Combien de moments avons nous consacré
A user d’habitudes ou d’aliments néfastes à notre santé,
Pour enfin, à notre grande joie, sourire à nouveau
Et être soulagés une bonne fois de nos maux ?
Le drame commence bien tôt et c’est à croire
Que nous sommes dans une immense foire,
Errant parmi de nombreux manèges,
Nous déployant leurs fins jeux stratèges.
Les garçons font la loi et pour devenir des hommes
Se mesurent entre eux, pauvres pommes !
Divaguant très tôt dans la fumée des tripots,
Buvant exagérément des nuits complètes sans repos !
Les filles ne jouent plus à la poupée quant à elles,
Elles sont chefs de clans, adieux les pucelles !
Courtisées, si l’on peut dire, de manière forte,
Elles s’arment pour la guerre des “plus fortes ” !
Au sein des brutalités devenues courantes,
Filles et garçons brouillent des sexes de manière provocante,
Défiant et aimant attirer tous les regards
D’un monde qu’ils qualifient à coup sûr de ringard !
Et la santé n’a plus aucune importance
Pour la jeunesse vivant dans l’insouciance.
Confondant joie de vivre, respirer, aimer,
Avec l’outrance, bonne ennemie de leur liberté.
Le progrès est à coup sûr une arme dangereuse
Pour l’enfance destinée à être bienheureuse.
Canalisée très tôt par de sots artifices,
Elle souffre ainsi très vite de ses caprices !
Plus aucune barrière ne peut se dresser
Devant un torrent rapide à dévaler.
Jeunesse, que tu es malheureuse je le sais !
Tu veux mourir plutôt que vivre, est-ce vrai ?
Qui n’a pas douté parmi ces adultes que tu croises
Et désirant tant te ramener sous la toise !
Crois-tu qu’ils se soient époumonés en vain
Pour, comme ils disent, que tu n’arrives à rien ?
Bien sûr que non, c’est d’avoir eux aussi traversé
Le miroir aux alouettes qu’ils se sont écorchés.
Et qu’enfin guéris ou plutôt seulement sortis
Des affres et pièges de cette dure vie,
Ils te crient sans doute bien maladroitement :
” Fais ce que je te dis ” trop durement !
Non, ce conseil tu n’en as que faire,
C’est, il est vrai, un remède de grand-mère !
Tu as raison, bouscule les habitudes,
Mais fais-le avec tact, bon sens et sans promptitude.
N’oublie pas, mais tu le sais fort bien
Que la jeunesse est une étape pour demain.
Préserve-la comme un joyau que l’on cache,
Que nul mal intentionné ne te l’arrache.
Dès aujourd’hui prépare ton chemin,
Qu’il soit frais et pur comme la lavande du matin !
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Henri Michaux, l'existentiel (Namur, 24 mai 1899 – Paris, 19 octobre 1984)
Publié(e) par Robert Paul le 10 décembre 2009 à 12:30
Poème sur la mort, prière amérindienne magnifique, à lire si vous vous sentez mal suite à la perte d'un être cher.
Publié(e) par Dominique Prime le 15 juillet 2012 à 10:27
Une première... mondiale à la Comédie Claude Volter
Publié(e) par Deashelle le 25 janvier 2025 à 5:18
Poème sur la mort, prière amérindienne magnifique, à lire si vous vous sentez mal suite à la perte d'un être cher.
Publié(e) par Dominique Prime le 15 juillet 2012 à 10:27
De l’art d’être malheureux dans « Capitale de la douleur »
Publié(e) par Robert Paul le 25 août 2012 à 11:30
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Commentaires
Un hymne à la jeunesse qui a, pour beaucoup, le goût du bonheur. Mais combien en font des moments de révolte où les conseils sont vains, mal venus. Faire ses propres expériences de la vie, voir à trouver sa place dans ce monde. Un boulot à temps plein pour certains où les échecs seront profitables et instructifs. Laisser au temps le temps...Beau texte Gilbert.
Amitiés
Josette