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Un coup de tendresse...

Le français est une langue curieuse

aux citations parfois pernicieuses...

Il en est quelques unes qu'on retrouve partout!

Et c'est effroyable, elles commencent par coup!

Pourtant si l'on évoque le coup de blues

la résonnance en est plutôt douce!

Et que dire du coup de mou?

C'est juste un jour un peu flou?

Pour ce qui est du coup de jeune!

Il fait frissonner jusqu'à nos gènes...

Mais si on parle d'un coup de vieux...

On prend facilement l'air piteux!

Pour évoquer les coups du sort...

Faut trouver en nous pas mal de ressort!

Parfois surgit un coup de chance!

Il pare la vie de plus d'élégance!

Et puis soudain, juste un coup de folie!

Il donne curieusement sens à nos envies...

Moi... Je rêve d'anéantir la détresse!

Avec enfin, un grand coup de tendresse...

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Les lacs . Résonnance intime

Une rencontre avec ces lieux.

Apparente quiétude des eaux tranquilles, des lignes de rives,

du rempart des montagnes, de l'enceinte rassurante.

Mais aussi les multiples changements de lumière, de couleurs

les eaux-miroirs comme un double de la réalité

les reflets métamorphosant le paysage,

les profondeurs mystérieuses

la part invisible.

Au-delà de leur beauté,

lieux de contraste symbolique

entre l'immuable et l'éphémère.

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Déconnexion

On ne remercie pas son impeccable corps

Qui, sans fléchissements, réalise l’accord

Entre le vouloir faire et le réalisable.

On trouve naturel de le savoir fiable.

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La machine charnelle, éventuellement,

A, pour certaines causes, un dysfonctionnement.

Qui engendre aussitôt douleur et impuissance.

On ne l’endure pas sans pleurs ou impatience.

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Quand tout se passe bien, le mal est réparable

La machine reprend son rôle incomparable.

Lors on peut occulter l’effroyable pensée

Qu’elle aurait pu rester infiniment faussée.

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Après dix jours odieux, écoeurants ou amers,

J’essaie de défier, non causé par la mer,

Un mal, qui persistant, me meurtrit et m’assomme.

Je demeure épuisée, sans énergie en somme.

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10 octobre 2010

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Des dictées impromptues

Je relis mes poèmes et je les trouve beaux.

Nombreux furent écrits en des moments de grâce.

Ils en restent imprégnés et conservent la trace

D’émois certes troublants, assortis de propos.

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Que sa lumière soit douce ou éblouissante,

Sans cesse le soleil dessine artistement,

Il pastiche au fusain, incomparablement

Et peint des taches d’or, mates ou étincelantes.

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Quand l’astre semble absent mais se tient à distance,

Le ciel, souvent, devient superbe camaïeu.

D’autres fois, il s’emplit d’icebergs fabuleux,

Se métamorphosant, dans un parfait silence.

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Mon décor familier, chaque jour, me surprend.

La beauté que j’y vois m’attendrit, m’émerveille,

Saisonnière, ne revient pas vraiment pareille.

La nature détruit, reconstitue et rend.

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Sereinement seulette, en éveil, attentive,

Bien rarement déçue, quand soudain ma joie fuse,

Je chante ou fais appel à ma fidèle muse.

Lors j’entends une voix demeurée jeune et vive.

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13 octobre 2010

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Hanches et démons

Il y quelques années j'ai travaillé sur une série de peintures ou l'articulation d'une

Hanche était au centre de mes préoccupations.

acry-papier-site-1.jpg

J'avais présenté une grande pièce au salon de Lyon et Sud-Est en 2006

La voici:

Marcher dans l'eau 145x102 acry sur toile

marcher-dans-l--eau-145x102.jpg

Pourquoi cette obsession..

Prémonition à coup sur..Je ne souffrais pas à cette époque, et jamais je n'aurais pensé que la souffrance rendue dans ce grand format deviendrait une réalité 4 ans après.

