Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (77)

Trier par

Le musée hybride par François Mairesse

Vient de paraître: Le musée hybride

de François MAIRESSE
Préface de Bernard DELOCHE
Collection Musées-Mondes
Editeur: La Documentation Française, Paris 2010

"Comment gérer aujourd'hui un musée de façon efficace tout en respectant sa spécificité propre d'institution culturelle?"
Le monde des musées et celui de l'économie, avec leurs exigences respectives, cohabitent parfois difficilement. Ils sont pourtant contraint de coexister: le musée ne peut en effet survivre sans ressources matérielles.
Cet ouvrage explore les trois principaux modes d'organisation et de gestion des musées, en fonction des logiques du marché et de celles de l'intervention publique, mais aussi selon les principes du don dont le rôle a régulièrement été sous-évalué.

François Mairesse est directeur du Musée royal de Mariemont (Belgique). Il enseigne la muséologie aux Universités de Lyon 3 (Jean Moulin) et de Liège. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages publiés dans ce domaine.

Mots cléfs: muséologie,musées

Lire la suite...

Fan...de Radis

http://www.plaisirdoffrir.be/Vu/Critique.php?recordID=375

Fane de Radis OGM, Oh, j'aime pas ! OGM, Oh,j'ai Haine !


Fane de radis

Fane de carottes

Fan Tutti frutti

Fan d’une botte

Tout ce qui nourrit

Construit



Fan de topinambours


Pour l’enfant au tambour


Qui ne sait pas qu’on le bourre


D’aliments si méchants


Destructeurs alléchants


Marketing intelligent




Je n’ai pas l’eau à la bouche

Mais des larmes sur la langue

Et, mon estomac se couche

A l’approche de ce qui nuit,

Détruit…



OGM ! Oh, j’aime pas

OGM ! Oh, j’aime pas

Ho ! J’ai haine !



La chaîne alimentaire

Des produits inutiles

A des maillons ignobles

Des boulets de misères

Qui s’insinuent, subtils

Dans nos cellules …nobles



Agents de texture


Agents de saveur


Exhausteurs de goût,


Glutamates !


Agents de conservation

Conservateur d’agents


C’est la gent du monde


Qu’on frelate !


Varions les poisons

Oublions les saisons

On demande cireur de fruits

Anti-germinatifs

Haut débit ‘!



OGM ! Oh, j’aime pas

OGM ! Oh, j’aime pas

Ho ! J’ai haine !



Fane de radis

Fane de carottes

Fan Tutti frutti

Fan d’une botte

Tout ce qui nourrit

Construit !





Fabienne
Coppens

Sabam 2008




Lire la suite...

Un aperçu de la pratique du dessin aujourd’hui avec des œuvres de Sofia Boubolis, Charley Case, Pauline Cornu, Amélie de Beauffort, Virginie de Limbourg, Petrus De Man, Philippe Dubit, Ephameron, Benoît Félix, Vincent Fortemps, Annabelle Guetatra, Félix Hannaert, Hell’O Monsters, Charlotte Marchand, Michaël Matthys, Jean-Luc Moerman, Tristan Robin, Gudny Rosa Ingimarsdottir, Boris Thiébaut, Tinus Vermeersch.

et

LAURENCE VRAY – LES HEURES SILENCIEUSES
PHOTOGRAPHIES


jusqu'au 28 mars 2010

Lire la suite...

Elections buissonnières

1 Le blues de l'assesseur

Quelle joie de ne pas franchir la porte d'une école pour aller voter ! Passer devant le bureau de vote sans y entrer était pour moi, aussi grisant que lorsque je partais au lycée le matin avec mon cartable, pour rentrer à la maison une demi-heure plus tard, quand toute la famille était partie bosser. Il faut s'y être essayé pour apprécier toutes les saveurs de la liberté, avec l'intime conviction que l'on va au devant des emmerdes mais que c'est tellement bon, de s'appartenir, de rêvasser et de lire…

Hier, ma première joie était dans l'abstention. Pour moi elle n'a rien d'un manque d'intérêt. Il s'agit d'un BOYCOTTdes élections régionales . Ma deuxième satisfaction a été de voir que la sagesse populaire s'était majoritairement exprimée dans la désertion des bureaux de vote : de quoi faire un peu réfléchir les élus mais je crains hélas que leur cas ne soit désespéré…

