« L’amitié se conjugue au féminin, se décline au masculin, et s’accorde toujours au pluriel mais malgré tout devrait être invariable. »
Christian Michaux 2012
« L’amitié se conjugue au féminin, se décline au masculin, et s’accorde toujours au pluriel mais malgré tout devrait être invariable. »
Christian Michaux 2012
Je me tenais là,
droit et fier.
Fier de mes origines,
fier de mes racines.
Je me tenais là,
solide et protecteur.
Puis il est arrivé,
Mais point je n'ai bronché.
Puis il m'a regardé,
et ses yeux m’ont effrayé,
C'est alors qu'il a frappé, frappé
et encore frappé !
J'ai vainement tenté de résister.
Il n'a eu de cesse de cogner,
Le métal profondément m'a meurtri, blessé
de tout mon poids je me suis affalé...
Sa lame a gagné,
le bûcheron m'a tué,
et des larmes se mirent à couler...
C.Michaux – février 2012
La Chapelle de Tancrémont
Près de Theux, construite en 1895, lieu de pèlerinage,
elle abrite un Christ en bois,
une statue découverte dans un champ voisin en 1830.
De nombreuses légendes circulent sur ce Christ aussi appelé
" Vieux-Bon-Dieu "
Des analyses scientifiques (au carbone 14 ) le date du IXe siècle (entre 810 et 965 ).
Tancrémont est aussi célèbre pour sa Tarte au riz,
la spécialité verviétoise bien connue.
De nombreux touristes n'hésitent pas à venir goûter la Tarte au riz
et ne repartent pas sans emporter un quartier du non moins célèbre " Vaution ",
fait de beurre, cannelle, de sucre croquant et fondant, sans compter les roues immenses
de tartes aux fruits de nos vergers du pays de Herve.
Mais...
Qui sont ces deux artistes ?
Bravant pluie et orage, telles des pêcheurs patients,
attendant les éclaircies célestes, munies d'un objet des plus précieux en Belgique...
Adyne et Liliane,
envers et contre tout !
Voilà !
Une petite chapelle, croquée par des aquarelles qui auront eu
le mérite de rendre quelques couleurs à ce sobre édifice !
Nous continuerons nos aventures près d'un lac,
où nous étudierons les reflets de l'eau...
A bientôt donc !
Liliane et Adyne
Un partenariat
À Josette Gobert
Il n'y a plus rien que je veuille.
J'aime les grâces que j'accueille.
Parfois, subitement surgie,
La beauté me laisse ravie.
Mon temps s'écoule avec douceur.
Le silence le rend berceur.
À longueur de jour, solitaire,
Je m'ingénie à me distraire.
N'ai plus mon envie de peinture,
Garde celle de l'écriture,
J'essaie de capter des instants.
Les mots, pour moi, sont importants.
Je les trouve pour célébrer
Et quelques fois pour honorer.
Aussi pour calmer ma colère;
Dénoncer peut la satisfaire.
J'écris surtout dans l'allégresse,
En éprouvant de la tendresse.
Je repousse le désespoir.
Ô les étoiles dans le noir!
19 août 2013
Pourquoi ce drap ?
Il n’y pas là de quoi avoir peur,
Bien au contraire,
Dessous, il n’y à la que vous !
Vous êtes vous reconnue ?
Il n’y a pas là de fausse pudeur,
Point de mœurs légères,
Dessous, il n’y a là que vous !
Vous êtes vous reconnue ?
Il n’y a pas non plus de leurre
Encore moins de mystère,
Dessous, il n’y a là que vous !
Vous êtes vous reconnue ?
© Toutes reproductions même partielle interdites
Paroles pleines de sagesse.
Le lien
http://jeanbaudet.over-blog.com/article-propos-sur-l-heroisme-119586982.html
Il est juste que parfois les journaux de ma région oublient un peu les actualités parfois déprimantes ...
Merci à " L'INDEPENDANT " et à Lionel ORMIERES !
Michel Sidobre
Acteur & figurant:
Site d'Auteur:
NB: Une précision quand je dis " languedocien ", je le dis par rapport au Languedoc et au Roussillon ma région naturelle mais plus globalement dans le sens ancien de Langue d'oc, c'est-à-dire l'OCCITANIE.
(photo : un champ de colza sur les hauteurs de Fays/Sassor)
Pour parler un peu plus longuement de moi, pourquoi ne pas y consacrer un petit billet !!
Je ne suis ni artiste, ni écrivain, je ne suis au départ pas même très littéraire…
Je suis, ou devrais-je plutôt dire je faisais partie des « matheux » (en même temps avec un papa géomètre). Je fus partie de la dernière année « maths fortes scientifique A » à l’Institut St Michel de Verviers. Juste après cette année commença ce que l’on a pompeusement appelé « le rénové » … le début de la décadence selon moi. Passons !
Mais même les « maths » auront à la longue raison de moi et me provoqueront céphalées ou migraines… je n’ai donc pas fini ingénieur civil ni même fait une septième spécialisation…
Littérature, histoire de l’art, livres, bouquins, romans, journaux et autres écrits n’ont jamais été ma tasse de thé. Je n’ai jamais aimé lire, déjà à l’école il me fallait bien tout pour mener à bien les lectures « imposées » … au grand dam de mon paternel pour qui la lecture était le meilleur moyen d’étendre ses connaissances, sa culture générale, et surtout de parfaire son orthographe.
Une éducation plutôt stricte mais ni tyrannique pas plus que sévère avec pour maîtres mots : « respect, tolérance et honnêteté »
Des valeurs MALHEUREUSEMENT en totale perte de vitesse dans notre monde moderne ! C’est un autre débat… passons encore !!
Paradoxe de ma personne, si je n’aime pas lire, à contrario j’apprécie écrire et tant qu’à faire autant essayer de le faire bien avec respect (tiens donc…) envers la langue de Voltaire (peut-être l’un des seuls dont je me souvienne…). Bref…
« Dites-le simplement mais dites-le bien » (ça… c’est de moi)
« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément » (Nicolas Boileau, je connaissais pas l'auteur de cette citation mais j’aime bien rendre à César, etc etc … merci donc à Google)
Loin de vouloir prétendre que mon expression française est parfaite, je tente de faire attention à mon orthographe et ce qui m’a beaucoup aidé, je pense, c’est un goût avéré pour les mots croisés (Sport Cérébral !). J’ai eu une période durant laquelle j’en ai fait énormément.
M’inscrire sur votre site me permettra peut-être de développer mon goût pour l’écriture, que je ne pratique quasiment que sur mon site de même que sur ma page sur un autre réseau social ... certes beaucoup moins littéraire que Arts et lettres…
Ceci étant dit … je ne sais pas vraiment si je suis bien à ma place ??!! L’avenir nous le dira…
Je caresse le doux rêve depuis peu de pouvoir un jour publier un petit recueil de quelques unes de mes photos mais agrémentées de petits textes, prose et ou poésie, de mon cru également ou du cru de toute autre personne. Mon but n’étant certainement pas de me faire riche mais plutôt de partager.
Je vais donc tenter de publier l’un ou l’autre billet, alors n’hésitez pas à critiquer, commenter, corriger, conseiller. Je ne connais rien, j’ai tout à apprendre.
Et je ne me vexe pas facilement, donc à bon entendeur....
Je te salue, Lilou et en attendant ton passage avec cette autre égérie, je t’ai dessinée avec lenteurs, je l’avoue. Actuellement, ce sont des vacances, des moments où mes rêves posés sur le papier se font rares et pas souvent ésotériques. Tu es quand même posée sur le papier et je vous attends. En espérant que cette autre égérie soit, elle aussi, représentante de la grâce, du charme, du délice, de l’envoûtement, des sensations, des sens… Enfin, une femme, tout simplement !