Je peux comparer avec la toile les convulsions de la beauté...


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Jean le sanglotant

Jean le sanglotant est un conte de l'écrivain russe Ivan Bounine, une histoire qui m’avait consolé et soutenu au temps de ma jeunesse au temps où mon père se moquait de moi en me désignant dédaigneusement et en disant « Jean qui pleure et Jean qui rit ». Dans un petit village à peu près abandonné, au nom sinistre de "Village du péché", on peut voir dans l'église, derrière l'autel, deux plaques en métal: sous les plaques, il y a deux cercueils.. Sur l'une des deux plaques, un simple nom: celui du Prince. Sur l'autre, de nombreuses inscriptions et ces mots: Jean Riabine, Jean le Sanglotant. A la fin de sa vie, le Prince avait fait paix avec Dieu et il avait voulu que sa plaque funèbre fut nue, qu'on y mît aucune formule de louange, mais la plaque de son esclave, celui qui n'avait rien demandé jamais, il la fit orner de poèmes... Personne au village perdu ne se souvient précisément de l'histoire de ces deux hommes. On se rappelle qu'il y a un siècle, le Prince était venu au village pour y achever le cours de sa vie. Un homme petit, rabougri, dit-on... Et si bizarre! Libertin, moqueur à l'endroit des choses de la religion. Ainsi, au prêtre qui lui proposait de dire une messe, il avait répondu un jour: "Dis, dis toujours"... -Pour qui? -Pour les neiges d'antan, par exemple". Quand à Jean, l' esclave, dès l'enfance, il avait aimé les saintes Ecritures. Certes, il avait des idées bizarres: il ne voulait point se marier, priait pour avoir des visions, aurait aimé visiter le monastère du mont Athos en pèlerinage. Un jour, au cours d'une vision, il avait entendu son père lui commander de prendre femme. Ce qu'il avait fait; mais, de toute la nuit de noces, il n'embrassa sa femme, et le lendemain, il s'enfuit dans les champs se lamentant et pleurant. Cette fois, personne ne douta plus qu'il était fou et on l'enchaîna: Jean ne se calmait point, pleurait toujours, lançait au ciel des invocations et sans cesse réclamait de la joie. Le Prince venait alors le visiter; il lui disait: "De la joie? Je t'en donnerai de la joie!..." Et pendant des années, régulièrement, il faisait fouetter Jean le Sanglottant. Pourtant certaines personnes superstitieuses, visitaient le malheureux, un peu par curiosité, un peu parce qu'ils croyaient qu'il était un "homme de Dieu". Quand Jean mourut, tout le monde fut stupéfait: le Prince, celui-là même qui lui faisait donner des coups, ordonna qu'on lui fit des funérailles princières -et il demanda aussi qu'on ne bâtit, pour lui-même, lorsqu'il serait mort, que la plus modeste des tombes. Depuis qu'ils sont morts, le train s'arrête une fois par an au village isolé. Une dame en descend qui vient prier et pleurer sur la tombe de Jean le Sanglotant. Mais personne ne peut dire qui elle est... Cette courte nouvelle a été imprimée dans les "Contes et poèmes" de Bounine, 1912-1913. Bounine m’avait appris qu'on pouvait aimer les humbles.

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administrateur théâtres

Au théâtre de Poche

Devinez le titre de la pièce...

L’histoire

John, la petite trentaine, vit avec son petit ami depuis ses 20 ans. Après une rupture, il se retrouve dans une situation très inattendue : il se sent pour la première fois attiré par une femme qu’il a rencontrée sur le chemin du travail… Il sent que cette nouvelle relation pourrait se transformer en quelque chose de solide et de durable. Mais bien qu’il ait de vrais sentiments pour cette femme, John est à plusieurs égards toujours étroitement lié à son ami. Il doit maintenant faire un choix et ce choix est terriblement douloureux car il l’oblige à se définir. Cette situation le tétanise et le réduit au silence. Il doit pourtant décider de la direction que prendra sa vie. La situation est poussée à son apogée dans une scène finale, drôle et dérangeante, où John invite cette femme à manger chez son ami en présence du père de celui-ci, l’ambiance est atrocement inconfortable alors que tous attendent le verdict de John avec sur la table un rôti de bœuf qui n’en finit pas de refroidir.

NOUS Y ÉTIONS,

HIER SOIR

Voici une très, très, belle pièce d’un auteur anglais volubile et moderne qui jette un regard sans préjugés sur la sexualité masculine, et sans exhibitionnisme non plus. Tout reste dans la mesure et une certaine retenue. Bravo, le sujet aurait pu vite déraper. Au contraire, alors que le début de la pièce est un peu inquiétant, on s’attache soudain aux quatre comédiens qui mènent leurs approches avec beaucoup de pittoresque et d’honnêteté. C’est presque aussi captivant qu’un vaudeville, mais c’est bien plus.

Beaucoup de nuances, alors que les personnages semblent être un peu des archétypes. Seuls éléments du décor, les terrasses en escaliers sur lesquelles ils évoluent sont autant de points de vues différents, de rapports de forces à géométries variables… et permettent une mise à nu très respectueuse et subtile de chacun. Quatre interprétations vigoureuses, en bleu, rouge, blanc, et mélanges de vert camouflage pour John l’indécis. Il a tant de mal à se dire, il est torturé par ses incertitudes tandis que sa faiblesse tyrannise les deux amours de sa vie. Tout le monde souffre. Pour lui, le choix – c’est mourir un peu –, une douloureuse épreuve, comme pour Hamlet ou Le Cid… ou le John du Meilleur des Mondes.

Mais quelle idée de s’attarder indéfiniment sur la recherche de son identité véritable quand on peut trouver comment nous sommes, et comment on se relie aux autres ? La jeune femme divorcée pleine de tendresse pour John rêve ses rêves de vie et l’invite au voyage. Difficile de ne pas citer Baudelaire :

- Qui aimes-tu, homme énigmatique,
dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?


- Je n'ai ni père, ni mère, ni frère, ni sœur.

- Tes amis ?

- Vous vous servez là d'une parole dont le sens
m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.

John dit lui-même qu’il n’est qu’un trophée contre la solitude, le vide et l’ennui de son ami, son frère… mais il lui manque le courage et la volonté de choisir la relation où il pourra exister et être respecté. Démuni, tout entier dans la faiblesse humaine, il est victime des étiquetages pour supermarchés.

Sera-t-il maudit ? Qui ne dit mot … consent : l’adage sera-t-il vérifié ? Ou bien sa résistance silencieuse marquera-t-elle la souffrance indéfinie et muette de celui qui est dans l'absence?

Avez-vous deviné le titre de la pièce ?

Indice : http://www.poche.be/saison1011/cock/index.html

25 Septembre 2010 >> 23 Octobre 2010 Traduction Xavier Mailleux - Mise en scène Adrian Brine assisté de Xavier Mailleux - Avec Christian Crahay, Cédric Eeckhout, Grégory Praet, Erika Sainte
Du mardi au samedi à 20h30 Réservations : 02/649.17.27 - reservation@poche.be -
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Fa

Fleur

éclose d’un bouton

à cicatrices.


Dans les stigmates

la nostalgie.


Un peu, juste un peu.


Entre les lèvres

une épine d’or.


De la pointe des étamines

elle distille

l’élixir de jouvence.


« Elle a dans le cœur

un reposoir »

et fait don

d’une image détourée

de l’offertoire.

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Avec ses deux parents peintres, Grégoire Koutsandréou a été habitué à manier les couleurs dès son plus jeune âge. Ayant appris les principales techniques picturales avec son père, il a très rapidement affirmé sa personnalité artistique.

Depuis 2004, il exprime librement son jardin secret où un petit lutin nommé Szäp danse dans une végétation luxuriante.

Grégoire Koutsandréou décline des plantes aux formes inventées comme autant d’incantations à la nature que la ville lui dérobe. Les insectes, les grenouilles et tout le monde animal sont bienvenus dans le petit univers de Szäp.

La peinture de Grégoire Koutsandréou traduit la nostalgie de l’enfance ou plutôt d’un retour aux origines du monde, loin des agressions de la civilisation et de la violence qui secouent la société. Il se ressource dans cette quête de couleurs et de végétation réconfortante.

Depuis 2007, il habille ses toiles d'une sorte de rideau opaque, formé par une multitude de micro-motifs identiques peints avec minutie suivant des trajectoires souvent linéaires. Instruments de musique, objets usuels, pieuvres, plantes impulsent une dynamique à ses toiles. La danse de ses personnages évolue avec autant de décontraction que dans ses recherches antérieures. En apesanteur, Szäp se joue de la perspective entre des aires parcourues par des cubes associant ainsi volume et mouvement.

A partir de 2008, la préoccupation de l’avenir et du temps s’impose avec des calendriers du futur où les dates inscrites sont calculées pour être exactes. Le petit personnage Szäp s'installe dans l'intemporel. Relié aux origines de l'humanité par son aspect primitif, il fait un saut dans des époques si éloignées de nous que l'on peut à peine imaginer ce que pourrait-être la vie sur terre en ces temps la.

A BORDEAUX : RESEAU PAUL BERT 2 rue Paul Bert

DU 12 octobre au 12 novembre

VERNISSAGE : vendredi 15 octobre à partir de 18h3O

Son site

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Composé en 1984, l’Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, cet essai fameux révéla le talent particulièrement subtil et exceptionnel de Paul Valéry. L'auteur avait alors vingt-trois ans et -ainsi qu'il l'a expliqué dans sa longue "Note et digression", composée en 1919 à l'occasion d'une réédition de son essai -il éprouvait un immense dépit à constater que le défaut évident de toute littérature était "de ne satisfaire jamais l'ensemble de l'esprit".

"Monsieur Teste" n'était pas loin, qui allait consacrer la rupture du jeune écrivain avec la littérature, avant de s'enfoncer dans l'étude des mathématiques et de la physique. Cette insatisfaction fondamentale vis-à-vis de l'oeuvre écrite poussait tout naturellement Valéry à ne mettre rien au-dessus de la "conscience".

 

Dans de semblables dispositions, en un tel moment, la personnalité de Léonard de Vinci ne pouvait que le séduire, l'inquiéter: en effet, "quoi de plus séduisant qu'un dieu qui repousse le mystère, qui ne fonde pas sa puissance sur le trouble de notre sens; qui n'adresse pas ses prestiges au plus obscur, au plus tendre, au plus sinistre de nous-mêmes; qui nous force de convenir et non de ployer; et de qui le miracle est de s'éclaircir: la profondeur, une perspective bien déduite?" Esprit universel, doué d'une curiosité inlassable, Léonard offrait à Valéry cet étonnant spectacle d'un homme en qui le génie artistique et la rigueur scientifique non seulement coexistent, collaborent, mais se renforcent et s'harmonisent, pour tirer de leur intime mélange une connaissance agrandie et incomparable de l'univers. La rencontre d'un tel homme ne pouvait être pour le futur Monsieur Teste que des plus excitantes.