Ce n'est pourtant pas faute de bien connaitre les bureaux de vote…Il n'y a pas si longtemps, encore j'étais assesseur ( assesseure ?). C'est la corvée des super-citoyens militants, happés par les élus qui veulent du personnel bénévole. Ce qui s'appelle "raser gratis". C'est une expérience à faire mais faut aimer ! Se regarder en chien de faïence avec la droite, faire tout de même bonne figure parce qu'on est embarqués plus de douze heures dans la même galère... Et plus tard la soirée avec les camarades hilares ou au contraire déconfits… c'est selon…

L'abstention, c'est la plaie des bureaux de vote. Le seul avantage est que le dépouillement va plus vite et encore pas toujours car moins de votants, c'est souvent moins de scrutateurs.

Quand l'électeur se fait rare, le temps s'étire lamentablement. On fait des pronostics de pourcentage en fin de journée, on espère un rush de la dernière heure quand les gens seront rentrés de la plage, sauf qu'un jour comme ce dimanche , l'hypothèse de la page ne semble pas trop crédible. Lorsque l'abstention mène la danse, il est des heures, où l'on a envie de sauter au cou du premier électeur qui vient interrompre une sieste un peu forcée. C'est le blues de l'assesseur ! A force de café, on tient le choc mais la perspective de remettre ça, le dimanche suivant pour les scrutins à deux tours est une vraie punition. Il faudrait rémunérer les héros des bureaux de vote et de la démocratie;

Le pire , c'est délégué de liste car à moins de papoter toute la journée, c'est l'assurance d'un ennui mortel sans même avoir le plaisir écorcher les noms des électeurs avant de leur demander de signer le registre ; il suffit juste de surveiller la triche mais il est inutile de prendre un air soupçonneux car c'est très impoli. De toute façon , lorsqu'il ya triche, elle se passe dès que l'on a le dos tourné. La clope allumée dans la cour de récré est une bénédiction pour les éventuels gens malintentionnés.

Quand arrive le moment du dépouillement, les serviteurs de la démocratie sont tellement épuisés, qu'ils n'ont qu'une envie, c'est d'en finir au plus vite. Alors, ce n'est vraiment pas le moment de chercher des poux dans la tête de qui que ce soit et encore moins de contester tout ce qui pourrait ressembler à des irrégularités. L'idées de tout recompter est dissuasive..

Et puis, ce n'est pas très sympa ni très correct de suspecter l'adversaire de tricher. Alors, à moins d'être assesseur un bureau de vote réputé litigieux, la vigilance est souvent pépère...

Tout ça c'est bien fini pour moi Hier, je n'ai pas eu le blues de l'assesseur ni même celui de l'électrice déçue du score de sa liste. Je n'avais vraiment pas envie de voter. La droite ne m'a jamais vraiment tentée quant à la gauche, elle n'en finit pas de se renier.

En France, la majorité est désormais composée de gens qui ne croient plus aux projets des différents partis. Je ne suis pas certaine qu'il y ait pour les uns ou pour les autres un grand réservoir de voix chez les abstentionnistes car pour une grande partie d'entre eux le choix de ne pas voter est mûrement réfléchi.

Lire la suite...

Je les dévore en pensées

Après le Creahm-Fribourg (CH), c’est le Créahm-Bruxelles que le Madmusée met en exergue à travers

l’exposition Je les dévore en pensées.

Focus monographique sur l’oeuvre extraordinaire de Roger Angeli et valorisation de créations réalisées

par d’autres artistes de l’atelier bruxellois comme Daniel Sterckx, Nouzha Serroukh, Géraldine Vinck,

Guy de Longrée, Paloma Gonzalez et Roland Goossens.

INFORMATIONS PRATIQUES

Je les dévore en pensées est accessible au Madmusée du 6/03 au 17/04/2010 inclus.

Horaires : ouvert en semaine de 10h à 17h, samedi de 14h à 17h, fermé dimanche et jours fériés

Adresse : Madmusée, Parc d'Avroy B-4000 Liège +32 4 222 32 95 info@madmusee.be

Lire la suite...

Amoureux de littérature, vous êtes cordialement invités à cette journée de lecture de textes par leur auteur.

