Sur les sentiers de l’oubli
Me traversent
Comme l’averse la terre
Les délices insolites
Des fulgurantes saisons
Pénible
L’écho du silence
Tristes
Les rayons des nuits blanches...
Sur les sentiers de l’oubli
Me traversent
Comme l’averse la terre
Les délices insolites
Des fulgurantes saisons
Pénible
L’écho du silence
Tristes
Les rayons des nuits blanches...
Songerie
Tant pis! si n'ai plus le souci
De ranimer des préférences
Rendant plus douce l'existence.
Le sort fait qu'il en est ainsi.
Tant pis! pour mon indifférence.
En n'ayant plus le goût de rien,
Au petit trot du quotidien,
M'abandonne à la somnolence.
- Tant pis! Pour écarter la peine,
Tout en éprouvant du regret,
Pour accepter bon gré, malgré.
Je désire rester sereine.
Tant pis! est impossible à dire,
Dans une profonde détresse.
Or un courant, qui n'a de cesse,
Déplace et emporte le pire.
20 avril 2018
Alljährlich naht vom Himmel eine Taube,
um neu zu stärken seine Wunderkraft:
Es heißt der Gral, und selig reinster Glaube
erteilt durch ihn sich seiner Ritterschaft.
« Une légende médiévale à propos d’un mystérieux Chevalier au cygne, une réflexion sur le véritable amour qui jamais ne doit poser de question, mais surtout : trois heures et demie d’une musique transcendante, qui vous emporte, comme sous hypnose, au cœur du romantisme allemand. LE « LOHENGRIN » DE RICHARD WAGNER est une expérience totale de l’opéra. » Et un foisonnement de questions…
« Pour cette nouvelle production à la Monnaie, le chef d’orchestre Alain Altinoglu à la tête de l’Orchestre symphonique et du Choeur de la Monnaie, se replonge dans la brillante partition qu’il a déjà dirigée à Bayreuth. Le metteur en scène Olivier Py se lance le défi d’égaler le succès rencontré avec Dialogues des Carmélites. »
NOUVELLE PRODUCTION
Première 19 avril 2018 - 18:00
20*, 24*, 26 & 27* avril 2018 – 18:00
22 & 29 avril 2018 – 15:00
2* & 4 mai 2018 – 18:00
6* mai 2018 – 15:00
THÉÂTRE ROYAL DE LA MONNAIE
« Hélas, c’en est fait de notre bonheur ! » « Der Tod ist ein Meister aus Deutschland » Le palais du Reichstag est en ruines après la bataille de Berlin lancée le 16 avril 1945 par les Soviétiques… La ville effondrée. Les plaies de la guerre. Des images familières de la Syrie actuelle surgissent sans peine dans le subconscient contemporain. Tout peut toujours recommencer. A cause de l’Hubris, disent les grecs anciens. Orgueilleuse curiosité versus orgueilleuse cupidité… Rien n’a changé. En dépit des braves et purs chevaliers blancs du Graal et des protections divines. Malgré leurs reliques : le cor, l’épée, l’anneau. Malgré, ou à cause, des dieux… ?
« Nie sollst du mich befragen… » Tu ne devras jamais me questionner ... La transgression est inscrite dans la condition humaine, dans toutes ses mythologies. Les liens entre la politique et le sacré sont-ils néfastes? Que vont faire les survivants après la chute? Tout recommencer… Que peut-on faire de différent ? Quel est le nom du temple ? Le pouvoir hégémonique? L’argent ? Tous les temples ne sont-ils pas faits pour être détruits? Que faire des antiques valeurs ? De la pureté idéale? De la foi infaillible ? …Ou de la Loi, s’interroge-t-on. Toutes ces choses, le rêve de la confiance absolue, existent- elles, ou sont-elles pures chimères? C’est le mystère profond qui inonde cette merveilleuse œuvre de Wagner et qui propose à chacun de se formuler les questions qui le hantent. Faut-il détruire pour rebâtir ? La question du bien et du mal, sa banalité. Le violent désir de vengeance et sa putride vanité. L’amour indéfectible? L’absolue confiance en l’amour est-il un leurre, l’amour absolu est-il de ce monde ou d’un autre?
Chaque minute de la polyphonie wagnérienne - et elle dure trois heures 1/2 heures sans les entractes - est, en soi, un pur joyau offert par Alain Altinoglu qui polit chaque intervention d’instrumentiste comme autant de capsules musicales jetées à la face de l’univers. Chaque facette est faite des palpitations vivantes. Pas une minute d’ennui ou de lassitude, on est au cœur du merveilleux, dans une grotte de splendeurs où brillent mille feux! Et tantôt les plages symphoniques d’une puissance émotionnelle stupéfiante dont il compose et recompose sans cesse le bouquet pour créer une musique expressive sans cesse renouvelée. Le talent du chef d’orchestre est tellement humain lorsqu’il traite de cette musique … surhumaine, quel beau et vivant paradoxe !
Et quelle victoire sur le mal, puisque la musique efface littéralement la haine, comme on le voit si bien à la fin de l’acte 2. Mais l’art, y contribue aussi. En particulier celui de la mise en scène signée Olivier Py. Il nomme les choses, il écrit les mots sur les murs. Il verbalise. Tout est vivante balise… Particulièrement le magnifique chœur et son coryphée qui transmet l’esprit de la tragédie grecque, celle d’Euripide, la plus humaine. La plus fantastique, ici, sur cet amas de ruines. Chacun dignement vêtu de sobriété, debout face au public, les choristes sont emportés par la scène tournante comme de lointains échos portés par les vents. Ils sont aussi assis aux fenêtres des immeubles dévastés, fondus dans une identité de survivants de catastrophe mondiale. Spectateurs de tragédie, commentateurs empathiques, sagesse empirique. Le chœur est un ensemble puissant comme un océan de vibrante humanité. Et tranchante comme des éclats de verre aperçus sur les façades, contemplez l’image du revers de la médaille qui fustige le philistinisme bourgeois dans toute sa raideur.
Et sur l’île déserte du troisième acte, qu’ont les amants emporté ? …Les noms des illustres auteurs allemands qui ont fait l’Allemagne: Goethe, Novalis, Hegel, Hölderlin, Schiller, Heinrich Heine… Et pour chacun, une œuvre d’art, symbole beau comme une poterie millénaire exposée dans une bibliothèque de bronze vert. Le temps et ses aiguilles, le cygne, la lyre d’Apollon, un cheval de Troie qui a séjourné au fond de la mer, un navire de guerre, des hégémonies disparues et la place et la responsabilité des artistes dans la société contemporaine.
Hélas, au pied de l’écriteau nommant le conteur Grimm, reste juste une souche d’arbre séculaire. Le puissant chêne des dieux germaniques, le bel arbre de vie, celui où se rend la justice, a été raccourci à un mètre du sol et ne protège plus les amants dont le rêve va mourir. Le rêve avorté du Printemps des peuples en 1848 à travers l’Europe? Le glaive est là, Le blanc chevalier s’est vêtu de noir. Arracher les aiguilles du temps n’a servi à rien pour arrêter le désastre. L’amour va mourir. C’est la condition humaine. Quant à la promesse de renaissance du jeune frère… ne serait-ce pas le pire, que l’utopie disparaisse? Il reste que chacun peut se battre pour faire triompher la vie…
L'opéra romantique de Wagner exige des comédiens qui puissent véritablement habiter leurs rôles, et c'est exactement ce qu’ils font tous. Un cast de rêve pour cette prodigieuse première. Est-il possible pour un chevalier du Saint-Graal de paraître plus envoûtant, noble et pur qu’Eric Cutler ? Quelle infinie délicatesse dans son phrasé de « eine Taube », les mots les plus fragiles de l’opéra! Pas étonnant que l’exquise Elsa – Ingela Brimberg – ait eu pour lui le coup de foudre, même en son sommeil ! Au fur et à mesure, on s’éprend de l’innocence virginale de son personnage, mais aussi de la jeune femme si passionnée et si réelle. Et la noire démence va tellement bien à la mezzo-soprano russe Elena Pankratova (et la mezzo-soprano allemande Sabine Hogrefe en alternance) qui interprète Ortrud la monstrueuse sorcière qui accuse Elsa et Lohengrin d'utiliser la magie pour pervertir le jugement de Dieu. Son interprétation de feu la transfigure et laisse le public pantois!
La Monnaie présente donc cette nouvelle production de Lohengrin avec deux très belles distributions en alternance. La basse hongroise Gábor Bretz débute à la Monnaie dans le rôle du roi Heinrich der Vogler, Henri L’oiseleur. Royal, auguste, puissant et superbe. Deux grands ténors font leurs débuts dans le rôle du chevalier Lohengrin, l’Américain Eric Cutler et le Canadien Joseph Kaiser*. Eric Cutler s’est avéré fascinant, en voix, en charme, en théâtralité et en émotions. Pour interpréter Friedrich von Telramund lors de cette fabuleuse première, Andrew Foster-Williams, baryton-basse, a formé avec Elena Pankratova un duo parfait d’entente et de fourberie. Thomas Jesatko* est en alternance.
Depuis Salome (Strauss) en 1992, Werner Van Mechelen est revenu régulièrement à la Monnaie. Il incarne le très indulgent personnage de Heerrufer. Les Nobles sont chantés par Zeno Popescu, Willem Van der Heyden, Bertrand Duby, les femmes par Raphaële Green (MM Laureate), Isabelle Jacques (MM Soloist), Virginie Léonard (MM Soloist) en Lisa Willems. La presse, debout ; une salle en ébullition ; des salves bruyantes d’applaudissements terminent les presque cinq heures de spectacle.
https://www.lamonnaie.be/fr/program/429-lohengrin
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lohengrin_(op%C3%A9ra)
https://www.opera-online.com/items/works/lohengrin-wagner-wagner-1850
https://www.lamonnaie.be/fr/long-reads/928-olivier-py
Diffusion sur Klara & Musiq3
26.05.2018
en live sur ARTE Concert
26.04.2018
streaming sur
www.lamonnaie.be/fr/streaming
22.05 > 11.06.2018
C’est comme si, entre les feuilles, au lieu de photographier
des mousses, l’oeil voyait des étoffes de
lumière. L’image tremble un instant. Le tableau finit de
s’ éveiller et je me rappelle en même temps que l’été
dernier, du même endroit, je vis apparaître au bout de
l’allée forestière la silhouette d’un marcheur.
Apparaissant progressivement au sommet de la côte,
j’avais constaté que l’allure de ses pas était lente et mesurée.
Toi, respiration, qui fut alors
le miroir
de la musique des arbres.
From Summer to Winter, halo remanence.
Julien Boulier le 20 juillet 2008
poème déposé Sacem code oeuvre 3437109611
Dans la solitude, le soir,
M'effleure rarement l'espoir
De recevoir de la tendresse.
Ou d'accomplir une prouesse.
Je joue aux échecs, assurée
Que mon roi sera emmuré.
Ne me trouble pas sa capture.
Indulgente, je me rassure.
Hier, mystérieusement,
Je ressentis étonnamment
L'envie d'un souffle romantique.
Il me parut problématique.
Me rendis dans un cinéma,
Toujours ouvert à quelques pas.
Je pus y revivre une histoire
Qu'avait conservée ma mémoire.
Me troublèrent nombreux émois
Tout pareils à ceux d'autrefois.
Ce phénomène me fascine,
Doit être rare, j'imagine.
19 avril 2018
Pourquoi tant de tristesse
Quand le ciel est si bleu?
Pourquoi tant de détresse
Des larmes au fond des yeux...
Quand trop de déception
L'indifférence s'installe...
La tête reprend raison
L'amour est en cavale!
Pourtant les petits oiseaux
Ont repris leurs chansons
Et par ce temps si beau
l'espoir est en prison!
Des mondes trop divers
Une lassitude triste...
Un sentiment pervers
Rend le printemps sinistre
Mais demain sous la pluie
On reprendra courage
Rien de tel que l'ennui
Pour danser dans l'orage...
J.G.
Éblouissante est la splendeur
D'un vaste espace mirifique,
Empli de plantes oniriques,
Dans un décor ensorceleur.
Ce lieu, dit Carrefour Laval,
Occupe de nombreux artistes.
Ils époustouflent les touristes,
Souvent préparent un carnaval.
En ont capté la poésie
Des photos sous vif éclairage.
Elles invitent au voyage,
Où quotidienne est la magie.
18 avril 2018
Accords perdus, vous les retrouverez,
Prévenez la milice poétique
A la recherche dans le mille-feuille.
La marée du siècle a mangé la dune,
Oyats têtes en bas, racines aux vents,
Sur la grève, des milliers de couteaux
Et dire que l'on cherchait des fossiles !