 

Déjà attiré par le difficile problème des rapports existant entre la technique et l' inspiration, Valéry, soucieux d'éclaircir le mystère de la création poétique, en était venu à penser, à l'instar de Mallarmé et d'Edgar Poe, qu'il existe une relation intime entre la poésie et la science. Or, dans le génie de Léonard, il découvre précisément l'exemple suprême de cette fusion de deux activités intellectelles que l'on considère habituellement comme indépendantes, sinon incompatibles. Léonard de Vinci devint très vite dans son esprit un symbole: aussi convient-il de voir dans cet essai l'exposé des thèmes les plus familiers de Valéry, ceux qui forment la trame de toute son oeuvre, en vers comme en prose. L'on y trouve notamment cette idée, que l'homme de génie, durant certains états de clairvoyance absolue et universelle, est capable de discerner les relations cachées et nécessaires "entre des choses dont nous échappe la loi de continuité". Dès lors, le passage à l' "acte créateur", ou à l' "invention", n'est plus que le fait d'accomplir un certain nombre d'actes soigneusement prémédités et déjà définis. De cette observation, Valéry déduit la nécessaire identité entre l' art et les sciences, idée qu'il développera plus tard dans "Eupalinos". Notons, à l'instar de Valéry, que cette identité n'existe que dans une région spirituelle supérieure vers laquelle tendent sans cesse nos facultés, sans jamais pouvoir espérer l'atteindre autrement que par une sorte de miracle momentané. Et Valéry de préconiser la culture de cet intellect dont il s'est fait une idole, pour n'en avoir point trouvé d'autre: lieu de convergence des puissances passives et créatrices de l'être, à partir duquel "les entreprises de la connaissance et les opérations de l' art sont également possibles; les échanges heureux entre l'analyse et les actes, singulièrement probables".

L'essai contient, en outre, exposées avec toute la fougue d'un esprit jeune, des affirmations hardies, et souvent paradoxales, sur l'impossibilité pour l' artiste de rendre par les moyens de l' art la présence sensible du monde, sans que l'image où il prétend l'enfermer, aussitôt ne se fane: le phénomène poétique serait donc à jamais incommunicable? Pour l'auteur, -et manifestement Valéry se plaît ici à provoquer l'indignation du lecteur, -l'oeuvre d' art serait avant tout "une machine destinée à exiter et combiner les formations des esprits" auxquels elle s'adresse: autrement dit, la création artistique serait un simple problème de rendement, nécessitant de recourir à une économie, savamment calculée, de moyens propres à obtenir l'effet désiré sur un public donné. On reconnaît là, mais sous une forme volontairement excessive, l'affirmation célèbre de l'auteur suivant laquelle "l' enthousiasme n'est pas un état d' âme d' écrivain".

 

Outre ces importants développements sur les ressorts du cerveau humain, l' "Introduction" abonde en observations et en hypothèses originales sur la nature profonde du génie de Léonard de Vinci, ainsi que sur la forme de son esprit et les modalités de son caractère (à cet égard, les réflexions contenues dans la "Note et digression" de 1919 l'emportent sur celles que livrait l'essai de 1895). La qualité principale de l'oeuvre tient dans la ferveur et la sincérité d'une pensée qui se veut passionnée, mais lucide, et qui n'ignore ni ses manques, ni ses limites. On retiendra comme un des aspects les plus significatifs de cet esprit intrépide et qui se voulut toujours en éveil, l'apostrophe toute cartésienne qu'il adresse à Pascal: "homme entièrement insensible aux arts... qui pensait que la peinture est vanité, que la vraie éloquence se moque de l'éloquence; qui nous embarque dans un pari où il engloutit toute finesse et toute géométrie et qui, ayant changé sa neuve lampe contre une vieille, se perd à coudre des papiers dans ses poches quand c'était l'heure de donner à la France la gloire et le calcul de l' infini".

 

Valéry, tout comme Léonard de Vinci, nous a appris à ne point nous satisfaire de révélations et l'on se souviendra que celui qui s'en prenait aux mânes de Pascal, en termes si violents, ne pouvait admettre qu'un abîme ouvert sous nos pieds ne nous fit songer à un pont. Plus attiré par le mystère de l'acte créateur, qu'il brûle de dissiper, que par l'éclat de l'oeuvre achevée, Valéry ressent intensément la tragédie de l' intelligence. Certes, il lui arrive de se livrer à de brillantes et superficielles variations sur ce thème; mais le ton reste toujours pathétique et persuasif. Le style, admirable dans son classicisme, dépouillé de tout ornement inutile, donne à cet essai une grandeur et une force qui en font un des livres les plus remarquables de l'auteur et des plus appréciés.

