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Revers de l'amour

12273400500?profile=originalREVERS DE L’AMOUR

 

En haut de la pyramide

l’ex-premier de la classe

abonné aux bides

perd encore la face

Des poupées robotiques

embarquent pour un tour

les lapins quasi sourds

par excès narcissiques

Dans les artères des villes

huppées ou en guenille

l’amertume des gens

en file indienne défile

Tant cherchent l’harmonie

le bâillon d’un jour

apaisant les soupirs

du revers de l’amour

L’intellectuel songeur

usé de trop penser

se souvient du bonheur

issu d’une belle soirée

Dans le cadre académique

la mathématicienne

fut la plus sympathique

des péripatéticiennes

Les faux-culs angéliques

entortillent le ricanement

d’une morale pathétique

qu’atteste leur déguisement

Si entre le beau et la bête

la liaison s’entête

on dira que l’amant

est un prince charmant

Certains bien portants

en manque d’une petite

s’en remettent à l’Orient

pour briguer la pépite

En ligne ils beuglent

surfent de site en site

Si l’amour est aveugle

que le borgne en profite

Gérard pince Emilie

Emilie en pince pour lui

mais il est déjà bien tard

pour commencer une vie

Les lambris nipponiques

d’une chambre à coucher

encadrent la mine mystique

de tata Mylène Fermier

Collée au mur l’oreille sourit

d’ouïr un général dandy

bravant le souffle au cœur

qui lui fait part de l’heure

Un fantômas cherche une place

entre les cuisses de grenouilles

parmi les scorpions fripouilles

et les fractions de nécromasse

Selon le dernier de la classe

quand l’amour gagne à pile ou face

ni revers ni déchirures

n’offenseront son armure.

mh

 

petit texte inspiré du tableau "Revers de l'amour" de Maximilien Consael.

Acrylique sur carton rigide - 70 cm x 100 cm

 

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12273398465?profile=original

         

         Sacred Sensuality …

      L’innée sensualité sacrée
      Nous la découvrons
      De mieux en mieux …

      Une fleur embrassée
      Du fond du Cœur,
      Une flambée
      De Bonheur !

      S’aimer
      En notre Ombre & Lumière,
      S’adombrer n’a pas d’heure !

      Partager
      Avec un autre Être
      En affinité …

      Quel Bonheur !

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Blue Planet … La Trinité

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      Blue Planet …

      La Trinité ...
      Le 3, le Catalyseur, le Propulseur
     Au delà la Dualité

     Est toujours à l’Heure
     Pour faciliter hors concepts devenus limités


     Il n’y a d’autre Heure
     Que Celle pleinement acceptée 

       Alleluia !

     (Osiris/Isis/Horus)

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               La Dyade …

     Cette Entité
     Constituée de 2 Eléments
     Se questionne sur l’Humanité …

     Cet ensemble réunissant
     2 principes complémentaires & opposés
     Signe notre Alan
     D’Unité Intégrée
              &
     Aime valser de l’avant
     Au-delà la Dualité.

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          Central Sun …

     Centre de quoi ?
     Centre en chacun de nous !
     Centre d’un Système Solaire ?
     Ou Centre évolutionnaire en nous tous …

     Le Symbôle
     De la Présence
     Quel beau rôle
     De Vivre en son propre Centre !

     Rayonner
     Bon gré mal gré, valser ...
    Savourer
           &
       Partager.

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          Beyond Duality …

      Le système binaire
      Nous a servi
     Depuis tant de Millénaires

     Il est la base primaire
     Pour ce qui suit …

     L’Evolutionnaire
     Ayant d’avantage acquis
     Grâce à l’expérience Terre

     La Conscience de l’Énergie

       Au-delà la Dualité ...

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   Us …

    Beauté
    En Finesse
    Intégrité
    & Délicatesse …

    Affinité
    En souplesse
    Fluidité
    Sans cesse …

    Humble Dignité
    & Profonde Ivresse …

    Nous !

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    Majesty …

   Une phrase de Rassouli
   Grand peintre contemporain ...

   « De la Sagesse de la Folie
   A la Folie de la Sagesse»

   La Majesté innée de l’Être …

   Mère Nature
   Nous offre ses facettes
   Et elle rassure
   Avec ses risettes …

   De la Majesté Intérieure
   Se manifeste Simple Richesse
   Sans gloire ni trompettes …

   Le Diamant
   Aux milles facettes.

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Julos Beaucarne

C’est tout à fait par hasard, en regardant les nouvelles que j’apprends le départ de ce très cher Julos Beaucarne.  Le voici chantonnant parmi les étoiles, retrouvant sa belle après tout ce temps de séparation injuste.

Julos était plus qu’un poète, c’était un homme à la main tendue aux artistes en devenir que nous étions lorsque nous osions affronter la scène pour une première rencontre.  Julos était grand par ses sourires, ces éclats de rire et ses pagodes qui vivotent encore de-ci, de-là, témoin de ce que l’univers peut faire lorsque l’on accepte de dialoguer sans détour.

Salut, mon pote, que ta route soit jolie, fleurie et que résonnent tes mots jolis jusqu’au-delà de nos galaxies.

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Grande ouverture festive du Rideau de Bruxelles ces 24, 25 et 26 septembre.

« Nous sommes le paysage » marque la nouvelle identité du Rideau ancrée dans son quartier, dans le partage et les réalités du présent avec une mission de service public assumée. Développer les imaginaires et les nouvelles formes d’écritures scéniques, autant de défis que Cathy Min Jung entend bien relever avec des projets plein la tête et ses tiroirs.

 

Portrait d’une artiste engagée et déterminée.

 

Cathy Min Jung, vous avez conçu pour la réouverture du Rideau un spectacle intégrateur ‘Now we are ». Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

 

Cathy Min Jung : Il y a plus de 20 ans que je milite pour un théâtre plus participatif. Par rapport au Rideau et au projet que je souhaite pour ce théâtre, il y a le souhait d’une célébration pour commencer la saison: retrouver la joie d’une vibration collective je vais dire. On a été coupé de cela et j’en avais très envie.  Ma démarche désire inclure le réel oui, mais tout théâtre inclut déjà une part de réel qui reste le ferment de l’imaginaire. Le théâtre est vraiment le lieu où, ensemble, on peut montrer ce réel. Mon objectif vise une représentation plus large, plus fidèle et plus respectueuse des identités de chacun et de chacune, que chacun puisse être représenté sur un plateau de théâtre, que tous les imaginaires puissent être racontés, partagés sous forme d’histoires mais il ne s’agit pas de théâtre documentaire car l’endroit du théâtre est l’endroit de l’imaginaire. On va transcender ce réel et en faire un récit, une fiction.

 

Tu as dit que le monde est dans un « momentum » particulier de transformation. Selon toi, quel est le sens de ce mouvement ?

 

Cathy: Il y a eu la crise sanitaire mais bien avant elle, quelque chose était en évolution. Une théorie affirme que lorsque l’être humain est trop pris par les changements technologiques d’une société et l’adaptation intellectuelle et manuelle à ces technologies, il n’y a plus de place pour faire évoluer la pensée. Or, le monde va très vite et je pense que, déjà avant cette crise sanitaire, on a constaté des disfonctionnements. La crise nous a simplement obligés à nous arrêter, ce qui a provoqué une ébullition de la pensée. Toutes les graines de volonté de changement de notre modèle sociétal, économique, qui étaient présentes au sein d’associations, de collectifs, d’initiatives citoyennes, toutes ces graines, nous avons eu le temps d’en prendre soin, de les arroser. C’est la raison pour laquelle je pense qu’on est dans un moment singulier où la pensée bouillonne et où forcément des changements vont être nécessaires. Les barrières et les cadenas existants vont ils l’emporter ? Je ne le sais pas mais quelque chose est en ébullition

 

Tu dis aussi « je ne veux pas faire de théâtre social » Qu’est-ce pour toi le théâtre social et comment te positionnes-tu ?

 

Cathy : Le théâtre, comme je l’ai dit, est un lieu de fiction, d’imaginaire. Il se fait qu’en racontant des histoires, en transcendant le réel, on peut être soigné mais ce n’est pas l’objectif. Notre mission première est d’être un lieu de rencontres, d’échanges, de faire du théâtre et non pas de nous substituer aux personnes qui font ce travail merveilleusement bien.

 

On peut parler de ton spectacle « Now we are » présenté dans le cadre du weekend de réouverture du 24 au 26 septembre avec une volonté d’un meilleur ancrage dans le quartier...

 

Cathy : Le quartier du Rideau est étrange. C’est une multitude de bulles socio-culturelles qui ne communiquent pas entre elles. La rue Goffart, ce n’est pas uniquement Matonge, ce n’est même plus Matonge. Ce que je souhaitais, c’était trouver le moyen de faire cohésion par le théâtre et avant même d’être désignée au Rideau j’avais imaginé de commencer ma saison par un spectacle participatif mais qui s’inscrirait dans le cadre d’une fête de quartier. Il s’agissait d’aller à la rencontre des habitants, des commerçants, des passants, des travailleurs qui passent sur sept places différentes de ce quartier : Flagey, Fernand Cocq, Londres, Tulipe, Porte de Namur... et de leur poser quatre questions simples. Et puis il y a eu la crise sanitaire et je me suis dit : « Je ne peux pas faire comme si de rien n’était et juste aller à la rencontre des gens alors que cette tornade nous a frappé » et ces questions ont été un tout petit peu modifiées. Elles sont devenues : « Qui es-tu ? Qu’est-ce qui t’a manqué le plus ?  Qu’as-tu perdu ? et As-tu été consolé ? ». C’est dans la question « As-tu été consolé ? » que j’ai puisé la base dramaturgique du spectacle partant du constat que pendant toute cette crise, nos responsables, ceux qui organisent nos sociétés n’ont pas pensé une seconde à imaginer des endroits où on pouvait déposer son chagrin, où on pouvait nommer le trop plein de douleur, de la tristesse, nommer la peine. J’ai donc envoyé une bande de « collecteuses de mots » (personnellement, je ne voulais pas aller directement à la rencontre de ces personnes mais plutôt les connaitre après). Pour la récolte, je n’ai pas voulu d’un simple micro trottoir. Il s’agissait d’entrer directement dans le processus de création, la collecte en elle-même devenant une performance

Les collecteuses étaient costumées, elles représentaient un personnage qui allait à la rencontre des habitants du quartier. Elles expliquaient le processus de travail et en quoi cette parole-là allait nourrir le spectacle. Ensuite il y a eu un échange symbolique, on leur a demandé de laisser une trace et on a imaginé de leur donner un cadeau, un petit caillou doré avec leur nom et une photo s’ils le souhaitait. Ce moment en soi était déjà un moment de théâtre, d’échange et de partage. Avec ce matériau, on a mis en exergue les ressemblances et trouvé un fil conducteur. Puis on a lancé un appel toutes boîtes aux habitants du quartier que l’on a relié sur les réseaux sociaux pour informer que nous avions besoin d’interprètes pour animer notre weekend d’ouverture de saison. Il était important pour moi que les interprètes ne soient pas les mêmes que les témoignants car chez des non-professionnels, la barrière de la pudeur peut empêcher d’explorer plus loin dans l’imaginaire ce que ces mots peuvent éveiller chez quelqu’un d’autre. Au final, vingt-deux interprètes amateurs, un danseur chorégraphe, Ilyas Mettioui, Chems Eddin el Badri collaborent avec moi dans la conception de ce spectacle qui rend compte de l’aventure humaine que cela a    été.

 

Comment s’est déroulé ce travail d’appropriation des témoignages ? Le besoin de communiquer des gens était-il évident ?

 

Cathy : Au niveau des témoignages, c’étaient de vrais cadeaux, des pépites. Je les ai d’ailleurs appelées « mes chercheuses de pépites » et pour les participants, à partir du moment où ils ont mis le pied sur le plateau et se sont engagés, ils sont devenus comédiens, point, amateurs ou pas. Ils sont là, entiers, généreux avec une véritable soif de retrouver un acte de création collective et le même engagement que des comédiens professionnels.

 

Comptes tu réitérer cette forme de spectacle ?

 

Cathy : J’aimerais bien,  pas forcement toutes les saisons parce qu’au Rideau on aime aussi les textes, mais c’est une forme que j’aimerais reproduire une saison sur deux.

 

En tant que directrice, as-tu envie de t’entourer d’une équipe fidèle ?

 

Cathy : Bizarrement, je n’ai pas d’artistes associés. Plus qu’une fidélité à des metteuses et metteurs en scène, j’ai envie que le Rideau puisse accompagner sur la durée des artistes porteurs de projets pour les amener vers l’autonomie, qu’il y ait un échange de savoirs, une transmission de part et d’autre de connaissances car nous aussi au Rideau on apprend et ces porteurs de projets avec leurs pratiques personnelles, nous pouvons leur mettre à disposition une équipe hyper compétente pour les amener à développer leurs propres structures, à gérer leurs propres productions, pour qu’ils aient la liberté  totale de leur calendrier de production, qu’il y ait cette souplesse-là. La fidélité se retrouve plutôt dans ce que j’ai appelé « le collectif associé » constitué de l’équipe permanente et d’une série de personnalités associées, artistes ou non, mais d’une manière ou d’une autre liées au monde de la culture. Nous organisons trois AG d’une journée articulée en deux temps. La première partie de la journée est consacrée à l’échange, aux critiques sur les grandes orientations de la maison, et la deuxième partie de la journée est un atelier pratique où il s’agit de produire de la pensée, du texte, artistique ou non, qui parle de théâtre, qui soit du théâtre et trouver comment mettre en œuvre l’échange d’idées de la matinée. Un exemple très concret : comment mettre en œuvre la diversité, un terme qui l’on met à toutes les sauces aujourd’hui. La première partie de la matinée a été consacrée à l’utilisation de ce mot, Au sein de l’AG, on va déconstruire toutes les formules toutes faites « diversité sur scène » « offrir la diversité » ... On n’offre pas la diversité, on la garantit tout au plus. Durant l’après-midi, on va se demander comment mettre en œuvre tout cela. C’est tout bête mais avec la crise sanitaire nous n’avons pu faire que deux AG et pas complètement en présentiel. Lors d’une AG, on a conçu l’acte le plus concret qui soit : un comité des fêtes. Pour ouvrir le théâtre au quartier, le rendre accessible, moins impressionnant, le meilleur moyen, c’est la fête.

 

Tu es aussi fidèle à l’héritage du Rideau de promouvoir de nouvelles formes d’écriture ..

 

Cathy : Je suis fidèle à l’héritage de Claude Etienne de la découverte des auteurs émergents, des écritures nouvelles. Nous avons un beau projet pour lequel on est en partenariat avec le Jean Vilar. J’ai créé un festival qui s’appelle « Dis-moi tout », dont la première édition est prévue cette saison et dont on vient de lancer l’appel à textes : des textes en cours de finition, qui n’ont fait l’objet d’aucune lecture publique, d’aucune édition, ni mise en scène, d’aucun accompagnement professionnel. Nous en sélectionnerons quatre qui seront pris en charge par des metteuses ou metteurs en voie un peu plus aguerris dans des formes ludiques, engagées, nouvelles. Ces textes seront interprétés par une troupe de dix comédiens fraichement issus des écoles. Avec l’idée de faire connaitre ces écritures dans des formes différentes puis d’octroyer une bourse d’écriture à l’un des quatre, la « bourse Claude Etienne » puisque c’est le Rideau qui l’octroie et plus tard, mais on n’en est pas encore là, de porter à la production et à la scène car le but d’un théâtre n’est pas juste de promouvoir l’écriture mais d’aller au bout du processus de représentation. Le festival dure une semaine, les textes sont lus en alternance à Bruxelles et à Louvain la Neuve et en parallèle, il y aura une série d’activités liées à l’écriture quelle qu’elle soit pourvu qu’elle soit destinée à être entendue, lue, dite, via les Midis de la poésie, les Lundis en coulisses, la scène slam, les concerts... et une grosse fête !

 

Propos recueillis par Palmina Di Meo 

 

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administrateur théâtres

Ouverture de saison à Liège : La forza

SPECTACLES

Liège craque sous les applaudissements

« La forza del destino » de Giuseppe Verdi (1862)

La Forza à Liège. On craint toujours de prononcer le titre complet en Italie, par superstition tant les malheurs se sont accumulés autour du compositeur en attendant sa création à Saint-Pétersbourg en 1862. L’œuvre, jouée à Varsovie en 1939 marqua aussi, au jour près, le début de la deuxième guerre mondiale. C’est tout dire.

Tout commence avec une ouverture flamboyante: des cuivres vibrants, de somptueuses couleurs qui font craquer d’émotion une salle où flottent tant de souvenirs liés à son directeur honoris causa à vie. Renato Palumbo à la direction d’orchestre fait vibrer les cœurs et couler les larmes de maints spectateurs. Il sera incontestablement l’artisan précieux des échos orchestraux chatoyants soulignant avec précision et finesse extrême tous les soli.

En guise de bulles de bonheur, partageons ici une consécration de la soprano uruguayenne Maria José Siri qui interprétera à merveille le rôle central de l’héroïne Donna Lenora di Vargas dans ce Verdi spectaculaire et passionnant. Nous vous livrons une partie de son interview réalisé par Paul Fourier pour Toute la Culture. Elle parle de ses premières émotions sur la scène liégeoise.  …

« C’est la première fois que je chante à Liège et tout se passe très bien. La première a été un énorme succès pour tous les participants. Je me sens chanceuse d’avoir ces merveilleux partenaires sur scène et d’être dirigée par l’excellent Maestro Renato Palumbo.
C’est une belle production traditionnelle de Gianni Santucci, d’après une idée de l’ancien directeur artistique du théâtre, Stefano Mazzonis di Pralafera, décédé de manière si inattendue et prématurée l’année dernière.
Avec cette production, je fais mes débuts dans ce magnifique théâtre et je dois dire que je me sens très bien ici ; l’ambiance y est très agréable et j’aime aussi beaucoup la ville. Il y a quelques années, j’étais déjà venue en Belgique chanter Amelia dans « Un ballo in maschera » à La Monnaie à Bruxelles et c’est formidable d’être de retour !
Cette Forza del destino marque le début de ma saison 2021/22 et j’espère qu’enfin les choses vont pouvoir se dérouler comme prévu ! Si tout se passe bien, cet opéra devrait être le premier d’une série de titres Verdi »

 Pur bonheur vocal, son soprano large et somptueux a su électriser le public de Liège qui a réservé à la tragédienne des vivats enthousiastes lors de la séance du dimanche après-midi. On a pu admirer sans réserve Maria José Siri, cette habituée des plus grandes scènes de la planète, qui  a assumé aussi pleinement et sans effort apparent, tous les forte de ses interventions, produisant des aigus d’une superbe stabilité. Ses qualités d’artiste totalement engagée ont su donner de très beaux reliefs à son personnage de plus en plus persécuté par le destin. Car on peut dire que plus son malheur s’affirme, plus elle est convaincante. « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots...»  Son « Pace, pace…mio Dio » émeut profondément…  

Peut être une image de 1 personne et intérieur

La jeune bohémienne Preziosilla interprétée par la mezzo-soprano géorgienne Nino Surguladze, nous offre un timbre rafraîchissant, des vocalises précises et une vocalité pleine qui contraste heureusement avec les lugubres aspects de l’œuvre dramatique. Sa belle présence scénique enjouée, même pour célébrer la guerre et ses tambours, nous donne des moments de respiration bienfaisante. « Viva la buona compagnia ! »   Une foule de choristes, danseurs villageois ou militaires participent à des scènes graphiques qui respirent la vie et une certaine insouciance. Quelle ironie, « Viva la guerra ! »  La victoire, en chantant, non? Une victoire musicale certainement, menée par le chef de chœurs Renato Palumbo.

Peut être une image de 1 personne, position assise et intérieur

Autre cocktail de fantaisie plaisante bienvenu avec Enrico Marabelli en Fra Melitone, un moine de service quelque peu borné mais qui contribue avec la finesse bouffonne des fous shakespeariens à de joyeuses échappées. On a besoin d’air… Car finalement dans quelle mesure est-on encore passionné à notre époque par l’enchaînement infernal de l’honneur bafoué suivi d’une vengeance digne des tragédies grecques ? A moins que, vu sous cet angle plus universel, chacun en son for intérieur ne se sente fort concerné par l’inéluctabilité du Destin qui nous rend proies de la fatalité. Le jeu de Tarot tissé en filigrane sur le rideau est là pour nous rappeler cette force mystérieuse. Quant aux costumes choisis, ils évoquent « La Der des Ders », celle de 14-18 et ses 65.00.000 de victimes, militaires et civils et nous plongent dans les couleurs fatidiques feldgrau des tranchées. Heureusement que les magnifiques décors italiens des scènes de village ou d’église sont eux, intemporels. On gardera le souvenir de ce profil sur le ciel bleu de cette jolie église couleur brique …du centre historique de Bologne ? Viva l’Italia !

Peut être une image de une personne ou plus

Le Don Alvaro du ténor argentin Marcelo Alvarez, qui a tué le marquis de Calatrava, le père de sa bien-aimée Leonora, est sincère et effervescent. Il témoigne d’une totale générosité expressive. Un modèle de résilience malgré son impuissance à contrer la fatalité. Il fait preuve d’une attachante prestance scénique. Sa voix repose sur de belles résonnances fougueuses et profondes et accède avec éclat aux les harmoniques les plus élevées. Très beaux échanges avec le baryton italien Simone Piazzola dans le rôle de Don Carlo di Vargas.

Angélique Nodus, Alexei Gorbatchev et Maxime Mělník, trois joyeux artistes que l’on adore écouter à Liège, complètent la riche équipe musicale de la production.  Mais aurait-on oublié ce grand prêtre magistral, un modèle de bienveillance, de sagesse, de droiture et de lucidité « Del mondo i disinganni » ? Un second rôle … éblouissant !  C’est Michele Pertusi, une splendide basse, qui respire la compassion et l’humanité enfin lumineuse. Une voix ample et généreuse de pasteur qui rassure malgré tout sur notre sort.

Peut être une image de 1 personne et intérieur

« La forza del destino » de Giuseppe Verdi (1862)

Opéra en 4 actes
Livret de Francesco Maria Piave
d’après un drame du duc de Rivas,
Don Alvaro o la Fuerza de Sino


 Les talents lyriques :

Marcelo Alvarez (Don Alvaro), María José Siri (Leonora), Simone Piazzola (Don Carlos), Michele Pertusi (Il padre Guardiano), Enrico Marabelli (Fra Melitone), Nino Surguladze (Preziosilla), Maxime Melnik (Trabuco), Alexei Gorbatchev (Il marchese di Calatrava), Angélique Noldus (Curra), Benoit Delvaux (Un chirurgo), Bernard Aty Monga Ngoy (Un alcade)


Avec l’Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Renato Palumbo (direction)
 Et les Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Denis Segond (chef des chœurs)


Le cadre artistique :

Gianni Santucci (mise en scène), Gary Mc Cann (décors), Fernand Ruiz (costumes), Alex Brok (lumières)

A l’Opéra royal de Wallonie à Liège
16/09/2021 – 19, 22, 25, 28 septembre, 1er octobre 2021 durée : 3h15

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12273395654?profile=originalCe roman débute en amitié indestructible.  Trois jeunes femmes s’élancent dans la vie à l’aube de leurs vingt ans.  Ah nos vingt ans! Un âge vibrant devant les promesses d’un avenir joyeux, ces lendemains qui ressemblent à une floraison ne pouvant connaître le flétrissement de l’âge puisqu’il parait que, lorsque l’on porte ses vingt ans, l’éternité semble posée sur notre avenir.  Trois jeunes tourterelles plongées au cœur de l’Histoire, celle qui se prépare à déchirer les âmes par ces haines cultivées en orgueils géopolitiques.  Qu’il est beau ce pays, cette terre qui ressemble au paradis rêvé du temps où les peuples se fréquentaient en voisins respectueux des autres.  

Ainsi se lève l’Algérie dans un passé joyeux, avant que ne résonne le bruit du sang, ce désagrément, lorsqu’il abreuve la poussière en désagrégeant les espoirs de l’innocence. 

Six pieds foulant le sol en joyeuses confidences, celles que l’on confie à ses âmes de confiance croyant en la beauté de la vie, au soleil des lendemains heureux.  Les premiers portent les traditions de l’Islam sans ployer exagérément sous le joug issu de ce que les hommes en feront.  Les seconds vivent la judaïcité en raison de leur éducation, des traditions issues de leur géniteurs et combien même, pourquoi ne pas y adhérer ?  Ensuite? Viennent les troisièmes appartenant à cette fille d’officier devinant le fardeau que son pays impose à son père.  Devoir de soldat, celui qui quémande obéissance aveugle malgré les soubresauts de conscience, les combats au creux des rizières d’Indochine cauchemardant ses nuits de souvenirs accablants, ceux que l’on retient pour soi. 

Éric Le Nabour nous offre par ses écrits un regard chirurgical sur les destins bouleversés en raison des haines finissant par germer là où, n’aurait dû résider que douceur de vie.  L’Histoire n’est jamais vieillissante pour ceux qui l’ont vécue.  Peut-on oublier le principal ?  Les victimes collatérales, ceux et celles qui ne se relèveront jamais au nom de la raison d’État pour les uns, du besoin de liberté pour les autres, qu’importe, tous manipulés quel qu’en soit l’idéal, prêt à donner leur vie pour l’ambition de quelques assoiffés de pouvoir.  Un livre portant à bout de bras les silences d’une nation luttant pour la conquête de son indépendance dans des conditions dramatiques, affrontant un pays ne reculant devant rien afin de sauvegarder sa colonie, allant jusqu’à embaucher des barbouzes, ceux-là qui cultivent le talent de torturer les corps, briser les liens les plus solides, délier les langues comme le faisaient les autres, ceux qui envahissaient la France vêtus de vestes noires dans un passé plus proche qu’il n’y parait à nos yeux d’enfants issus de l’après-guerre.

Les promesses de l’innocence est un roman qui ne s’épuise à aucun moment.  Il porte des vérités sans accuser cependant, soutenant jusqu’au sublime ceux qui espèrent s’aimer au cœur d’une tourmente si violente, qu’en y prêtant attention, on en caresse encore l’haleine malgré les années écoulées pour raison que les générations suivantes n’ont rien oublié, rien pardonné peut-être ?

En rédigeant cette chronique, je ne puis oublier les pages qui viennent de se refermer.  J’ai envie de relire et de relire ce qui n’est qu’un roman et cependant, par la qualité d’écriture, il dépasse nos attentes. 

À lire sans réserve jusqu’à en émietter les pages.

Philippe De Riemaecker

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12273392691?profile=original

Driiiiiiiiiiiiinnnnnnng !!!!!!! Le téléphone sonne cette soirée-là.

- « Allo ! C'est monsieur Louhal Nourreddine? » Dit une voix au bout du fil. (C'était l'époque de l'appareil téléphonique fixe et fixer sur le guéridon

- « Oui ! C'est lui-même ! » Répondis-je.

- « C'est l'émission 'Franchise de nuit[1]'. Je vous passe Djamel Benamara.

 Au loin me parvenait les premières notes du jingle de l'émission, cet impérissable morceau de jazz « Take five » (1959) qui est une composition du saxophoniste Paul Emil Breitenfeld dit Paul Desmond ((1924-1977) pour l'album « Time Out » du quartet (groupe) de David Warren Brubeck dit Dave Brubeck (1920-2012).

 - « Bonsoir Djamel ». Dis-je.

- « Nourreddine ! C'est  Djamel. Je vous appelle pour vous féliciter à propos de votre article sur le Centre de vacances de Ben-Aknoun. J'espère qu'avec ça, les choses vont bouger. M’a-t-il dit».

     -     « Oh ! Je n'ai fait que mon travail et je l'espère de tout cœur ». Lui répondis-je.

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Pour la genèse de l'affaire, tout avait commencé auparavant et à l'instant où j'ai entendu une dame se lamenter sur l'état broussailleux de l'ancien centre familial de vacances de Ben-Aknoun[2] et cela à aussitôt fait tilt dans ma tête de journaliste de proximité à la rubrique « Alger H24 » que j'ai crée au journal « L'Authentique » avec l'aval de Benmohamed Kamel, mon directeur d'édition.

 Alors, et pour y être utile, j'ai vite appelé l'émission où j'ai eu « Tonton Ben » au bout du fil qui était le réalisateur de l’émission à la technique.

 -  « Bonsoir. Voulez-vous me mettre en liaison avec l'auditrice qui se plaignait de l'état désastreux du  centre de vacances de Ben-Aknoun? lui ai-je dit après m'être présenté hors antenne.

Alors et devant son hésitation, je lui ai proposé de communiquer mon numéro de téléphone à la dame en question. Sitôt dit, sitôt fait, la dame m'a appelé et on s'était fixé rendez-vous sur le site, où j'ai établis un constat sans aucune complaisance dans un article de presse intitulé : «CENTRE FAMILIAL DE VACANCES DE BEN AKNOUN - Chronique d'une catastrophe écologique annoncée » et publié ce Mardi 24 Avril 2007.  Et au lendemain de la parution de mon article, j'ai constaté qu'il y'avait des engins et des ouvriers aux abords de cette bulle verte. Mission accomplie!

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C'était-là, ma relation avec cet homme de radio qu'était Djamel Benamara et en compagnie duquel j'ai eu plaisir à déguster un café au « Nadi El Fenanine » (club des artistes de la radio).  À nous deux, nous avions fait également œuvre d'utilité publique pour sauver un patrimoine florale laissé en désuétude grâce à l'émission « Franchise de Nuit » qu’il était aisé d’appeler le standard de la radio au 021 68 23 23. Mais ça ? C’était avant. Repose en paix l'artiste des ondes radiophoniques. Les auditrices et les auditeurs de la radio Alger Chaîne 3 ne t'oublieront jamais.

Pour le souvenir voilà ce qu'écrivait l'agence Algérie presse service au jour de son décès: « Voix apaisante au ton libre, célébrant tous les vendredis matins dans "Chassée croisé" le bon verbe, la Culture générale ainsi que le savoir et la connaissance utiles, Djamel Benamara aimait également se mettre à l'écoute des autres pour partager leurs coups de cœur, leurs coups de gueule, leurs joies, leurs tourments ou leurs souvenirs, dans Franchise de nuit, une émission que tout le monde attendait et où la parole s'érige en véritable thérapie. (Source : Algérie presse service).

Alger, le 24 septembre 2021. Louhal Nourreddine.

[1] Émission de la Radio Alger Chaîne 3 diffusée de 23h à 1h du matin.

[2] Le centre familial de vacances de Ben-Aknoun sis à l’ouest d’Alger, était dans les années 1960-1970 ce lieu où se reposaient les travailleurs et leurs familles dans le cadre des œuvres sociales et culturelles.   

 

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GUS RONGY : ETOILES FILANTES

Gus Rongy : Etoiles filantes

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Il y a plus de deux heures maintenant que le cortège est paralysé. Les voitures se sont vidées, des groupes se sont formés sur le bord de l'autoroute. Certaines personnes se sont improvisé un couvre-chef avec leur mouchoir ou quelques feuilles de papier journal pour se protéger du soleil de plus en plus impitoyable. Il est deux heures de l’après-midi et l’air échauffé forme une vapeur mouvante, vitre dépolie à travers laquelle la masse immobile semble ondoyer.
Une altercation vient d’éclater entre plusieurs automobilistes et le ton se fait menaçant. Un individu a empoigné un autre au collet et le bouscule sans ménagement. Quelques sages parviennent à lui faire lâcher prise et à calmer les esprits.

Ed. Ménadès - 268 pages

Plus d'infos sur le site www.editionsmenades.com

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S’bah El Kheir Âalikoum (Bonjour) mes ami(e)s ! N’harkoum Mabrouk ! (Bonne journée). Il me plait de vous inviter à lire ma contribution contenue dans l’article de ma consœur Safia Ayache (Alger, correspondance) intitulé «En Algérie, l’impossible réhabilitation des salles de cinéma » et publiée dans le journal « Le Monde » du 20 juillet 2021.  Bonne lecture et agréable journée. Louhal Nourreddine.

 

En Algérie, l'impossible réhabilitation des salles de cinéma
 
En 1962, le pays comptait un peu plus de 450 salles, dont une cinquantaine à Alger. Aujourd'hui, il en reste une dizaine dans la capitale.

 Louhal Nourreddine au journal Le Monde. En Algérie, l’impossible réhabilitation des salles de cinéma
Dans les ruelles et impasses du centre d'Alger, seul un œil averti arrive à en dénicher les dernières traces. Des dizaines de salles de cinéma, témoins de la période faste des années post-indépendance pour le cinéma algérien, ne sont plus qu'un souvenir. Certaines gardent portes closes, d'autres ont été transformées en salles de projections de matchs de football, magasins de prêt-à-porter ou pizzerias.
 
En trois décennies, le septième art s'est écroulé, confronté à de nombreux problèmes structurels, à commencer par la désuétude dans laquelle sont tombées les salles obscures.
 
A l'indépendance, en 1962, on en dénombrait un peu plus de 450 à travers le pays, dont une cinquantaine dans la capitale Alger et une trentaine à Oran, dans l'ouest. « Désormais, il en reste une dizaine à Alger. Mais les salles ne sont pas exploitées de manière continue », regrette Nourreddine Louhaljournaliste et auteur de Sauvons nos salles de cinéma. Acte II (éd. Aframed2019), dans lequel il recense ces lieux chargés d'histoire.
 Louhal Nourreddine au journal Le Monde. En Algérie, l’impossible réhabilitation des salles de cinéma
De la nationalisation des salles par le président Ahmed Ben Bella (1) en 1964 à la privatisation et la vente de certains lieux, l'auteur retrace le parcours de ce patrimoine. Il raconte l'âge d'or de la production cinématographique algérienne des années 1970 et 1980, marquée par de nombreuses comédies et films historiques, dont Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina, Palme d'or à Cannes en 1975, puis son déclin. En 1999, on ne compte plus qu'un ou deux films par an. Le pays vit alors les dernières années de la guerre civile, période durant laquelle les Algériens ont délaissé les salles.
« Lieux de débauche »
« Mes parents ont toujours été perplexes à l'idée de nous emmener voir un film en famille », confie Abdelraouf Meraga26 ans. Depuis quelques mois, ce passionné de culture coédite Cilimastation (« Station de cinéma »), une série de vidéos et podcasts en arabe pour présenter des films algériens et étrangers.
 
Dans sa ville de Blida, à cinquante kilomètres à l'ouest d'Alger, « il n'y avait pas de salle ou plutôt une seule », corrige rapidement le jeune homme. « Elle était située en plein centre mais avait une très mauvaise réputation. Des gens s'y droguaient », raconte Abdelraouf Meraga qui cite aussi les nombreuses salles algéroises qui traînent encore l'image de «lieux de débauche».
 
Certaines salles transformées pendant plusieurs années en locaux commerciaux sont pratiquement irrécupérables, souligne Ammar Kessab, chercheur en politique culturelle. « Elles ont non seulement perdu leurs configurations originelles, à cause des travaux anarchiques entrepris par les commerçants, mais elles sont pour la plupart délabrées, voire détruites, à cause du manque d'entretien », poursuit le chercheur qui appelle à « tirer un trait sur le passé et développer de nouvelles salles de cinéma en libérant l'initiative privée et indépendante ».
 