© Toutes reproductions même partielle interdites
"...si vous avez raisonné droit, il n'y a qu'une seule manière d'exprimer ce que vous voulez dire. C'est une extrême contrainte et, quand vous écrivez un roman, vous êtes à l'inverse dans une extrême liberté, vous pouvez faire mourir votre héros d'une crise cardiaque... Chaque mot ouvre une multiplicité de possibles." François Garde, magistrat, auteur de "Pour trois couronnes". La responsabilité du romancier? Humaine, intime! Arriver à bien dire ce que l'on veut dire, la tension et l'intérêt ne pouvant nullement retomber, à aucun instant, les éventuelles digressions devant apporter quelque chose à la construction globale. Puissance.
L'écrit: une cathédrale; les mots, matériau; la charpente, béton. Savoir où l'on va, avoir étudié les plans au préalable, jeter les bases, on atteindra alors le clocher, la conclusion, le point culminant, les pauses nécessaires, parfois l'une ou l'autre révision à la clé. Intensité. Implication. Puissance.
Paroles de personnalités: "Mieux vaut comprendre qu'apprendre" (Gustave Le Bon); "On n'est pas obligé de comprendre pour aimer" (David Lynch); "Comprendre, c'est presque justifier" (Primo Levi). Que viennent faire ces quelques paroles ici? Mais la littérature, c'est souvent complexité, mélanges, amalgames, mystères, doutes, confusion; une fois lancé, le lecteur peut ne plus savoir s'arrêter avant le terme, tel le Thalys, un lien s'étant créé par les mots, l'idée émise, les sentiments exprimés. Une sorte d'envoûtement pluriel. Les mots, singulière matière. Magie. Puissance.
"Je ne crois pas qu'on vive très bien sans littérature et je le dis d'autant plus que j'y suis venu très tard... La complexité du roman est un élément qui se rapproche énormément de la pratique médicale... Rien ne se rapproche plus de la vraie vie que le roman, même si c'est une fiction." Maurice Mimoun, chirurgien, auteur de "Une vie plus une vie". Lire un écrit, c'est graver; on peut le réinterpréter, accepter également qu'il y ait des choses qui nous échappent. Les mots, toujours les mots, précis, porteurs à la fois de rigueur et de nuances. Gravité. Puissance.
Côté auteur, l'oeuvre une fois écrite, l'étonnement n'est pas terminé, le texte parfois le dépasse: se relisant, il y trouve brusquement des choses auxquelles il n'avait pas songé et qui lui plaisent. Ou bien..."C'est moi qui ai écrit ça?", "Ce n'est pas de moi...", preuve de l'immersion de l'auteur dans son projet car, l'écriture terminée, la reconnexion au réel fait prendre conscience de cette apnée vécue. A la relecture des épreuves de mon "île joyeuse", je me suis difficilement reconnu. 424 pages, mon roman? C'est moi qui ai écrit cette brique? L'autre moi, l'auteur fou, en phase avec mes mots (dictionnaire pas loin au cas où), impliqué, les mots énergivores, d'où le contrecoup qui suit toujours. Que dire d'autre? Puissance, encore et toujours. L'écriture, un métier? Pas comme bien d'autres. Ecrire, c'est investir son moi profond pour en extirper une substance qui devient ensuite matière, parfois dans la souffrance. Gandhi: "C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire." Qu'ajouter à cela? Puissance...
J'aurais aimé être un Fagnard,
un vrai, un gars du pays !
Le teint maté par le soleil couchant,
la peau tannée par la rudesse du vent,
les rides creusées par la force du temps.
J'aurais aimé sur tes chemins,
à tes cotés avoir grandi !
De tes dangers me jouer et m'y sentir bien,
connaître tes secrets et tes moindre recoins,
te parcourir les yeux fermés, confiant et serein.
J'aurais aimé au beau milieu de tes landes m'asseoir,
pouvoir t'entendre et t'écouter,
pouvoir te comprendre et te parler.
Être ton amant, ton confident, ton ami.
Creuser ta tourbe millénaire,
faire paître mes moutons,
faucher, ramasser les foins à la bonne saison,
l'automne venu couper ton bois, préparer le tison,
et pour l'hiver rester le plus fidèle de tes compagnons.
Un jour c'est sûr je vais mes yeux fermer
et avoir pour les fagnes un ultime pensée.
Mais jamais je n'aurais eu le regret de n'avoir pas tenté,
« d'être un Fagnard, un vrai, un gars du pays ! »
Blog du Lions Club Charleroi Sextant Le Club organisera une exposition de peintures, sculptures...dans la magnifique salle du Salon Communal de l'Hôtel de Ville de Montignies-sur-Sambre (Place Albert 1er) à la mi-mars 2014. Si vous souhaitez participer à cette exposition, nous vous invitons à poser votre candidature en envoyant 4 photos en JPEG de vos oeuvres, de préférence celles que vous pensez exposer ainsi qu'un court CV. (+ou- 15 lignes) Chaque artiste dispose de 5 cimaises de 1,20m de large sur 2,40m de haut. Il ne peut accrocher qu'un seul tableau par cimaise. Il lui est demandé d'offrir une oeuvre pour la tombola. Le jury se réunira au début octobre et nous vous communiquerons alors les résultats de la délibération ainsi que le règlement en vigueur. Votre candidature doit être envoyée à l'adresse suivante: exposextant@skynet.be pour le 25 septembre au plus tard. Publié par Athéna à 24.6.13 Aucun commentaire: http://lionsclubcharleroisextant.blogspot.be/
Ce poème de Lucrèce (Titus Lucretius Carus, 98-55 av. JC., dates indirectement confirmées par Suétone), écrit dans l'intention d'exposer les fondements de la physique et de la morale d' Epicure, est le chef-d'oeuvre de la poésie scientifique. Ne serait-ce que par son titre, il s'insère dans la tradition de la poésie philosophique grecque, de Parménide à Empédocle.
L'oeuvre parut après la mort de l'auteur et, selon une tradition remontant à saint Jérôme, Cicéron en aurait assuré la publication. On a même longtemps prétendu que le célèbre orateur aurait "émondé" l'oeuvre avant de la livrer au public: c'est là une affirmation nullement prouvée. En fait, il semble bien que les six chants composants le poème soient demeurés dans l'ordre et dans la forme où l'auteur les a laissés.
Loin de vouloir faire une oeuvre à proprement parler didactique, Lucrèce entendit donner une interprétation poétique de l' Univers, compte tenu du fait que l'individu en est une des parties essentielles, certes destinée à périr, mais non cependant à disparaître dans tous ses éléments. Tel est le caractère dominant de la poésie de Lucrèce, toute imprégnée qu'elle est d'une émotion fervente devant la profondeur des mystères que le savoir d' Epicure, la maître vénéré entre tous, dévoile aux yeux stupéfaits des mortels: les murailles de thénèbres qui entouraient le monde s'écroulent et le regard du poète atteint ces lieux paisibles où règnent les dieux, car l'espace s'est entr'ouvert devant celui qui a surmonté les mystères également redoutables de la vie et de la mort, et désormais le voici baignant dans une atmosphère sans nuage et sans ombre, faite de larges espaces et de lumère diffuse.
La matière du poème se répartit comme suit: après une invocation à Vénus, principe de toute vie et de toute fécondité, Lucrèce consacre les deux premiers livres de son oeuvre à exposer les grandes lois concernant l' univers: rien ne se crée, rien ne se perd; à l' origine de toutes choses existent certains éléments indivisibles et indestructibles: les atomes, dont l'agencement a formé le monde. Et ces atomes se meuvent éternellement dans le vide (I, 430). Le tableau que Lucrèce nous donne ici du cosmos, va aussi bien à l'encontre des théories des philosophes ioniens (Héraclite, Anaxagore) que de celle d' Empédocle sur les quatre éléments. Le livre II commence par décrire quel est le processus de formation et de dissolution des corps: grâce à la pesanteur et à une certaine "inclinaison" (clinamen") de la verticale, les atomes sont amenés à se grouper; leurs ombinaisons sont nombreuses et les similitudes infinies. Voici les atomes lisses, qui sont comme une caresse pour les sens; les atomes rugueux, qui leur sont comme une offense et qui composent les matières dures (II, 422). Tout ce qui est nécessaire pour conserver la diversité des choses et des apparences telles que nous les connaissons, dépend d'eux seuls et plus précisément de leur agencement. La variété de leurs formes introduit de nouvelles différenciations et Lucrèce de nous montrer la naissance des êtres animés à partir des êtres inanimés. A cette fin, le poète apporte un faisceau de preuves dont il n'y a pas si longtemps encore on faisait argument dans la difficile querelle de la "génération spontanée": apparitions de vers, lorsqu'un corps animé quelconque se putréfie; transmutation de certaines matières, etc. Ce chant, qui se termine par une allusion à la pluralité infinie des mondes et à leur perpétuelle formation, fait alterner les spéculations métaphysiques et les plus charmants tableaux de la nature. Les livres III et IV traitent de l'homme, corps et âme, cependant que sa place dans le monde et ses rapports avec l'univers feront l'objet des livres V et VI. Puisque tout est matière, l'homme lui-même n'est donc qu'un agrégat d'atomes; et son esprit ("animus") comme son âme ("anima") ne sont que le fruit d'une combinaison plus subtile d'atomes. Mais ce qui est matière est périssable, et toute combinaison d'atomes finit par se résoudre en ses éléments. L' âme est donc mortelle et point n'est besoin de craindre la mort, qui n'est que le retour au néant. Le livre IV se rapporte à l'homme physique: sensations, réflexions, sentiments et désirs y sont analysés dans leur essence et leur mécanisme. L'auteur y traite des phénomènes de la vue et de l'Ouïe, du goût et de l' odorat, des songes et du sommeil, de la vie sexuelle enfin, consacrant aux illusions de l'amour, ainsi qu'aux joies et aux tourments qu'il engendre, quelques-uns des plus beaux vers qu'il ait jamais écrits (IV, 1145-1162). Ce chant, le plus célèbre de tous, fit l'admiration de Voltaire, qui se proposa à plusieurs reprises de le traduire. Le livre V décrit les premiers âges de la terre, l'enfantement des arbres et des fleurs, l'apparition des animaux; puis l'auteur nous donne un tableau grandiose de la civilisation humaine et des différentes étapes que l'homme doit parcourir, depuis la création d'un langage commun et la naissance de l'industrie, jusqu'à ce moment où, accédant à la vie morale, il se propose la sagesse comme but suprême de son existence. Les dieux ne sont donc point à l'origine du monde, telle est la conclusion que l'on peut tirer de ce livre. Le dernier chant est une étude des phénomènes naturels: pluie, vents, arc-en-ciel, volcans et tremblements de terre. Aucun de ces phénomènes qui épouvantent le plus souvent les hommes, qui n'ait une cause naturelle. L'oeuvre se termine brusquement, sur la description de la peste d' Athènes (VI, 1088-1284). Chaque livre comporte un poême, louant Epicure, le maître incomparable et vénéré de cette admirable philosophie dont le poète nous a transmis les préceptes d'or.
Si Lucrèce avoue lui-même sans détours qu'en écrivant son poème, il a visé à acquérir la gloire, il l'a composé, avant tout, pour rendre service à l'humanité. Il entend l'affranchir des vaines superstitions et croyances qui l'effrayent. La crainte du surnaturel attente à la simple beauté de la vie et corrompt les âtres: la doctrine d' Epicure, qui fournit des choses une explication exclusivement naturelle, en délivrera les hommes et rétablira le calme dans leur âme. Si Lucrèce ne prétend qu'à un exposé poétique de la doctrine de son maître, son oeuvre est cependant fort originale. En fait, il renouvelle la pensés d'Epicure et lui donne un pouvoir d'évocation qu'elle n'avait pas. De plus, il transforme l'esprit même de ses théories; alors qu'Epicure visait à la parfaite sérénité du sage, Lucrèce, plus sensible au caractère d'inébranlable fixité des lois de la nature, éprouve pour l'homme en général une profonde et douloureuse pitié. C'est elle, et le souci d'éclairer son semblable, qui le conduit à un prosélytisme assez éloigné de l'esprit même de la secte pythagoricienne.
Mais surtout Lucrèce est un très grand artiste. Doué d'un sens poétique incomparable et d'un enthousiasme profond, il sait animer les passages les plus abstraits de son oeuvre, leur conférant une grandeur dont on reste encore aujourd'hui confondu. Peu goûtée de ses contemporains, très lue et très imitée dès le siècle d' Auguste et jusqu'au IVe siècle de notre ère, l'oeuvre de Lucrèce subit une longue éclipse. La Renaissance, qui l'apprécia, ne put cependant lui conquérir une vaste audience; ce n'est qu'au début du XVIIe siècle, avec Gassendi qui se proclame son disciple, Molière qui traduit son poème (voir "Le misanthrope") et La Fontaine qui le loue comme le maître de la poésie philosophique, que Lucrèce connut un regain de popularité. Le XVIIIe siècle applaudit à son matérialisme et André Chénier tenta de rivaliser avec lui dans son "Hermès". On est unanime, de nos jours, à rendre justice à son puissant génie scientifique et à sa poésie majestueuse et passionnée.
Travaux ménagers, ingrates tâches à faire!
À quoi bon les remettre, elles sont nécessaires.
Je me dis cependant, sans y croire vraiment:
Tout peut attendre un peu, il n'y a rien d'urgent.
Je me suis levée tard. Dans la lumière intense,
Je me plais à flâner. Invisible, elle danse,
La joie que je ressens à contempler le ciel,
Alors que je savoure une tartine au miel.
L'hibiscus a deux fleurs, délicates, fragiles.
L'alimenter en eau me semble certes utile.
Je me lève en sachant que je vais m'activer,
Faire ce que je dois, ne pouvant l'éviter.
Je chanterai, sans doute, en rangeant la vaisselle.
Laisserai ma pensée aller à tire d'aile,
Ne pouvant deviner vers quel ailleurs lointain,
Quand je surveillerai un odorant gratin.
Je me délasserai en prenant mon repas,
Surprise si, soudain, m'interpellant tout bas,
Une voix musicale, amusante, moqueuse,
Me demande pourquoi, je suis très paresseuse.
17 août 2013
Le bonsaï peut être miniature et tenir dans la main voire sur un doigt, plus grand "à deux mains" ou même nécessite d'être à deux pour le porter, il est alors dit "à quatre mains".
("chinoiserie" dans le goût du XVIII siècle français, château de Champs-sur-Marne)
Il peut aussi composer de petits paysages, les "saïkei".
L'esthète distingue aussi chaque forme de bonsaï :
Mais il ne faut pas croire que le bonsaï soit uniquement asiatique !
S'il apparut en Chine, sous la dynastie des Han, où cet art est donc millénaire, "Chez nous, ces platanes phénoménaux, importés*, voisinent avec ceux que l'Italie même a créés, par exemple les platanes rampants dits chamaeplatini, qu'on a forcés à rester nains. Ainsi, grâce à une technique particulière de semage et de taille nous avons inventé l'avortement même pour les arbres". Et il s'agit pas de la mode du bonsaï qui nous a atteint dans les années 80 ou celle des "chinoiseries" (cf l'article "Un petit aux Champs") du XVIIIe siècle, non puisque cette citation est extraite de l'Histoire Naturelle de Pline !
Michel Lansardière (texte et photos)
* de Grèce, de Crète ou de Chypre.