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Exérèse


"Exérèse"

*****

Pourquoi s'obstiner à continuer

Lorsque le mal est bien ancré,

Que la gangrène va me bouffer

Et que j'ai mal à en hurler!

Pourquoi vouloir crier mon désespoir

A tous ces proches plus sourds que les murs

Faisant semblant de m'écouter

Mais qui chuchotent mon dos tourné!

Pourquoi tant hésiter à tout plaquer?

Par crainte de faire mal, ou bien par pitié?

Pire, la peur de culpabiliser je crois,

Mais de quoi bon sang? D'Exister?

D'être moi, de n'être que moi, enfin,

Ce jour béni, j'ai envie de le revendiquer:

Ce moi qu'on n'a cessé de bafouer,

Cette autre qu'on prend pour moi par charité

Mais...qui dérange, qui encombre, et ça, vous l'savez.

Alors, oui, je l'ai décrété, l'exérèse, j'vais la pratiquer

Pas d'anesthésie, la gangrène,j'vais me l'amputer

Et tourner le dos à ce trop lourd passé

Passé encore Présent qui n'fait que m'laminer.

Je vais tordre le cou à ma vieille bonne conscience,

A celle des Autres, à ce qu'ils pensent,

Pour m'retrouver face à moi-même,

Recommencer avant qu'j'en crève.

Et puis là je prendrai ma musette, mon sac à dos,

Toi mon ordi, ma musique et mes bouquins,

Et j'irai louer une chambre de bonne

Avec une plante sur une console.

Et là, alors, moi j'vous l'assure,

Je renaîtrai enfin, oui, ça c'est sûr,

Loin de ces mots vils, tellement hideux

Maux qu'ils ont distillés pour me détruire

À petit feu...

Et enfin, je pourrai tomber le masque

Sourire à la vie et sécher mes larmes

Accrocher à mon regard quelques étoiles,

Bref, Aimer la Vie tout comme avant, avant,

Lorsque Famille pour moi, c'était, c'était...

Mais il n'en reste plus qu'un embryon,

Alors....

Plus d'états d'âme!

Clo (25 Septembre 2010)



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Quand Beckett se révolte contre l’innommable

Le roman « L’innommable » de Samuel Beckett a été écrit directement en français et publié en 1953. On a l'impression d'une insomnie, d'une éternelle insomnie. Des heures étales, qu'on n'entend même pas sonner, même pas ça, même pas tous les ans, juste un minuscule tintement de très très loin en très très loin, juste pour marquer le temps, est-ce donc tellement demander, être si gourmand, ce petit soulagement qui peut-être ne soulagerait pas? Mais ce serait à double tranchant, tout est à double tranchant, une face dément l'autre, on a beau considérer, scruter avec une pointilleuse et maniaque attention de myope ou d'obsédé (bien qu'on doute à vrai dire qu'une irréprochable attention soit possible), n'est-ce pas trop demander, trop fatiguant, au-delà des forces humaines, au-delà des forces de l'homme, qui sont inhumaines quand il s'agit de souffrir? Et même en admettant, puisqu'il faut se contenter d'hypothèses, une tapisserie de Pénélope d' hypothèses, on aurait beau considérer tantôt la bonne face et tantôt la mauvaise, en postulant qu'on puisse se permettre de qualifier la première bonne et la seconde de mauvaise, les considérer successivement, successivement et non simultanément, c'est là que le mal se niche: au lieu de comparer, soupeser et peser avec l' objectivité placide, sûre de soi d'un pharmacien, on n'a la latitude que de se contredire... Des heures étales, et aussi implacablement étale l'obscurité, qu'on la voie noire ou qu'on la voie grise ou qu'on y croie discerner de vagues lumières, c'est tout un. La paix serait le silence, ne plus avoir à parler, à parler, parler intarrissablement sans même sentir les mots couler de sa bouche, ne plus entendre cette voix, l'entendre sans même prêter l'oreille, sans même pouvoir inférer, de l'évidence de leur fonctionnement, que bouche et oreille il y a. Le silence, enfin éteinte la conscience, ce supplice à la chinoise, cette voix qui ne désempare ni ne désarme, bien qu'elle n'ait rien à dire, bien qu'elle ne sache rien. Maudite soit-elle, l'innommée. Maudite en deux cent cinquante pages tissées d'une seule toile, hachées au rythme d'une respiration brève, saccadée, haletante, deux cent cinquante pages qui retentissent comme un cri de révolte, le cri torturé et torturant de la plus intransigeante, la plus radicale des révoltes.

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Mon est Frida Kalho

Bon, il est ou ce putain d'IRM que j'attends depuis 3 jours. Je vais pas passer le reste de cette semaine comme ça..Je fais un dessin et après je me suicide. Bon le dessin est fait et je suis encore vivant. J'ai pas de couilles pour aller me jeter sous un pont,sous un train.. d'ailleurs y'a pont de pont, pas de train, seulement ceux que je peins..


.dessin de souffrance

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Être mystique

"Etre mystique, c'est une façon de prendre le temps de regarder des choses que d'autres ne voient pas. À travers les étranges formes sculptées par les nuages, apparaît fugitivement un anneau traçant un pont entre les nimbus. Pour la plupart des gens, ce ne sont que des nuages aux formes changeantes. Combien de gens regardent encore le ciel ? Une personne mystique, y voit une arche et se sent emplie de joie. Pour elle, il n'est rien dans la nature qui ne soit prétexte à dialoguer avec Dieu.

Un mystique essaie d'éprouver la détresse de la mouette qui a vu s'envoler, sous ses yeux, son dernier espoir de morceau de pain, emporté par une autre. Dans son cri pathétique, le mystique entend une autre voix plaintive :" Mon dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " Et si toutes les créatures vivantes ne parlaient que de Dieu ?

Le mystique s'assoit sur un banc pour contempler deux arcs-en-ciel dans un ciel d'aquarelle, sur l'autre rive d'un fleuve, balayée par la pluie Pourtant, tout près de lui, les gens ne s'extasient que devant des voiliers anciens exposés au public.

Le mystique épouse les pulsations de la flamme d'une bougie pour en deviner le cœur et dialogue avec sa pointe effilée accompagnant l'élévation de son esprit.

Etre mystique, c'est aussi savourer le Désir autant que l'amour, soupirant avec Arthur Rimbaud que " la vraie vie est ailleurs ". Le mystique sent la Présence de Dieu dans chacun des signes qu'il perçoit. Que ces signes lui soient destinés ou pas, importe peu. Il s'en imprègne et s'habille de l'aura de ces trop rares instants. Cet état de grâce allège les fardeaux que la vie quotidienne lui dispense.

" Des yeux pour voir, des oreilles pour entendre " ; Le mystique ne prend pas les textes religieux à la lettre. Il les ressent et se fie à leur vibration. Il entre au cœur du texte et les mots dansent en lui. Il n'y a rien de bien méchant dans tout ceci. Cette façon d'être mystique ne devrait pas inquiéter grand monde. Pourtant, percevoir des choses qui échappent aux autres, éveille la suspicion.

En ne s'intéressant qu'au spirituel, le mystique se promène dans la société de consommation comme un chien dans un jeu de quilles. Ce qui fait courir les foules dans les magasins, il s'en fiche un peu. Il n'en a pas besoin. Son seul désir est cette flamme qui grandit son âme et l'étire vers l'infini. Etre mystique est un défi à la pesanteur quand le monde environnant impose pourtant de cacher ses ailes."

extrait de mon livre : une aventurière de Dieu

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