Où ? A la Maison de la Poésie et de la Langue française Wallonie-Bruxelles, 28 rue Fumal à Namur.

Quand ? Le samedi 20 mars 2010. Entrée libre. Programme complet des lectures sur le site : www.mplf.be

En début d'après-midi (14 h.), je lirai des extraits de mes deux derniers livres parus : Le Dit d'Ariane et Histoires de lettres.

J'espère avoir le plaisir de vous y rencontrer !

Lire la suite...

Les éditions Le Coudrier à Mont-Saint-Guibert

Nées avec le nouveau siècle, en 2001, et sise à Mont-Saint-Guibert, au cœur du Brabant wallon, nouvelle province, les éditions Le Coudrier font peau neuve pour les poètes.

Le bois dont les sourciers font leur baguette leur est éponyme et emblème.

Leur fondatrice, dirctrice et cheville ouvrière, Joëlle Billy, tire de ses origines bretonnes le goût de mêler la réalité rêvée et rêve devenu réalité. Aussi faut-il s’attendre qu’à la riche glèbe brabançonne se mêle l’esprit des fées qui la féconde de ses sorts, l’enchante de ses brumes.

Enrubannées seulement sans autres subsides que l’aide à l’édition accordée parfois à certains de ses auteurs, cette jeune maison d’édition a publié vingt-six poètes différents, certains parmi les plus confirmés (Jean-Michel Aubevert, Michel Ducobu, Anne-Marie Derèse, Rose-Marie François, Philippe Leuckx, Jacques Kober, Lulian Tanase, Anne-Marielle Wilwerth), et compte plus de trente titres à son catalogue.

La collection Sortilèges regroupe des livres d’artistes et des tirages de tête où le texte trouve dans l’objet livre son double matériel. Elle est l’expression des affinités éléctives de l’éditrice avec le texte, sa lecture personnelle du livre à travers son objet. La personnalité, le regard et le souffle des poètes sont primordiaux au Coudrier, c’est pourquoi l’éditrice s’attache à individualiser les recueils en apportant un soin tout particulier aux illustrations, ainsi qu’au choix de la police et de la mise en page.

La toute nouvelle collection Coudraie est destinée à accueillir des récits dans lesquels la poésie trouve sa place, bien qu’elle ne soit pas au cœur de la démarche des auteurs.

Les éditions Le Coudrier font partie d’Espace Poésie depuis 2005 et sont présentes sur le site de vente en ligne REZOLIBRE (www.rezolibre.com), ainsi que dans différents salons et marchés, tant en Belgique q’en France, s’efforçant ainsi d’assure la meilleure diffusion possible à leurs auteurs.

Lire la suite...

L'essai de Guillaume Apollinaire « Peintres cubistes » (1913) se compose de deux parties: la première, "Méditations esthétiques", constitue, comme son titre l'indique, une sorte d'introduction d'ordre général à la seconde, "Peintres nouveaux", dans laquelle l'auteur analyse l'oeuvre de neuf peintres représentatifs de la nouvelle tendance (Pablo Picasso-Georges Braque-Jean Metzinger-Albert Gleizes-Marie Laurencin-Juan Gris-Fernand Léger-Francis Picabia-Marcel Duchamp, et un sculpteur, Duchamp-Villon, auquel est consacré un appendice); enfin, une courte note mentionne les artistes vivants rattachés par l'auteur au mouvement cubiste, ainsi que les écrivains et journalistes qui les ont défendus.

Pour mesurer toute l'importance de ce texte, il faut le replacer dans son époque et tenir compte du fait qu'il constitue la première tentative, non pas pour expliquer et pour défendre, que pour définir les caractères propres au nouveau mouvement pictural: son "climat" spirituel, ses ambitions, sa nécessité historique. Car, "on ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père. On l'abandonne en compagnie des autres morts et l'on s'en souvient, on le regrette, on en parle avec admiration. Et, si l'on devient père, il ne faut pas s'attendre à ce qu'un de nos enfants veuille se doubler pour la vie de notre cadavre". Ainsi, ce premier chapitre, empreint du lyrisme particulier au poète, développe l'idée que le "monstre de la beauté n'est pas éternel" et que le seul but des artistes doit être de mettre en oeuvre les vertus plastiques: la pureté, l' unité et la vérité entendues comme éléments permettant à l'homme de dominer souverainement la nature, en un mot, de créer.

