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L’OREE DU BOIS

L’OREE DU BOIS

 

 

Tu me dis que tu aimes le mot ronce,

Et j’ai là l’occasion de te parler,

Sentant revivre en toi sans que tu le saches

Encore, cette ardeur qui fut toute ma vie.

 

Mais je ne peux rien te répondre : car les mots

Ont ceci de cruel qu’ils se refusent

A ceux qui les respectent et les aiment

Pour ce qu’ils pourraient être, non ce qu’ils sont.

 

Et ne me restent donc que des images

Soit, presque, des énigmes, qui feraient

Que se détournerait, triste soudain,

Ton regard qui ne sait que l’évidence.

C’est comme quand il pleut le matin, vois-tu,

Et qu’on va soulever l’étoffe de l’eau

Pour se risquer plus loin que la couleur

Dans l’inconnu des flaques et des ombres.

Yves Bonnefoy

(Ce qui fut sans lumière - Mercure de France 1987)

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Rencontre du Cercle de la Rotonde, le vendredi 26 avril 2013 à la Bibliothèque de Tournai (Salle de Lecture)

Lecture-spectacle « Le diagonaute amouraché » (18h)

Entretien avec Patrice Breno, Timotéi Sergoï, Christine Van Acker (18h45)

Présentation de la collection nomdidomme et Cocktail dînatoire (20h)

Veillée des Auteurs (20h45)

Animation : Marie-Clotilde Roose

En savoir plus:

http://www.lecercledelarotonde.be/rencontre-du-cercle-de-la-rotonde-le-vendredi-26-avril-2013-a-la-bibliotheque-de-tournai/

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La Poésie, ne serait-ce pas … ?

La Poésie, ne serait-ce pas …?

  

Privilégier le vécu à toute abstraction lyrique, métaphysique, linguistique ou sémiologique.

Concevoir une expérimentation poétique qui ne se réduit pas à une expérimentation sur le langage.

Dynamiter les oppositions de principe entre le réel, la langue et le sujet. Faire du poème le point équidistant de ces trois composantes.

Songer que la révolution de la langue ne suppose pas un abandon du sens, et que le souci de la forme ne se résume pas à un jeu de miroir dans lequel le texte renvoie à son processus de production.

Se rappeler, à l'inverse, que la poésie n'est pas la seule expression d'une émotion, mais également un art du langage.

Ajouter une pointe d'humour, d'ironie et de fantaisie. Refuser la gravité affectée, la religiosité, la pompe, l'emphase d'une part, et le fabriqué, le calculé, le programmé d'autre part.

Elaborer une écriture qui prend en compte les contradictions du monde et de l'écriture même. Tenter d'organiser dans le poème le chaos ambiant.

Exprimer sa sensibilité. Faire parler les voix qui s'expriment en nous, familières et/ ou littéraires, voix dont nous sommes les dépositaires.

Abolir les frontières: le réel est moins réel qu'il n'y paraît, l'imaginaire moins imaginaire qu'il ne pourrait le laisser croire.

Ecrire pour garder ou découvrir des sensations, images réelles ou rêvées. Ecrire pour vivre pleinement chaque instant de l'existence.

S'attacher à dire l'envers de la réalité, à retranscrire une réalité fantasmatique.

Arracher les masques des tenants de l'ordre poétique. Pourfendre l'esbroufe esthétique, le prêt-à-penser, la littérature industrielle.

Rejeter la pseudo-fatalité et la pseudo-liberté actuelles, qui

consistent avant tout à exploiter la faiblesse et la bêtise humaines.

Etre attentif à l'écriture des autres.

Garder son indépendance et défier les possibles en avançant par amalgame et par synthèse.

 

Romain Fustier

 

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Matthieu Baumier, « Le silence des pierres »,

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  • Matthieu Baumier, « Le silence des pierres », Le Nouvel Athanor, Paris, 1913, 92 pages, 15 Euros.

Au fil des ans par les différents genres qu’il aborde Matthieu Baumier crée le « poème de la pensée ». Philosophe mais surtout écrivain il descend au plus profond de l‘aventure poétique-existentielle. Elle peut se résumer dans quatre vers majeurs du « Silence des pierres » :

« Je retiens ceci :

Le Poème est rouge du sang de la neige.

Il est encore temps de proclamer

La solution finale du problème de la prose.

La « vidange » de la prose passe désormais par la force de l’appel, de l’adresse inclus dans ce texte. Baumier y évoque une pensée de l’essence, de l’essentialisme par delà même l’éthique et le sacré. Certes tout semble se pétrifier dans le silence. Mais l’irruption poétique peut embraser jusqu’aux pierres dans une conversation ininterrompue avec les terres obscurcies de l’être et du monde. Tout passe par le refus – et c’est l’essentiel – de la parole qui se rompt. Baumier croit en effet en la langue. Elle seule permet d’atteindre

« Les signes évidents et absurdes

De l’Ile silence

Où nous renaîtront à la racine des eau».

Le poème redevient une odyssée première vers l’île inconnue où « l’aucun J’étais »  cherche ses morceaux séparés ainsi que ceux du monde.

La gravité du chant est impressionnante. Elle surgit dans le geste « absurde » et parfois dénoncé comme tel mais geste concerté de la poésie. Elle devient l’exhortation, permet de sortir de l’enlisement. « Le silence des pierres » est le réveil lucide de la conscience loin de toute candeur. Il progresse dans des franges d’écumes noires contre la mort que l’on se donne et qui nous est donnée. Renonçant aux songes dévastés, aux étendues nocturnes Matthieu Baumier tourne le dos au somnambulisme qui transforme le poétique en un territoire où la détresse rougeoie au dessus des cendres. A l’inverse, et face à la nuit de l’être l’auteur n’oublie pas les dieux qui l’habitent. Il cherche la voix obscure qui parle dans le sujet afin de la porter à la résonnance. La poésie entre ainsi dans le corps de l’être et celui de la langue. Elle n’évite pas le trouble, le doute mais elle met le maximum d’être dans le langage. Elle est à sa manière dans l’écho qu’elle propose la plus parfaite contre-hystérie. Au lieu de fixer la perte, de caresser le « rien » dont se satisfont trop de poètes, sa folie est bonne dans sa « coulée saillante »En se moquant au besoin  des métrages l’émotion s’y déverse de manière tumultueuse. Mais la réflexion n’est pas absente. Le tempo des syllabes, leurs scansions suffisent parfois au logos qui trouve là un autre côté du langage et une pensée « sauvage ».

« Le silence des pierres » est à ce titre une célébration de la poésie. Elle devient aussi l’approfondissement de son oralité. Ce n’est peut être pas le but premier recherché par l’auteur. Mais il n’empêche : passer ce texte à l’épreuve de ce que Hugo nommait le « gueuloir » permet de comprendre la puissance d’une œuvre qui tord le cou aux adorateurs du blanc et aux farceurs qui klaxonnent leur « mourir d’amour ». Pour Baumier la poésie n’est pas une affaire de géométrie dans l’espace ou d’émotions à deux balles mais de problème poétique. La pensée bouge ici en osant lesaut dans le tumulte de l’être et de la langue, dans les mots noirs d’une chair ou d’une âme exilée. L’auteur ouvre à une sorte de syncrétisme afin de rassembler le moi perdu, le je éclaté. Ecrire reste l’exploration de la propre étrangeté de l’être. Baumier devient dans son texte la voix de son autre («Un de l’autre côté»  de Jabès) et l’autre côté du discours là où ça ne parle pas encore – ou trop confusément.

Ce qui jusque là avait attendu de sortir surgit soudain. Et la poésie semble sinon sauver du moins indiquer une voie. Cela est rare. Après Char, Juarroz et Jabès mais par d’autres voies et à côté d’un Zéno Bianu, Baumier est un des seuls poètes du temps à la porter si haut. Cherchant l’autre côté des apparences l’auteur est resté totalement dans la poésie. .Philosophie et spiritualité ne l’écrasent pas, elles sont soulevées par le langage en sa quête organique. A ce titre il rappelle ce queGamoneda définissait comme seule poésie :

« elle retentit dans mon ventre 

tant de jours en moi jusqu’à connaître la peur;

tant d’heures en toi

jusqu’à connaître ta peur».

Pour autant Baumier ne s’arrête pas dans un tel enfermement. Sa poésie se fait verticale. L’auteur se dégage de cette peur afin d’atteindre une forme d’aurore au sein d’un combat poétique et vital. Il fait parler le silence afin qu’une fois en mots l’être chargé de ses origines et de son universalité puisse s’exprimer le plus près possible de son intégralité

© Jean-Paul GAVARD-PERRET

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Revue Conférence

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Née en 1995, la revue Conférence a maintenant près de vingt ans d’existence. En sa forme, sa taille, son volume, sa beauté, elle est toujours aussi extraordinaire, une sorte d’ovni dans le monde éditorial contemporain. En son développement aussi, puisqu’au fil du temps la revue est devenue maison d’édition, publiant des poètes tels que Pascal Riou ou Pierre-Alain Tâche, des ouvrages inclassables, des essais, en particulier et récemment ceux de Salvatore Satta ou Giuseppe Capograssi. Des auteurs souvent préalablement publiés par une revue qui, entre autres, mais c’est une de ses particularités, tourne nos regards trop souvent franco-centrés vers la péninsule italienne. Ce qui, sous la houlette de Christophe Carraud, directeur de la publication, également fréquent traducteur donne à penser depuis un ailleurs (proche) salutaire. Ne nous mentons pas : ouvrir l’œil loin de Paris réveille les esprits et les sens. Les âmes, aussi. C’est vraiment de toute beauté.

Matthieu Baumier

http://www.revue-conference.com/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=14&Itemid=412272866079?profile=original

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Une économie de mots

« J’écrivais […], je voyais prendre forme une économie de mots, je coordonnais des images, j’étais le moi second qui se cherche et se trouve dans cette élaboration d’une langue – mais brusquement quelque chose de noir, de plombé, s’amassait dans cette clarté relative, et quelques mots nouveaux s’imposaient à moi, qui déchiraient, semblait-il, le parti premier d’écriture. En fait, il s’agissait, il s’agit toujours (car ces moments de rupture me sont encore habituels) d’associations obscures, par métaphores ou métonymies […], ou d’énonciations presque brutales de faits […]. Une telle effraction, suivie d’une restructuration tout aussi prompte, a causé le premier poème qui ait gardé sens à mes yeux […]. »Yves Bonnefoy
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Rencontre du Cercle de la Rotonde

12272859855?profile=originalRencontre du Cercle de la Rotonde,

le vendredi 22 février 2013

à 18h

à la Bibliothèque de Tournai (Auditorium)

Entretien avec Isabelle Bielecki, Emmanuelle Ménard, Claude Miseur et Françoise Pirart

(18h)

Sur le thème : écrire et lire, fils conducteurs des émotions

Animation : Marie-Clotilde Roose

La présentation dʼIsabelle Bielecki, reportée du 30 novembre dernier, se trouve en ligne sur notre

site à cette date. Pour rappel, son recueil Le Labyrinthe de Papier (Ed. Le Coudrier, 2010), traite

de la mémoire et du témoignage quʼest lʼécriture : Parfois un mot téméraire / Surgit tout nu / Par

bravade / Mais il tremble quand même / Lʼinsolence lui tient lieu de chaleur. Son livre Petite

musique pour cent interprètes ou comment devenir poète, présente des textes dʼun genre

nouveau : chaque ʻstichouʼ, humoristique ou réflexif, veut ouvrir le quotidien à la poésie,

accompagné des encres subtiles de Suzanne Arhex. La passion amoureuse dessine lʼautre versant

de son écriture, à travers pièces de théâtre et recueils (nouvelles, poésie). Isabelle Bielecki anime

plusieurs lieux de rencontres littéraires, dont le Grenier Jane Tony.

Emmanuelle Ménard y a publié dans la revue « Les Elytres du hanneton », et en 2012, fait paraître

son premier recueil de poésie, Impressions new-yorkaises, aux éd. Le Coudrier avec quatre

illustrations de ses peintures, et une préface du poète Jean-Michel Aubevert : « elle ne procède pas

par petites touches nuancées mais par lʼapposition de couleurs opposées ». Ce contraste opère

aussi bien dans les tours sinueuses peintes par lʼauteure, comme serpents se hissant sur leur

queue, que dans les poèmes courts : Délit de vitesse / je prends / les ascenseurs du ciel / et monte

le vertige / qui me retient en bas. Ce recueil, en bien des aspects, fait écho à son livre Deux jours

comme lʼhiver, édité chez LʼHarmattan ; un premier roman sollicité par Erik Orsenna pour le prix

Orange. Le titre résume la durée dʼun monologue, muet de désespoir : François, quitté par sa

compagne, se remémore le passé, lʼintense bonheur comme les arêtes et les chutes. Son errance

dans Paris est lʼoccasion de réflexions âpres sur la vie moderne, jusquʼà ce que la fatigue et une

sorte de folie lʼemmènent au bout de lui-même.

Claude Miseur, baigné dans la poésie depuis lʼenfance, est resté longtemps discret sur ses

propres écrits, remarqués par Pierre Seghers dès 1975 : « Langage limpide pour une extrême

exigence ; cela coule de source. » Publiant sur son blog http://www.123website.be/Claude-Miseur,

et en quelques revues comme « Traversées », il vient de sortir son premier recueil Variations et

Sortilèges aux éd. Novelas, avec des encres légères, enlevées, de Patrick De Meulenaere. Echos

à la nature, entrelacs dʼémotions et dʼimages raffinées, ces poèmes ouvrent de vrais espaces où se

rafraîchir : Une source impatience / pousse un sang de vanille / vers le puits de lumière / jusquʼau

duvet moussu / de nos métamorphoses. Ce mince recueil offre quelques poèmes brillant de

simplicité et de grâce ; invitant à découvrir lʼoeuvre dʼun orfèvre de la parole, infiniment patient.

Françoise Pirart, romancière et nouvelliste réputée, également biographe et animatrice dʼateliers

dʼécriture, a publié chez Luce Wilquin son dixième roman, Sans nul espoir de vous revoir, dont

lʼinspiration lui est venue dʼun récit authentique, quʼelle a traduit avec Pierre Maury : un voyage à

pied à travers lʼempire russe, rédigé par un militaire britannique, John Dundas Cochrane, de 1820 à

1823. Y greffant une relation sentimentale entre un jeune homme promis à une brillante carrière de

ténor, et la belle Elisabeth dʼAncourt, de vingt ans son aînée, ce récit palpitant atteste dʼune grande

intelligence de la construction narratrice et des ressorts intimes de lʼâme. Entre échanges

épistolaires et récit haletant dʼun périple vers les grands espaces sauvages et glacés, le lecteur

sʼattend à toutes les dérives. Mais ce serait sans compter sur la grande rigueur qui anime le héros,

rivé au travail dʼobservation des peuplades rencontrées. Un itinéraire à couper le souffle.

Marie-Clotilde Roose

Lieu de la rencontre :

BIBLIOTHEQUE DE TOURNAI

Maison de la Culture, 2 Boulevard des Frères Rimbaut, 7500 Tournai.

Infos :

Le Cercle de la Rotonde, 8 rue du Touquet, B-7522 Blandain.

Tel/fax : 069.23.68.93 rotonde@scarlet.be

Site : www.lecercledelarotonde.be

Entrée libre.

Avec lʼaide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles

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MIROIRS DE FERNANDO PESSOA -

MIROIRS DE FERNANDO PESSOA

MIROIRS DE FERNANDO PESSOA

 Pessoa est une mauvaise conscience plurielle et monstrueuse : la vôtre, la nôtre. Pessoa est un cri de douleur et un bêlement, un chant très pur et une grimace, un ongle qui raye le tableau où un bon professeur voulait inscrire la sécurisante démonstration de son théorème.
« Une dramaturgie s’efforçant de rendre compte de l’univers de Pessoa se doit de donner une place essentielle à la multiplication du poète en ses principaux hétéronymes. Le sujet est éminemment théâtral, nous place au coeur de l’oeuvre et permet d’en faire miroiter les diverses facettes.
Mais, pour ne pas nous limiter à un simple montage de fragments venus des diverses voix pessoennes, nous avons inventé une articulation narrative qui organise quelque peu le jeu d’échos, de mises en parallèle et mises en opposition qu’il est passionnant de dresser entre Pessoa, Caeiro, Reis, de Campos, Soares, Quaresma, et aussi les grands personnages comme Faust ou le Banquier anarchiste. Cette articulation, nous nous proposons de l’organiser à partir d’une sorte d’enquête, aux aspects ludiques, bien entendu, menée par celui des hétéronymes qui paraît tout désigné à cet effet : le docteur Quaresma, déchiffreur d’intrigues ; car c’est bien à une énigme des plus étranges qu’aura affaire ici ce personnage voué à la rationalité et à l’esprit de déduction : qui est ce singulier Fernando Pessoa qui se fragmente de la sorte en des doubles à la fois si semblables et si différents ?
Et qui, en fin de compte, est-il lui-même, Abilio Quaresma, sinon, comme il le découvrira au terme de son enquête, un double supplémentaire et une créature de Fernando Pessoa ? Entre un Pessoa perdu dans son rêve et Quaresma cherchant à comprendre le pourquoi et le comment du fonctionnement poétique de son interlocuteur se développe ainsi à intervalles réguliers un jeu de questions-réponses et de réparties dessinant peu à peu quelques contours thématiques de cet univers magnifique et si complexe.
Alternent avec cette confrontation, pour prolonger et concrétiser en différents échos ce qui s’y dira, l’apparition des autres hétéronymes, de brefs débats entre eux, ainsi que nombre d’extraits de prose et de poésie, tant des hétéronymes que de Pessoa lui-même : il y avait tant et tant de passages à faire entendre que le choix n’a pu être que douloureux… »

Paul Emond

Miroirs de Fernando Pessoa de Paul Emond

Un spectacle du THEATRE DU SYGNE

au théâtre des Martyrs jusqu'au 9 février

Du 15 janvier au 9 février 2013 Dim 27/01 et 03/02 Je ne suis personne

Je ne peux être personne car je porte tous les rêves du monde « Je ne suis personne » confie Pessoa. Intuition essentielle qui l'amène à écrire sous l'effet « incontrôlable » de multiples dédoublements de sa personnalité (certains spécialistes de l'œuvre en ont compté jusqu'à cent vingt). A plusieurs de ces hétéronymes, il ira jusqu'à attribuer une véritable biographie et fera même de l'un d'entre eux celui qu'il appelle son maître. Ainsi s'organise un formidable théâtre mental où la fiction de ces personnages écrivains devient réalité, tandis que l'auteur Pessoa lui-même se glisse dans l'évanescence d'une vie rêvée (« Je suis, dit-il encore, le personnage d'un roman qui reste à écrire. ») Tout cela se passe à Lisbonne, que le poète a chanté comme nul autre et dont l'évocation constitue souvent le décor imagé du spectacle.

Mise en scène : Elvire Brison Texte : (adaptation d'après l'oeuvre de Pessoa) Paul Emond Distribution: John Dobrynine, Emmanuel Dekoninck, Itsik Elbaz, Idwig Stephane Guitare : Renaud Dardenne Décor : Philippe Hekkers Costumes : Myriam Deldime

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Meilleurs vœux

Merci cher Robert Paul pour ces vœux au graphisme joyeux. Qu'"Arts et Lettres" continue d'être le lieu incontournable de l'esprit de création de ses membres. Que chacun à sa façon prenne le risque de prendre la parole dans l'amitié, la curiosite et le respect de l'autre.Encore tous mes vœux pour 2013 !!
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La Poésie, ultime courage

La Poésie, ultime courageSi le poème, comme l'a écrit Paul Celan, est « main tendue », son salut par la lecture ne semble pas gagné d'avance - ce que Franz Kafka avait déjà pressenti au début du XXe siècle : « Les poètes tendent les mains vers les hommes. Mais les hommes ne voient pas des mains amicales, ils voient des poings crispés visant leurs yeux et leurs cœurs. »Hostilité ? Indifférence ? Face aux prétendues grandes affaires de ce monde, il est facile de discréditer la poésie à cause de son faible suffrage ou parce qu'elle ne participe pas à la logique du divertissement qui semble aujourd'hui triompher.Pourtant, malgré son extrême fragilité, elle n'est pas encore éteinte. Sa mythologie continue de fasciner. Lorsque Michel Houellebecq a remporté en 2011 le prix Goncourt pour son roman La Carte et le territoire (Flammarion, 428 p., 22 €), il a confié qu'il plaçait la poésie au-dessus de tous les genres littéraires et qu'il souhaitait être aussi reconnu pour ses poèmes. Entre éclat et oubli, la poésie survit. Mais aux yeux de l'opinion, elle reste un art méconnu, souvent décrié : « La plupart des hommes ont une idée si vague de la poésie que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie », disait Paul Valéry.Pour dissiper ce flou qui masque la nature réelle de la poésie, et dessiner son territoire, il faut lire l'essai que lui a consacré Fabrice Midal : Pourquoi la poésie ? Docteur en philosophie, il est l'auteur d'un ouvrage sur le rapport entre la modernité et les arts (Comprendre l'art moderne, Pocket, 250 p., 8,90 €) et de textes sur la recherche d'une spiritualité qui mêle l'expérience esthétique et la méditation. Dans son nouveau livre, Fabrice Midal questionne l'origine de la poésie et ses conditions de survie - dans un monde où « le bavardage et le discours » menacent à tout instant son existence. Mais l'auteur ne se contente pas d'en raconter l'histoire. De Virgile à Artaud, il cherche cette intention intemporelle, qui constitue le foyer de la poésie, par-delà les époques et les genres.Mythe fondateurQu'est-ce qu'une expérience poétique ? Pour Fabrice Midal, il faut revenir au mythe fondateur. A la figure d'Orphée qui prit le risque de descendre aux Enfers pour retrouver son amour Eurydice. Telle est la situation du poète : trouver le lieu de l'origine, prendre le risque de regarder le monde à rebours en le nommant dans une langue qui défie la parole commune, délivrée de tout projet de communication ou d'idéologie. Et les oeuvres qui sont habitées par ce risque (celle de Dante, Rimbaud, Char, Celan...) rejettent la rêverie naïve, le lyrisme bébête, tout ce à quoi l'on associe volontiers le poète quand on n'y comprend rien ou qu'on lit de la mauvaise poésie.Lorsque Marina Tsvetaeva (1892-1941) dit que la poésie, « partant de la terre - c'est le premier millimètre d'air au-dessus d'elle », elle exprime le soulèvement ténu qu'elle est capable de susciter. A partir d'« un frisson à propos d'une goutte d'eau » (Henri Michaux), et rien de plus, le poème peut ouvrir un chemin nouveau dans notre condition. Et comme l'explique Fabrice Midal, la poésie est un mouvement essentiel qui nous « libère des calculs de la rentabilité, de la crispation des concepts, de la bêtise des émotions [...]qui trop souvent nous tiennent lieu de viatique. Elle est le courage même ». Le courage de se déprendre de notre savoir pour accéder enfin à une expérience authentique du monde.« Pourquoi la poésie ? L'héritage d'Orphée »Fabrice Midal
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Camille De Taeye expose à Leuven

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Camille De Taeye (Uccle 1938) débute sa carrière dans les années ’60. à l’Institut Supérieur Saint-Luc de Bruxelles (1958-1962), il suit notamment l’enseignement de Jean Giraud et de Gaston Bertrand. Dans les années ’50, son œuvre reste un certain temps abstraite avant d’évoluer vers son propre style indéniablement influencé par le réalisme magique, le symbolisme (Khnopff, Ensor, Rops) et le surréalisme. Assister à une exposition de Camille De Taeye ébranlera toujours votre ego. Vous vous retrouvez un instant dans le brouillard complet avant de revenir à vous. Vous éprouvez une sensation d’aliénation, de détachement de la réalité. Vous échouez dans un monde de révolte et d’absurdités, de combinaisons impossibles et d’associations libres. Un univers étrange et surprenant, à la fois sensuel, cruel et éphémère, à la fois poétique et d’une insolence choquante, à la fois monstrueux et ludique.L’œuvre de Camille De Taeye baigne dans une perversion générale (références phalliques et vulvaires constantes) où l’idée de la mort est très présente (faux, scies, scies circulaires, hachettes, ciseaux ou rasoirs à main, etc. comme motifs de destruction). Des fragments hybrides de corps humains ou des membres masculins ou féminins sont associés à des paysages à première vue étranges (une alternance de pics rocheux et de profonds abîmes, de vallées verdoyantes, de chutes d’eau, de vastes étangs et lacs), des objets tels que les fruits (bananes, pommes), les légumes (choux-fleurs, concombres, asperges, carottes, chicons, poireaux, etc.), des animaux (chiens terrifiants, serpents, crocodiles, girafes, chevaux, cerfs), des souches d’arbres coupées, des têtes d’animaux, des crânes, des squelettes, des boules de billard, des balles de tennis, des plumes douces et des arums, etc. En d’autres termes, son œuvre sème un chaos permanent dans l’ordre public. Il crée un monde parsemé de dangers, où le calme et la menace mortelle s’affrontent en un contraste continu. La vanité occupe une place centrale dans l’univers mental de De Taeye, où la prétention humaine est par définition immédiatement étouffée. Toile après toile, Camille De Taeye recherche le drame et la tragédie dans un paysage à l’apparence paisible. Son œuvre se révèle finalement un grand cauchemar.Au cours des dernières décennies, Camille De Taeye a obtenu la reconnaissance qu’il mérite sous la forme de quelques grandes rétrospectives : en 1987 au Musée d’Ixelles, en 2009 au Botanique à Bruxelles, en 2012 au Rouge-Cloître d’Auderghem. En 2012, il a reçu le 1er Prix de la Fondation Gaston Bertrand. Son œuvre figure dans les grandes collections publiques telles les Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, le Musée communal d’Ixelles, le Musée de Louvain-la-Neuve. Il a également réalisé une toile monumentale installée dans la station Eddy Merckx du métro bruxellois.12272845258?profile=original

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Traversées, numéro 66 est sorti de presse

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Un très beau choix d'auteurs ! Merci à Traversées !!

Abonnement: 4 numéros (Belgique) : 22,00 € (Etranger : 25,00 €)

1 numéro (Belgique) : 7,00 € (Etranger : 8,00 €)

à verser au compte bancaire n° 088.2136790.69 de Traversées, Faubourg d’Arival, 43 à 6760 VIRTON (Belgique)

(CODE IBAN : BE71 0882 1367 9069 – CODE BIC : GKCCBEBB)

Pour la France, il est préférable que vous envoyiez un chèque à l’adresse ci-dessous libellé au nom de “Colette HERMAN”.

Précisez le numéro à partir duquel l’abonnement doit prendre cours.

Ne pas oublier de mentionner : « TRAVERSEES A PARTIR DU N°… »

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