana

Georges Hassomeris

Alain Helissen

Edith Henry

Leen Huet

Jean-Philippe

Alain Jegou

Jacques Jouet

Yann Kerninon

Parviz Khazraï

Vénus Khoury Ghata

Jean L’Anselme

Jean-Louis Lafon

Werner Lambersy

De Lanzedeners

Frédéric Le Moigne

Alain Georges Leduc

Jacky Legge

Dominique Leloir

Philippe Lemaire

Les Bicéphales

Anne Letoré

Gérard Levoyer

Suzy Lieppe-Pruvot

Françoise Lison-Leroy

Jean-Sébastien Loygue

Thierry Maricourt

Mimosa

Ian Monk

Roland Nadaus

Sylvie Nève

Brigitte Niquet

Armand Olivennes

Orieta

Angela Ortenzio

John Paragraph

Jean Parsy

Charles Pennequin

Nicole Petit

Alain-Pierre Pillet

Jean-François Poupart

Thierry Rat

Pierre-Yves Renkin

Fabien Ribéry

Cécile Richard

Jean Rousselot

Frédéric Saenen

Paul Sanda

Louis Savary

Bernard Simoes

Baudhuin Simon

Jacques Simonomis

Jan Snauwaert

Bruno Sourdin

Lucien Suel

Michel Valprémy

José Vandenbroucke

Peter Vandewiele

Luc Vandromme

Dimitri Vazemsky

Constant Venesoen

Muriel Verstichel

Michel Voiturier

Annie Wallois

A. Wandre

Lucien Wasselin

Koen Wastijn

Peter Wullen

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"Jadis et Naguère" de Verlaine

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« Jadis e Naguère » est un recueil poétique de Paul Verlaine (1844-1896), publié à Paris chez Léon Vanier en 1884. Toutes les pièces du recueil, à l'exception de "Sonnet boiteux", "les Uns et les Autres", "le Poète et la Muse" et "Don Juan pipé", avaient déjà été données dans diverses revues entre 1867 et 1884.

 

Jadis et Naguère est un recueil hâtivement constitué, à une époque où Verlaine se trouve dans la nécessité de vivre de sa plume et où il commence à jouir d'une certaine notoriété grâce à la parution dans Paris moderne, en 1882, du poème "l'Art poétique" (écrit en 1874 et recueilli dans Jadis et Naguère) et à la publication en revue, à partir de 1883, des études des Poètes maudits (Léon Vanier, 1884). En outre, le roman de Huysmans, A rebours, révèle au public, en 1884, les "vagues et délicieuses confidences" de l'art de Verlaine, bientôt considéré comme le chef de file du décadisme.

 

La plupart des poèmes rassemblés dans Jadis et Naguère ont été écrits longtemps avant la publication du volume. Certains ont notamment été composés durant le séjour effectué par Verlaine en prison entre juillet 1873 et janvier 1875, et le poète avait alors songé à les regrouper en un volume intitulé Cellulairement; mais, conscient de leur disparité, il en retint finalement quelques-uns pour Sagesse et dispersa les autres dans Jadis et Naguère et Parallèlement.

 

Le recueil est divisé en deux parties intitulées "Jadis" et "Naguère". La première, bien plus longue que la seconde, comprend un Prologue, suivi de trois sections: "Sonnets et autres vers", "Vers jeunes" et "A la manière de plusieurs". "Naguère" comporte un Prologue et cinq poèmes,"Crimen amoris", "la Grâce", "l'Impénitence finale", "Don Juan pipé" et "Amoureuse du diable", sortes de contes diaboliques qui renouent avec un type de poésie narrative et romanesque pratiquée par les romantiques, Musset et Gautier notamment. Des pièces réalistes - "le Clown", "l'Auberge", "l'Angélus du matin", etc. - écrites entre 1867 et 1870 côtoient une fête galante dialoguée de forme théâtrale datée de 1871 ("les Uns et les Autres"). On y trouve également un long poème d'inspiration révolutionnaire, "les Vaincus", ainsi que des textes des années 1867-1869 dénonçant les injustices sociales ou dressant de la guerre des tableaux horribles et accusateurs: "le Soldat laboureur", "les Loups", "la Soupe du soir". Certains poèmes, tels par exemple "Pantoum négligé" ou "Un pouacre", adoptent un ton humoristique ou satirique. Quant à l'esthétique des contes diaboliques - "choses crépusculaires" selon le Prologue de "Naguère" -, elle est fort différente de celle d'autres pièces telles que "Kaléidoscope", "Vendanges" ou "Images d'un sou", issues pourtant elles aussi de Cellulairement, mais d'une facture bien plus originale et novatrice.

 

Le titre du recueil renvoie au contenu des poèmes, volontiers tournés vers un passé lointain - "A la louange de Laure et de Pétrarque", "la Pucelle", "la Princesse Bérénice" - ou proche - "Dizain mil huit cent trente", "le Soldat laboureur" (qui dépeint la vieillesse d'un grognard). Ce passé peut être aussi celui de Verlaine, lorsque la poésie se fait confession ou évocation repentante des souvenirs, notamment dans "Crimen amoris" qui retrace la liaison avec Rimbaud. En outre, le titre de Jadis et Naguère peut aussi faire allusion à l'étalement chronologique de la composition des textes et donc au caractère hétérogène du volume. Verlaine écrit à un critique non identifié, le 5 février 1883: "J'ai tout prêt sous le titre: Choses de jadis et de naguère, un recueil de tous les vers que je n'ai pu publier depuis 1867 jusqu'en 1874." Il est donc malaisé de porter un regard d'ensemble sur le recueil.

 

Certaines pièces - "les Loups" ou "les Vaincus" notamment - laissent deviner leur modèle, Coppée en l'occurrence, et relèvent d'une rhétorique plutôt conventionnelle. Il en va de même pour les contes diaboliques de "Naguère" qui s'inscrivent dans une veine résolument romantique, au demeurant tournée ailleurs en dérision par le poème intitulé "Dizain mil huit cent trente".

Plus attachantes sont les pièces où l'on reconnaît la voix proprement verlainienne, dont le fameux "Art poétique" dégage les principes fondamentaux: "De la musique avant toute chose, / Et pour cela préfère l'Impair", "Il faut aussi que tu n'ailles point / Choisir tes mots sans quelque méprise", "Car nous voulons la Nuance encor, / Pas la Couleur, rien que la nuance!", "Prends l'éloquence et tords-lui son cou!" Abolie la frontière entre la réalité et le songe, l'univers verlainien se déploie alors, avec ses ambiguïtés et ses nuances, ses vertiges et sa magie. Protéiforme, insaisissable et mouvant, il est comme vu en effet dans un "Kaléidoscope": "Ce sera comme quand on rêve et qu'on s'éveille! / Et que l'on se rendort et que l'on rêve encor." L'emploi du futur ici, tout comme ailleurs celui du conditionnel - "A grands plis sombres une ample tapisserie / De haute lice, avec emphase descendrait" ("Intérieur") - ou de l'irréel du passé - "J'eusse été fatal" ("Dizain mil huit cent trente") - contribuent à estomper toute limite entre le réel et la rêverie: "Toute histoire qui se mouille / De délicieuses larmes, / [...] Aussitôt chez moi s'embrouille, / Se mêle à d'autres encore, / Finalement s'évapore / En capricieuses nues" ("Images d'un sou"). Imprécis et fugace, porteur tout à la fois de souffrance et de plaisir, le paysage verlainien est toujours suspendu au bord de sa propre dissolution.

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écrire ?

CHERE AGNES 1



Mesdames, Messieurs,

Notre but initial : Ecrire. Écrire pour le plaisir. Nous appliquer à la défense de la langue française ; à brandir son drapeau “ haut ! ”
Voilà, ma chère amie, comment je débutais, fort solennellement, je vous l'accorde, la fête de l’A B E
Je soumets mon texte à votre sagacité et, vous vous en doutez, très chère, n'attends que vos critiques que je sais, toujours constructives.

QU ‘EST-CE : ECRIRE ?
Ecrire ? Acte relevant d'une discipline intérieure
Ecrire ? C’est : Chasser, pourchasser, harceler, traquer les verbes, les mots. Faire la chasse aux tournures de phrases vicieuses que l'écrivain raye d'un coup de bic, sec !
Écrire ? Classement de notes qu'on "livre" à la feuille. L'auteur veille, travaille, jusqu'à ce que le verbe soit arrivé à maturation, à son “ terme ” dans le “ Temps. ” Le Verbe est parole,
L’écriture, éternité. Telle la glaise qui restitue son modèle, la page écrite restitue le personnage ou les personnages
Ecrire ? Défendre “ le mot ” entouré de termes risibles, nuisibles. Mot encerclé de “ gros mots ”, de pitreries à bon compte pour mieux le tourner en dérision quand ce n’est pas le dévoyer, le prendre en otage et lui faire dire ce qu’il n’a jamais exprimé, lui faire avouer sous la contrainte, un sens qu’il n’a jamais eu.
Ecrire ? Défendre “ le vocabulaire esseulé parmi les ignorants qui croient pouvoir le censurer, garrotter, bâillonner Ils, ces manant, s'imaginent pouvoir dégriffer, déclasser notre vocabulaire de ses origines grecques et latines pour le marier à toutes les erreurs grammaticales.
Écrire ? Aller sans cesse de l'avant, en avant de soi, porter au-delà de soi, se projeter ( au sens nitschéen du terme)
Ecrire ? Prévoir, supposer juste, ressentir vrai, combler les vides de la réalité avec un ajout de rêve juste assez pour faire "Comme si"
Ecrire ? Mentir en étant absout mais, exhaussant, journellement, son propre niveau d'exigence
Ecrire ? Travailler et travailler encore et travailler sans cesse Soumettre le verbe à la question, le tourmenter, le malaxer, l'étirer en tout sens, à tous les modes ; chacun d'eux, ayant bien son Temps !
Ecrire ? Le temps de poser une idée sur le papier que déjà elle s'échappe par mille avatars Idée tronquée ne révèle plus qu’une communication gommée. Idée nuage glisse.
Il faut, pour l'écrivain, explorer tous les Temps mais plus encore les “ passés bien imparfaits. Passés, si présents, si pressants qu’il nous faut les “ fixer ” sur papier.
Ecrire ? S'engager, moi auteur, sans retour possible. Mes écrits me désignent, me nomment plus que ne le pourrait faire mon propre nom. Ils sont, mes écrits, liants comme une alliance au mariage La plume et l'écrivain couple inaliénable s'il en est
Écrire ? Vouloir le Verbe en correspondance à travers les âges
Écrire ? Nécessité, besoin, respiration
Voilà ma Chère amie, ma chère Agnès, ce que je puis vous dire de l'acte d'écrire


Amitiés votre PB
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Belgique


MISERERE


Ma Patrie, ma Douce, Ma Bien Aimée

La Liberté, en pleurant se retire

tandis que, l'Occupant, sans rien
dire

L'oeil bleu et froid

fixe déjà mes bras en croix


Miserere,miserere

Ma Patrie

ma Douce ma Bien Aimée

DRANCY d'effroi

mon coeur bat, bat, bat

tout bas, bas, bas

Sonne le glas, roule le fla


Miserere, miserere

ma Patrie,

ma Douce , ma Bien Aimée

Au four...tout de ma mémoire

restent les THRACE

des coups reçus

Offert en exemple

les bras en croix

rigides et froids

Et, si je tremble

C EST DE FROID



Miserere,miserere

Geste papal

Douleur palpable

Dans un pyjama-chasuble

Je prie

PERE,PERE

Éloignez de moi ce calice !



Ma Patrie,

Ma douce, ma bien Aimée

Le vers est dans le "vert"

et, dans le verre

le   poison

Tel ce verre

nos vies se brisent

C'est la croix-ade

des maudits

portant des lanières pour

bannières


Miserere, miserere

Ma Patrie

Ma   Douce, ma bien Aimée

Croix de bois

Croix de fer sur la poitrine

Croix jaune sur la poitrine

Ironie, ironie

L'épi pousse, ici et là

Il plie, oui, mais ne rompt pas



andree colon,

































































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Mots Maux


 


MOTS


MAUX


 


 


                             1 9 3 6


Le bruit des bottes s’entend au loin. Mirage pour les uns,
spectre pour les autres. Leçon de danse pour tous . C’est la






Polka du pas de l’Oie


Je me souviens…Gide revient de l’URSS et clame sa déception. Malraux, la
plume en bataille, lutte pour l’Espagne ;Aragon termine " Les Beaux Quartiers "
et Bernanos, Le Journal d’un Curé de Campagne " Je n’oublie pas ton écrivain
préféré :Saint Exupéry. Cet idéaliste aux yeux étoilés parle d’une "Terre des
Hommes ".


Les philosophes tonnent, clament, s’élèvent véhémentement ; Expliquent,
contestent, refont le monde qui fuit s’éparpille s’effrite devant eux Monde
bulle, monde illusoire ; illusion de monde. Ils désirent tous et d’une même voix
un autre monde dans lequel, toi enfant de ce siècle, devrais pouvoir t’ébattre
non te battre  mais,le Monde en effervescence tremble


Le monde littéraire découvre MEIN KAMPF Sacré Adolf ! Quel coup de pub !
Disent trop hâtivement les gens Il y a un malaise derrière ce livre, un "
Je-ne-sais-quoi " de déroutant qui chamboule, effraie. Mais, le monde inquiet
veut croire à la liberté chérie On fait semblant, on vit comme si. Pour se
donner belle contenance on fredonne " Froufrou "




Les gens biens vont au café concert; Les petites gens vont au café
bistrot


 


La peur s’installe. La perplexité du début cède le pas à l’angoisse L’auteur
de " Mein Kampf ; argus de malheur, s’agite, vocifère, menace de plus en plus et
gueule :




LIBERTE , HARMONIE , ORDRE


Il rugit, glapit " Les Peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes
et…c’est


l’ANSCHLUSS ;On scande :PEUPLE , SOL , RACE


Tayaut ! Tayaut ! Tayaut. Tombe la Pologne;Tayaut ! Tayaut ! Tayaut. Tombe
Dantzig;Tayaut ! Tayaut ! Tayaut. Tombent La Moravie, la Bohème


Mussolini légifère sur l’antisémitisme. Staline, pour avoir la Paix, signe un
pacte de non-agression avec Hitler


L’orage gronde dans les cœurs Des éclairs strient un ciel noir et y
écrivent




VENGEANCE !


 


Je fais silence, élague ici et là ma mémoire ; essaie d’alléger mon récit
mais, Comment taire la Rhénanie ? La France et Léon Blum ? L’Espagne torturée,
ensanglantée résiste


La Suisse, grelottante de peur, se serre autour du Général Guisan, Guillaume
Tell ressuscité.


Des clameurs dans les rues, des gémissements dans les foyers, la Suisse
pleure ses Genevois tombés ; assassinés par la garde nationale




MORTS POUR LA LIBERTE


Nonobstant ces héros;  Avancent les chemises noires; Avancent les chemises
brunes; Avance l’ordre Nouveau; Avancent 124.OOO chômeurs;  Avance, oui encore,
avance la misère issue de 30% de dévaluation


Quatre ans plus tard. (Demain ? Qui sait ?)








1 9 4 0


 


A l’aube, quel bruit, quel appel m’a réveillée ? Je ne sais. Je me revois
debout tenant la clenche de la porte de ma chambre que je venais d’ouvrir Mots
incompréhensibles, Mes parents s’embrassent sur le palier. Des soldats allemands
les séparent Mon père, dévale les escaliers à coups de bottes, à coups de
crosse. Muselée par l’incompréhension de mes quatre ans, je n’ai pas peur. Nous
sommes en 1940. Le 18 mai. Mon père, ton oncle Georges, est prisonnier de
guerre. Il reviendra cinq ans plus tard.




C’est la Guerre, la Grande Guerre


 


Extrait du " Bruit des bottes " de a.colon




===================


 

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Pour info : Pays invité d'honneur / France

Pastellistes retenus comme invité d'honneur: Nathalie picoulet

                                                                 Claude texier 

                                                                 Jean-Noel Loncle

                                                                  Pierre Caro

                                                                  Robert Maurice 

                                                                 Jean Claude Baumier

Au plaisir de votre rencontre.

Jean Claude Baumier  http://jcbaumier.com

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Vérité, mort, qu’importe tant que..

Je suis avec toi. Ici bas, Si bas

Tu es agenouillée devant moi

Ta bouche langoureuse, charnue,

Romantique à ses heures perdues

Me flatte et m’habille

Et je suis un peu succinct

 

Un jour, à l’Eglise

Nos chemins se sont croisés

J’étais d’un côté du confessionnal,

Tu étais de l’autre. J’étais barbu,

Toi aussi.

 

Tu m’as fait découvrir la beauté des choses,

La poésie du langage,

L’être-au-monde heideggerien

Dans tes yeux je me suis perdu

Nous promenions ton chien en récitant des vers

De Rimbaud, Verlaine, et Hegel

 

Sous la statue de James, dans le panthéon

De ce musée rose et rouge, dédié à Toulouse-Lautrec

Nous avons rêvé ensemble, nos âmes se sont unies sous

Les auspices méritoires d’un Dominique A.

Et, aujourd’hui, hier

Chaque jour de ma vie

Je suis succinct

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journal de bord, mardi 22 mars 2011

 

Le droit à la tranquillité, quel vaste sujet !

 

Dieu sait si, comme toute personne humaine qui se respecte (ou s'efforce de se respecter), j'y aspire.

 

Même si, à tout bout d'champ, notre "tranquillité" (relative) est (ou semble) mise ou remise en cause.

 

Mmm.

 

Comment trouver, retrouver sa tranquillité ... sans porter préjudice aux autres ?

Comment maint'nir sa tranquillité en équilibre ... sans porter préjudice aux autres ?

 

Je me revois, dimanche dernier, vers huit heures du soir ...

 

Dans le train, parti de Quiévrain, où j'avais trouvé une place assise plus que confortable, dans un compartiment. Pour moi tout seul (pratiquement). 

 

Dehors, de l'autre côté de la f'nêtre (du train), une espèce de grosse lune ralliait, à elle toute seule, la Grande Ourse et les étoiles polaires.

 

Sur mon siège, je recommençais, à p'tits pas, à p'tites doses, à respirer normal'ment.

 

Faut dire ...

 

Une demi-heure, trois quarts d'heure avant, je me trouvais chez une amie, où y avaient deux chiens et un chat, où la pièce principale était surchauffée. En plus, je regardais l'horloge tourner. Plus que vingt-cinq minutes, plus que vingt minutes avant le prochain train. L'attendrai-je encore ? Mon corps en était compressé et la crise (d'asthme) n'a pas tardé à se déclarer, du côté de mes poumons. Quelle en était la cause ? Les animaux ? La chaleur ? Les deux conjugués ?

 

Toujours est-il que ...

 

Dans le train (enfin), assis à ma place, certain d'être (enfin) reconduit presqu'à domicile, sans devoir me battre pour ça, je me laissais bercer, emm'ner.

 

Cinq, dix minutes se passent après le départ ... depuis Quiévrain.

 

Dans l'aisance procurée par le simple fait d'être assis ...

 

Evidemment, je rêvasse.

Evidemment, plein d'invités (comme dirait quelqu'un que je connais) envahissent mon écran intérieur.

Evidemment, un fond de musique s'en mêle.

Evidemment, mental'ment, je finis par revisiter mes chansons. Comme par hasard, je mémorise l'une d'entre elles ... que je joue au ukulélé. Machinal'ment, instinctiv'ment, je retrouve mes accords. Mes doigts suivent. Juste, juste un accord bien précis dont j'oublie la case exacte sur l'instrument. Je décide de ne pas y penser, d'y rev'nir demain. Mais ... c'est impossible.

 

Et voilà que ...

 

Dans l'train, j'ouvre la housse de mon ukulélé, je finis par avoir l'instrument en main, je joue le morceau, je retrouve l'accord oublié, je découvre des finesses nouvelles sur le morceau (que je garderai peut-être définitiv'ment), je plâne, je me rôde sans l'avoir établi.

 

De l'autre côté de la fenêtre, les p'tites gares défilent.

 

Et je joue, et je joue, et je joue.

 

Et voilà que ...

 

Un gars s'amène. D'origine ... arabe. Sympa. Il commence à manifester de l'enthousiasme pour mon instrument. Il me demande si je ne suis pas professeur (comme s'il s'adressait à un grand maître). Son français semble approximatif. IL me regarde dans les yeux. Il me pose des questions.

 

Et ...

 

Voilà que je recommence à tourner de l'oeil. Rien qu'à voir, qu'à sentir la présence de quelqu'un dans les parages, dans un moment où j'ai besoin de garder mon espace, mon coeur s'emballe (ou ... s'empale). Rien que ... écouter l'gars, rien que ... me concentrer, m'appliquer pour comprendre ses bouts d'phrase (en vain), rien que ... m'arranger pour donner des réponses correctes, rester poli, je suis lessivé, pas rassuré. Quand va-t-il sortir, le gaillard ? Je pourrais le lui dire. Aimablement, de préférence. Mais même ça, c'est trop. J'aim'rais tant que les choses se passent comme je le souhait'rais, sans être obligé de me battre, de m'épuiser pour les obtenir.

 

"Vous êtes fatigué ?", poursuit-il.

 

Je lui réponds, en souriant, que je décompresse, suite à une crise d'asthme.

 

Du tac au tac, dans le but de ... me rendre service, il ouvre trois fenêtres dans l'compartiment. Assez fermement. Je ferme les yeux.

 

Je deviens dépendant de son départ. Sans l'vouloir, il m'use jusqu'à la corde, le mec.

 

Je résume : je me suis assis (librement), j'ai commencé à jouer (librement), un gars est arrivé (librement) grâce à la musique que je propageais, le gars m'a parlé (librement) et ... je ne me suis plus senti libre. Suis-je donc à ce point responsable des effets que je suscite, même si ces effets ne me font guère de bien ? Dois-je donc fermer ma gueule ? Dois-je donc souffrir en silence ?

 

Gare de Quaregnon. Gare de Jemappes.

 

Le gars s'envole enfin. Ouf !

 

Gare de Mons.

 

Pas mal de gens grimpent dans l'train.

 

Un jeune "ket" (on pourrait dire : un Gavroche) vient s'asseoir sur le siège voisin du mien.

 

"Monsieur, vous êtes musicien ?"

 

Ca y est, ça r'commence. J'ai pas droit à la paix. J'ai pas droit à mon salut. Ah, il a une bonne bouille, le nouveau voyageur. Je n'ai même pas le temps de répondre à sa question qu'il enchaîne déjà : "Je dois descendre à Braine-le-Comte, je vais voir ma fille". Est-il déjà séparé de la mère de sa gosse ? La mère a-t-elle déjà trouvé un nouveau père ? Il a l'air attachant, ce nouveau voyageur. Je finis par apprendre qu'il est encore (pour pas longtemps) sans emploi, qu'il aura un log'ment dans trois mois et qu'il pourra ainsi se mettre en ménage. D'accord d'accord. Il me plaît déjà mieux que le voyageur précédent, mais ... il est trop près de moi. D'accord, on ne choisit pas. Je me distrais en regardant de l'autre côté de la fenêtre. La grosse lune brille toujours. Le contrôleur (qui a déjà vérifié mon billet et qui s'est montré sympa avec moi) déboule dans le compartiment et s'arrête devant mon "jeune" voisin. L'adrénaline commence à monter entre les deux. Visiblement, le "jeune" gars n'a pas payé son ticket. Visiblement, le "jeune" gars trouve ça normal (d'après le peu que j'écoute, que je capte) de ne pas payer parce qu'il n'a pas beaucoup d'argent sur son compte. Evidemment, le contrôleur ne l'entend pas de cette oreille. Evidemment, le contrôleur lui donne un avertiss'ment. Le "jeune" gars proteste. Le contrôleur s'en va. Dix s'condes plus tard, le "jeune" gars quitte le compartiment, fait claquer la porte d'entrée et gueule : "Connard !"

 

Gare de Soignies. Gare de Braine-le-Comte.

 

Je me remets. Je me retape. La crise d'asthme est pratiqu'ment terminée.

 

Quand je pense aux multiples fois où, dans l'train, j'ai sorti ma guitare, j'ai chanté, avec l'intention de communiquer, sans qu'aucun voyageur ne réagisse et que j'en ai eu très mal au coeur ...

 

Où est donc le point d'ancrage ?

 

Je garde aussi le souv'nir de ce gamin de treize ans, y a deux ou trois mois, qui m'avait entendu jouer dans un compartiment, qui était venu me parler de son rêve de jouer de la batt'rie et qui avait cessé de suivre des cours à l'académie parce que (selon le professeur, j'imagine) ... il n'avait pas le rythme.

 

Y a de quoi se poser bien des questions.

 

Quant à la tranquillité recherchée ...

 

J'arrive toujours à la trouver, un jour plus tard, quand je revisionne, chez moi (dans mon bain, dans mon lit) ces mêmes évén'ments à mon rythme, quand je les apprivoise, quand je les accepte.

 

Et ... je ne regrette jamais, au bout du compte, tous ces instants pris, vécus sur le vif et si enrichissants.

 

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LA MASURE

 

 

 

 

Toiture tuilée de tuiles sombres émoussées,

La masure charpentée de bois vermoulu,

A l'orée du bois odorant et touffu,

Egraine les heures et les vicissitudes passées.

 

 

Carreaux zébrés opaques de poussière,

Donnent le change à la porte entr'ouverte.

Personne n'y entre, personne ne sort de cet antre d'hier,

Le vent murmure sa lancinante mélodie en pure perte.

 

 

Raide, triste, aucun signal solennel de la cheminée,

Pas de volutes blancs marquant le retour du beau temps,

Point de fumées grisâtres annonçant le vent damné.

Elle ne rougit plus de plaisir comme avant.

 

 

Craquements successifs, incessants, animent

La masse vermoulue de cette demeure esseulée

Que la bourrasque, que le sable, humides et froids minent,

Par leurs coups violemment répétés.

 

 

Que fut-elle ? De douanier ? De pêcheur ? Refuge du promeneur ?

Jouissante de son charme encore préservé

Par un rosier hautain, vivace, ancré par bonheur,

Au muret dignement effrité, l'entourant de bonté.

 

 

L'écume des flots violemment projetés par le souffle divin,

Moutonnent les rides du sable dompté par la lande fertile.

Varech perlé d'embruns, lové au petit matin,

Par l'ivresse iodée, gît, flasque, sur le sable servile.

 

 

La masure charpentée de bois vermoulu

Contemple à sa faim ce tableau aux mille délices,

Epaulée en cela par la mouette trapue

Accompagnant la mélopée de l'onde propice.

 

 

La masure charpentée de bois vermoulu,

Logis impromptu du garenne sauvageon,

S'offre l'éternelle beauté d'âme émue,

Telle l'amazone riche d'un doux abandon.

 

 

 

Raymond MARTIN  2011
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