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art (192)

sefl-portrait à poils

Je passe du temps à arracher mes nombreux poils, ça pousse de partout ces machins là!! Très souvent, je n'en fait rien , mes poils rejoignent d'autres poils par terre, formant d'énormes moutons noirs et....gris; qqs-fois ils deviennent dessins.
Je vous dévoile mon auto portrait à POILS version pudique (ce n'est pas encore un blog de Q)
 Voilà un de mes 1ers post sur ce blog en septembre 2006.
Encore 2 articles.. et je passe la barre des mille pages sur sans-pitre.
Over blog pourrait me faire un Kdo au millième post..!!
gegout© adagp 2011
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Avril qui qui ne tient plus qu'a un string..!

 J'ai oublié la vision rassurante d'une cambrure rassurante. Mis de coté la libido, sans faire exprès, juste pris par un horizon qui hésite entre brume et falaises. Maintenant, je regarde ce gris et obsédant paysage, je repense aux fesses de la belle black, la ligne parfaite de sa cambrure, à ses bienheureuses convergences.

 Ah que la nature est chaude en ce mois d'Avril qui qui ne tient plus qu'a un string..!  

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gegout©adagp2011

vagues et falaises

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l'origine du monde

MODESTE PARTICIPATION AU SUJET QUI TROUBLE TANT FACEBOOK ET POURQUOI PAS OVERBLOG..?

 Faut voir , voir avec les yeux fermés, et accepter une fois pour toutes l'ypocrisie qui depuis si longtemps dirige la pensée dominante. Il ne sert à rien de se battre avec un système si bien rodé depuis la nuit des temps. Pourtant, cet irrépressible orgueil qui nous force à réagir contre ce rouleau compresseur demeure.. encore , pour notre dignité , aujourd'hui , demain... en désespoir de cause.. Résister ..!

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administrateur théâtres

            Invitation au Mont des Arts : Joan Miró, peintre poète

 

Le saviez-vous ? « La peinture, c’est étudier la trace d’un petit caillou qui tombe sur la surface de l’eau, l’oiseau en vol, le soleil qui s’échappe vers la mer ou parmi les pins et les lauriers de la montagne." » Joan Miró


L’Espace culturel ING et les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, en collaboration avec la Fondation Miró de Barcelone, présentent une exposition de quelque 120 peintures, gravures, sculptures et dessins qui illustrent la prédominance du caractère poétique de la palette du peintre.  L’accent est mis sur la production du peintre catalan à partir des dernières œuvres qu’il réalisa juste avant la Seconde Guerre mondiale et la célèbre série des Constellations exécutée durant la guerre.

 

Prélude

Assassiner la peinture : “J’ai pensé qu’il fallait dépasser la “chose plastique” pour atteindre la poésie… Vivre avec la dignité d’un poète.” 

Quelques œuvres des années 20 démontrent l’abandon progressif de la référence à la réalité.  Ainsi, la « Danseuse espagnole » de 1924, provenant des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et « Le cheval de cirque » de 1927 appartenant au Musée d’Ixelles et restauré par ING témoignent de la transformation des figures en suggestions d’émotions et de sensations. Les pulsations visuelles et sonores se confondent. Ondes sonores du phonographe ou froufrous lestes de la robe de la danseuse? La voix est chaude.  Une chevelure noire en forme de soleil. Une sorte de « M » en bas du tableau à gauche en contre-pied des trépidations de flamenco ? Olée ! La toile devient un champ poétique accroché au mouvement: les pointillés et l’éventail virevoltent vers l’infini. Et si le monde n’était que spectacle? Il le veut poésie pure.

Miro, que l’on prenait peut-être pour un bouffon farceur de la peinture, est épris de profondeur : il guette l’essentiel dans un grain de poussière.  «  Et que partout on trouve le soleil, un brin d’herbe, les spirales de la libellule.

Le courage consiste à rester chez soi, près de la nature qui ne tient aucun compte de nos désastres. Chaque grain de poussière possède une âme merveilleuse.

Mais pour la comprendre, il faut retrouver le sens religieux et magique des choses, celui des peuples primitifs… » 

 

Nourri de littérature, fort de l’expérience du mouvement surréaliste, sensible à l’appel conjoint du primitif et de l’enfant, Miró va développer une œuvre faite de figures et de couleurs symboliques par lesquelles le monde se résume au bonheur de la poésie. 

C’est son antidote pour conjurer tour à tour  la douleur des événements tragiques de la guerre civile espagnole, les affres de la guerre mondiale qui se prépare et la vie de misère qu’il mène en exilé.   Il s’efface pour chercher l’essentiel et agir sur le cœur et l’esprit de ses contemporains.  La seule dignité est dans la poésie.  Il exploite tout un répertoire de motifs récurrents qui devient une véritable écriture picturale. Elle est faite de femme…. d’oiseaux, serpents, escargots, araignées, cornes de taureau,  échelles, yeux, soleils, lunes, étoiles, pictogrammes puisés  dans l’immuable de  la nature. Aucune forme n’est quelque chose d’abstrait ou d’innocent,  elle est le signe de quelque chose. Boules, étoiles, lignes brisées, spires font partie d’une essence poétique et d’une quête de sens.

 « La même démarche me fait chercher le bruit caché dans le silence, le mouvement dans l’immobilité ; la vie dans l’inanimé, l’infini dans le fini, des formes dans le vide, et moi-même dans l’anonymat»   

 Les couleurs primaires illustrent fortement la violence, le sang, la spiritualité, l’énergie vitale, la matérialité, la structure. Miro recherche le rayonnement qui existe dans les choses les plus humbles, la force d’âme primitive et fondatrice qui participe au Mythe.  Comme on est loin de la bouffonnerie!

 

 

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Le cheval de cirque 1927.               Rien que pour vos yeux: « Ce qui compte, ce n’est pas une œuvre, mais la trajectoire de l’esprit durant la totalité de la vie. » 

 

Comme en poésie
L’utilisation de techniques propres à la poésie, comme par exemple le déclenchement d’une peinture sur base d’un accident, d’une forme ou d’une texture, la libre association de motifs graphiques, en passant par le collage, joue un rôle important dans la genèse d’une série de  ses peintures. L’influence de l’écriture automatique de ses amis poètes surréalistes qu’il côtoie à Paris, où il séjourne après avoir fui Barcelone, est très nette dans une série d’œuvres datant de 1933.

 

Désir d’évasion
À l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 Miró, installé à Varengeville-sur-Mer, commence à peindre la série de 23 petites gouaches : les  « Constellations » qu’il éditera quelques années plus tard, accompagnée de textes d’André Breton.

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...Personnages dans la nuit guides par les traces phosphorescentes des escargots …Le 13 l’échelle a frôlé le firmament …Femme à la blonde aisselle coiffant sa chevelure à la lueur des étoiles ...Femmes au bord d’un lac à la surface irisée par le passage d’un cygne …Le chant du rossignol à minuit et la pluie matinale 

 

Cette série, qui prend sa source dans son amour de la musique est constituée comme une suite. Elle est une sorte de réseau de formes enchaînées les unes aux autres faisant le parallèle entre la représentation de la réalité extérieure du cosmos, et l’aspiration à une paix intérieure, sorte de mysticisme de l’infini. Les titres poèmes sont des pistes éloquentes.  Ses motifs récurrents, spires, étoiles, soleils, yeux, échelles, araignées, dispersés sur un fond uni, symbole de la matière,  traduisent un profond désir d’évasion et d’abandon du « moi » premier.  Toucher à l’essentiel, avec un minimum de moyens. Découvrir le sens par l’architecture et la chorégraphie des couleurs et des formes.  

 

Les séries « Archipel sauvage », 1970, et « L’espoir du navigateur », 1973, font également partie, avec d’autres toiles importantes rarement exposées, d’une série d’œuvres consacrée aux voyages, synonyme d’évasion du contingent vers les espaces infinis de l’esprit, ouvrant la voie vers l’espoir. Contraste avec la détresse du monde qui l’entoure. “Un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème.”
À ce cycle thématique, on peut rattacher la passion de Miró pour la pureté et la force magique de l’art rupestre primitif, mais également l’essentiel et la force chromatique et symbolique des peintures romanes catalanes qu’il admire tant.

 

Peintre parlant
La passion de Miró pour la poésie le conduira à s’impliquer dans l’édition de livres pour bibliophiles. « Parler seul » de Tristan Tzara et « Á toute épreuve » de Paul Eluard, montrent combien le travail de l’artiste est personnel et complémentaire, à concevoir comme un accompagnement plus qu’une illustration. Miró marque son souci des rythmes, des tons et de la nature des vers. La couleur joue un rôle primordial.

 En complément de ces éditions, une série de petites œuvres, également riches en couleurs des années ’70, illustre la couleur des rêves: la poésie par la couleur.

Poésies courtes, essentielles, aux tons simples qui tirent leur force dans les suggestions de la nature et de ses saisons, les haïkus illustrés par Miró développent, avec d’autres œuvres des années ’60-’70, la poésie par la ligne, quelle que soit la matière ou le support. « Cette simple ligne est la marque que j’ai conquis la liberté ! »

 

Le mythe de la femme

Enfin, cette exposition comporte des séries d’œuvres, entrecroisées chronologiquement, consacrées au mythe de la femme - évasion encore,  et refuge, peut-être. C’est la Mère Nature et  l’oiseau mythologique, symbole masculin. L’œil, on l’aura compris, représente le  symbole féminin.  Il s’agit de tableaux caractérisés par des couleurs vives, d’épais coups de pinceau, d’écrasantes traces de noir qui expriment la violence du cycle vital et de la nature. Femme et oiseau symbolisant l’ancrage à la terre et le désir d’évasion vers le ciel. Tout est à sa place ou tout s’écroule. Equilibre parfait : on ne peut ni ajouter ni soustraire une ligne ou un point, c’est le véritable génie de Miro.  

 

 

 

Pour petits et grands
Afin d’explorer davantage le processus créatif de Miro, un atelier de découvertes artistiques est intégré dans l’exposition. Plusieurs stations de travail interactives, développées par l’asbl ART BASICS for CHILDREN sont mises en place et incitent les visiteurs, qu’ils soient enfants ou adultes, à se plonger dans la vie de Miró, ses lieux de résidence, ses sources d’inspiration, sa palette de couleurs, ses différents styles… Un livre de "Miróglyphes" reprend les pictogrammes utilisés par l’artiste à titre de métaphores. « L’atelier de rêves de Miró», équipé d’objets trouvés et de matériaux stimulants donnent la possibilité à chaque visiteur, seul ou accompagné d’un guide-animateur, de dessiner sa propre constellation, de peindre, de faire des collages, d’imprimer, de travailler la terre glaise et de réaliser une mosaïque murale…  Le visiteur a également la possibilité de créer son propre "livre d’artiste" poétique, le tout visant à développer une sensibilisation qui se situe aux confins de l’art et de la vie.

Cette exposition est réalisée dans le cadre du projet « Un printemps surréaliste au Mont des Arts ». Plusieurs conférences seront organisées par Educateam, le service éducatif des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique,

 

à l´Espace culturel ING.
24.03.2011 > 19.06.2011 Joan Miró, peintre poète, Place Royale 6, 1000 Bruxelles

Soyez curieux: http://bongo.zoomin.tv/videoplayer/index.cfm?id=411946&mode=normal&quality=2&pid=lalibre

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La documentation française:
Questions internationales n°42

Dossier : L’art dans la mondialisation

mars-avril 2010

 

Table des Matières

Editorial
Dossier : L’art dans la mondialisation
Ouverture – L'art au prisme de la mondialisation - Serge Sur
L'évolution du concept d'œuvre d'art- Jean Galard
L'extension des lieux de l'art de l'Europe au reste du monde- Thierry Laurent
Les grands musées, acteurs des relations internationales ?- Jean-Michel Tobelem
Entretien - La place de Paris dans le marché mondial de l'art et des enchères- François Curiel
Le marché de l'art : une mondialisation en trompe-l'œil- Alain Quemin
La structure et le fonctionnement du marché mondial de l'art- Muriel De Vrièse
Le trafic international des œuvres d'art- Pierre Tabel
Les enjeux internationaux liés à la restitution et au retour des œuvres d'art- Édouard Planche
Les principaux encadrés du dossier :
Le patrimoine : débat, projet et enjeu - Catherine Ballé
La création artistique dans la mondialisation : contrepoint rebelle - Jean-Pierre Colin
Le Louvre Abou Dabi et la «valorisation» du patrimoine en débat - Anna Rochacka-Cherner
Le rôle des grands collectionneurs dans la formation des valeurs artistiques - Nathalie Moureau et Jean-Yves Leroux
Mécénat en France : la tentation du modèle américain - Sabine Rozier
L'Union européenne et la fiscalité du marché de l'art - Marie-France Christophe Tchakaloff
La spoliation des biens juifs et la question des réparations en France, en Belgique et aux Pays-Bas : le cas des œuvres d'art - Jean-Pierre Bady
Le retour des marbres du Parthénon en débat - Anna Rochacka-Cherner

 

Editorial du Numéro 42:

L'art a toujours revêtu une dimension internationale. La circulation des artistes, l'influence des esthétiques, l'attraction des œuvres traversent par nature les frontières. Foyers de création, lieux de formation, marchés de diffusion se concentrent en des pôles multinationaux, ou se diffusent sans égard à la nationalité des créateurs, des amateurs ou des marchands. Les formes de l'art sont multiples, sa définition même évolutive. Le XXe siècle l'a vu sortir des académies, ateliers, conservatoires, salles de concert, théâtres, opéras… D'une entreprise aristocratique dans sa production comme dans sa consommation, il s'est transformé en art populaire, avec des pratiques diversifiées et éclatées – du moins celles-ci se sont ajoutées aux précédentes. Artistes et amateurs constituent une galaxie transnationale dans laquelle le singulier rejoint l'universel. L'art n'est cependant pas simplement transnational. Symbole du rayonnement de la civilisation d'un pays, composante de son patrimoine culturel, il attire un public varié et de plus en plus nombreux dans des musées ou expositions qui l'exaltent, tout en étant source de devises. À ce titre notamment, il intéresse les États. Il est devenu un registre de leurs relations internationales, par l'intérêt qu'ils portent au développement de son activité, à la préservation et à la mise en valeur des œuvres, au contrôle de leur exportation, à la lutte contre les trafics illicites, à l'influence culturelle qu'il leur permet d'exercer – et l'on observe que les foyers artistiques suivent de près l'évolution de la puissance. Ces relations sont normalement pacifiques et favorisent le dialogue des cultures comme le croisement de leurs expériences et innovations. L'art peut néanmoins, conformément à la logique générale des relations internationales, être source de différends entre États, de même qu'il est affecté par leurs conflits. Problèmes de restitutions de produits artistiques captés par des vainqueurs provisoires, volonté de reconstituer un patrimoine national dispersé, considéré comme un élément d'identité et de fierté collectives… Ce sont ces dimensions que le présent dossier s'efforce d'explorer, en se concentrant sur les arts plastiques, ceux qui créent des objets principalement mobiliers, suscitant admiration, désir, spéculation, compétition… Un marché international, soumis au commerce, aux enchères, que différents États souhaitent attirer ou conserver, et dont la régulation internationale est largement déficiente, même si elle est de plus en plus nécessaire. C'est encore de l'art qu'il s'agit dans les «Histoires de Questions internationales», puisque un article est consacré à ses relations avec la diplomatie durant l'âge classique de l'Europe, entre Renaissance et Révolution française, tandis que les «Documents de référence» illustrent la période des restitutions qui a suivi l'effondrement du Premier Empire et en partie vidé le Louvre, épisode douloureusement vécu par son pourvoyeur, Vivant Denon.

Pour le reste, les «Questions européennes» s'attachent à la diplomatie turque, qui doit précisément examiner des alternatives à l'intégration européenne. Les «Regards sur le monde» mettent quant à eux en question le mode d'élection du secrétaire général des Nations Unies, opaque et contesté, et s'interrogent sur la guerre économique qui tend à passer du concept à la réalité, dans une logique qui souligne là encore les limites et de la mondialisation et de sa gouvernance.

 


Résumés concernant l'art dans ce N° 42:

 


L’évolution du concept d’œuvre d’art-


Au cours du XXe siècle, la vie des arts plastiques a multiplié les actes de rupture, modifiant à la fois les objectifs des œuvres, leurs matériaux, leurs durées, leurs territoires. Puis sont arrivées les techniques informatiques, qui ont rendu possibles de nouveaux types d’œuvres et qui en ont accéléré la diffusion par-delà toutes les frontières. Malgré ces bouleversements, la notion traditionnelle d’œuvre d’art se perpétue et même se renforce en raison notamment de ses implications patrimoniales, voire identitaires. Ces évolutions complexes, en partie contradictoires, appellent l’élaboration d’une définition élargie de ce que l’on entend maintenant par œuvre d’art.


The Changing Concept of Art -


In the course of the 20th century, the plastic arts went through a series of ruptures that radically changed their aims, materials, duration and territories. The new information technologies brought an explosion of new types of works and permitted rapid distribution that effaced traditional borders. Despite these upheavals, the traditional notion of a work of art endures and is even strengthened by its involvement in heritage and identity. These complex and partly contradictory changes call for a broader definition of what we now understand by a work of art.

 

L’extension des lieux de l’art de l’Europe au reste du monde-


Les premiers lieux de l’art, qu’il s’agisse de création artistique ou d’un embryon de marché, ont d’abord été européens. Force est de constater que l’art se crée et se vend principalement dans les lieux qui connaissent une certaine forme de prospérité économique comme Florence ou Anvers à la Renaissance. Un divorce progressif s’installe cependant dès cette époque entre pays producteurs et pays importateurs d’art. Capitale incontestée des arts de l’époque moderne jusqu’au XXe siècle, Paris est détrônée par New York après la Seconde Guerre mondiale. La montée en puissance de nouveaux acteurs internationaux (Chine, Russie, Brésil) remet en question cette domination anglo-saxonne et témoigne de l’apparition d’un art désormais globalisé.

 

The Extension of Art Production and Markets from Europe to the Rest of the World -


The earliest centres of art production and embryonic art markets were located in Europe. We are forced to admit that art is created and sold mainly in places which enjoy a particular kind of economic prosperity, such as Florence or Antwerp during the Renaissance. Since then, however, a gradual separation has occurred between the countries that produce art and those that import it. Paris, the unchallenged capital of the arts of the modern period until the 20th century, was dethroned by New York after the Second World War. The rise of new international players (China, Russia, Brazil) challenges this Anglo-Saxon domination and signals the emergence of global art.

 

Les grands musées, acteurs des relations internationales ?-


La mondialisation des échanges a profondément modifié le rôle des grands musées. Qu’il s’agisse de la circulation des œuvres d’art, du cadre juridique et financier de leur action ou de leur politique de communication, la dimension internationale est désormais omniprésente dans la vie de ces institutions culturelles. Le développement à l’étranger de projets muséaux d’envergure devient un élément déterminant de leur rayonnement. La complexité des implications culturelles, financières – et souvent diplomatiques – de ces projets est néanmoins fréquemment soulignée. Elle appelle à une plus grande convergence de la stratégie des acteurs concernés.

 

The Role of Large Museums in International Relations -


Globalisation has radically changed the role played by the world’s great museums. All these cultural institutions have a significant international dimension, whether in the circulation of art works, their legal or financial framework or their communication policies. The development of major museum projects abroad is becoming a decisive element in their influence worldwide. The complexity of the cultural, financial, – and often diplomatic – implications of these projects is nonetheless often pointed out and demands greater convergence in the strategy of these players.

 

Entretien - La place de Paris dans le marché mondial de l’art et des enchères-


Paris in the World Art and Auction Market - Interview with

 

Le marché de l’art : une mondialisation en trompe-l’œil-


Le marché de l’art fait principalement référence à deux types de transactions, les ventes aux enchères et les ventes en galerie, et recouvre différents segments en fonction du type de bien vendu. Sa fragmentation et sa diversité ont été encore accrues par la mondialisation. Cependant, malgré la formidable intensification des échanges transnationaux depuis la seconde moitié du XXe siècle, il reste dominé et contrôlé par un nombre d’acteurs restreint. Au sein de ce marché, le segment spécifique de l’art contemporain et le rôle joué par les grandes foires internationales sont particulièrement révélateurs de nouvelles règles de fonctionnement.

 

The Art Market, a Semblance of Globalisation-


The "art market" refers mainly to two kinds of transactions, auctions and sales through art galleries, and covers various segments depending on the type of item sold. Globalisation has splintered and diversified this market. However despite the extraordinary intensification of transnational trade since the second half of the 20th century, it is still dominated and controlled by a handful of players. The specific contemporary art segment and the role played by the big international fairs are particularly revealing about the new rules of the game.

 

La structure et le fonctionnement du marché mondial de l’art-


À la fin des années 1960, cinq grandes foires et biennales internationales d’art contemporain existaient, principalement localisées en Europe. Aujourd’hui, plus d’une centaine de manifestations sont organisées partout dans le monde, de Cologne à Venise, en passant par New York, Paris, Johannesburg, Istanbul, La Havane, Dakar, Sydney, Dubaï ou Shanghai. La mondialisation du marché de l’art se traduit par des connexions de plus en plus fréquentes entre sa sphère marchande et sa sphère artistique en tout endroit de la planète.

 

The Structure and Functioning of the World Art Market-


At the end of the 1960s, there were five great international contemporary art fairs and biennials, mainly held in Europe. Today more than a hundred shows are organised throughout the world: in Cologne, Venice, New York, Paris, Johannesburg, Istanbul, Havana, Dakar, Sydney, Dubai, Shanghai and so on. The globalisation of the art market has led to more frequent connections between its mercantile and its artistic spheres all over the world.

 

Le trafic international des œuvres d’art-


Au cours des vingt dernières années, le trafic illicite d’œuvres d’art a prospéré grâce aux nouvelles opportunités ouvertes par la mondialisation. Ce trafic est aussi associé à des formes de criminalité plus traditionnelles, internationales ou non. Si la mobilisation internationale contre ce phénomène s’est récemment renforcée, grâce en particulier à l’action d’organismes internationaux comme Interpol ou l’Unesco, les États victimes de pillages et de vols n’ont pas toujours les moyens de protéger efficacement leur patrimoine et restent encore très démunis face à des trafiquants qui savent jouer des failles juridiques nationales ou internationales.

 

International Art Trafficking-


Illegal traffic in art has prospered over the last twenty years because of the new opportunities offered by globalisation. This traffic is also linked with more traditional forms of organised crime, international or otherwise. Despite concerted attempts to stem the phenomenon in recent years, particularly through international organisations such as Interpol or UNESCO, the states that are victims of systematic looting and theft do not always have the means to protect their heritage effectively and cannot do much against the traffickers, who cleverly exploit loopholes in national or international law.

 

Les enjeux internationaux liés à la restitution et au retour des œuvres d’art-


Depuis plusieurs décennies, des expériences réussies de coopération internationale, d’État à État, ou d’État à communautés, ou entre différents musées du monde, ont permis le retour de biens culturels dans leur pays d’origine. Ces morceaux du patrimoine déplacés au cours de l’histoire revêtent en général une signification culturelle essentielle pour l’identité nationale et l’histoire des communautés concernées. Tout en continuant à développer et à appliquer les outils juridiques et diplomatiques traditionnels pour répondre à ce défi, la communauté internationale, face aux nouveaux enjeux de la revendication des biens culturels, adopte dorénavant une vision qui englobe également les questions d’éthique et de légitimité. Les demandes s’appuient sur la diplomatie culturelle et la médiation, sur la prise en compte de l’intégrité des sites culturels et naturels, sur le rôle des musées et s’intéressent de manière croissante au contexte culturel des objets d’art.

 

The International Stakes of the Restitution and Return of Art Works-


Over the last two decades, experiments in international cooperation between states, states and communities, or museums have succeeded in returning many pieces of cultural property to their country of origin. These pieces of heritage displaced in the course of history usually have a cultural meaning that is bound up with the identity and the history of the communities involved. While continuing to develop and apply the traditional legal and diplomatic instruments to take up this challenge, the international community, faced with new stakes in the claim for the return of cultural property, now takes a broader view which also encompasses questions of ethics and legitimacy. The claims go through the channels of cultural diplomacy and mediation. They take the integrity of cultural and natural sites into account, raise questions about the museums’ role and are increasingly interested in the cultural context of art works.

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Extrait:

Le rôle des grands collectionneurs dans la formation des valeurs artistiques


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« La métamorphose des Dieux » est un essai d'André Malraux (1901-1976), publié à Paris chez Gallimard en 1957 (tome I, paru sous ce titre, puis réédité sous le titre le Surnaturel en 1977), en 1974 (tome II, l'Irréel) et en 1976 (tome III, l'Intemporel).

 

L'art se situe au centre des préoccupations de Malraux, voire de ses aventures: témoin son expédition au temple de Banteay-Srei au Cambodge, en 1923. Pas un de ses romans dont les personnages ne s'interrogent sur la signification de l'art, que l'écrivain questionne, aussi en son nom propre, dans des catalogues d'expositions (Fautrier, 1945; les Trésors de l'Inde, 1960), dans de nombreux articles (revues Commune, Verve), lesquels, rassemblés, donnent naissance à des oeuvres plus vastes, telle la Psychologie de l'art, incluant le Musée imaginaire (1947), la Création artistique (1948), la Monnaie de l'absolu (1949). Servi par une mémoire visuelle exceptionnelle, entretenue dès sa jeunesse par la fréquentation des musées (le musée Guimet, notamment) et par ses voyages, Malraux met sa culture au service d'une doctrine métaphysique de l'art explicitée dans les Voix du silence (1951) qui reprennent les thèmes de la Psychologie avant le testament de la Métamorphose des dieux. La rédaction de cette ultime trilogie est interrompue par les fonctions politiques de Malraux, ministre de l'Information puis des Affaires culturelles du général de Gaulle (1958-1969). Le dernier tome sortira l'année même de sa mort.

 

Le Surnaturel. "Introduction". La reproduction photographique permet de réunir les chefs-d'oeuvre mondiaux de toutes époques en un même "monde de l'art" où éclate la diversité des styles ("le Musée imaginaire"). "Métamorphosés" en objets d'art, ces chefs-d'oeuvre possèdent le commun pouvoir d'échapper à leur temps et d'appartenir aussi au nôtre. Pourquoi les hommes ont-ils voulu, partout et depuis toujours, créer cette pluralité infinie de formes?.

Première partie. "Le Divin". En Orient et dans la Grèce antique, les artistes élaborent des formes qui évoquent le "surmonde" du sacré (hiératisme égyptien, sumérien et crétois) ou du divin (Grèce). Les arts hellénistique et romain marquent un déclin.

 

Seconde partie. "La Foi". Sous l'Empire romain, cependant, les mosaïques byzantines continuent à suggérer le surnaturel. A l'époque carolingienne, la foi s'exprime dans l'intimité du psautier (enluminures) avant d'être annoncée aux portails et aux tympans des églises romanes qui réalisent l'unité entre le sacré et l'humain. La discontinuité de la création artistique éclate dans le jaillissement du gothique: les cathédrales célèbrent la Création sanctifiée, tandis que le sentiment esthétique émerge dans la chrétienté avec la sculpture ornementale, comme celle de la Sainte-Chapelle. Une foi moins englobante, l'ingérence de l'argent engendrent la privatisation des objets de piété (ivoires, livres d'heures) et de la mystique (ermitages, couvents, béguinages). La foi s'humanise (piété mariale) essentiellement médiatisée par la peinture, qui en Giotto, trouve le maître florentin de la prédication franciscaine. En Flandre, Van Eyck inaugure la peinture de chevalet, convoquant le surnaturel par la présence de figures d'éternité dans l'espace et le temps humains (l'Agneau mystique, la Vierge d'Autun). Le portrait profane s'épanouit: l'artiste découvre son pouvoir de créer un monde rival de la Création divine.

 

 

L'Irréel. Ni histoire de l'art ni traité d'esthétique, l'Irréel montrera ce qui sépare une oeuvre d'art du monde sensible et la relie à toutes les autres (Préface). A Florence fleurit une civilisation de l'esprit: le héros succède au saint et au prophète (1. "La Métamorphose du Christ"). S'écartant de l'austère Masaccio, de l'impassible Piero della Francesca (2. "Le Style sévère chrétien"), Donatello idéalise ses modèles et cherche à susciter l'admiration pour une irréelle beauté (3. "Donatello"). Les bronzes commandités prolifèrent, exaltant l'image du héros (le Colleoni de Verrocchio) auquel répond la figure féminine de la Vénus de Botticelli (4. "Florence"). Avec l'exhumation des antiquités romaines, Michel-Ange, Raphaël, héritiers du grand style classique, voient "l'immortalité sortir de terre", résurrection qui promet l'avenir à l'art du Vatican. Avec la Renaissance naît le rêve profane de la créature libérée de sa dépendance (5. "Rome"). A Fontainebleau fleurit le romanesque mythologique: le maniérisme d'un Rosso accrédite le droit à un style individuel, l'art seul légitimant le choix des procédés techniques (6. "Le Maniérisme"). A Venise triomphe la peinture: les riches palettes de Giorgione, du Titien, contrastant avec l'achromatisme de Léonard de Vinci, créent un univers où éclate la magie de la couleur (7. "Venise"). L'art de "l'Irréel" sonne le triomphe de l'homme; Rembrandt enrichit la fiction picturale par le questionnement métaphysique (autoportraits) et la quête du surnaturel avec la lumière décomposée des Trois Croix (8. "Rembrandt").

 

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L'Intemporel. Le musée napoléonien propose une vision concrète du "monde de l'art" (chap. 1). Rompant avec le monde idéalisant de l'irréel (Manet), l'artiste décide lucidement qu'un tableau sera "la vérité picturale tout court" (2). D'où la querelle entre "Officiels" du musée du Luxembourg défendant l'académisme et "Indépendants" se proclamant créateurs et posant le "fait pictural" en tant que tel (3-4). Degas (les Danseuses vertes) utilise sciemment le pouvoir démiurgique de l'artiste (5). Cézanne, son contemporain, compare ses tableaux non à la Nature mais à ceux de ses grands prédécesseurs, avec l'intention exclusive d'insérer son oeuvre dans le monde de la "création artistique" (6). L'essor de la reproduction photographique ouvre les portes du "musée imaginaire" à l'Extrême-Orient (7), dont l'art "délivre du temps ce qu'il figure, et l'entraîne dans l' éternité" (8). Le "musée imaginaire" accueille arts nègres et océaniens (9), art abstrait et contestataire, produits aléatoires de la nature (bois flottés, tranches de calcédoine), etc. En définitive, c'est le regard qui "invente" l'objet d'art (10). Le dialogue entre oeuvres d'art se développe à l'échelle mondiale grâce à l'audiovisuel (11): l'ubiquité de ce moyen de communication fait reculer les limites du "musée imaginaire", apportant aux arts plastiques leur "alphabétisation". Sa technique, par le biais du montage, peut à son tour, comme le cinéma, devenir créatrice. Entre tous les arts "métamorphosés" éclate un système de corrélations qui, en dépit de la pluralité des styles et des oeuvres, dégage jusqu'à l'évidence la fonction démiurgique de la création artistique (12-13).

 

Lors d'un voyage en Égypte (voir Antimémoires, I, 2), Malraux reçoit devant le Sphinx la révélation d'un double langage: celui de l'apparence, "voix" de l' éphémère, et celui de la vérité, "voix" du sacré et de l' éternel. A la lumière de cette intuition du temps, il recompose et enrichit une partie des Voix du silence, "les Métamorphoses d'Apollon", qui devient la Métamorphose des dieux. L'écrivain avait d'abord choisi "l'Inaccessible" comme titre de la nouvelle trilogie dont le dessein métaphysique est annoncé dès la Préface: montrer que toute production humaine "métamorphosée" en objet d'art doit "sa part d' éternité" à un pouvoir immanent de faire entendre la "voix" d'une vérité transcendante exprimant la valeur suprême d'une civilisation. Dans cette perspective, l'auteur brosse une large fresque, somptueusement illustrée, où défilent, depuis l'antiquité égyptienne et sumérienne jusqu'à Picasso, styles et oeuvres individuelles. Non pour les rapprocher plastiquement comme pourraient le suggérer certains voisinages iconographiques: la Métamorphose des dieux n'est pas un traité d'esthétique comparée. La corrélation est ailleurs: Malraux la situe parmi ces éléments très divers qui, dans les oeuvres de toute provenance, accusent l'écart entre la représentation de l'apparence et l'expression de l'"inaccessible". Tout au long de l'ouvrage, l'écrivain s'appliquera à isoler dans une mosaïque, une statue, un tableau, ce par quoi ceux-ci diffèrent d'une "image" ou d'une "copie". Ainsi, scrutant la mosaïque byzantine de Ravenne (le Surnaturel, II), l'auteur note que "les raies grenat qui limitent [les] paupières" de l'impératrice Théodora "sont de toute évidence étrangères au témoignage de nos sens", que "le chromatisme n'est pas moins arbitraire" et que cette "désincarnation" a pour effet de suggérer le "surmonde" du sacré. Au surnaturel (sacré, divin, foi), succéderont d'autres "surmondes". L'artiste visera l'"irréel" de la beauté, la sublimation profane des valeurs humanistes, voire l'immortalité. Mais - selon la doctrine malrucienne - il n'y parviendra qu'à condition d'altérer les formes naturelles, de jouer avec la couleur (les "nus mauves" du Rosso, l'Irréel, 6), de décomposer la lumière (Rembrandt), bref de récuser les données de la perception. L'écriture de Malraux s'accorde avec cet effort pour rester au plus près des oeuvres: le rythme syncopé, presque haletant, de certaines séquences semble accompagner le regard de l'écrivain inspectant avec une curiosité méticuleuse une sculpture, une toile: "Grand rouleau étroit: 1 m 60 [...]. Une falaise verticale, de face. Des cassures plates de rochers plats, sur des arbres plats. Au centre, une autre roche plate barre la cascade, à côté d'un pin vert sombre. Une crête, un astre confus, le minimum de ciel. De haut en bas du tableau vert et brun, la cascade blanche tombe en s'élargissant, glaive d'une civilisation inconnue" (la Cascade de Nachi, peinture japonaise: l'Intemporel, 8). La répétition systématique souligne le désarroi du regard devant un "spectacle" dénaturé et la métaphore finale, celui du langage devant un "inaccessible" qui ne se livre pas. En dépit de cette approche concrète, la rhétorique de Malraux ne cherche qu'à persuader: en art, on ne saurait prouver; en revanche, on peut gagner l'assentiment par la précision des analyses, l'imposante érudition, le lyrisme incantatoire (voir les pages sur Venise, sur Rembrandt dans l'Irréel), la redite inlassable d'une seule et même idée car l'auteur jalonne son discours de formules qui martèlent la thèse principale dans le cerveau du lecteur: "Toute grande oeuvre figurative se réfère à ce qu'elle figure, et devient oeuvre d'art par ce qui l'en sépare" (l'Irréel, 6). Thèse dont Malraux propose des vérifications - passablement subjectives: qu'un style tombe dans ce qu'il nomme l'"illusionnisme", l'oeuvre produite n'est plus qu'un "tableau vivant" rivé à un spectacle éphémère (telle la statuaire "décorative" romaine) et chassée, comme plagiaire, du paradis de l'art. "Horriblement ressemblant...", disait Cézanne des "Officiels" du musée du Luxembourg (l'Intemporel, 3).

 

Malraux se défend d'écrire une histoire de l' art. Mais l'Histoire intervient cependant dans le plaidoyer de la Métamorphose: fruit de la conquête et du pillage, le musée napoléonien fait surgir le "monde de l'art" dans sa réalité concrète, seul "monde de vérité" auquel entendent désormais se référer les "Indépendants" du XIXe siècle. Ainsi s'accomplit le processus entamé depuis que l'homme s'était mis à peindre les murs des cavernes: non content de constater son immémorial pouvoir démiurgique, l'artiste l'assume en toute conscience. Il se pose en créateur d'un univers de liberté proprement humain, rival de celui où éclate notre contingence et contre lequel l'action, voire la révolution, étaient restées impuissantes (voir les Voix du silence: "L' Art est un antidestin"). C'est donc sous la poussée d'un événement historique que s'accélère le dénouement dans le temps d'une évolution que récupère la Métamorphose, mais pour donner à celle-ci une signification hors du temps. L'art ne promet pas l'immortalité au sens où Michel-Ange, assistant à l'exhumation des antiques, l'espérait auprès des générations futures (l'Irréel, 5), il "métamorphose" immédiatement notre condition en nous projetant dans le monde autonome de l'inconditionné.

 

Sans doute est-ce à cette vision que l'on doit le ton quasi jubilatoire de l'Intemporel. Par pans entiers, de nouvelles "formes", collectées notamment par l'audiovisuel, sortent de l'ombre et tombent dans le champ du "musée imaginaire", cet espace du "monde de l'art" dont les limites ne cessent de reculer. Le regard de Malraux, comme celui de Picasso sur l'art nègre, "invente" partout de la liberté - dans les arts dits "primitifs", chez les "naïfs" (voir les pages sur Haïti, l'Intemporel, 11) jusque dans les merveilles aléatoires de la nature ("Le dieu des agates a presque autant de talent que Kandinsky...", ibid., 9). Chaque fois que surgit le "fait artistique", derechef se trouve proclamée - ne serait-ce que par le regard de l'amateur - la liberté de l'homme. D'où le cas limite du "sèche-bouteille" de Marcel Duchamp: cet objet "ready-made" devient oeuvre d'art si nous le rencontrons, écrit Malraux, "dans ce livre, dans une exposition de sculptures", non "dans l'arrière-salle d'un café" (ibid., 10). Comment mieux célébrer - jusqu'au paradoxe - le pouvoir créateur de l'artiste? Par un décret lucide et souverain, il peut, en instillant une signification transcendante dans l'instrument le plus trivial, transfigurer celui-ci en un emblème de sa liberté. Liberté, valeur suprême de notre civilisation.

 

La Métamorphose des dieux séduit par l'obstination de l'auteur à suivre dans l'histoire de la création artistique, dont il ne cherche pas à supprimer l'"éparpillement temporel" (M. Foucault), le fil ininterrompu de la transcendance. Mais à ce plaisir s'ajoute celui d'un lecteur convié à regarder les oeuvres d'art comme les voyait un guide inspiré. Le discours métaphysique se métamorphose alors en un des hymnes les plus éloquents à la gloire de l'art mondial jamais écrit en langue française.

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administrateur théâtres

Je fais suivre la lettre de Bernard Villers concernant la disparition de notre musée d'Art Moderne à Bruxelles.

Rendez-vous le mercredi 9 mars à 13 heures à l’entrée du Musée

3, rue de la Régence, 1000 Bruxelles,

afin de montrer notre mécontentement....

 

Voici sa lettre :

La mort d’un Musée

février 2011 Bruxelles

 

Le musée d’Art Moderne est fermé depuis le premier février 2011, sine die et sans alternatives.

Sans alternatives ? Que non ! Après une année de travaux et de rénovation des anciens locaux, on le remplacera par un Musée Fin de Siècle, le Musée 19, le musée de la fin du XIXe. Et ça va marcher ! C’est sûr.

C’est le croquemitaine de la place Royale qui, avec son sourire « jugendstil », sa voix fleurie et la ferronnerie de ses arguments, nous l’a annoncé lors de sa conférence de presse à laquelle je me suis présenté sans être invité. Il l’a annoncé sans gêne aucune car, cher(e)s ami(e) de la presse nationale… on montrera bientôt un grand Alechinsky de la collection dans un musée d’Anvers et des œuvres du Musée d’Art Moderne quelque part en Asie… On croit rêver et on rêve, car on part aussitôt avec nos amis, nos étudiants, nos visiteurs à Anvers pour voir notre Alechinsky puis à Taipei pour découvrir nos chefs-d’œuvre enfin sortis de leurs réserves.

 

Voici donc la vision futuriste du très passéiste et très conservateur Conservateur

Dragonnet.

 

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Et paradoxalement ce Conservateur très conservateur est l’ensevelisseur d’un art présent, qu’il aurait pour mission de présenter, un art appartenant à tous les habitants de la Belgique ou à tous les visiteurs du monde. Après les rêves, la fin des illusions. L’Art c’est l’Art-gent. On le voit, on l’entend : le grand Braconneur du Musée est au service des maîtres du marché, un agent de la finance, un sujet de l’audimat, du tourisme bêlant avide de dollars. Et là on l’aime. Hélas ! Il a fait ses preuves. Le musée Magritte ne désemplit pas.

 

Pauvre Bruxelles ! Cette « capitale » de l’Europe sera donc la première capitale d'Europe sans un musée d’art moderne !

INDIGNONS-NOUS !

 

Je crois, dans un premier temps, qu’il faudrait ameuter les artistes du pays ou de passage par chez nous, les enseignants, et tant de gens qui sont ou qui pourraient être concernés par les jeux et les enjeux de l’art. Or, on peut le constater, la mise à mort du musée s’est vraiment faite en catimini.

AMEUTONS !

 

L’absence d’un Musée d’Art Moderne est intolérable.

Il faut un Musée d’Art Moderne.

Le Musée nous appartient.

 

Que faire ?

Des communiqués de presse ? Oui. Des tracts ? Des affichettes ? Oui. Des performances ?

Oui. Des perturbations ? Oui. Des interventions. Des explications. Des interrogations. Des

contradictions. Des suspensions. Des affirmations…Oui.

COMMUNIQUONS !

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Je propose à mes amis-amies-artistes et aux amies amis de mes amies-amis-artistes de

nous retrouver à l’entrée du Musée 3, rue de la Régence, 1000 Bruxelles, le mercredi

9 mars à 13 heures et de discuter le coup afin de convenir d’actions diverses ou d’une grande action.

DISCUTONS !

 

Bernard Villers

lundi 28 février 2011

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Je veux survivre

12272722474?profile=originalUne pensée pour le Japon...si peu de chose...mais peut-être cela restera-t-il ainsi en ma mémoire. Nous ne gardons point de souvenirs de nos poumons qui s'ouvrent pour la toute première fois, nous ignorons le jour où la vie nous ouvre les bras. Ainsi reste secret le jour où elle nous sera reprise. Et le temps court si vite....

Ainsi Marie me racontait sa peine. A cinquante et un an, elle m'avouait son angoisse du temps qui passe, des accidents qui surgissent n'importe quand et n'importe où. Elle me disait que sa tête n'avait que vingt ans et que son corps ne voulait pas le reconnaître. Je l'ai vue, Marie, des larmes plein les yeux de ne pouvoir pactiser avec un diable. Je l'ai entendue me dire qu'elle offrirait son âme pour obtenir l'éternelle jeunesse. Je l'ai prise dans les bras, sans trembler, sans douter un instant qu'elle pensait vraiment ce qu'elle disait. Je l'ai serrée très fort et au travers de quelques larmes, lui ai rappeléqu'on ne change pas le voyage qui nous est destiné le jour de notre naissance. Je lui ai murmuré que demain n'existe pas et qu'il est bien inutile de se gâcher le jour présent en lui refusant la possibilité d'être vécu avec joie et à pleines dents.....Marie ne m'a pas entendue et est rentrée dans son épouvantable angoisse, la mort déjà au fond des pupilles....

Au Japon, là où la mort menace, de petites mains s'affairent à survivre....Pauvre Marie, pars et va voir que la vie est un bien si précieux qu'on ne le gaspille pas en lamentations. La seule façon de vivre est d'agir sur le jour qui passe et de l'imprimer de tout notre être.

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administrateur théâtres

                       “Venitian and Flemish Masters ” 

  11 FÉVRIER 2011 - 08 MAI 2011  Bellini, Tiziano, Canaletto - Van Eyck, Bouts, Jordaens, ... Les frères vénitiens et flamands sont inséparables !

12272719677?profile=originalJan van Eyck, Sainte Barbe; 1437; Olieverf op paneel; 31 x 18 cm © Lukas - Art in Flanders VZW / Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen

 De la finesse de Van Eyck  (sainte Barbe, 1437) aux paysages de Canaletto.  Une cinquantaine d'œuvres majeures en provenance de l'Accademia Carrara di Bergamo sont actuellement accueillies au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en regard avec une quinzaine de chefs-d'oeuvre provenant du Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers (KMSKA), le temps de rénover ces deux musées prestigieux. L'Accademia Carrara di Bergamo  fut fondée par le comte Giacomo Carrera, mécène et collectionneur, qui fit un legs généreux à la ville de Bergame à la fin du XVIII e siècle.

Voici donc une exposition chronologique de grands maîtres tels que Giovanni Bellini  qui se retrouve réuni avec  Rogier van der Weyden , Pierre-Paul Rubens avec Le Titien et Véronèse. De nombreux contacts s’établissaient entre nos provinces du Nord et l’Italie. On circulait à pied, mais on circulait, malgré les brigands et les champs de bataille. La circulation des biens, des banquiers et des artistes remontait  par Messine, Barcelone jusqu’à Anvers  par voie maritime, particulièrement en provenance de Venise la Sénérissime, un état qui englobait d’autres villes du nord telles que Padoue, Bergame, Vicence, Vérone. Venise, fière et jamais prise, riche, pratiquait la tolérance religieuse et la circulation des œuvres d’art et des artistes. Voici enfin une exposition qui satisfera notre désir d’explorer ces liens privilégiés dont on nous a toujours parlé dans nos cours d’histoire de l’art.

Les quatre grands volets de l’exposition 

L’exposition Venetian and Flemish Masters, articulée en quatre sections, parcourt quatre siècles essentiels de la peinture européenne (du XVe au XVIIIe siècle) et illustre les nombreux points de contacts et d’influence jalonnant les rapports entre Bruxelles, Bruges, Anvers et Venise comme autant de lieux d’école et d’émulation :   

·   le quattrocento et la naissance du portrait et la peinture de dévotion, où Pisanello et Giovanni Bellini sont mis en confrontation avec d’autres maîtres tels que Rogier van der Weyden. 

 Voici une œuvre magnifique. C’est La Vierge à L’Enfant de Giovanni Bellini (1476)

12272720078?profile=original  Une œuvre très émouvante, où l’on perçoit la douleur de la Vierge devant le supplice à venir. Elle semble ne pas pouvoir retenir l’enfant plein de vivacité dans ses bras. La dynamique de la diagonale semble préfigurer que le Fils portera la croix! Il pose un pied  sur un marbre veiné de rouge et blanc, préfiguration du sang et des larmes de la Vierge versées  sur la pierre de son tombeau. Les fins rehaussements d’or du manteau de la Vierge soulignent le bleu exceptionnel et le drapé évoque la douceur et le mystère.

 

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 Ceci est un détail du portrait du jeune homme joufflu de Giovanni Bellini, (huile sur bois).  On est touché par l’humanité de son regard sensible, chargé d’interrogations. Le modelé du visage est de grande valeur expressive.

 

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Ce tableau, encore de Giovanni Bellini est tout aussi bouleversant. Il s’agit de la Déploration du Christ par la Vierge et saint Jean (1455).  La douleur de la Vierge est intense et contenue, les bras inertes du Christ sont soutenus délicatement par la  Vierge vêtue de rouge et Saint Jean en larmes. Une lumière venue de gauche illumine les visages et le corps livide, presque en clair-obscur. La profondeur du tableau est donnée par le petit parapet à l’avant-plan.

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On a envie de vous montrer encore l’exquise « Madonna con Gesù  Bambino» (1475) de  Crivelli Carlo, une œuvre toute en finesse. Le manteau de la Vierge travaillé en pastillage argenté évoque l'image d'une icône byzantine. Les fleurs - l’œillet, symbole de l’amour -  et les fruits font allusion aux vertus de la virginité et de la fécondité et du renouveau. Les deux vues de paysage - florissant à gauche, aride et mort à droite - préfigurent la Vie, la Mort. Le long bandeau de tissu que la Vierge tient délicatement dans sa main, illustre peut-être son lien charnel avec son Fils et en même temps les bandelettes utilisées pour les inhumations. La fusion de la mère et de l’enfant est très nette et enchâssée dans un schéma triangulaire.

·   le cinquecento, les paysages et la dévotion avec la présence d’œuvre du Titien, de Palme  l’Ancien mais aussi de Véronèse, mis en regard avec leurs collègues flamands.

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On découvre Gérard  David, Andrea Previlati pour arriver aux œuvres du Titien avec la thématique amoureuse d’Orphée et d’Eurydice qui se fait mordre par un serpent, une très belle œuvre commandée par le pape Alexande VI Borgia, une magnifique madone à l’enfant, toute en douceur et en courbes naturelles sur fond de paysage lumineux.

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Le plus étonnant c’est ce Joachim Patinir, originaire de Dinant, avec un paysage panoramique,  très romantique représentant la fuite en Egypte en miniature.

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 Il y a aussi un trésor de richesse chromatique : cette Vierge à l’Enfant entre saint Jean-Baptiste et sainte Marie Madeleine, toute en mouvement et en lumière de Palma l’Ancien.

12272720895?profile=original Ensuite on s’arrête  devant la très belle œuvre de Giovanni Cariani,  liée à la tradition du portrait lombard. Il s’agit du portrait somptueux d’un savant humaniste, mis en évidence par la composition de la perspective. Une technique ingénieuse déroule un rideau ou un écran derrière le personnage cependant que l’autre partie du tableau évoque un paysage, tableau dans le tableau.  La perspective du grand livre ouvert au bord du parapet contraste avec ce paysage inaccessible probablement inspiré des vallées de Bergame.

 

·   le seicento – Le Sacré et le Profane –Rubens, Padovanino et Tiepolo interpellent les sens au travers de leurs illustrations de thèmes sacrés et profanes.

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 Ici, Peter Paul Rubens - Heilige Drievuldigheid - La Sainte Trinité (1620)

Le contexte politique de Venise, à deux doigts du schisme avec Rome, rend cette période moins faste. « La méfiance rend cette ville prisonnière d’elle-même » Des artistes de renom choisissent cette ville pour y peindre.  Les œuvres sont devenues monumentales, comme en témoignent les quatre grandes toiles de Padovinano, élève d’un disciple de Titien dont il a étudié et copié les fresques. Ces toiles  représentant des scènes mythiques telles que Bacchus et Ariane, la fête de Vénus, les Andriens, le triomphe de Thétis.

 

 

 Dans ces salles on rencontrera le Bacchus de Jordaens, l’oeuvre qui sert d’affiche à l’exposition.   

 

·   les scènes de genre et vues du settecentoCanaletto, Francesco Guardi, Pietro Longhi sont mis en parallèle avec des maîtres du Nord qui les ont parfois précédés et influencés.

Giovanni Baptista Tiepolo, pétri de l’expérience de ses prédécesseurs comme Titien, Le Tintoret et Véronèse résoudra le problème de la relation entre peinture et architecture, entre l’art et la nature, apportant des solutions d’une grande complexité qui marqueront l’histoire de la peinture. La « veduta », « ce qui se voit » et aussi « comment on le voit » est un paysage historiquement objectif peint avec précision et réalisme. Les védutistes respectent avec une fidélité absolue la perception optique de la réalité. Le peintre sort de son atelier et descend dans la rue pour réaliser des esquisses de vues saisies sur le vif.  Les figures de Luca Carlevarijs, Antonio Canal-il Canaletto mettront en scène la ville et sa vie citadine intense, la lagune, les embarcations de tout genre et surtout la  magnifique lumière vénitienne. On est dans le classicisme de l’art paysager, un art qui se répandit à travers l’Europe avec le goût des souvenirs de voyage induit par la pratique du « Grand tour ».

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Canaletto, Il Canal Grande da Palazzo Balbi, olio su tela, 61x90 cm, inv. 540, 1730, datazione critica. Bergamo, Accademia Carrara

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Francesco Guardi, Piazza San Marco, olio su tela, 62x96 cm, inv. 567, 1760-1770, datazione critica. Bergamo, Accademia Carrara

 www.bozar.be

 

 

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administrateur théâtres

Une exposition qui dérange….

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C’est encore l’hiver, et pourtant la lumière printanière caresse les verrières des immenses salles Horta, un écrin pour la rétrospective de l’œuvre de LUC TUYMANS  dans une unique escale en Europe : Bruxelles. Les curatrices sont deux éminentes expertes, Madeleine Grynstejn, directrice du Musée d’Art contemporain de  Chicago et  Helen Molesworth,  curatrice en chef du Musée d’Art Contemporain de Boston.  Elles soulignent l’immense honneur qui leur est fait d’accueillir cette rétrospective dans des salles aussi prestigieuses : « It is an absolutely gorgeous installation. » L’atmosphère architecturale, ainsi que les variations atmosphériques contribuent grandement à faire vibrer les œuvres. Ensemble elles ont fait la sélection des œuvres de Luc Tuymans mais c’est Luc Tuymans qui a présidé à la mise-en-scène et à l’accrochage : un shadow curator. C’est lui d’ailleurs  qui a été choisi pour présenter les œuvres de l’artiste belge francophone Angel Vergara, désigné pour le Pavillon belge à la Biennale des Arts visuels de Venise 2011. «  Retrospective » est organisée par the San Francisco Museum of Modern Art et the Wexner Center for the Arts, Colombus.

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  Luc Tuymans, notre compatriote,  est un artiste de renom aux Etats-Unis et en Europe du nord, il est  très présent dans de prestigieuses  collections muséales de par le monde. Lui c’est l’explorateur du fossé entre la réalité et l’œuvre picturale, l’explorateur du non-dit, du non-peint. Il arrive à révéler la substance mystérieuse qui se loge entre  l’écorce et le bois dans la constitution des arbres, sauf qu’au lieu de la vie, c’est la mort qu’il couche sur la toile. Sa palette délavée faites de toutes les nuances de gris, terre, bleutés, vert d’eau, violacés et sables semble vouloir crier à mots muets le noir absolu de certains moments tragiques de notre histoire contemporaine, le noir, une  couleur qu’il refuse d’utiliser en peinture. On est dans le paradoxe. C’est probablement que ces moments d’absolue monstruosité sont impossibles  à  comprendre et à exprimer autrement. Si cette exposition semble reconstruire la genèse du cheminement de l’artiste,  elle plonge dans la rétrospective de moments d’histoire ou de quotidien douloureux. 

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« Ses peintures apparaissent à première vue comme des scènes relativement banales de la vie de tous les jours. Mais derrière ses intérieurs, paysages ou personnages aux allures plutôt  innnocentes, se cache presque toujours une autre signification. Les idées et évènements présents dans l’œuvre de Tuymans sont rarement explicites, mais plutôt suggérés par des allusions subtiles. Comme autant de souvenirs voilés, ces œuvres oscillent sans cesse entre cohérence et illisibilité, poussant ainsi le spectateur à remettre en question non seulement ce qu’il voit, mais aussi sa façon de regarder. Dans toutes ces œuvres, Tuymans s’attache à montrer « l’in-montrable » pour rendre les gens conscients de leur rôle de spectateurs et parfois, involontairement, de complices de l’histoire. »

 

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Les thèmes historiques qu’il travaille par prédilection sont la Shoa, les retombées des évènements du 11 Septembre, et l’histoire postcoloniale de la République Démocratique du Congo. Tuymans s’intéresse aux retombées de ces évènements et à la façon dont ils sont relayés par les médias de masse. Il développe les thèmes de la violence, de l’utopie du pouvoir, de la propagande et des abus en tous genres, dont la pédophilie.

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 Il puise son inspiration dans le rassemblement d’une documentation exhaustive trouvée dans les medias : photographie, cinéma, télévision.  Il s’approprie des images de diverses provenances qu’il recadre, encadre, agrandit et décline sous un nouvel éclairage. Un processus qui peut durer jusqu’à 4 mois de gestation pour une réalisation que ne durera pas plus d’une journée. Il punaise ses toiles sur les murs de son atelier de 450 mètres carrés à Mortsel, elles sont mises sur châssis par la suite. Il génère ainsi des natures mortes, des paysages et des portraits, aux demi- teintes pastel dont on ne peut pas considérer seulement la valeur faciale. Pour découvrir la symbolique cachée, l’utilisation du magnifique catalogue, une œuvre en soi, est presque indispensable. Il faut se poser sans cesse la question : « Mais qu’est-ce que j’ai sous les yeux ? » Il faut prendre le temps de s’arrêter sur l’image impassible qui nous est livrée et réfléchir sur le thème proposé.  Puisqu’il est vain de penser qu’à notre époque on peut encore être original, dans ce monde où l’on est noyé d’images aux couleurs foudroyantes ou en noir et blanc, tranchantes, coupantes, farcies  de millions de pixels.

 

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LUC TUYMANS RETROSPECTIVE    12272716294?profile=original

Adresse

BOZAR – Palais des Beaux-Arts

Rue Ravenstein 23

1000 Bruxelles

Dates

18.02.2011 > 08.05.2011

Heures d’ouverture

De mardi à dimanche, 10:00 > 18:00 /  Jeudi, 10:00 > 21:00 / Fermé le lundi

Catalogue Luc Tuymans. Retrospective 12272717256?profile=original

 

 

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Insideland

48 h pour faire le tour du monde.. Parti d'un coup de crayon vers un réchauffement climatique laissant naître des palmiers sur l'île de Öland.

( au sud de la Suède..)

Mon crayon, mon pinceau s'échoua sur les berges de l'imaginaire de l'insideland..

Que de souffrances pendant ce voyage, que de sacrifices pour ne garder que les embruns aquarellables.. pour un projet d'affiche, un visuel de la biennale des carnets de voyage édition 2011 à Clermont-ferrand

Flo ou la cantatrice chauve 100x80 acry et marouflage sur toile

gegout©adagp 2011

flo canta chauve

Et ce matin je re.. trouve les grands espaces de la liberté de l'atelier.

Plus de règles, plus de contraintes si j'oublie le format du support.

Plus que la liberté, immense et vertigineuse liberté du peintre face à lui-même.

Un carnet de voyage dans mon atelier, ce territoire parcouru chaque jour, et qui reste inconnu.

Nécessairement  inconnu, bien sur , j'y ai mes repères, balises qui ponctuent le territoire, je les repousse un peu chaque jour.

 

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Une galerie de l'improbable

 Je reviens sur cette belle initiative de Fanny Laheurte a qui je laisse la place pour en parler.

 Ces associations de malfaiteurs, euh d'artistes pardon ! 

sont juste des dialogues, des résonnances... intimes, celles qui sont dans ma tête, pas forcément apparentes au premier coup d'oeil d'ailleurs. Elles ne cherchent pas à démontrer quoi que ce soit d'autre que le talent se transmet par delà les siècles, les sensibilités, les continents, les styles, les "écoles", les techniques, les générations... qu'il est possible de trouver un écho là où tout parait improbable, mais aussi de se raconter des histoires, belles ou... moins belles.
En espérant que cela ne froissera aucun des artistes que j'aime, merci à eux pour les voyages qu'ils permettent.
Pour rester dans la métaphore criminalistique : si toutefois le "pillage" des oeuvres peut gêner certains d'entre vous, ce qui serait compréhensible, il me suffira d'un petit clic, clac l'affaire est dans le sac, pour retirer les "tant d'aime" incriminés.
N'hésitez-pas à me faire parvenir vos plaintes.

 Voici un exemple qui flatte mon égo.

 Munch et Gegout.

Diptyque improbable d'une rare audace. Eros et Thanatos
 Le chaud et l'effroi..

 Je vous incite à voir sur FB sa page qui mérite une visite . Une des plus grandes et géniales galerie à visiter.

 De toute pièce montée par Fanny Laheurte. De Rustin à Rambrandt

 galerie de l'improbable.

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Je m'indigne et je signe

On mesure notre capacité de renoncement à notre niveau de résistance..

 Ou plutôt, on mesure notre capacité de résistance à notre niveau de renoncement ou lâcheté..

 Ce mot indigne de nous et pourtant tellement humain..

3 études pour "sans-papiers"

40x40 x3 acry et marouflage sur toile

3 levres closes3-jocondeterre rouge-2

 Je viens de mettre un terme aux 3 formats carrés que je destine à la CIMADE pour notre expo débat sur le  problème de sans-papiers ici en Pays de Gex ou ailleurs

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administrateur théâtres

 

 

 

 

AFFORDABLE ART FAIR BRUSSELS 2011 : Entrez dans L’ART TENDANCE

 

Que tous les amateurs d’art contemporain se préparent : la 3ème édition de

l’Affordable Art Fair Bruxelles (AAF) approche à grands pas ! Cet événement,

toujours aussi accessible et décontracté, vous donne rendez-vous à

 

 Tour et  Taxis du 25 au 28 février.

 

Cette année encore, l’AAF s’annonce bouillonnante de talents et pétillante de

nouveautés ! On s’y promène dans une effervescence permanente, contexte idéal

pour se laisser séduire par une œuvre que l’on attendait depuis toujours…

 

Une foire qui bouscule les codes

On imagine souvent que l’art est réservé à une poignée d’initiés. Or, à l’AAF, c’est

l’audace, la cool attitude et la convivialité qui sont de rigueur. Entre coups de

cœur et belles découvertes, cet événement constitue une occasion unique en son

genre pour acquérir une œuvre d’art contemporain.

Plus que jamais, l’art décomplexé a la cote ! Fort de son succès, le concept AAF

lancé il y a 10 ans à Londres par Will Ramsay, a attiré depuis ses débuts plus de

800.000 visiteurs aux 4 coins de la planète ! A chaque fois, le public répond

présent avec enthousiasme, qu’il soit ou non expérimenté, collectionneur ou

amateur. La marque Affordable Art Fair vient d’ailleurs d’être élue en Angleterre

parmi les 100 ‘Cool Brands ’, aux côtés d’Apple…

Des galeries audacieuses

Cette édition 2011 accueille 90 galeries belges et internationales qui présentent

chacune au minimum trois artistes vivants et une sélection d’œuvres originales

dont le prix de vente ne dépasse pas 5.000 e.

A l’AAF, on ne trouve que des galeries professionnelles. Ces maillons essentiels

de l’art revêtent une responsabilité de première importance puisqu’ils assurent la

liaison entre l’artiste et le futur acquéreur. L’enjeu est de taille : sélectionner l’artiste,

rendre visible ses créations, les mettre en scène et enfin, les commercialiser… Un

pari parfois risqué mais relevé avec brio !

Pour s’inscrire toujours mieux dans le dynamisme du marché en Belgique, l’AAF

est fière d’ouvrir en 2011 une section « jeunes galeries », entièrement dédiée à

15 galeries belges ouvertes depuis moins de cinq ans. Une opportunité pour ces

nouveaux acteurs du marché de l’art contemporain de s’exposer à un large public.

L’art sous toutes ses formes

Que vous soyez axé photo, peinture, sculpture, ou encore gravure et dessin, l’AAF

comble toutes vos envies. Vous craquez pour un tableau ? L’objet de vos désirs est

emballé gratuitement sur place pour un plaisir instantané. Pour les plus patients,

un service de livraison est également disponible.

L’AAF tient également à guider les amateurs et conseiller les indécis. Pour tous

ceux qui le souhaitent, un coach en art contemporain propose ses services

gratuitement aux visiteurs.

Des « parcours coup de coeur » sont cette année proposés par des personnalités

belges issues de tous les secteurs de la création : la mode, le design ou encore

l’art de la gastronomie…  

 

 

Après le Grand Palais de Paris, le Palais de Tokyo,

LA PRINCIPALE COLLECTION DE TAG ET DE GRAFFITI

s’expose pour la 1ère fois en Belgique à l’Affordable Art Fair

 

Alain-Dominique Gallizia, mécène et précurseur passionné, a réuni dans ses

collections des œuvres « pressionnistes » d’artistes internationaux issus de

différentes générations, des vétérans des métros new-yorkais jusqu’à la nouvelle

vague européenne.

Ce collectionneur, expert en tag, met à la disposition des tagueurs du monde

entier son atelier de Boulogne Billancourt, surnommé « la ruche du Tag », où se

côtoient les plus grands représentants du dernier mouvement d’art pictural de la

fin du XXème siècle.

 

Tremplin pour les grands talents de demain

Parce qu’il est très difficile pour un jeune artiste de se lancer sur le marché de l’art,

l’AAF s’engage chaque année à soutenir des talents émergents, dénichés parmi

les meilleures écoles d’art de toute la Belgique.

Le « Tremplin jeunes talents » donne l’opportunité au public et aux professionnels

de découvrir et acquérir en avant-première les œuvres des artistes de demain.

A partir de janvier, il est aussi possible de voter pour votre artiste préféré sur la

page Facebook « Tremplin jeunes talents ».

 

Relax and enjoy

Parce qu’à l’AAF, l’accessibilité est un véritable état d’esprit, de multiples occasions

sont créées pour faire de votre visite une expérience inoubliable.

Participez aux ateliers organisés au sein de la foire, vous en repartirez avec vos

œuvres…Venez avec vos enfants, un espace leur est spécialement dédié pendant

le week-end pour qu’ils puissent eux aussi s’initier à l’art. Venez en famille ou

entre amis, faites une pause au winebar, au restaurant, et passez vous faire tirer

le portrait …

En pratique

La foire aura lieu du 25 au 28 février à Tour & Taxis.

Vernissage le jeudi 24 février de 19h à 22h (uniquement sur invitations)

Vendredi 25 février : 12h - 21h30

Samedi 26 février : 11h - 19h30

Dimanche 27 février : 11h - 19h30

Lundi 28 février : 12h - 18h

 

www.affordableartfair.be

 

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Drapé de bonnes intentions

Juste dire merci à celles et ceux qui me lisent ici et là.

Me lisent et me le disent.. Merci de vos commentaires merci de votre présence autour de mon univers... Merci..!  

Tous mes voeux de bien être pour ce soir... demain.. en attendant la suite de nos vies..

Planche sortie de ce livre dont je fais l'éloge dans un post paru hier

Les estampes Japonaises de Lubor HAJEK paru chez Pierre Belfond en 1976

drapé blog

Un drapé magnifique de fluidité rien que pour nous.. 

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Art du nu

Je reviens de temps en temps sur mes dessins académiques, fouillant dans d'énormes stocks, je découvre des études qui datent de cette longue période ou je ressentais la nécessité de dessiner d'après nature.

Académie étude de nu féminin 65x50 pierre noire

nu-d--apres-nature.jpg

J'ai gardé de cette époque des automatismes qui me servent dans le geste intuitif..

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l'homme qui avale un pistolet

Juste pour la magie des dessins qui se font seuls, ou presque.

Je suis juste là pour poser sur le support quelques gestes furtifs, convulsifs. A eux par la suite

dessin encre et acry sur carton 29x21

de m'étonner.gribouillage-.jpg

Je n'attends peu d'autres choses que cela, un étonnement en voyant par exemple la forme du pistolet que cette de tête de profil avale.

 

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courrier du cœur

Fin de cette installation en raz campagne , pour un art en campagne qui devenait un sorte de retraite de Russie..

photo prise le 26 NOV, je tenais avant de démonter l'ensemble voir la neige se poser sur mes boites à lettres.. Je suis comblé..! gegout©adagp

courrier du cœur sous la snw

L'art et la campagne ne font pas toujours bon ménage, et je ne parle même pas de la pérennité des œuvres exposées à tout les vents plus ou moins mauvais..

Mon "courrier du cœur" se souviendra longtemps de cette édition 2010.

Moi aussi..!

La prochaine édition se fera sans moi.. Je serai en Juillet invité à exposer mon travail en Suède, sur l' Ile de Ölands au musée Himmelsberga.


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Flo s'expose à Kiev

Je n'ose pas vous montrer les photos prises avec un blackberry qui a du faire un séjour dans un Hammam Ukrainien juste avant le "reportage"

La flo du jour non finito 150x120 acry et marouflage sur toile

flo-du-13-nov

Le stand surgit dans la brume, j'ai cru reconnaître une de mes peintures dans un brouillard digne du bain turc version wet..!

Ma Flo Vénus au bain est vraiment au bain de vapeur..ça devrait lui faire du bien..ou alors elle va se mettre à rouiller..

Voici un message envoyé par Eric Patou des éditions Patou "nude art today"

Bonjour
Une petite idée du stand. les photos viennent du téléphone ce qui explique la mauvaise qualité. J'ai pris d'autres photos avec un numérique.

Il y avait beaucoup de monde le jour du vernissage, les ventes se font en fin de semaine.
J'ai rendez vous avec le musée d'art moderne de la ville de kiev ..........

Ici tout est complique, tout est en russe, même dans les restaurants!
Heureusement j'ai dîner avec l'équipe de l'ambassade de france.
Personne ne parle anglais et les gens ont peur au moindre renseignement.


Bon j'espère que les Ukrainiens sont cool avec le gentil Patou.. sans cela j'envoie les chiens

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