Monologue
Je viens de relire un poème
Qui révèle un bien tendre amour.
Je le nourrissais chaque jour.
Mon doux ami faisait de même.
Or un an plus tard y mit fin
Le sort brutal, irréversible,
Par son décès imprévisible.
J'en eus un douloureux chagrin.
Trois années se sont écoulées.
Je les ai vécues sans souffrance.
D'où me vint cette délivrance?
Je fus peu longtemps accablée.
J'admets la pensée évidente
De vivre dans l'ingratitude
Car j'ai pu perdre l'habitude
De garder son âme présente.
Cela me semble inadmissible.
Ses pensées demeurent en moi,
J'ai conservé tous ses émois.
À d'autres grâces suis sensible.
Survivre est aller de l'avant
Dans l'inévitable rudesse.
Le permet certes la sagesse.
La revigore le printemps.
3 novembre 2015
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