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BRUMES DE NOVEMBRE (extrait de 'Confiance')

Perdue dans le brouillard de mes pensées…

Brumes de novembre, jour de Toussaint,

Loin des années passées me rendant oppressée.

Seul me manque le rendez-vous des cousins.

 

Les fleurs comptées vérifiées par mammy,

Les pesantes obligations de la matinée,

Les retrouvailles chaleureuses de l’après-midi,

L’irréelle envie d’encore tous les retrouver…

 

La douleur de ton absence me fait peur.

Je refuse d’en parler si ça ne vient pas de moi.

Je sais que ton départ a brisé leur cœur

Et plus rien ne sera jamais pareil sans toi.

 

Journée douillette où je m’accroche à ma foi…

Une fête, où seuls toi et moi, cœur à cœur,

Nous trinquerons à l’Amour et ferons repas de roi.

Avec toi, la mort ne me fera jamais peur.

 

De l’autre côté, si près de moi, à vie tu seras là.

Il me faut toutefois continuer à bien vivre.

Aux larmes à la douleur, tu as mis halte là,

Tu m’as fait promettre de plus que survivre.

 

Toujours pour toi et en ton seul nom,

J’ai relevé là tête et avancé dans le brouillard:

Un avenir m’attends de l’autre côté du pont.

Il me suffit pour cela de croire à mon art.

 

 

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HISTOIRE COURTE 33.

LE GRAFFITI !

J'ai un air dans la tête depuis mon réveil...

-Nat King Cole, il y a longtemps que je ne l'écoute plus et pourtant "Unforgettable"!

Cette mélodie je la chante en me rasant, c'est plus fort que moi et étonnamment les paroles me reviennent tout naturellement! Sont elles inoubliables? Ou bien... sont-ce plutôt les yeux noisettes de cette cliente qui en fin de journée est venue choisir une nouvelle paire de lunettes?

-Noisette ses yeux? Je dirais plutôt pailletés d'or et puis vibrants et doux et si mélancoliques à la fois!

Une vraie femme, plus très jeune mais si soignée. Elégante sans ostentation, un jeans, une veste qui m'a fait songer à ce veston que j'ai tellement affectionné que je n'arrivais pas à m'en défaire... et dessous un top décolleté laissant entrevoir la naissance de ses seins... En une seconde, je sus que je me souviendrais longtemps de cet instant!

En me penchant pour ajuster la monture des lunettes, j'ai respiré un parfum léger, pourtant entêtant! Un parfum qui lui ressemble ai-je songé...

-Elle va revenir la semaine prochaine, mais aurai-je la patience d'attendre jusque là pour respirer encore cette odeur dont j'ai rêvé la nuit, cette odeur "Unforgettable"... inoubliable!

-Il est encore tôt, je vais laisser le soin de l'ouverture à Fabien et passer à la parfumerie avant de me rendre au magasin. Il me faut mettre un nom sur cette fragrance!

Le SMS envoyé, un bip de retour me rassure, mon collaborateur sera au poste.

Madame Bauthier, la patronne de la parfumerie est une cliente assidue. Elle a eu pas mal de problèmes de vue et c'est en partie grâce à eux que son odorat est aussi développé et ses conseils toujours judicieux. Ma chère maman n'arrête pas de faire sa pub et de dire "Je ne connais personne qui soit aussi compétente pour conseiller un parfum en accord avec la personnalité, cela tient de la sorcellerie!".

-Si c'est vrai, elle devrait pouvoir me guider.

C'est donc en confiance que je franchis la porte de "Senteurs et Merveilles".

Après un bref Bonjour, je pose mes questions avec un tel débit que Madame Bauthier souriant non sans malice, ne peut s'empêcher de s'exclamer :

-Notre artistes en lunettes est devenu poète, quel bonheur!

Et elle enchaine :

-Une femme capable de troubler en quelques minutes et d'intriguer à ce point... je la vois bien porter "L'Air du temps"... ou plus moderne, pourquoi pas "Baiser volé"...?

Ce disant, elle recherche les flacons de démonstration des deux prénommés. Et, quelques instants plus tard, lorsqu'elle agite sous mon nez les languettes parfumées, je dois donner une fois de plus raison à ma chère maman, il y a une part de sorcellerie dans la sensibilité de cette femme!

Les yeux fermés j'ai reconnu sans hésitation "Baiser volé" et fait sans plus réfléchir l'acquisition d'un flacon de la précieuse senteur.

Je quitte les lieux d'un pas rapide bien que perdu dans mes pensées et voilà que mon regard s'accroche au soubassement de l'immeuble face à la parfumerie et je m'agace :

-Quels voyous ont tagué cette magnifique pierre de France! C'est pire que cela, ils ont immortalisé leurs inscriptions en creusant dans la pierre où je déchiffre quelques cœurs et un prénom : Marie...

Je cherchais celui de mon obsession... il me vient une intuition...

Je crois, je suis quasiment certain... Elle ne peut s'appeler que Marie!

J.G.

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Une promenade savoureuse

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Au Parc Gouin Ville de Saint-Laurent 

Ce jour le parc est somptueux,
Mon âme ravie se repose.
Je m'offre une agréable pause,
Près d'un saule majestueux.

Canards, mouettes et outardes
S'ensoleillent pattes dans l'eau.
Les écureuils sous les bouleaux
À grignoter longtemps s'attardent.

Le ciel demeure sans nuage;
Du satin bleu à l'infini.
Le soleil au bord de son nid
Fait resplendir le paysage.

Dans ce lieu les arbres géants
Se métamorphosent sans cesse.
Or quand la rigueur les agresse,
Ils restent beaux et émouvants.

 

4 novembre 2015

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Lettre à un Ami,

Je vous ai envoyé ce message tout à l'heure car j'étais dans un moment de tristesse

et d'anxiété à la fois ; les larmes me montaient aux yeux.

Je pensais à Christine, à son long combat, à son courage, aux très rares larmes qu'il lui arrivait

de verser parfois ; à sa fin qu'elle sentait proche.

Une sacrée leçon de vie, car elle l'a désirée jusqu'au bout .......

Ce qui m'a fait énormément de peine, c'est lorsqu'elle paraissait minuscule sur son lit

d'hôpital, que ses yeux chauds et bleus me regardaient avec tendresse des fois ; elle tenait

bon, elle ne pouvait pas nous parler trop longtemps car ses paupières à la fois blondes et pâles

se baissaient irrépressiblement ; là, nous partions en silence, nous fermions la porte le cœur bien

gros !

A un moment, à l'hôpital, Christine nous a exprimé son sentiment d'abandon, oui de grand abandon ;

la brutalité du monde hospitalier, sa froideur ! Son prénom avait comme "disparu" !

Christine, nous la gâtions, lui rapportions du parfum, des crèmes hydratantes, des choses pour qu'elle

soit femme, élégante jusqu'au bout : Ce fut le cas !

Aimer c'est trop dur ; en même temps c'est un bel accident que nous permet la vie.

Je revois encore Christine pleurer, oh discrètement, devant le carrousel d'Enghien au moment de noël ;

elle venait d'apprendre l'existence de sa maladie !

Tout ceci, m'a profondément affectée, bouleversée ; m'a montré une fois de plus, que la vie est quelque part superbement absurde, que l'instant traversé peut être le dernier !

Faudrait-il ne plus aimer suffisamment l'existence pour se libérer de cette peur là ?

Comme je vous l'écrivais tout à l'heure, la terre est pleine des cicatrices des gens qui sont partis, mais le soleil heureusement les referme peu-à-peu, puis ensuite y pousse et grandit un arbre ; une enfance alors réapparaît, un recommencement !

C'est ainsi que les forêts, les squares s'enchantent, mais aussi les rues et les boulevards.

Voilà pourquoi de bleue la terre deviendra un jour toute verte !

Je voudrais tellement trouver l'arbre de Christine, puis des êtres qui me sont chers et qui ont

tiré leur révérence un peu trop tôt pour moi ! Mais bon ...

Bien à vous.

 NINA

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Alfred de Musset A.M.V.H.

Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.

Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
Puis le coeur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.

De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit. Qu’un hasard nous rassemble,

On s’approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.

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Halloween JGobert

Hier matin, au abord d’un parc, sur la route de campagne qui longe le mur d’enceinte, j’ai aperçu un petit homme surprenant. Chapeau vert et bottes de cuir, il cheminait d’un pas ferme vers l’entrée du domaine.

Parvenue au porche du parc, une foule compacte attend et se presse pour entrer. Des visiteurs venus des environs, curieux et intéressés se bousculent, impatients de voir tous les locataires  de cet endroit.

Mon imagination débordante me joue parfois des tours. C’est halloween.  Le parc accueille un grand nombre d’enfants grimés. Squelettes, sorcières, monstres, fées diaboliques, fantômes se mêlent à la foule. Merlin l’enchanteur et sa baguette me précède dans les allées envoutées du parc. Au détour d’un chemin,  je me trouve nez à nez avec Lord Voldemort et Mangemorts. Plus loin Obi-Wan et Yoda se promènent tranquillement alors que Dark Vador attire autour de lui une nuée d’enfants.

Le parc est transformé de mille couleurs et une ambiance insolite se repend dans les allées. Les animaux du parc sont en attente, nerveux et soucieux. Il plane une atmosphère anormale.

D’énormes citrouilles ont envahi les allées. Des coloquintes de toutes sortes s’ajoutent au décor singulier du parc.  Des toiles d’araignées géantes comblent  les coins les plus sombres et dissimulent leurs propriétaires. Dans les arbres, des lanternes aux couleurs de l’automne et des guirlandes ornées de chauve-souris  se suspendent un peu partout.

De nouveau, ma vision se dessine devant moi. Un lutin gambade, cabriole face à moi. Le parc est bondé. Les allées sont repues d’enfants qui courent, cavalent.

Les animaux  nous examinent comme des bêtes étranges. Lassés, blasés, ils nous tournent le dos. Ils s’endorment sous ce dernier soleil d’automne. Le temps a une dimension carcérale pour certains.

Un sifflement capte mon attention et juché sur une branche, ma vision m’observe.  Seule, je le regarde. Il ne parle pas. Il me fait signe de le suivre. Arrivé à la hauteur des cages de perroquets, d’un geste précis, son petit doigt s’enfile dans l’ouverture et fait sauter le cadenas. La porte s’ouvre et l’oiseau s’envole vers le ciel.

Il fait de même avec d’autres cages et libère les volatiles. Les cris des libérés se répandent dans l’espace et de bond en bond, il atteint  les enclos.  Mon esprit déchiffre enfin les agissements de ce lutin. Sa mission est de libérer les animaux enfermés.

Les portes s’ouvrent. Les bêtes se répandent dans les allées. Le parc a pris une autre dimension, des hommes galopent, les parents s’enfuient tirant les enfants ébahis devant ce capharnaüm. Des cris, des pleurs, des larmes et la magie d’halloween prend soudainement l’image d’une catastrophe. Les animaux libérés déambulent tranquillement sur les pelouses, d’autres plus dangereux sont rapidement cernés et remis en cage. Au milieu de ce tapage, masques et  déguisements sont tombés. Le lutin, inaperçu, invisible, savoure son œuvre.

Je contemple le carnage accompli et la horde de gens qui courent dans tous les sens. Un ballet terrien mal dirigé où le chef d’orchestre a perdu sa baguette.

Le lutin n’a pas dit son dernier mot et tout à coup, les hommes se retrouvent enfermés dans des cages étroites, réduites. Ils manifestent leur mécontentement. Ils crient, hurlent, vocifèrent.  L’incompréhension est totale. Une vie captive, douloureuse se dessine devant eux dans des tableaux imaginaires, inventés par leurs esprits internés. La vie qu’ils ont créée pour d’autres ne leur sied pas. Tous crient, innocents.

Le machiavélique  génie, espiègle, malicieux  a fini ses farces et d’un geste diabolique rend le présent à la réalité du monde. Il disparaît.

 

  

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12273128857?profile=original"Le banquet ou De l'amour" est un dialogue de Platon (428-347 av. JC.), composé vers l'an 384 av. JC. Platon y exprime sa nouvelle conception de l' Amour (voir "Lysis"), activité dialectique qui incite l'homme à la contemplation de l' Idée, l'aidant ainsi à atteindre la félicité. Le dialogue se déroule dans la maison du poète dramatique, Agathon, qui avait invité ses amis à un banquet pour fêter son premier succès théâtral. Fatigués de boire, les convives décident de prononcer chacun un discours en l'honneur du dieu Amour. Phèdre commence la joute oratoire en faisant l'éloge de l'Amour comme du Dieu le plus antique et le plus honoré, dispensateur de grands bienfaits. Suit le discours de Pausanias: avant tout, il distingue l'amour vulgaire de l'amour céleste et fait l'éloge de ce dernier. Puis il entend démontrer que les lois d' Athènes et de Sparte sur l'Amour sont bien meilleures que celles en usage dans les autres cités: en effet, non contentes de distinguer les amours s'adressant plus au corps qu'à l'âme, éphémères et égoïstes, de celui qui s'adresse à la beauté morale et qui unit les âmes dans la poursuite de la vertu et de la science, elles interdisent les premières (amours vulgaires) et encouragent le second (amour céleste). L'auteur dramatique, Aristophane, commence alors le récit d'imaginaires aventures qu'auraient connues les premiers hommes et en vient à affirmer que l'amour entre individus du même sexe est plus noble que l' amour entre individus de sexe opposé. En outre, il déclare qu'il est juste de chanter l' Amour parce qu'il apporte la félicité aux hommes. C'est alors au tour d'Agathon; son discours, exemple étudié de pure rhétorique, soutient qu'Amour est le plus jeune et le plus délicat des dieux et le célèbre comme origine de la poésie et de tous les arts et sciences qui naquirent d'un désir et d'une aspiration.

Socrate enfin, prend la parole: après avoir dit son inexpérience dans l'art de l'éloge, -où dit-il, à en juger par vos discours, l'on ne se préoccupe pas de distinguer le vrai du faux, -il annonce qu'il s'en tiendra pour sa part à la vérité! Grâce à un jeu de questions et de réponses, il démontre à Agathon qu'Amour est nullement bonté ni beauté, mais bien désir de bonté et de beauté (Socrate avoue d'ailleurs avoir appris ceci de la prophétesse Diotime de Mantinée). L' Amour, poursuit-il, est intermédiaire entre le divin et le mortel; ce n'est pas un dieu mais un démon, interprète et messager entre les hommes et les dieux. Engendré par Esprit et Pauvreté durant les fêtes anniversaires de la naissance de Vénus, il est pauvre par sa mère et doit à son père sa nature de philosophe. Amour est cette tendance à la possession perpétuelle du bien en quoi consiste la félicité, cette félicité que les hommes cherchent à atteindre par des voies différentes toujours à travers la procréation, mais quelques-uns selon le corps et d'autres selon l' esprit. A ce second groupe appartiennent les poètes et les artistes qui désirent procréer avec l' intelligence et dont les plus belles oeuvres se rapportant à l'organisation des cités et des familles, participent de la modération et de la justice. C'est animés d'une telle impulsion qu'ils cherchent la beauté et, quand ils trouvent en un beau corps d'éphèbe une âme noble et bien douée, pleins de joie, ils s'emploient, par de sages discours sur la vertu et la nature de l'homme juste, à former le jeune homme. C'est ainsi que se crée entre deux amis un lien plus fort que celui qui unit l'homme à la femme, engendrant des fils infiniment plus beaux et immortels. Diotime avait également montré à Socrate que, si l'on procède avec droiture, on passe graduellement de l'amour pour les beautés d'ici-bas jusqu'à cet amour qui nous pousse à contempler et à connaître le beau en soi. Arrivé à ce "moment de l'existence qui mérite, plus que tout autre, d'être vécu", l'homme pourra créer "non des apparences de vertu, mais la véritable vertu parce qu'il aura puisé à la vérité" et devenir immortel. Pour arriver à ceci, qui est la plus haute conquête humaine, l'homme reçoit une aide puissante d' Amour, et c'est pourquoi -affirme Socrate- il doit être honoré.

Lorsque Socrate a terminé son discours, paraît Alcibiade, ivre et paré de fleurs et d'écharpes; comme on lui demande de prononcer à son tour une allocution, il décide de louer Socrate dont il se déclare, mi-sérieux, mi-plaisant, épris et jaloux. Socrate, dit-il, sait découvrir qui a besoin d'être initié aux mystères et le charme si bien par ses discours qu'en l'écoutant on sent le désir de s'améliorer; loin de lui, cependant on s'écarte des bonnes résolutions que l'on a prises au point d'en être honteux quand on est de nouveau en sa présence, au point d'en arriver à souhaiter que Socrate meure, tout en réalisant parfaitement qu'on en éprouverait une grande douleur. Se trouvant dans cette alternative, Alcibiade ne sait plus comment se comporter avec lui. Socrate semble toujours amoureux des personnes douées de beauté et Alcibiade a espéré le conquérir par la perfection de son corps, dans l'espoir de recevoir ensuite de lui la divine sagesse. Il a usé de tous les artifices pour que Socrate s'éprenne de lui, mais il n'y est pas parvenu et il s'en attriste infiniment, tout en ne pouvant moins faire que d'admirer sa droiture, son énergie, sa sagesse et sa modération. Alcibiade, qui a été le compagnon de Socrate dans la campagne de Potidée et de Délion, peut encore lui adresser bien d'autres louanges qui le placent au-dessus de tout autre mortel, pour sa résistance à la fatigue et à toutes les souffrances physiques, pour son mépris du danger, son pouvoir d'inspirer le respect même à l'ennemi. En outre, il sait faire des discours accessibles à tous dans leur forme extérieure, mais qui renferment des pensées profondes et touchent aux sujets les plus vastes et les plus élevés. La joute oratoire est terminée lorsqu'une nombreuse troupe de buveurs fait irruption dans la salle; le vacarme monte jusqu'au ciel, tous boivent énormément, quelques-uns sortent, d'autres s'endorment. Socrate continue à converser sereinement jusqu'au matin, puis il sort, commence sa journée comme à l'ordinaire et ce n'est que vers le soir qu'il ira se reposer.

Le "Banquet" est l'un des plus beaux dialogues de Platon, non seulement par la doctrine de l' Amour que Platon y développe, mais encore par la manière dont est tracé, par le truchement d' Alcibiade, le portrait de Socrate. Le charme du maître, sa calme maîtrise de lui-même en toutes circonstances, y sont exprimés avec une vie et une vérité plastique que Platon n'atteignit en aucune autre de ses oeuvres.

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Revenir à toi

Revenir à toi.

M'envelopper de ta douceur.

Flotter en toi

comme une pensée légère et obsédante.

Rêver en toi

à notre paradis perdu.

Respirer en toi

l'air du grand large.

M'oublier en toi.

N'être que toi

sans que tu le saches.

Revenir à toi.

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Un état d'âme me troublant

Monologue

Je viens de relire un poème
Qui révèle un bien tendre amour.
Je le nourrissais chaque jour.
Mon doux ami faisait de même.

Or un an plus tard y mit fin
Le sort brutal, irréversible,
Par son décès imprévisible.
J'en eus un douloureux chagrin.

Trois années se sont écoulées.
Je les ai vécues sans souffrance.
D'où me vint cette délivrance?
Je fus peu longtemps accablée.

J'admets la pensée évidente
De vivre dans l'ingratitude
Car j'ai pu perdre l'habitude
De garder son âme présente.

Cela me semble inadmissible.
Ses pensées demeurent en moi,
J'ai conservé tous ses émois.
À d'autres grâces suis sensible.

Survivre est aller de l'avant
Dans l'inévitable rudesse.
Le permet certes la sagesse.
La revigore le printemps.

3 novembre 2015

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Hymne à la jeunesse

Combien de moments avons nous consacré
A user d’habitudes ou d’aliments néfastes à notre santé,
Pour enfin, à notre grande joie, sourire à nouveau
Et être soulagés une bonne fois de nos maux ?

Le drame commence bien tôt et c’est à croire
Que nous sommes dans une immense foire,
Errant parmi de nombreux manèges,
Nous déployant leurs fins jeux stratèges.

Les garçons font la loi et pour devenir des hommes
Se mesurent entre eux, pauvres pommes !
Divaguant très tôt dans la fumée des tripots,
Buvant exagérément des nuits complètes sans repos !

Les filles ne jouent plus à la poupée quant à elles,
Elles sont chefs de clans, adieux les pucelles !
Courtisées, si l’on peut dire, de manière forte,
Elles s’arment pour la guerre des “plus fortes ” !

Au sein des brutalités devenues courantes,
Filles et garçons brouillent des sexes de manière provocante,
Défiant et aimant attirer tous les regards
D’un monde qu’ils qualifient à coup sûr de ringard !

Et la santé n’a plus aucune importance
Pour la jeunesse vivant dans l’insouciance.
Confondant joie de vivre, respirer, aimer,
Avec l’outrance, bonne ennemie de leur liberté.

Le progrès est à coup sûr une arme dangereuse
Pour l’enfance destinée à être bienheureuse.
Canalisée très tôt par de sots artifices,
Elle souffre ainsi très vite de ses caprices !

Plus aucune barrière ne peut se dresser
Devant un torrent rapide à dévaler.
Jeunesse, que tu es malheureuse je le sais !
Tu veux mourir plutôt que vivre, est-ce vrai ?

Qui n’a pas douté parmi ces adultes que tu croises
Et désirant tant te ramener sous la toise !
Crois-tu qu’ils se soient époumonés en vain
Pour, comme ils disent, que tu n’arrives à rien ?

Bien sûr que non, c’est d’avoir eux aussi traversé
Le miroir aux alouettes qu’ils se sont écorchés.
Et qu’enfin guéris ou plutôt seulement sortis
Des affres et pièges de cette dure vie,
Ils te crient sans doute bien maladroitement :
” Fais ce que je te dis ” trop durement !

Non, ce conseil tu n’en as que faire,
C’est, il est vrai, un remède de grand-mère !
Tu as raison, bouscule les habitudes,
Mais fais-le avec tact, bon sens et sans promptitude.

N’oublie pas, mais tu le sais fort bien
Que la jeunesse est une étape pour demain.
Préserve-la comme un joyau que l’on cache,
Que nul mal intentionné ne te l’arrache.
Dès aujourd’hui prépare ton chemin,
Qu’il soit frais et pur comme la lavande du matin !

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Notre amour tranquille

Doux ami,

Aux jours où l'âme qui s'ennuie
Capte la grâce d'un poème,
Dans le silence et l'harmonie
Il se peut qu'elle entende: j'aime!

La tendresse par sa douceur,
Favorise les souvenances.
Reviennent d'exquises saveurs,
Elles subsistent dans l'absence.

Lors en accueillant l'évidence,
Le rayonnement d'un bonheur,
On remercie la providence,
D'avoir aimé avec ardeur.

Semble atténué notre amour.
Il a perdu de sa brillance.
En pensant à toi chaque jour,
J'essaie de le garder intense.

11 janvier 2011

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Le parchemin JGobert.

Alors que le fil de sa vie se déroule sur un parchemin craquelé, fendillé, vieilli par les années. De beaux souvenirs lui reviennent en mémoire, mettant en émoi une fois encore, un cœur qui bat. Des sentiments mêlés de joie et de tristesse, apaisés, adoucis par la langueur du temps, Lisa se souvient des instants de grâce de sa vie tumultueuse, lasse des jours sombres et des départs inéluctables.

Une époque que les jeunes aiment profondément, celle de la jeunesse. Des rencontres dans les bars de la ville où ils se retrouvent pour refaire le monde, où les discutions, les questions vibrent aux sons des musiques modernes, où la fumée s’approprie l’atmosphère et empeste les vêtements.

Lisa, comme beaucoup de filles de son âge, navigue dans ce milieu de fête et passe le plus clair de son temps dans ces petits bistrots, charmants et festifs de la ville.  Des lieux où cohabitent des poètes, des peintres, des artistes cherchant l’inspiration et le talent. Tous ces jeunes se livrent à une vie facile, dans l’art qu’ils ont choisi. Petits bistrots transformés en scène, en atelier où tout le monde se connait et joue le jeu. Les rencontres sont ponctuées de présentations, de commentaires.  La cohabitation entre les artistes naissants et ceux qui ont la chance d’être reconnus se passent parfaitement, dans le respect de l’autre.

Des petites soirées artistiques s’organisent, accompagnées d’originaux. Des musiciens animent et donnent vie à la mélodie.  Des chanteurs, des conteurs se succèdent et l’ambiance, ardente, se fait heureuse, plaisante.

De toutes ces soirées, Lisa garde un bienveillant souvenir.  Lisa se souvient d’un jeune homme particulier qui compta beaucoup pour elle. Il ne quitta plus  son esprit, ni son cœur. Discrète, elle s’arrangea pour le rencontrer à plusieurs reprises. Le regard joyeux, pétillant de ce garçon la comblât de suite et son ton moqueur la fit rire d’emblée. Il la trouva sympathique également et la conversation s’anima. Lisa était aux anges. Une grande amitié commençait.  Lisa ne cherchait pas autre chose que d’être en sa compagnie.

Au fil du temps, les liens créés sont devenus sacrés. Chacun respectait l’autre dans une amitié profonde et partageait les sorties, les amis, les petits restaurants. Une succession de plaisir simple et facile.

Un soir d’été, sous le ciel étoilé où les rêves se font, où se content les passions, les ambitions, une main délicate prit celle de Lisa. Lisa en fut bouleversée dès la première seconde. Ce que le conscient ne voulait pas, l’inconscient le désirait pour eux.  Lisa retira sa main d’un geste brusque comme pour couper court à ce sentiment inconnu. Son ami, surpris, fit l’innocent et repartit dans l’évocation de ses pensées.

Lisa, troublée, émue, interprète ce geste délicat. Un trouble s’est installé entre eux. Le scénario parfait de l’amitié irréprochable peut être rompu. Lisa est confiante, le temps fera son œuvre et ce petit geste disparaîtra.

Les terrasses festives des soirs d’été, chaudes de vie animent les rues et réunissent les jeunes jusque tard dans la nuit. Les couples formés partent et laissent les célibataires entre eux. Un dernier verre et la soirée se termine dans les rires. Ce soir, Lisa est songeuse, son regard est lointain, triste. Le ciel étoilé ne lui apporte pas le bonheur escompté. Un léger vent s’est levé et il est l’heure de rentrer. Son appartement n’est pas loin. Elle attend. Elle ne se décide pas à quitter cet endroit. Son esprit prit par ses pensées, elle attend.  Depuis quelques jours, son ami est absent et ne réapparaît pas.

Lisa s’est mariée et a de beaux enfants. La vie s'est installée pleine de surprises.  Le temps a pris soin d’effacer les histoires de jeunesse et les interrogations. Des sentiments nouveaux, inédits, agréables sont apparus plein de joies nouvelles et emplissent avec bonheur sa vie d’adulte.  De merveilleux ciels étoilés ont effacé ceux de la jeunesse ne laissant que des souvenirs rangés dans un passé révolu.

Avec le temps, Lisa a oublié son chagrin, l’absence, le départ inexpliqué de ce jeune homme pour qui elle avait tant de tendresse, d‘attention et de sentiments enfin révélés. Les soirées dans les petits bistrots de la ville ont été longues avant l’oubli.  Une histoire qui n'a pas commencé et qui ne finit pas.  Elle a attendu longtemps le bruit familier de ses pas et rêvé chaque jour au sourire de cet homme. Elle a gardé le doux souvenir de sa main sur la sienne.  Elle a espéré son retour, des explications, des commentaires qui ne sont jamais venus.

Lisa a tourné la page pour oublier cette histoire qui n’en était pas une.  Seul le vieux parchemin usé se souvient de cette histoire comme d’un grand amour.

   

 

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Au gré du vent

Quand seulette j'écris pour capter un instant,
Les mots en s'assemblant d'eux-mêmes me surprennent.
Ma mémoire en éveil les a choisis sans peine.
Ils deviennent tableaux ou murmures chantants.

Les mots en s'assemblant d'eux-mêmes me surprennent.
Engendrent quelquefois un fabuleux élan.
Ils deviennent tableaux ou murmures chantants.
Je me sens habitée par une joie sereine.

Engendrent quelquefois un fabuleux élan.
Plongée dans l'harmonie naturelle, si saine,
Je me sens habitée par une joie sereine.
Mes vers en liberté s'en vont au gré du vent.

Plongée dans l'harmonie naturelle, si saine,
Je savoure ravie des plaisirs émouvants.
Mes vers en liberté s'en vont au gré du vent.
Je les sais recueillis sur des rives lointaines.

9 juillet 2011

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"Lysis ou sur l' amitié" est un dialogue de Platon (428-347 av. JC), tendant à définir ce sentiment particulier que constituait l' amitié chez les Grecs. Dans un style vivant et alerte, l'introduction nous présente les interlocuteurs de Socrate, quatre jeunes gens: Lysis, Ménexène, Hippothalès et Ctésippe. Des quatre, c'est Lysis le plus remarquable: il se distingue par sa grâce et sa vivacité d'esprit. Socrate, qui tient l' amitié pour le bien le plus cher et qui connaît les liens unissant Lysis et Ménexène, entend leur faire définir le sentiment qu'ils éprouvent et que partant ils doivent bien connaître. Lequel, de l'amant ou de l'aimé, est l'ami de l'autre? demande Sorate à Ménexène, qui lui répond que cette question est sans importance. Toutefois, pressé par les objections de Socrate, il en arrive à se contredire, admettant d'abord que seul l'aimé peut être l'ami de l'amant, pour reconnaître ensuite que seul l'amant peut être l'ami de l'aimé. Socrate s'adresse alors à Lysis, qui voit dans la similitude des natures et des caractères le fondement de l' amitié. Dans ce cas, les méchants seraient donc entre eux des amis, alors qu'en fait aucune amitié véritable ne les lie; d'autre part, les bons se suffisent à eux-mêmes et n'attendent rien d'autrui: quelle serait donc cette amitié qui ne donne, ni ne reçoit? Le fondement de l'amitié ne résiderait-il pas en revanche dans le contraste? Ménexène est sur le point d'acquiescer, mais Socrate lui démontre aussitôt qu'en adoptant semblable solution, on finirait par dire que le bien est ami du mal, ce qui constitue proprement une absurdité. Ni la similitude, ni la différence ne peuvent donc expliquer pleinement l'essence de l'amitié. Cependant, en admettant le bien et le mal comme deux pôles opposés, on pourrait envisager des éléments intermédiaires qui, assaillis par le mal, se feraient, pour lui échapper, les amis du bien: toutefois ces éléments ne devraient pas être entièrement corrompus par le mal, car ils seraient alors incapables d'aspirer au bien. Lysis et Ménexène manifestent leur approbation: mais Socrate, poussant son analyse, révèle qu'on aime dans un certain but ultime auquel nous tendons tous est le bien; toutefois, s'il est vrai que nous aimons le bien pour échapper au mal, faudrait-il admettre que si le mal disparaissait, nous n'aimerions plus le bien? Il serait donc plus juste de voir dans le désir le fondement de l'amitié: et puisque nous désirons ce dont nous sentons le manque, comme si nous étions privés de quelque chose qui nous est propre, l' amitié est donc le désir de ce qui, en quelque sorte, nous appartient, et l'ami est quelque chose appartenant en propre à l'ami. Néanmoins, Socrate éprouve quelques doutes au sujet de cette dernière définition le "propre" équivaut-il au "semblable"? Dans l'affirmative, la définition est fausse et a déjà été réfutée au début du dialogue; dans la négative, on est amené à dire que le mal convient au mal et, partant, que le méchant est ami du méchant, ce qui a également été démontré comme absurde. L'arrivée des précepteurs invitant les jeunes gens à rentrer chez eux met un terme au débat. Le sujet de ce brillant dialogue, qui se rattache à la série des dialogues de jeunesse, sera repris et approfondi dans le "Banquet", dont "Lysis" peut être considéré comme le prélude.

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Ciel sombre et déception

Poème et poésie sont parfois synonymes.
Or souvent poésie signifie autre chose,
Une énergie soudaine et grisante qui cause
Des émois, non des sons comme le font des rimes.

L'art d'écrire permet en alignant des vers
De produire un écrit que l'on nomme poème.
S'il est intéressant, on l'apprécie, on l'aime.
L'auteur peut exposer des points de vue divers.

Me suis offert ce jour un livre décevant.
Je croyais y trouver ce que crée la magie.
Je ne pus résister au titre Poésie.
L'auteur est renommé. Le connaissais avant.

Serai toujours naïve, en pleine confiance.
Je pensais que des êtres peuvent se révéler
Touchés par une grâce engendrant la brillance,
Alors que le succès semble les accabler.

2 novembre 2015

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SYMPHONIES DES CREPUSCULES...

 

    SYMPHONIES DES CREPUSCULES...

 

...Dans les racines des racines
Je cherche une ultime sève
Dans l'écorce de l'écorce...
Je cherche mon nom...

 

Ma quête aléatoire s'oublie
Derrière les sels des années
Dans les dépôts amoncelés
Des fois en stalagmites
En montées déséquilibrées
Des fois encore en stalactites
Dans une danse irréelle...

 

J'enjambe une passerelle
Et me retrouve à la même croisée
Des chemins qui mènent quelque part
Dans la mémoire de mille randonnées
En solitaire épiant la mouvance du vent
Qui joue avec les épis dorés
Ou qui se faufile dans le corsage des fleurs
Glanant une symbiose de parfums
Qu'il va étendre dans cet ailleurs
En couple nous allons à l'aventure
Deux cœurs unis qui palpitent autrement...

 

Le temps augmente mes rides
Mes yeux vivent derrière des écrans
Je ne suis qu'un simple vagabond
Qui piétine les tapis de feuilles mortes
Que de vies viennent de se perdre
Que de rouille habille ces corps inertes
Que de cris s'échappent sous les pieds
Et je sombre dans les mille regrets...

 

Je soupire quand je me vois entrain de lire
Les fragments des parchemins délaissés
Je rencontre partout cette usure
Qui façonne les structures des arbres
L'automne l'artiste de tous les temps
Donne à chaque objet autant de teintes
Je suis dans l'éblouissement changeant
Entre les levers des jours Et la symphonie des couleurs du crépuscule...

 

© Kacem Loubay
Khénifra - Maroc
Samedi 28 Septembre 2014
21H16 GMT +1
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l'autre rive

 

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Fin d'automne.

Balade dans le ventre de l'automne,

au loin carillonne l'église blême,

juste au dessus, un ciel intensément bleu s'étire,

grandement ouvert et boit tout le soleil

de cette journée exceptionnellement douce.

D'un visage mordoré, tombe tout en silence

une feuille aérienne et cuivrée,

 à l'instar d'une larme translucide et sans poids,

alors que tout s'achemine vers l'uniformément blanc,

 avec du brun ici et là ;

 la nudité de tout est l'apanage de l'hiver,

l'impermanent repos des couleurs et des rires ;

 les pies déchantent un peu,

quant aux corbeaux ils y règnent souverains !

La fin de l'automne annonce  le crépitement des pas

sur les chemins vêtus de tapis pourpres,

puis bientôt le feu dans l'âtre,

 nos deux lainages clairs côte à côte dans l'armoire,

nos balades dans la brume ;

 le calfeutrage de l'instant enchanteur,

savouré, traversé en silence.

NINA

 

 

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