Mais les grains de café, oh grand bonheur...
Se réveilleront dans la vitrine.
Cristaux et porcelaines du temps passé,
Fleurs et images dans les missels jaunis,
L'été, les Noces et les parfums sublimes.
La vie renaît, Opiniâtre marée.
DH Elle
Il y a longtemps,
de tous côtés
s’étendaient des paysages
à perte de vue.
De ce temps-là subsistent
les heures qui s’enfuient.
Aujourd’hui et demain,
une forêt enfouie,
l’attente et l’espérance.
Toujours enfant dans la tête,
et une pensée
pour les sirènes aquatiques,
une rumeur arborescente.
Julien Boulier le 17 avril 2018
poème déposé Sacem code oeuvre 3437014111
Sortir du coutumier n’étant pas règle absolue, c’est pourquoi me vient l’envie de partager un ouvrage qui décrit joliment une part de notre patrimoine. Si j’ose parler de singularité c’est pour raison que ce livre n’a pas été édité par les réseaux habituels, vous comprendrez par-là : éditeur, diffusion, distribution. Qu’importe, ce n’est pas parce qu’un livre passe par la machine traditionnelle qu’il gagne à être découvert.
Je me dois d’être honnête. J’avais invité les auteurs en interview pour deux raisons bien précises. La première est que le livre parle d’un patrimoine indigène et la seconde, est que Bernad Van den Driessche fait partie du cercle de mes connaissances. Facile ! Vendu !, Pistonné ! Ne croyez pas cela, il n’en est rien. Curieusement il est plus difficile de porter son attention sur les écrits émanant du premier cercle que de parler d’un livre rédigé par une personne que vous ne connaissez que par les courriers de son agent ou de son éditeur. Quoi qu’il en soit, si le livre n’avait aucun intérêt, je ne me brulerais pas ma plume à décrire le banal.
Jodoigne – La chapelle Notre-Dame du Marché nous parle d’un monument historique qui fut défendu bec et ongles par l’artiste Michel Colin décédé en avril 2006. Saluer son nom me semble fondamental, car il mériterait tous les hommages.
L’ouvrage, comme son nom l’indique, nous décrit l’histoire d’un monument emblématique que votre regard ne peut ignorer même si votre route ne prévoit pas d’arrêt dans la ville de Jodoigne. Le voyageur témoignera qu’à l’approche de la belle dame, si plusieurs clochers se disputent le droit de chatouiller le ciel, il en est un qui se distingue des autres par sa forme hélicoïdale. J’avoue que ce clocher m’a toujours intrigué ce qui explique probablement que mes pas me portent régulièrement jusqu’au cœur de cet édifice officiellement reconnu à partir de ± 1279 ; « didjou, ça ne nous rajeunit pas ».
Si je vous parle de l’ouvrage écrit à quatre mains par M. Verdickt & B. Van den Driessche, c’est que la quantité d’informations que l’on y découvre porte notre curiosité à revisiter le monument avec un tout autre regard. Rédigé sobrement, agréablement complété de photos et documents il aspire notre intérêt. C’est une invite à remonter le temps, notre temps, celui qui puise sa source à l’origine de nos régions.
Il est exact d’écrire que le Brabant Wallon foisonne de témoignages architecturaux. Ces derniers ont survécu au temps, aux guerres et parfois à des politiques urbaines pas trop regardantes sur la question. Un autre ouvrage rédigé par le même binôme d’écriture « La chapelle à l’arbre » complète admirablement l’œuvre don je vous parle.
Plus d’excuse, la littérature vous pousse vers la découverte. À pied, en vélo et pour les moins courageux, en voiture. Osez s’offrir au tourisme Wallon, j’ose l’écrire, c’est se faire un joli cadeau.
Je paresse sans fantaisie,
Dans la lumière de l'instant.
Mon regard se promenant
Découvre une étoffe jolie.
J'émerge de l'indifférence,
Observe ma robe de nuit,
Celle que souvent je choisis
Sans doute pour son attirance.
Suis égayée par des images,
Des volumes géométriques,
Des parallèles symétriques.
De l'art résulte le tissage.
Mise en éveil, un peu plus tard,
Sur mes pantoufles ordinaires,
J'aperçois les perles de verre
Que vient d'y mettre le hasard.