P.S. : les formes de bonsaï sont extraites de l'excellent "Le monde du bonsaï" de P. Lesniewiez, E. Grames et E. Eckardt (Herscher, 1983). Photos prises (sauf indication contraire) au Parc floral de Vincennes en août 2013.
Harmonie. Harmonie, c'est l'impression que l'on ressent à la vue d'un bonsaï. Harmonie, tel un point d'orgue.
Harmonie. Harmonie, c'est ce que le lettré oriental recherche dans la culture du bonsaï. L'accord parfait.
Non pas plier la nature à soi, mais en trouver l'essence, de la pointe de la feuille jusqu'aux racines, vibrer, résonner en harmonie.
Il se meut à droite et à gauche
Dix mille choses lui doivent leur existence
Il aime et alimente les choses
Il ne se conduit pas en dominateur.
En effet, contrairement au parc à la française taillé au cordeau, à l'art topiaire où le buis est dompté aux ciseaux, là où notre jardinier, tout bon maître qu'il soit, assujettit la nature sous sa férule, le jardinier bonsaï avant tout observe l'arbre, en apprend le caractère et l'éduque selon sa nature.
Le mot bonsaï est japonais et signifie arbre -saï- dans une coupe -bon- (punsaï en chinois).
Michel Lansardière (texte et photos)
A suivre...
De la mer Egée (Orientations 1939) de Odysseus Elytis
Érotas
1
Éros
l’archipel
et la proue de l’écume
et les mouettes de leurs rêves
Hissé sur le plus haut mat
le marin fait flotter un chant
Éros
son chant
et les horizons de ses voyages
et l’écho de sa nostalgie
sur le rocher le plus mouillé la fiancée
attend un bateau
Éros
son bateau
Et la douce nonchalance de son vent d’été
et le grand foc de son espoir
sur la plus légère ondulation une île se berce
le retour.
II
Les eaux joueuses
les traversées ombreuses
disent l’aube avec ses baisers
qui commence
horizon -
Et la sauvage colombe
fait vibrer un son dans sa caverne
bleu éveil dans le puits
du jour
soleil –
Le noroît offre la voile
à la mer
caresses de chevelure
pour ses rêves insouciants
rosée –
Vague dans la lumière
à nouveau donne renaissance aux yeux
Là où la vie cingle vers le large
Vie
vu du lointain –
III
La Mer fait glisser ses baisers sur le sable caressé – Éros
la mouette offre à l’horizon
sa liberté bleue
Viennent les vagues écumantes
questionnant sans trêve l’oreille des coquillages
Qui a pris la jeune fille blonde et bronzée ?
la brise de la mer avec son souffle transparent
fait pencher la voile du rêve
Tout au loin
Éros murmure sa promesse – Mer qui glisse.
En réponse à Suzanne
https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/les-retomb-es-du-plaisir?xg_source=activity
Tous les humains plaisirs
Ne sont pas des désirs
Volatiles et fugaces
Vite dissipés dans l’espace.
J’en connais certains
Qui ne sont ni vains,
Ni consommables …
Encore moins
Achetables ou jetables,
Passagers ou volages.
Ceux-là ne sont pas futiles voyages.
Leur essence est inoubliable.
Il est des plaisirs transcendants et suaves
Ardents, qui jamais de notre être s’effacent
Ils restent ancrés dans la chair de notre âme.
Ceux- là ne s’évaporent pas dans l’espace
Fugitifs, volatiles et fugaces.
Le loup n'est plus debout,
étendu, seul et défunt sur les sombres cailloux.
Au loin, le cri lugubre du hibou résonne dans le paysage roux !
Oh triste automne ; j'ai la tête qui bourdonne à force de le pleurer,
vivant et bondissant je l'imagine partout.
Le loup n'est plus auprès de sa louve si douce,
dont la robe chaude et acajou,
accaparait toute la pensée des loups !
Le loup n'est plus debout,
seul, étendu et défunt sur les sombres cailloux
Au loin, le cri lugubre du hibou, endeuille le paysage roux !
Contre la louve veuve, les louveteaux depuis peu sont debout.