En Algérie, la majorité des salles sont passées sous le giron des collectivités territoriales, notamment les communes. « Absence de sens artistique et culturel chez les “élus” locaux », manque de vision et clientélisme : la disparition des cinémas s'explique aussi par « la déliquescence de la scène politique nationale », estime Ammar Kessab.
« Héliopolis », l'exception
Autre facteur et pas des moindres : le coût des rénovations qui pèse lourd sur les budgets des communes, précise un observateur de la vie culturelle algérienne qui souhaite conserver l'anonymat. « Même s'il ne le montre pas directement, l'Etat veut déléguer la gestion de la culture au privé mais il ne fait pas confiance. Les autorités ne veulent surtout pas qu'il y ait des salles qui projettent des films allant à l'encontre de la vision officielle », poursuit ce dernier.
.Louhal Nourreddine au journal Le Monde. En Algérie, l’impossible réhabilitation des salles de cinéma
 
Le résultat est sans appel. En 1978, on enregistrait 40 millions d'entrées pour une population de quelque 20 millions de personnes, rappelle Nourreddine Louhal dans son livre. Aujourd'hui, malgré la réhabilitation de plusieurs lieux de diffusion, il reste difficile de réconcilier le public algérien avec la diffusion en salles. Le faible éventail des offres proposées par les lieux en activité n'aide pas : productions américaines des années 2000, films d'action et dessins animés n'attirent pas vraiment les spectateurs.
 
Depuis quelques semaines, une éclaircie est apparue dans ce sombre tableau. Le film Héliopolis, une production 100 % algérienne réalisée en 2019 par Djaffar Gacem et sortie en salles en mai 2021, rencontre un franc succès avec 13 000 entrées enregistrées en quelques jours. Le long-métrage, déjà projeté dans treize régions du pays, retrace la vie d'une famille de l'est algérien dont le fils promis à un grand avenir s'engage finalement dans le mouvement indépendantiste peu de temps avant les massacres du 8 mai 1945.
 
Porté par une tournée marathon de son équipe, le film qui veut représenter l'Algérie aux Oscars a aussi bénéficié d'une très forte campagne de communication sur les réseaux sociaux et d'une diffusion de sa bande-annonce sur les chaînes de la télévision publique.
Dans les festivals étrangers
« Le C.A.D.C [Centre algérien de développement du cinéma), également producteur d'Héliopolis] est dans la dynamique de sortir les films qui sont dans les tiroirs. Certains datent de 2007 et n'ont jamais été montrés au public », explique Abdelraouf Meraga, qui évoque un changement de vision apportée par Nabila Rezaïg, directrice de cet organisme chargé de la promotion du cinéma, qui serait davantage tournée vers la jeunesse et la création.
 
Dans le sillage d'Héliopolis, d'autres films algériens sont proposés à l'affiche mais peinent à rencontrer le même succès. Certains font les frais du non-respect des programmations – changements d'horaires ou annulations intempestives – par les salles que dénoncent régulièrement les spectateurs. Dimanche 27 juin, deux séances du film Abou Leila, réalisé en 2019 par le Franco-Algérien Amin Sidi-Boumédiène et dont la sortie nationale a eu lieu trois jours auparavant, ont été annulées à la dernière minute.
 
Avec l'aggravation de la crise économique sous l'effet de la pandémie de Covid-19, les professionnels du secteur craignent de voir s'étioler le peu de financement public qui existe. Le Fdatic, un fond national créé en 1967 pour développer la production de films, est d'ailleurs menacé de disparition. Dans une lettre adressée en mars au gouvernement, plusieurs réalisateurs, scénaristes et acteurs ont dénoncé une décision arbitraire synonyme de « mise à mort du cinéma algérien ».
 
S'ils peinent encore à se faire entendre et à diffuser leur film dans leur propre pays, de jeunes réalisateurs algériens marquent de leur présence les festivals étrangers, à l'image de Mounia Meddour dont le film Papicha a décroché deux Césars en 2020 et le Fifog d'or en juin lors de la 16e édition du Festival international du film oriental de Genève.
 Louhal Nourreddine au journal Le Monde. En Algérie, l’impossible réhabilitation des salles de cinéma
Le long-métrage, déjà disponible sur la plate-forme de streaming Netflix, n'a jamais été diffusé en Algérie. L'avant-première, annoncée pour septembre 2019 et annulée sans explications, devait avoir lieu en juillet, sous réserve que la situation sanitaire le permette.
Cinémas d'Afrique
Le Monde Afrique et ses correspondants sont allés à la rencontre des cinémas d'Afrique. Ceux d'un âge d'or perdu comme en Côte d'Ivoire ou en Algérie où, il y a quelques décennies, on se pressait dans les salles obscures pour découvrir les derniers films d'action ou redécouvrir les classiques de la création nationale.
 
« Les cinémas n'ont pas survécu au passage de l'analogique au numérique » du début des années 2000, regrette le critique de cinéma ivoirien Yacouba Sangaré. Là comme ailleurs, le septième art a dû prendre des chemins de traverse pour continuer à atteindre son public. Les vidéoclubs – des cassettes VHS aux DVD – ont nourri une génération de cinéphiles.
 
Certains aujourd'hui tentent de faire revivre des salles mythiques et leur programmation exigeante, comme au Maroc ou au Burkina Faso. D'autres voient dans les séries un nouveau mode de création fertile. Des passionnés de la cinémathèque de Tanger au cinéma conservateur de Kannywood, dans le nord du Nigeria, ils font le cinéma africain d'aujourd'hui.
 
Safia Ayache (Alger, correspondance)
Publié le journal Le Monde du 20 juillet 2021 à 17h00

(1) Ahmed Ben Bella (1916-2012), est un ancien résistant de la guerre de libération nationale (1954-1962). Il était le chef du gouvernement de 1962 à 1963 puis le premier président de la République algérienne indépendante de 1963 à 1965. Il est renversé par le coup d’État du 19 juin 1965 qualifié de « réajustement révolutionnaire » mené par son vice-Premier ministre, le colonel Mohamed Boukherouba dit Houari Boumédiène (1932-1978) et qui a été le deuxième  chef de l'État de 1965 à 1976 puis président de la République de 1976 à 1978 tout en gardant son portefeuille de ministre de la Défense. (Source : Wikipédia).

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Spectaculaire Table Ronde

Enfin Bruxelles s’éveille de la torpeur artistique forcée et nous propose un spectacle hors du commun au Parc, jusqu’au 23 octobre ! Goûtons voir …si le spectacle est bon !

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La production inaugurale de la saison 21-22 du Parc met le feu aux planches par son côté épique, haut en mouvements et couleurs.  Thierry Debroux , à l’écriture et la mise en scène,  réveille un monument de notre héritage culturel : celui des romans bretons médiévaux représentant la tradition celtique des chevaliers de la Table Ronde et du roi Arthur. Le tout premier auteur à transcrire par écrit cet imaginaire collectif est le normand Wace de l’île de Jersey qui, dans son « Roman de Brut » (1155) évoquait une table construite sur ordre d’Arthur afin d’y réunir ses meilleurs chevaliers. Elle est un symbole de paix et d’égalité, car il ne peut pas y avoir de préséance autour d’une table ronde. Les bienfaits de la démocratie !    On a adoré en passant le clin d’œil à l’ouvrage de Mathilde, la Reine normande, épouse de Guillaume… qui nous ramène en 1066, à la conquête de L’Angleterre.

Avec ses 20 comédiens sur scène, Thierry Debroux dénoue et renoue les fils mystérieux des histoires qui s’entrelacent tout en y jetant le regard neuf du Candide de Voltaire tellement révolté par la violence. Il en profite pour faire passer le point de vue édifiant de l’invention de cette Table Ronde, et les bienfaits de la quête du Graal par des chevaliers à l’âme mystique irréprochable.  Bref, nous aurons de l’action pure et dure, des héros à la trempe d’acier dont nos ados raffoleront ! Mysticisme païen revisité et merveilleux au rendez-vous, le crescendo de magie (Jack Cooper) est simplement ahurissant, tandis que la patiente mosaïque de l’histoire se complète. Aux lumières : Noé Francq ,  au son :  Loïc Magotteaux et à la vidéo : Allan Beurms.


Certes, Thierry Debroux semble se jouer ironiquement d’une atmosphère de fin de monde, du désespoir de la guerre et des squelettes dans les placards et il se plaît à confronter les croyances et nous faire aimer un Roi Pêcheur aussi impressionnant qu’un personnage d’opéra. Qui de mieux que l’incomparable Thierry Janssen qui endosse d’ailleurs plusieurs rôles succulents…    Doué d’un humour moderne, parfois caricatural, Thierry Debroux   décape parfois la légende de son ivresse romantique de conte de fées. On constate que le langage des armes est omniprésent alors que des octosyllabes sur l’amour chevaleresque viendraient tellement à point !  Et pourtant, des fées de la voix, du costume et du geste il y en a. La distribution féminine éblouissante en témoigne avec   Sarah Dupré, la reine Guenièvre et Laurence d’Amelio, la Fée Morgane accompagné d’une elfe virevoltante : Emilie Guillaume, extraordinaire maître d’armes en collaboration avec Jacques Capelle.

 Merci à l’artiste Jean-François Rossion ! Spectaculaire.  Voilà soudain que le Diable en personne paraît, en tenue de super héros rutilant, séducteur, archange de la mort et des ténèbres. Il est vrai que le mal est en tout, car rien n’échappe aux griffes de la jalousie, de l’orgueil et de la violence. En dépit des valeurs de la Table Ronde et du culte de l’Amour. Les séances de duels et autres joutes sanglantes reviennent à un rythme de métronome. Elles sont si belles que l’on tombe inévitablement dans le piège flamboyant de la précision admirable de leur chorégraphie sur des musiques ensorcelantes.  Le mal est fait, on est pris par un spectacle d’une étoffe fabuleuse. Les décors grandioses, dignes de la gravure du Camelot par Gustave Doré ! Et les costumes ? De véritables œuvres d’art ! Signés Ronald Beurms et Orélie Weber.


La chanson de geste convoque bien sûr les personnages mythiques tels que Perceval au cœur si pur… sous les traits lumineux de Julien Besure, un roi Arthur campé successivement par Jérôme Vilain et par Denis Carpentier avant et après l’épisode d’Excalibur, un étrange Lancelot du lac presque maléfique joué par Cédric Cerbara. Et cetincroyable duo avec une autre fée des planches, l’étonnante Fée Viviane : Karen de Padua qui forme avec Merlin L’enchanteur, joué divinement par Othmane Moumen, un couple totalement explosif qui n’est pas sans rappeler à nos yeux de spectateurs fidèles au Parc, celui d’Hermès et Athéna dans l’Odyssée. Inside joke !   

Ainsi donc, la geste de 2021 ?  Un savant mélange et un millésime exceptionnel où l’imaginaire a tout à dire !  

Peut être une image en noir et blanc

Avec Julien Besure, Laurent Bonnet, Denis Carpentier, Cédric Cerbara, Laurence d’Amelio, Simon Delvaux, Karen De Paduwa, Sarah Dupré, Mattéo Goblet, Émilie Guillaume, Jonas Jans, Thierry Janssen, Sandrine Laroche, Nicolas Mispelaere, Othmane Moumen, Jean-François Rossion, Jérôme Vilain, et les stagiaires : Nahida Khouwayer, Simon Lombard, Mathilda Reim. 
Mise en scène Thierry Debroux
Assistanat Catherine Couchard 
Scénographie Ronald Beurms 
Costumes Ronald Beurms et Orélie Weber
Décor sonore Loïc Magotteaux
Lumières Noé Francq 
Vidéos  Allan Beurms
Maquillages et coiffures Florence Jasselette 
Chorégraphie des combats Jacques Cappelle et Émilie Guillaume

Crédits photos: Photo@ZvonocK

En coproduction avec la Coop asbl et Shelterprod . Avec le soutien de taxshelter .be, ING et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge . Avec l’aide du Fonds d’acteurs du SPFB

A vos téléphones :  02 505 30 30 

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