16 avril 2018
Que vous êtes libre ! Auprès de vous, les rochers, lentement,
renaissent des abîmes de la Terre.
Non , vous ne me lassez jamais. Toujours nous nous étreignons
jusqu’aux contacts des mains.
Dites-moi, quels mots viendront grandir notre cause ?
Sans doute, toute épanouie dans votre cœur,
votre altitude nous observe.
Enfin, de nos journées nous fûmes libérés.
Dans le vent vous rentrez aujourd’hui
sous le toit de notre demeure.
Une dernière fois avant le sommeil,
vous écoutez nos respirations,
réunies au moment de se pencher au cœur des songes nocturnes.
Julien Boulier le 16 avril 2018
poème déposé Sacem code oeuvre 3436982811
Après Pétales Éclectiques et Coquecigrues par mégarde, l’auteur a entrepris un recueil sur un fleuve La Loire et une rivière Le Loiret qui ont un rapport particulier entre eux. L’auteur évoque ses ressentis sur ces relations presqu’incestueuses à travers des poèmes et des haïkus.
« La lumière de Loire ensorcelle
Elle s’amuse de connivences multiples
Dans les eaux changeantes au gré des saisons
Elle va son cours sûre d’elle »
« L’eau est immobile, elle coule
La barque de mes rêves est immobile
Le temps passe à travers
L’espace d’un temps éphémère »
Membre de la Société des Gens de Lettres, Jean-Louis Riguet est un autodidacte qui a fait carrière, dès ses quinze ans, dans le Notariat, avant de prendre une retraite 53 ans plus tard.
Auteur de plusieurs ouvrages, essai, romans, docu-fictions, poésies, son œuvre a été primée à plusieurs reprises notamment au Salon du Livre de Mazamet en 2015. Il participe à de nombreuses manifestations littéraires et a été notamment l’invité d’honneur au Festival Populaire de Poésie Nue à Goussainville en 2017.
Prem’Edit a décidé de laisser le choix des publications à un comité de lecture citoyen composé de 120 personnes. En cinq ans d’existence, ce petit éditeur a publié une soixantaine de livres, dont certains ont connu le succès comme « Alicia n’est pas rentrée » d’Hervé Guiliénine. Infos sur le site www.premedit.net
Sortie : le 16 avril 2018
Disponible sur www.amazon.fr, www.premedit.net et en librairie.
ISBN : 978-2-37904-008-5 - 100 pages - 13 € TTC
Quand je suis arrivé à Orléans, trente ans en arrière, j’ai été fasciné par ce large ruban qui coupait la ville en deux. A l’époque, mais ce n’est pas si loin, les vieilles coutumes avaient encore la vie dure. Il y avait les gens du nord et les gens du sud, la ligne de démarcation était la Loire. Celle-ci est bien réelle, notamment pour les nuages qui envahissent l’un ou l’autre bord. Ma famille s’est installée au sud, à Olivet, de l’autre côté du Loiret. Depuis, je n’ai pas quitté le sud, je suis juste un peu plus à l’ouest, à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. Pour me rendre à mon étude, je traversais tous les jours, deux fois par jour, le Loiret puis la Loire avec des tonalités changeantes au gré des saisons.
On ne vit pas impunément une aussi longue période sans que naissent des sentiments. Pour moi, c’est l’amour qui l’a emporté, l’amour des deux éléments d’eau, avec cette interrogation intime sur leur filiation alors que tout les oppose et que tout les rapproche. Puisque je ressentais une aussi vive émotion, pourquoi ne pas la traduire dans un livre ? C’est alors que naquit l’idée de poèmes et d’haïkus sur ce fleuve et cette rivière.
L’idée de publier arrive par mon esprit de contradiction. Toute ma vie professionnelle, qui a duré 53 ans, j’ai écrit, écrit et encore écrit des actes et des documents, des lettres, des rapports, des études qui ont fini dans des caches. Pour les actes, le minutier les a recueillis. Pour les autres documents, ils dorment dans des dossiers poussiéreux, des tiroirs coincés ou des chemises fatiguées. Je me suis alors promis de continuer à écrire, à écrire pour les autres comme le furent mes productions antérieures mais aussi qu’elles puissent être lues au vu et au su de tous en opposition avec le secret précédent.
Dès lors, le livre est un support adéquat et j’en suis heureux.
Dans la même démarche, je tiens un blog librebonimenteur.net qui s’intéresse aux publications de livres et aux travaux des artistes en général avec une rubrique JL à l’écoute de... à destination des auteurs et des artistes.
C’est Richard Taillefer, un ami poète de talent, qui m’en a parlé. Nous nous connaissions depuis quelques années auparavant. Il a publié un premier recueil chez Prem’Edit et en a été satisfait. Quand s’est posée la question d’un éditeur pour mon premier recueil de poésie Pétales Eclectiques, je n’ai pas hésité. Je me suis tourné naturellement vers cet éditeur original qui a la spécifité d’avoir un comité de lecture étoffé de plus de cent lecteurs qui fait une première sélection avant d’affronter un comité plus restreint qui tranche définitivement.
Pour mon deuxième recueil Coquecigrues par mégarde, le chemin était tout tracé et pour le troisième Ondes Intimes il s’agissait d’un boulevard.
En réalité, je ne sais pas répondre à ces questions. Je suis autodidacte sans avoir eu le bonheur de poursuivre des études ; le BEPC est mon seul diplôme officiel non professionnel. Je ne sais pas trop qui je suis. Je n’ai suivi aucune étude littéraire qui puisse devenir une référence.
Je viens d’un milieu modeste, d’artisan tailleur d’habit, fabriqué à la force des poignets et des méninges. Le travail acharné m’a permis de passer des examens et d’obtenir des diplômes professionnels qui m’ont propulsé jusqu’à un métier jugé prestigieux par beaucoup, notaire. Certes, j’ai finalement enseigné pendant quatre années au Centre Notarial de Formation Professionnelle de Paris pour les étudiants en Diplôme Supérieur du Notariat.
J’ai évolué une grande partie de ma vie dans un milieu pour lequel je n’étais pas programmé, que je ne connaissais pas, dans lequel je ne me suis toujours pas intégré. Je ne sais plus trop où je suis, ni dans l’avant, ni dans le présent, alors l’avenir... Parfois, je me suis senti déraciné. Ni dans un monde, ni dans un autre.
Peut-être qu’à travers l’écriture, je cherche une solution, une explication, une clarification, à moins qu’il ne s’agisse que d’une fuite en avant pour ne pas me poser de questions, celle par exemple de savoir si l’on peut vivre sereinement dans un monde étranger à celui de sa naissance sans renier ses origines. A l’inverse, peut-on revenir dans son monde d’origine sans oublier le passage dans une autre sphère ?
Comment faire comprendre que l’on évolue dans un univers dont on ignore les codes avec les références d’un autre macrocosme sans pour autant trahir ses origines ? C’est la quadrature du cercle.
Je suis un petit gars perdu dans cette immensité nébuleuse, tiraillé entre deux semences qui ont des difficultés à pousser, ballotté de l’une à l’autre, ce qui me conduit à écrire dans différents genres : la poésie, les romans, les docu-fictions. Cette alternance peut être perçue comme une instabilité.
Je pense être stable dans mon inconfortable balancement.
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© Jean-Louis RIGUET 16 avril 2018
Sociétaire de la Société des Gens de Lettres
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Riguet
https://www.youtube.com/channel/UCcLyJcrYJkDfuM9zm6mfbCQ
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- En toute intimité, mon âme,
Je désire vous demander
Ce que du sort vous attendez.
- Certes ni comédie ni drame,
Le feuilleton d'un quotidien
Où les choses se passent bien.
- Mon corps vieillit mais non pas vous.
Il pourrait faillir à son rôle.
Parfois ce ne sera pas drôle.
- J'essaierai de rire de tout.
Un choix sans doute profitable.
Il me semble réalisable.
- Lovez-vous une ultime envie
Qui ne peut être satisfaite?
Ressentez-vous une défaite?
- Coupons là, j'ai déjà tout dit!
14 avril 2018
Ô voix qui te tiens à distance.
Je te retrouve tous les jours, par tous les temps.
Tu te changes en nuits profondes.
Notre pays t’a vu naître le long de ses routes.
La vie en cadence te porte dans le monde.
Nos pas sous cet arbre et le grand silence des racines.
En attendant ton retour,
j’arpente le sol d’un chant qui honore ton nom.
Nous atteindrons les frontières du temps.
En proie à une grande amitié,
celle que nous partageons déjà,
nous aimerons la redondance de ces mots prononcés
et qui emporteront notre mémoire dans des vagues effervescentes.
Julien Boulier le 15 avril 2018
poème déposé Sacem code oeuvre 3436967711
J’aime la lenteur
la grâce de son pas
ses forêts de silence
les rêves ont besoin de lenteur
les souvenirs aussi
même attendre
il faudrait le faire sans hâte
Martine Rouhart
Auprès du fleuve, au creux d'un bois,
Où je me trouve solitaire,
Face aux ombres, dans la lumière,
Bien souvent, j'entends une voix.
Celle d'un poète d'antan,
De mon exaltante jeunesse,
Quand chantait le vent de l'ivresse,
Au mois de mai, le plus souvent.
Cette offrande providentielle
Quand elle survient me ravit.
Éclaire un endroit de ma vie,
D'un jardin certaines parcelles.
Tels sur l'eau sombre du fleuve
Les éclats de miroirs flottants,
Des débris de vie immergeant,
Avec allégresse m'émeuvent.
14 avril 2018
Quelques oeuvres de la collection de la galerie seront aussi exposées (cliquez sur l'oeuvre pour obtenir les détails
Soliloque
Je trouve certes inélégant
D'étaler un dérangement,
Sauf s'il se pourrait qu'on en rit.
À chacun ses tracasseries!
Je soliloque sur mon corps,
Vulnérable à différents torts.
S'il est en état de souffrance
Ne l'apaise pas la patience.
Immergée dans l'inquiétude
Je n'ai aucune certitude.
Un mal physique est un tyran
Quand il rend l'esprit délirant.
Joies et douleurs sont éphémères,
Qu'elles soient intenses ou légères
Un instant peut sembler figé,
Un même espace passager.
13 avril 2018
Quelquefois, on s'enlise... on ne peut rien dire. C'est l'aphasie.
On voudrait dire qu'une petite fleur ronde perle au rameau du cerisier et puis encore autre chose. Mais on ne peut rien dire d'autre...
Une perle blanche, lumineuse et parfaite.
Parfaite et pourtant inachevée...
"... Perle au rameau du cerisier" et rien d'autre... Comment parler du monde quand le monde ne parle pas - "infans" - ou pas assez ou pas encore ?...
Et voici que l'enfant-perle a fleuri et que les feuilles du cerisier et des érables se sont multipliées... Elles font un rideau protecteur, un enclos pour garder le regard...
La paupière des feuilles...
On ne peut pas toujours garder les yeux ouverts... Le rideau des paupières protège de la cécité, comme le sommeil de la folie...
Il faut cesser de voir pour continuer à voir, il faut cesser de vivre pour continuer de vivre.
Mais on deviendrait fous si la fleur restait perle, si la perle ne devenait fleur, si le printemps s'arrêtait à la perle, s'il ne faisait que perler sans jamais fleurir...
Ce serait comme le silence des rescapés.
Le bourgeon perle pour la fleur. La fleur fleurit pour le fruit.
Parler. Perler... Parler pour s'évader du silence parfait de la perle.
Le printemps parle. La parole fleurit.
Mais il faut que la pierre éclate et que le cœur se brise.
"Les deux Fées" : de la bouche de la sœur cadette sortait des roses, des perles et des pierres précieuses...
Quand de la bouche des hommes ne sortiront plus des mots qui tuent...
Quand de la bouche des hommes sortiront des paroles vraies...
Quand de nos bouches enfin, ne sortiront que des perles de cerisiers ...
Fleurs de la rhétorique ?
Non, ce n'est pas seulement dans la bouche que doit fleurir la parole.
Car ce qui fleurit dans la bouche sans fleurir dans le cœur est mensonge.
Quelque chose aussi dans le cœur et dans le corps, après le grand silence de l'hiver, le grand silence du Vendredi Saint, le grand silence après la Création du monde, le grand silence après la catastrophe, le silence avant les choses naissantes ou renaissantes... inlassablement, indiciblement, fleurit.
Quoi ? Je ne sais pas. Ce qui fleurit en silence dans le cœur, dans le corps, on ne saurait le dire - la musique, peut-être pourrait le dire -, pas même en disant "espoir", car l'espoir n'est qu'un mot... On ne peut pas plus en parler que de la petite fleur silencieuse qui perle à la branche du cerisier.