Et cette vérité, pour Apollinaire, c'est la seule réalité, une réalité qu'"on ne découvrira jamais une fois pour toutes", car "la vérité sera toujours nouvelle".

Il aborde alors dans le chapitre II les caractères propres aux peintres nouveaux: absence de sujet véritable, observation et non plus imitation de la nature, abandon des moyens de plaire, cette peinture nouvelle étant à l'ancienne ce que la musique est à la littérature, autrement dit une peinture pure, qui n'entraînera pas pour autant la disparition des anciens modes plastiques: "Un Picasso étudie un objet comme un chirurgien dissèque un cadavre". Et après avoir rappelé l'anecdote d'Apelle et de Protogène, dans Pline, révélant la sensibilité des Grecs à la "beauté" d'un simple trait sans signification usuelle, Apollinaire en vient (chap. II) à l'accusation portée contre les peintres cubistes de nourrir des préoccupations géométriques: pour lui, les figures géométriques sont l'essentiel du dessin: elles sont aux arts plastiques ce que la grammaire est à l'art d'écrire, et les peintres ont été naturellement amenés, par intuition, à se préoccuper des nouvelles mesures de l'étendue, rejoignant en quelque sorte les perspectives ouvertes par la géométrie non-euclidienne.

Les grands poètes et les grands artistes, écrit l'auteur, ont pour fonction sociale de renouveler sans cesse l'apparence que revêt la nature aux yeux des hommes, déterminant la figure de leur époque et atteignant au type idéal (sans toutefois se borner, en l'occurence, à l'humanité) et offrant du même coup des oeuvres plus cérébrales que sensuelles; c'est ce qui explique le caractère de grand art, d' art sacré, présenté par l' art contemporain sans que celui-ci soit l'émanation directe de croyances religieuses déterminées.

Faisant ensuite justice de l'accusation de "mystification" ou d' "erreur collective", lancée contre les nouveaux peintres, Apollinaire trace un bref historique du Cubisme, des origines de son appellation (donnée par dérision, en 1908, par Henri Matisse) aux plus récentes expositions de 1912. Il essaie enfin, en se référant aux divers peintres, de déterminer les quatre courants internes du mouvement qu'il partage en cubisme "scientifique", "Physique", "Orphique" et "Instinctif"; et conclut en rappelant que le Cubisme a eu, avant Cézanne, Courbet pour point de départ, affirmant en outre que l'école moderne de peinture est la plus audacieuse qui ait jamais été: "Elle a posé la question du beau en soi".

Des analyses consacrées aux différents peintres, dans la deuxième partie, on retiendra surtout les pages sur Picasso, évocation poétique de l'homme et de l'oeuvre, indissolublement mêlés, dans laquelle Apollinaire fait preuve d'une surprenante pénétration. Si toutefois il exalte avec un enthousiasme égal, ou presque, l'oeuvre des autres peintres, on ne saurait aujourd'hui lui en faire grief: si, après coup, des artistes comme Picasso et Braque nous apparaissent comme l'expression achevée de la peinture nouvelle, au-delà du Cubisme lui-même, n'oublions pas pourtant que les autres peintres en étaient aux "promesses" et se révélèrent davantage mûs par des intentions que tendus vers la concrétisation d'une nécessité intime en accord total avec leur personnalité. Si on a pu dire plus tard que Gleize et Metzinger étaient les théoriciens du Cubisme, Apollinaire en fut le poète, dans le vrai sens du terme: celui qui saisit à la fois l'aspiration du peintre et l'attente du spectateur, dans cette difficile entreprise, toujours renouvelée, qui consiste à concilier les nécessités de la communication et de la liberté. Aussi, ce petit livre contribua-t-il grandement à l'essor d'un mouvement capital dans l'histoire de l' art d'aujourd'hui.

Lire la suite...

Nature

http://www.myspace.com/fabiennecoppens


NATURE




Nature, je te lie de rivières

Nature, je te vis à vie

Nature, j’ai le cœur à la terre

Entends-tu ta sœur qui t’envie ?



Nature, je cours un marathon

Nature, sans médaille ni raison

Nature, cours à tort l’horizon

Nature, dans ton palais de vœux

Nature, je te mange, je te veux.



Nature, être maire de cette ville

Qu’on appelle Vaut-Le-Coup sur Subtile !

Entre les fleuves Amour et Bravo

Nature, chaire, terre, feu et eau.



Nature, au fil de ces trois jours,

Hier, aujourd’hui, demain

Nature, ces trois jours qu’on parcoure

Dans une vie, un destin

Sur la route de soi, sur la route de soie

Nature, nous ne sommes que ta voix.



Fabienne Coppens

Sabam 06 08 99

Lire la suite...

L'Auberge - Extrait - Vergaelen Michel

Une foule attendait l’arrivée du train sur la voie 9. Je m’y insérai sans que quiconque ne parût s’en rendre compte. J’observai les acteurs de cette attente, pressé par le besoin d’interpréter les mimiques dégagées par leurs visages. La plupart ne laisse aucun sentiment apparaître, les regards dirigés vers le quai adjacent. Ils semblent faire le même rêve.

Mes yeux furent soudain attirés par un mouvement qui rompit la monotonie de ce spectacle silencieux.

Une grosse dame fendait la foule en s’approchant de moi, l’air grave et décidé. Les cheveux gris en bataille
semblaient n’avoir jamais été alignés au travers des dents de peigne. Une paire de grosses et affreuses lunettes couvrait la moitié de la superficie de son visage plat, presque inhumain. Ses yeux grossis par les gros verres tournaient dans un mouvement perpétuel. Son gros manteau de chasseur en loden était couvert de poils probablement de chien clair en mue.

Elle tenait, dans la main gauche un gros marteau de carrossier en caoutchouc noir. L’autre main, était fermée sur un burin trempé à l’huile d’olive et travaillé par un forgeron suédois installé dans les Ardennes Belges. Cet outil lui avait certainement été offert par ce dernier pour la remercier de lui avoir indiqué la route de sortie d’une cité de logements sociaux dans laquelle on se perd facilement dans le Borinage.

La grosse dame avait une tête à s’appeler Charline. Elle marchait d’un pas arraché vers la place qu’elle voulait occuper sur le quai pour y attendre paisiblement l’arrivée du train.

Le spectacle commençait à devenir intéressant. Parmi les figurants qui entouraient Charline, étaient des personnes qui se singularisaient par des variantes remarquables pour un œil observateur.

L’un regardait ses pieds tandis que son voisin observait les aller et venues d’un pigeon qui remuait l’air avec la tête. Un grand barbu s’adressait à une jeune femme qui faisait mine de l’écouter attentivement. Une jeune fille se balançait au rythme de la musique que diffusait les petits écouteurs insérés dans ses petites oreilles. Ses pieds battaient le quai en émettant un bruit qui ostensiblement dérangeait le vieil homme posté en face d’elle.

Dans un crissement de freins épouvantable couvrant le bruit des roues qui, pourtant, martelaient les joints des rails, le train entra en gare. Dès qu’il se fut arrêté, le chef de train ouvrit les portes et siffla immédiatement le rassemblement. Tous les voyageurs choisirent une file face aux portes, selon la couleur du journal qu’ils tenaient en main. La couleur du canard déterminait la tendance de la pensée du voyageur. Le tri permettait d’éviter les risques d’animosité des uns contre les autres. Il s’agissait d’une mesure de sécurité qui avait été prise par les autorités à la suite de la catastrophe de Louvain qui avait été causée par un combat de lecteurs libéraux contre les socialistes dont le bilan avait été de trente et un tués du côté libéral, les rouges ayant été plus combatifs.

Je tentais de choisir une file lorsque, soudain, je me rendis compte de mon erreur : j’avais oublié d’acheter un journal. Il m’était donc impossible de prendre place dans le train !

Comme le temps me manquait pour me rendre à la librairie de la gare et prendre une place dans une file, je décidai de prendre le train suivant.

Je m’achetai deux journaux, un rouge et un bleu, cela me permettait dès lors de choisir la file la plus courte pour m’asseoir plus confortablement. En ce temps-là, seules ces deux couleurs idéologiques étaient reconnues par le Ministère des Libertés Encadrées et, donc, disponibles dans les kiosques publics.

Le train suivant arriva sur le même quai et avec autant de bruit que le précédent. De manière identique, le chef de train siffla le regroupement par files de couleurs devant leurs portes respectives. Suite aux opportunités qui se présentaient alors, je me plaçai dans une file rouge, le journal correspondant à la main, l’autre replié dans la poche de mon blaser, en réserve pour un besoin éventuel lors du retour.

Les files furent prêtes pour l’embarquement dès que le chef de train en eut opéré l’inspection habituelle pour s’assurer que la couleur du journal de chacun correspondait avec la couleur de la porte choisie.

Tout semblait être en ordre. Le chef signifia l’autorisation en sifflant longuement comme le prévoit la procédure. Chacun entra en silence.

J’étais content d’avoir pu prendre place. Je ne pouvais que me sentir bien. À la maison, je vivais dans la solitude. Il m’arrivait de croire que je n’appartenais pas à ce monde. Je jouais un spectacle devant un groupe de personnes qui m’étaient invisibles. Du lever au coucher, j’improvisais magistralement le rôle qui m’était attribué par moi-même, l’auteur. Ci et là, j’interpellais des figurants de passage qui me donnaient la réplique sans que le sens n’en fût altéré.

Lire la suite...

Ecrivaines ou précieuses ridicules ?


Je profite de la journée de la femme pour inaugurer ce blog en commençant par écrire des choses vaines.Mais quelles peuvent bien être ces choses vaines ? L’écrit , bien sûr. L’écrivaine, ça ne vous dit rien ? Féminisme oblige : La langue française n’ayant pas prévu de voir les femmes s’en saisir pour se mettre à écrire des livres, les voici réduites à se contenter d’un petit “ e” en fin de mot pour rétablir leur dignité littéraire. Mais quelle dignité ?

Me voilà devenue auteure de mes pièces de théâtre ! La logique de la langue avait tenté un timide “autrice ” encore mentionné sur mon dictionnaire ( Hachette 2005) sur le modèle de“ éditeur-éditrice”. Mais la langue de Céline Dion a préféré “ auteure” : l’influence québécoise l'a emporté.

Phonétiquement, il n’y a pas grande différence sauf pour les gens du midi qui prononcent toutes les lettres : “ auteureu...” mettant ainsi en valeur ce qui fait toute la différence entre un homme et une femme de lettres.
Sur le plan grammatical, tout ceci fait tout de même un peut cancre enfin disons “cancrette” , journée de la femme oblige.
“Auteure”, c’est la revanche sur les profs de français qui de mon temps auraient tiré les oreilles aux ahuris osant écrire “auteure ” pour féminiser ce mot. Il faut reconnaître qu’ils n’en mènent pas large depuis que les enseignantes sont devenues des professeures !

Voici venu le temps des ”écrivaines” ; Pas vraiment joli pour une femme mais tellement plus féministe ! Un mot où l’on n’entend que “vaine” et qui de plus rime avec “vilaine” ! (J’ai lu ça sous la plume d’un horrible macho).
Enfin les femmes l’on échappé belle ! Si en québécois “écrivain” s’était écrit “écrivin ” ( au point où nous en sommes ! ...) , nous nous aurions été condamnées à devenir des “écrivines”. Vous avez dit : « et Krivine ? » : ça fait pas un peu gaucho ? Á quoi bon s’évertuer à rester féministe quand on est d’extrême- gauche ? Ça aussi, c’est toute une époque...

“Ecrivaine” ne sert qu’à montrer aux femmes à quel point leur activité littéraire est vaine. Pour pousser encore plus loin dans lepéjoratif, “écrivailleur” a un féminin : “ écrivailleuse”. Par contre :“ écrivaillon” n’est réservé qu’aux hommes ! Bien fait pour eux ! Le Robert de poche 2008 ne connaît pas d’écrivaillonnes”.

Mais à y regarder de plus près, les hommes devraient éviter tout triomphalisme car par ricochet ”écrivaine” fait également peser des soupçons ”d’écrits vains” pour les hommes qui faisaient de cette activité leur fierté. Au niveau des accords entre écrit (s )et vain(s), c’est même bien plus évident que pour écrit vaine où il y a tout de même un petit problème . L a supposée vanité de l’écrit féminin ne fait que rendre plus évident celle des écrits masculins.
“L’écrivain” était plutôt flatteur pour l’oreille avec presque une solennité religieuse : « Au commencement était le Verbe ; Le Verbe était Dieu .. Et l’écrit vint ... »
Fort de cette consonance biblique, l’écrivain avait presque tendance à se prendre pour Dieu alors que l’écrivaine, mon Dieu qu’elle est vaine !
Dans l’écrivain, il est également possible d’entendre : « l’écrit vainc ». C’est un peu militant ou militaire mais ça reste dans le registre de la virilité.

Tant pis pour les huit-martiens et encore plus pour les huit-martiennes. Je ne veux être ni une auteure ni une écrivaine.

A vouloir chambouler la langue française, autant demander à la gent masculine de faire ce qu’il faut pour que les femmes puissent féminiser dans les mots ce qu’elles font depuis longtemps dans les actes sans se voir gratifier d’un “e” jeté à la va-vite, avec des relents de « Précieuses ridicules » à faire esquisser un petit sourire narquois aux hommes de lettres prononçant mot “ écrivaine ”.

Pourquoi les hommes de plume n’accepteraient-ils pas de changer ce mot pour un autre dont le féminin serait plus heureux comme par exemple :
”écrivant- écrivante ” sur le modèle d’ “étudiant -étudiante” , “enseignant- enseignante” mais aussi de: “vivant -vivante”.

Nous sommes désormais embarqués sur la même arche, hommes et femmes, qui voulons que ce monde profite des lueurs des gens qui aiment écrire qu’ils soient hommes ou qu’ils soient femmes.
Inutile d’attendre après les académiciens pour les voir admettre qu’ils ne seraient plus des “écrivains” mais des “écrivants”. Quelle honte pour eux !
Mais qui peut sérieusement affirmer aujourd’hui que la langue française n’évolue pas plus sous les pressions politiques et les compromis culturels que dans la continuité des mécanismes qui ont contribué à en faire la richesse et la complexité ?
Journée de la femme oblige : que je sois suivie ou pas dans cette voie m’importe peu. Á partir d’aujourd’hui je me déclare “écrivante”.

Lire la suite...

Honoré Fragonard, cousin du peintre, fut un anatomiste français du XVIIIe siècle, à qui l'on doit des "écorchés" toujours visibles aujourd'hui. Il fait l'objet d'un docu-fiction en préparation, réalisé par Jacques Donjean, et Philippe Raxhon pour le scénario et les dialogues. Avec le comédien français Bruno Todeschini dans le rôle de Fragonard. Une production de Tarantula.

Voir le site: http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_195227/honore-fragonard-un-anatomiste-temoin-de-son-siecle

Lire la suite...
Femme

Poème d'Andrée Sodenkamp

A C.M.

Femme venue à nous par la première femme
Avec cette douceur à lécher tes petits,
Riche comme la mort, plus creuse que la paille
Dans ce corps si profond agencé comme un nid,

Marché d'hommes, criée du soir, rapide fête,
Condamnée aux amours et de lait se mouillant,
Foire à plaisirs soumise aux douze temps des bêtes,
Pourvoyeuse d'oubli, passage des vivants,

N'as-tu rien à prévoir, Porte des voluptés,
Pour ce germe jeté qui te cherche et va prendre ?
Toi si douce à toucher par les longs soirs d'été,
N'as-tu pas la raison te pleurant dans le ventre ?

Ce que tu vas tenir plus tard dans l'air du monde,
Lié à toi, le temps qu'on te coupe de lui,
Sais-tu qu'il est gibier dès que tes flancs le donnent
Et que des morts vont naître aux hasards de ton lit ?










page-break-after:avoid"">




Andrée Sodemkamp

Lire la suite...

Les clous de Girofle

Les clous de girofle !


J’ai une grande passion

Pour les clous de girofle

Je les enfonce partout,

Plaisir que je m’offre !


Dans les noisettes de beurre

Les toilettes des restaurateurs

Dans la fleur de l’âge

Je trouve une plage



Les joues... de lotte

La souris.... du gigot

Papillotes et cocottes

Les glaciers, les braseros


Le sourire de la mie... de pain

Le rire jaune... du citron pressé

Dans l’oignon qui pleure pour rien

Les cœurs de palmiers


Mon amour, ma médecine

C’est de trouver de la saveur

Aux histoires peu divines

Qui percent les cœurs


Comme des petites sondes,

Les clous de girofles

Épicent ce monde

Et je trouve ça ‘tof’!


Tison des bananes flambées

Je plonge dans la crème brûlée

Pique la peau d’orange

Du vin chaud, je suis l’ange !



Je fais toc dans la gencive

Quand pour du faux, on salive

Je saigne... à blanc

Le mal sain, le semblant !





Roule, boule la muscade

Sous le laurier, sous la prèle

Hisse ta petite échelle

Que s’élève la parade



Des marmelades, marinades

Salades et piperades

Et, la vie en rose !

Et, les spéculoos !


Je donne odeur et saveur

A la bouche des gourmets

J’ôte les douleurs

Berce les abcès




J’en deviens un peu marteau.

Mais faudra se lever tôt

Pour me ravir ce bout de bois

Qui me cloue de Joie !


J’ai une grande passion

Envers les clous de girofle

Je les enfonce partout,

Plaisir que je m’offre !


...Et je trouve ça ‘tof’!


Bof !



Fabienne Coppens


Sabam 2008

Lire la suite...

Lui

Je sais que tu navigues


aux ras des océans,


là où les vagues


ont des rondeurs de femmes.


Là où la houle


te berce comme mère


son enfant.


Je sais que tu les frôles


comme un amant


approche son premier baiser.



Je sais que tu caresses


les âmes des marins enfouis,


qui chuchotent aux sirènes


que tu n’es pas parti.


Lire la suite...

L'histoire dans l'histoire

L’histoire se cache dans l’histoire et le temps dans le temps.Le projectionniste a interverti les bobines et le film, défilant jusqu’au bout de l’ennui dans la salle obscure de notre vie, n’a pas de sens précis. A vrai dire, il va dans tous les sens et manque à coup sûr de bon sens.Recommençons. L’histoire est dans l’histoire comme la fenêtre est dans le mur. La lumière est dans la fenêtre, encadrée par un châssis de paradoxes. La lumière est aussi dans le feu qui brûle au milieu des ombres, consumant les bûches jusqu’à la lie, n’y laissant qu’un petit soupir rougeoyant dans son tas de cendres. Le dernier petit soupir de l’amour qui s’étouffe au premier bâillement du jour.Recommençons. L’histoire est dans l’histoire. La pierre est dans le mur. Dans le cœur de la pierre vivent de lourds secrets, enchâssés dans l’attente d’un improbable désenvoûtement. Les secrets sont figés dans la façade aveugle, lavés et délavés par la pluie, par l’oubli des générations qui se succèdent, qui s’emboîtent l’une dans l’autre comme les histoires dans les histoires. Les secrets aussi, on les oublie. Et puis un jour, quand ils renaissent, on est surpris.L’histoire est dans l’histoire mais peu à peu elle se délie et vit sa propre vie. Pour être entendue, elle crie. Elle crie aux vents par tous les temps, de l’imparfait au subjonctif. C’est une histoire absolument incroyable, un vrai tissu de mensonges, mais qu’importe, c’est un conte, un geste, un jeu, une légende, une histoire à dormir debout, à veiller jusqu’au bout de l’espoir, à regarder mourir le dernier petit soupir du feu qui s’asphyxie dans ses cendres. C’est une histoire à en pleurer, comme toutes les histoires humaines, il faut l’entendre pour la croire, il faut la vivre, elle ne se termine pas très bien mais tant pis, elle vaut la peine d’être entendue. Ou lue. Elle est sertie dans les murs des maisons où elle a vécu. Si vous passez dans la rue, la nuit, peut-être ressortira-t-elle, comme la vérité du puits, suintant des murs noirs, des murs gris, et s’inscrivant en clair sur la façade, en prose ou en poésie.Quand elle en aura fini, quand vous la connaîtrez par tête, elle réintègrera l’histoire, l’histoire même qu’elle a quittée pour venir vous manger le cœur, pour vous désapprendre à grandir ou pour s’empêcher de mourir.L’histoire est dans l’histoire et la lumière est dans la nuit. Le temps est hors du temps, hors de la vie.Recommençons.2009-2010.
Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles