Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

- (62)

Réveiller l'aurore - par Jacques Demaude - Poésie

12272840464?profile=original

Réveiller l'aurore - par Jacques Demaude

Editions Le Taillis Pré

Poésie

14.5 x 20.5 cm /

ISBN 978-2-874500-60-2

2012

12272840473?profile=original

 

Poète généreux, ouvert sur le monde, homme de conviction et de combat, Jacques Demaude est une des voix les plus justes et spirituellement exigeantes de notre littérature. « Sa relation au monde s’étend à tout le Vivant, ne séparant jamais l’apparent du non-visible, ni l’homme de son questionnement, ou la nature de son mystère », écrivait à son propos Luc Norin. Poésie initiatique, élégiaque, gnomique sans nul doute, dont la forme a été modelée à la pratique des grands poèmes dramatiques d’un Agrippa d’Aubigné, à la brutalité rimbaldienne et aux aveux bouleversants d’Une saison en enfer, à l’hallucinatoire et ésotérique profération prophétique d’un Trakl, et dont l’éclat lyrique se souvient des expressionnistes allemands. Pour lire cette poésie initiatique dont la forme a l’éclat lapidaire ou haletant des fragments arrachés à la souffrance et à la conscience des limites, il faut mettre beaucoup de silence et n’en jamais oublier l’assise fondatrice basée précisément sur la résilience et les valeurs de la morale, de la justice et de l’espérance.

Éric Brogniet

Lire la suite...

 

Allocution de M Abdelaziz Kacem (Tunisie) aux Biennales de la Poésie 2012 à Liège

poète, essayiste et professeur à l’Université de Tunis et

président d’honneur de la Maison internationale de la Poésie à Bruxelles

 

LES BIENNALES ONT SOIXANTE ANS

 

Dans le prolongement du message chaleureux que  nous a adressé Philippe Jones, un message où, sur ces noces de diamant, en si peu de mots, tout a été dit, je me contenterai de quelques remembrances, juste ce qu’il faut pour dire une certaine fierté nostalgique d’avoir été mêlé de si près à cette exceptionnelle aventure. Les Biennales, ne serait-ce que parce que j’étais dans la confidence et la complicité, j’en ai connu les affres, les accidents, mais aussi la persévérance, l’opiniâtreté, le panache.

 

L’Europe de l’après-guerre se reconstruisait et, pour conjurer ses démons, commençait à poser les premières pierres de son Union. On y discutait  d’élevage, de pêche, de charbon, de marché commun. Et quelle place pour la poésie ? C’est là qu’intervint l’équipe du Journal des Poètes, autour de Pierre-Louis Flouquet et d’Arthur Haulot, et réussit, en 1951, à organiser les Rencontres Européennes de Poésie. Mais l’équipe revoit le projet à la hausse. La poésie est un fleuve intranquille, aux affluents, certes, multiples, mais il est universel et a vocation d’arroser toutes les terres. Il n’est donc plus question d’enfermer ces Rencontresdans leur régionalité, si foisonnante soit-elle. Douze mois plus tard, les Biennales Internationales de Poésie sont nées.  

 

En 1955, le nouvelliste polonais Witold Gombrowicz lançait sa fameuse diatribe : « Personne n’aime les vers et le monde des vers est fictif et faux ». Sûre d’elle-même, la poésie, à travers les Biennales qui s’affirmaient, haussa les épaules et passa son chemin.

 

Soixante ans! C’est loin. C’était hier, pourtant, à Knokke, au bord de la Mer du Nord. À l’époque où les deux communautés de la Belgique mettaient conjointement leur enthousiasme et les moyens nécessaires pour mener à bien cette entreprise.

 

Je ferme les yeux : que vois-je ?

L’image me revient de la Salle Magritte, au Casino de Knokke. Nos « ébats », pour reprendre un lapsus demeuré célèbre du regretté Edmond Vandercammen, se déroulaient sous le regard sylvestre du grand surréaliste. Il y avait là une grande fresque murale où se réfugiait notre attention au moment où certaines interventions s’acharnaient à raser l’assistance. Parmi les éléments de la fresque, me fascinait un voilier fluide, sculpté à même les vagues et que j’avais d’emblée, confondu avec la poésie navigante.

 

Une galerie de portraits défile aux franges du souvenir : la grande stature d’Arthur, entouré de cet autre cercle des poètes disparus : Léopold Sédar Senghor, Jean Cassou, Fernand Verhesen, Pierre Emmanuel, Roger Bodart… qui entrevois-je encore ? Maurice Carême, Pierre Béarn, Pierre Bourgeois, Georges Sion...Ah, ces belles têtes à la fois bien pleines et bien faites. Et ces égéries sublimes qui, présidant au vertige, firent de leur nom terrestre une vaporeuse sonorité : Jeanine Moulin, Andrée Sodencamp, Marie-Claire d’Orbaix.

 

 Arthur se définissait ou acceptait d’être défini comme un chef de hordes. Et ils venaient des quatre coins de la planète, ces hordes. Américains, Russes soviétiques, Africains, Asiatiques, Arabes, frayaient sans barrières idéologiques… 

Pour moi, Arthur était le grand capitaine d’un navire où les mutins ne manquaient pas. Il les appelait « les emmerdeurs professionnels ». Mais qu’aurait été le décor sans eux ?

Mes oreilles vibrent au dialogue des oracles dans la salle et le stimulant brouhaha du hall et des coulisses, rumeur et humeur que je ne manquais pas d’inclure dans le rapport général, exercice redoutable qui me fit dire un jour, à la tribune : Je n’aimerais pas être à ma place.

 

C’était à Knokke, de 1952 à 1979. Les poètes étaient conviés à méditer, à reconsidérer, à remettre en question leur rapport et leur apport au langage, au mythe, au monde, à la société, à la création. C’est à la période Knokkoise que la Xe Biennale a accouché de la Journée Mondiale Poésie-Enfance, qui, à chaque équinoxe du printemps, invite les écoliers du monde à fêter en poèmes leur renouveau. Cette tâche exaltante est infatigablement menée par une marraine insigne : Moussia Haulot.    

 

Puis, dans son propre casino, Knokke joue son titre et perd. Une rupture, une scission linguistique, imprévisible, douloureuse, nous coupa de nos confrères flamands, excellents poètes néerlandophones, mais aussi parfaitement francophones. Karel Jonkheere, pour ne citer que lui, était d’une intelligence, d’un raffinement. Son humour s’appelait encore esprit… Mais que sont nos amis devenus ?    

 

 Le bateau « Poésie » quittait ainsi à regret la Mer du Nord et dériva quatre ans, durant. Puis,  dès 1984, la Meuse, hospitalière, lui ouvrit ses débarcadères. Mais l’aiguade se fit de plus en plus avare. Faute de subsides, on dut se serrer la ceinture, en commençant par amputer la durée de la rencontre d’un jour.  Le capitaine Haulot, sans jamais faire état de ses difficultés à boucler ses fins de Biennales, continuait de héler ses marins qu’infiltraient de sympathiques farfelus ou de pathétiques bardes cruellement déshérités par les Muses. Mais la fraternité en poésie s’étendait à tout le monde.

 

À l’heure où l’idéologie religieuse s’avérait criminogène, la Biennale de 1990 a été consacrée au sacré, domaine où le mysticisme compte de nombreux poètes méditant à l’ombre d’Ibn Arabi et de saint Jean de la Croix. Religieux de toutes barbes ont pu dialoguer avec des laïcs  de tout poil.

 

Parce que les imbéciles heureux, et ils sont légions, croyez-moi, ne prennent pas la poésie au sérieux, les Biennales s’intéressèrent aux conquêtes scientifiques. D’éminents hommes de science, des chimistes, des biologistes, des astrophysiciens, des informaticiens sont venus, à plusieurs reprises, participer avec joie à nos travaux, reconnaissant par là même à la poésie sa contribution à la connaissance par les voies et moyens qui sont les siens. Des astronautes, un Américain et un Russe ont même aluni sur notre galaxie.

 

Les Biennales se sont toujours montrées attentives aux mutations et dérives sociétales. Quand l’amour déboussolé, pour reprendre le titre d’un livre écrit par un couple de soixante-huitards repentis,  voit son langage se rétrécir jusqu’à ne plus parler que de partenaires, d’ex, de mecs et de nanas de passage, la XIXe Biennale que j’ai eu l’honneur de présider, en 1994, tint à revisiter la passion amoureuse de Diotima à Louis Aragon en passant par le Medjnoun d’Arabie et les troubadours.

 

Je m’arrêterai au seuil incertain de ce siècle où, dans les conventions internationales le terme « intérêt commun » remplace la vieille et noble notion d’ « amitié entre les peuples ». Quand, en 1996, Samuel Huntington lança un pavé dans la mare, son livre, Le clash des civilisations, provoqua une controverse mondiale telle que, pour conjurer ce mauvais présage, 2001 a été proclamé « Année des Nations Unis pour le dialogue des civilisations ». Pour contribuer, aux côtés de l’UNESCO, à cet effort international pour une meilleure compréhension dans le monde, la Biennale de l’automne 2001, fit retentir les « Tambours de la Paix. ».

 

Par leur diversité et leur convivialité, toutes les Biennales Internationales de Poésie procèdent du grand dialogue des cultures et si je ne devais retenir qu’une chose de ces rencontres, c’est d’abord, je l’ai dit et je le répète, la somme des travaux réalisés autour de thèmes si riches, si variés et complexes. On peut difficilement avoir aujourd’hui une idée significative de la poésie mondiale depuis les années cinquante du siècle passé, sans consulter les centaines de contributions, témoignages et réflexions, présentées au cours des diverses sessions par des poètes souvent de grande envergure, venus de tous les pays et de tous les horizons. Il s’agit là d’un important travail de recherche qui reste à faire par des universitaires belges et autres.

 

Pendant toute sa période knokkoise jusqu’à ses débuts liégeois, les Biennales bénéficiaient d’une large couverture médiatique, en Belgique. Ses échos parvenaient jusqu’au Figaro et le Monde. Puis nous en sommes arrivés à quémander pour la poésie une place équivalente à une grille de mots croisés.

Alors saluons, cette chère Luc Norin, elle aussi ancienne de Knokke, et, à travers elle, la Libre Belgique, qui ne nous a jamais réduits à ces extrémités.

  

Ne nous méprenons pas. Nous vivons dans le plus prosaïque des mondes. Sachons rime et raison garder.

 

 Longue vie à toi, cher Philippe Jones. Ton verbe et ta prestance nous ont manqué. Je t’emboîte le pas dans la vétérance. Puisses-tu ne jamais m’abandonner.

 

En tant que poète, membre du CA, je l’ai dit, je l’ai écrit à plus d’un responsable politique de ce pays que nous aimons et que nous remercions de nous avoir tant de fois accueillis, et je le redis à cette tribune :

Les Biennales sont mortelles. Si elles venaient à disparaître, un espace de réflexion et de liberté s’estomperait. Ce serait une forêt en moins pour notre oxygène mental et affectif. Ce serait un coup porté à la fraternité du verbe, ce qui arrangerait les affaires de tous les intégrismes. Ce serait aussi un label, une enseigne en moins pour le rayonnement culturel de la Belgique. L’œuvre d’Arthur Haulot mérite de lui survivre, de nous survivre, sur les rivages de la Meuse, la Meuse toujours recommencée.

Lire la suite...

Le n° 65 de la Revue Traversées est sorti !

12272817696?profile=original

 

Editorial de Patrice Breno

Pourquoi écrire ?

« J’écris pour la même raison que je respire, parce que si je ne le faisais pas, je mourrais. »   Isaac ASIMOV

Il faut des écrivains pour qu’il y ait des lecteurs, mais aussi des lecteurs pour qu’il y ait des livres édités…

Chacun de nous pense avoir des tas de choses à dire, des événements vécus ou rêvés qu’il pense être le seul à posséder. Soit il les garde pour lui, soit il tente par l’écriture de se confier : encore faut-il que ce qu’il écrit ait une réelle valeur littéraire ! Tout ne sera pas publié, même si l’intention, la volonté de dépasser le cadre intime est là !

L’écrivain retenu, qui a posé son texte et remis son opus à son éditeur, n’a plus qu’à attendre – en croisant les doigts – le retour du lecteur, qui lui, ne se leurre pas et peut se révéler sévère.

Une frustration : il pose des questions, établit un constat à travers son roman, son essai… et n’a pas toujours les retours escomptés. En souhaite-t-il vraiment ? L’écrivain doit sentir son lectorat, savoir ce qu’il peut dire, ce qu’il doit taire, savoir titiller son questionnement, son positionnement. Le lecteur accueille cette nourriture littéraire avec bonheur ou rejet, recherche derrière les mots, les lignes, où l’auteur veut en venir. Il peut rire, pleurer, s’irriter, passer par …

Lire la suite sur le site de Traversées  

http://traversees.wordpress.com/2012/07/12/traversees-n65-printemps-2012/

Lire la suite...

Coup de cœur - Jeanne-Marie Z

 

Jeanne-Marie ZELE  

« Les expositions de cette artiste d’origine slovène n’ont pas cessé de révéler l’absolue maîtrise, invention et rigueur  qu’elle continue de développer en des techniques très différenciées. La haute poésie a besoin de grands compagnons.  Cette artiste  compte parmi eux. »

(Luc Norin)

 

Jeanne-Marie ZELE, née à Boussu, le 21 août 1950, de parents immigrés slovènes est : céramiste, pastelliste, dessinatrice, illustratrice, graveuse diplômée de l’Académie Constantin Meunier d’Etterbeek.

Nombreuses expositions collectives à Etterbeek, Ixelles, Saint Gilles (Théâtre –Poème),  Evere, Kaprijke (Limbourg) et bien entendu Woluwe Saint Lambert.

Expositions personnelles à Louvain-la-Neuve, à la F.U.N.D.P. de Namur , à la bibliothèque communale de Saint-Josse, à la Galerie « La Girafe ».

12272806659?profile=original

Lire la suite...

Décès de Simon-Pierre Nothomb

12272798888?profile=original

Simon-Pierre Nothomb est décédé jeudi à l’âge de 78 ans. Il laisse l’image d’un grand voyageur engagé et d’un défenseur de la Francophonie.

Le baron Simon-Pierre Nothomb est décédé le 29 mars dernier à l’âge de 78 ans. Ses obsèques se sont déroulées ce mardi 3 avril, à 11 h, à Habay-la-Neuve.

Né le 4 juillet 1933 à Habay-la-Neuve, Simon-Pierre Nothomb a eu une carrière aux accents largement internationaux, tout en gardant un profond attachement pour son village natal. Il laisse l’image d’un homme passionné par la culture au sens large et d’un grand voyageur animé d’un caractère volontaire et engagé. Il a animé notamment l’association des Européens dans le monde, rassemblant près de 5 millions d’Européens.

À 19 ans, Simon-Pierre Nothomb s’enrôle comme l’un des plus jeunes volontaires de l’armée lors de la guerre de Corée (1953). Une guerre dont il est revenu blessé. Une carrière militaire qu’il poursuivra ensuite, à la fin des années 1950, en devenant officier de contrôle pour les troupes de l’ONU en Palestine.

C’est à son retour qu’il décide d’effectuer des études en sciences politiques à Paris. Titulaire également d’un DEA en Affaires européennes, l’oncle de la romancière Amélie Nothomb poursuit ensuite son parcours auprès des Nations Unies. Il travaillera ainsi à Genève, New York, Paris et Tokyo.

Dans les années 60, Simon-Pierre Nothomb occupe le poste de directeur des relations publiques de l’Université catholique de Louvain au moment du célèbre « Walen buiten », en 1967 et 1968. Une crise pendant laquelle il a défendu, au côté de Mgr Édouard Massaux, les intérêts des Wallons de l’université.

Il est également connu pour être à l’origine du nom de la nouvelle ville universitaire wallonne qui en a découlé. Louvain-la-Neuve renvoie, en effet, au nom de son village natal, Habay-la-Neuve.

Il est ensuite nommé secrétaire général adjoint de l’agence de la Francophonie, à Paris, dans les années 70.

Jusqu’à ses derniers jours, il a gardé une profonde sympathie pour la Corée. Une semaine avant son décès, il discutait d’ailleurs encore avec Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, des relations à entretenir avec la Corée du Sud.

L'Avenir

Lire la suite...

Christian Rolet expose à la Galerie 2016

12272792497?profile=original

Christian

Rolet

 

Jusqu'au 25 mars (de 13 à 18h; fermé lundi à mercredi)

 

à la Galerie 2016

Rue des Pierres, 16

1000 Bruxelles - Belgique

Téléphone :

02-502.81.16


Peinture récentes de l' artiste,

30 nouvelles œuvres petits et grands formats

           

 

Plasticien, professeur de recherches picturales et tridimensionnelles à l'Académie des Beaux-Arts de Tournai, Hainaut, Belgique.

 

Christian Rolet affectionne les matières. Il ne se contente pas d'apposer de l'huile ou de l'acrylique sur une toile. Il lui faut diluer le produit, le combiner avec de la cire ou du sable, mettre en continuité le lisse et le râpeux, le translucide et l'opaque. Conséquence, sa peinture est à la fois d'évidence et de mystère, limpide et complexe. L'aléatoire se conjugue avec le voulu.

La forme identifiable avec l'évanescence abstraite.

De là sans doute la fascination irradiée par la majorité de cette production.

 

La thématique se rapproche de la pratique picturale. Elle met en présences féminin et masculin, femme et homme.

Tous deux sont, à l'instar de la réalité, opposés et complémentaires, hostiles et aimantés.

 

Le travail de l'artiste consiste par conséquent à traduire les antagonismes et les fusions, respectant les individualités tout en expriment le couple. Ses compositions se nimbent de lumière intérieure, se parent d'épaisseurs affirmées ou rongées. L'uni se voit investi de failles, d'anfractuosités.

 

L'œil s'accroche d'abord à ce qu'il croit reconnaître: un muscle cardiaque, une cellule, un utérus, un pénis, des lèvres, un long gant noir, une cuiller. L'esprit se réfère aux mots de certains titres:

La plaie absente, Le désir et la forme, Le mariage forcé, L'attirance, Le souffle. Voire La fente indéchiffrable.

Ceci n'est qu'un appât avant que le visiteur puisse se livrer au plaisir de l'alchimie picturale qui s'offre à lui.

Il ne lui reste seulement à s'abandonner à ses perceptions. Le rouge, bien sûr, décliné dans ses gammes de bruns et d'orangés; mais aussi des verts, des ocres, des bleus, des gris palpitants de nuances.

Ensuite, il convient d'arpenter la surface des tableaux. Ils sont cadastrés, mettant en rapport des territoires délimités, inscrivant des séparations, assurant des réunions. Ils recèlent des pans opaques derrière lesquels se déroulent des actes cachés ou manqués; ils s'ouvrent sur des baies baignées de clarté éblouissante. Ils accumulent les signes.

 

Ils laissent deviner des passages, traces ténues comme celles des étoiles filantes.

Pour les papiers le support n' est pas n'importe lequel. C'est un papier dont la texture a du corps et dont le format est constant. Ce qui permet de jouer sur la capacité d'absorption du medium. Cela contraint à des agencements précis selon que le peintre désire un travail de modeste grandeur ou une oeuvre imposante: chaque feuille est alors accolée à une ou plusieurs autres, de deux jusqu'à la cinquantaine.

Ces juxtapositions de pages engendrent une impression particulière. Comme si le passé se reliait au présent. En effet, rien de plus ancien que le papier et, par ailleurs, quoi de plus récent en art que les montages vidéo: or, les agglomérats de folios, de par leur identique surface rectangulaire, rappellent la forme des écrans de télé superposés utilisés dans certaines installations.

Et le spectateur est convié à y regarder des images. Elles sont quelquefois décodables immédiatement dès qu'elles affichent une ressemblance avec des éléments connus, par exemple, la célèbre bougie d'Amnesty International. Elles sont, le plus souvent, mystérieuses, cabalistiques, apparentées au domaine de l'occulte ou à celui d' une ethnographie inconnue.

Par moments s'identifient donc des éléments familiers. A d'autres se profilent des signes graphiques réduits à leur signifiant visuel. Quels qu'ils soient, il apparaît en tout cas qu'il est question d'un univers organique. Face à la plupart des figures proposées, comment ne pas songer à des cellules, à des organes, à des virus, à du cartilage.

Végétal, minéral et animal se conjuguent en une fluide concordance.

La perception est à relier avec les techniques utilisées. Huiles, encres, cire se mêlent à des pigments acryliques dont quelques-uns ont l'aspect de l'or ou d'autres métaux, à de la colle et à des vernis, à du sable de verre. Les couches successives de matières absorbent ou reflètent la lumière, la phagocytent ou l' irradient.

Cette alchimie savante, où l'aléatoire se joint à la volonté affirmée d' obtenir des effets diversifiés, mène à un raffinement tourmenté au sein duquel cohabitent des pulsions vitales, des fantasmes récurrents auxquels les titres des travaux donnent une dimension supplémentaire: La musique du désert, La ronde des insensés, Médium guérisseur ou Comme si la vie venait..

Chaque détail se comporte à la manière d' une trace, souvent enfouie, prête à sombrer dans l'oubli ou à émerger au contraire pour imposer sa présence. De même les petits objets s'avèrent insolites, fragments d'une civilisation onirique.

Une certaine quantité d'entre eux s'apparente également à l'organique.

Bien entendu, la matière palpable dans sa réalisation tridimensionnelle accentue nettement le choc émotionnel ressenti par ceux qui regardent. Certes, nous sommes loin des éléments anatomiques exposés dans le musée forain Spitzner, cher à Delvaux, mais il y a sans conteste une accointance avec la férocité affichée par le monde actuel. Des lambeaux de chair, des fragments d'organes impressionnent mais davantage par le côté allusif que par la référence scientifique à l'anatomie.

 

                                           Michel Voiturier

 

 

Lire la suite...

12272790881?profile=original

( … ) Traduire la Poésie, c’est refuser le borborygme universel, abrutissant, que  les maîtres de l’heure exigent de tous les peuples. Traduire, c’est favoriser la profusion des héritages, profusion sans laquelle l’humanité ne pourrait pas « se convertir et vivre ».

page 59 - Extrait d’un entretien de Jacques Demaude avec Piet Lincken

Traversées N° 64

L’édito de Patrice Breno

Traduire, transcrire, interpréter, c’est faire des choix, restituer dans une autre langue ce que l’auteur a voulu dire, s’il a voulu faire passer ou non un message, s’il a trop ou trop peu tranché dans le vif en étant sûr que le lecteur appréciera cette autre approche, cette autre version de l’œuvre première.

Traduire, c’est aussi savoir déterminer si le sens de tel ou tel mot est bien restitué dans la langue destinataire, c’est adopter et faire adopter une nouvelle création, une certaine forme de plagiat, mais sous le couvert de l’auteur, c’est chercher à conserver les trouvailles de l’auteur, ses constructions de phrases, ses connexions, ses dialogues, ses descriptions, ses réseaux de sens, de mots, d’associations de mots, de jeux de mots, c’est passer d’une langue à l’autre en donnant un nouveau rythme tout en respectant le versant d’humour, de suspense, d’amour, de passion, de lenteur, de morbide… que le créateur a voulu aborder.

Traduire, c’est surtout pour l’interprète veiller à ne pas (trop) mentir et à oublier 
toute part de subjectivité… ou du moins à l’atténuer.

Xavier BORDES, Constantin FROSIN, Claude MOUCHARD et Démosthènes
 DAVVETAS nous apportent leur lumière et leur façon de voir sur l’art de traduire. Des textes grecs de Lia KARAVIA, Maria PISIOTI-IOANNOU, Odysseas ELYTIS, des textes catalans de Antoni CLAPÉS, Joseph Maria SALA-VALLDAURA, Anna MONTERO, Cèllia SANCHEZ-MÚSTICH, Lluís CALVO, Ernest FARRÉS, des textes japonais de Shizue OGAWA , des textes allemands de Else LASKERSCHÜLER, voici un véritable bouillon de culture que nous vous proposons aujourd’hui.

S’ensuivent des textes d’auteurs francophones : Jacques DEMAUDE, Claude
MISEUR, Georges JACQUEMIN, Chem ASSAYAG, Corinne HOEX, Patrick
NAVAÏ, Sylvie DURBEC, Yves NAMUR, Salah BOUDEBBOUZE, Karim
CORNALI et Hafsa IVAN. Excusez du peu !

In fine, les chroniques et recensions que chacune et chacun a le plaisir de retrouver…

Bonne lecture et bonne année 2012 pleine de lectures et de créations !

Au sommaire de ce numéro :

12272791677?profile=original

Lire la suite...

Jeunesse effritée

                                                          

 

 

JEUNESSE EFFRITEE

 

La jeunesse effritée sur des lambeaux de rêves

cognait son coeur ardent à l'aune des désirs

D'hommes désenchantés par des guerres sans trêves

Cisaillées de carnage au revers des plaisirs.

 

Elle chantait, riait, malgré les servitudes

Dansait dans le soleil embrasée par l'AMOUR

Les gens biens s'étonnaient de tant d'ingratitudes

Mais elle se donnait au réveil, sans retour.

 

Ils guettaient cependant, l'entraînaient dans leurs danses

Martelaient de leurs pas les yeux de la rancoeur

Dissolvaient lentement les regards d'innocence

Et rongeaient dans la nuit les remparts de la peur.

 

Elle se languissait, s'effritait, se fânait.

Regard halluciné, brisée de solitudes

La Note d'Infini dans un coeur s'étoilait

Pour chanter, à nouveau, la Joie des Altitudes.

 

Rolande Quivron (E.L. Quivron-Delmeira)

 

Le 7 février 2010     (Déposé)

 

Lire la suite...

L’Association des Ecrivains Belges de langue française, les Editions du Tétras Lyre et la Maison Internationale de la Poésie – Arthur Haulot vous convient

le jeudi 15 décembre à 19h00

 

à la rencontre consacrée à

Tom Reisen et à la poésie luxembourgeoise francophone 

Maison des Ecrivains,
150 chaussée de Wavre – 1050 Bruxelles
Entrée libre

Accueil par Lucien Noullez, Président de la Maison Internationale de la Poésie – Arthur Haulot et par Maxime Coton, Président des éditions Tétras Lyre.

Présentation du recueil été de Tom Reisen par Maxime Coton et lecture par Tom Reisen.

Entretien autour de la poésie Luxembourgeoise par André Doms et Tom Reisen.

 

Quand : Jeudi 15 décembre à 19h00

12272776075?profile=originalOù : à la Maison des Ecrivains,
150 chaussée de Wavre – 1050 Bruxelles
Entrée libre

Lire la suite...

Lu dans « Le Soir » du Jeudi 15 décembre 2011

 

« Traversées », la passion de la lecture

 12272775061?profile=original12272775466?profile=original

Vendredi 16 décembre 2011

 

Virton

La revue littéraire fête douze de ses auteurs ce vendredi 16 décembre 2011

 

Entretien avec Patrice Breno - photos Jacques Cornerotte

 

Responsable des formations à la Province de Luxembourg pour les pouvoirs locaux et provinciaux, le Virtonais Patrice Breno, qui se sent un vrai « Cassidge » (originaire d’Ethe), est aussi un féru de lettres. Une passion qui lui prend tout son temps de loisirs. Pour lire, mais aussi coordonner la revue Traversées qu’il a lancée en 1993. Ce trimestriel en est à son 63e numéro. Une revue littéraire qui fêtera douze de ses auteurs, ce vendredi à Virton.

Cette revue, c’était un rêve de gosse ?

Pas depuis tout gosse pour la revue mais j’ai toujours aimé lire. Le moindre argent de poche passait dans les livres. Pour la revue, il y avait un vide depuis la fin de la Dryade. Sincère Poésie vivotait aussi. Cela me trottait dans la tête et j’en ai parlé à un ami, Alain China. Nous avons démarré ainsi. Au départ, je faisais la mise en page, les photocopies. Il y avait 24 pages. Le principe était de permettre à des auteurs peu connus d’être publiés. J’avais lancé un appel à textes. Cela a démarré avec des Gaumais et des voisins français. Traversées n’est pas dédiée qu’à la poésie. Il y a des nouvelles, des études (critiques, analyses, recensions). On tire à 600 exemplaires, avec l’aide de Virton et de la Province.

J’imagine qu’avec le temps et surtout internet, le cercle des auteurs s’est drôlement étoffé. La revue fait d’ailleurs près de 100 pages désormais !

Oui, il y a eu une évolution continue et évidemment radicale avec internet. Notre revue n’est plus gaumaise. Elle est devenue internationale. Depuis quelques années, nous avons d’ailleurs un site qui est géré par un ami coordinateur, qui a carte blanche. Une bonne partie des textes non publiés dans la revue se retrouvent là.

Parce qu’internet vous inonde…

Il est clair que nous recevons désormais des textes du monde entier, de gens connus et moins connus : d’Afrique, du Canada, d’Asie. J’ai déjà reçu un coup de fil de Thaïlande à 6 h du matin… Parfois, on reçoit des manuscrits entiers ! Mais ce n’est pas le rôle d’une revue comme la nôtre. Certains comprennent, d’autres, moins… Heureusement que je suis aidé par Jean-Luc Geoffroy (Service du Livre Luxembourgeois) et par un comité de lecture lui aussi international, avec des lecteurs basés à Marseille, Troyes, Paris. On se voit donc peu. Par contre, internet m’a facilité la vie. Avant, je devais redactylographier tous les textes retenus. Plus maintenant !

Et ce vendredi, pourquoi cette fête littéraire ?

Je voulais remercier les auteurs fidèles. J’ai fait un choix de proximité géographique pour cette première rencontre. Ils sont 12 (Franz Bartelt, Serge Basso de March, Jacques Cornerotte, Véronique Daine, Alain Dantinne, André Doms, Marc Dugardin, Jean-Luc Geoffroy, Armel Job, Paul Mathieu, Claude Miseur, André Schmitz), mais nous avons 500 auteurs publiés. J’espère que ce ne sera pas un one-shot !

Ce vendredi 16 à 18 h, dans les caves de l’hôtel de ville de Virton, Traversées fête ses auteurs : lecture de textes, intermèdes musicaux, dédicaces.

 

Propos recueillis par JEAN-LUC BODEUX

 

Lire la suite...

 

 

   LE MARCHAND DE CAROUBE

 

Sur les marchés de notre enfance

Riait notre ami Bamboula

Un Bamboula de chocolat

Qui vendait des Caraboudjas.

 

Il avait de longs doigts agiles

Et des cils à n'en plus finir

Où brillait le regard fragile

D'une âme aux mains du souvenir.

 

Il avait fait la grande guerre

Entraîné par on ne sait qui

Vers un pays riche, prospère

Que l'on nommait "Le Paradis"

 

Dans le sang, la boue et les flammes

Il avait agrippé l'horreur

Et reconnu les sombres drames

De sa jeunesse dans les pleurs.

 

Il n'a jamais revu l'Afrique,

Son grand ciel bleu sous les palmiers,

Ni réentendu la musique

Du vent dans les frangipaniers.

 

Mais le vieux noir n'était pas triste :

Il rigolait, il plaisantait.

Même la pluie la plus sinistre

En étoile se dissolvait.

 

Il faisait rêver et sourire

La fillette aux vents de l'été

Qui se plaisait d'entendre rire

Avec autant de vérité.

 

La fillette a suivi l'étoile

Qui l'a menée dans un pays

Où, sans escale pour sa voile,

Elle a perdu le "Paradis".

 

Si les parfums de son enfance

Ont pris un air acidulé,

Elle n'a pas perdu sa chance

Et rêve encore aux jeux d'été.

 

Car elle a retrouvé le rire

En pensant au grand Bamboula

Qui la faisait rêver, sourire,

En vendant des Caraboudjas.

 

Tous deux ont vécu les chimères

Des Paradis entrecroisés

On dit bien ; "Les hommes sont frères."

Sont-ils, vraiment, apprivoisés ?

 

Sur les marchés de notre enfance

Riait notre ami Bamboula

Un Bamboula de chocolat

Qui vendait des Caraboudjas.

 

E.L. Quivron-Delmeira

 

Poème écrit dans les années 1980 et basé sur un fait réel.

A paru dans diverses revues, anthologies.

Lire la suite...

Vérité (extrait du Recueil "Intégrales")

 

 

 

     VERITE

 

Partout tu as cherché, traqué la Vérité

Mais tu n'as rencontré que mensonges écoeurants

Tu marches solitaire et tu t'en vas, errant,

Sur un chemin obscur, empli d'iniquités.

 

Tu l'as donc déposé ce fardeau bien trop lourd

Au pied de cet autel où brille la lumière,

Là, dans le clair séjour de la chapelle austère,

Tu t'es laissé bercer par l'Infini, l'Amour.

 

Tu as repris soudain courage et certitude

Et tu pourras lutter contre des habitudes

D'égoïsme sordide et sotte vanité.

 

Tu reprends le chemin d'un pas moins alangui

Car ton coeur est lavé de tout ce poids d'autrui

Qui masquait, à tes yeux, la simple Vérité.

 

Ecrit en 1969

 

E.L. Quivron-Delmeira

Extrait du recueil "Intégrales" paru en 1983

 

 

 

Lire la suite...

VOS AVIS SUR NOS DOCUMENTS PHOTOS

Bonsoir à tous les artistes,

 

soyez gentils , en effet certains de nos membres me demandent ce que vous pensez de leurs créations ?

Que répondre ? alors n'hésitez-pas, envoyez un message à l'adresse de l'atelier d'Ecriture "de la Plume aux Rêves"

petitrapporteurbaudot807@gmail.com et faites par de vos choix et de vos critiques - ce sera plus facile de leur transmettre ainsi les résultats -

Si vous avez des ides de thèmes, pourquoi pas nous en suggérer... merci d'avance - MdL

Lire la suite...

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles