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Confidences

 

 

Tu demeures en arrêt, sans trop savoir pourquoi,

Devant une étrangère apparue devant toi.

Je me laisse griser, en ces mêmes instants,

Par l’excès d’énergie de ce nouveau printemps.

Tu as les pieds sur terre, je lévite amoureuse,

Au sein de la lumière taquine et généreuse.

Mon âme s’oxygène, sensible à la beauté

Des nuages flottant en toute liberté,

Des fleurs épanouies, dépourvues d’artifices,

Des oiseaux s’affairant, sans aucune malice.

Tu vis intensément, en heureux citadin,

Quand je suis en éveil dans mon petit jardin.

22 juin 1996

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ROMEO ET JULIETTE.

 

Nos deux corps immatériels suivaient le long cortège,

De  nos  amis  de  toujours  venus  pour  se  recueillir,  

Et  sur  nos  tombeaux  cruels  gémir  nos  sacrilèges,

De la fleur rose  ennemie  qu’il  ne  fallait  pas cueillir.

 

Parsemée  de  poussières  et  de  caillasses  bleues,

La  voie  de  nos  tendresses  étendait  sa  lumière,

Sur la brume du chemin aux chants des gorges-bleues ,   

Et je contemplais tes yeux doux comme une prière.   

 

Un ciel brûlant de sphères dans les rayons flamboyants,  

De  l’astre  d’or  et  de  feu,  effrayaient  les  ténèbres,

En  chassant  les  nuages  éplorés  et  larmoyants,

Qui accompagnaient nos deuils pour un culte funèbre.    

 

Adversaires  inlassables,  les  dévotions  de  haine,

Tuent parfois les enfants qui franchissent les remparts,    

Par une  issue blâmée dont l’amour brise les  chaînes,

Pour s’échapper à jamais  par le train du grand départ.     

 

Nos deux corps immatériels suivaient le long cortège,

De  nos  amis  de  toujours  venus  pour  se  recueillir,  

Et  sur  nos  tombeaux  cruels  gémir  nos  sacrilèges,

De  la  fleur  rose ennemie  qu’il  ne fallait pas cueillir.

 

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

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Amélie Nothomb

Ce matin-là, je reçus une lettre d’un genre nouveau…

Première lecture d’Amélie Nothomb et la grande surprise m’attendait.  Une stupéfaction béate de plaisir de ma part.

Une écriture parfaite, claire, agréable et très légèrement irrespectueuse. Une histoire d’homme, de soldat, un immense désespoir  d'un être humain engagé dans une histoire de guerre décrite sur un fond d’amour. J’en frissonne. Que c’est bien écrit.  Et j’en suis à la page 32… Que du bonheur.

Bravo Amélie.

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Je voudrais tant que tu sois là

Je voudrais tant que tu sois là
Pour te dire ma solitude
Pour te dire ma lassitude
De te savoir si loin de moi

Je voudrais tant que tu sois là
Pour te dire mon espérance
Et le prix que je paie d'avance
De t'avoir un jour toute à moi

Dans mon désert y a pas de fleurs
Pas d'oasis et pas de vent
Et si tu venais plus souvent
Ça ferait du bien à mon coeur
Mon pauvre coeur

Je voudrais tant que tu sois là
Pour réveiller mes fleurs éteintes
Ton absence comme une plainte
Vient toujours me parler de toi

Je voudrais tant que tu sois là
A l'heure où les nuages passent
Tu élargirais mon espace
Rien qu'à te blottir contre moi

Dans mon désert y a pas de fleurs
Pas d'oasis et pas de vent
Et si tu venais plus souvent
Tu comprendrais pourquoi j'ai peur
Parce que j'ai peur

Je voudrais tant que tu sois là
Pour mettre du rouge à mes roses
Et pour que serve à quelque chose
Ces mots que je pleure à mi-voix

Je voudrais tant que tu sois là
Pour partager la chambre close
Où mon avenir se repose
En attendant que tu sois là

Et dans cet univers borné
Où tout est vide et décevant
Je pourrais me sentir vivant
Près de toi pour qui je suis né
Toi qui ne m'aime pas assez

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Caresses

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Ces caresses de mains qui s’envolent vers d’autres peaux, vers d’autres chairs !

Ces caresses qui ne seront plus miennes qui ne seront plus vôtres !

Ces caresses qui ne seront plus faites qui ne seront plus nôtres !

Ces caresses de mains qui s’envolent vers d’autres peaux, vers d’autres chairs !

Ces caresses, les vôtres, les miennes, les leurs qui sont faites d’aimer !

Ces caresses rêvées qui font peur d’être oubliées à tout jamais !

Ces caresses de mains qui s’envolent vers d’autres peaux, vers d’autres chairs !

 

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Des mariages inopinés

 

Le genre, en sexualisant les noms,
Les adjectifs et les pronoms,
Personnalise le concret
Et en fait autant pour l'abstrait.
Parfois un aspect qui déroute,
Peut laisser certains dans le doute.


Considérant autour de soi
Les deux sexes qui se côtoient
On a envie de faire un jeu :
Dans chaque espèce, de choisir ceux
Qui semblent faire bon ménage
Pour les unir en mariage.


La Giraudière, homme d'esprit,
Pour sa part, un jour écrivit:
«La vertu prend l'habit et le nom d'une dame,
Le vice de l'habit d'un homme est revêtu ;
Dieu le voulut ainsi, connaissant que la femme,
Épouserait le vice et l'homme la vertu .»


23/7/2003


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Des gens chanceux

 

Quand se croisent sur une route

Deux êtres émus par un frisson,

À l’attrait physique s’ajoute

Un sentiment d’admiration.

Ainsi naît l’amour véritable.

On veut aimer avec ferveur,

Garder ce don inestimable,

Le protéger avec ardeur.

Or le bonheur est éphémère.

L’un s’aperçoit, le coeur meurtri,

Que son conjoint n’est plus sincère;

Bien trop souvent, il a menti.

Si je vois, se donnant la main,

Un couple de vieux qui avancent,

Confiants en leurs lendemains,

Je me dis: qu’ils ont de la chance!

21 novembre 2005

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Incarnation - Descente cosmique

Deux expériences de nuit récurrentes

sont venu ponctuer les nuits de mon enfance et m'éveiller.

A quel rythme ?

Je ne saurais le dire mais de façon suffisamment régulière pour que je m'en rappelle.

Pas si souvent mais fidèlement.

Si le deuxième vécu touchait l'enfer sur terre,

la première expérience touchait le ciel d'où je venais et était de nature cosmique très bénéfique.

Et voilà à peu prés comment c'était, je m'efforcerai d'être le plus fidèle :

Toujours mon âme ou plutôt ma conscience claire et éveillée

comme une AILE IMMENSE, UN IMMENSE RESPIRE

planait au-dessus et partout, remplissant tout l'espace,

immense respiration remplie dans et par le Verbe créateur,

qui est caresse veloutée d'Amour et de paix.*

Elle se vivait dans sa nature immense infinie

touchant les bords du monde

sans aucune limite et s'y confondant,

pourtant avec une conscience individuelle unique et claire.

La qualité ressentie - puisqu'il faut mettre des mots à l'ineffable -

était totale félicité, béatitude, infinitude.

Eveil et paix, comblée d'amour ....

tout cela ensemble.

Et puis

sans que rien ne change pourtant de cette intérieure perception dans sa qualité précise

de parfaite félicité et ressentie

et de vécu du Verbe, Respire immense d'aile de paix,

la grande aile du Verbe que j'étais se mis à se sentir enserrée, 

de plus en plus progressivement limitée jusqu'à être réduite,

puis confinée de plus en plus dans une sorte d'étau,

à la fin je m'éveillais avec le goût du plomb dans la bouche.

(ce que je ne fus en état de reconnaître que très très tard comme goût)

Et toujours demeurait la même qualité de conscience intérieure décrite.

Incarnation --

Et puis à l'âge de 33 ans, en priant Marie lors d'une grande douleur,

l'expérience s'est inversée de la fin au début partant du plomb pour arriver à ce bonheur et félicité.

Désincarnation-

* Enfant et adolescente, j'ai toujours vécu des expériences mystiques.

  Mais ce sont celles que j'ai faites depuis mes 26 ans, (laissées depuis un chemin avec plus de conscience)

  les méditations orientales de yoga avec ouverture des chakras du haut, qui m'ont permise de retrouver

  des aspects similaires de cette expérience là et reconnaître le vécu du Verbe en soi.
 

Alors pour une petite quasi-orpheline vivant l'abandon  involontaire de sa mère.

on peut bien s'imaginer que cela a bien dû me donner la pêche d'enfer que j'avais

et cette joie incompréhensible dans ma situation familiale catastrophique  ...

Si ce n'est que bien que sans racine basique de parents, mes racines semblent avoir été plantées au ciel,

chez les anges protecteurs - que j'ai sentis toute enfant me protéger avec chaleur comme une cape

d'amour tout autour de mon corps, lors de grands dangers, seule dans la nuit ....

Et bien, il me fallait descendre de mon ciel et sortir de mon Temple intérieur

et souffrir et tomber pour comprendre et prendre en moi la misère du monde

et ne plus juger  en Lily-Lys pur et dur, l'imperfection et le péché.

Et comme je ne fais rien à moitié, je me suis choisi comme destin la bonne dose

pour être sur d'avancer et développer la COMPASSION, et un brin d'humilité

sollicitée devant mon impuissance parfois à gérer.

Moralité et humilité pourtant

car

Les plus hauts sommets ou états de grâce reçus ne nous dispensent certes pas

des combats intérieurs et de tous les écueils. Bref rien n'est dans la facilité pour autant.

Et malgré la certitude de notre vraie nature ancrée, une foi intérieure, un désir de servir,

nous ne sommes pas pour autant plus doués pour apprendre et souffrir.

Nous nous trouvons comme tous devant la difficulté de gérer, la nécessité de se transformer,

de mourir et renaître de notre ancienne personnalité.

J'ai souvent arrêté, coupé court à mes plus belles expériences mystiques de béatitude dans la lumière

et à des Samadhi par réflexe brusque et pur de vérité

car je trouvais que je ne m'étais pas encore transformée et ne méritais pas de vivre telle béatitude.

Je me renvoyais en bas.

NB -

L'état cosmique décrit

d'arrivée de la patrie céleste

est propre à tous les humains.

La différence était peut être que de nuit,

il m'était fait cadeau de le revivre bien clair

pour avoir la FORCE de tenir dans ma résilience amorcée

et traverser les écueils sans jamais me faire plomber.

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Terre

 

Terres incendiaires
Révolte des pères
Se joignent dans la prière
A la pointe de l’ère
S’éteint la lumière
Monte la colère
Se rompent les repaires

Terre d’impuissance
Se vit l’absence
Le monde pense
Le monde dépense
Dans la déchéance
Chante la désespérance
Sévit l’offense

Terre de feux
Le monde hideux
S’habillent les gueux
De vêtements ombrageux
D’un air soupçonneux
Se déroulent les jeux
En compagnie des malheureux

Terre d’espoir
Se terminent les histoires
S’élèvent au purgatoire
Loin des ostensoirs
S’écrivent dans le grimoire
Dans un manoir
A proximité d’un oratoire

Dominique Prime juin 2013

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Ce que disent les fleurs par George Sand, Extrait de "Contes d'une grand'mère" (1875)

Billet de  Valériane d'Alizée du 1er  juillet 2013

 

Dédicacé à Valériane …

En écho à ton magnifique apport littéraire, véritable  cadeau très précieux pour entrer en communion avec les fleurs.

 

Ton apport m’éveille aussitôt mes expériences d’enfant que je souhaitais toujours contées tant elles sont belles

et transcendantes.

Comme je vous le dit de temps en temps,  si je n’ai pas eu de parents et la chaleur d’un foyer, le ciel

de biens d’autres dons et surprises m’a comblée, à commencer par la joie de vivre et danser,  

sans pourtant avoir la sécurité,  ni avoir de racine,  ni être de façon suivie protégée.

J’ai reçu comme cadeau précieux la NATURE merveilleuse et l’art et la culture ….

déjà pour commencer.

 

Imaginez la petite Lily (Rébecca)* qui vivait dans le bonheur complet quand elle entrait au paradis de Gaïa,

dans le merveilleux parc de nature du fameux Château de Combault – home d’enfants,

libre de ses mouvements, libre de communier d'emblée simplement avec Mère Nature et ses beautés,

libre de la rencontrer, elle et son Menu Peuple pour avec lui danser au pied des arbres, en paix,

sans être toujours suivie et surveillée, appelée, dérangée, donc en petite sauvage et solitaire,

comme et quand elle le voulait, pour vivre le Mystère de Déméter et recevoir les secrets révélés aux

petits enfants qui sont réceptifs et contemplatifs.

Elle ne pourra jamais oublier le monde enchanté qui lui fut donné et comme elle recevait

la grâce d'entendre le monde floral chanter :

Cela arrivait lorsque se trouvant toute seule, ses immenses yeux bleus toujours écarquillés ne se lassaient

jamais d'admirer la beauté du monde et de s'émerveiller et qu'ils détaillaient enchantés les formes tant

diversifiés du monde végétal, et recevaient avec bonheur le geste des fleurs et leurs couleurs

et,

Aussitôt, le monde s'élargissait et l'enfant était en extase transportée dans le chant des fleurs

qui s’étendait partout à la ronde et montait, s'ouvrait dans tout l'espace.

En lui, ce chant irradiait et rayonnait la Présence d'amour et de grâce céleste du Créateur.

Et petite Lily la ressentait en elle, elle était immergée dans cette présence du Verbe montant

de la terre et des fleurs, habitant tout l'espace à l'infini, le monde où partout elle régnait.

Règne merveilleux chantant et lumineux de la Divinité, du Créateur.

Tout était couleurs, formes parfaites et beauté dans la Présence veloutée d’amour,

 

"Verbe chantant d'amour et d'harmonie

irradiant la Présence

s'élevant du floral paradis ..."

Voilà comment je décrirais l'ineffable en mots brefs aujourd'hui,

alors que j'entrais dedans avec naturel, sans souci

de "l'autre côté du miroir"

dans ces jeunes âges de ma vie,

sans recul, ni concept pré-établi.

 

Or ces vécus furent si forts

que je peux les décrire encore

même s'il faut chercher les mots

et que cela demande efforts

mais dire ne sera jamais aussi beau.

Car d'une autre dimension, la magie

Il faut la vivre pleine de Vie.

Que ce fut en paix et douceur,

assise au parterre des fleurs

ou brusquement en courant,

vers un buisson d'églantines trop belles,

saisie par un choc de parfaite beauté

le souffle coupé

et qu'alors j'étais transportée haut dans le ciel

dans une extase chantante qui me paraissait éternelle.

Comment jamais oublier de telles cadeaux et grâces de l'ineffable beauté,

quand telle que Krisna, l'amoureux du divin, je m'y suis pâmée.

Mon médecin holistique me disait que je n'était pas constituée comme les autres,

vu la spéciale construction de mes corps subtils dans l'enfance et qu'en eux,

je restais à percevoir comme les enfants - que je suis un peu restée ...

Je n'ai pas tout bien compris.

Ce qui est sûr est que jusqu'à 35 ans et non 7 ans ou 9 ans, j'ai perçu encore des présences nostalgiques

dans les branches des arbres.

 

Pour ce texte ... refait et refait ...

J'ai dû tâtonner maintes fois pour décrire le ressenti de ce vécu et ce n'est même pas sûr

que j'en sois satisfaite encore aujourd'hui.

Quelle gageure de prétendre vouloir mettre en boite l'infini et l'ineffable !

(*si petite,  les adultes ne me donnaient pas encore mon premier nom de Rébecca ou Rivka

ni ma mère qui dans la Shoah avait perdu la sienne du même nom.

Et c'était heureux car dans l'inconscient je m'étais suffisamment identifiée à ma grand mère Rébekkah pour être

persuadée que je ne vivrais pas plus qu'à 40 ans et fus toute surprise de les dépasser)

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administrateur théâtres

Chanson d'automne, ou chansons d’été ?


Déjà plus d'une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis ;
Soir et matin, la brise est fraîche,


HELAS ! LES BEAUX JOURS SONT FINIS
!

FESTIVAL MUSIQ’3 : Quoi ? Déjà fini ?

Mais voilà  certes l’amour de la musique solidement planté  dans le cœur des 10.000 spectateurs qui se sont transportés d’un studio à l’autre, les derniers jours de juin,  à la recherche du plaisir musical.

Il aura duré ce que durent les roses, ce Festival, l'espace d'un instant! Un instant sans doute, si l’on sait qu’il faudra attendre pas moins de 362 jours pour que  refleurisse ce fabuleux rosier aux 150 artistes. Mais quels instants, direz-vous ! Des instants inoubliables qui ont su confondre le Temps et son inexorable marche.  Chaque heure de concert semble avoir été vécue comme un temps éclaté, comme un temps-espace différent. Quelle expérience… Aussi un Marathon  nouvelle formule, pour ceux qui, décidés à court-circuiter horloges et montres, ne voulaient ni manger ni boire  et  juste s’abreuver de nectar éphémère et de  magie musicale ad libitum! Ainsi donc  l’Amour est sorti victorieux, gagnant pour une fois, la course contre le Temps. Pas fort étonnant d’ailleurs, puisque  c’est l’Amour en personne  qui  était le thème central du festival réunissant 34 concerts, sur 5 plateaux  différents, à Flagey et aussi pour la première fois, au Théâtre Marni.

 

Quelques  sublimes (re)découvertes, dans le désordre (amoureux) :

Le coup d’envoi du Marathon sous la baguette enflammée de  Patrick Davin  et  l’ensemble Trilogy, ensemble créé en 2011 par trois jeunes violonistes bien connus du public belge: Yossif Ivanov, Lorenzo Gatto et Hrachya Avanesyan. Avec le Brussels Philharmonic,  ils ont a réédité la prestation mythique  du groupe à Beloeil  l’année dernière. (Entre autres: La Liste de Schindler, Once Upon a Time in the West,  In the Mood, en passant par ...l'incontournable Niccolo Paganini).

 

Beloeil,  dites-vous? On a tous couru - Marathon musical oblige - pour écouter Frank Braley,le mousquetaire du piano,  jouer La fiancée vendue de Bedřich Smetana, le spectaculaire concerto pour piano composé uniquement pour la main gauche. Ecrit entre 1929 et 1931 par Ravel ( à la demande du pianiste Paul Wittgenstein qui avait perdu son bras droit durant la Première Guerre mondiale). En dernier, un Richard Strauss décoiffant (Don Juan). Inutile de dire que le Studio 4 a craqué sous les tonnes d’applaudissements délirants !

Salle comble aussi, évidemment,  pour écouter le  très Elisabethain Mateusz Boroviak, Prix des auditeurs Musiq 3 2013, qui nous  a offert trois perles rares :  Mozart, Sonate en ré majeur K311; Chopin, quatre mazurkas op 24 et un fulgurant Grazyna Bacewicz, œuvre contemporaine (1969). Un conte pour adultes ? Trois perles de bonheur, à vous d’en inventer les couleurs. Un merveilleux Bis inattendu, de la plume du Lauréat.  Le problème c’est que si on applaudit trop longtemps, on rate le début de la séance suivante. Car les concerts commencent toujours « on the Clock »! Damned Clock !

Oops ! On a raté le  duo Nefeli, concert de harpes : « 94 cordes pour faire tourbillonner les cœurs ! » un large répertoire d’œuvres variées des XIXème et XXème siècles (Franz Schubert - Claude Debussy - Manuel de Falla - Carl Oberthur - Bernard Andres - John Thomas). Et on n’a pas non plus été au Marni écouter les plus belles chansons d’amour… Juste de quoi vous mettre l’eau à la bouche pour l’année prochaine ! On a aussi raté les Chansons de Bilitis!

Mais on était au rendez-vous dominical de 11 heures pour jeunes familles et papy-boom autour des Contes de la mère L’Oye, avec Marie Hallynck, violoncelle, Muhiddin Dürrüoglu, piano et Cédric Tiberghien, piano.  Des enfants traversent la nuit en voiture. Marie-Laure, qui les accompagne, connaît des tas de récits mystérieux. Ils arrivent devant une grande maison féerique. Soudain, en pénétrant dans le salon de cette maison, Marie-Laure quitte le film et arrive sur scène dans ce même salon. Des musiciens y répètent des contes de Ravel, de Tchaïkovski et de Henze. …Les enfants n’ont certainement pas vu le Temps passer et se sont précipités ensuite à la découverte des instruments de musique aux ateliers organisés pour eux !

 

A 26 ans l’étincelante pianiste, jeune amazone du piano,  Khatia Buniatishvili fait sensation. Sa musicalité influencée par la musique traditionnelle de Géorgie, son pays natal, est du  « Matha Argerich revisited » en version féminissime et voluptueuse! Gorgeous Georgian Musician qui manie le piano, « le plus noir de tous les instruments », avec un tempérament de feu! En longue robe noire modèle tulipe, dos nu qui souligne une chute de reins vertigineuse ou en robe courte, toujours dos nu, cette fois juchée sur des stillettos (stillettti?) ahurissants, elle a par deux fois inondé son public de vagues d’amour et de tempête musicale jamais vécues auparavant. On lui décerne sûrement le stiletto de diamant pour un style inoubliable !

 

Le maître du théorbe, Rolf Lislevand, un Norvégien installé en Italie, nous a emmenés dans une valse à travers le Temps, car c’est un fou de musique ancienne…  Mais c’est aussi un passionné de musique contemporaine, de musiques traditionnelles (flamenco), de musiques arabe et orientale. Il n’en faut pas plus pour écouter avec ravissement son répertoire passionnant de  guitare baroque et de théorbe où l’on a la preuve tangible que  ces musiques réussissent à merveilles à défier Celui que vous savez, et qui se gausse éternellement de notre  humaine vulnérabilité. On ne peut pas rêver plus belle évasion ...musicale!

Inoubliable et fascinant aussi, ce jeu téméraire  d’improvisation fulgurante  auquel se sont livrés Boyan Vodenitcharov et David Dolan, sur deux pianos tête-bêche dans le Studio 1 !

Apollo e Dafne: une des plus belles cantates de Haendel. Il a alors 25 ans et se trouve à un tournant important de sa vie. Révélé à l’Europe entière par le triomphe de son opéra Agrippina à Venise en 1709, il se voit offrir une place de musicien de cour, telle que tout jeune musicien en rêvait à l’époque. C’est donc auprès du prince-électeur de Hanovre (le futur George 1er d’Angleterre) qu’il achèvera sa cantate Apollo e Dafne, œuvre magistralement interprétée, avec humour et raffinement, par les talentueux musiciens de l’ensemble Les Muffatti, et deux jeunes chanteurs captivants, tous deux formés au Conservatoire de la Haye, la canadienne Stefanie True et le portugais Hugo Oliveira. « Oh Temps suspends ton vol ! » (Prayers answered!)

L’air langoureux de La Strada de Nino Rota ou les célèbres thème de la Panthère Rose, du Clan des  Siciliens ou de James Bond, par L’ Ô-celli: octuor de violoncelles.  S’y ajoutent la fameuse ouverture tumultueuse de l’opéra de Verdi La Force du destin, et une Valse que le jeune compositeur Liégeois Harold Noben leur a dédiée. … « Prayers answered » encore, et toujours très peu de temps pour applaudir !

 

Voici le maelström d’émotions: Le  Trio en  mi bémol Majeur Op. 100 de Schubert exécuté avec grâce et émotions  infinies par le Trio Saint-Exupéry  (alias Lorenzo Gatto, violon, Beatrice Berrut, piano, Camille Thomas, violoncelle). Croisement de vivantes respirations musicales et pur ravissement. On les quitte à regret.

 

Voces 8, huit choristes de la Maîtrise de l’Abbaye de Westminster sont lauréats de nombreux prix internationaux, et l’un des principaux jeunes ensembles vocaux britanniques  A cappella. Leur répertoire s’ouvre sur  des polyphonies anciennes -  Bach, Monteverdi -  coule au fil du Temps, ( le suspendant au passage),  et se noie dans le  jazz en passant par Queen ou Oasis. Ils captivent par l’étendue inouïe  de leurs sonorités vocales. La mise en scène humoristique et chaleureuse emporte l’adhésion immédiate du public qui se précipitera sans doute sur Facebook pour les féliciter, chacun en particulier. Deux jeunes femmes pour six hommes en nœud papillon et fleur à la boutonnière ont vite fait de vous arracher à la réalité et vous faire battre les sentiers du rêve, vous aspirant dans la féerie de leur timbre très pur.

En finale, Amandine Beyer et Gli Incogniti, qui inauguraient le premier Festival Musiq 3 il y a trois ans,  rejoueront  le concerto "L'amoroso" de Vivaldi; le jeune Orchestre du Festival très prometteur et Steve Houben (saxophone)  feront revivre la musique de Gershwin et Cole Porter et  la merveilleuse Khatia Buniatishvili  dépècera frénétiquement  la fracassante  «Valse » de Ravel. La clôture revenant à Voce 8, faisant  chanter  tout  son auditoire sur « Skyfall ». Ce n’est qu’un au revoir, mes frères…/Ce n’est qu’un au revoir? I presume! 

 

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Fenêtre sur...

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Vous êtes vous reconnue, Mademoiselle ?

Voilà une décennie que je vous survole !

Nous nous voyons couramment, pas de façon assidue mais dix ans que je vous rêve. Par intermittence mais en revoyant mes rêves où vous êtes posées sur le papier ou la toile je ne peux m’empêcher d’encore vous rêver !

Ici, de simples esquisses, de vagues souvenirs et vous voilà de nouveau rêvée.

 

© Toutes reproductions même partielle interdites

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J'ai l'honneur et l'avantage de présenter un texte de George Sand d'une beauté riche de sens que je dédie à l'Oiselle-Liliacée, soit Rébecca Terniak !

Aussi, de grâce, ne nous fions pas à une pseudo légèreté qu'est censée refléter l'imagerie populaire...Les contours d'une créature vivante ou reproduite sous forme d'art sont nourris d'une intériorité à découvrir et à redécouvrir ! De grâce, ne vivons pas dans une ingrate indifférence de leur langage !!!

Quand j'étais enfant, ma chère Aurore, j'étais très tourmentée de ne pouvoir saisir ce que les fleurs se disaient entre elles. Mon professeur de botanique m'assurait qu'elles ne disaient rien ; soit qu'il fût sourd, soit qu'il ne voulût pas me dire la vérité, il jurait qu'elles ne disaient rien du tout.
Je savais bien le contraire. Je les entendais babiller confusément, surtout à la rosée du soir ; mais elles parlaient trop bas pour que je pusse distinguer leurs paroles ; et puis elles étaient méfiantes, et, quand je passais près des plates-bandes du jardin ou sur le sentier du pré, elles s'avertissaient par une espèce de psitt, qui courait de l'une à l'autre. C'était comme si l'on eût dit sur toute la ligne : «Attention, taisons-nous ! voilà l'enfant curieux qui nous écoute».

Je m'y obstinai. Je m'exerçai à marcher si doucement, sans frôler le plus petit brin d'herbe, qu'elles ne m'entendirent plus et que je pus m'avancer tout près, tout près ; alors, en me baissant sous l'ombre des arbres pour qu'elles ne vissent pas la mienne, je saisis enfin des paroles articulées.

 

Il fallait beaucoup d'attention ; c'était de si petites voix, si douces, si fines, que la moindre brise les emportait et que le bourdonnement des sphinx et des noctuelles les couvrait absolument.

Je ne sais pas quelle langue elles parlaient. Ce n'était ni le français, ni le latin qu'on m'apprenait alors ; mais il se trouva que je comprenais fort bien. Il me sembla même que je comprenais mieux ce langage que tout ce que j'avais entendu jusqu'alors.

 

Un soir, je réussis à me coucher sur le sable et à ne plus rien perdre de ce qui se disait auprès de moi dans un coin bien abrité du parterre. Comme tout le monde parlait dans tout le jardin, il ne fallait pas s'amuser à vouloir surprendre plus d'un secret en une fois. Je me tins donc là bien tranquille, et voici ce que j'entendis dans les coquelicots :

- Mesdames et messieurs, il est temps d'en finir avec cette platitude. Toutes les plantes sont également nobles ; notre famille ne le cède à aucune autre, et, accepte qui voudra la royauté de la rose, je déclare que j'en ai assez et que je ne reconnais à personne le droit de se dire mieux né et plus titré que moi.

 

A quoi les marguerites répondirent toutes ensemble que l'orateur coquelicot avait raison. Une d'elles, qui était plus grande que les autres et fort belle, demanda la parole et dit :

- Je n'ai jamais compris les grands airs que prend la famille des roses. En quoi, je vous le demande, une rose est-elle plus jolie et mieux faite que moi ? La nature et l'art se sont entendus pour multiplier le nombre de nos pétales et l'éclat de nos couleurs. Nous sommes même beaucoup plus riches, car la plus belle rose n'a guère plus de deux cents pétales et nous en avons jusqu'à cinq cents. Quant aux couleurs, nous avons le violet et presque le bleu pur que la rose ne trouvera jamais.

 

- Moi, dit un grand pied d'alouette vivace, moi le prince Delphinium, j'ai l'azur des cieux dans ma corolle, et mes nombreux parents ont toutes les nuances du rose. La prétendue reine des fleurs a donc beaucoup à nous envier, et, quant à son parfum si vanté...

 

- Ne parlez pas de cela, reprit vivement le coquelicot. Les hâbleries du parfum me portent sur les nerfs. Qu'est-ce, je vous prie, que le parfum ? Une convention établie par les jardiniers et les papillons. Moi, je trouve que la rose sent mauvais et que c'est moi qui embaume.

 

- Nous ne sentons rien, dit la marguerite, et je crois que par là nous faisons preuve de tenue et de bon goût. Les odeurs sont des indiscrétions ou des vanteries. Une plante qui se respecte ne s'annonce point par des émanations. Sa beauté doit lui suffire.

 

- Je ne suis pas de votre avis, s'écria un gros pavot qui sentait très fort. Les odeurs annoncent l'esprit et la santé.

 

Les rires couvrirent la voix du gros pavot. Les oeillets s'en tenaient les côtes et les résédas se pâmaient. Mais, au lieu de se fâcher, il se remit à critiquer la forme et la couleur de la rose qui ne pouvait répondre ; tous les rosiers venaient d'être taillés et les pousses remontantes n'avaient encore que de petits boutons bien serrés dans leurs langes verts. Une pensée fort richement vêtue critiqua amèrement les fleurs doubles, et, comme celles-ci étaient en majorité dans le parterre, on commença à se fâcher. Mais il y avait tant de jalousie contre la rose, qu'on se réconcilia pour la railler et la dénigrer.

 

La pensée eut même du succès quand elle compara la rose à un gros chou pommé, donnant la préférence à celui-ci à cause de sa taille et de son utilité. Les sottises que j'entendais m'exaspérèrent et, tout à coup, parlant leur langue :

- Taisez-vous, m'écriai-je en donnant un coup de pied à ces sottes fleurs. Vous ne dites rien qui vaille. Moi qui m'imaginais entendre ici des merveilles de poésie, quelle déception vous me causez avec vos rivalités, vos vanités et votre basse envie !

 

Il se fit un profond silence et je sortis du parterre.

- Voyons donc, me disais-je, si les plantes rustiques ont plus de bon sens que ces péronnelles cultivées, qui en recevant de nous une beauté d'emprunt, semblent avoir pris nos préjugés et nos travers.

Je me glissai dans l'ombre de la haie touffue, me dirigeant vers la prairie ; je voulais savoir si les spirées qu'on appelle reine des prés avaient aussi de l'orgueil et de l'envie. Mais je m'arrêtai auprès d'un grand églantier dont toutes les fleurs parlaient ensemble.

- Tâchons de savoir, pensai-je, si la rose sauvage dénigre la rose à cent feuilles et méprise la rose pompon.

 

Il faut vous dire que, dans mon enfance, on n'avait pas créé toutes ces variétés de roses que les jardiniers savants ont réussi à produire depuis, par la greffe et les semis. La nature n'en était pas plus pauvre pour cela. Nos buissons étaient remplis de variétés nombreuses de roses à l'état rustique : la canina, ainsi nommée parce qu'on la croyait un remède contre la morsure des chiens enragés ; la rose canelle, la musquée, la rubiginosa ou rouillée, qui est une des plus jolies ; la rose pimprenelle, la tomentosa ou cotonneuse, la rose alpine, etc., etc. Puis, dans les jardins nous avions des espèces charmantes à peu près perdues aujourd'hui, une panachée rouge et blanc qui n'était pas très fournie en pétales, mais qui montrait sa couronne d'étamines d'un beau jaune vif et qui avait le parfum de la bergamotte. Elle était rustique au possible, ne craignant ni les étés secs ni les hivers rudes ; la rose pompon, grand et petit modèle, qui est devenue excessivement rare ; la petite rose de mai, la plus précoce et peut-être la plus parfumée de toutes, qu'on demanderait en vain aujourd'hui dans le commerce, la rose de Damas ou de Provins que nous savions utiliser et qu'on est obligé, à présent, de demander au midi de la France ; enfin, la rose à cent feuilles ou, pour mieux dire, à cent pétales, dont la patrie est inconnue et que l'on attribue généralement à la culture.

 

C'est cette rose centifolia qui était alors, pour moi comme pour tout le monde, l'idéal de la rose, et je n'étais pas persuadée, comme l'était mon précepteur, qu'elle fût un monstre dû à la science des jardiniers. Je lisais dans mes poètes que la rose était de toute antiquité le type de la beauté et du parfum. A coup sûr, ils ne connaissaient pas nos roses thé qui ne sentent plus la rose, et toutes ces variétés charmantes qui, de nos jours, ont diversifié à l'infini, mais en l'altérant essentiellement, le vrai type de la rose. On m'enseignait alors la botanique. Je n'y mordais qu'à ma façon. J'avais l'odorat fin et je voulais que le parfum fût un des caractères essentiels de la plante ; mon professeur, qui prenait du tabac, ne m'accordait pas ce critérium de classification. Il ne sentait plus que le tabac, et, quand il flairait une autre plante, il lui communiquait des propriétés sternutatoires tout à fait avilissantes.

 

J'écoutai donc de toutes mes oreilles ce que disaient les églantiers au-dessus de ma tête, car, dès les premiers mots que je pus saisir, je vis qu'ils parlaient des origines de la rose.

- Reste ici, doux zéphyr, disaient-ils, nous sommes fleuris. Les belles roses du parterre dorment encore dans leurs boutons verts. Vois, nous sommes fraîches et riantes, et, si tu nous berces un peu, nous allons répandre des parfums aussi suaves que ceux de notre illustre reine.

J'entendis alors le zéphyr qui disait :

- Taisez-vous, vous n'êtes que des enfants du Nord. Je veux bien causer un instant avec vous, mais n'ayez pas l'orgueil de vous égaler à la reine des fleurs.

- Cher zéphyr, nous la respectons et nous l'adorons, répondirent les fleurs de l'églantier ; nous savons comme les autres fleurs du jardin en sont jalouses. Elles prétendent qu'elle n'est rien de plus que nous, qu'elle est fille de l'églantier et ne doit sa beauté qu'à la greffe et à la culture. Nous sommes des ignorantes et ne savons pas répondre. Dis-nous, toi qui es plus ancien que nous sur la terre, si tu connais la véritable origine de la rose.

- Je vous la dirai, car c'est ma propre histoire ; écoutez-la, et ne l'oubliez jamais.

Et le zéphyr raconta ceci :

- Au temps où les êtres et les choses de l'univers parlaient encore la langue des dieux, j'étais le fils aîné du roi des orages. Mes ailes noires touchaient les deux extrémités des plus vastes horizons, ma chevelure immense s'emmêlait aux nuages. Mon aspect était épouvantable et sublime, j'avais le pouvoir de rassembler les nuées du couchant et de les étendre comme un voile impénétrable entre la terre et le soleil.

 

» Longtemps je régnai avec mon père et mes frères sur la planète inféconde. Notre mission était de détruire et de bouleverser. Mes frères et moi, déchaînés sur tous les points de ce misérable petit monde, nous semblions ne devoir jamais permettre à la vie de paraître sur cette scorie informe que nous appelons aujourd'hui la terre des vivants. J'étais le plus robuste et le plus furieux de tous. Quand le roi mon père était las, il s'étendait sur le sommet des nuées et se reposait sur moi du soin de continuer l’œuvre de l'implacable destruction. Mais, au sein de cette terre, inerte encore, s'agitait un esprit, une divinité puissante, l'esprit de la vie, qui voulait être, et qui, brisant les montagnes, comblant les mers, entassant les poussières, se mit un jour à surgir de toutes parts.

 

Nos efforts redoublèrent et ne servirent qu'à hâter l'éclosion d'une foule d'êtres qui nous échappaient par leur petitesse ou nous résistaient par leur faiblesse même ; d'humbles plantes flexibles, de minces coquillages flottants prenaient place sur la croûte encore tiède de l'écorce terrestre, dans les limons, dans les eaux, dans les détritus de tout genre. Nous roulions en vain les flots furieux sur ces créations ébauchées. La vie naissait et apparaissait sans cesse sous des formes nouvelles, comme si le génie patient et inventif de la création eût résolu d'adapter les organes et les besoins de tous les êtres au milieu tourmenté que nous leur faisions.

 

» Nous commencions à nous lasser de cette résistance passive en apparence, irréductible en réalité. Nous détruisons des races entières d'êtres vivants, d'autres apparaissaient organisés pour nous subir sans mourir. Nous étions épuisés de rage. Nous nous retirâmes sur le sommet des nuées pour délibérer et demander à notre père des forces nouvelles.

» Pendant qu'il nous donnait de nouveaux ordres, la terre un instant délivrée de nos fureurs se couvrit de plantes innombrables où des myriades d'animaux, ingénieusement conformés dans leurs différents types, cherchèrent leur abri et leur nourriture dans d'immenses forêts ou sur les flancs de puissantes montagnes, ainsi que dans les eaux épurées de lacs immenses.

» - Allez, nous dit mon père, le roi des orages, voici la terre qui s'est parée comme une fiancée pour épouser le soleil. Mettez-vous entre eux. Entassez les nuées énormes, mugissez, et que votre souffle renverse les forêts, aplanisse les monts et déchaîne les mers. Allez, et ne revenez pas, tant qu'il y aura encore un être vivant, une plante debout sur cette arène maudite où la vie prétend s'établir en dépit de nous.

 

» Nous nous dispersâmes comme une semence de mort sur les deux hémisphères, et moi, fendant comme un aigle le rideau des nuages, je m'abattis sur les antiques contrées de l'extrême Orient, là où de profondes dépressions du haut plateau asiatique s'abaissant vers la mer sous un ciel de feu, font éclore, au sein d'une humidité énergique, les plantes gigantesques et les animaux redoutables. J'étais reposé des fatigues subies, je me sentais doué d'une force incommensurable, j'étais fier d'apporter le désordre et la mort à tous ces faibles qui semblaient me braver. D'un coup d'aile, je rasais toute une contrée ; d'un souffle, j'abattais toute une forêt, et je sentais en moi une joie aveugle, enivrée, la joie d'être plus fort que toutes les forces de la nature.

 

» Tout à coup un parfum passa en moi comme par une aspiration inconnue à mes organes, et, surpris d'une sensation si nouvelle, je m'arrêtai pour m'en rendre compte. Je vis alors pour la première fois un être qui était apparu sur la terre en mon absence, un être frais, délicat, imperceptible, la rose !

» Je fondis sur elle pour l'écraser. Elle plia, se coucha sur l'herbe et me dit :

» - Prends pitié ! je suis si belle et si douce ! respire-moi, tu m'épargneras.

» Je la respirai et une ivresse soudaine abattit ma fureur. Je me couchai sur l'herbe et je m'endormis auprès d'elle.

 

» Quand je m'éveillai, la rose s'était relevée et se balançait mollement, bercée par mon haleine apaisée.

» - Sois mon ami, me dit-elle. Ne me quitte plus. Quand tes ailes terribles sont pliées, je t'aime et te trouve beau. Sans doute tu es le roi de la forêt. Ton souffle adouci est un chant délicieux. Reste avec moi, ou prends-moi avec toi, afin que j'aille voir de plus près le soleil et les nuages.

» Je mis la rose dans mon sein et je m'envolai avec elle. Mais bientôt il me sembla qu'elle se flétrissait ; alanguie, elle ne pouvait plus me parler ; son parfum, cependant, continuait à me charmer, et moi, craignant de l'anéantir, je volais doucement, je caressais la cime des arbres, j'évitais le moindre choc. Je remontai ainsi avec précaution jusqu'au palais de nuées sombres où m'attendait mon père.

» - Que veux-tu ? me dit-il, et pourquoi as-tu laissé debout cette forêt que je vois encore sur les rivages de l'Inde ? Retourne l'exterminer au plus vite.

» - Oui, répondis-je en lui montrant la rose, mais laisse-moi te confier ce trésor que je veux sauver.

» - Sauver ! s'écria-t-il en rugissant de colère ; tu veux sauver quelque chose ?

 

» Et, d'un souffle, il arracha de ma main la rose, qui disparut dans l'espace en semant ses pétales flétries.

» Je m'élançai pour ressaisir au moins un vestige ; mais le roi, irrité et implacable, me saisit à mon tour, me coucha, la poitrine sur mon genou, et, avec violence, m'arracha mes ailes, dont les plumes allèrent dans l'espace rejoindre les feuilles dispersées de la rose.

» - Misérable enfant, me dit-il, tu as connu la pitié, tu n'es plus mon fils. Va-t'en rejoindre sur la terre le funeste esprit de la vie qui me brave, nous verrons s'il fera de toi quelque chose, à présent que, grâce à moi, tu n'es plus rien.

«Et, me lançant dans les abîmes du vide, il m'oublia à jamais.

 

» Je roulai jusqu'à la clairière et me trouvai anéanti à côté de la rose, plus riante et plus embaumée que jamais.

» - Quel est ce prodige ? Je te croyais morte et je te pleurais. As-tu le don de renaître après la mort ?

» - Oui, répondit-elle, comme toutes les créatures que l'esprit de vie féconde. Vois ces boutons qui m'environnent. Ce soir, j'aurai perdu mon éclat et je travaillerai à mon renouvellement, tandis que mes soeurs te charmeront de leur beauté et te verseront les parfums de leur journée de fête. Reste avec nous ; n'es-tu pas notre compagnon et notre ami ?

 

» J'étais si humilié de ma déchéance, que j'arrosais de mes larmes cette terre à laquelle je me sentais à jamais rivé. L'esprit de la vie sentit mes pleurs et s'en émut. Il m'apparut sous la forme d'un ange radieux et me dit :

» - Tu as connu la pitié, tu as eu pitié de la rose, je veux avoir pitié de toi. Ton père est puissant, mais je le suis plus que lui, car il peut détruire et, moi, je peux créer.

» En parlant ainsi, l'être brillant me toucha et mon corps devint celui d'un bel enfant avec un visage semblable au coloris de la rose. Des ailes de papillon sortirent de mes épaules et je me mis à voltiger avec délices.

 

» - Reste avec les fleurs, sous le frais abri des forêts, me dit la fée. A présent, ces dômes de verdure te cacheront et te protégeront. Plus tard, quand j'aurai vaincu la rage des éléments, tu pourras parcourir la terre, où tu seras béni par les hommes et chanté par les poètes. - Quant à toi, rose charmante qui, la première as su désarmer la fureur par la beauté, sois le signe de la future réconciliation des forces aujourd'hui ennemies de la nature. Tu seras aussi l'enseignement des races futures, car ces races civilisées voudront faire servir toutes choses à leurs besoins. Mes dons les plus précieux, la grâce, la douceur et la beauté risqueront de leur sembler d'une moindre valeur que la richesse et la force. Apprends-leur, aimable rose, que la plus grande et la plus légitime puissance est celle qui charme et réconcilie. Je te donne ici un titre que les siècles futurs n'oseront pas t'ôter. Je te proclame reine des fleurs ; les royautés que j'institue sont divines et n'ont qu'un moyen d'action, le charme.

» Depuis ce jour, j'ai vécu en paix avec le ciel, chéri des hommes, des animaux et des plantes ; ma libre et divine origine me laisse le choix de résider où il me plaît mais je suis trop l'ami de la terre et le serviteur de la vie à laquelle mon souffle bienfaisant contribue, pour quitter cette terre chérie où mon premier et éternel amour me retient. Oui mes chères petites, je suis le fidèle amant de la rose et par conséquent votre frère et votre ami».

 

- En ce cas, s'écrièrent toutes les petites roses de l'églantier, donne-nous le bal et réjouissons-nous en chantant les louanges de madame la reine, la rose à cent feuilles de l'Orient.

 

Le zéphyr agita ses jolies ailes et ce fut au-dessus de ma tête une danse effrénée, accompagnée de frôlements de branches et de claquement de feuilles en guise de timbales et de castagnettes : il arriva bien à quelques petites folles de déchirer leur robe de bal et de semer leurs pétales dans mes cheveux ; mais elles n'y firent pas attention et dansèrent de plus belle en chantant :

- Vive la belle rose dont la douceur a vaincu le fils des orages ! vive le bon zéphyr qui est resté l'ami des fleurs !

 

Quand je racontai à mon précepteur ce que j'avais entendu, il déclara que j'étais malade et qu'il fallait m'administrer un purgatif. Mais ma grand'mère m'en préserva en lui disant :

- Je vous plains si vous n'avez jamais entendu ce que disent les roses. Quant à moi, je regrette le temps où je l'entendais. C'est une faculté de l'enfance. Prenez garde de confondre les facultés avec les maladies !

Tableau d'Edward Atkinson Hornel (1864-1933)

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Éloge du rien de Christian Bobin

Il faut donner à l'autre ce qu'il attend pour lui, non ce que vous souhaitez pour vous. Ce qu'il espère, non ce que vous êtes. Car ce qu'il espère, ce n'est jamais ce que vous êtes, c'esttoujours autre chose. J'ai donc appris très tôt à donner ce que je n'avais pas.

Qu'est ce que c'est un adulte ?C'est quelqu'un qui est absent de sa parole comme de sa vie - et qui le cache.C'est quelqu'un qui ment. Il ment non sur telle ou telle chose, mais sur ce qu'ilest. Un enfant devient adulte quand il est capable d'un tel mensonge profond,essentiel.

Oui, on est un peu comme ça quand on est amoureux. On vide ses poches, on perd son nom. On découvre avec ravissement la certitude de n'être rien.

 

Ma vie ne vient à moi qu'en mon absence. Dans la clarté d'une pensée indifférente à mes pensées. Dans la pureté d'un regard indifférent à mes désirs. Ma vie fleurit loin de moi, à l'école buissonière. Je m'en sépare en allant dans le monde. Je la rejoins en contemplant le ciel. Le ciel matériel, peint en bleu et en or... Les lumières qui y traînent sont des lettres d'amour. Un amour sans appartenance. Sans avidité. Un amour qui ne vous demande rien - sinon d'être là. Qui vous donne l'éternel, en passant.

 

Pourquoi faudrait-il un sens à nos jours ? Pour les sauver ? Mais ils n'ont pas besoin de l'être. Il n'y a pas de perte dans nos vies, puisque nos vies sont perdues d'avance, puisqu'elles passent un peu plus, chaque seconde.

 

Sans doute l 'avez-vous remarqué :notre attente - d'un amour, d'un printemps, d'un repos - est toujours comblée par surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours inespéré. Comme si la vraie formule d'attendre était celle-ci : ne rien prévoir, sinon l'imprévisible. Ne rien attendre, sinon l'inattendu.

 

Reste l'amour qui nous enlève de tout, sans nous sauver de rien. La solitude est en nous comme une lame,profondément enfoncée dans les chairs. On ne pourrait nous l'enlever sans nous tuer aussitôt.

 

L'amour ne révoque pas la solitude. Il la parfait. Il lui ouvre tout l'espace pour brûler. L'amour n'est rien de plus que cette brûlure, comme au blanc d'une flamme. Une éclaircie dans le sang. Une lumière dans le souffle.Rien de plus.

 

Et pourtant il me semble que tout une vie serait légère, penchée sur ce rien. Légère, limpide : l'amour n'assombrit pas ce qu'il aime. Il ne l'assombrit pas parce qu'il ne cherche pas à le prendre. Il le touche sans le prendre. Il le laisse aller et venir. Il le regarde s'éloigner, d'un pas si fin qu'on ne l'entend pas mourir : éloge du peu, louange du faible.

 

L'amour s'envient, l'amour s'en va. Toujours à son heure, jamais à la vôtre.

Christian Bobin

( Ed. Fata Morgana -1990)

Œuvre picturale signée d'Edward Atkinson Hornel, 1906

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Ouvrez, ouvrez LA CAGE à l’Oiselle

Son chant libre s'élance vers le ciel !

 En écho à un jeu de Valériane d'Alizée,

sur un poème adapté de Prévert

Pour elle ...

et pour lui, l'Amour

Au milieu d'un si impressionnant parcours

De talents dont les bonnes fées t'ont parée

Pour frère animal et Gaïa, pleine d'amour,

Et alors que de tant d'épines acérées

Royale rose, ta route fut hérissée ...

Tu m'invoques parmi tes marraines-fées, pour un peu jouer

Et requiers ma présence pour belle chance te porter,

Car tu sais qu'à leur exemple, je te suis bienfaisante,

Belle dame dont les œuvres fleuries sont charmantes.

C'est heureux que dans le rire et le jeu,

De nos travaux sérieux,

Nous puissions un peu

Nous rafraichir

Et nous régénérer,

Butiner du rire  !

Nous les lutines

Dames Enfantines

Des aériens gémeaux

Qui nous sommes trouvées

Pour chanter la Lyre d'Orphée

Dans ce joli Réseau, tantôt :

Dame d'Alizée  et  l'Oiselle de la Lyre d'Alizé,

Portant un même nom pour sur les vents légers

Rêver, s'alléger, s'envoler, s'inspirer !

Je te pardonne, mutine, de m'arracher une plume irisée

Car on pourrait bien dire que c'est justement celle

Qui, au cœur, tant d'années,

Si injuste et cruelle,

Dans ma confiante naïveté

M'a par surprise, tétanisée,

Si ingratement lésée, blessée ...

Tant elle fut de destruction, rivalité,

Et maladive jalousie, toute empoisonnée.

 

Mais j'ai compassion et profonde pitié

Du malheureux qui ne peut s'aimer et aimer,

Du faux jumeau sous le même jour né

A qui ce quart de vie offert, fut tant maltraité.

Oui, pour l'enfant de ce sacrifice fait,

Et avant ma naissance prévu, programmé,

J'ai compris le sens, guérie et accepté.

 

Mais saches bien, chère coquine

Que jamais en cage on ne me met

Car je suis claustrophobe fille de liberté.

Et pour ma part aussi, je l'ai expérimenté.

De toutes les cages dorées,

Que je m'étais forgées,

Au final, j'ai bien dû m'extraire et sortir,

Sous peine d'asphyxie et de bien vite mourir 

Pour ne pas bloquer mon A-venir.

 

Car je suis née sous le signe de la pure liberté 

Et à ma flèche intérieure, je ne saurais mentir.

Mon chemin toujours spontanément me tire

Plus loin en avant pour m'accomplir

Et tous mes trésors offrir.

Mais il ne me faut demander aucune sécurité

Et m'abandonner en confiance, sans regret

Dans ce destin libre au Ciel adonné.

Toutes les belles cages dorées, 

- …. même si ce fut à grand regret …. -

Une à une, j'ai dû abandonner    ...

Telles que sans limite, mais pour exemple donner :

- De fresque de couleurs si bien décorée

Et par mes soins à neuf, toute refaite,

L'harmonieuse et douce cage sur l'Ile verte

De Chatou en lumière sur ma Seine, ouverte

avec l'enfant, je me sentais si bien lovée.
Elle aussi,
avec mon Paris, il me fallut quitter

Pour aller en Helvéthie, vers ma destinée ...

Celle de L'Oiseau Lyre, où pour me protéger de lui,

Je me tuais à la tâche et m'enfermais jour et nuit,

- Une fois la longue phase de pionnier achevée -,

Avec mille bons motifs plausibles, pour me sacrifier  

Et mourir à ma propre vie

Tandis que mon désespoir enfoui,

Pour poursuivre ma résilience,

Et faire patienter l'A-venir, l'espérance

J'opérais mon  plus grand Déni.

-  Et celle de mon passé dépassé, de fausses sécurités

Car toutes les peurs, une à une, j'ai dû faire finalement sauter

Sous peine de mourir dans mon cœur et mon corps tout-à-fait,

Perdue au final au bonheur et à ma liberté,

A jamais.

Mais saches bien, chère coquine

Dame mutine

Qu'en cage on ne me met

Mais UNE seule exception, il est :

Une seule cage me sied  .....

Alors, quelle est-elle ?

Demanderas-tu à l’Oiselle …

Patience, je te le dirais :

Elle est de même nom et couleur que la fleur rouge oranger

Qui pousse pour notre joie en mon Lyre Jardinet.

La seule cage où je ne saurais m'enfuir, ni m'étioler

Ni même en rien me trahir

Mais au contraire si bien m'épanouir

Sera la CAGE D'AMOUR si haut, si grand, tendre et entier.

Et ses barreaux seront transparents, éthérés

Si doux, que je ne saurais les sentir

Et de leur caresse, encore moins souffrir.

Car amour véritable ne possède, ni ne limite

Mais élargit le monde quand il s'invite

Et en lui l'espace est vaste, libre, aérien

C'est pourquoi en rien je ne le crains.

Jamais Amour ne m'empêchera de respirer

Le vent du large de l'Esprit qui viendra m'inspirer

Car il en sera lui-même, l'insufflé, l'inspiré.

Amour s'adonne et ne peut que par amour créer.

Car l'Amour est une gestuelle

Et sa danse est immense

Reliant la terre au ciel.

Par lui est  transcendance,

Tout aux autres adonné :

UN + UN, par Sa Présence

En TROIS est changé

Rivka Lily

dite par Valériane L'Oiselle

ou La Liliacée

 

le 1er juillet 2013

*********************

 En référence à cet apport mutin de Valériane :

 Pour faire le portrait d'une oiselle

Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli

quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiselle
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiselle arrive vite
mais elle peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiselle
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiselle arrive
si elle arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiselle entre dans la cage
et quand elle est entrée
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiselle
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiselle
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiselle se décide à chanter
Si l'oiselle ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais si elle chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiselle
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

Adaptation féminine du poème de Jacques PRÉVERT
Oeuvre usant de métaphore...Comprenne qui pourra !!!

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/portrait-ou-parcours-artistique-de-val-riane-d-aliz-e

 

 

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